lundi 16 décembre 2019

Encore une naissance ! Un espace pour échanger et s'entraider autour de la Parentalité Positive

Parmi les choses dont je me réjouis le plus ces dernières semaines, il y a les messages que je reçois de temps à autre de l'une ou l'autre lectrice (oui, bon, généralement c'est bien UNE ;-) en écrasante majorité en tous cas) qui me raconte un "moment de parentalité positive" qu'elle vient de vivre avec son enfant, et où elle a agi inspirée par l'une ou l'autre anecdote racontée dans mes "200 moments de parentalité positive" tout frais !

Je trouve ça génial !
Tellement en ligne avec la vocation première du bouquin, et même son origine : parce qu'en fait, au départ, ces moments, je les avais écrits pour moi, pour me rappeler tout ce que j'arrivais à faire au lieu de me focaliser sur tout ce qui clochait encore...

Du coup, je me dis que le partage de ces moments, qui illumine mes journées en plus d'avoir illuminé celles des parents qui les ont vécus, aiderait aussi beaucoup d'autres parents !

Je vous annonce donc la 

naissance du groupe Facebook 
"Moments de Parentalité positive : 200... et bien plus encore !" 

(Vous avez remarqué ? Je n'ai même pas fait de teasing ou de fausse annonce pourrie ! Je m'assagis…)



Sa vocation est de
  • permettre aux parents de venir partager un succès vécu; idéalement en lien avec la lecture ("J'ai pensé au moment n°32 et du coup j'ai…."), mais bon : ou pas, parce que tout est bon à prendre, hein, niveau succès.
  • permettre à ces parents, en les écrivant, de bien ancrer ce qui s'est passé, donc d'en apprendre encore davantage, et de puiser un surcroît de motivation : prendre le temps de voir ce qui change en bien, plutôt que de s'agacer de tout ce qui semble immuable.
  • inspirer les autres parents, dans une dynamique similaire au livre et à ce qui se passe en ateliers Faber et Mazlish : "Aaaah tu fais ça toi ? C'est vrai que je pourrais essayer… / ça me donne une idée / m'ouvre une piste"
  • soutenir les parents dans les difficultés, parce que, de la même manière que je ne me suis pas privée de vous raconter les côtés moins réussis de mon quotidien, de la même manière pouvoir en parler allège la pression. Donc n'hésitons pas à raconter un raté / un problème dont on peine à trouver la solution, et solliciter des idées alternatives. Le principe du groupe étant d'offrir un espace de soutien, où l'on peut venir s'ouvrir d'une difficulté en ayant confiance que la " base intellectuelle" sera commune : la bienveillance envers chacun, à la fois dans 
    • l'accueil de la difficulté / du ratage, sans jugement
    • et la recherche d'une solution respectueuse de l'enfant et du parent !

Je sais qu'il n'est pas toujours facile de trouver un endroit qui nous apporte ces éléments rares, et j'espère que ce groupe pourra être une de ces oasis où on fait des stocks pour repartir de plus belle. Je me réjouis de vous y retrouver, si le cœur vous en dit !
N'hésitez pas à inviter, dans ce groupe, toute personne à la recherche (non pas de la vérité…. tududutut) d'un tel espace, et susceptible de l'enrichir et de s'y enrichir !






dimanche 15 décembre 2019

Résultats du concours des 4 ans du blog !!

Hop, petit billet de fin de weekend après un tirage au sort haletant dans lequel la main innocente d'E. a bien servi ! Voici donc les résultats du concours des 4 ans du blog !



TADADAM  TADADAM
(elle a quoi ma dadame ?)

  • Grande gagnante du lot N°1 : "Entretiens avec mon évier" offert par l'Instant Présent : Elise ! (qui jouait sur FB)
  • Grande gagnante du lot N°2 : mini pad vert Jemako : Marine ! (qui jouait sur le blog)
  • Grande gagnante du lot N°3 : Blandine ! (qui jouait à deux endroits mais c'est le petit papier de FB qui lui a valu son petit chiffon duo jaune Jemako)
  • Grande gagnante du lot N°4 : petit chiffon pro Jemako : Agnès ! (qui jouait sur le blog)
  • Grande gagnante du lot N°5 : le cahier d'autocollants Usborne  : Dame Aquilane (qui jouait sur le blog… hihihi et moi qui venais de clore l'enveloppe contenant l'exemplaire de 200 moments… tout fraîchement gagné. M'en vais la rouvrir aussi sec !)
  • Grande gagnante du lot N°6 : animaux Schleich : Capucine (qui jouait sur le blog, et décidément, la main de mes enfants t'aime bien ! Toi, l'heureuse gagnante de mon tout tout premier concours il y a fort longtemps…)

BRAVO BRAVO et merci pour vos participations (et vos gentils petits mots, auxquels je vais prendre le temps d'aller répondre)

Je promets un article sur Faber et Mazlish / la parentalité positive en milieu familial élargi pour bientôt, et plein d'autres billets très intelligents (ou pas) pour la suite.

Allez, zou, en route pour cette 5ème année bloguesque.

(très chères gagnantes des lots 2-3 et 4 : il me faut vos adresses pour transmission à Evelyne qui fera partir vos lots directement ; très chères gagnantes des lots 1-5 et 6 je les ai normalement, par la force des choses … ca n'a pas changé Capucine ?)

