jeudi 31 décembre 2015

Vie pro et... allaitement (2/2)

Allaiter au boulot - suite 
(première partie ici)

tirer au boulot ?


  • La solution de base peut être l'utilisation du local adapté que toute entreprise de plus de 100 salariés (Article 1225-32 du Code du Travail) doit mettre à disposition de ses salariées (pour peu, bien entendu, que vous fassiez partie d'une entreprise de cette taille); ce local se confond très souvent avec l'infirmerie, et représente l'assurance de pouvoir tirer au calme, dans un environnement favorable et bien adapté.
  • Personnellement, travaillant sur une gigantesque usine du temps du Bébou, il m'aurait fallu au bas mot un bon quart d'heure pour rejoindre ce lieu. Et j'avais mon bureau à moi, avec des vrais murs et une vraie porte, non vitrés etc.Mon premier allaitement au boulot a donc bénéficié de conditions idéales: mon tire-lait avait sa place sur un coin de bureau, quand c'était le moment je fermais ma porte (mes collègues avaient vite compris que porte fermée = on passe un coup de fil si on a besoin de me dire quelque chose) et zou en deux temps trois mouvements j'étais branchée. Donc le bureau rien qu'à soi, c'est le must du must, et j'ai toujours pensé et dit "j'aurais jamais pu faire ça en open space"
  • et puis voilà, début novembre j'ai pris un nouveau boulot après Bébounette et en arrivant mon premier jour j'ai découvert... mon open space. Et à l'une ou l'autre amie compatissante qui me suggérait "euh, tu pourrais pas demander quand même à en avoir un, en plus vu tes fonctions c'est pas non plus déconnecté..." euh, même le directeur de l'usine est en open space alors mouiiiii ? Eh bien finalement ce n'est pas si sorcier. Ingrédients du succès : 
    1. Ne pas hésiter à réquisitionner un(e) des (nombreux heureusement, dans mon nouvel environnement) bureaux de passage / salles de réunion aux moments adéquats 
    2. Se positionner dos aux parois vitrées
    3. Communiquer sur le sujet avec les collègues les plus susceptibles de venir faire irruption dans votre tanière (je reviendrai sur le sujet un peu plus tard)
    4. C'est par sécurité, mais ça permet de se sentir plus à l'aise : privilégier encore quelques temps des hauts un peu amples susceptibles de couvrir, au moins partiellement, à la fois le dos (ne serait-ce que par confort, c'est relou les courants d'air) et éventuellement aussi la poitrine / les téterelles.

De toute manière, avec Bébou, je n'avais commencé à ressortir les petits hauts mignons bien serrés (et, vous pensez bien aussi, les robes...) qu'une fois le chapitre "j'allaite en journée" définitivement clos. En revanche ma collection de petits hauts en soie classe-et-passe-partout made in Antonelle (j'ai ce modèle en ... 5 couleurs différentes) s'est avérée parfaitement adaptée à cette période intermédiaire.


  • enfin, en désespoir de cause, reste toujours la solution ultra-glamour de tirer aux toilettes; personnellement je ne l'ai fait qu'en dépannage, je trouve cela compliqué à gérer psychologiquement sinon; en revanche ma sœurette, fréquemment en réunions dans de grandes institutions / bâtiments publics, est devenue experte dans le repérage et squattage des WC handicapés : un environnement plus spacieux, équipé d'un lavabo (lavage de mains et petite vaisselle), et aussi souvent d'une tablette bien utile pour poser son bazar.

Où stocker le lait tiré ?


Le plus simple est d'avoir à disposition un frigo dans une salle de pause proche de là où vous tirez / de votre emplacement de travail (pour éviter de perdre 10 min le soir à aller rechercher votre production). C'est ce que j'ai pu faire avec F. 
Mais à défaut, et c'est mon cas avec E., la petite glacière que j'évoquais dans la première partie de mon article peut tout à fait suffire (avec un nombre suffisant de blocs de glace) pour conserver votre lait à bonne température toute la journée.

Quand tirer durant sa journée de travail ?


Les éléments à prendre en compte : 

  • votre rythme, 
  • si votre travail suppose un aspect collectif avec des pauses prédéfinies prises tout le monde en même temps, ou au contraire prises à tour de rôle pour assurer une permanence, 
  • le nombre de fois où vous avez besoin de tirer dans la journée, 
  • le lieu où vous pouvez le faire

Personnellement mon poste suppose beaucoup de contacts et de réunions mais aussi des moments passés seule devant mon ordi. 
J'ai donc choisi de travailler en tirant (étant au forfait jours, je n'ai pas à m'encombrer de subtils calculs sur mon temps de travail effectif). Coups de fil, gestion des mails, correction de power point / excel, c'est fou le nombre de choses que je peux faire pendant ce temps, et cette organisation me permet de prendre sereinement tout le temps nécessaire si un jour la production est un peu lente / un besoin de stimulation prolongée se fait sentir. 
Visiblement cette organisation est assez rare, et a étonné le personnel médical à l'infirmerie, mais à moi elle convient parfaitement ; regrettant trèèèèès souvent de ne pas avoir le don d'ubiquité pour pouvoir bosser à fond et faire tout ce que je veux avec mes enfants, ces séances à tirer en bossant constituent LES moments où je réalise ce rêve d'ubiquité.

En revanche je prends bien soin de réserver des créneaux dans mon agenda, aux horaires qui me conviennent, plusieurs semaines à l'avance afin d'éviter qu'on ne me balance une réunion difficile à déplacer ensuite. Et ces créneaux sont assortis de leurs petits rappels 15 minutes avant (merci Outlook), car, prise dans mille tâches, je n'y penserais pas forcément toute seule...


Comment gérer les autres / quelle communication avoir ?


Réponse à minima : les gens vis-à-vis desquels c'est nécessaire.... et ensuite, à vous de voir comment vous êtes à l'aise.
Ca peut être RH et supérieur hiérarchique notamment si, comme la loi vous en donne le droit, vous allez diminuer votre temps de travail effectif pour prendre des pauses allaitement (dans le cas d'un travail au guichet, par exemple). 
Comme évoqué plus haut, étant cadre au forfait-jours je ne suis en tant que telle pas concernée par ce subtil calcul, dans un cas comme le mien il s'agit davantage d'évaluer quelles personnes sont susceptibles d'être impactées par l'aspect logistique de l'allaitement.
Mais là encore, tout dépend du contexte : 

  • du temps de F. je faisais partie d'une équipe bien constituée, avec un chef présent, des rituels d'équipe. En conséquence de quoi les personnes les plus susceptibles d'être impactée par mes projets laitiers et de les impacter à leur tour étaient mes collègues, si bien que j'avais anticipé et prévenu mon équipe, et surtout ma chef, qu'à mon retour j'ajouterais une activité à mon quotidien.
  • Cette fois-ci, je suis arrivée auprès de collègues inconnus, en électron assez libre, sans équipe constituée et avec un chef qui ne me manage que formellement. Je n'ai averti de rien, mais la première semaine j'ai expliqué au fur et à mesure des questions pourquoi je squattais un bureau de passage à horaires réguliers.

Les réactions sont souvent surprises, parfois gênées, mais le fait d'expliquer tranquillement qu'on allaite encore son bébé et qu'on tire le lait qu'il boit la journée dissipe rapidement les interrogations et, dans mon expérience, ces premières réactions sont très vite remplacées par des comportements très coopératifs. Ainsi, dans mon ancien boulot, et ce malgré un environnement à 90% masculin, le service maintenance d'à côté, dont je squattais le frigo, pensait toujours à aller me prévenir avant de fermer la salle de pause où se situait ledit frigo, pour que je puisse aller récupérer mon lait. 
Dans mon boulot actuel, il y a par exemple mon voisin d'open space, jeune célib sans enfant, qui spontanément est allé demander à un visiteur (inconnu de moi, mais qu'il connaissait) squattant "mon" bureau de passage si il voulait bien aller voir ailleurs si il y était pendant la prochaine demie-heure.

