Hop, je prends le temps de faire un petit point sur la manière dont se portent les langues chez nous en ce moment.
Pour rappel,
- nous partons d’une base essentiellement francophone
- avec introduction progressive de l’allemand (langue de la mère de Monsieur Bout, et langue que je parle couramment) à partir du moment où l’enfant commence à parler pas mal le français.
- A quoi se rajoute l’anglais pour F., maintenant qu’il est scolarisé en école Montessori trilingue (mais sans que nous fassions quoi que ce soit en plus à la maison)
Les moyens employés étant ceux détaillés dans ce billet.
Donc, quelles sont nos ressources actuelles ?
- 1ère ressource incontestable : notre célèbre G1
Notre mamie-au-pair de l’an dernier est de retour chez nous depuis plusieurs mois. Elle gère les enfants
- les jours où je bosse = à peu près deux jours par semaine,
- ainsi que 1 à 2 soirs par semaine
- déplacements pro de l’un ou l’autre des parents
- activités annexes de l’un ou l’autre également :
- yoga + un autre truc, un soir par semaine, dont je vous parlerai d’ici quelques mois pour Monsieur Bout,
- animation d'ateliers Faber et Mazlish pour la Gwen,
- et, accessoirement, si si, des sorties des deux ensemble !!! (parfois. Pas assez souvent)
Dans les faits cela se traduit par le fait que la Bébounette est gardée deux jours pleins en allemand par semaine, et que F. a droit à 1 ou 2 sorties d’école + babysitting du soir.
Moralité :
- Progrès chez F., mais encore assez discrets, puisque la plupart du temps il évite de parler allemand. En revanche, on voit bien qu’il le comprend, et qu’en fait il maîtrise pas mal de vocabulaire. Et quand il le parle, des phrases sortent.
- Progrès ENORMES chez E., qui soutient de plus en plus de dialogues en allemand, fait des phrases, fait dialoguer ses Playmobils en allemand (au besoin en germanisant les mots : « oh, da ist die plaaageeeeuh ») et oublie souvent qu’elle veut imiter son frère en disant « Nein, kein Deutsch »
- 2ème ressource : nous.
La présence de G1 aidant, nous parlons beaucoup plus spontanément allemand, et l’habitude de gérer certains moments en allemand se maintient voire s’étend.
Voire, je peux facilement, sans que cela me semble bizarre ni n’étonne les enfants, choisir de m’adresser avec eux en allemand, d’un coup, pour un point de la vie quotidienne : « E., wo sind deine Schuhe ? » (où sont tes chaussures ?) ou « F., ich hole noch meine Handtasche » (je vais chercher mon sac à main) seront émis, accueillis sans sourciller …et compris.
- 3ème ressource : les bouquins en allemand.
Ah là là, qu’est-ce qu’ils sont chouettes ceux-là. Le gros avantage est qu’en plus, plus les points 1 et 2 se développent, plus nous pouvons intensifier notre usage de bouquins allemands.
Et aussi, complexifier ceux-ci.
Là, où, pour nos débuts, nous restions sur des albums très simples et répétitifs, de niveau bébé / bambin, comme ceux du « Kleiner Weisser Fisch » par exemple, nous pouvons à présent tranquillement nous aventurer plus loin. Les bouquins achetés l’été dernier sont tout à fait maîtrisés, et à présent, je monte encore d’un cran.
Ainsi, en usage intensif chez nous en ce moment, nous avons
- Des bouquins Usborne:
- la version allemande de la série des P’tits curieux Usborne dont nous avions déjà 2 titres en français. J'ai l'impression que cette collection est moins riche en allemand qu'en français (= plus de titres différents en VF) mais il y a quand même largement moyen de se faire plaisir !
- Hyyyyper bien faits, leur fonctionnement en petites phrases avec volets à ouvrir et dessins parlant est vraiment très adapté à un détournement à visée linguistique. Au besoin, on ne lit qu’une double page, rien que ça a bien fait travailler (et intéressé) le public-cible 😉 Comme le plus difficile à intéresser est F., les bouquins choisis visent à l’appâter en priorité, nous avons donc investi dans
- Celui sur le chantier
- Celui sur les voitures
- Celui sur l’aéroport
- Des bouquins équivalents des imageries Fleurus (offerts par les grands-parents allemands de Monsieur Bout, et fort bien choisis !), chez Ullmann Medien
- Un livre sur les animaux : Kinderwissen Tiere = tout simplement la version française de l’imagerie des animaux
- Un livre plus en mode « préscolaire » : Kinderwissen Spielen und Lernen : trèèèès adapté à l’apprentissage des langues puisqu’on a par exemple 1 page à 1 double page consacrée à chaque couleur, et qu’on va repérer les objets de cette couleur, par exemple : ce livre-là serait donc même déjà adapté à des enfants ayant un niveau inférieur à celui qu’ont atteint les Bébous (ce qui n’est pas le cas du livre sur les animaux, qui contient quasi uniquement des phrases construites, voire complexes)
Ces bouquins sont en usage quotidien chez nous.
A noter que nous possédons également deux bouquins de cette collection-là, que je recommande également. Même si nous les utilisions depuis longtemps, nous mesurons aussi que le niveau des enfants a changé à la manière dont ils les redécouvrent en ce moment.
