jeudi 11 février 2016

Choix Pro : se bouger utile

Une de mes maximes au quotidien, et notamment en ce qui concerne mes choix pro, est 

"Aide-toi, le ciel t'aidera". 

Je pars effectivement du principe qu'il est de ma responsabilité de
  • réfléchir à ce que je veux
  • tout faire, quand j'ai identifié ce que je voulais, pour améliorer mes chances de l'obtenir

Une fois ce contrat avec moi-même rempli, je me détends : ça vient / ça vient pas, la réalisation concrète relève de la Providence, et je pars du principe que si, moi, j'ai actionné tous les leviers nécessaires à la concrétisation du projet sans que celui-ci ne puisse finalement se réaliser, c'est qu'il valait mieux qu'il en fût ainsi.
Je tiens à m'épargner ainsi l'attente stérile et vide de quelque chose (je n'attends pas, j'agis; une fois que j'ai agi, je n'ai plus qu'à espérer), puis la frustration que ce quelque chose ne me soit pas tombé tout cuit dans le bec, frustration pouvant facilement ensuite me faire sombrer dans des regrets stériles à la "ah si j'avais..., alors....".

Je sais pouvoir me consoler en me disant que si je n'ai pas obtenu ce que je ciblais alors que j'avais tout fait pour, c'est qu'il devait en être ainsi, qu'On a veillé sur moi, et qu'au fond ce machin que je pensais si fort vouloir (ou pensait vouloir si fort) aurait eu des répercussions pas si top que cela.


Applications pratiques passées

I. Je vous en ai déjà parlé ici et , entre la naissance du Bébou et la conception de la Bébounette, mes réflexions m'avait permis d'identifier qu'intervenir dans l'Enseignement Supérieur pourrait être une voie intéressante pour maintenir une activité pro mais m'offrir une grande disponibilité pour les enfants. 
Une fois notre déménagement effectué, une piste possible à ce niveau s'est dessinée.

J'ai alors mis toutes les chances de mon côté en anticipant et en mettant à profit les dernières semaines avant la naissance de la Bébounette pour
  • répertorier les différents points que je serais susceptible d'évoquer dans ce genre d'interventions, 
  • enrichir ces notes en relisant d'anciens cours sur le sujet, 
  • puis commencer à structurer les éléments ainsi obtenus. 
Je voulais être prête au cas-où, afin de pouvoir saisir toute opportunité, me glisser dans la moindre faille.

Et bien m'en a pris.
Quand ladite piste s'est précisée, j'avais quelque chose à proposer, quelque chose de pertinent et déjà un peu construit.
Et quand on m'a fait une proposition concrète mais un peu de dernière minute, j'ai pu saisir la balle au bond: une grosse partie du travail de fond ayant déjà été réalisée, je ne me suis pas retrouvée en train de bafouiller un piteux "ah ça aurait été génial mais en fait .... là ça tombe maaaaal, je ne vais pas être capable de....".
Et j'ai ainsi pu mettre le pied dans la porte.

II. De la même manière, ayant discerné qu'après la naissance de la Bébounette je souhaiterais encore travailler, mais à 50%, j'avais commencé à chercher un mode de garde pour deux enfants, à 50%, dès avant la naissance de la miss.
J'avais vite réalisé que ça allait être difficile (c'est curieux, un contrat à 50% pour deux enfants ça ne faisait pas rêver les foules assistantes maternelles), mais la solution "crèche/garderie" étant un no-go pour moi, je ne voulais pas prendre le risque de trouver un job qui me convienne pour devoir y renoncer faute d'avoir trouvé une solution de garde correspondant vraiment à mes attentes et me permettant de travailler sereinement.
J'avais donc le choix entre ne pas me bouger, mais du coup me mettre moi-même dans une situation défavorable à ma reprise pro, ou m'activer dans tous les sens. J'ai pris quelques jours pour réfléchir et réaliser que je voulais vraiment, au moins encore cette fois, re-bosser en entreprise....