Et pour toutes celles déçues de ne pas avoir gagné les lots Jemako, et désireuses de moins s'embêter avec leur ménage, je rappelle que les codes promos sont valables jusqu'à début janvier !!!!



jeudi 12 décembre 2019

Pour sauver la bordélique : "Entretiens avec mon évier" (Flylady)

Comme il est en ce moment à gagner dans le cadre du phénoménal concours des 4 ans du blog (jusqu'à samedi soââââr), je me dépêche de venir vous en dire plus sur le livre


histoire d'exciter votre convoitise (quelle bassesse chez la Gwen. Fi !).



Présentation rapide, déjà :
Ce livre est LE livre qui va de pair avec la célèbre méthode Flylady
Méthode Flylady, qui en deux mots, est une approche made in USA, créée par une bordélique, permettant de dompter sa maison et son quotidien (taches ménagères, administratives, mais aussi bien plus), reposant sur
  • la prise progressive de petites habitudes pas ambitieuses, anti-perfectionnistes
  • couplées à la simplification de son quotidien (désencombrement notamment ! Flylady dit "on ne range pas le bordel, on s'en débarrasse" ). Chez moi Flylady a joué un rôle non négligeable dans mon cheminement zéro déchet (initié, rappelons-le, par du jus de moules pourries)
Méthode Flylady qu'incorrigible bordélique, j'ai fini par tester, avec des résultats époustouflants.
Méthode Flylady à laquelle il peut tout à fait arriver de faire des infidélités (que de fois ne m'en suis-je pas éloignée), mais qui est toute gentille et prête à nous réaccueillir dès qu'on veut se rapprocher.

Si on fait l'historique : Flylady a d'abord fonctionné sous la forme d'une liste de diffusion de mails (chaque mail amenant une petite brique supplémentaire, un pas de plus dans la progression), puis est devenu un site internet, et puis le livre est venu s'ajouter.

En ce qui me concerne, c'est par le biais du site internet (américain, donc) que j'avais fait mes premiers pas Flylady. 
J'ai découvert l'existence du livre bien après, et ce n'est qu'en publiant mes "200 moments de parentalité positive (ou pas)" chez les Editions de l'Instant Présent que, coïncidence marrante, j'ai réalisé que je me retrouvais précisément éditée chez l'éditeur français qui avait eu le bon sens de contribuer à la diffusion de l'approche en France en en éditant la traduction. (ce qui montre que franchement, les Editions de l'Instant Présent éditent beaucoup de chefs d'œuvre. Hop, jetage de fleurs tous azimuts y compris sur moi, c'est bon les fleurs).
Ce qui, du coup, m 'a permis de lire le livre puisque mon éditeur m'en a gentiment offert un exemplaire. Je dois avouer que j'étais assez curieuse du contenu, mais curieuse au sens de "qu'est-ce que va bien pouvoir y avoir dedans qui m'intéresse, à moaaaah grande prêtresse Flylady qui ai tant navigué sur le site internet de la dame ?"



Pis ben j'ai été surprise, et voici au moins 5 des chouettes trucs que j'ai appréciés dans ce bouquin
En plus, bien entendu, d'y retrouver l'essentiel de la méthode est notamment notre copain le minuteur, les Hot Spot, etc...

  • 1. Premier point, qui m'avait tellement frappée que je l'ai déjà évoqué ici en vous photographiant un extrait: on a l'impression que l'auteure est CHEZ NOUS, dans notre maison et dans notre tête. 
Déjà le site internet faisait fort sur ce point, mais le bouquin le surpasse, j'ai trouvé. Nos mécanismes de pensée, nos nids à bordels, nos manières de-ne-pas-faire, nos pensées bloquantes, etc : elle les connaît
L'effet miroir est époustouflant, et la prise de conscience qui en découle, assez efficace.

  • 2. Du coup, l'effet passage à l'action du livre en est décuplé
En voyant ainsi décrits notre chez-nous, ainsi que les sentiments de culpabilité et d'étouffement que le bazar environnant déclenche en nous, on se sent franchement interpellé et compris, et on n'a plus trop envie de pratiquer la politique de l'autruche. Au contraire ça nous démange de sortir la tête du sable et de commencer à régler la situation.
 Pour moi qui avais commencé un petit "Flylady - reloaded" début septembre, avec des effets aussi rapidement visibles que rapidement étouffés par la conjonction masse de boulot / dernier sprint d'édition du livre / grossesse, lire ces pages quelques semaines plus tard m'a bien remotivée.

  • 3. Autre aspect : j'y ai trouvé le concept de zones (dont je vous parle ici) beaucoup mieux expliqué, de manière beaucoup plus incitative et structurée que sur le site internet. 
C'est pourquoi je pense que le bouquin peut particulièrement aider à pérenniser la démarche dans le temps une fois passée l'étape des Babysteps (pendant laquelle on met en place de bonnes habitudes et on "déblaie" sa maison, en éliminant peu à peu tout ce qui s'est accumulé, de bazar ou de trucs à faire restés en souffrance), en aidant à mettre en place le fonctionnement dans la durée. 
Ce cap est souvent un passage critique et mon impression a été que le livre pouvait vraiment le faciliter. En tous cas, à moi qui étais restée plus ou moins loin d'une organisation en zones, ça m'a donné très envie de m'y mettre, dans le sens que j'ai eu le sentiment d'être mieux outillée : le livre permet de moins se sentir un peu "lâchée dans la nature", ce qui était un peu mon sentiment à chaque fin de Babysteps.

