dimanche 26 février 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #3

Et voici une nouvelle semaine de "travail" éducation positive. Pour mon édification et la vôtre ;-)

Samedi :
Au matin, il s'avère que F. a de nouveau pillé la boîte à biscuits.
Orientons-nous solution :
"Que pouvons nous faire pour que cela n'arrive plus ?
- Ranger la boite à biscuits...."

Dimanche :
I.
Sur l'aire de jeux après la messe, F. attend patiemment son tour pour la balançoire, tandis que l'enfant qui est dessus prend son temps; un autre enfant, plus jeune, se met lui aussi à attendre, mais trouve le temps long. F. le prend par la main, lui dit, "viens, on va jouer en attendant", et l'emmène vers un tape-cul.

II.
Au dîner, F. attrape les morceaux de pomme délaissés par sa sœur et les jette par terre.
Rappel des règles
"la nourriture est faite pour être mangée, pas pour être jetée"
F. n'en est pas ravi. 
Mais basculer en mode description du problème se révèle toujours être un aussi bon conflict-killer
"je vois des bouts de pomme par terre"
Zou, bouts de pomme ramassés, fin de l'épisode.

Lundi:
F. incite sa sœur à se servir du balai à chiottes comme d'un goupillon (eh oui, hein, ce n'est pas sans raison que je n'applique pas tous les conseils de Flylady concernant le matos Swih & Swipe...)
J'hésite : agir auprès de sa sœur ? Hum, la source du souci est chez lui... Alors zou, prenons le temps d'enseigner : je m'attache à lui montrer comment réparer
"il y a de l'eau sur le mur et le sol, il faut du papier toilettes pour l'essuyer.
En roulant le papier en boule cela essuie mieux.
Ah, là il y en a encore; et là; et encore là."
Patience et longueur de temps...


Mardi:
Un F. un peu agité en fin de petit déj, et zou refus de débarrasser.
Quand je vais le chercher au salon pour le ramener à la cuisine, début de colère... je commence à bouillir mais oblique à temps sur l'option guilis (dur dur quand on approche du point où on a plus du tout envie de faire d'effort de son côté ! / le positionnement en mode solution devient quasi inatteignable).
Ouf, 5 minutes de guilis plus tard, le débarrassage est accompli.


Mercredi:
Journée difficile
I. 
Elle commence par un coup de sonnette furibond de la concierge, qui me permet de réaliser qu'hier soir tard, F. a balancé une pleine caisse de jouets par la fenêtre de sa sdb.
J'explique que tout cela est très embêtant pour moi et souligne qu'à présent il s'agit de réparer en me rendant service : vider la machine

II.
Épuisé, F. refuse tout de même de faire sa sieste. J'applique une maxime de Jane Nelsen : plutôt que de m'escrimer à lui faire faire quelque chose, je décide ce que je vais faire : puisque moi j'ai absolument besoin de dormir et que je ne peux dormir en le laissant éveillé, je me couche auprès de lui en le tenant dans mes bras malgré ses hurlements. 

III.
Bébou et Bébounette se sont associés pour répandre le contenu du seau à couches sales dans l'entrée...
Je le fais ramasser d'une brève description
"Je vois des couches sales par terre"
Puis, alors que je suis sur le point de passer un rond vert + pschitt au vinaigre sur le sol, je m'arrête et décide que cela ne sert personne: je vais le chercher. 
Refus d'obtempérer malgré description du problème, énoncé des règles, expression de mes attentes, expression de mes sentiments. 
"Nan, je veux pas."
En désespoir de cause, j'ai recours à la menace
"Ben y aura pas de coucher de grand alors."
Action immédiate (j'avoue en avoir été la première surprise : j'ai quasiment eu l'impression qu'il cherchait un prétexte honorable pour céder...?). 
Mais pas top. Si vous voyez d'autres suggestions...

Jeudi:
J'entends des pleurs bruyants de Bébounette et devine que F s'est amusé à enfermer sa sœur dans leur chambre, ce qu'elle déteste. Je me retiens d'intervenir illico, et de la pièce où je suis, j'interpelle :
"F., j'entends que ta sœur pleure.
- oui c'est parce que je l'ai enfermée !
- comment peux-tu résoudre le problème ?"
J'entends un bruit d'ouverture de porte. Ouiiiii !!!!
(Ça n'empêchera pas qu'il la pousse deux minutes plus tard, hein !)


Vendredi:
Cela fait plusieurs fois qu'au moment de faire son lit le matin, F. dit "tout seul" !
Du coup aujourd'hui, la version du choix c'est
"F., préfères-tu faire ton lit avec moi ou tout seul ?
- Tout seul !"
Et franchement, je mesure là la rentabilité du temps passé à enseigner en ayant en tête les mots incitatifs de Jane Nelsen sur ce point : bicoz entre le résultat de ses efforts en solo, et ceux des premiers jours à faire son lit avec moi, il y a un monde...



J'en profite pour mentionner que, ce matin-là, comme les 3 matins précédents, F. ne s'était réveillé que pile au moment de petit déjeuner avec son père, voire s'était laissé réveiller par lui... après plusieurs jours à lui assurer que Monsieur Bout viendrait le chercher (moi)... et un ou deux soirs où le message lui avait été spécifiquement adressé par ledit Monsieur Bout en personne.

EDIT : je rappelle, pour celles qui prendraient la série en route, que ces billets ont aussi vocation à servir de Hotline, comme inauguré avec succès dans le billet précédent.

samedi 25 février 2017

C'est traître une blette

C'est fou à quel point un légume peut être fourbe.
Prenons, au hasard, le cas de la blette.
Ne gardant qu'un souvenir très mitigé des rares fois où j'en avais mangé jusqu'ici, j'avais soigneusement évité toute nouvelle rencontre avec elles, les éliminant impitoyablement à chaque fois que mon panier bio en proposait.
Ce qui était le cas la semaine dernière.

Et pourtant : à collecte de mon panier, quelle ne fut pas ma stupeur !
Deux exemplaires particulièrement teigneux m'attendaient, innocemment disposés parmi les salsifis, pommes de terre et autres oranges qui remplissaient mon panier : étant en rupture de stocks sur les salsifis et ne pouvant donc me fournir toute la quantité commandée, mes pourvoyeurs de panier bio avaient pris l'initiative de les remplacer avec ces fameuses blettes.

Mais-euh-POURQUOI-croyez-vous-que-j'avais-pris-la-peine-de-les-ôter-du-panier-de-base ?!?!

De là à penser que cette rupture de stocks de salsifis était liée à une immonde machination blettesque, il n'y a qu'un pas.
Hasard ? 
Coïncidence ? 
Je ne pense pas.

Quoi qu'il en soit, je me suis retrouvée à cuisiner ces blettes complètement contre mon gré.

Et franchement, j'ai trouvé ça relou, car figurez-vous que lorsque je commande mon panier, je dose toujours savamment mes efforts à venir : je ne cumule pas les légumes inconnus et / ou difficiles à cuisiner, mais en fonction de ma disponibilité, je m'efforce de sélectionner des légumes compatibles avec les efforts que je suis prête à investir dans leur préparation.
Or là j'avais déjà coché 
  • la case "truc inconnu" : mes fameuses poires de terre
  • ainsi que la case "c'est pas en 5 minutes que tu prépareras ça" : en reprenant des salsifis.

Alors là, me retrouver avec un mot-compte-double, cochant à la fois la case "inconnu" et la case "préparation un peu longuette", le tout pour un résultat gustatif sur lequel j'avais des doutes !

Bref, j'ai rouspété du fond de ma cuisine.
Surtout qu'Internet, consulté comme d'habitude sur la manière d’accommoder ces OCNI (objets culinaires non identifiés), semblait vraiment vouloir en rajouter, non mais !
  • faut bien laver ces fichues blettes, 
  • faut ôter leurs fibres (comment ? Me suis posé la question, et puis j'ai fait comme j'ai pu, et comme que nous avons finalement mangé n'était pas fibreux à l'arrivée, je suppose que j'ai à peu près fait ce qu'il fallait), 
  • et ensuite on me disait de cuisiner côtes et feuilles de blettes séparément. Ben voyons, déjà que j'en voulais pas, je vais m'en farcir DEUX plats, mais oui bien sûr.

