dimanche 29 janvier 2017

Zut de zut! J'ai cuisiné des salsifis pour la première fois et... c'était (très) bon

Mon panier bio a encore frappé : jeudi soir, j'ai cuisiné des salsifis pour la première fois de ma vie. 

Tout à fait contre mon gré, je vous l'assure.
J'avais pris grand soin de les éviter toutes les fois où ils avaient été proposés jusqu'alors. 
En effet, je ne sais pas ce que ça vous évoque, vous, des salsifis, mais moi je gardais des souvenirs pas glorieux de ceux en conserves servis à la cantine. Donc je n'en avais pas mangé depuis je ne sais combien de temps, mais ça se compte en années, et avec probablement deux chiffres.
Mais cette semaine, je me suis retrouvée victime d'une sombre machination : parmi les légumes proposés dans mon panier bio, il y avait des salsifis et  :
  • endives, 
  • fenouil, 
  • choux de Bruxelles 
  • (ainsi que courge butternut et carottes mais deux légumes pour toute une semaine c'est maigre ; or plus l'habitude de mon panier hebdo s'installe, plus je rechigne à prendre des légumes au Drive pour compléter)
J’exècre les deux premiers au point que, bonne éducation oui mais non, même invitée je n'en mange pas une bouchée. Quant aux troisièmes, là aussi, souvenirs d'enfance peu glorieux... (mais...l'épisode des salsifis va-t-il m'encourager à oser?? Ce serait un comble)

Bref, entre plusieurs maux j'ai choisi le moindre, et j'ai pris des salsifis, en me disant qu'au besoin, si j'avais vraiment trop de mal, je refilerais ça en purée aux enfants. (mère indigne, toujours !)

Pour les préparer, je suis allée puiser mon inspiration ici, mais en improvisant quelques modifications:
  • une fois épluchés, coupés en deux et cuits à la vapeur une vingtaine de minutes 
  • dorés à la poêle dans du beurre
  • j'ai ajouté ail + ciboulette sur la fin... (javais pô de persil)
  • puis, pour accompagner la quinoa qui allait être un peu sèche, j'ai saupoudré d'une grosse cuiller à soupe de farine complète, délayé avec quelques centilitres de lait de chèvre, et zou, salsifis à la crème.
et c'était à se rouler par terre, tout le monde s'en serait bien resservi, moi la première (courageuse mais point téméraire, je n'en avais pris que 500g).

Aucune photo des étapes précédentes, et pour cause : j'étais tellement persuadée que ce serait à peine mangeable au mieux, que ce n'est qu'une fois dans mon assiette que j'ai réalisé qu'en fait j'allais venir vous parler salsifis.

Mais ce n'est pas une bonne nouvelle.
Pas du tout !!


Parce que
  • autant pour les topinambours, j'avais découvert qu'on pouvait se passer d'épluchage, heureuse découverte qui permettait de se jeter à corps perdu dans des petits plats topinambouriens...
  • autant pour les salsifis, l'épluchage est inévitable, la peau est non seulement crade mais coriace, pas comestible pour un sou. A cela s'ajoute le fait que ledit épluchage est d'autant plus relou qu'il vaut mieux, comme conseillé dans la recette dont je me suis inspirée, les éplucher sous l'eau sous peine de trucs gluants dans les mains.

Bref, mon soudain amour pour les salsifis se retrouve en conflit ouvert avec le baobab qui s'épanouit dans ma main.
Devoir choisir entre mon estomac/palais et ma flemme, c'est dur ! 
Demandez donc à un roi de choisir entre sceptre et couronne.

vendredi 27 janvier 2017

Matos ménage pour phobiques du nettoyage - ZE billet!

De la bordélique innommable, totalement dépendante de sa femme de ménage, et pareillement perdue sans elle, 
à la fille qui non seulement à des sanitaires présentables à toute heure, mais joue avec la perspective grisante d'une réinternalisation totale ou partielle de son ménage

La métamorphose a du chien.

Et je vous en avais dévoilé un certain nombre de secrets il y a un bout de temps. 
Vous avez même pu me voir à l'œuvre lorsque le besoin d'un petit retour aux sources s'est fait sentir.

      Au commencement, donc, il y eut l'envie.
                   Puis, il y eut la méthode, ...
                               Il y eut aussi,
                                                ultime secret, dévoilé aujourd'hui pour vous!!!
                                                       le matos qui colle à la méthode.

Stop.
Stop stop stop. 
Je ne suis aucunement en train d'avouer que j'ai succombé au marketing appuyé agressif de cette très chère Madame Mouche, et que partant j’éponge, époussette, essuie, brosse, frotte, récure et gratte en violet.

Quand j'écris : qui colle à la méthode, j'entends : qui colle à l'esprit de la méthode
  • Le moins d'obstacles physiques possible à la mise au boulot: simple à dégainer
  • Le moins d'obstacles psychologiques à la mise au boulot (même si je concède que le point numéro un est au fond autant psy que physique) : pas dégueu-rebutant
Et surtout
  • Compatible avec le fait de faire les choses par petits morceaux, 5 minutes par ci, 5 minutes par là

Prenons un exemple : le passage de serpillère
  • Ôter tous les meubles histoire de ne pas les noyer (et puis ce n'est pas forcément maniable une serpillère, faire le tour des pieds est très très énervant)
  • aspirateur (inclusive ouverture du placard où il vous attend pour vous assommer, et recalage laborieux derrière. Si il a manqué son coup au match aller, il retentera sa chance. Si il y était parvenu... bis repetitam placent.)
  • Remplir un seau d'eau chaude + produit
  • Trimballer ce crétin de seau qui se renversera à la première occasion, vous éclaboussera certainement, et dans lequel un petit enfant ira patouiller, voire boire, si vous avez eu le malheur d'envisager de serpillier votre cuisine en présence des mômes dont l'adresse pour se nourrir est à l'origine de tout (votre carrelage ADORE la bouillie quinoa-carotte pilée au chausson à semelle de cuir)
  • Plonger une serpillière à l'aspect plus ou moins engageant dans cette eau qui bientôt ne le sera plus non plus, engageante, l'essorer en en foutant partout (moment privilégié pour renverser le seau, profitez-en !)
  • Tremper son sol
  • Hurler sur tout le monde de ne pas marcher dans la cuisine bordel! Tout en
    • Gelant, vitres ouvertes pour que ça sèche vite
    • Rattrapant les feuilles emportées par le courant d'air ainsi créé
    • Appliquant le même traitement aux autres pièces serpillables de la maison, parce que hein, tant qu'à avoir sorti tout le matos, autant surfer sur la vague.
  • Vider l'eau dégueu dans des WC qu'il faudra donc rincer derrière, essorer une serpillière dans un lavabo qu'il faudra aussi rincer derrière (ah ben zut tant qu'à faire j'aurais pu y vider le seau, pourquoi n'y pensé-je qu'après coup à chaque fois ??), trouver un endroit acceptable pour mettre la serpillière très ragoûtante à sécher / dégouliner
Et paf, on avait dit 5 minutes vite fait ?
Oh punaise, y a une tâche qui nous a échappé, là ; et une vague trace de séchage, ici... pffff on verra ça la semaine prochaine   dans 15 jours   1 mois   juste avant la visite des beaux-parents    m'en parlez paaaas où ça une tâche ?!?

Voilà.
Pourquoi.
J'ai.
Toujours.
ADORÉ 
le ménage.

Aujourd'hui
  • Je ne m'embête pas à mettre tous les meubles de côté, je les pousserai un peu au besoin, je mets en hauteur 2-3 choses comme le panier de jouets
  • Je peux passer l'aspirateur... ou pas. Il restera ptet deux trois miettes dans les coins mais ... devinez ce que je choisis ?
  • Je passe un premier chiffon sous l'eau quelques secondes, l'accroche au bout d'un manche, je passe partout - ou pas, en tirant vers moi les miettes

  • Je mets ensuite un autre chiffon dessus, je repasse vite partout,
  • je fais sécher pour réutilisation si pas très crade, ou je prévois d'ajouter à ma prochaine lessive à 60°C. Ce qui me permettra d'avoir un truc tout propre à manier la fois d'après.
Pas de produit, pas de seau, pas d'aspi, pas de temps de séchage.