Ils en ont maintenant une sacrée collection, entre les cadeaux apportés par nos différentes mamies au pair, et ceux offerts par ma belle-mère. Ils les écoutent volontiers, pendant de longs moments, y compris F. d'ailleurs !
Un gros succès en ce moment : Wir tanzen, spielen, singen. Des mélodies entraînantes, du texte varié et plutôt bien articulé, mêlé de petits morceaux narrés.
- 5. des jeux de société en allemand
Déjà, nous jouions à certains jeux "en allemand" :
- ou le tout à fait sympathique Marché du même éditeur, dont je vous parlais l'an dernier,
s'y prêtent très bien, de par la répétitivité des mots / petites phrases employés dans le déroulé normal du jeu.
Mais nous avons aussi rajouté plusieurs petits jeux, récemment. Deux dont je viendrai vous parler dans un prochain billet, et un, tout simple : Quatsch Kofferpacken.
Une version ludique, pour enfant et adulte, du célèbre jeu de mémoire où on doit dire "dans ma valise je mets tel objet", et le suivant devra redire notre objet et en rajoute un, et le suivant encore, etc... et on remplit la valise jusqu'à plus soif.
Un excellent jeu à faire en allemand : non seulement on bosse la mémoire, mais bien entendu on bosse le vocabulaire des objets , et on bosse la structure de la phrase.
A noter, ce jeu pourrait se jouer sans support (une carte par objet) mais la présence de la carte
- stimule l'enfant,
- l'aide à mémoriser
- ET lui évite l'effort supplémentaire de chercher quel objet rajouter (voire le drame, quand on joue à plusieurs enfants, du "C'était moaaaah qui voulais prendre ça, il m'a pris mon idééééééée" [soupir] )
- ET permet d'ancrer le vocabulaire concerné puisque d'une partie sur l'autre les mots se retrouvent. Nous avons commencé à jouer avec une quantité réduite de cartes, contenant majoritairement des objets connus des enfants, puis peu à peu nous rajoutons des mots nouveaux.
Il n'est pas interdit de réfléchir à créer son propre jeu de cartes et/ou réutiliser des cartes de nomenclature, bien entendu…
Par ailleurs, trouvaille intéressante : le jeu contient un 2ème set de cartes avec des actions marrantes à entremêler. L'occasion de rajouter du mime … et des verbes au vocabulaire. Nous n'avons pas encore profité de cette possibilité mais elle promet !
- 6. la télé
On en est toujours au même stade qu’à l’époque où je vous disais comment, siouxement, je ne leur faisais regarder « la télé » (= petits films Youtube sur l’ordinateur) qu’en allemand.
Si ce n’est qu’en fait, c’est quand même très rare, car notre vie nous laisse assez peu le temps… des mois entiers se passent sans télé, puis hop, j’ai un truc urgent à gérer et je les cale 45 minutes devant Youtube. Bref, effet global sur la langue assez limité, mais au pro-rata du temps d'utilisation, efficacité assez bonne.
- 7. l’immersion
A chaque fois que nous y allons (hélas très peu fréquemment), je remarque à quel point cela booste les enfants : logique, hein, voir que ça sert c’est motivant ! Nous passerons sans doute quelques jours en Allemagne cet été, et j’espère bien que cela encouragera / ancrera les progrès faits.
- 8. La Fabrique à Histoires Lunii ?
C’est en point d’interrogation. Depuis que, suite à mon fameux billet sur les 100 manières de faire s’endormir un enfant, Elise, valeureuse commentatrice et copine, m’a prêté la sienne pendant quelques jours, je caresse le projet d’investir, mais de nouveau, en étant fourbe : en ne prenant que les histoires en allemand.
Un truc uniquement auditif, un peu interactif, faisant écouter un max de choses à mes enfants… hum, ça sent bon.
Me retiennent encore
- Le prix : d’autant que je n’oublie pas que j’avais un tout petit peu hésité, quand à la faveur du Black Friday il y avait eu moyen d’avoir l’objet à -30%. Pas tellement envie de le payer plein pot, maintenant…
- Le peu d’histoires déjà traduites en allemand. Le pack Dino, par exemple, si apprécié lors de notre test, n’a pas encore été traduit
- La peur que, si il n’y a que de l’allemand dessus, ça ne les intéresse que médiocrement. (encore que… je pense que E. ça passerait très bien… quant à F…. hum… il écoute quand même très volontiers ses CD allemands alors même que de plus en plus d’entre eux contiennent de plus en plus de texte parlé en plus de la partie musicale)
- le temps qu'il faudrait que j'investisse pour vérifier la "bienveillance" des histoires / leur relative absence d'éléments effrayants. E. a déjà tendance à avoir peur la nuit, je ne vais pas en rajouter, hein.
- La difficile question de savoir si j’en prends une, ou 2…
J’ai encore quelques semaines avant leurs anniversaires respectifs, ça tombe bien, j’ai que ça à faire, me faire des nœuds au cerveau !
Bien évidemment
- Ces ressources sont transférables sur une autre langue
- Je suis preneuse de vos coups de cœur livresques pour soutenir / enrichir le point 3 !