Bonjour le travail d'épluchage !
Après quelques recherches, m'énervant au fur et à mesure des suggestions chronophages qui se succédaient, j'ai fini par trouver cette recette ne spécifiant pas de séparation quelconque côtes / feuilles, et vogue la galère : 
blettes coupées menu, 
ail, huile, vin blanc, crème, 
et zou !








C'est vraiment traître une blette.
Ça a même réussi à séduire mon propre mari : "mais c'est très bon !", s'est exclamé le malheureux, aveugle aux manœuvres sournoises dont il était victime.
Et même moi franchement j'ai trouvé cela tout à fait bon non je ne peux pas écrire ça correct.

Heureusement que les Bébous sont restés incorruptibles et n'ont pas terminé leur assiette (quoi ils étaient un peu ronchons ce jour-là et n'auraient probablement rien terminé d’autre non plus ? Nan mais vous aussi vous faites partie du complot des blettes ?! Vendus !).
Et puis franchement, trop de boulot.

Donc je ne prévois pas d'en reprendre.
Mais au moins, maintenant je sais me défendre si elles tentent une nouvelle attaque.

Parce que dorénavant je me méfie : c'est traître, une blette !

vendredi 24 février 2017

Légume chelou de la semaine: la poire de terre

Mon défi du panier de cette semaine: 
la poire de terre!
(ou yakon - vous me direz merci lors de votre prochaine partie de Scrabble)

Oui oui ce sacré panier a donc encore élargi ma culture potagère avec ce tubercule dont l'existence m'était jusqu'alors parfaitement inconnue.
  • Une allure de pomme de terre (mais en plus gros)
  • Une texture craquante,
  • Cru, c'est vraiment proche de la poire, et alors ça se mange soit comme un fruit, soit en touche sucrée dans une salade composée (c'est conseillé dans une salade d'endives mais je vous laisse le soin d'essayer, parce que moi les endives...)
  • Cuit, ça ressemble à la pomme de terre ou au topinambour (si ce n'est que ça reste très ferme)
  • Sa saveur sucrée permet aussi des currys intéressants




Moi j'ai testé ça en gratin : lamelles très fines + lait + sel poivre muscade, 30 minutes au four, résultat tout à fait bon (je ne dirais pas succulent, je préfère mes topinambours chéris ; mais ça se défend et je n'hésiterai pas à en reprendre la prochaine fois qu'il en sera proposé)
Non ce n'est pas la faute de l'éclairage : ça donne bel et bien un truc à la teinte verdâtre
Ceci dit en croquant un morceau en cuisinant je me suis dit que la prochaine fois je ferai au plus simple: cru en salade ! (je verrai pour les associations; en revanche comme cela s'oxyde, prévoir un petit jus de citron)

Information bonus pour les familles ayant un bout de jardin: il paraît que c'est de culture hyper facile avec un rendement de malade: 10kg par plant.

mardi 21 février 2017

5 points forts de nos ateliers Faber & Mazlish (2/2)

Vous trouverez les premiers points de ce bilan de notre participation à des ateliers Faber & Mazlish ici.


3. Le soutien du groupe

Parmi les dimensions les plus efficaces de nos ateliers Faber & Mazlish figure sans conteste la dynamique de groupe.
Il s'agit là d'une force incontestable des ateliers, d'un plus incommensurable par rapport à la simple lecture des bouquins.

En effet, les ateliers F&M ne réunissent pas un groupe auprès d'une animatrice dispensant la bonne parole et répondant aux questions, mais font au contraire la part belle à l'échange au sein du groupe puisque de longs moments sont consacrés à l'exposé des réussites et difficultés de chacun des participants durant la semaine écoulée. 
Occasion à la fois : 
  • de solliciter et demander une foule d'avis bienveillants pour résoudre ses problèmes à soi, 
  • de s'inspirer des réussites du voisin et de les copier honteusement, 
  • et de puiser de la motivation à cheminer dans le fait de cheminer "en compagnie".

Dans mon dernier billet hebdo sur la parentalité positive, je relayais la demande de Capucine d'en faire une sorte de hotline, et j'y ai acquiescé avec d'autant plus d'enthousiasme que la possibilité de récupérer des conseils ciblés est justement un aspect que j'ai beaucoup apprécié durant nos ateliers.
Plus précisément : pour un groupe rempli au maximum comme le nôtre, cela donne douze participants, plus une animatrice, moins soi-même : cela fait 12 autres cerveaux, munis des mêmes outils de base (ce qui permet des conseils a priori un minimum compatibles avec ses propres convictions éducatives), pour réfléchir à notre petit problème à la noix.
Eh bien c'est fou le nombre d'idées qui peuvent sortir de 12 cerveaux chauffés à blanc !
Pour une même habileté, on se retrouve ainsi avec une myriade d'idées concrètes de mises en pratique, ce qui ma foi meuble joliment une boîte à outils...

Ainsi, à un moment où nous évoquions nos difficultés pour coucher F., j'avais mentionné en passant un coucher de sieste au cours duquel F., après moult levers et re-levers, s'était endormi comme une masse une fois où je lui avais dit que la sieste était de toute manière bientôt terminée et que j'allais venir le chercher dans 5 minutes.
Un participant a alors rebondi sur ce que je racontais et partagé que le fait de promettre (et de faire) de revenir voir si tout allait bien dans 5-10 minutes lui permettait souvent un coucher paisible avec enfant endormi dans ce délai.
Et hop, un nouveau truc à tester ! Qui n'a d'ailleurs pas forcément fonctionné pour les couchers du soir, en revanche prendre le soin de souligner la brièveté de la sieste à chaque occasion a souvent porté du fruit.

Pour un autre couple, nous avons de manière répétée, à chaque séance, "planché" sur les crises monstrueuses de leur fiston (âge proche de F.) autour des repas et tout particulièrement du petit-déjeuner, crises systématiques depuis des mois. Semaine après semaine, nous décortiquions les habiletés au programme et les tests opérés la semaine précédentes, et l'heureux (!) couple repartait avec une valise de solutions potentielles.
C'est lors du 5ème atelier que nous avons eu droit à un délicieux gâteau de leur part : une suggestion émise la semaine précédente venait de leur offrir une semaine complète de matins d'un calme olympien.


Autre effet de groupe ô combien précieux : les échanges hebdomadaires sont l'occasion de voir comment les autres ont mis en pratique les habiletés et conseils donnés les fois précédentes. Or nous avons nous-même expérimenté comment entendre des témoignages concrets et enthousiastes décuple la force des conseils et l'envie de les mettre en pratique.
En ce qui nous concerne, l'effet-groupe nous a en effet permis de reconsidérer des suggestions que nous avions un peu "filtrées" au départ / dont nous n'avions pas forcément directement reconnu l'intérêt.

Ce point a été illustré de manière éclatante avec un conseil donné lors de la toute première séance, celle sur l'accueil des sentiments. Nous avions évoqué le fonctionnement des émotions, et notamment de la colère, le besoin d'une "décharge" pour permettre à celle-ci de s'évacuer, et l'un des outils donnés était : le recours régulier, et dès que le besoin s'en fait sentir, à des sessions de chatouilles et / ou de karaté chaussettes (à genoux sur le lit, en chaussettes, chacun essaye de piquer les chaussettes de l'autre).