Le nom de mon sauveur ?
JEMAKO.

Marque allemande de ménage, fonctionnant un peu en mode tuperware: ça ne se trouve pas en magasins, mais vous demandez à un gentil membre du réseau de venir vous trouver chez vous (ce qui permet de tester les produits sur VOS tâches, votre crasse, vos sols), vous lui passez commande et hop, quelques jours plus tard il revient vous déposer de quoi révolutionner votre intérieur.

Ce sont des produits en microfibre, avec trois sortes de fibres différentes selon les usages / surfaces.
  • la fibre bleue gratte
  • la fibre verte nettoie, lave à peu près tout
  • la fibre jaune nettoie les surfaces délicates, et dépoussière
Tous ces machins permettent un ménage
  • sans produit aucun (exit l'achat de détergents; je n'utilise plus que mon pschitt à Swish & Swipe dans les sanitaires, et de la pierre d'argile pour mon évier). NB : ils vendent quand même des produits mais c'est juste pour se faire du blé sur le dos de ceux qui n'osent sauter le pas de s'en passer....
  • se lavent, relavent et rerelavent en machine à 60°C (exit l'achat régulier de serpillières, éponges, etc)
  • et ont une durée de vie de plusieurs années (mon vendeur m'a dit qu'il avait des clients chez qui les mêmes trucs tenaient depuis 7 ans, je n'ai qu'une vingtaine de mois à mon actif avec les miens donc je ne peux garantir, mais j'y crois sans peine)

Personnellement, j'ai testé des produits des 3 types, je voue un amour immortel à la fibre verte, j'apprécie beaucoup la fibre jaune, je trouve la fibre bleue moins exceptionnelle.

Ces produits ont un prix. Mais sur le long terme on récupère l'investissement en ne se ruinant plus en produits et ustensiles divers. Ceci dit, ouch, faut allonger la somme au départ.
Par ailleurs, pour ceux et celles qui connaîtront peut-être déjà la marque Prowin, de ce qu'on m'en a dit c'est à peu près le même principe, mais il semblerait que leurs produits se vendent même encore plus chers que les Jemako.



Je vous préviens tout de suite, c'est un engrenage terrible.

Mais si vous dépensez des sous ce n'est PAS ma faute, allez donc taper Clotilde, par qui j'ai découvert ce machin.
Comme c'est encore peu connu en France, elle peinait à trouver des avis, et m'avait donc demandé d'aller fouiner sur des forums allemands voir ce que j'en lirais. J'en lus beaucoup de bien, Clotilde passa donc le cap, et avait l'air ravie; et notamment, j'avais retenu dans un coin de ma tête son enthousiasme délirant pour leur matos à nettoyer les vitres.
Grand bien m'en faisait, j'étais à l'époque bien loin de me préoccuper de ménage autre que pour envoyer des SMS de remerciements émus à ma femme de ménage à chaque fois que, de retour du boulot, je retrouvais une maison impeccable quand j'avais laissé une porcherie le matin.

Puis vinrent le déménagement, les Babysteps Flylady, le tout sur fond de fin de grossesse d'E.
  • Déménagement dans un appartement aux vitres immenses.
  • Et deuxième grossesse que j'étais un peu pressée de voir se terminer.
Vous me voyez venir ?
J'ai commencé à envisager de faire un bout de ménage, mais à des fins utiles : récurer mes immenses vitres pour inciter le bébé à venir donc voir de l'autre côté de mon col de l'utérus si la vie n'y était pas au moins aussi belle que du côté où il persistait à vouloir rester.

C'est donc uniquement dans cette optique que j'ai fait venir mon petit monsieur (oui, chez moi, c'est un petit monsieur. La soixantaine, adorable !) : lui acheter le set à nettoyer les vitres, et rien d'autre, eh oh !

Comment vous dire.

Bien sûr, j'achetai le set à vitres...
Mais aussi quelques petites bricoles supplémentaires, dont la moindre ne fut pas le set à sols, dont vous avez eu un aperçu ci-dessus.

Ben oui, le monsieur me l'a vanté, et m'a proposé un test.
Toute désolée pour lui, je lui ai dit "mais ça ne pourra pas faire ses preuves, ma femme de ménage est passée justement ce matin"
Il a fait 4 carreaux du sol de la cuisine.
Ouille.
La différence entre ces 4 carreaux et le reste du sol que j'aurais pourtant qualifié de propre, zut !, était sidérante.

C'est là que j'ai réalisé, notamment, qu'avec une bête serpillière on étale de l'eau (dans laquelle est diluée une quantité au fond totalement symbolique d'un produit sensé donner bonne conscience puisque siglé "désinfectant", et renforcer ladite bonne conscience par un parfum plus ou moins agressif), qui se salit au contact de notre sol tout crade.
Si bien qu'on laisse sécher ensuite derrière... une eau sale.
chiffon blanc AVANT
APRÈS - mais... c'était pas sensé avoir été lavé ?


Ce qu'il n'est plus possible d'ignorer quand on remarque que le chiffon blanc qu'on passe après le chiffon vert est le plus crade des deux : ce qu'il y a dessus, c'est ce qui serait resté par terre sinon... 


ça calme !








Avec ça, j'ai largement contaminé les alentours : en visite chez moi pour la naissance de la Bébounette, donc juste après mes premières emplettes, ma mère est tombée raide dingue amoureuse, et s'est donc retrouvée à prendre des conseils ménage de sa fille, ce qui est un comble quand on sait qu'elle appartient clairement à l'espère "Born Organized". Le monde à l'envers.
Sa femme de ménage a été conquise et en a commandé pour chez elle.
Puis elle a converti d'autres personnes chez qui elle travaillait.
Et de mon côté, moi, bien entendu, moult copines strasbourgeoises.
Et maintenant, peut-être vous...

Pour vous aider / inspirer, un petit tour des produits que j'ai testés chez eux

  • le set sols, donc, une pure merveille; 
    • leur manche à balai est très maniable et léger. 
    • A noter, je réfléchis à acheter un 2ème exemplaire du chiffon blanc car une fois qu'il est tout sale et mouillé, je dois m'arrêter. Et ne peux plus rien serpiller jusqu'à la prochaine machine. Mon petit monsieur m'avait dit qu'en effet pour les surfaces un peu étendues souvent ses clients finissaient par fonctionner avec un vert + 2 blancs.
  • le set vitres, également une pure merveille. 
    • On passe au gant en fibre verte, on essuie au chiffon derrière, et zou. Là encore, very flyladyesque puisque il permet de faire les vitres par petits morceaux, sans que cela ne fasse de traces de démarcation. 
    • Autant vous dire que mon plan de faire venir E. à coup de nettoyage de vitres échoua lamentablement, tellement ce ne fut pas fatigant du tout. (je me retrouvai à me balader en canard dans ma cage d'escalier pour la faire descendre dans le bassin; et je terminai au Schweppes.... mais ça c'est une astuce que je vous livrerai une autre fois!)
    • A noter, la maniabilité du gant vert se prête aussi très bien au nettoyage rapide d'une baignoire ou d'un pare-douche....

  • les mini pads verts : mes idoooles ! J'en ai au moins 4 ou 5 maintenant, c'est mon truc à tout faire, qui a remplacé éponges et lavettes : 
    • y en a toujours un sur l'évier, qui nettoie ledit évier, la plaque, les plans de travail, et me permet de passer un coup sur et autour de la chaise haute (si vous voyez ce que je veux dire). 
    • Le jour où j'ai réalisé qu'il n'écrasait pas la semoule sur le sol, mais la rassemblait et la ramassait, ma vie a changé. 
    • Une fois que mon évier brille le soir, il file au sale et je sors le suivant.
    • Il me sert aussi parfois en swish & swipe dans l'un ou l'autre sanitaire.
    • (pour vous dire à quel point je les aime ces mini-pads: lors de notre dernière escapade à Berlin j'en ai emporté avec moi, je ne m'imaginais pas vivre plusieurs jours sans...)

