Je suis encore en pleine prise de repères concernant mon
nouveau rythme à 50%, aussi me laisse-je encore quelques jours (mais pas plus !) avant de
redémarrer Flylady. D’ici peu donc, je reprendrai à 0 les
Babysteps pour réintroduire, dans ce nouveau quotidien, les routines Flylady qui m’avaient si bien réussi l'an dernier.
En effet, c'est bien sur cela que repose le
système Flylady : la routine.
Il ne s'agit pas de prendre de bonnes habitudes séparément les unes des autres, mais de les incorporer, de les relier entre elles dans une routine. Les Babysteps ne sont qu'une manière de les construire peu à peu, de les fixer dans son quotidien de manière douce, à dose "homéopathique".
La vraie colonne vertébrale, c'est la routine. Une liste de choses, accomplies au quotidien
(dans un second temps on instaure - ou pas, je ne suis jamais allée jusque là - des routines hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, annuelles etc selon ses besoins), répétées, chaque jour, chaque jour, chaque jour.
- Une routine du matin,
- une routine du soir,
pour les tout débuts.
- Puis s'y rajoute une routine d "après-midi", qui selon son mode de vie, sera une routine post-déjeuner, une routine post-retour des enfants de l'école, ou une routine post-retour du boulot.
Sexy, hein !?
Eh bien figurez-vous que maintenant, à mes yeux, OUI.
J’ai même ... hâte !
Moi, avoir hâte d’instaurer de la routine !!
Hmmm, j'avoue, ça n'a pas toujours été le cas, j'en ai même longtemps été à 1000 lieues.
(10 000 ? 100 000 ?)
Si je réfléchis un peu à ce qu'était ma perception de la routine avant de me mettre effectivement à Flylady :
Routine, planning établi perçu comme une entrave insupportable à la liberté
Liberté qui serait dans l'improvisation, des choix permanents;
la répétitivité, killer absolu de toute créativité, tout enthousiasme
le routine, m'empêchant de faire ce qui me tient à cœur, étouffant ma vie sous des petits trucs pas importants
Bref, une routine = un carcan, t'empêchant de vivre selon tes envies du moment, bridant ta créativité et ta fantaisie.
Et puis j'ai commencé mes Babysteps. Mes routines ont démarré petit, tout petit, puis ont grandi, tranquillement, paisiblement, elles se sont allongées. Les sournoises !
Ma liberté a-t-elle décru d’autant ?
Ainsi que ma capacité à faire les choses qui me tenaient à cœur ?
Mon temps s’est-il retrouvé “bouffé" par ces fichues routines ?
Hum.
Non.
Point du tout.
Mais encore ?
Tout le contraire.
- Je me suis retrouvée en train de faire plus de choses tout en les trouvant bien moins fatigantes à faire, ces choses.
- Je me suis retrouvée capable de mener à bien des gros trucs qui ne trouvaient jamais leur place dans mes journées avant (trier, plier, ranger par tailles toutes les affaires de bébé, de la taille naissance à ce que j'avais déjà d'avance en 3-4 ans)
- Je me suis retrouvée avec plus de temps et plus d’énergie pour faire les choses qui me tenaient à cœur, dont j'avais franchement envie, mais que je n'avais jamais réussi à accomplir (trier les XXXXX photos prises depuis la naissance de F. pour faire développer de quoi constituer un album)
- Je me suis retrouvée en train de le faire, du coup ! et non en train de
- vouloir le faire,
- prévoir de le faire,
- différer le moment de le faire,
- regretter de n’avoir pas pu le faire,
- regretter de n’avoir jamais le temps de le faire
- Je me suis retrouvée, aussi, plus capable d’apprécier mon temps libre, plus détendue dans mes moments «improductifs»
- Et j’ai réalisé que ceux-ci, du coup, rechargeaient plus efficacement mes batteries qu’avant.
Et voici comment j'en suis venue à réaliser, en l'expérimentant enfin, le pouvoir libérateur de la routine.
Que se passe-t-il quand on suit une routine ?