Mouais. Cela n'avait pas franchement fait tilt chez nous, et nous n'avions pas mis en pratique ce point précis.
Mais d'autres participants l'ont fait, et en ont parlé la semaine suivante, en en disant du bien.
Ah. OK.
Puis les mêmes, et d'autres, en ont reparlé la semaine d'après. Avec des mots et un enthousiasme qui ont fini par nous intriguer.
Hum... l'idée a donc cheminé dans nos têtes, et un soir de la semaine qui a suivi, alors que vers 18h, l'ambiance était électrique, j'ai inauguré la première session karaté chaussettes. 
Puis j'ai testé les guilis.

AAAAAAaaaah et bien voilà un outil qui n'est pas prêt d'être débarqué de notre caisse !
  • effet immédiat
  • peut s'utiliser 
    • en préventif : j'en fais facilement une autour de 17-18h, heure toujours un peu difficile, hum ?! 
    • ou en pré-curatif : nous nous en servons pour sortir d'un conflit qui s'annonce : 
"ouh là, mais y en a pas un qui a besoin d'une énorme partie de guilis, là !? Vite vite, tous sur le lit, guilis !!"
une fois la partie terminée, le conflit n'existe souvent plus / on peut repartir sur de nouvelles bases.
  • exercice physique compatible avec n'importe quelle météo
  • et compatible avec la voisine ! Nous faisons cela sur notre lit, ça ne crée aucun choc sur le sol, c'est parfait
  • faisable en individuel mais aussi en collectif : cela constitue donc une manière en or de gérer une émotion négative de l'un sans avoir besoin de se focaliser sur lui / négliger l'autre : les deux adorent être chatouillés en même temps, j'alterne donc (ce qui permet à l'autre de reprendre son souffle) ou je chatouille l'un de la main droite, l'autre de la main gauche
  • utilisable à l'envi : globalement, nous en faisons minimum une séance par jour, mais si la journée est difficile nous montons sans problème à 3 ou 4
  • effet bénéfique sur l'enfant ... mais aussi sur le parent : c'est vrai que ça détend, nous aussi nous évacuons de la tension, faisons le plein de contact physique et d'ocytocine. Nous apprécions énormément ce moyen de sortir d'une spirale négative et de se reconnecter avec le plaisir qu'il y a à être parent. Personnellement, cela a contribué à me faire évoluer vers une parentalité plus détendue, en remplaçant des conflits par des moments drôles...

Dernier apport du groupe, ces partages permettent de cheminer accompagné, et cela constitue vraiment une grande source de motivation.
Ceci, dans les deux sens : 
  • entendre les autres se réjouir des progrès qu'ils ont effectués, et des effets constatés au sein de leur famille, ça motive. 
  • Les entendre partager leurs coups de mou, leurs échecs, leur découragement, ça aide aussi : on se sent moins seule... (surtout quand son gosse s'est pris une tape au lendemain matin de l'atelier précédent. #sesentirlameilleuremèredumonde). Car ces ateliers permettent de progresser, certes, mais les effets sont parfois longs à se faire sentir, et il y a des hauts et des bas : il est alors très réconfortant de constater que chacun passe par les mêmes étapes, bien qu'en décalé : une semaine l'un aura la banane, la suivante ce sera son voisin. 
Lors de la dernière séance, un ou deux parents ont avoué avoir hésité à abandonner en cours de route, mais que l'effet groupe, ainsi que les témoignages de progrès qu'ils entendaient, les avaient poussés à s'accrocher. Ils en étaient ravis. Et inversement, les entendre si heureux de s'être accrochés, et relater avec stupeur les nouvelles choses qui se passent dans leur foyer, après avoir entendu leurs galères, se révèle très encourageant pour soi-même aussi....

Concernant l'aspect groupe, je nuancerais toutefois en soulignant que sa force dépend aussi du "niveau" du groupe. Comprenons-nous bien : il ne s'agit pas de se montrer prétentieux, chacun chemine à son rythme, et il ne s'agit pas de vouloir faire des ateliers F&M un petit microcosme de gens-entre-soi, déjà tous bien avancés sur le chemin de l'éducation positive / bienveillance /peuimportecommentonl'appelle.
Je me fais cette remarque du fait que notre groupe était d'un niveau hétérogène et que c'était top, certains intégrant par ailleurs plus vite / facilement un point, d'autres un autre. 
En revanche il m'a semblé qu'un participant détonnait davantage, il avait un mode de fonctionnement tellement éloigné de la philosophie F&M au départ, que même ses mises en applications tombaient encore quasi tout le temps à côté de la plaque, que ce soit parce qu'en pensant accueillir les sentiments il les niait, que ses "décrivez le problème" contenaient un bout d'ordre ou un soupçon d'humiliation, etc
Du coup j'ai ressenti ses partages comme étant assez peu utiles au reste du groupe (quoique: sur ce point Monsieur Bout a, lui, estimé que cela représentait toujours un exercice intéressant, puisque repérer le défaut d'application, penser "ah mais non ça c'est pas bon car... il vaudrait mieux en fait..." lui permettait à la fois un entraînement et une confirmation du fait qu'il avait bien compris le concept), voire même un chouilla décourageant car moi (je dis bien, moi, vu de ma fenêtre !) je ne percevais pas forcément d'amélioration au fil des séances (alors que pour d'autres, on pouvait se réjouir des pas de géant effectués)

Donc, si une grosse partie du groupe (là ce n'était qu'une personne, elle était donc "portée" par les autres participants)  est complètement en décalage, cela peut nuire à la dynamique puisque on ne peut pas, ou beaucoup moins, s'inspirer des expériences et conseils des autres. A l'inverse, j'imagine que si on débute et qu'on se retrouve dans un groupe de gens déjà hyyyyper avancés, on peut se sentir largué, voire même découragé d'avoir l'impression d'être seul à patauger pendant que les autres planent à des hauteurs stratosphériques / racontent leurs problèmes de riches.
(par exemple, moi cela me faisait un bien fou d'entendre les autres dire que c'était bien joli, mais que quand ils se mettaient en colère ils oubliaient tout et viraient à la furie; si j'avais été avec des gens à qui ça n'arrivait quasiment plus, je me serais sentie encore plus nulle, or, rappelons-le, en Flylady, c'est dans la réussite qu'on puise de quoi amener la réussite suivante).


4. Le stage intensif

Le format standard, et c'était celui de notre session, comporte 7 séances (d'une durée théorique de 2h30 - 3h, en réalité nous étions de gros bavards et celles-ci ont fréquemment frôlé les 4h, malgré des tentatives de limiter un peu pour cause de levers très tôt le lendemain pour certains), à raison de 1 par semaine (avec une interruption pour les congés de Noël).
7 séances pendant lesquelles on approfondit à fond, et entre lesquelles on a du boulot à faire à la maison, ne serait-ce que pour pouvoir alimenter les échanges de la fois suivante avec son vécu de la semaine.
De ce fait, cela constitue une sorte de stage intensif : il y a les ateliers, certes, mais en plus de cela les jours autour sont denses en réflexions, entraînements, apprentissages et tirages de leçons. On ne chôme pas !

Ce fonctionnement aboutit à une période vraiment très précieuse, qet nous a permis, à Monsieur comme à moi, de bien nous mettre en tête l'intérêt de réfléchir aux choses à froid, d'anticiper les problèmes à venir, de constituer des listes de solutions. Avoir une caisse à outils, certes, mais préparer, huiler, disposer ses outils dans le bon ordre, les régler au millimètre près pour qu'ils soient adaptés à la situation !
Nous avons ainsi beaucoup apprécié les moments où il fallait répertorier des sources de conflits / problèmes (liées à des injonctions ou interdits de notre part), et trouver pour chacune ou plusieurs habiletés susceptibles de fonctionner. En ce qui me concerne, je me suis astreinte à tester, dans ma tête, chacune des habiletés vue sur chacun des problèmes listés. C'est un sacré sport, mais quel encouragement d'en sortir avec non pas une solution, mais 3, 4, 5 (voire plus!) solutions possibles pour chacun des points!
De la même manière, je l'avais évoqué à la marge d'un de mes billets au sujet de Jane Nelsen, il nous a fallu lister des tâches pour lesquelles nous voulions donner plus d'autonomie au Bébou, et réfléchir en amont à la manière dont nous allions le faire. C'est très efficace ! (et, en ce qui me concerne, c'est venu à pic conforter les dires de ladite Jane Nelsen concernant l'utilité d'un temps de pause : de la nécessité d'avoir du temps de réflexion devant moi suite à l'apparition d'un problème, pour pouvoir agir de la manière la plus efficace possible ensuite)
Car, je ne sais pas pour vous, mais moi, le nombre de fois où je réagis un peu au quart de tour sur un problème, et que je me dis ensuite "euh, zut, c'était pas très intelligent comme décision", en remarquant les effets pervers de mon action, ou tout simplement en réalisant après coup que celle-ci aurait pu être bien plus efficace si j'avais... formulé cela un poil différemment / pris le soin de faire un autre truc avant, etc...