  • 4. Le fait d'avoir la théorie + à chaque fois quelques témoignages en plus contribue à encourager et à inspirer

  • 5. Par ailleurs j'ai trouvé que la forme "livre" présentait le gros avantage d'éviter
1. le côté tentaculaire du site, sur lequel on se perd et on a souvent du mal à retrouver les infos
2. l'emailing agressif qui accompagne l'inscription à la mailing list : les e mails sont bourrés d'incitations à s'y mettre… mais font vite déborder la boite mail ET sont également bourrés d'incitations à acheter le super matos d'organisation de dame Fly.
En plus, bien entendu, d'avoir l'avantage d'être un livre, donc de pouvoir être lu, relu, surligné, et consulté rapidos à tout moment sans risque que ça dévie sur autre chose.



Dans les points négatifs, je noterai
  • que ça m'a fait bizarre, à moi habituée du site anglais, de voir les nombreux sigles Flylady traduits en français.
  • le style : y a pas de hasard : on y retrouve le ton mi-sirupeux mi-adjudant-chef du site internet, ainsi que la culture américaine bourrée de références religieuses. Oui vraiment, comme je vous le disais dans mon excellent (ben oui) billet sur les bonnes raisons de ne pas se mettre à Flylady, c'est une autre culture : même sans être athée je me retrouve un peu déboussolée, pas forcément à fond dans les bénédictions à tout va, par exemple.
  • le bouquin ne contient pas les Babysteps tels qu'ils sont proposés, bien rangés dans l'ordre, sur le site internet. Mais bon, hein, cela laisse 3 possibilités : 
    • pour les anglophones, aller récupérer cette partie là sur le site original
    • pour les non anglophones, aller les récupérer chez moi (en plus mes billets sont carrément plus drôles, hein ?!) ; 
    • pour les uns comme pour les autres : décider, comme la possibilité est laissée, de se créer ses propres babysteps en piochant, dans les bonnes habitudes suggérées, celles qu'on va commencer par appliquer en premier avant d'y ajouter peu à peu les autres. (et là pour le coup le bouquin est plus aidant sur ce point que ne l'est le site internet, car il suggère différentes pistes / permet plus facilement de repérer ce qu'il serait bon d'introduire en priorité)


En conclusion : un chouette bouquin dont j'ai beaucoup apprécié la lecture, et que je compte relire prochainement. 
Car figurez-vous qu'ayant depuis quelques semaines un homme au foyer, pas mal de trucs-en-souffrance se sont évaporés comme par magie (cœur cœur), mais que quand même, un peu de Flylady chez la Gwen serait franchement sympa. Or la fatigue de ouf que j'avais accumulée jusque cet automne commence à reculer un tout petit peu, donc je compte bien en profiter pour reprendre le contrôle de ma maison. 
Car c'est bien l'effet premier d'avoir Flylady à la maison : le sentiment diffus de ne rien maîtriser disparaît et laisse la place à une certaine sérénité. La maison est domptée !

Je vous recommande donc chaudement cet ouvrage, non seulement pour vous, mais également en cadeau de Noël. En effet, pour le coup c'est quelque chose qui s'offre facilement :  parce que comme l'analyse du problème n'est pas "c'est le bazar chez vous car vous êtes une grosse feignasse" mais "c'est le bazar car vous voulez tellement bien faire les choses que vous ne les faites jamais", c'est quand même beaucoup plus facile à entendre, et donc un tel cadeau risque assez peu de froisser.
Vous pourrez toujours avertir le destinataire du cadeau du ton parfois spécial employé par l'auteur, et vous taper, ensemble, quelques barres de rire sur certaines manières de présenter les choses ;-)

(et puis zou, profitez-en et allez tenter votre chance sur le concours !)

mardi 10 décembre 2019

Brèves d'ateliers Faber et Mazlish #2 : ce qui se passe quand on respecte les sentiments... de l'enfant... et du parent.

Dans mon quotidien trépidant, figure encore et toujours l'animation d'ateliers de parentalité Faber et Mazlish. J'y prends toujours autant, voire de plus en plus de plaisir. Chaque groupe est l'occasion de revoir, d'approfondir, les outils comme la philosophie, car chaque problématique personnelle constitue en fait une incitation à revenir aux grands principes de la parentalité positive, pour mieux les comprendre et les adapter à la situation. J'adore j'adore j'adore.

Particularité du groupe actuel : y participent un bon nombre de parents d'enfants grands voire très grands (y compris une jeune grand-mère ! Rha je kiffe), en plus de mon plus habituel public de parents de jeunes enfants. La mayonnaise a merveilleusement pris entre tous, ce qui se répercute sur la richesse des échanges (et donc sur la tenue des horaires de fin … #oups).
Et parce qu'il serait dommage que cette richesse ne profite pas également à d'autres, voici une 2ème édition des Brèves d'ateliers F&M : un échantillon de réflexions ou d'expériences inspirantes.

Parmi les réalisations et belles avancées avec ce groupe, notons

1. Autour de l'accueil des sentiments


  • Réaliser qu'accueillir les sentiments, c'est une nouvelle manière de voir l'inconditionnalité de l'amour.
"J'avais toujours vu ça par rapport aux actes : je t'aime quoi que tu fasses. Mais là, c'est autre chose, c'est beaucoup plus profond ; je t'aime quoi que tu ressentes…" 
Tu es libre de ressentir sans que ça nous déconnecte...