  • les mini pads jaunes : trèèèès efficaces pour faire la poussière rapidement sans s'embêter
    • Et leur petite surface est par-faite dans une optique Flylady. J'en attrape un (j'en possède deux, histoire de ne pas pouvoir être freinée dans ma motivation à dépoussiérer par le fait que "oh non il est déjà sale quel dommage"), je passe partout où cela me semble nécessaire et je m'arrête dès qu'il est trop crade à mon goût: donc juste quelques minutes d'un dépoussiérage ô combien efficace, parfait au vu de mes enjeux actuels de ménage à dose homéopathique mais quotidienne. 
    • Petit bonus : ces mini-pads sont hyper adaptés aux petites mains d'enfant.... La Bébounette nettoie sa chaise haute avec enthousiasme, le Bébou dépoussière avec dextérité.

  • les mini-chiffrons pro : j'en ai un lot de 3, stocké dans notre salle d'eau: c'est avec eux que je la swish&swipe, c'est parfait pour les miroirs, la robinetterie, et ça permet de nettoyer pas mal de choses pour peu que ce ne soit pas incrusté; donc vraiment idéal pour un petit coup rapide et régulier... définition du Swish'nSwipe, justement ?!
  • Les butler à vaisselle, en version qui grattent et qui grattent pas : j'aime bien ! et de nouveau, le fait que ça aille à la machine, rha, quel bonheur de pouvoir avoir toujours des trucs propres à dispo

  • j'ai le mini pad bleu
    • comme dit plus haut, je suis moins conquise par la fibre bleue, je trouve qu'elle gratte moins efficacement qu'une bonne vieille paille de fer (à laquelle j'ai du coup de nouveau recours pour récurer à fond l'évier quand quelque chose s'y est installé qui résiste à mon mini pad vert), 
    • en revanche cela permet d'aller gratter des surfaces interdites à la paille de fer... et pour vous donner une idée, la douche dont vous aviez vu l'Avant / Après... je l'ai récurée avec mon mini-pad bleu + bicarbonate de soude.

Voilà qui est fait, voici pour vous une nouvelle source de tentation, hinhinhin.
Mais il faut bien que je me venge sur quelqu'un de ce que je me retrouve à faire du ménage, MOI !! 

Volontairement.


Le CHOC.
Mettons ma viciosité sur le compte d'un syndrome post-traumatique, voulez-vous ?


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mardi 24 janvier 2017

Discipline positive selon Jane Nelsen: lecture royale, lecture pour tous ? (Billet 3/3)

Jane Nelsen et sa Discipline positive, c'est à la fois
  • une série d'illuminations pour ma modeste personne
  • un arsenal d'outils supplémentaires
  • mais aussi : une caractéristique de la Discipline positive est la manière dont elle s'appuie sur un certain nombre de concepts psychologiques, d'une école dite adlérienne du nom du fondateur, un Autrichien du nom de ADLER (contemporain de Freud mais d'accord avec lui sur... à peu près rien), pensée encore approfondie par un autre autrichien du nom de DREIKURS.
De ce fait, aux outils pratiques s'ajoutent un certain nombre d'aspects théoriques, ce qui constitue une différence de taille avec les livres de Faber & Mazlish, par exemple, qui certes s'appuient sur des concepts psychologiques, mais les détaillent assez peu.


Comprendre pourquoi l'éducation traditionnelle n'est plus envisageable.

Dès les premières pages, j'ai été impressionnée par un bout d'explication intéressant sur le fait que "les enfant sont moins obéissants qu'avant", ou pourquoi un modèle d'éducation basé sur la soumission, tel qu'il a pu fonctionner pour les générations précédentes, ne peut plus fonctionner.
J'ai trouvé très pertinente, en mode "mais oui mais c'est bien sûûûr maintenant que vous l'dites!" l'observation selon laquelle c'est tout simplement la société dans son ensemble qui n'obéit plus. L'enfant, qui, encore et toujours, s'imprègne de son environnement, n'a plus ces modèles de soumission sous les yeux : la mère n'obéit plus au père, on n'obéit plus aveuglément aux ordres de son patron, aux lois, etc... L'enfant imite...


Avoir en tête la notion d'objectifs-mirages

Toujours dans l'optique de comprendre d'où viennent les comportements inappropriés, afin d'agir sur eux de manière efficace, et non de réagir de manière épidermique, Jane Nelsen explique que la plupart sont liés à des objectifs-mirages qui sont au nombre de 4: ces 4 objectifs-mirages sont des manières dont l'enfant cherche à combler son besoin d'appartenance et d'importance, mais en fait se trompe sur toute la ligne

Éditions Poche Marabout : page 115

Elle détaille ensuite différentes stratégies à adopter en fonction de l'objectif-mirage poursuivi par l'enfant, et donne également des pistes pour identifier avec précision l'objectif-mirage poursuivi. A ce sujet, autant la première partie (stratégies à adopter) est très concrète et facile d'utilisation, autant la seconde est plus compliquée à mettre en œuvre et, à mon avis, nécessite un apprentissage un peu long...

Malgré cela, ceci constitue un aspect que j'ai trouvé très éclairant, et qui contribue à ma capacité à gérer de manière constructive les comportements déviants, ne serait-ce qu'en vertu du fait qu'avoir en tête "hum, il cherche à combler un besoin mais s'y prend juste n'importe comment" en cas de souci m'aide à m'empêcher de réagir en quart de tour, en contribuant, au fond, à me mettre en mode "solution" et non "conséquence". Et si moi je suis en mode solution, tout de suite j'ai davantage de chances de réussir à y emmener mon gosse.


Prendre en compte la place dans la fratrie

Un chapitre entier est consacré à l'impact du rang de naissance sur la psychologie de l'enfant.
Cela donne un chapitre un peu en décalage avec le reste, et dont la structure elle-même n'est pas forcément hyper cohérente par ailleurs  (je suppose qu'on retrouve là, malgré les efforts de "francisation" opérés par la grande prêtresse de la Discipline Positive en France, les traces d'une écriture à l'américaine). 
En effet ce chapitre finissait, à mes yeux, par ressembler à un horoscope, du fait que l'auteur est en effet bien conscient que l'on ne peut généraliser / automatiser / tout expliquer et tout induire en se basant sur le seul rang dans la fratrie. Que les mêmes causes ne produisent pas nécessairement les mêmes effets. On a donc pléthore de  "aura tendance à ... à moins que au contraire...." (ah ben merci)
Néanmoins cette analyse donne des clés de lecture pour comprendre encore mieux les problèmes sous-tendant éventuellement les comportements inappropriés de l'enfant. 

Par ailleurs, en ce qui me concerne, j'ai trouvé particulièrement intéressante la notion d'aîné ou dernier-né psychologique, qui intervient dans le cas d'un espace entre 2 naissances supérieur à 4 ans.
Cela m'a semblé être un apport instructif pour structurer la famille, réfléchir à l'espacement des naissances ou gérer les écarts d'âge.
Également éclairantes et renforçant son discours sur l'importance de favoriser l''autonomie : les observations menées à cet égard sur des derniers-nés, et notamment le lien entre le fait qu'on ne les faisait pas gérer leur habillage seul, et un comportement plus difficile (et inversement, une fois que la recommandation d'inciter l'enfant à faire seul fut donnée).