Ce stage intensif permet par ailleurs de faire rentrer des habiletés / concepts "par la force". ;-)
Enfin, disons qu'à force de répétitions, de se concentrer dessus, des choses se débloquent, et on finit par prendre des automatismes qui aident bien, y compris sur des aspects qui nous semblaient le moins naturels.

Ainsi, chez nous, une automatisation bien efficace, à force de répétitions, a concerné l'attention aux sentiments; et puis cela tombe bien, ce point est vu dès le premier atelier, donc nous avons eu de noooombreuses semaines pour rabâcher ;-)

Ainsi ai-je pu, dès le début de nos ateliers, être encouragée dans cette voie après que mes efforts laborieux en la matière m'aient permis de réorienter une matinée qui commençait bien mal.
Un Bébou grognon commençant à accumuler les "bêtises" (je n'aime pas le mot, hein, mais il me manque un vocable générique désignant les transgressions, bouts de colère, démonstrations de volonté contraires... et je préfère encore ce mot à celui de "provocations", même si sur le coup on a facilement l'impression qu'il nous cherche!), une Gwen avec une jauge de patience en chute libre et une jauge d'énervement montant en flèche, se rappelle que son programme de la semaine comporte un point d'effort particulier. Aaaallez, on s'y met...
"On n'a pas beaucoup vu Papa ces derniers temps
- Oui
Il te manque
- Oui
Tu aimerais qu'il soit là
- Oui
Il est rentré tard souvent ces derniers temps, et hier et avant-hier il est sorti (c'est l'ironie des ateliers F&M : c'est pour améliorer les relations avec nos enfants, mais ça les rend plus compliquées en nous obligeant à les laisser ;-) vu le planning de Monsieur Bout du début des ateliers jusqu'à Noël, j'ai vraiment passé cette période en mode "on serre les dents et espérons que ça passe")
- Oui."
Et hop il a accepté de faire ce sur quoi il se butait depuis 5 minutes (ne me demandez plus quoi, sûrement un truc essentiel du style mettre sa robe de chambre) et arrêté de faire ce que j'essayais d'empêcher depuis 10 minutes (grimper sur l'étagère de notre chambre, agiter les lampes, et que sais-je encore) et nous avons pu petit-déjeuner plutôt tranquillement.

Et ensuite, sur ce chapitre il y a eu le coup des guilis, dont je vous ai parlé plus haut, alors je vous raconte pas comment ça nous a incités à travailler le sujet...

Qui dit stage intensif dit rythme dense.
  • Avantages !  On fait du sujet une priorité, cela m'a permis de me botter les fesses pour faire un certain nombre de choses (genre les fameuses routines), on rentre dans une dynamique
  • Inconvénients ! Nous avons un peu regretté notre timing, par moment, car du fait du rythme ultra dense par ailleurs en décembre, nous n'avons pas eu le temps de faire tous les exercices, de lire tout ce qui était conseillé (à chaque fois, la lecture des chapitres pertinents dans les deux bouquins), et du coup, nous avons eu le sentiment de ne pas profiter de ces ateliers tout à fait autant qu'il aurait été possible.

Heureusement, l'interruption de Noël a constitué une petite pause utile pour nous permettre de reprendre et consolider certaines choses, et dans les faits, vu la durée d'une session, des vacances scolaires tombent toujours au milieu (mais bien entendu cette remarque concerne avant tout des familles avec enfants scolarisés; dans notre cas, il s'est bien trouvé que cela tombe autour de Noël, des jours qui, IEF ou pas, seront de toute manière des temps un peu à part)

Par ailleurs, là encore le mieux est l'ennemi du bien, il vaut mieux se lancer que d'attendre éternellement le moment parfait (en prenant tout de même des précautions pour qu'un minimum de disponibilité soit au RDV). C'est un des points qui m'avaient poussée à nous inscrire dès cet automne malgré le planning chargé : je m'étais dit qu'il valait mieux recevoir une bonne quantité maintenant, que davantage, un jour, un jour... et qu'au pire, eh bien nous pourrions toujours répéter la démarche pour aller approfondir ce que nous aurions zappé (là-dessus, une conversation avec une copine maman de 5 enfants, qui m'avait dit qu'elle avait déjà fait deux fois les ateliers, m'avait désinhibée : ben oui, les enfants grandissent, les besoins évoluent, ce n'est pas un "produit à usage unique" !)


A ce sujet du reste, justement, l'effet "stage intensif" dépend à mon sens quand même de l'âge des enfants
  • autant je dirais que lire les livres peut être vraiment utile même à des parents de bébés, car cela permet de, déjà, considérer l'enfant autrement, et donc de mettre en place des mécanismes à ce niveau dès le début; 
  • autant les ateliers, pour porter tous leurs fruits, gagnent à être faits quand on a déjà des enfants posant des problèmes susceptibles d'être résolus par les habiletés F&M: F&M peut suggérer des pistes pour régler les problèmes de sommeil d'un enfant de 6 ans, mais pas grand chose pour ceux d'un enfant d'un an...
Ainsi chez nous : une des participantes était la jeune maman d'un enfant de 15 mois, son gros problème était que le bébé la tapait, donc nous avons pu lui suggérer quelques petites choses... mais elle avait surtout besoin d'entendre que c'était normal, qu'elle avait raison de réagir de la manière dont elle réagissait, et que le fait que ce ne soit pas immédiatement efficace ne signifiait pas du tout qu'elle faisait fausse route. A côté de cela, beaucoup des points abordés sont restés très théoriques pour elle, abstraits, puisqu'elle ne rencontrait encore aucune situation concrète s'y rapportant.
Une observation confortée par d'autres discussions que j'ai pu avoir avec des mamans ayant fait les ateliers avec des enfants très jeunes, et faisant le même bilan que ça leur avait apporté, certes, mais pas énormément.
Alors que, hein, vous inquiétez pas, les parents d'enfants de la tranche d'âge de F. ne manquaient paaas de situations concrètes sur lesquelles appliquer les habiletés ou solliciter les conseils de leurs pairs !

5. L'envie, le souffle pour continuer

Ces ateliers ont permis, à l'arrivée, d'énormes progrès. Je vous l'écrivais dans mon bilan de janvier, j'ai le sentiment d'en récolter les fruits, tout n'est pas rose, certes, mais un certain nombre de choses se sont fluidifiées, d'autres (dans ma tête), se sont décantées, et c'est vachement encourageant pour la suite. J'ai vraiment très envie de m'accrocher, je me suis sentie confortée dans les efforts faits, et j'en avais bien besoin.

Ce qui reste, en revanche, après cette période intensive, c'est plutôt la peur du "sans filet" ensuite... C'est chouette d'être accompagnés, mais après ?