  • Des succès terribles de l'imaginaire :


Refus de sieste d'une 4ans pourtant épuisée :
"Hum, et si tu faisais comme la Belle au Bois Dormant, tu irais dormir sur ton lit de feuilles dans la forêt et le Prince Charmant viendrait te réveiller d'un baiser ? Ce serait moi le Prince Charmant.
- … Oui. Mais dans ce cas il me faut une robe de princesse.
- Ah ben oui."
Enfilage de déguisement. Silence dans la chaumière.

Face au drame éternel : des spaghettis ont été cuits alors qu'un 4ans souhaitait des coquillettes.
"Rhaaaa et si on avait des camioooooons de coquillettes…."
Effet tellement impressionnant visiblement que le conjoint, qui avait refusé de se joindre à la session, a tenté le coup juste avant la séance suivante : "Tu as l'air fatiguée ma chérie…. veux tu que j'y aille à ta place ce soir ?". Et depuis il y a eu de l'empruntage discret du bouquin par ci par là….

  • Des prises de conscience aussi dans les relations entre adultes
Par exemple chez une maman ayant récemment accouché d'un bébé dont le handicap a été décelé pendant la grossesse
"Aaaaah mais carrément, tous ces gens qui s'empressent de te dire 'Tout va bien se passer t'inquiète pas, je suis sûr que le bébé s'en sortira très bien et connaîtra un super développement !' Ben en fait ouais, j'en peux plus moi, comment ils le savent d'abord ? C'est pas de ça que j'ai besoin !"




2. La gestion de sa colère et de sa culpabilité de parents


  • Des prises de conscience par rapport à ses propres sentiments et besoins
A une maman de 3 jeeeeunes enfants dont un bébé tout frais, j'avais prêté le sublime "Parents épanouis enfants épanouis" à l'issue de la première séance : "J'ai pas pu ne lire que les chapitres prévus pour cette séance, je l'ai lu d'une traite. Ca a déjà changé ma vie. Rien que oser ne pas faire telle ou telle sortie avec mes filles au lieu de me forcer, ou dire 'Là, je suis fatiguée, je ne joue pas avec vous pour le moment, je serai disponible plus tard'... J'ai beaucoup moins crié cette semaine !"

  • Des prises de conscience sur l'autonomie de nos enfants

Réaliser que pour les ados notamment (mais pas seulement, et j'y reviendrai dans un billet dédié) ne pas tout faire pour eux, c'est leur offrir le plaisir de "grandir", goûter l'intérêt de l'indépendance : visiblement ça aide aussi les parents d'enfants adultes se comportant "comme à l'hôtel".

Sortir de la notion d'esclavage volontaire ou imposé :
ça c'est quelque chose de très fréquent, ce sentiment d'être l'esclave de son enfant…. ou au contraire, cette peur de le devenir, qui parfois nous fait être très abrupt / nous empêche d'accueillir leur sentiment car nous sommes en mode défensif
Alors, hop, une de ces petites phrases qui émergent de l'échange et qui font tilt
"J'en fais moins pour mes enfants parce que j'en fais plus" 
Je mets de l'énergie à apprendre et utiliser d'autres modes d'interaction, et je choisis de la mettre là plutôt que de gérer leur vie matérielle à leur place. Je ne peux pas être au four et au moulin !


Et enfin, quand nous parlions de l'intérêt de revoir la formulation de beaucoup de nos demandes, j'avais évoqué le travail fait avec Monsieur Bout, à l'époque, pour lister nos demandes les plus fréquentes et mettre en face des idées pour les formuler mieux.
Si bien qu'une participante m'a demandé si mon livre tout frais paru contenait des phrases concrètes, des idées de formulation. Je lui ai répondu par l'affirmative… mais en plus de cela, elle m'a fait une super proposition : nous avons prévu une petite tisane, cette semaine, pour phosphorer à 2 sur toutes les demandes qu'elle formule au quotidien, et les 1001 manières de les formuler plus efficacement et plus respectueusement. Histoire de fabriquer une antisèche...
Que je vous partagerai peut-être, si ça vous intéresse ?


samedi 7 décembre 2019

CONCOURS ! Fêtons les 4 ans du blog !! 6 lots EXTRAORDINAIRES à gagner.

Mais c'est que Petit Bout par Petit Bout grandiiiiit
Il devient donc Petit Bout par Petit Bout par Petit Bout et encore un autre Petit Bout… ce qui, avouons-le, devient franchement ch*** comme nom de blog.


Donc nous allons le laisser grandir sans changer son nom, et à la place
  • I. nous allons verser une larmichette : encore une année bloguesque de passée ma bonne dame (mon bon monsieur), avec

  • II. nous allons donner libre cours à notre addiction au jeu, à peu de frais, c'est ça qu'est bon !

CONCOURS, nous voilàààààà !

Avec cette année, 3 partenaires de valeur
  • comme depuis toujours : mes fonds de placards, qui recèlent des trésors inutilisés qu'il est bien dommage de ne pas envoyer réjouir une autre famille
  • comme depuis 3 ans : Evelyne et ses produits Jemako ! De quoi rendre notre maison toute jolie toute propre avec le minimum d'huile de coude et en limitant l'impact écologique puisque ustensiles lavables, réutilisables, et dotés d'une longue vie. J'ai toujours pas réussi à tuer un seul de mes machins moi...
  • et, pour la première fois, les Editions l'Instant Présent ! Parce que notre collaboration sur mes 200 moments de parentalité positive (ou pas) est une belle histoire d'amoooour, et que du coup, bosser ensemble pour diffuser de belles idées, proposer et faire connaître de chouettes trucs, nous y prenons goût ...