Réfléchir sur soi et identifier son style de fonctionnement de parent

Selon Jane Nelsen, un parent fonctionne selon 4 cartes dominantes, qui génèrent un style de base et un style de crise. Ledit style de crise intervient quand on est sous stress, et est déterminé par ce qui nous fait le plus peur, ce qu'on cherche avant tout à éviter :
  • si on cherche à éviter le rejet et l'abandon: on fonctionne en mode faire plaisir,
  • critique et humiliation d'être pris en défaut : contrôle,
  • inutilité et insignifiance: supériorité,
  • stress et souffrance : faire des blagues

Cette analyse m'a semblé assez intéressante, et j'ai pu ainsi travailler à identifier les cases qui me correspondaient, réfléchir aux modes de fonctionnement de personnes de ma famille, tout ceci permettant à l'arrivée une meilleure compréhension de soi.
Ensuite, de nouveau, j'ai trouvé l'analyse et l'utilisation à en faire un peu complexes, à coups de tableaux qui m'ont paru demander un gros travail de digestion avant de pouvoir vraiment servir. 




En conclusion

la Discipline positive selon Jane Nelsen est vraiment un chouette bouquin, mais très touffu, et assez fouillis (cela est peut-être dû au fait qu'il s'inspire de plusieurs ouvrages différents du même auteur, concentrés et transposés à la réalité française par Béatrice Sabaté); à la première lecture, certains points m'ont intéressée, mais de manière assez marginale, et il s'en est fallu de peu que je n'en restasse là.

Une petite remarque : le sous-titre du livre spécifie bien "à la maison et à l'école". En effet ce bouquin s'adresse également aux enseignants, avec des paragraphes spécifiques et / ou des adaptations des outils au milieu scolaire : ainsi, au chapitre consacré au Temps d’Échange en Famille, succède un chapitre détaillant le Temps d’Échange en Classe.

C'est en fait, encore une fois, le blog qui m'a permis d'apprécier vraiment ce livre, puisque c'est dans l'optique de tout de même pondre un court article sur lesdits points repérés en première lecture que je me suis lancée dans une deuxième lecture... au cours de laquelle j'ai fait des liens, compris des trucs, eu des illuminations, bref, commencé à prendre un tas de notes, pour enchaîner aussi sec sur une 3ème lecture... Merci le blog !
Il m'a donc fallu du temps pour rentrer dedans et réaliser l'intérêt des outils proposés, ainsi que repérer la manière dont je pourrais en faire usage. (et a priori je ne suis pas la seule à avoir eu ce sentiment, car lorsque j'en ai fait la pub durant nos ateliers F&M, d'autres, ayant eu le même ressenti lors d'une première lecture, se sont sentis encouragés à s'y remettre)

Ce n'est donc pas un livre que j'offrirais en première instance à de jeunes parents débutant en éducation positive, sur ce point Faber & Mazlish demeurent à mes yeux ZE point d'entrée par excellence. 
Moins immédiatement utilisable que les Faber & Mazlish, j'apprécie cependant la profondeur de ce qui est proposé par la Discipline Positive, et ce d'autant plus que les deux sont absolument compatibles. Ils ne se contredisent en rien mais s'enrichissent l'un l'autre (un aspect précieux et ne coulant au départ pas de source puisque, rappelons-le, il existe différentes écoles dans le courant de l'"éducation bienveillante", ce qui peut parfois être source de confusion).

Je réfléchis donc à envoyer la Discipline positive rejoindre les F&M sur nos étagères, car je sens bien que c'est un livre que je souhaiterai relire. Mais je vais commencer par le rendre à la bibliothèque, travailler sur la base des 3 billets écrits ici, pour l'y réemprunter dans quelques temps. Ainsi serai-je à même de réévaluer à froid le besoin.

Dernière précision : 

Je n'ai ainsi pas tout à fait lu le livre utilisé par cette très chère Kate : en tant que Grande-Bretonne celle-ci a accès à la totalité des ouvrages écrits par Jane Nelsen, et donc à chacun de ceux traitant spécifiquement d'une tranche d'âge, alors que les francophones doivent se contenter d'une compilation forcément moins détaillée. 
J'avoue que je serais ravie de lire celui sur lequel elle s'est appuyée, qui traite des 3 premières années... 
 
  • en fouinant un peu, j'ai vu que amazon marketplace me permettrait de me le procurer (en anglais, du coup) pour un peu plus de 4€, frais de port compris. Je louche dessus, mais je crains d'être déçue si la forme "brute" est vraiment trop américaine. A voir... pour le moment, ma Pile à Lire est déjà suffisamment conséquente, figurez-vous que je n'ai toujours pas entamé mon Céline Alvarez.
  • Ou alors, ESLT, toi qui vis outre-Manche, et dont la fille est en plein dans cette tranche d'âge, tu n'irais pas le dénicher dans une bibliothèque pour nous raconter un peu ce qui s'y trouve, hum ?
J'dis ça, j'dis rien !
(je te l'avais dit, hein, que j'avais pensé à toi...) 


RAJOUT DE DERNIERE MINUTE :
Argh ! 
Figurez vous que je viens de voir que côté F&M il y a aussi du nouveau pour les petits : 
un tout nouveau bouquin de Faber + 1 fille nommée King 
(qu'est devenue Mazlish ??)










 
 Je m'étonnais de ne trouver ABSOLUMENT aucun avis dessus sur amazon 
quand j'ai vu qu'il allait sortir... le 26 janvier 2017. 
Ahem.
Bien évidemment la curiosité me dévore; j'ai pas fini d'être tentée de me ruiner en bouquins, moi.

samedi 21 janvier 2017

Hotline du Désencombrement #2


Hotline du Désencombrement j'écouuute ?

C'est reparti pour une nouvelle édition, devant le succès du premier épisode.
Avec le réenvol Flylady de ce début d'année et la reprise du désencombrement associée, j'ai débusqué quelques candidats dans mes placards. C'est donc pour eux que je reviens profiter de la diversité de vos lumineuses idées, et piller vos cerveaux au passage 
mais que vous êtes inventives, 
mais que vous pensez intelligemment ! 
 Si votre ramage se rapporte à votre plumage 
vous êtes les phœnix de ces bois.

Rappelons-le, le principe de cette hotline est de vous constituer jury d'objets divers actuellement dans le viseur de mon bazooka-désencombreur
  • Restera, restera pas ? 
  • Quelle utilité verriez-vous (ou pas) à ces objets dont le destin ne tient plus qu'à un fil ? (ou plutôt, à aucun fil, WIFI oblige).
Rappelons également que nous avons ici affaire à quelqu'un qui n'est pas précisément une reine du bricolage. Ce qui influe bien évidemment sur le potentiel de seconde vie des objets qui l'entourent.
Et bien évidemment, si vous souhaitez vous-mêmes soumettre en commentaire vos cas de conscience du moment, allez-y gaiement.


Sont donc sur la sellette:

  • 1. Des cagettes (en bois), lambda
Le fournisseur de mon panier bio a changé sa politique fort à propos : celui-ci ne m'est plus livré dans un énorme sac plastique, mais en vrac dans une cagette.
Cela me convient parfaitement bien, mais que faire des cagettes ? 

  • 2. Boîtes en carton diverses
et notamment : boîtes à chaussures (non je ne garde plus indéfiniment les chaussures dedans, ça prend trop de place); j'en ai quelques unes que je n'ai pas bazardées; dois-je me hâter de remédier à cela ?

mais aussi: ces sublimes boîtes-là, donc le contenu, initialement sublime aussi, est mort depuis longtemps : des biscuits de la Maison du Biscuit, enseigne cotentinoise produisant des merveilles absolues dont je n'ai toujours pas fait le deuil depuis notre départ de Normandie. 
Heureusement, à plusieurs reprises de gentils visiteurs venus de l'Ouest ont pensé à en mettre dans leurs bagages, remplissent nos cœurs d'aise, nos estomacs de trucs savoureux, et mon armoire de quelques boîtes vides.
Verdict ?