On repose son cerveau,
on épargne sa volonté,
on économise ses forces
Suivre ma routine Flylady le matin, c'est me mettre en mode pilotage automatique : je n'ai plus à réfléchir à ce que je vais faire une fois levée, une fois le petit-déjeuner avalé, c'est déjà fixé, je suis sur des rails, je déroule: j'enchaine les actions sans y penser, sans tergiverser, sans devoir fournir un effort pour décider de faire mon lit, puis décider de vider le lave-vaisselle, puis décider de plier mon linge sec, puis décider d'étendre le contenu de ma machine à laver.
Mon constat est que suivre une routine aboutit à des tâches ménagères effectuées beaucoup plus vite, sans y penser, mon cerveau n'a pas tellement à les gérer, elles passent donc un peu... inaperçues, et sont ainsi vécues comme beaucoup moins pesantes.
Et surtout
l'effort de motivation nécessaire est minimal,
- il suffit de se lancer dans sa routine, et ensuite celle-ci nous guide, nous accompagne, nous porte d'activité en activité. En quelque sorte, on met une fois le starter et ensuite le véhicule roule, au lieu de devoir redémarrer le moteur à tous les coins de rue.
- Ainsi ai-je réalisé au bout de quelques temps que, tout naturellement, je n'avais plus (ou plus autant) besoin de lutter contre moi-même pour accomplir ces tâches. La routine supprime les temps morts, et sans hésitations, sans "qu'est-ce que je fais maintenant", je n'ai plus (ou bien moins) à lutter, entre chaque tâche, contre la tentation d' "aller voir 5 minutes mes mails" et autres dérivatifs siii faciles, au risque bien entendu de réaliser en fin de matinée que je n'ai rien fait de la demi-journée.
La routine libère mon cerveau qui peut penser à autre chose, car le choix permanent, c'est épuisant en fait !
Déjà, je ne m'étais lancée dans Flylady qu'après avoir ouvert les yeux sur le fait qu'occulter mon désordre et prétendre qu'il ne me dérangeait pas dévorait en fait une énergie folle, et bien supérieure à celle qu'aurait nécessité son rangement. Mon expérience Flylady m'a permis d'aller plus loin et d'aboutir au constat suivant : en plus de cette énergie qui n'est plus perdue à "gérer" le désordre, une routine de rangement libère de l'énergie supplémentaire pour faire les choses dont j'ai vraiment envie : la routine du matin une fois accomplie, miracle, je me retrouve avec le reste de la matinée devant moi !
Et je peux m'y consacrer le cœur léger, puisque
je n'ai plus besoin d'angoisser pour savoir si tout sera fait : je peux avoir confiance dans le fait que ce qui reste à accomplir est hébergé par / fera l'objet de mes routines d'après-midi et du soir, il suffit de suivre le
flot, se laisser porter et à la fin la maison est tenue, domptée,
apprivoisée.
Je n'ai donc pas à m'en préoccuper,
mon temps m'appartient... ou plutôt : il m'est rendu !
Finalement, mon temps est ainsi bien davantage à moi que lorsque je refusais toute routine, toute "bonne habitude" au nom d'une
liberté que je ne pouvais en fait jamais goûter vraiment, puisque celle-ci était toujours lestée
- de mauvaise conscience d'une part,
- d'inquiétudes sur le résultat final d'autre part,
- et d'une bonne grosse tendance à procrastiner les actions que je voulais être libre de faire, pour parachever le tout...
Alors que dans ma routine Flylady, a pu s'infiltrer un point "projet personnel" me permettant aussi d'avoir un moment dédié au projet du moment, s'en avoir davantage à m'en inquiéter. C'est sur ce créneau que j'ai ainsi pu répertorier et structurer mes idées concernant de
futures interventions dans l'enseignement supérieur, jusqu'à bénéficier d'une trame qui me fut bien utile plus tard.
Où en suis-je aujourd'hui ?
Le constat est sans appel,
les routines établies l'an dernier n'ont pas survécu en l'état à l'absence de quotidien réglé (car une routine est incontestablement plus difficile à maintenir si peu de repères fixes, horaires variables par exemple.).