Ce qui nous donne :

LOT N°1 : 1 exemplaire tout beau tout neuf du célèbre "Entretiens avec mon évier"
LE bouquin qui va avec la méthode Flylady, méthode Flylady dont j'ai beaucoup, beaucoup parlé ici puisque c'est grâce à cette méthode que j'ai pu sortir ma maison (et moi-même) du b...azar le plus complet.
C'est vraiment marrant, après coup, de voir que c'est précisément l'éditeur de ce chef d'œuvre qui se retrouve à éditer un autre chef d'œuvre (le mien, évidemment, si vous ne l'avez pas deviné... BANANES !), mais toutaunsens et yapasdehasard. Grâce à cela, moi qui ne connaissais la méthode que par le site internet ininngliche, j'ai enfin pu lire le livre, et j'en ai parlé brièvement ici (et j'ai prévu un billet plus global dessus). 
Mais sachez qu'en tous cas je l'ai trouvé très très chouette, et donc que je suis ravie de pouvoir vous en faire gagner un exemplaire, pour vous, ou comme cadeau de Noël très sympa à déposer sous le sapin.



LOT N°2 - 3 et 4 fournis par Evelyne ! Il s'agit des supers ustensiles Jemako qui m'aident tellement, moi et le baobab que j'ai dans la main quand il s'agit de faire du ménage. Pour mémoire, vous pouvez aller relire le billet consacré à cette découverte ici. Mon enthousiasme pour ces machins est à la mesure de mon aversion pour l'activité ménage ;-)
Ce qui nous donne :

en 2 : le célèbre duo pad mini vert


Le fameux "rond vert" que je mentionne souvent, adapté au nettoyage de quasi toutes les surfaces, et adapté… aux grandes mains comme aux petites ! Habitués depuis tout petits, les Bébous trouvent les éponges normales "bizarres" ^^


en 3 : un petit chiffon duo jaune
C'est pour la poussière notamment. Donc vous n'en avez pas besoin, parce que chez vous, il n'y a pas de poussière, hein. Noooon ?!


petit chiffon pro
et en 4 ; un autre grand classique et incontournable de la marque : le petit chiffon pro.
Celui-ci fait à peu près tout (sauf les œufs au plat, désolée) : à sec, faire la poussière ou essuyer une vitre (bien entendu, hein, on ne s'amuse pas à essuyer la vitre avec un chiffon avec lequel on vient de faire la poussière, je dis ça juste okazou), ou, humide, laver ma salle de bains ou un miroir.




A noter qu'Evelyne offre également, à l'ensemble des lecteurs du blog, des codes promos valables sur les achats faits sur son site ! (jusqu'au 6 janvier)
Je vais les repréciser dans la mise à jour de l'article dédié Jemako, mais voici déjà 
  • PB1905 : 5% de réduc à partir d'un minimum de 50€ d'achats
  • PB1910 : 10% de réduc pour un minimum de 100€
  • et PB1915 : 15% de réduc à partir de 200€
Voilà, la minute immonde-tentatrice est terminée hinhinhin, passons à la suite du concours...

LOT N°5 : ce cahier d'autocollants Usborne acheté par erreur en double dans une vente privée.






LOT N°6 : ce lot de 6 animaux 

Papo pour le lion et la poule
Schleich pour la vache, le poulain, le coq et le cochon - qui est une truie puisque tétines






Bon, et je rajoute même une possibilité : chères futures heureuses gagnantes, il se trouve qu'il me reste encore un certain nombre des tests de grossesse périmés mais que cette pseudo péremption n'a pas empêchés de me rendre de bons et loyaux services au démarrage de Bébé 3; si donc vous vous retrouvez en situation de suspense et d'attente, et que dépenser 9€ en pharmacie à chaque espoir vous embête un peu, vous pouvez souhaiter que j'en ajoute un petit lot à l'envoi de votre gros lot, vous n'aurez qu'à le préciser quand viendra le moment de venir réclamer ledit gros lot en me donnant votre adresse postale ! Car en ce moment, je n'ai pas vraiment besoin d'une bandelette de papier pour vérifier si je suis enceinte….


Et enfin, pour participer, ben je vais reprendre des modalités assez proches du tout récent concours pour les 200 moments :

3 choses à faire

Participation par le biais du blog :
  1. vous inscrire, si ce n'est déjà fait, à la liste de diffusion qui permet la réception de mes petits billets direct dans votre boite mail (bien entendu vous serez tout à fait libres de vous désinscrire après la clôture du concours)
  2. et écrire un petit mot marrant en commentaire du billet de blog, contenant une anecdote en lien avec le blog, un fou rire, un moment de solitude, une illumination subite ou un changement radical. Si vous êtes partis élever des chèvres dans le Larzac à cause de moi, je veux le savoir ! (et je serai curieuse de comprendre pourquoi…) et/ ou un souhait de thème à traiter, une question existentielle qui vous taraude, etc
  3.  Préciser pour quels lots vous jouez, bien évidemment !