Du coup, en ce qui nous concerne, ce que nous avons retiré de ces ateliers nous a poussés à mettre en place plusieurs choses
  • afficher le petit récapitulatif des habiletés fourni en fin de session par notre animatrice (qui tient sur un A4) dans la cuisine (eh eh, je kiffe toujours ma plastifieuse), et on reprend chaque semaine un des ensembles d'habiletés : on le stabilote au feutre Veleda, on le relit, et on le révise à chaque fois qu'on fait cuire des nouilles.
  • m'inscrire sur un groupe Facebook sur la thématique, afin d'avoir des cerveaux à aller pomper quand je manque d'inspiration
  • j'avais lu sur un blog (lequel ? si c'est le vôtre, dites-moi en commentaire que je mette le lien. Et merci!) que, pour rester toujours dans la dynamique, la fille en question avait toujours un bouquin orienté éducation bienveillante en cours de lecture sur sa table de chevet (histoire de lire les choses sous des angles différents), et dans les faits pour le moment c'est peu ou prou ce qui m'arrive, et je compte bien maintenir cela
  • il se trouve que l'association par laquelle nous sommes passés offre la possibilité de "soirées piqûres de rappel" : les anciens participants manifestent leur envie d'en avoir une, et quand il y a suffisamment de personnes intéressées, zou, une soirée est organisée au cours de laquelle on révise, on pose des questions, on échange (entre personnes issues de différentes sessions, du coup). Je trouve l'idée absolument brillante et nous sommes tous les deux motivés pour en profiter d'ici quelques mois !
  • des articles de blog sur le sujet : ils ne manquent pas, et continueront à paraître régulièrement, car ils contribuent à cette démarche d'approfondissement, d'ancrage.
  • et parmi eux, justement, mes petits bilans personnels, avec la série "une semaine de parentalité positive".
  • à un tout petit peu plus long terme : nous ferons probablement la session "Frères et sœurs sans rivalités", l'an prochain peut-être ?

Enfin, je réfléchis moi-même à me former pour devenir animatrice... (je le compte comme un outil puisque au fond ce qui serait encore une manière d'approfondir pour moi aussi !)
La demande va grandissant, moi ça me passionne, j'ai vraiment envie de transmettre et réfléchir avec d'autres, donc c'est une piste pour une activité dans les années qui viennent.
Mais pas tout de suite, car j'avoue avoir besoin de pratiquer encore, d'accumuler de l'expérience, pour ensuite l'apporter à d'autres; et notamment, avoir géré avec des enfants au moins un poil plus grands.

Bref : les ateliers sont terminés, vive les ateliers, bicoz l'aventure ne fait que commencer !

(je reviens vous donner le point de vue de Monsieur bientôt ![ici])

dimanche 19 février 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #2

Nous revoici pour cette deuxième édition, qui, pour mémoire, a vocation à
  • pour moi, me permettre un petit retour quotidien sur mes efforts parentalité positive de la journée, et notamment mes réussites, pour y puiser motivation
  • pour moi et pour vous, alimenter la bibliothèque d'exemples susceptibles de venir nous inspirer en situation
= ancrer la démarche, ressasser cette langue étrange ...

Samedi: 
I.
S'étant aventuré sur le balcon de sa chambre, F. jette ses jouets du 4ème étage dans la rue...
Je l'emmène les ramasser avec moi (réparation), et hésite : conséquence logique or not ? Je choisis la première option et lui précise donc que si il jette ses jouets, c'est qu'il n'en a pas besoin et que donc je les garderai.

Par ailleurs, F. manifestant une certaine attirance pour son balcon ces derniers temps, suite à cet épisode j'ai l'idée de lui proposer un temps dédié à thème : sur le balcon, où nous pourrions observer tout à loisir. Idée suggérée et discutée au moment du coucher, réponse très intéressée et long dialogue.

II.
Débriefing émotionnel du soir : le Bébou me laisse dire, me pose des questions en plus, reformule ce que je dis... et s'y met aussi !

Dimanche:
Journée difficile
I.
F. s'est levé plus tard mais a pillé le placard (en m'expliquant après coup que le beurre des cracottes était hors d'atteinte, un point sur lequel je saurai veiller dorénavant...)
Relou à la messe... Je finis par perdre patience et faire du chantage à l'aire de jeux (après la messe, nous passons du temps sur l'aire de jeux toute proche de l'église); et comme il ne se calme que momentanément, paf, pas d'aire de jeux. Ce qui n'est pas une solution optimale... [soupir]

II.
Énervé par cet épisode (?) ou tout à son jeu et ses éclats de rire avec sa sœur, rebelote : pendant que je prépare le déjeuner et que je crois Bébou et Bébounette en train de s'amuser auprès d'un Monsieur Bout étendant le linge, la moitié du baril de cubes est précipitée, un par un, du haut du balcon de leur chambre... 
Même solution que la veille : on explique, on va ramasser ensemble, et cette fois je garde le baril de cubes "puisqu'il n'en a pas besoin".

III.
Finir ma soirée sur ce blog anglophone, et y trouver l'inspiration pour pondre moi-même des réponses à la question "qu'aurais-je pu / que pourrais-je faire autrement
(je cherchais un truc sur Jane Nelsen et je suis arrivée sur ce blog; et ça me permet de réaliser un des gros points forts de Jane Nelsen sur d'autres bouquins d'éducation : ils sont réactualisés en permanence. Par exemple, la distinction qu'elle fait entre conséquence logique et naturelle, et les distances qu'elle prend vis-à-vis des premières, c'est assez nouveau, et notamment basé sur les très nombreuses études montrant les effets pernicieux des conséquences ayant une coloration punition; il y a vingt ans, elle disait autre chose)
  • m'occuper de ses sentiments
    • en lui demandant ce qu'il ressentait : fait, mais sans résultat
    • en supposant qu'il ressentait : hum, je suis partie bille en tête sur le fait que c'était des représailles, mais partir sur une base plus neutre et dire 
"tu t'amusais tellement avec E., tu n'as plus fait attention au fait que ce n'était pas une bonne chose à faire"
  • le faire réfléchir à des alternatives 
"tu avais très envie de t'amuser, qu'aurais-tu pu faire à la place qui soit très amusant ?"
  • le faire réfléchir à des stratégies face à la tentation 
"c'est vraiment compliqué parfois quand on a très envie de faire quelque chose mais qu'on sait qu'il ne faudrait pas; que pourrais-tu faire dans ces moments-là" (venir réclamer un câlin ? prendre vite un livre ? câliner Mouton ? sortir de la pièce en courant et aller faire un truc intéressant dans une autre pièce?)
  • le faire réfléchir aux conséquences par des questions de curiosité (au lieu de le sermonner sur les mêmes thèmes) :
"que peut-il se passer si un cube tombe sur : une personne, un animal, une voiture, la route, etc"

Lundi:
I.
Jet de jouets, 3ème épisode. Aaaaaargh !
Mais plus tard, suite à une remarque de Clotilde me disant que jeter peut aussi être une manière de chercher à appréhender l'espace : je me mets en mode solution et propose au Bébou d'emmener une balle au parc, pour la jeter à répétition du haut du toboggan. Enthousiasme, nous récidiverons les jours suivants.

II.
E. lui marche dessus alors qu'il est allongé par terre, je dis 
"ça fait mal aux gens quand on leur marche dessus"
lui complète en mode F&M, précisant la règle
"marcher c'est sur le sol"

III.
Je suis en train d'habiller E. avant de sortir au parc: assise sur le banc de l'entrée, les affaires d'E. posées à ma droite sur le banc. Pour enfiler ses bottes, F. semble viser la place prise par les affaires d'E. . 
Sans que je n'aie rien dit, il déplace une petite chaise, la pose à ma gauche, y transfère les affaires d'E. et grimpe sur le banc. (rhooooooo)
Occasion rêvée pour un compliment descriptif
"tu voulais être assis à côté de moi, et tu as pensé à mettre les affaires d'E. à ma portée, c'est ce que j'appelle de la prévenance"

Mardi:
Les enfants étant gardés de 10 à 15 le mardi, F. émerge de sa sieste alors que je suis déjà de retour et qu'après ma propre sieste (bonheeeeur), je pianote sur le clavier de l'ordinateur. Il grimpe à mes côtés sur le canapé, je le salue d'un sourire et d'un bisou, et lui dis
"Je termine d'écrire mon message, et je te fais un câlin.
Il attend, réclame après une minute :
- c'est quand mon câlin ?
- j'ai hâte d'avoir terminé, j'y suis presque"
Je termine mon message et m'extrais vigoureusement de l'ordi pour lui faire un gros câlin
"merci d'avoir attendu patiemment que j'aie fini, maintenant je suis toute disponible pour te faire un gros câlin"
Muscler sa capacité à attendre, et lui montrer que cela porte du fruit...