Ce n'est finalement pas la naissance de la Bébounette qui a perturbé le quotidien à ce point (ce que je craignais l'an dernier) mais
- en premier lieu le chômage de Monsieur Bout : au bout de quelques temps, devant la déprime qui le menaçait, je me suis transformée en Gentille Organisatrice, à prévoir des trucs "sortant de l'ordinaire" tous les jours : une sortie là, une excursion ici, un repas chez untel, une après-midi avec bidule... ainsi s'est amorcé le délitement de mes routines.
- 10 jours de vacances auront accentué la tendance,
- ma reprise professionnelle encore davantage,
- mais à l'arrivée c'est surtout la sortie du Bébou de son lit à barreaux qui a tué le truc. En effet, la disparition brutale du concept de "soirée tranquille" a anéanti la routine du soir, et ce n'est pas pour rien que Flylady souligne que c'est celle-ci la clé du voûte du système. Si routine du soir foireuse ou foirée, les lendemains chantent beaucoup moins.
Tout Flylady aurait donc succombé à ces assauts...
Tout ?
Non !
Car un petit village peuplé d'irréductibles Gau... je remarque quand même la manière dont certains points sont tout simplement restés incrustés dans mon quotidien.... Il s'agit en fait de la partie de mes routines que j'avais véritablement internalisée :
je fais mon lit vaille que vaille,
je ne suis plus capable d'aller me coucher sans avoir débarrassé la table et les plans de travail de la cuisine de ce qui les encombre, et les avoir nettoyés,
je ne peux plus laisser un lave-vaisselle propre plein sans le vider à la première occasion
et j'ai gardé l'habitude enfin acquise de ranger directement ce que je viens d'utiliser plutôt que de le "faire plus tard " (jamais), ainsi que celle d'éviter les "voyages à vide", en rentabilisant mes déplacements d'une pièce à l'autre
Moins incrustés dans le quotidien, certains gestes me reviennent régulièrement : un rapide
coup sur le lavabo et la cuvette des toilettes de temps en temps, ou un petit
coup supplémentaire sur l'évier... autant de vestiges de mes routines initiales, qui nourrissent ma nostalgie et mon envie d'y retourner !
M'est restée par ailleurs la
conscience que je n'ai pas besoin de faire les choses à fond pour les faire, et que quelques minutes passées à faire quelque chose apportent déjà beaucoup. Ainsi me surprends-je
à passer rapidement un coup d'éponge sur ma porte de placard à l'instant où j'y remarque une tache, plutôt que de prévoir de nettoyer toutes mes portes de placard un jour ;
ou à éliminer directement une trace bien collante laissée par le pot de miel sur son étagère (oui, oui, avant la trace restait facilement 6 mois... Voire bien davantage).
Si bien qu'actuellement notre appartement n'est certes pas dans l'état sublime dans lequel il a été durant de longs mois l'an dernier, et arbore notamment une pièce-foutoir, notre future salle de classe, (bazar dont je vous livrais des photos sans équivoque
ici); il demeure toutefois bien plus ordonné et agréable à vivre qu'aucun de mes logements ne l'a jamais été...!
Autant d'aspects que l'on retrouve aussi dans l'éducation des enfants : instaurer une routine permet de sécuriser le jeune enfant, qui sait ce qui l'attend, et diminue les occasions de conflits puisqu'il n'y a pas à remettre en cause chaque étape...
J'entends donc tirer profit des enseignements Flylady sur le sujet pour construire peu à peu notre quotidien familial en IEF.
De la routine au quotidien, pour nous offrir de la liberté, y compris celle d'y déroger quand l'occasion se présente !
(hé hé, d'ailleurs, l'écriture de ce billet est l'occasion pour moi de constater qu'au fin fond du fouillis du site de Flylady il y a même des conseils / témoignages spécifiquement orientés vers la coordination IEF / Flylady ! - pas si étonnant à la réflexion, au vu de l'importance du homeschooling outre-Atlantique - Voici le lien, j'irai regarder de plus près bientôt voir si ça m'inspire...)
(et vos routines à vous, ménagères et/ou IEF, m'intéressent au plus haut point !)