Comment entretenir le matos comme il se doit ?


Je rince téterelles et compagnie aux WC puis je fais sécher cela dans une armoire (pour éviter que ça ne soit la première chose que les gens voient en arrivant) dont je laisse la porte entrebaillée (pour sécher c'est mieux), sur un torchon que je change régulièrement. Je rapporte le tout à la maison le soir et c'est Monsieur Bout qui prend en charge la vaisselle plus approfondie. De temps en temps, un petit coup de stérilisation dans une casserole d'eau bouillante, et ça roule.

Un conseil en prime ?


On dit souvent que la reprise du boulot complique l'allaitement en diminuant la quantité de lait produite. Cela peut se vérifier du fait de différents facteurs (fatigue, moins de proximité avec bébé) mais le principal écueil à mon sens est que, prise dans l'agitation du travail, on oublie facilement la base de l'allaitement : BOIRE. Pour peu que la fontaine à eau soit un peu loin, qu'on soit sur un dossier prenant ou bloquée en réunion, hop, une demi-journée passe sans qu'on ait ingurgité la moindre goutte. 
En ce qui me concerne, je pars donc de chez moi avec ma petite bouteille d'eau (0,5L) remplie, que je vide minimum une fois par demi-journée, mais si possible deux. Et si j'ai oublié, je réagis à la sonnerie outlook précédant ma séance de tirage en vidant d'une traite la bouteille et en allant aussitôt la remplir pour la vider à nouveau dans la foulée.

Et enfin : quelle contribution de la part de monsieur ?


Car tout cela demande des efforts en logistique, et il est bien agréable d'être soutenue là où c'est possible.
En ce qui nous concerne, Monsieur Bout contribue donc à la poursuite de l'allaitement de différentes manières

  • il prépare la glacière avec tire-lait, téterelles, pots vides, blocs de glace etc le matin
  • il remplit ma bouteille d'eau 
  • il vide la glacière le soir, remise les pots au frigo, fait la vaisselle, branche le tire-lait
  • il me propose / apporte à boire régulièrement durant la soirée
Merci à lui ;-)




Voici les enseignements que je retire de mes deux expériences d'allaitement au travail. Je m'en faisais une montagne, mais finalement toute une série d'ajustements m'ont permis d'allaiter aussi longtemps que je l'ai souhaité, et j'espère que ce témoignage pourra servir à encourager / rassurer l'une ou l'autre d'entre vous.


Quant à celles qui ont elles-aussi des expériences utiles à partager, n'hésitez pas à en faire bénéficier les autres par le biais des commentaires !

mercredi 30 décembre 2015

Premiers pas en allemand - erste Schritte

Ces premiers jours de vacances auront été une nouvelle fois l'occasion d'observer avec émerveillement une période sensible à l'oeuvre chez notre enfant.
  • Chez la Bébounette, c'est le développement moteur (apprentissage du ramping !) et gustatif (miam miam les purées, le pain, les compotes)
  • Chez le Bébou, c'est très clairement le langage, depuis des semaines.
Mais quelques jours de vacances passés en compagnie de ma belle-mère, allemande, et nous voilà tout ébahis de la rapidité avec laquelle F. absorbe ses premiers mots dans une langue à laquelle il n'a été jusqu'à présent que fort peu exposé.

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Monsieur Bout étant bilingue par sa maman, et moi aussi grâce à une enfance partiellement passée outre-Rhin, nous avions étudié la question du bilinguisme dès avant notre mariage, quand nous cherchions à esquisser ensemble une ébauche de projet commun. 
Nos recherches et réflexions sur le sujet nous ont assez vite amenés à décider qu'une éducation bilingue ne serait pas notre priorité:
- nous parlons essentiellement français entre nous, et ni l'un ni l'autre n'était particulièrement motivé pour assumer le rôle du "parent référent" pour la langue allemande
- mais surtout : ni pour l'un, ni pour l'autre, l'allemand n'est une langue dans laquelle nous sommes à l'aise pour exprimer de l'affection; l'un comme l'autre, nous craignions donc que cette moindre aisance nuise à une communication affectueuse, pleine de mots doux, de mignons-trucs-qui-ne-veulent-rien-dire, de répétitions sur 36 tonalités des mêmes mots. 
Si bien qu'à l'apprentissage précoce de l'allemand nous avons préféré la libre expression de notre amour.

Nous comptions cependant créer un environnement favorable, et peut-être profiter aussi d'une possible expatriation si l'opportunité se présentait.
Jusqu'à ces quelques jours, l'environnement favorable se limitait en tout et pour tout à quelques CD de chants, comptines, chants de Noël  (écoutés en boucle ces dernières semaines, ils avaient la cote), et à la lecture occasionnelle de quelques livres pour enfant. Une exposition donc fort occasionnelle et qui n'avait jamais abouti à la prononciation de la moindre syllabe un tant-doit-peu teutonisante.

Mais ça, c'était avant.


Car voici un Bébou qui, en à peine une centaine d'heures en compagnie de ses grands-parents, s'est déjà familiarisé avec une bonne vingtaine de mots, la plupart en lien avec la nourriture (eh, pas bête, il apprend "utile" le jeune homme) : Honig, Apfel, Löffel, Birne, Erdbeere, Brot, Butter, Keks.... mais aussi le Ja, le Danke, et encore toute une série d'autres.
Nous voilà déjà repartis, mais cette fois-ci bien décidés à surfer sur cette vague, d'autant que dorénavant nous serons équipés de l'équipement ultime: le fameux "référent". L'allemand étant maintenant, dans la tête de notre F., clairement lié à sa grand-mère, nous disposons à présent d'une introduction toute simple pour tout nouveau mot : "Oma dit...." ou "comment dit Oma?".

Dans un premier temps, nous comptons donc utiliser les repas et les lectures pour instiller une dose d'allemand dans le quotidien du Bébou.
Dans un deuxième temps, je réfléchirai à l'introduction de cartes de nomenclature dans les deux langues, et irai piocher chez Marie d'en Terre d'Enfance par exemple.

Afficher l'image d'origineM'enfin ce n'est pas pour tout de suite puisque je n'ai pas avancé d'un poil sur les nomenclatures françaises.... encore un point sur lequel je deviens réaliste et me dispose à présent à attendre la fin de mon contrat pour m'y plonger. Mon nouveau mantra : "je ne suis pas en retard, je fais les choses à mon rythme"... un mantra qui a fort à faire pour combattre cette citation de M. Montessori, que j'ai toujours dans un coin de tête mais que je décide d'ignorer pour ne pas me désespérer.
Pour la suite.... eh bien tout reste à construire, mais si vous avez des réflexions ou liens intéressants à partager sur ce thème, faites, je suis preneuse !!!





lundi 21 décembre 2015

Spaetzle "maison"

J'ai profité du fait que Monsieur Bout se permet d'assouplir son régime sans gluten pour ressortir une recette délaissée depuis longtemps : les Spaetzle.