Mercredi:
I.
Énervement et presse du matin qui me conduit me montrer brusque et agressive envers les deux; mais je parviens à réaliser que cet énervement est avant tout dû à moi / des facteurs extérieurs aux enfants (la pression du timing pour les vaccins, mes propres doutes quant au bien-fondé desdits vaccins, mon agacement d'avoir accepté cet horaire là de RDV au lieu d'en solliciter un qui soit plus compatible avec un créneau IEF bien placé, ma fatigue et ma culpabilité d'avoir à nouveau été trèèès loin de Decent Hour).
A défaut de réussir à redescendre tout de suite, je mets des mots sur mon état d'esprit 
"je me sens très énervée pour plein de choses, j'ai peur d'agir d'une manière que je vais regretter, j'ai besoin qu'on m'aide en faisant ce qu'il faut pour avancer vite".

II.
Passage à la pharmacie pour chercher ces fichus vaccins: rappel des règles au préalable. 
Une fois là-bas, F. visite, touche un truc, mais respecte les limites. Le pharmacien lui offre une sucette ensuite. Sa première ! Trop fier.

Ce qui me permet de dresser le bilan que ces derniers temps, les visites de pharmacie deviennent de moins en moins dangereuses...

= une journée qui commençait maaaaal mais où la volonté de raisonner en termes de solutions permet d'éviter des spirales négatives et de passer ensuite sur un mode très positif et connectant.

Jeudi:
F. debout à 5h du mat'. 
Voix douce, gestes tendres, je le rejoins dans le salon où il semble disposé à construire son premier circuit de train de la journée, souligne l'heure qu'il est, rappelle la règle, et propose
"veux-tu que je te porte dans ton lit ?
- Non !
Veux tu venir dormir dans mon lit ?
- Non !
Petit câlin sans rien dire, je laisse passer un ange puis deux, puis je dégaine le choix
Préfères-tu aller dans ton lit ou venir dormir dans le mien ?
- Dans ton lit..."
Dodo. Pendant 1/4h pour moi, parce qu'ensuite c'est la Bébounette qui braillera pour une raison inconnue. 

Vendredi : 
F., fiévreux et patraque la veille (signes avant-coureurs d'une varicelle ? - espoââar) n'est pas davantage en grande forme ce jour-là. Pendant le créneau IEF, il sait venir prendre ce dont il a besoin et le verbalise notamment ainsi: 
"je ne me sens pas bien. J'ai besoin d'un câlin." 
Hop, gros câlin, puis F.retourne s'asseoir et poursuit son activité .

EDIT : petite question de Capucine par mail
En ce qui concerne ton blog et son article sur la parentalité positive est-ce que tu accepterais que tes lectrices (moi pour l'instant en l'occurence) en fasse une sorte de hotline de la parentalité positive. Allo ? vous faites quoi dans cette situation ? Je dis ça parce que parfois j'aurais bien besoin d'un coach... Et que souvent je trouve les astuces des autres absolument géniales !
REPONSE DE LA GWEN : "il te dira VOUI ! " (avec le ton de Rabbi Jacob)
Je suis la première à trouver les astuces des voisins vraiment top, donc je serai ravie que ces billets servent de plateforme à de la cogitation collective !

jeudi 16 février 2017

5 points forts de nos ateliers Faber & Mazlish (1/2)

De novembre à janvier, Monsieur Bout et moi-même avons participé à une session d'ateliers Faber & Mazlish sur la base du livre "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent".


Voici venu le moment du débriefing, en trois parties... : puisque nous étions deux à y participer, je vous livrerai non seulement
  • mon point de vue (dans le présent billet ainsi qu'un deuxième car, ce n'est plus à prouver, je suis bavarde. Mais j'apprends, et notamment à découper mes billets en portions plus faciles à digérer), 
  • mais aussi celui de Monsieur Bout (dans un billet suivant)!


Bon, allez, zou, j'avoue tout : j'ai détesté.
Chaque minute.
C'était horrible, inutile, et décourageant.
Depuis, nous avons reconsidéré notre politique.
Nous élevons nos enfants à la schlague et tout le monde s'en porte mieux.

Hum ?


Plus précisément, voici 5 dimensions de nos ateliers que j'ai particulièrement appréciées
- 1. un espace pour approfondir et revisiter les choses
- 2. une approche globale
- 3. le soutien du groupe
- 4. le stage intensif
- 5. l'envie et le souffle pour continuer


1. Un espace pour approfondir et revisiter les choses

J'avais beau avoir lu et relu chacun des 3 Faber & Mazlish, ces ateliers m'ont vraiment permis d'aller plus loin que ces multiples lectures dans la mise en pratique.

Le fait de se focaliser sur un thème à la fois, de poser toutes les questions qui passent par la tête, d'en discuter, d'écouter, d'entendre diverses suggestions, puis de tester pendant une semaine, cela permet vraiment de perfectionner son approche en profondeur. Ainsi des nuances insignifiantes, des détails passés inaperçus, hop, d'un seul coup prennent du sens et cela change beaucoup de choses !

Ainsi, j'ai pu constater, lors de l'atelier n°3 ayant pour thème "remplacer la punition", que je n'avais pas tout à fait compris comment "exprimer mes sentiments avec vigueur".
  • Jusque là je pensais "avoir tout bon" avec 
    "je n'aime pas quand tu fais du bruit avec ta cuiller / me parles de cette manière / ... etc". 
  • C'est lors de l'atelier que j'ai réalisé qu'il fallait que je modifie mes formulations en 
    "je n'aime pas entendre ce bruit, je n'aime pas quand on me parle ainsi,..." : 
    = dépersonnaliser en ôtant le "tu"...

De la même manière, j'ai pu approfondir ma manière d'utiliser les choix, en automatisant ma pratique, et en l'étendant à des cas qui jusque là ne me semblaient pas pertinents.

Cela permet de sortir de tellement d'impasses!
Tout récemment encore, un F. tout endormi peine à s'extirper de sa torpeur post-sieste; câlin interminable au cour duquel il n'est pas loin de se rendormir, mais offre une résistance certaine à mes tentatives de passer à autre chose: j'ai proposé des guilis, j'ai proposé qu'on aille réveiller sa sœur (deux choses qu'il apprécie beaucoup). Niet.
OK.
Choix :
"Veux tu d'abord qu'aille réveiller E., ou qu'on fasse des guilis d'abord ?
- ....... . Guiiiiiliiiis...."

Mais j'avais tendance à m'en dispenser notamment quand je savais ce que l'enfant choisirait.
Or au cours de ces ateliers, j'ai saisi que l'habileté "offrir des choix" allait bien au-delà : au delà du choix lui-même, cette habileté favorise la coopération parce qu'elle permet de donner à l'enfant un peu de maîtrise sur sa vie, et de souligner, mettre en valeur, cette maîtrise.
Du coup, même si chaque matin, à la proposition
"d'abord brosser les dents, ou faire son lit ?"
F. choisit invariablement "brosser les dents", je ne me dispense pas de la question (je l'ai fait une fois pendant les ateliers, en disant "allez, brossage de dents", et, croyez-moi, j'ai vu la différence et galéré pour rétropédaler).