Participation par le biais des réseaux sociaux : Facebook, Instagram
  1. liker la page du blog
  2. écrire un mot marrant et/ou question (cf plus haut)  en commentaire de la publication du concours, en taguant deux personnes dessus
  3. et idem, préciser pour quel(s) lot(s) vous jouez
Vous aurez donc remarqué que cela vous laisse plusieurs chances, à vous de voir si vous voulez concentrer ces chances sur un seul lot ou si vous voulez vous en servir pour tromper votre indécision, et demander à ce qu'une chance "vaille" pour un lot, et une autre pour un autre.
(punaise si c'est pas des modalités de participation méga chiadées, ça ! L'an prochain j'en rajoute... en passant tout en police 6 niark niark)

Concours ouvert jusqu'à samedi 14 décembre minuit, histoire que j'aie ensuite le temps d'envoyer les lots à temps pour Noël !! Ouais, maintenant que j'ai de la main d'œuvre à bas prix - comprendre : Monsieur Bout à la maison - les paquets partent plus vite. Dixit F. "pourquoi tu demandes tout le temps à Papa de faire tes courses pour toi ?".
Comme d'hab, pour le tirage au sort des mains innocentes seront à l'œuvre (ils vont être tout contents les petiots d'avoir 6 noms à tirer !)

Bonne chance et au plaisir de passer cette 5ème année avec vous !






jeudi 5 décembre 2019

Mon enfant pleure / fait des crises : ai-je raté quelque chose dans son éducation ?

Quel régal pour les parents que les pleurs et crises de leurs jeunes enfants (je parlerai ici des enfants à partir de 1 an environ, et jusque… ben… ça dépend de pas mal de choses notamment de leur maturation émotionnelle).
Ces épisodes qui peuvent être très fréquents autour de 2-3 ans, embellissent les journées en eux-mêmes.

Ils ont aussi souvent le don supplémentaire d'insécuriser les jeunes parents, et de les inquiéter plus ou moins fortement. Est-ce "de leur faute" si leur enfant se met dans des états pas possibles ?


Notons que l'inquiétude peut aller dans deux sens


  • 1. "Mon enfant fait des crises : est-ce que je le gâte trop ? Suis-je en train d'en faire quelqu'un de colérique / despotique plus tard ? Devrais-je être plus sévère afin qu'il voie qu'il faut qu'il arrête son cinéma ?". 
Tous ces doutes sont très souvent enracinés dans, ou au moins amplifiés par les remarques de l'entourage qui fréquemment vont dans ce sens :
"Eh bien, si il se met dans ces états là à 3 ans, ça promet pour l'adolescence"
"Moi, les miens ont toujours su où étaient les limites et aucun d'eux n'aurait osé causer de crises pareilles"
"MES enfants ne font jamais ça"
ou autres "il est souvent comme ça ??!" lourds de sous-entendus
"Si tu le tenais, il se tiendrait à carreau"
"Tu vois, à force de l'écouter, il ne supporte plus la frustration. Tu lui montrerais plus clairement les limites, tu n'en serais pas là."


Ca vous dit quelque chose ?
Combien de ces cases cochez-vous régulièrement dans votre petit bingo personnel ?
Réjouissez-vous, les fêtes approchent : si le temps passé dans des centres commerciaux ne suffit pas à vous constituer un stock suffisant d'occasions de jouer au bingo, vous pourrez compter sur les réunions de famille pour compléter : bref, vous allez bientôt pouvoir ressortir votre grille !



Donc, d'un côté, on peut avoir l'impression que les pleurs / crises de l'enfant seraient le signe d'un problème d'éducation : on est trop laxiste.

  • 2. Et de l'autre, de nombreux parents débutant en parentalité positive culpabilisent beaucoup face aux crises de leur enfant : est-ce bienveillant de le frustrer au point qu'il part en crise ? 
Est-ce qu'ils ne feraient pas mieux d'accéder à sa demande ? 
Est-ce qu'ils ont raté quelque chose : ne devraient-ils pas être en mesure d'éviter à leur enfant de se mettre dans un état pareil ?



Bref, la question du jour c'est :
la crise d'un enfant est-elle forcément le signe d'un problème éducatif ? 
Trop laxiste ou au contraire trop strict / pas respectueux des besoins de l'enfant :
 on aurait juste l'embarras du choix ?


Creusons un peu.

1. L'enfant qui crise nous montre-t-il que nous le "gâtons" trop ?


Y a de très, très grosses chances que non.
En tous cas, rien ne permet d'affirmer comme ça qu'une crise de jeune enfant, c'est provoqué par une éducation trop laxiste.

Une crise d'enfant, ça a notamment à voir avec l'apprentissage de la frustration, c'est douloureux, ça fait passer notre enfant par des tourbillons émotionnels qu'il ne sait pas gérer et sa manière d'extérioriser, c'est la crise.
Est-ce qu'une personne un minimum informée irait prétendre qu'un bébé de 2 mois qui pleure quand il est en situation d'inconfort (faim froid chaud sommeil manque de calins) va être une personne pleureuse plus tard ? Non, on sait bien que les pleurs sont le seul moyen d'expression du bébé à ce stade, et que ça va évoluer.

Eh bien c'est pareil pour les crises un peu plus tard : à un âge où la maîtrise du langage est encore très approximative, et où le niveau de maturation du cerveau et donc de capacité du rationnel à endiguer les tempêtes émotionnelles est encore très limité (je vous invite à aller regarder chez Daniel Siegel pour des explications à la fois précises et simples sur le développement du cerveau et le lien avec les fameuses crises), souvent le jeune enfant n'est pas encore capable de sortir ce qui se passe en lui autrement que par une crise
Et comme pour le bébé, c'est provisoire, à ce stade, et ça va évoluer.

Alors c'est normal ? OUI.