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Ces pâtes de forme biscornue sont une spécialité alsacienne / allemande. Elles ont l'avantage, contrairement à de nombreuses autres recettes de pâtes, de ne nécessiter, ni ustensile particulier pour leur confection (même si la râpe à Spaetzle existe), ni d'avoir 3h devant soi. (à l'occasion - c'est-à-dire probablement pas avant la fin de mon CDD actuel.... - je me ferai une session "raviolis russes" avec le Bébou, là ce sera autre chose)

J'en ai donc profité pour y associer le Bébou que cela a beaucoup intéressé.

Recette ô combien compliquée
(pour 6 personnes)

500 grammes de farine
1 grosse pincée de sel
5 œufs
25 à 30 centilitres d’eau


vous remarquerez qu'on compte donc bêtement 1 œuf pour 100 g de farine, mais si comme moi vous videz votre frigo avant un départ en vacances et que donc vous n'avez plus tout à fait le compte en termes d’œufs, vous pouvez aller jusqu'à 1 œuf pour 130/140g de farine sans souci.


1. Remuer vigoureusement la pâte et rajouter de l'eau si nécessaire, jusqu'à obtenir une pâte homogène, de type ruban, point trop pâteuse (elle devra passer à travers un tamis) mais point trop liquide.

2. Pendant ce temps, faire chauffer une grande quantité d'eau dans une casserole, puis faire couler la pâte à travers un ustensile à trous (en insistant avec sa cuiller en bois) pour faire tomber les "larmes" qui se forment dans l'eau bouillante. 
Personnellement, j'ai repéré que mon vitaliseur était parfaitement adapté à cette recette, les trous du panier vapeur ayant pile le bon diamètre - 6 mm (contrairement à ma passoire).

3. Cuisson 2-3 minutes (une fois que tout est remonté à la surface), puis pêcher les pâtes ainsi formées avec une écumoire et les plonger directement dans un saladier d'eau froide pour stopper la cuisson.

Recommencer l'opération jusqu'à épuisement de la pâte.


Les Spaetzle se mangent ensuite telles quelles avec une viande en sauce, ou passées à la poêle avec un gros morceau de beurre, et font aussi de délicieux gratins (ma version préférée).


Le Bébou a beaucoup aimé 
  • assembler et nommer les différents éléments, 
  • observer les goutelettes de pâte tomber du tamis dans l'eau, 
  • partir à la pêche avec l'écumoire (un point pour lequel il a encore eu besoin de mon aide mais sur lequel il gagnera vite en autonomie).

Il m'en a reparlé ce matin et semble avoir hâte de renouveler l'expérience. C'est promis !



dimanche 20 décembre 2015

Livres - le succès du moment - "Dessine-moi une forme"

Quelques mots aujourd'hui sur une jolie découverte rapportée de la bibliothèque cette semaine


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Bébou et moi aimons :
  • passe en revue de très nombreuses formes (et non seulement 4 comme dans "Balthazar et les formes géométriques" que F. avait également beaucoup apprécié ; j'aurais donc tendance à voir ce livre comme une "suite", une progression par rapport à Balthazar)
  • incite l'enfant à suivre une petite rivière avec le doigt, ce que F. a fait avec beaucoup d'enthousiasme: cette rivière bleue sert du coup de fil rouge et cela constitue une incitation particulièrement efficace à tracer la forme du doigt
  • jolis dessins
  • écriture soignée, en cursive, avec de gros caractères
  • phrases courtes aux termes précis
  • grand format, papier agréable au toucher

J'ai regretté :
  • l'absence de l'incorporation de matières pour soutenir le tracé : la rivière est une simple ligne bleue dessinée
  • certaines formes que j'ai trouvées moins réussies / superflues / peut-être hors de portée ? : la fleur, le quart de cercle

Apparemment ce livre fait partie de toute une collection sur le même principe, je vais m'y intéresser de près...






mercredi 16 décembre 2015

"Ai-je bien fait ?"

Un lundi difficile
  • crève-coeur n°1 : devoir laisser sa Bébounette toute mignonne et souriante, bien calée dans notre grand lit après la tétée du matin 
  • crève-coeur n°2 : avoir du quitter la tiédeur dudit grand lit
  • crève-coeur n°3 : devoir quitter son Bébou tout souriant après une nuit dans son grand lit à lui
(et devoir quitter aussi Monsieur Bout... Après plusieurs mois de chômage, donc de vie à 4, c'est-à-dire aussi la période la plus longue que nous ayons passée ensemble dans notre vie…. Et qu'on s'habitue bien à ce quotidien à 4 !)
  • Journée assez  monotone au travail, du mal à me concentrer notamment sur certaines tâches tellement moins intéressantes que ce que je faisais avant
  • Bouchons pour rentrer (fichu marché de Noël !)
  • Enfants au lit quand j’arrive (Bébou ayant commencé sa sieste très en retard car il faisait la java, Bébounette prolongé la sienne), raccourcissant de ce fait le bref laps de temps à passer avec eux avant de filer vers notre cours du danse du lundi
  • Fatigue et zéro motivation pour la danse


Et voilà les doutes qui pointent leur nez :

reprendre le boulot, reprendre ce boulot, 
était-ce vraiment le bon choix ?

Question d'autant plus lancinante, insidieuse, permanente, que durant mon année de travail entre la naissance de Bébou et notre déménagement, j’avais lentement discerné qu'après un deuxième enfant mon objectif serait de réduire encore mon temps de travail. Et j'avais peu à peu réfléchi à des pistes et mûri différents projets susceptibles de me permettre de faire des choses intéressantes, mais à 50%. (un cahier des charges que je n'aurais pas cru réaliste quelques temps plus tôt)
Mais ce qui était faisable en s’appuyant sur le salaire de Monsieur Bout, c'est-à-dire 
1. Se contenter d’un 2ème salaire à 50% seulement malgré des frais de garde qui resteraient importants 
2. Se payer le luxe d’une recherche un peu prolongée jusqu’à trouver enfin l’oiseau rare, l’employeur prêt à me proposer quelque chose d’intéressant à 50%, 
devenait autrement plus difficile à envisager une fois notre situation bouleversée par le chômage de Monsieur et le besoin que l'un de nous au moins reprenne rapidement une activité permettant de faire bouillir la marmite.

De là en tirer le conclusion "ce n'était pas ce que je voulais au départ, donc c'est l'horreur", le pas est vite franchi, et la tentation de le franchir très grande, quand tout ne tourne pas parfaitement rond.




Heureusement je suis une vieille guerrière
Heureusement, Bébounette est mon deuxième enfant, cette reprise est mon deuxième retour au boulot, je suis une maman pro chevronnée (si si), fingers in ze nose – ou presque
Heureusement, « been there, done that », j’ai déjà été confrontée à ces doutes

Constamment, fréquemment, parfois, plus du tout, de nouveau, un peu, beaucoup, à la folie….

Je sais donc déjà 
que ces doutes sont intéressants, 
       qu'ils constituent des alertes à prendre en compte, 
              que les questions qu’ils soulèvent valent la peine d’être posées et examinées, 
                     qu’elles peuvent me guider vers une meilleure perception et acceptation de mes besoins et de mes limites, des besoins et des limites de chacun des membres de notre famille.