  • 3.  Boites à thé en métal
Monsieur Bout et moi-même avons enfin entrepris de faire un peu de vide dans notre collection de thés : nous avions une nette tendance à "économiser" les fonds de boîte, si bien que nous nous retrouvions avec une série de boîtes presque vides. Nous nous employons dorénavant à leur faire la peau.
D'où production de boîtes vides. Pour certaines, de forme adaptée, le réemploi est vite trouvé : offrir des petits gâteaux, par exemple.

Mais pour celles-ci ?

(j'en ai au moins 8 ou 9... Petite devinette : quelle est notre boisson chaude de prédilection ?)


  • 4. Draps d'hôpital
De mémoire, les gens à qui j'ai acheté le lit à barreaux des enfants sur Leboncoin bossaient dans le milieu hospitalier. Ledit lit était donc enveloppé dans deux immenses draps d'hôpital, au sigle de l'hôpital du coin, que j'ai scrupuleusement gardés pendant 3 ans.
J'en fais quoi ? (la réponse "des chiffons" ne fonctionne pas, j'en ai déjà une grande quantité)


  • en bonus : un cas résolu toute seule !
Depuis un bail je me posais la question du panier qui, du temps où nous habitions notre maison normande, abritait fort joliment les bûches sur le point d'être sacrifiées aux flammes de notre cheminée (c'était l'bon temps).
Depuis notre déménagement, ledit panier trainait, fort décoratif mais vide, dans un coin de notre salon.
Et bien voici ce qu'il est devenu : un réceptacle pour toutes les bottes, dont la forme, incompatible avec un rangement dans le banc à chaussures de l'entrée, les condamnait à encombrer ladite entrée de manière fort peu esthétique. Puisque il suffit d'un rien pour transformer 'une botte rangée debout bien droite dans un coin en une botte allongée en vrac au milieu de la pièce...
Ce système marche du tonnerre, pour mes bottes comme celles des enfants, et, me rengorgeant, je profite donc de ce billet pour vous donner moi aussi des idées.

J'attends les vôtres / vos avis éclairés !

jeudi 19 janvier 2017

Adieu (ma) femme de ménage ?

Séisme dans la vie d'une Gwen 
ma super femme de ménage vient de me quitter 
(c'était un vendredi 13, je l'ai réalisé après coup. ÉVIDEMMENT!)


J'en suis très triste, car non seulement elle était hyper fiable et hyper efficace, pleine d'initiative et tout et tout, mais en plus elle adorait les enfants qui le lui rendaient bien. 
En conséquence de quoi je n'avais aucun scrupule à les lui laisser si j'avais une course à faire pendant qu'elle était là, et nous avons eu de superbes conversations sur l'éducation des enfants. 
(ça a commencé le jour où , au bout de quelques mois à bosser chez moi, elle m'a sorti tout à trac "Madame Bout, au début je ne comprenais pas du tout ce que vous faisiez avec vos enfants, mais maintenant, je commence à me dire que c'est comme ça que j'aurais du faire". Bon, le Bébou n'avait même pas 2 ans et était encore un délicieux gros bébé, mais quand même, ce n'est pas désagréable à entendre. Et puis nous n'en sommes pas restées là de nos discussions.)

Bref, je ne perds pas seulement une aide précieuse, mais une personne que j'avais plaisir à retrouver toutes les semaines.

Il n'empêche que depuis nos premiers vrais salaires, je n'ai jamais été plus de deux semaines sans femme de ménage (comprendre : bien entendu il y a eu des moments, vacances etc, durant lesquels la femme de ménage ne venait pas. Mais j'ai toujours "eu" quelqu'un, à chaque déménagement c'était un des premiers points dont je me souciais, et quand ma fée du logis normande s'est retrouvée incapable de continuer à travailler, gérer sa succession a été la priorité numéro 1, que dis-je, ma préoccupation de tous les instants)

Ma première réaction à cette défection a donc été de réfléchir à la manière de la remplacer au plus vite, et bien évidemment au mieux.

Et puis
  • ces temps-ci, Flylady fonctionne bigrement bien. Couplées avec mon Bullet Journal lui aussi requinqué, mes routines augmentent peu à peu l'agrément de notre appartement, et ma sérénité. Je me surprends à faire le constat que... au fond, ces routines en sont rendues à un point où elles seraient susceptibles d'accueillir quelques tâches de ménage orphelines. (surtout combinées avec le matos de ménage dont je vous rebats les oreilles depuis des lustres et au sujet duquel je m'engage, du coup, à vous faire le billet correspondant d'ici la fin du mois. Moui moui. Mais janvier semble être chez moi le mois des promesses enfin tenues !)
  • durant les vacances de Noël, j'ai lu Jane Nelsen, et je vous ai exposé ici l'accent qu'elle met sur un besoin fondamental de l'enfant : le besoin d'appartenance, et notamment de contribuer au groupe. Permettre à l'enfant de se sentir utile, de jouer un rôle dans le quotidien de la famille, devient ainsi un objectif en soi, qui mérite un investissement propre. (sans jeux de mots, huhuhu)
  • les efforts d'autonomisation du Bébou portent du fruit, et celui-ci voue par ailleurs un amour sans bornes à l'aspirateur
  • et pour couronner le tout, le tout récent billet des petits homeschoolers sur la manière dont ils concilient tâches ménagères & IEF est vraiment tombé à pic

Et me v'là à me poser cette question : 
et si... je faisais sans femme de ménage ?

SANS femme de ménage ? 
La Gwen ?? 
Dont l'intérieur n'a longtemps été vivable que parce que quelqu'un venait y passer le karcher à intervalles réguliers ??? 
Chez qui on pouvait deviner quel jour de la semaine on était en observant l'état de craditude / désordre ????

C'est un truc de fous ! Marcher sur la Lune, à côté, c'était de la gnognotte.
Un vent d'indépendance souffle sur Strasbourg ...

Il s'agirait donc de faire mon ménage moi-même, petit bout par petit bout (oh non, encore ! Mais à quoi pensais-je quand j'ai créé ce blog), au fil des jours, en associant le Bébou au maximum.

Je suis encore partagée.
Bien entendu, au niveau financier, cela ne nous fera pas de mal. Mais ce n'est pas du tout absolument nécessaire, et Monsieur Bout me dit bien que ce que je déciderai sera bien. Royalement, il a ajouté que je pourrais "investir la moitié des sommes économisées dans du matos Montessori", si je voulais.
Mais je ne voudrais pas que cela se traduise par une tension sur nos journées (caser le ménage !), ma priorité est déjà de caser d'autres choses, IEF, sorties, reste des routines Flylady, administratif,...

Au fond, si je décortique mes heures de ménage, elles apportaient du soutien sur 3 domaines
  • 1. un environnement agréable au quotidien
  • 2. un solide décrassage dans les coins
  • 3. totale sous-traitance du repassage (chemises de Monsieur, et quelques petites choses pour moi de temps à autre. Je considère que le repassage n'est nécessaire que pour un minimum de vêtements)

Avec Flylady, ,je pense pouvoir gérer le 1 et le 3
  • le 1, c'est un peu le principe de la "bénédiction hebdomadaire" de Flylady, qui expédie cela à coup de 10 minutes par jour. 
    • En adaptant un peu le concept, je pense envisageable d'assurer un niveau de propreté correct au quotidien avec F. . Un jour ceci, un jour celà, hop, par petites touches... 
    • En effet, même si aujourd'hui, je ne réussis pas toujours à caser 15 minutes de Désencombrement chaque jour, cela n'implique pas que je n'arriverai pas mieux à caser une durée analogue de ménage : la différence étant que je préfère désencombrer sans les enfants, alors qu'il s'agit de les associer au ménage.
  • le 3, haha, figurez-vous que du coup dimanche j'ai ressorti mon fer à repasser, auquel je n'avais pas touché moi-même depuis... mystère. 
    • 1h15 pour 5 chemises et demie, hohoho. Et les nappes, mais ça prend un siècle ces trucs !!!
    • Monsieur Bout s'est extasié "oh mais tu fais ça mieux qu'elle!"... avant de souligner avec justesse : "tu sais, en hiver, avec les pulls, ne repasser que le col pourrait quasiment suffire". C'est l'avantage que dans son boulot actuel, il n'ait que très rarement à enfiler un costume. Du coup les 2 suivantes j'y suis allée un peu moins dans les détails, et je pense avoir une certaine marge de progression ;-) Quoi qu'il en soit, je pense être en mesure de caser une heure de repassage hebdo, le soir, en discutant avec Monsieur ou en simultané avec une papoté téléphonique...