Par ailleurs, pas si prévisibles que ça les mômes ! On peut avoir des surprises.
Ainsi, récemment, face à un F. réticent à sortir du bain, je dégaine le choix
"c'est l'heure du sortir du bain. Je sors d'abord toi, ou E. ?".
J'étais sûre qu'il désignerait sa sœur, et c'était OK, cela lui permettait de gagner les quelques minutes nécessaires à faire de deuil de son bain anciennement moussant.Eh ben non :
"moi d'abord"
Je ne me le suis fait pas dire deux fois !

Perfectionner des habiletés déjà employées, mais aussi en mettre enfin en pratique, quand on s'était jusque là borné à approuver vigoureusement la théorie : ainsi, ces ateliers m'ont poussée à enfin mettre en place de vraies routines, formalisées de manière visuelle (aidée en cela par le témoignage de Capucine).

A les mettre en place... et à les faire évoluer très vite : en effet, durant l'atelier les échanges sur le sujet nous ont amenés à réfléchir sur l'utilité d'intercaler des étapes un peu sympa au milieu d'étapes moins sympa : si la routine du matin n'est qu'une longue succession de trucs rébarbatifs, il est plus difficile pour un enfant d'y adhérer.
Application et effets négligeables (!) chez nous :
  •  conflit systématique autour du débarrassage: pulvérisé
    • nous voulions que F. mette ses affaires dans l'évier après chaque repas, et c'était la guerre, avec un F. qui filait se cacher, tempêtait, machin. Bien énervée, il m'était même arrivé d'avoir recours à des menaces, en mode "pas de biscuit la prochaine fois" (après le déjeuner et le dîner, il a droit à piocher un biscuit / chocolat / machin dans la boîte où  nous stockons les douceurs qui lui sont destinées). 
    • Nous nous sommes contentés de changer l'ordre des choses : dessert puis débarrassage puis biscuit. Sans "conditionner" le biscuit au débarrassage, mais tout simplement "le biscuit, c'est après le débarrassage". En l'espace de quelques jours, c'était plié; depuis c'est intégré, automatisé, nous n'avons généralement plus rien à dire, voire F. débarrasse aussi les affaires de sa sœur, les nôtres, quand il ne fait pas un bout de vaisselle. Au point qu'il est extrêmement rare que le débarrassage du petit déj, repas pourtant exempt de biscuit, pose un problème!
  • démarrage du matin : ô combien facilité. 
    • nous avons changé totalement le positionnement des étapes "habillage" et " faire le lit": deux trucs qui trainaient en longueur et retardaient énormément le démarrage de notre IEF.  
    • F. adorant petit-déjeuner avec son père les matins, j'ai demandé à Monsieur Bout de prendre en charge l'habillage de F., et, globalement, que ce soit en semaine ou le week-end, la règle est devenue : on petit-déjeune habillé. Crise (monstrueuse) le premier matin, non-sujet depuis. 
    • Devant le succès de ce point-ci, j'ai appliqué le principe au point "faire le lit" : avant de finir son petit déjeuner avec moi, nous allions faire son lit (sachant qu'à l'époque, n'ayant pas jeté l'éponge sur la propreté de nuit, il s'agissait principalement de défaire un lit mouillé pour lancer la lessive de draps correspondante...). Je parle au passé, car sur ce point-ci, une fois que ce petit changement a permis de faire rentrer dans les habitudes de F. l'étape en question, nous avons pu revenir dessus, le choix évoqué plus haut "brossage de dents, avant ou après faire le lit?" faisant parfaitement l'affaire.

Les ateliers sont aussi venus confirmer une progression sur certains points, et l'encourager.
Ainsi, les échanges avec le groupe m'ont fourni l'occasion de mesurer à quel point j'ai cheminé ces derniers temps, notamment sur la question du rapport du force (je vous en parlais ici) : ne plus voir la négociation comme une preuve de faiblesse personnelle, mais comme une force dans la relation, quel pouvoir libérateur !
Or au cours de ces semaines j'ai l'impression que d'une adhésion intellectuelle, je suis passée à une adhésion plus profonde, qui me permet vraiment de me tenir à distance de cette logique. Je ne cherche plus à gagner, mais à ce que nous gagnions, à ce que notre relation sorte grandie de cette affaire, c'est-à-dire aussi à même d'offrir la base nécessaire pour faire grandir F..


2. La force d'une approche globale

Eh  bien oui, cela peut sembler un peu en contradiction, mais une des forces de la session d'ateliers Faber & Mazlish à laquelle nous avons participé, c'était justement de ne pas se contenter de pur Faber & Mazlish, mais d'aller au-delà.

En effet, et notamment lors de la première séance, à la pratique / habiletés F&M pur sucre étaient mêlées des notions plus théoriques issues notamment des avancées en neurosciences, mais aussi d'autres sources.
Parmi les points qui m'ont marquée / servi...

J'ai pu découvrir encore des choses sur le fonctionnement et l'évolution du cerveau jusqu'à 25-30 ans, que ce soit des trucs jamais lus auparavant, ou lus mais pas retenus.
  • L'image très parlante de la main ouverte ou fermée, symbolisant le cortex cérébral, en lien ou pas (si émotion forte) avec le cerveau archaïque, m'a ainsi bien aidée: je la visualise dans les moments de crise, et cela contribue et a contribué à ma capacité à donner la priorité à la reconnexion avant toute autre action éducative (dans une cohérence parfaite avec Jane Nelsen, comme c'est malheureux !)
  • ainsi les ateliers sont-ils venus m'accompagner et m'encourager dans mon cheminement sur la contention physique des colères de F. (élément avec lequel j'étais tout sauf à l'aise lorsque j'ai commencé à vous parler colère)
  • Le fonctionnement spécifique des petits garçons
    • non seulement chez tout enfant le lien entre hémisphères cérébraux droit et gauche est long à se faire de manière correcte, ce qui explique la difficulté à transformer ce qui est compris et verbalisé (un ordre, un interdit) en action (et se fait vers 6-7 ans oooooh tiens donc la voici l'explication scientifique derrière ce fameux "âge de raison" !), 
    • mais le développement de la partie langagière du cerveau étant plus longue à se faire chez un petit garçon (voire n'atteignant jamais le même degré), le recours au non-verbal est bien souvent plus efficace : depuis ce moment-là, il m'est plus facile de penser à
      • aller prendre sa main tout doucement pour l'emmener là où je le souhaite (= débarrasser, quitter le parc, dans la SDB), plutôt que de m'égosiller à appeler à distance, rappeler, et m'énerver...: la manière dont F. serre alors ma main et me suit tout docilement me permet d'ailleurs vraiment de percevoir l'absence de mauvaise volonté...
      • poser ma main sur son épaule, son bras, son cou, quand je lui demande quelque chose
      • assortir mes mots d'amour et mes paroles valorisantes de toucher, pour en assurer une meilleure réception

J'ai énormément apprécié une structuration intéressante des choses, fil rouge auquel nous avons régulièrement rattaché certaines des notions que nous voyions: la distinction entre le rôle de maman/papa d'un côté, et de mère/père de l'autre : nous sommes 50% l'un, 50% l'autre
  • la maman / le papa : veille sur les besoins de l'enfant, c'est l'aspect affectif, pour que l'enfant se sente aimé et aimable : lui enseigne le respect de soi-même
  • la mère / le père : gère les désirs de l'enfant, c'est l'aspect sociabilisation, pour que l'enfant devienne un être sociable : lui enseigne le respect des autres.
 Une clarification que j'ai beaucoup aimée, et qui s'inscrit à fond dans ce qui me plaît chez F&M, davantage que dans d'autres courants "bienveillants": cet équilibre entre besoins de l'enfant, et besoins des autres, y compris des parents !


Autre apport complémentaire intéressant : un bref passage sur les langages d'amour des enfants: je connais déjà bien le bouquin générique de Gary Chapman sur le sujet des langages d'amour, et c'est une perspective très enrichissante dans un atelier de ce genre. Du coup, cela m'a donné envie de creuser la version "enfants" un de ces quatre.