Et j'ai aussi appris combien il est important de distinguer les variables, et d’éviter l’amalgame (ô expression que je n’ose quasiment plus employer depuis sa reprise jusqu’à plus soif sur les réseaux sociaux, il y a de cela presque un an…)

Car si je regarde les choses de plus près
  • Je suis fatiguée ; très fatiguée
    • F. ne s’habitue que très progressivement à son grand lit, et nos soirées s’en trouvent décalées d’autant
    • Nos habitudes de « 4 à la maison », et notamment de couchers tardifs-car-pas-besoin-de-se-lever-le-matin tardent / ont tardé à laisser la place à une routine du soir compatible avec mes horaires de travail
    •  Nous sommes beaucoup sortis 
  • Nous sommes beaucoup sortis, justement, ces derniers temps : Danse les lundis soirs, divers dîners de Noel de boulot mardi dernier et hier soir, invitations à dîner d’amis chez eux ou chez nous mercredi soir et vendredi soir, babysitter prise samedi après-midi pour faire quelques courses... je suis en manque de mes bébés !
  •  Les vacances de Noël approchent, et avec elles les voyages chez famille et surtout belle-famille, et donc la perspective de ne pas pouvoir toujours gérer et être avec mes enfants (et les laisser être…) comme je l’entends ; et l’inquiétude et les idées noires qui vont avec
  •  La perspective de la reprise pro de Monsieur Bout et donc de de longues journées chez leur nounou pour les enfants, de matins / soirs de semaine plus stressés pour tout le monde, m’inquiète
  • Certains projets (du plus terre à terre comme finir les remerciements pour les cadeaux de naissance – la hoooonte – à plus sexy comme enfin avancer sur les albums de photos de F. bébé) n’avancent pas faute de temps ; et même ici sur ce blog les idées et débuts d’articles s’amoncèlent sans que je puisse les mener au bout au rythme que je souhaiterais. Frustration de ne pouvoir tout faire ! (comme si il existait des situations dans lesquelles on arrivait à tout faire…)
Bref, autant d’éléments qui viennent parasiter la réflexion et l’analyse de « ce qui est bon ».
Après deux nuits plus longues, tout me semble déjà moins noir.
Et puis demain soir c’est le weekend ;-)
Et à l'heure où nous sommes toujours sans nouvelles de la piste pro 99% sûre de Monsieur Bout, quel soulagement d'avoir à manger quand même...


Mais par ailleurs, cela me permet d’avancer sur mes réflexions concernant l’an prochain, et constitue peut-être un avertissement : ne pas en prévoir trop, prioriser cette année sur le démarrage de l’IEF, plutôt que de jouer avec l’idée, que, peut-être, si on me proposait un contrat à 40 ou même 50%.... 

Ne serait-ce pas faisable ?

Faisable, oui peut-être...

Mais souhaitable ??

Affaire à suivre, toujours

dimanche 13 décembre 2015

Vie pro et... allaitement (1/2)



Quand F. s'est annoncé, je tenais à allaiter, mais sans avoir de souhait précis concernant la durée.  

A part l'idée que "ouh là, surement pas jusqu'à un an, à un an ce n'est plus un bébé !".  
Et puis j'ai finalement allaité le Bébou jusqu'à ses 13 mois et ça ne m'aurait pas dérangée de continuer...;-)

Un des points qui me rendaient assez prudente sur ce point-là était ma capacité à conjuguer retour au boulot (qui intervint avec les 7 mois du Bébou) et poursuite de l'allaitement
Cette première expérience fut cependant pleinement réussie et son souvenir m'a permis de reprendre le boulot sans aucune inquiétude sur ce point pour la Bébounette.

Voici donc les fruits de mon expérience et les réponses que j'ai trouvées aux questions que je me posais....


Pourquoi allaiter en reprenant le boulot

Parce que face aux "ah, et du coup tu vas le sevrer ?", il faut avoir ses raisons de ne pas suivre cette attente généralisée selon laquelle la reprise du boulot sonnerait forcément le glas d'un allaitement déjà bien long au goût de certains.
Voici donc les miennes, dans lesquelles vous pourrez, ou pas, vous reconnaître !
  • économiques: je n'avais pas envie de me mettre à payer 50 à 80 € par mois pour quelque chose que je pouvais visiblement produire moi-même et mieux (notez la différence avec le matos Montessori, ou produire moi-même ne serait probablement pas franchement synonyme de meilleure qualité)
  • affectives : au départ j'ai tout simplement décidé de "continuer un peu" pour ne pas rajouter à la rupture de la séparation celle du sevrage. Quel bonheur, ce moment de calme le matin au lit, et ce coucher en douceur le soir.... Puis à l'usage j'ai réalisé que tirer mon lait au boulot adoucissait la rupture affective aussi bien pour le bébé que pour la maman : j'étais bien heureuse de pouvoir faire cela "pour lui" dans ma journée de boulot. Et une fois instaurée, cette continuité du lien m'est devenue chère, jusqu'à devenir tout simplement partie intégrante de mon équilibre vie pro/vie perso.
  • pratiques - 1. Continuer à allaiter a constitué pour moi un gage de zénitude : il s'agissait de booster les défenses immunitaires du Bébou en continuant à transmettre mes anticorps, un aspect d'autant plus intéressant que c'est précisément avec le retour au boulot que l'enfant est confié en dehors du foyer (nounou, crèche) et donc davantage exposé aux microbes. 
    • Je ne sais pas si cela est uniquement du à un allaitement prolongé, mais sur ses 2 ans 1/2 de vie F. totalise en tout et pour tout : 2-3 rhumes, une bronchiolite, une otite, une gastro. L'otite et la gastro ayant eu lieu pendant des congés (otite = vacances d'été, voyage en avion....; gastro : l'an dernier après les fêtes....), seule la bronchiolite est venue "perturber" ma vie pro. 
    • Or quand je vois la galère le challenge représenté par un enfant malade, je trouve l'investissement organisationnel de l'allaitement très rentable, et ce d'autant plus qu'il s'agit d'un investissement planifiable par opposition à une maladie qui, c'est bien connu, interviendra par surprise et de préférence à un moment particulièrement mal choisi.
  • pratiques - 2. Quand je me suis penchée sur les "dos and don'ts" de la diversification, je me suis bien amusée à essayer de distinguer la bonne marche à suivre au milieu de 1000 conseils très contradictoires (je travaille d'ailleurs sur un billet sur ce sujet) ayant tous pour objectif de limiter les risques d'apparition d'allergies. Or un des seuls points de consensus était qu'allaiter au moment et dans les semaines suivant l'introduction d'un nouvel aliment diminuait considérablement les risques de développer une allergie à cet aliment. Continuer à allaiter m'a donc permis de diversifier en mode zen, en me disant que si malgré toutes les informations que j'avais rassemblées je m'y prenais tout de même mal à un moment, au moins j'aurais minimisé le risque que ces erreurs ne portassent à conséquence (oui je viens encore de caser un imparfait du subjonctif. Je rafraîchis un peu mon italien alors voilà, par contagion...).
  • pratiques - 3. Et justement, l'introduction des premiers yaourts et fromages ayant à l'époque abouti au constat que F. ne supportait pas le lait de vache et cela à un stade où Dieu merci nous n'en étions pas dépendant pour le nourrir, je ne suis pas pressée d'y exposer E. et suis bien contente que l'allaitement m'évite le marathon-test de laits spécialisés, si la miss devait s'avérer avoir les mêmes soucis que son frère.
 quelques réflexions et beaucoup de ressources complémentaires dans cet article de la Leche League : http://www.lllfrance.org/1160-72-reprise-travail


Quel est le matos nécessaire pour allaiter en ayant une vie pro

  • un tire-lait bien choisi (et je souligne, re-souligne, et re-resouligne les mots "bien choisi", cf. plus bas)
  • un arsenal de récipients pour transporter et conserver le lait
  • une glacière portative avec ses blocs de glace
  • un congélateur
  • un mode de garde open au fait de donner du lait maternel et prêt à manipuler cet or blanc avec les précautions qui s'imposent 

Le tire-lait

il en existe de nombreux modèles. 