Mais les gens qui disent que c'est pas normal ?
Plusieurs explications possibles, en voici 3-4 auxquelles je pense assez rapidement

  • 1. la fréquence et l'intensité des crises varient selon les enfants

Je lisais récemment que 80% des jeunes enfants en font régulièrement, tout de même, alors certes je n'ai pas retenu la source mais en tous cas ce que je retiens c'est qu'en ateliers Faber et Mazlish, entendre d'autres participants raconter les crises de leurs petits est toujours un grand moment de soulagement et suscite de nombreux "ah ben si vous saviez comme ça me rassure de vous entendre, y a pas que chez moi en fait !". 
Et sur mon échantillon très représentatif de 2 Bébous je constate également cette variation : là où la crise est un mode fréquent d'expression du Bébou (avec toutefois de très très nettes évolutions vers plus de calme ces derniers mois), c'est incomparablement plus rare (et moins intense) chez la Bébounette… et pas pour les mêmes raisons, en plus : chez elle les limites ne déclenchent que fort rarement ce genre de réactions… mais malheur à nous si nous osons utiliser un mot pour un autre ! (appeler "T-shirt" son haut de pyjama = ERREUR FATALE merci la zébritude)

  • 2. Ils n'ont pas d'enfants eux-mêmes

Votre petite cousine de 17 ou de 24 ans, par exemple. Ben j'étais pareille à son âge : "MOI jamais mes enfants ne feront de crise pareille. JA-MAIS.
Hélas, je n'ai plus 17, ni 24 ans. (en revanche, j'ai 29 ans. Pour encore beaucoup d'années.)

  • 3. "oui mais nos parents ? nous pouvons être à peu près certains qu'ils en ont eu, hein, des enfants…" Oui, ils ont eu des enfants, ils ont eu des enfants petits, des enfants qui ont très probablement fait des crises, et … et ils ont OUBLIE. 

Si si, je vous assure. A des parents plongés jusqu'au cou dans les crises de leurs enfants, il semble inimaginable de pouvoir oublier cela un jour. Eh bien rassurez-vous, il y a de fortes chances qu'il en soit de même pour vous un jour. C'est fou hein ? 
J'en ai fait l'expérience avec ma propre maman, qui m'affirmait avec la plus parfaite bonne foi du monde que jamais aucun de ses nombreux enfants n'avait fait de colères comme celles de F. 
Gros avantage : ayant 12 ans de différence avec mon dernier petit frère, je me souvenais encore trèèèès bien des colères monstrueuses que celui_ci pouvait piquer à 2-3 ans, puisque âgée de 15 ans à ce moment je m'en occupais beaucoup. Et j'avais encore dans les oreilles ses hurlements vrillant le cerveau, moi. Mais elle pas. Quel soulagement de réaliser cela !

  • 4. Effectivement si on réprime systématiquement les crises, chez beaucoup d'enfants cela finira par les faire diminuer. 

Le souci c'est qu'ils ont auront ainsi appris à réprimer les émotions, à garder à l'intérieur d'eux-mêmes ce qui les agite, intégrant ainsi des mécanismes de répression émotionnelle qui causent de lourds dégâts plus tard. La manière dont la majorité des adultes d'aujourd'hui, éduqués en mode répression des crises, gère ses émotions, sa colère, sa frustration est-elle vraiment exemplaire ? Hum ? 
Entre ceux qui continuent à nier leurs besoins et leurs émotions et font de jolis burnout ou de charmantes dépressions, et ceux qui extériorisent de manière désordonnée (accès de colère, agressivité, addictions…)


Voyons le cas numéro 2



2. Je cherche à agir avec bienveillance envers mon enfant, et malgré tout, mon enfant hurle : suis-je un mauvais parent bienveillant ?


Décliné en
"Mon enfant de 18 mois s'intéresse beaucoup au contenu du réfrigérateur. Quand je l'empêche de l'ouvrir et d'en sortir le contenu, il se jette par terre et hurle. Devrais-je laisser faire ?"
ou la variante
"Mon enfant est à l'âge où il ouvre tous les placards et en sort tout le contenu, je passe mes journées à ranger derrière lui, cela m'épuise. Mais quand je l'en empêche, il tambourine sur le placard en hurlant."
"Mon enfant de 2 ans a la gastro, il a piqué une crise quand j'ai refusé de lui donner du lait au petit déjeuner. Aurais-je du céder ?"
"Mon enfant de 3 ans demande en permanence à être porté. Son père et moi finissons par en avoir des problèmes de dos. Mais quand nous refusons, c'est la crise, alors nous continuons."

Alors : frustrer son enfant au point qu'il part en crise, est-ce ne pas être bienveillant ?

Après tout, en parentalité positive, on adopte un autre point de vue grâce à d'autres connaissances
  • on ne voit plus le vidage de placards ou de frigo 
    • comme un caprice / un défi / un truc à punir, 
    • mais comme l'expression de la curiosité de l'enfant. 
  • On ne voit plus la crise pour avoir du lait malgré la gastro 
    • comme le signe que vraiment on a un enfant-pas-raisonnable-du-tout, voire un tyran en puissance, 
    • mais on comprend que voir ses habitudes de petit-déjeuner ainsi perturbées, et un aliment normalement "ok" passer dans le club du "non ok" même provisoirement, soit un drame pour un petit. 
  • On ne voit plus l'envie d'être porté 
    • comme une tentative de manipulation / d'accaparement - volonté de soumission du parent à la toute puissance de l'enfant / un signe évident de grosse flemmardise à combattre instantanément sous peine de devoir porter l'enfant jusqu'à ce que, à 18 ans, il ait enfin, enfin, enfiiiin son permis et puisse se faire porter par la bagnole que nous lui aurons offerte avec un soulagement sans bornes, 
    • mais comme un besoin de contact, de réassurance.
On apprend à repérer les besoins de son enfant, et on se montre soucieux de les combler.