Je me suis également sentie bien soutenue et encouragée par des conseils fort judicieux de lectures complémentaires, pour enfants comme pour adultes, avec possibilité de les feuilleter voire de les emprunter
  • quand nous parlions de l'accueil des émotions, notre animatrice avait ainsi apporté des livres pour enfants sur le sujet; à un autre moment, elle avait avec elle le livre de méditation / pleine conscience "Calme et attentif comme une grenouille" et j'ai pu ainsi le lui emprunter afin de tester si F. s'y montrait réceptif ; 
  • et elle avait avec elles des bouquins de Gueguen, Rosenberg, celui d'Haïm Ginott, quelques magazines Kaizen, etc, que nous pouvions lui emprunter d'une séance à l'autre. 
J'ai énormément apprécié ce petit plus, cela permettait d'élargir et compléter.

Du fait de ces nombreux enrichissements notamment, comme on allait bien au-delà des bouquins, il n'y avait aucune impression de redite, même après avoir lus et relus ceux-ci plusieurs fois ! Et toute ces données venaient renforcer et conforter les habiletés Faber & Mazlish en permettant de mieux les comprendre, ou en donnant des moyens pour les appliquer.

C'est pourquoi, sur la base de cette expérience j'aurais tendance à dire que l'apport de tels ateliers peut être plus ou moins grand, selon le type d'animation et notre propre niveau de départ : si on a déjà potassé les bouquins à fond et que l'animatrice se contente de les dérouler sans aller au-delà, cela peut apporter moins de choses.... mais pas rien non plus, car les ateliers ont encore plus d'un tour dans leur sac que juste l'information. 
Suite au prochain numéro ....

mardi 14 février 2017

3 sentiments autour d'un goûter d'anniversaire (et : tuto déguisement sans couture !)

Grand moment dans la vie du Bébou ce samedi : sa première invitation à un goûter d'anniversaire !
La fille d'une copine IEF fêtait ses 5 ans.

Je dois dire que j'étais un peu némue car à mes yeux il s'agit d'une étape sociale, d'un moment un peu clé, d'un tournant... le début des goûters d'anniversaire!!
J'avoue en effet qu'à certains moments je me sens un peu prise de vertige vis-à-vis de l'IEF et de la manière dont celle-ci "anéantit" ce qui a constitué des repères un peu fondateurs dans nos enfances et dans celles de la plupart des autres enfants (la rentrée, la récré, le goûter dans le sac, les fournitures scolaires et le cahier de texte, les étiquettes sur les livres, le tableau, la sonnerie, que sais-je ?).
Bref, "privant" mon enfant de la partie scolaire du monde de l'enfance, je suis un peu contente de le voir faire ses premiers pas dans la partie "sociale", que dis-je, mondaine ;-)

Et puis j'étais pleine d'espoir car cet anniversaire représentait ZE occasion de lancer l'opération varicelle : le fils d'une copine de ma copine IEF (vous suivez?) ayant chopé la varicelle, ma copine avait couru coller ses gamins au petit malade, et cela avec succès, si bien que c'était : Varicelle Party ! 
Mon plan était donc que F. en profite pour se faire contaminer, à bientôt 4 ans il serait temps, et un mois de février s'y prête plutôt bien / mieux qu'un mois d'été! Et puis comme ça il pourrait la refiler à la Bébounette et zou, d'une pierre deux coups.
Verdict dans 15 jours, mais je n'ose trop espérer car n'étant pas le seul invité bien évidemment, F. n'a finalement passé que fort peu de temps à proximité immédiate de la reine de la fête.
Elle lui a donné un Smarties, de la main à la main, dites, ça peut suffire ?

Enfin, j'étais très fière car autre grande étape : anniversaire costumé oblige, je m'étais enfin lancée dans la confection du premier déguisement de F. !!!

OUI ! 
MOI, faire un déguisement MOI-MÊME ! 
Avec mes mains zà moi ! 
Celui confectionné par ma belle-sœur à mon neveu à Noël m'avait un peu donné envie, et là, hop, c'était aussi ZE occasion pour me jeter à l'eau.

Je vous avertis tout de suite : j'ai commencé light, avec un déguisement sans couture.
N'oubliez pas qu'ici, on avance petit bout par petit bout, et que chaque pas doit apporter un maximum de gratification pour un minimum d'efforts, afin d'inciter à faire le pas suivant.

J'ai donc opté pour un déguisement de chevalier, en polaire, avec motif au spray de peinture pour textile.

Fait en l'espace de 48h, d'ailleurs, car n'ayant pu trouver ce que je cherchais dans la boutique que je pensais, j'ai finalement tout commandé sur Butinette, ce qui évidemment s'est traduit par quelques délais d'acheminement (ce qui m'énerve, soit dit en passant, c'est que Butinette France est basé à Strasbourg, alors attendre et payer pour du port, pffff).


Petit retour / tuto en images


1. dans l'attente de mon colis, annoncé pour le mercredi soir, mais arrivé que le lendemain aux aurores, j'ai anticipé en préparant le pochoir prévu.

Dans ce que j'avais sous la main, donc vive les cracottes...





2. Découpage de la polaire après tracé approximatif à la craie, non sans peine car c'est relou à découper, la polaire !

Un long rectangle, puis plié en deux: un rond pour la tête. (j'ai vu trop large pour le rond; d'ailleurs un carré aurait pu être plus approprié)








3. Fixation du pochoir avec épingles et vaporisation de la peinture dorée en spray. J'avais fait un test sur une chute de la polaire et trouvé la couvrance fort moyenne... normal, il était spécifié "pour tissus avec max 20% de fibres synthétiques"... hum hum.
Donc j'ai fait 4 couches, ce qui a permis une couvrance correcte après passage au four selon instructions.

J'avais acheté des pierres thermocollantes pour en fixer à différents endroits mais finalement, faute de temps et de motivation, j'ai décidé que c'était plus joli (et moins risqué...) sans.

4. Confection d'une épée à l'aide d'une spatule en bois, d'un bout du carton d'emballage butinette, et de force papier aluminium.
Je vous passe le moment où Monsieur Bout, affairé à recouvrir de papier aluminium la lame de l'épée, chantait, avec autant de conviction que d'à-propos, le Nothung de Wagner (au secours j'ai épousé un nazi).







La tunique est maintenue avec un ceinturon acheté chez butinette aussi, dont la boucle dorée un peu travaillée (qu'on aperçoit à droite sur la 3ème photo) conviendra à mille choses, et fera notamment un ceinturon de pirate parfait.

Bilan
  • F. a adoré.
  • Je vais enfin mettre en place la caisse à déguisements projetée depuis ce billet...
  • Ce costume est plein d'imperfections
    • entre la tête trop large, le pochoir bavant un peu, le découpage parfois un peu brouillon de la polaire,....
    • J'avais prévu de faire un bouclier (à l'aide du rond de bois initialement prévu pour une synopte qui ne verra jamais le jour, soyons réalistes), mais je m'en suis souvenue 1/2h avant l'heure du fameux goûter d'anniversaire. Ce sera pour une autre fois ! 
Plein d'imperfections, il m'emplit cependant d'une immense fierté, et a pleinement rempli son rôle de premier Babystep: toute fière de cette première réalisation, point trop laborieuse malgré quelques menues mésaventures, je suis d'attaque pour d'autres aventures du même type
Pour vous dire, je me suis même fait re-montrer comment enfiler la bobine sur la machine à coudre qui dort au fond d'un placard : j'ai un vieux drap à transformer en cape, moi !! 


Quant à F., non seulement il a aimé son déguisement, mais il a bien retenu le point phare de la journée:
"un gâteau d'anniversaire Maman !" - j'ai juste du reprendre le couteau de ses mains et lui suggérer d'aller chercher un couteau de dinette à la place...