Leur location est remboursée par la sécurité sociale (60%) et les mutuelles (40%) sur simple ordonnance de votre médecin traitant, pédiatre, etc. Le premier réflexe est souvent de se tourner vers sa pharmacie, mais selon l'assortiment proposé cela peut vraiment réduire le choix, par ailleurs certaines pharmacies ne se gênent pas pour pratiquer des tarifs allant au delà des barèmes de remboursement. Pour la Bébounette je suis donc passée par une association, Grandir Nature, qui livre partout en France en 48h. J'en suis très contente et cela m'a permis d'avoir un large choix et donc de pouvoir choisir en fonction des critères essentiels à mes yeux.

1. Si on veut allaiter au travail, on pense efficacité et rapidité : exit le tire-lait manuel, qui, si il peut suffire pour dépanner pour des tirs ponctuels, va vite vous lasser au quotidien. Pour un usage intensif, il faut que ça pulse : bonjour à l'électrique, version double pompage s'il-vous-plaît afin de vider votre poitrine deux fois plus vite (voire même encore davantage car le fait que les deux seins soient sollicités en même temps rend la stimulation plus forte, le corps réagit donc en conséquence)
Afficher l'image d'origine


Afficher l'image d'origineUne fois cela dit, le choix est encore assez grand. La comparaison entre le modèle utilisé du temps du Bébou (Lactina de Medela), et celui retenu pour la Bébounette (Spectra S1), permet d'illustrer les principaux points à prendre en compte




2. Allaiter au travail suppose de transporter son tire-lait. Souvent. Très souvent. 
Afficher l'image d'originePour le Bébou, je m'étais tapée la version Medela classique, à transporter dans un contenant type énorme caisse à outils; poids de l'ensemble = un éléphant mort. 
Ça peut aller si on a la possibilité, comme je l'ai fait à l'époque, de laisser la bête au bureau pendant la semaine, en limitant le trimballage quotidien aux accessoires. Néanmoins pourquoi s'embêter, il existe des modèles incomparablement plus légers.

Afficher l'image d'origineAvec la Bébounette, nous n'avons pas mis notre vie sociale entre parenthèses, la confions parfois le soir en semaine et de ce fait j'ai, de toute manière, besoin de balader mon tire-lait au quotidien afin de pouvoir assurer certains repas du soir. J'apprécie donc la légèreté du modèle choisi, et sa maniabilité dans une petite sacoche.

3. Quelque soit le lieu où auront lieu les séances de pompage, il est appréciable de ne pas être dépendante de la proximité d'une prise électrique. Mon deuxième modèle fonctionne donc sur batterie rechargeable sur secteur, le pied ! La batterie est certes loin de tenir les 3-4h d'autonomie promises, mais suffit largement pour la journée, et je la recharge le soir à la maison (comme de plus on loue, on s'en fiche que la batterie perde peu à peu sa capacité de stockage, d'ici que ça devienne problématique on l'aura rendu, et on en recevra un avec une capacité correcte pour l'enfant suivant éventuel).

4. Ledit 2ème modèle propose par ailleurs différentes vitesses et fréquences de pompage, adaptées à sa sensibilité; j'avais très bien réussi à m’accommoder de celle de mon premier modèle, mais bon, un peu de confort ne fait pas de mal. Et vous avez le droit d'être plus sensible / difficile que moi, autant mettre toutes les chances de votre côté. Je sais par ailleurs qu'un modèle très léger, le Calypso de Ardo, est parfois un peu trop doux/inefficace pour certaines.

5. L'aspect bruit est aussi appréciable, là encore le Spectra est considérablement plus discret que le Lactina (et que d'autres, selon l'avis de mon médecin du travail actuel qui en voit défiler un certain nombre dans sa salle d'allaitement).

6. Capacité à garder les mains libres lors du tirage : certains modèles proposent apparemment des brassières adaptées, je n'ai jamais testé mais en m'asseyant et en calant les biberons sur mes genoux j'ai toujours réussi à m'arranger pour libérer au moins une main, voire les deux, mais il est vrai que ça ne doit pas être désagréable de gagner en liberté de mouvement.

7. De la même manière, avec le Bébou j'avais survécu sans la petite loupiote utile pour tirer de nuit sans réveiller tout le monde, et sans l'affichage du temps écoulé depuis le début de la séance, mais j'ai apprécié ces deux gadgets présents sur le Spectra. Et, dans un contexte professionnel, en particulier le second. 
En effet tirer au boulot poursuit deux objectifs 1. obtenir la quantité de lait nécessaire pour nourrir le bébé 2. stimuler suffisamment la lactation / signaler au corps qu'il faut continuer à produire. 
Pour ce deuxième point il est important de respecter, autant que possible (si de temps en temps il y a des journées plus compliquées ce n'est pas grave) une durée minimale de pompage (en ce qui me concerne, tant que l'enfant est exclusivement nourri au sein je m'efforce de tirer au moins 15 minutes d'affilée, je réduis ensuite peu à peu à mesure que d'autres aliments viennent se substituer au lait). Il est donc agréable de ne pas avoir à garder l’œil sur la montre pour contrôler l'écoulement du temps, mais qu'un simple coup d’œil sur l'affichage du tire-lait permette de savoir où on en est.

les récipients de conservation / transport du lait

Il en existe différents systèmes, personnellement j'aurais tendance à déconseiller les versions sachets comme celle-là, du fait de leur fragilité plus grande. Les fuites c'est vraiment marrant, entre le moment de solitude quand on nous alerte sur le fait qu'on sème des trucs, les tâches sur les vêtements ou dans la voiture, et la frustration à voir se perdre ce liquide recueilli avec tant d'attention...

Afficher l'image d'origineUn système phare est celui-ci, développé par Avent, j'utilise les mêmes pots depuis Bébou et en suis ravie, ils sont quasiment éternels (et résistent notamment très bien aux chutes, mêmes congelés; et croyez-moi j'ai testé), et dotés d'un système de fermeture très fiable. 
Celui-ci a été récemment revu mais ma sœur qui a investi dans la nouvelle version en est très satisfaite aussi donc a priori c'est au moins toujours aussi sûr. 

Par ailleurs ces pots conviennent ensuite parfaitement à la confection des purées.
Et cerise sur le gâteau, alors que chaque système semble avoir été développé pour ne surtout pas s'adapter à une marque concurrente, eh bien il se trouve que les pots et adaptateurs d'Avent s'adaptent aux téterelles et biberons Spectra. Il est pas beau le monde?

la glacière 

Pour Bébou j'avais tout bonnement utilisé celle toute souple fournie par Leclerc Drive, et des blocs achetés chez Picard. Cela avait parfaitement fait l'affaire. Pour la Bébounette, le tire-lait arrive dans une sacoche-glacière adaptée, accompagnée de trois blocs.

le congélateur 

Très utile car il permet d'avoir du stock en réserve, un gage de sérénité à mon sens essentiel. 
En effet ledit stock permet de ne pas stresser si ponctuellement une difficulté de planning empêche de tirer comme prévu : bébé aura quand même à manger. J'avais largement profité de mon congélateur coffre avec ses 200L pour le Bébou, un déménagement plus tard je n'ai pas la même capacité de stockage à disposition pour la Bébounette, mais ne serait-ce qu'avoir l'équivalent de 2 ou 3 biberons d'avance suffit en soi.

le mode de garde open

J'y reviendrai dans un billet consacré au choix du mode de garde, mais s'assurer de la coopération de la/les personne(s) ayant la charge de l'enfant est essentiel. 
La meilleure aide que vous pouvez leur apporter est ensuite d'aller leur imprimer le mémo trouvable ici, pour affichage sur le frigo. Cela leur évitera des erreurs dans la manipulation du lait. Pensez notamment bien à souligner qu'on ne jette pas le lait réchauffé mais non consommé, si vous avez un peu de mal à tirer vous n'aurez pas très envie d'entendre que 30 précieux ml ont fini dans l'évier... 
Ensuite, des petits trucs peuvent faciliter les choses et éviter les stress liés à un éventuel oubli : 
- quand F. était allaité, c'est le soir, quand je récupérais le jeune homme chez son assistante maternelle, que je laissais à celle-ci le lait tiré la journée et qui servirait pour le lendemain. 
- actuellement, comme mes enfants sont les seuls enfants gardés par leur assistante maternelle, et que celle-ci dispose d'un grand congélateur, elle conserve plusieurs pots de lait congelé chez elle, au cas-où.