Mais alors du coup, là, quand l'enfant crise, on doute, en se disant que la crise est le signe qu'on est passé à côté d'un besoin.
Ou pas.

Parce que n'oublions pas que nos enfants ont plusieurs besoins, d'abord, et que ceux-ci peuvent être en contradiction entre eux, notamment parce que l'un de ces besoins, c'est effectivement d'apprendre à se repérer dans le monde dans lequel ils vivent. Or ce monde
  • est rempli de rapports de cause à effet vraiment relous. Genre : quand je bois du lait-qui-est-très-agréable-à-boire je prolonge ma gastro-qui-n'est pas agréable-du-tout-à-avoir. Ce qui impose des restrictions très désagréables sur des choses pourtant très agréables au départ.
  • est aussi peuplé de gens qui ont des limites personnelles, avec lesquelles il faut composer, parce que parfois les besoins des parents et les besoins des enfants peuvent s'opposer. Le besoin d'ordre du parent avec le besoin de découverte de l'enfant. Non les gens ne sont pas prêts à reranger 68 000 fois leurs placards dans une journée.
  • est rempli de trucs qui excitent le désir, sans que le combler ne soit un besoin. Parce que besoin n'est pas égal à désir. 
    • Je peux désirer me faire porter; et mon parent avoir besoin d'épargner son dos. Dans ce cas là, porter nuit à mon parent. 
    • Aller au delà de la demande exprimée par l'enfant, peut même permettre à la fois de combler son vrai besoin, en prenant en compte celui du parent : si besoin de contact physique, gros câlin dans le canapé. Si besoin d'attention, un jeu ou une histoire ensemble. Si besoin de réassurance, une histoire sur le sujet qui en fait turlupine l'enfant.

Donc, la parentalité positive nous incite à un changement de point de vue, mais vouloir agir en parent positif ne signifie pas automatiquement se sacrifier à tout moment sur l'autel de la parentalité, en piétinant allègrement tous nos besoins.
Non, la parentalité positive nous invite à un gros travail de discernement sur nos besoins, nos limites, les besoins de nos enfants (allez donc relire ce billet dédié à ce sujet essentiel), et
  • nous donne toute une série d'outils pour aménager un peu le sentiment de frustration, le diminuer pour qu'il soit plus facile à digérer : utiliser l'humour, donner des choix, offrir des alternatives. Par exemple, à l'enfant qui veut toucher au frigo et aux milles placards, on va laisser l'accès à deux placards (celui des tuperwares et celui des torchons - ah non zut c'est trop chiant à replier - bon celui des casseroles alors) et on va utiliser un autre outil de parentalité positive : agir sur l'environnement, en mettant hors de portée (y compris par des bloque-portes) ce qui excite la convoitise de notre enfant. On lui en permettra la découverte à des moments précis où on est d'attaque (par exemple par le biais de paniers aux trésors)
  • nous invite à accompagner nos enfants dans la crise causée par la déception : il ne s'agit ni de calmer à tout prix la crise, ni de la réprimer, mais bien de l'accompagner, de l'aider à la traverser, en verbalisant l'émotion, en indiquant des manières acceptables d'exprimer sa frustration.

La crise de l'enfant peut exprimer un besoin d'un truc… ou pas
Mais ce qui est sûr c'est qu'elle exprime deux autres besoins :
  • le besoin de soutien dans un moment difficile (soutien n'étant pas égal à "céder et donner ce que l'enfant veut", mais égal à "comprendre l'émotion et aider à la traverser, non l'éviter à tout prix")
  • le besoin d'apprentissage : apprendre à gérer ses émotions. Parce qu'un enfant qui se met en colère ne sait pas encore faire autrement, certes, mais on peut profiter de chaque colère pour l'aider, peu à peu, à acquérir une plus grande maturité émotionnelle. Nous noterons le "peu à peu" : il s'agit vraiment d'un très long travail, donc si notre enfant fait encore des crises après 3 mois à l'accompagner avec des câlins rassurants, des outils, une météo des émotions, une roue de la colère… est-ce le signe que nous l'accompagnons mal ? Eh ben encore non. C'est juste que cet apprentissage prend plusieurs années, parce que le cerveau met plusieurs années à atteindre un premier niveau de maturité.

Dernier point; d'énooormes colères prolongées ultra fréquentes, peuvent, parfois, être à relier avec une blessure plus profonde chez l'enfant : angoisse de séparation par exemple, traumatisme passé inaperçu, situation difficile… dans ce cas, un besoin vient s'ajouter aux autres : un besoin d'accompagnement supplémentaire, par le biais d'un psy (bienveillant) notamment.
A noter que cet accompagnement peut parfois être aussi un accompagnement médical au sens propre : que de familles ont découvert que les frustrations incompréhensibles manifestées par leurs rejetons venaient en faite d'une déficience visuelle ou auditive non décelée !


Allez, je vous (nous^^) souhaite des colères zen !
(Ps : curieuse... par quelle phrase complétez-vous le bingo?  😁)