  • Le 2 m'interroge davantage. 
La bénédiction hebdo de Flylady, et ce que je serais capable d'en faire,  n'annihilent pas le besoin d'un nettoyage "à fond" de temps à autre : on fait vite et mal, pour que les choses soient toujours parfaitement vivables, mais sans aller fouiller dans les coins.
Chez Flylady, ce "à fond" est pris en charge dans le cadre du travail de zone : chaque semaine du mois une zone (n°1 à 5) est à l'honneur et se fait récurer à fond, par le biais de missions étalées sur les cinq jours de la semaine. C'est ce point-là que je doute d'être prête à intégrer : pour le moment du moins, ce pourrait bien être trop d'un coup, rappelons-le, la logique des Babysteps demeure !

Alors je triture d'autres options, par exemple celle de prendre quelqu'un, mais qui  au lieu des 3h hebdomadaires que nous nous offrions jusqu'à présent, ne viendrait que 2h tous les 15 jours, et dont le job serait de "faire à fond" quelques pièces, tandis que, dans l'intervalle, le Bébou et moi serions responsables de l'aspect général de notre lieu de vie.


Quoi qu'il en soit, je vais tout simplement commencer par ne rien faire. 

Enfin, ne rien faire côté "chasse à la perle" (comment ça, on dit pêcheurs de perle ? rhoooo). Je vais nous laisser gérer seuls quelques semaines, à l'issue desquels nous ferons un bilan qui nous permettra d'évaluer plus justement notre besoin.

Car côté ménage, nous ne sommes pas restés les bras croisés.
  • J'ai rajouté une case "MÉNACHE" (oui, ménage avec un accent portugais... c'est un clin d’œil très fin à un sketch tout aussi fin entendu il y a fort longtemps; tant qu'à faire, autant rigoler, hein ?) dans le suivi de mes routines Flylady, sur lequel je coche religieusement mes routines au fur et à mesure que j'en accomplis les différentes étapes
  • Vendredi, j'ai passé ce qui me sert de serpillière (suspeeeeens !) dans la cuisine, la majorité de l'entrée, les WC, une des SDB, et un bout de notre chambre - et j'ai coché ma case
  • Lundi, le Bébou et moi avons passé l'aspirateur dans le salon (ôter les épines du sapin après l'avoir jeté, notamment), l'entrée et la salle de classe - et j'ai coché ma case
  • Mardi, j'ai frotté un peu notre bac de douche, et le Bébou et moi avons fait la poussière sur les étagères du salon et de notre chambre - et j'ai coché ma case
  • Mercredi, j'ai refrotté un peu le bac de douche, mais aussi le carrelage mural ainsi que la porte de la salle d'eau; puis le Bébou a repéré qu'un bouquet avait laissé des feuilles dans un coin du salon, il est allé chercher l'aspirateur, les a aspirées, et j'en ai profité pour lui faire passer un coup dans l'entrée, à l'issue de quoi il a rangé l'aspirateur, comme à chaque fois du reste. Et j'avoue que ce dernier point pèse dans ma capacité à envisager de gérer tout cela avec lui : je ne déteste pas passer l'aspirateur... mais le sortir et le rentrer du placard, ah ça ! Iiiiiiih que c'est énervant. F. s'en acquitte avec un soin et une patience sans faille, et beaucoup mieux que sa mère au fond. - et j'ai coché ma case.

Quelques minutes simplement à chaque fois !
Je ne sais d'ailleurs pas si il vaudra mieux privilégier une version revisitée de plan de ménage hebdomadaire à la Flylady (un équivalent ménagier à mon vénéré planning de lessives hebdo), ou si nous allons continuer à frapper en fonction de l'inspiration du moment.
A voir ce que cela donne dans quelques temps, je vous en reparlerai.

Mais très honnêtement, je suis encore baba de ce développement, ô combien inattendu. 
Quel que sera mon choix final, le fait même que j'aie pu envisager l'espace d'un instant de vivre sans femme de ménage constitue encore un sacré signe de l'efficacité que peut avoir un système tel que Flylady...


A suiiiiivre !

lundi 16 janvier 2017

6 nouveaux outils pour la Gwen - Discipline positive, lecture royale (Billet 2/3)

Suite du billet initial sur la Discipline positive de Jane Nelsen : certains points m'ont marquée, et je repars également avec de quoi venir encore enrichir ma boîte à outils quotidienne.


Un outil bien efficace : le temps de pause.

Au moment de mon premier article sur la colère, nous avions discuté du fait que j'avais besoin d'isoler F. parfois. Que très souvent, face à la colère que sa propre colère provoquait en moi, je vivais le précepte "restez avec l'enfant", fréquemment lu dans le monde de l'éducation positive, comme totalement inapplicable.

Puis, les choses ont commencé à changer.
Un article de blog orienté "éducation respectueuse" (encore un courant d'éducation ! Punaise être parent aujourd'hui c'est la jungle... mais même si ça peut nous perdre, quelle chance d'avoir autant de voies à disposition, pour façonner la nôtre) m'avait permis de commencer à évoluer sur ce point. Je m'en étais inspirée pour commencer à me construire une ligne de conduite claire. Cela m'a aidée à vivre ces situations avec plus de distance, et permis ainsi de limiter l'effet "contagion émotionnelle" qui rendait l'isolement de F. jusque là nécessaire, pour ne pas dire vital, dans un but similaire à une mise en quarantaine.

Nos ateliers F&M, rappelant le rôle du contact physique pour permettre au cortex de l'enfant de reprendre contact avec son cerveau reptilien et donc de réussir à gérer ses émotions, m'ont ensuite permis de poursuivre mon évolution sur ce sujet. 
  • Je n'avais pas été en mesure de le faire tant que je voyais cela en mode culpabilisant (impression que m'avaient laissée mes premières lectures sur le sujet, chez Fillliozat), en mode "il ne  FAUT PAS laisser son enfant seul quand il fait une colère, il ne sait pas gérer et reçoit juste le message qu'il n'a pas le droit de se mettre en colère. C'est MAL." (eh oui mais moi alors, je fais comment ???). 
  • Mais le considérer sous l'angle "il est utile de l'accompagner car cela permet à son cerveau de se reconnecter etc" m'a permis de le faire bien plus souvent, et bien plus sereinement. Orientée efficacité, la Gwen.

Le temps de pause à la Jane Nelsen s'inscrit dans cette logique.
Face aux problèmes et situations de conflits, la priorité, chez elle, est de rechercher une solution ensemble, donc de rentrer dans une logique de coopération profonde : les deux cherchent à résoudre le problème, ce n'est pas l'adulte qui impose sa solution ou sa conséquence à l'enfant (je reviens de manière plus détaillée sur ce point dans quelques paragraphes, promis). 
La condition sine qua non est alors de créer, d'abord, un climat favorable à cette coopération, et cela demande un travail préalable, permis par le temps de pause.

Dans le cadre d'un temps de pause à la Jane Nelsen, il ne s'agit pas d' "envoyer l'enfant se calmer / réfléchir à ce qu'il vient de faire", mais de "lui permettre de se sentir mieux pour pouvoir accéder à sa capacité de raisonnement."

Le mot juste peut se révéler efficace, mais jamais aucun mot ne fut aussi efficace qu'une pause bien placée
Il ne s'agit pas d'une punition, mais d'un temps de reconnexion (on retrouve là ce que mentionnait la presse sur l'éducation dispensée au Prince George : en cas de colère, on lui lit, semble-t-il, quelques pages d'un de ses livres préféré).