J'ai donc persévéré :
  • ratissé la liste des assistantes maternelles fournie par le RAM en passant des dizaines de coups de fil,
  • posté une annonce sur leboncoin, 
  • contacté la crèche familiale du coin et insisté pour être mise sur liste d'attente malgré le peu d'espoir qu'on me laissait
  • relancé ladite crèche familiale toutes les deux-trois semaines
  • fait établir des devis auprès d'agences de garde à domicile (outch! je perdais quasiment plus d'argent que je n'en gagnais, mais au moins ça avait le mérite d'être clair)
  • et cherché (et trouvé) à tout le moins une solution pour garder F. pendant les fréquents RDV médicaux (grossesse patho oblige) de la fin de grossesse d'E.
Moralité, peu avant la naissance de la Bébounette, un bonheur n'arrivant jamais seul :
  • l'assistante maternelle trouvée pour 15h/semaine pour F. s'est inopinément retrouvée avec sa 2ème place dispo en septembre (merci aux parents de l'autre bébé qui ont préféré mettre leur fils en crèche). Échaudée par une mauvaise expérience avec ledit gamin, et ayant par ailleurs un style de vie assez peu dépensier, elle m'a annoncé préférer un temps partiel avec nous, c'est-à-dire un enfant qu'elle connaissait et appréciait, des parents avec qui elle fonctionnait bien, et un futur bébé dont elle pouvait espérer qu'il fonctionnerait sur le même schéma, à un temps complet plus rémunérateur mais avec de parfaits inconnus. Le pied dans la porte, je vous dis !
  • quasiment simultanément, la crèche familiale m'appelait pour me dire que finalement une de leurs assistantes maternelles était intéressée par ma proposition (en fin de carrière, la perspective d'avoir des semaines plus cool ne lui déplaisait pas).
Et voilà comment j'ai finalement même pu me payer le luxe de choisir....


Application pratique, au présent

III. Comme je vous en faisais part ici, je pourrais à présent avoir la possibilité de prolonger mon CDD, actuellement à 80%, sur une base 40 ou 50%.
J'ai proposé cela à ma hiérarchie, en ai parlé à droite à gauche, ça suit son chemin...

Or, il s'avère que :
- je manque un peu de visibilité, dans le sens que je ne suis pas ou peu "connue" des grands de ce monde / en dehors de mon lieu de travail;
- si je souhaitais augmenter mes chances que les multiples (organisation ultra-matricielle oblige...[soupir]) co-décideurs sur cette question finissent par opter pour un "oui", il serait stratégiquement pertinent de me rendre plus visible, en 
  • leur passant des coups de fil (alors que nous n'avons pas grand chose à nous dire - mais bon, parler pour ne rien dire, j'ai toujours su faire),
  • leur demandant leur avis sur des sujets (dont ils n'ont que faire - mais bon, ça flatte toujours), 
  • me portant volontaire pour participer à des groupes de travail transverses, occasions d'être vue, entendue, et même d'avoir des choses à raconter aux personnes susmentionnées
    • Avantage collatéral : moi qui me plains d'un manque de stimulation intellectuelle, ce genre de groupe de travail pourrait apporter un peu de diversité à mon quotidien
    • ma charge de travail n'est pas énorme, ce surcroît d'activité ne me surchargerait pas, en soi
Bref, investir du temps et de l'énergie en réseautage. Tout à fait à ma portée.
D'ailleurs spontanément c'est ce que l'ancienne Gwen aurait fait. Dans mon ancien job, je cumulais mes fonctions avec pas mal de sujets transverses et mes chefs faisaient volontiers appel à moi pour mettre mon grain de sel. C'était chouette, passionnant.
Oui mais.

Mais d'abord, je ne suis plus dans la même situation, mes priorités ont changé, la place de ma fonction étant différente ici l'impact de ma participation ne sera pas du tout le même que ce qu'il était dans mon job précédent, bref l'aspect stimulation intellectuelle pourrait se révéler un peu décevant...
Mais aussi, je n'ai quand même pas forcément envie de me rajouter du travail, je suis fatiguée, zut.
Mais surtout, la prolongation de mon contrat à 40 ou 50% ne présente pas que des avantages. Elle m'intéresse.... mais contrairement aux cas précédemment évoqués, il ne s'agit pas ici d'une opportunité "à saisir absolument".
  • Le rythme sera compliqué à gérer, je crains de ne pas tout savoir mener de front avec le démarrage de l'IEF, 
  • je vous le disais, le boulot n'est pas non plus passionnant, 
  • et l'intérêt financier, bien que présent, est tout de même relatif (frais de garde pour deux enfants obligent). 

Moralité = je ne suis pas sûre de ce qu'il faut me souhaiter !

Est-ce donc la peine que je me décarcasse pour quelque chose que je ne suis pas tout à fait certaine de vouloir? Courir après quelque chose dont je ne suis pas persuadée que ce soit la meilleure solution ?

Je réalise l'importance du calibrage. Calibrage des efforts.
Se donner les moyens pour atteindre ce qu'on veut, soit. Mais faire du zèle pour quelque chose qui ne nous conviendra que moyennement ?

A ma maxime
"aide-toi, le ciel t'aidera", 

j'adjoins donc
"si tu ne sais pas trop si tu veux que le ciel t'aide, assieds-toi et regarde-le faire", 

ou, en version plus littéraire
"à l'aune de notre volonté jaugeons nos efforts"

A intérêt moyen, investissement moyen : si cette prolongation se fait, c'est bien, sinon, ce sera bien aussi.
Je vais me laisser porter un peu par les évènements, moi.

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