Il y a encore beaucoup à dire sur le sujet, je vous prépare un second billet.[ici]

mardi 8 décembre 2015

"J'ai bien fait"

Un mois après ma reprise, s’installe peu à peu cette conviction rassérénante :

 « j’ai bien fait »

Elle a mis un peu plus de temps à s’installer que lors de mon premier retour, après Bébou, et c’est tout simplement dû au fait que le bilan en lui-même est moins positif. 
Il serait de ce fait tentant (et je le suis parfois, tentée)  de ne considérer que les « moins », de me focaliser sur ce que j’avais et que je n’ai plus, sur ce qui « était mieux avant » ; car c’est bien connu, c’était toujours mieux avant.
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Mais dans « moins positif », il y a toujours positif.
  • J’accumule d’ores et déjà des expériences intéressantes, qui me permettent de faire quelque chose qui me plaît, l’accompagnement, et de développer encore mes compétences dans le domaine.
  •  Au passage, je collectionne autant d’exemples concrets / cas pratiques qui viendront enrichir les cours éventuels que j’espère donner sur le sujet
  • Je m’éclate à bosser au quotidien dans diverses langues étrangères
  •  Mon entourage de travail est agréable et constitué de personnes que j’ai plaisir à retrouver le matin, avec qui il fait bon aller déjeuner. C’est un point qui alimente ma réflexion par rapport au poste en télétravail proposé ici, et dont la possibilité subsiste toujours pour l’an prochain…
  •  L’environnement /culture d’entreprise est par ailleurs étonnamment favorable (davantage que ne l’était mon environnement précédent) à des horaires tout à fait raisonnables, pour peu que je me discipline. 
    • A cet égard le fait d’être en CDD, et de ne pas tenir à être prolongée/pérennisée, constitue une aide supplémentaire au « lâcher-prise » ; je veux faire mon taf, et bien, mais ne suis pas tentée de convaincre en plus par du présentéisme. 
    • C’était une vraie interrogation, et je suis heureuse de me prouver que « c’est possible ». Je réussis globalement à faire des horaires du genre 8h45-17h30, en finissant régulièrement un peu plus tôt, parfois plus tard. C’est bien mieux qu’à mon poste précédent et cela constitue une excellente surprise
  •  Moins bonne surprise hélas, j’ai moins de responsabilités et je suis moins stimulée intellectuellement ; du fait de la culture de l’entreprise mon poste comporte moins de « pouvoir » et à long terme j’en serais frustrée. 
    • D'un côté la conscience qu’il n’y aura pas de long terme adoucit ce point qui constitue néanmoins une vraie déception. 
    • De l'autre cette déception constitue aussi une chance : elle me permet de valider à quel point mon ancien poste était exceptionnel. Cette expérience représente donc un « reality check », bien utile pour clouer le bec aux sirènes qui n’auraient pas manqué (et tenteront peut-être) de me susurrer que, si je m’étais donné la peine de chercher au lieu de rester à la maison, j’aurais trouvé quelque chose d’aussi riche que ce que j’avais auparavant. Je fais donc mon deuil de ce passé, en douceur, et je minimise les risques de me morfondre dans les regrets quand je serai davantage à la maison.

Enfin, et c’est un point non négligeable, à l’heure où la piste 99%sûre-mais-point-encore-de-propal-ni-de-signature-de-contrat de Monsieur Bout tarde un peu à se concrétiser, je suis bien heureuse de nous apporter, à défaut de sérénité mentale, la stabilité financière sans laquelle cette incertitude nous plongerait dans de sacrées inquiétudes (et, accessoirement, dans un découvert sans fond). 
Pouvoir contribuer concrètement à ce que les choix pro de Monsieur Bout soient de vrais choix, non dictés par des considérations alimentaires, c’est aussi ça, un bon choix de working Gwen.


dimanche 6 décembre 2015

Matos - le succès du moment - Draisienne mon amour

Aujourd'hui, hymne vibrant à la draisienne offerte au Bébou pour ses deux ans. Cela fait donc quasiment 6 mois qu'elle est chez nous et autant de temps que nous nous félicitons de cet achat.

Nou avions opté pour une draisienne de marque allemande, Puky, sur les conseils de ma belle-sœur qui en était ravie pour mon neveu. Après avoir réalisé que, proximité avec la frontière aidant, c'était un modèle extrêmement répandu autour de nous, j'ai "stalké" différentes mamans lors des heures passées au square, en les soumettant à un feu nourri de questions qui ont permis de confirmer notre choix :
  • toute petite donc convenant à un enfant dès avant 2 ans (selon la taille)
  • selle réglable donc pouvant durer bien longtemps
  • en métal et bien solide
  • légère ! (se porte facilement d'une main quand l'enfant se lasse; et se cale sur la poussette aussi)
  • roues très stables et revêtement tout à fait compatible avec une utilisation en intérieur, y compris sur parquet (bien pratique quand le temps est maussade, nous rentabilisons ainsi notre immense entrée)
  • pas de barre haute, ce qui limite les chutes et limite aussi la douleur desdites chutes; par ailleurs l'enfant se relève plus facilement tout seul au lieu de rester empêtré, une jambe sous la barre
  • en lieu et place de ladite barre, un marchepied bas : au fur et à mesure que l'enfant prend confiance en lui, il cherche à y positionner un pied, puis deux, et perfectionne ainsi encore davantage son sens de l’équilibre
  • prix correct, et large choix de couleurs ce qui ne gâte rien
Nous avons rapidement admiré comment F.  commençait à soulever ses pieds pour se laisser glisser quelques secondes en équilibre; effectivement, il y a de bonnes chances pour que nous puissions sauter l'étape "petites roues" vers le passage au "vrai" vélo.


Enfin, et surtout, maintenant qu'il est capable de faire de vrais trajets avec, l'utilisation de la draisienne a signé le retour de la sérénité lors des longues balades en famille.

En effet, le développement de l'autonomie du Bébou en termes de marche avait été à l'origine d'un dilemme douloureux : "je vais loin rapidement - en calant un F. plus ou moins consentant dans sa poussette" / "je vais... très lentement... donc moins loin". 
Non faute d'endurance chez le Bébou, mais parce que celui-ci papillonne : il y a bien sûr l'observation de tous les petits détails passionnants qui jalonnent son trajet, mais aussi la joie de monter et descendre tous les pas de porte, et surtout, celle d'actionner la totalité des poignées des portes de voitures garées le long des trottoirs.
si si si. 
la totalité
Et c'est à ce moment qu'on fait l'expérience douloureuse de la réponse au problème 
"sachant qu'un véhicule fait en moyenne 4m de long et présente deux portières sur sa face latérale, 
combien un trajet de 700m peut-il offrir de poignées à actionner ?". 
Amis parents IEF, en exclusivité pour vous aujourd'hui, je vous abandonne cet énoncé.