De ce fait, elle invite à discuter de ce temps de pause en amont de toute utilisation, "à froid" :
  • évoquer la nécessité qu'on a de faire le nécessaire pour se sentir mieux quand ça ne va pas, et l'utilité d'avoir un endroit dédié pour s'y retirer et faire ce nécessaire,
  • réfléchir ensemble à ce dont pourrait être constitués ces moments:
    • lire quelques pages, 
    • écouter de la musique, 
    • prendre une douche, 
    • dessiner, ...
  • impliquer l'enfant dans la création de l'espace dédié

Cela permet ensuite, à chaud, de présenter et vivre l'option "prendre un temps de pause" non pas comme une punition, mais comme une solution, ou un préalable à la solution :
Quand tu te sentiras mieux, nous pourrons réfléchir à des solutions / de quoi as tu besoin pour te sentir mieux ?
Es-tu capable d'en discuter tout de suite ou as-tu besoin d'un temps de pause d'abord ?

A noter, Jane Nelsen précise qu'avant 4 ans, il est préférable que le temps de pause ait lieu avec le parent, mais suggère de donner le choix à l'enfant : 
préfères-tu y aller seul ou que je t'y accompagne ?

Cette manière de procéder me semble lumineuse, et c'est quelque chose que je souhaite vraiment mettre en place. Tout petit début, j'ai commencé cette semaine en fabriquant avec F. une bouteille de retour au calme.

Un autre aspect ô combien intéressant pour moi est l'application de ce temps de pause à l'adulte 
Jane Nelsen suggère d'en faire usage (de manière claire, en communiquant sur ce qu'on fait : "je ne suis plus capable de parler normalement avec toi, j'ai besoin d'un temps de pause pour aller mieux"), avec une double utilité : recouvrer notre calme, et faire la démonstration de cet outil à l'enfant.
Avec 3 options
  • la première est d'utiliser l'espace de retour au calme précédemment évoqué et construit; cela permet par ailleurs de renforcer l'effet enseignement "comment on gère quand on est en colère"
mais quand l'enfant, notamment au début (outil pas rodé) / quand il est jeune, ne laisse pas cette latitude, elle évoque 2 options supplémentaires
  • quitter physiquement la zone de guerre; elle suggère d'utiliser la salle de bains, pièce à coup sûr équipée d'un verrou
  • quand pour diverses raisons, l'option 2 n'est pas envisageable : quitter émotionnellement le conflit : s'emparer d'un livre
J'ai testé l'option 3 et j'en suis emballée : très efficace pour me permettre de recouvrer mon sang-froid, et effet calmant sur F., en prime !


Faire de la résolution de problème son pain quotidien

L'outil "temps de pause" sert à sortir des conflits, mais pas à les occulter / enterrer: en discipline positive, il est peu ou prou inséparable d'un deuxième outil, la résolution de problèmes.

Ce duo temps de pause / résolution de problèmes m'a vraiment impressionnée, et ce d'autant plus qu'il est très éloigné de mon mode de fonctionnement : en cas de problème, j'avais tendance à vouloir surfer absolument sur la vague : je ne m'imaginais chercher une solution qu'à chaud, ce qui du coup, par ricochet, impliquait que si je n'avais pas abordé le problème à chaud, je n'y revenais plus vraiment à froid.

Jane Nelsen, tout au contraire, souligne l'importance de
  • choisir le bon moment
    • oui, il faut aller mettre le doigt sur le problème, poser la question des solutions possibles... ce que je rechigne à faire : 
      • flemme -rho mais pourquoi s'embêter; 
      • peur de réchauffer les plats / relancer le drame 
      • peur de l'échec; 
    • mais seulement après qu'un temps de pause ait établi la base nécessaire à un dialogue constructif. 
    • A chaud il vaut mieux baliser le terrain "il faudra que nous en reparlions ensemble quand nous nous sentirons mieux" et se taire.
  • en faire un sport quotidien : alors que l'exercice résolution de problèmes de F&M s'apparente davantage à de l'artillerie lourde pour les grandes occasions, en discipline positive il s'agit d'en user à la moindre occasion.

En effet, la résolution de problèmes à la Jane Nelsen sert en fait un double objectif
  • certes, il s'agit de chercher une solution au problème
  • mais surtout, bien plus important, il s'agit de muscler la capacité de résolution de problèmes de l'enfant (et de l'adulte, hein, quand j'y pense...), sa capacité à se voir comme capable de contribuer à la solution, son sentiment de pouvoir peser sur sa vie et œuvrer efficacement à l’établissement d'un climat constructif dans lequel les besoins de chacun sont respectés.

Un truc de fous, non, quand on y pense ?!

Dans ma tête cela a représenté l'équivalent d'une petite révolution copernicienne.

Notamment quand elle évoque, ailleurs dans le bouquin, le fait que la gestion des tâches ménagères a été un souci récurrent dans sa famille, et a fait l'objet de moult séances de résolution de problèmes (par le biais des Temps d’Échange en Famille - un autre outil que je vous détaille encore plus bas - rha ce suspense !), et que globalement, elle avait pu constater qu'un "cycle" durait 3 semaines, à l'issue desquelles il fallait trouver de nouvelles solutions.
  • Lire que c'est parfaitement normal, et même, que le peu de durabilité des solutions trouvées ne remet pas en cause la validité de la démarche, mais que cette faible durabilité est structurelle, fait partie de la vie
  • Prendre conscience qu'au fond, peu importe que l'organisation soit changée régulièrement, l'objectif ultime est atteint : les enfants s'emparent du problème, s'en sentent responsables, expérimentent, discutent, cherchent des solutions; et les tâches ménagères sont gérées en famille, sous mille formats différents, certes, mais gérées en famille...
  • Réaliser qu'en fait, ce que j'aurais appelé un échec n'en est pas un...
En conséquence de quoi, voyez-vous, en lisant Jane Nelsen je me suis sentie bien bête. 

Peut-être avez-vous une vague idée du pourquoi ? 
(question-piège ! Lisez-vous ce blog suffisamment scrupuleusement ? J'en vois qui dorment au fond !)
Souvenez-vous de notre propre première tentative de résolution de problème. La solution trouvée avait marché, hum... 3 semaines environ ? Comme c'est curieux !
Et au premier gros raté, vlan, j'ai jeté le bébé avec l'eau du bain. (bon, entretemps, le problème s'est plus ou moins évaporé, il faudra peut-être que je vienne vous raconter cela, #messaged'espoir, tout ça ;-) )
Mais quelle occasion perduuuuuue !!!

Ceci dit, réaliser cela m'a bien reboostée, et du coup j'ai déjà pu me relancer dans l'aventure, en me penchant sur le fait qu'en ce moment, impossible de faire dormir les enfants ensemble 
Tiens, c'est curieux, depuis le début c'est par phases... ça aussi...
allez, hop, mettons nous ça dans le crâne : 
diamonds are foreveeeeeer. 
MAIS RIEN DE CE QUI CONCERNE NOS GOSSES ET LEURS COMPORTEMENTS NE L'EST, bon sang !

F. adore que sa sœur dorme avec lui, et le réclame régulièrement. Ainsi, lorsque récemment il l'a re-réclamé, j'ai répondu
"oh oui, tu as très envie de dormir avec E., mais cela pose des problèmes. Dès que nous pourrons nous discuterons ensemble pour trouver des solutions pour que vous puissiez dormir ensemble"
Réaction très intéressée de F. qui commençait déjà à énumérer des idées, mais nous étions en plein repas ou un contexte pas favorable du tout à mes yeux donc je me suis contentée de réitérer ma promesse d'une discussion.
Quelques jours se sont écoulés avant que je ne trouve le moment pour ladite discussion (eh oui, quand même, certes j'avais hâte, mais en même temps, malgré mon souhait de faire de cette résolution de problèmes un truc banal et normal, c'était encore un peu sacré dans ma tête....)
EDlle a eu lieu, nous avons pris le temps de discuter, je me suis attachée à bien aborder les différents aspects de la question, et poum, le soir venu, nous avons couchés le Bébou et la Bébounette ensemble.

Que les choses soient claires : il nous a fallu les séparer quelques moments de java plus tard.
Mais mon état d'esprit, ce faisant, était tout à fait différent
J'ai pu me contenter de dire (et de penser, avec philosophie, sans énervement ni animosité ni "paf, puisque c'est comme ça") "ah, zut, la solution n'a pas marché, alors là je vais coucher E. ailleurs car elle a besoin de dormir, et nous rediscuterons pour trouver une autre solution qui marchera mieux"
F. n'a pas aimé et piqué une colère... mais beaucoup plus brève que lors d'autres tentatives ratées de les faire s'endormir ensemble.
J'ai pu, moi l'accompagner tranquillement en disant que je comprenais sa déception, et que nous retravaillerions sur le sujet, et en quelques minutes c'était réglé.

Et je suis d'attaque pour reprendre les négociations (on a eu du monde, des trucs, des machins, donc cela fait quelques jours que le sujet est en stand-by, mais tant mieux, cela m'a permis de trouver, moi, une idée à proposer).
D'attaque, motivée, machin, parce que peu importe le résultat final desdites négo, peu importent leur réussite et la durée de celle-ci, l'important, c'est que nous bossions la méthode: lui et moi, unis pour trouver une solution, nous attachant à exprimer nos besoins et à entendre ceux formulés par l'autre.


Aiguiser l'autonomie d'action et de réflexion de l'enfant par les questions de curiosité

Ces fameuses questions de curiosité peuvent servir dans différents contextes / différents objectifs
  • aider l'enfant à explorer les conséquence de ses choix : 
    • "que penses-tu qu'il se passera alors ?" "qu'éprouvera untel ?" ... 
    • Je me suis du reste aperçue que j'avais eu tendance à utiliser cet outil sans le savoir quand F. annonce haut et fort qu'il va faire un truc très embêtant "je vais casser la lampe" : quand j'ai la présence d'esprit de me retenir de réagir au quart de tour avec un "eh non, tu sais bien que" ou autre "ça va pas la tête" et que je réponds d'un simple "qu'en penses-tu ?"... le cerveau de F. se met en marche et il se détourne la plupart du temps tout seul, en quelques instants, de son infâme projet.
  • le remettre en situation d'acteur et non juste d'exécutant : remplacer "va te coucher ?" par "à quelle heure avons-nous dit que tu allais te coucher ?".
  • contribuer à l'apprentissage : flemmarde jusqu'au bout, j'ai repris tels quels, et avec succès, les exemples suivants, mentionnés dans le bouquin : 
    • "est-ce que tu vois quelque chose à faire de plus pour que la cuisine soit propre ?" ou 
    • "que se passe-t-il si on tire là ?" quand on fait le lit (oh ben tiens, c'est marrant, le pli disparaît !)
  • encourager l'auto-évaluation : face à un travail, demander à l'enfant quel est le point qu'il estime le plus réussi : par exemple, si il devait écrire des "g", quel est son "g" préféré ?


Investir dans du "temps dédié", carburant à haute efficacité

Sans surprise, Jane Nelsen conseille, pour nourrir les besoins de l'enfant, de passer du temps seul à seul avec lui. OK, là-dessus, elle n'a pas inventé l'eau tiède.

Mais elle fouille un peu plus le truc en faisant de ce qu'elle appelle le "temps dédié"
  • un moment planifié, connu à l'avance, ritualisé
  • un moment co-construit : quelles différentes choses pourrions-nous faire durant ce moment ? (avec liste, même)
  • une référence utile à rappeler dans la journée : si l'enfant se montre en demande d'attention à un moment très inopportun, capitaliser sur le concept d'un petit clin d’œil "j'ai hâte qu'il soit 18h"

Là encore, il se trouve justement que depuis octobre nous avons mis en place un truc similaire suite à un chouette conseil d'une copine : le coucher de grand (pour aider F. à apprécier son positionnement vis-à-vis de son encombrante petit sœur) : la Bébounette est couchée puis F. a droit à un moment de jeu (calme) avec l'un des deux parents, avant l'histoire du coucher. Cela lui a fait beaucoup de bien !

Jane Nelsen invite à réserver un moment distinct du coucher pour le temps dédié (tout en soulignant qu'il est bon que le rituel du coucher inclue également un petit moment de ce genre), c'est un point sur lequel je prévois de me pencher.


Débriefing émotionnel au moment du coucher

Là encore, un conseil que j'avais déjà trouvé ailleurs, mais dont la présentation m'a particulièrement plu : instaurer un court partage, au moment du coucher, autour de deux points
  • frustration / tristesse du jour (d'abord)
  • meilleur moment de la journée (ensuite : alors que je faisais l'inverse les fois où je m'étais essayée à l'exercice auparavant)
Elle conseille que l'enfant commence puis le parent
Depuis le temps, que je tournais autour de ce concept, la précision du mode d'emploi fourni par Jane Nelsen m'a boostée, et je m'y suis enfin mise ces derniers jours.
Sans succès, F. ne rentrait pas dans le jeu.
Mais comme grâce à Jane Nelsen j'ai davantage conscience du temps nécessaire à l'apprentissage, je ne me suis pas décontenancée pour autant, et j'ai persévéré.
Et puis j'ai croisé cela avec un conseil glané je ne sais plus où (mais dans un contexte proche F&M), conseillant, si l'enfant ne raconte pas sa journée, de ne lui poser aucune question, mais de raconter la sienne : j'ai arrêté de lui poser la question, le soir, du moment le plus triste, le meilleur, et j'ai directement raconté les miens. 2ème ou 3ème soir de ce traitement: F. a enchaîné sur les siens...


Instaurer des temps d'échange en famille

Ces temps d'échange en famille doivent être réguliers (Jane Nelsen conseille d'en faire un rituel hebdomadaire), et se déroulent en 3 parties
  • se complimenter / remercier les uns les autres, chacun devant trouver un truc à dire chaque membre de la famille... ça aussi, c'est un apprentissage à faire !
  • discuter des problèmes 
    • cela permet donc de le faire à froid, de différer tout en ayant l'assurance que ce sera traité : dans le cas d'un conflit, on a donc la ressource de proposer "veux-tu noter ça dans l'ordre du jour de notre prochain TEF?"
    • trouver des solutions; par consensus et négociation, non par vote !
    • petit plus franchement pas anodin : il s'agit également d'un moment privilégié pour assurer le suivi des décisions prises, il permet ajustements, rappels, etc.
  • planifier des chouettes moments en famille : Jane Nelsen invite à trouver ensemble une activité, ainsi que le créneau correspondant, pour passer un bon moment en famille la semaine qui vient. J'ai trouvé cela doublement superbe, à la fois parce que ça permet d'ancrer le temps agréable dans la quotidien, et parce que je me dis que niveau marketing, y a pas mieux pour rendre le TEF attirant ;-)

Jane Nelsen précise qu'à ses yeux, à partir de 4 ans un enfant est en mesure de participer pleinement à ces TEF, et que des enfants un peu plus jeunes peuvent déjà être associés à l'une ou l'autre partie.
Du coup, me voici un peu frustrée, car j'aimerais bien introduire cela chez nous. F. n'est plus très loin des 4 ans ... mais l'autre réflexion que je me fais est que j'ai plus de mal à m'imaginer cet outil dans un triangle 1 enfant 2 parents, ce qui impliquerait d'attendre au moins 2 ans qu' E. puisse s'y mettre. Mais j'ai hâte, JAMAIS  je ne pourrai attendre aussi longtemps, donc je vais méditer tout cela...


Bref, comme vous me le voyez, il y a du pain sur la planche pour intégrer tout ceci dans la boîte à outils de la Gwen. Je vais devenir super musclée à force d'en trimballer une aussi pleine !