Bref, laisser notre explorateur aller de découverte en découverte exigeait une sacrée dose de patience, allié à un dos solide donc capable de survivre à de longues minutes de sur-place. A titre d'exemple, le vaste parc auquel nous aimons nous rendre quand nous avons du temps devant nous est à 1/4h de marche en poussette, facilement une heure à pieds-de-Bébou.... et 20 grosses minutes à peine avec notre draisienne adorée. 
Par ailleurs, nous étions aussi limités dans le choix des destinations : tout trajet présentant trop de "distractions" en chemin (par exemple, une ballade en ville avec ses terrasses de café, ses étalages) était trop difficile à gérer / créait trop de sources de conflit pour que quiconque en profite.

Quel bonheur aujourd'hui de faire un tour au marché de Noël, avec un Bout qui file devant (mais sait nous attendre pour traverser). Occupé par sa draisienne, il s'arrête de temps en temps pour observer quelque chose de particulièrement captivant, mais à une cadence tout à fait acceptable pour notre impatience d'adultes. Et nous décoche des sourires jusqu'aux oreilles.

Bonheur....



jeudi 3 décembre 2015

Hélène euh, Montessori et les/mon garçon(s)

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A l'origine du billet d'aujourd'hui, des réflexions provoquées par le très intéressant billet de Laura des petits homeschoolers, et par l'observation de la fille d'un couple d'amis venus en visite quelques jours plus tard, fille 6 mois plus jeune que notre F.

En effet, au cours du weekend la fille desdits amis s'est littéralement jetée sur notre coin Montessori et a fait et refait la plupart de ses activités, et cela a rendu assez évidente la différence d'approche entre F. et elle, me permettant alors de dresser le bilan suivant
  • Les plateaux à disposition, qui ont captivé la miss de nos amis, éveillent peu l'intérêt de F., ou alors de manière très passagère, et ce y compris les versés qui avaient pourtant connu un début de succès : ceux-ci dégénèrent à présent très rapidement en "je vide tout par terre et je pars en courant"
  • Exemple du plateau de pompons à trier par couleurs: celui-ci ayant longuement occupé la demoiselle; le Bébou s'y est du coup ré-intéressé un peu plus tard... pour lancer les pompons à travers la pièce
  • Vous avez peut-être encore en mémoire le franc succès rencontré par ma première présentation de la première boîte de couleurs; depuis j'ai persévéré et F. s'y est intéressé, il la sort parfois spontanément mais jamais pour plus longtemps qu"une unique manipulation
  • Généralement d'ailleurs, il ne répète que rarement une manipulation 

Ces observations, assorties des éléments de réflexions très intéressants apportés par Laura sur les différences de développement et de besoins qui peuvent exister entre garçons et filles, ont ainsi été sources de nombreuses interrogations :
  • quels sont les besoins de mon enfant ? 
  • est-ce que ces activités assises, calmes tiennent compte :
    • d'un besoin de mouvement peut-être plus grand chez lui ? 
    • d'une évolution plus tardive côté motricité / motricité fine ? 
Il adore pousser les poussettes, et durant le fameux weekend celle de notre petite visiteuse a ainsi rencontré un succès fou; il a par ailleurs profité d'avoir la trottinette apportée par la demoiselle à disposition tout ce weekend pour enfin apprendre à s'en servir correctement (jusqu'à présent, il s'asseyait sur celles qu'il empruntait au parc....)
Or mon principal "modèle" en termes de pédagogie Montessori étant elle-même maman de filles, mes attentes n'en seraient-elle pas biaisées ? Ne suis-je pas plus ou moins en train de "plaquer" sur mon fiston un modèle de développement qui ne lui convient pas ?


Ceci dit, la poursuite plus avant de mes réflexions, conjuguée à l'observation du Bébou, m'a permis de compléter ces premières interrogations des remarques suivantes:

il se concentre.... mais peut-être tout simplement pas là où je l'attends ?
  • il se montre très intéressé par les puzzles
    • je signale ici le grand succès des puzzles de zoologie récemment arrivés chez nous (les 3 plus faciles, les autres sont plus compliqués et honnêtement même moi j'ai du mal) : il les prend spontanément et les refait l'un après l'autre en prenant le soin de les ranger.... à l'exception du dernier, généralement, dont les pièces finissent éparpillées sur le tapis
    • et ceux là récemment reçus (une chouette marque allemande, Bino Mertens) ont été accueillis avec beaucoup d'intérêt et répétés de nombreuses fois








  • une activité qui suscite quasi toujours beaucoup d'enthousiasme, et source de concentration, sont les gommettes : tri par forme, par couleur, placées sur une ligne... tout est bon !
  • cela fait plusieurs semaines qu'un circuit de train en bois nous a été donné, celui-ci captive l'attention de F. pendant de longs moments au quotidien 
Par ailleurs :
  • il "progresse" en peinture : c'est une activité que j'ai tardé à introduire car l'aspect logistique m'intimidait; elle fait à présent régulièrement partie de mes propositions et F. y passe de plus en plus de temps; (ou plutôt, de moins en moins peu de temps); ses manipulations se font plus élaborées, plus autonomes
  • il traverse depuis peu une période dont j'avais entendu parler sur plusieurs blogs mais que je pensais avoir ratée en lui ayant enseigné le geste assez tard : le lavage de mains compulsif, ou plutôt, la répétition "pour le plaisir" de ce geste. 
  • cette semaine, il a découvert les jetons du jeu de nain jaune oublié chez nous par nos amis et a improvisé une activité de tri par couleurs, et ce pour une durée prolongée puisque la quasi totalité de la boite de 100 jetons y est passée
  • enfin, nous avons reçu ce jeu de mise en paire détail / tout et le Bébou m'a bluffée car après m'avoir observée en train d'assembler les 3 ou 4 premières paires, il à continué de lui-même en positionnant ses paires bien en dessous des miennes








Enfin, en ce moment, son énergie ne serait-elle pas également sollicitée / investie ailleurs?
  • le développement de la parole se fait à une vitesse phénoménale, son vocabulaire s'enrichit de jour en jour, les phrases gagnent quotidiennement en complexité et l'expression en précision; les articles sont de plus en plus souvent utilisés, les adverbes débarquent en force....
  • des progrès très nets se font également voir dans sa gestion des émotions : il verbalise de mieux en mieux et nous le voyons par exemple régulièrement faire le geste de taper sa peluche ou un meuble en disant "tape pas personne" (puisque quand il cherche à taper une personne, notre réaction, inspirée d'Isabelle Filliozat, est de rediriger son geste vers un objet en disant "tu es en colère, tu as le droit d'avoir envie de taper, mais tu ne tapes pas les personnes, tu peux taper les objets, ton mouton par exemple") - gestion des émotions soumise par ailleurs à rude épreuve ces dernières semaines avec mon retour au boulot à surmonter.... Mais justement, ces derniers jours nous ont montré un Bébou plus calme, plus serein, les colères se sont espacées....

Ces observations m'incitent à approfondir encore mes réflexions, et dans plusieurs directions
  • aller creuser un peu côté théorie Montessori : que dit-elle (si elle dit quelque chose) sur des besoins spécifiques garçon / fille ? Non pour enfermer F;, ou plus tard sa soeur, dans un schéma de pensée et de fonctionnement, mais pour ajouter une clé de lecture possible à la compréhension de mon enfant. Si vous connaissez une ressource particulière sur le sujet, un chapitre, etc, go go go !
  • creuser aussi davantage côté Charlotte Mason et en particulier son apport sur le besoin d'exercice physique L'article publié par Laurence aujourd'hui tombe de ce fait à pic, et du coup je pense que le facteur ne va pas tarder à m'apporter le bouquin écrit par Laura....
  • et puis tout bonnement, me recentrer sur l'observation de mon enfant et la compréhension de ses besoins / son stade de développement, en allant chercher dans l'une ou l'autre pédagogie, mais aussi dans notre quotidien, sans se focaliser sur du formel, les éléments qu'il recherche à ce moment, et non les éléments dont j'aimerais qu'il les cherchât (oui j'ai casé un imparfait du subjonctif. C'est jeudi soir, ma semaine de boulot est terminée, toutépermi - c'est LA FETE)


mardi 1 décembre 2015

Ouf et youpi tagada

Un petit pas pour l'homme mais...

F. sait à présent faire pipi debout.

JOIE JOIE JOIE


Mes efforts pour l'inciter à expérimenter dans ce sens s'étaient heurtés à un mur. Pas motivé pour un sou, le Bébou !

Jusqu'à ce qu'hier son père m'apprenne fièrement qu'à présent cela était dépassé.
C'est en l'incitant à faire sous la douche que Monsieur Bout a pu faire passer ce cap à son fiston qui a ensuite répété l'expérience au  parc hier.
Et ce soir, alors que je le faisais monter en voiture après l'avoir récupéré chez la nounou, F. m'a tout naturellement signalé une envie pressante, et hop, c'était réglé en un tour de main.

Bon, il ne sait pas encore tenir son ustensile correctement, mais il n'empêche.... nous allons pouvoir arrêter de nous balader partout avec le pot en bandoulière !!!

la libertà, jé vous dis, la libertà !!

samedi 28 novembre 2015

Oui !

Je pourrais écrire tout plein de jolies choses sur le "oui" en général, comme par exemple comment prendre l'habitude de nous interroger sur le pourquoi des "non" adressés à F. a conduit à leur diminution drastique, en nous permettant de réaliser que, fondamentalement, qu'il joue avec les boîtes de conserve du placard ou avec ses cubes, même combat, le rangement sera le même à l'arrivée.

Et je ne résiste tout de même pas à l'envie de lier cette vidéo des Inconnus, vidéo qui me fait toujours sourire finement....

Mais les OUI dont je veux parler aujourd'hui sont ceux qui ont subitement fait leur apparition dans la bouche de notre Bébou cette semaine. 
Parce que jusqu'à présent, autant F. maîtrisait parfaitement le "non"et le prouvait volontiers dès qu'il était confrontée à une proposition qui avait le malheur de lui déplaire, autant s'assurer de son approbation représentait un défi certain.
Les réponses à nos questions étant du style :

  • vague hochement de tête 
  • inclinaison trèèèès légère de la tête sur un côté et regard attentif 
  • regard et sourire en coin 
  • ou encore le "mm mmh", qui préfigurait peut-être toute l'adhésion qu'il saura, adolescent, témoigner à nos suggestions. 
Bref, un répertoire de réponses éminemment sujettes à interprétation, quiproquo, etc.

Mais tout ça, c'est du passé.

Depuis quelques jours, fleurissent les oui dans la bouche de F. . 
Des oui francs, souriants, volontiers étirés ("ouiiiiihhhh...."), qu'il prend un plaisir visible à prononcer
Des oui qui dissipent tout doute : 
  • veut-il continuer à dormir dans "le lit bleu" (lit sans barreau, le dossier du moment, passage ô combien délicat et qui fera l'objet d'un billet quand.... ce sera passé, justement [soupir])
  • veut-il faire pipi, 
  • veut-il un bisou, 
  • veut-il encore un fruit, 
  • LaSalleBêteLaineuse (son mouton) est-elle déjà dans sa chambre,....
oui, oui, oui et encore oui, et reoui

des dizaines de fois par jour

je ne m'en lasse pas !


vendredi 27 novembre 2015

Papazofoyer : le pied


Encore une semaine de boulot terminée.


Papazofoyer-full in charge
 pour Monsieur Bout.
Working Gwen 
de mon côté





Après trois semaines de ce rythme inédit chez nous, voici la Monsieurboutaufoyer-itude, vécue par moi, en 3 listes :

  • Bisou du matin à un Bou à peine levé, qui a le temps de rester en pyjama
  • Tétée du matin à une Bébounette tout sourire, elle aussi en pyjama
  • Rentrer tous les soirs dans un appartement rangé
  • Y retrouver des enfants détendus et reposés
  • Au fil de la soirée, s'entendre raconter par le menu tout le déroulé de leur journée, les nouveaux mots du Bébou., ses mignonitudes, ses petits moments Montessori; les sourires, rires et roulades de la Bébounette
  • Savoir que l'éducation dispensée en son absence est celle qu'on a conjointement décidé de s'efforcer de mettre en place 
  • Lessives lancées pendant la nuit : étendues, pliées, rangées - Courrier : relevé, ouvert, trié, jeté - petite course à la pharmacie :  faite 
  • Pouvoir embrayer sur quelques quarts d'heure de jeux, histoires, conversations, avant d'enchaîner sur le circuit bain-repas-coucher


Etre une mamanzactive / working Gwen dans ces conditions, 
quel luxe !

    Afficher l'image d'origine
  • Pas de pression le matin pour que tout soit prêt, pas de pression le soir pour anticiper tout ce qui peut l'être en vue du lendemain
  • Pas de course contre la montre pour finir pile poil à l'heure nécessaire à une arrivée à temps chez la nounou
  • Pas de Halte chez la Nounou - débrief journée - emmitouflage des enfants - transbahutage des enfants vers la voiture - sanglage des enfants dans la voiture - trajet jusqu'à la maison - sortie des enfants de la voiture - transbahutage jusqu'à l'appartement - désemmitouflage des enfants : une demie-heure de vraie présence gagnée....

A présent monsieur Bout sait
  • comment (et qu'il faut) gérer deux enfants ET la préparation de leurs repas
  • étendre le linge correctement ET dans les temps nécessaires pour qu'il soit sec à temps pour libérer la place nécessaire à la lessive du jour suivant
  • que dans une journée passée à la maison, il reste finalement très peu de temps "de loisir" pour vaquer à des occupations diverses, et qu'il n'est pas toujours facile de savoir comment prioriser, le soir venu, entre la prise de ce temps là, ou la disponibilité au conjoint
  • qu'un objet laissé en plan le matin t'énerve toute la journée SI et seulement SI tu l'as vu toute la journée
  • que ranger une chambre ne prend que 5 minutes, mais que l'opération se répète un certain nombre (et non un nombre certain) de fois sur les 12h d'éveil d'un Bébou.

Et moi, je comprends pourquoi ceux de mes collègues masculins dont l'épouse reste au foyer sont aussi détendus.

Ça n'aura été qu'une parenthèse, car la période de chômage de Monsieur Bout touche à sa fin, mais .... chouette parenthèse.
Monsieur piaffe un peu, et se projette à fond dans son futur job. Curieusement, moi pas trop. 

En revanche, je suis intéressée de voir comment cette courte "inversion des rôles" (non ne soyez pas choqué(e)s, pas inversion dans le sens que "ça ne DEVRAIT pas être ainsi", mais tout simplement inversion dans la manière dont nous, Monsieur et Madame Bout, avons jusque là fonctionné) modifiera (ou pas) notre manière à tous les deux de nous positionner, d'abord une fois Monsieur de retour au boulot (edit : un premier bilan ici), puis une fois moi "de retour" à la maison....