dimanche 29 avril 2018

Le problème avec Flylady

Flylady a déménagé avec nous : 
  • elle m'a aidée à faire mes 170 cartons (plus jamais!), à coup de 15 minutes de minuteur. 
  • Elle m'a aidée à les défaire, de la même manière. 
  • Elle m'a aidée à m'approprier ma nouvelle maison, puisque l'incitation à faire le ménage de manière imparfaite et incomplète est justement très adaptée à ladite maison et sa répartition sur 3 étages : oser attaquer l'une ou l'autre tâche à un étage (l'aspirateur, par exemple), sans me sentir obligée de terminer tout l'étage voire de faire tous les étages. 
  • Elle m'a aidée à entretenir un semblant d'ordre dans la maison, puisque j'ai continué à faire mon lit
  • Elle m'a aidée à ce que cette maison reste dans un état suffisamment correct pour que ce soit acceptable pour nos colocataires successives, notamment grâce au recours au fameux Swish & Swipe, inestimable quand on partage ses WC avec d'autres personnes. 
  • Elle m'a même aidée, récemment, à affronter la montagne de papiers administratifs pas gérés, encore moins classés, depuis notre arrivée (minuteur et 15 minutes, encore. Parfois même, je ne plaçais le minuteur que sur 5 minutes, tellement c'était désagréable. Peu importe : par tranches de 5 ou de 15 minutes, le tas de papiers administratifs a succombé)

Mais tout de même, au fur et à mesure que mes journées se remplissent : sorties diverses, redémarrage des créneaux d'école-à-la-maison, création de ma micro-entreprise, animation de mes premiers ateliers Faber et Mazlish, et divers autres projets prenants : l'entretien de ma maison glisse peu à peu au bas de ma liste de priorités. Surtout si l'on prend en compte que nous sommes en ce moment dans un intermède-sans-colocataire-babysitter: la prochaine arrive dans 3 semaines et demie, d'ici là, la Gwen a beaucoup moins de temps libre. 

Et donc Flylady a pris du plomb dans l'aile.
  • Il y a du bazar un peu partout
  • Les intervalles entre les moments ménage s'allongent
  • De plus en plus souvent, ces dernières semaines, faute d'inspiration au moment des repas, et faute, bien évidemment, d'avoir planifié mes menus, j'ai décrété: "pâtes" (mais sur ce point, hihihi, je parle déjà au passé car depuis je me suis aussi lancée dans une nouvelle aventure shoppingo-culinaire dont je viendrai trèèèès bientôt vous parler histoire de vous contaminer)
  • et des objets disparaissent mystérieusement. Le dernier en date, pas des moindres : mon portefeuille. Si si. Porté disparu depuis notre retour de Strasbourg, sans que je sois en mesure de me prononcer sur le moment de sa disparition : pendant le voyage, ou depuis ? J'ai regardé dans pas mal d'endroits logiques, mais je dois m'avouer une chose : au stade où j'en suis, il n'est pas exclu qu'il se terre dans un endroit illogique. La maison n'en manque pas.

Bref, pour espérer remettre la main dessus, et avant de refaire tous mes papiers, la carte grise de la voiture, etc, me voici obligée de prendre le taureau par les cornes : ranger de fond en comble la maison. Or une chose est sûre : je ne sais pas faire ça toute seule, j'ai besoin d'aide. Flylady ou pas Flylady, je demeure une incorrigible bordélique. 
La seule différence, c'est qu'avec Flylady, mon bordélisme est sous contrôle, et ma vie n'en est pas empoisonnée.

Donc je m'y remets.
Difficilement. 

L'occasion pour moi d'approfondir encore, par l'expérience, ma compréhension du système Flylady, et des raisons de son fonctionnement ou de son non-fonctionnement
  • Ce fichu binôme diabolique : bordélisme et perfectionnisme vont de pair. Qu'il m'a été difficile de nettoyer mon évier jeudi soir ! Car à proximité de mon évier, il y a ma plaque de cuisson. Bien crade, comme seule sait l'être une plaque de cuisson au gaz. Nettoyer mon évier sans nettoyer ma plaque ? Mon perfectionnisme s'y refusait ! Nettoyer ma plaque ? Mon bordélisme en était déjà traumatisé par avance. Comme toujours, le perfectionnisme fait le lit du bordélisme, et Flylady ne peut agir qu'en commençant par envoyer paître nos prétentions à la perfection
  • Le besoin d'y aller mollo : ranger de fond en comble ma maison dans l'espoir (peut-être vain) de retrouver ce fichu portefeuille ? Perspective terrifiante. M'attaquer, peu à peu, au bazar, par tranches minuscules et progressives ? Un peu plus facile à avaler.
  • Le besoin d'être guidée : envie de liberté, machin. Mais je refais le constat que mon envie de liberté et de temps libre est beaucoup mieux nourrie si j'abdique une dose de liberté pour suivre un système, que si je prétends voleter librement mais me heurte les ailes au bazar environnant (admirez la métaphore)
  • Le besoin d'être accompagnée : cette fois-ci, c'est en binôme avec une copine-de-la-vraie-vie que je me relance dans les Babysteps. Pouvoir lui envoyer une photo de mon évier brillant tous les soirs, ou toute autre preuve de mon avancée, constitue une béquille motivationnelle dont je ne saurais me passer. Recevoir la photo équivalente de sa part fait office de coup de pied au postérieur bien employé.
Car tout me pousse à ne pas faire Flylady.
Car c'est quand j'ai le moins envie de faire Flylady, que j'en ai le plus besoin.

Je sais tout ça. Je le sais ! Mais je l'oublie tellement volontiers.

Alors je reprends à zéro, je regravis péniblement chaque marche, je refais le même chemin psychologique, et je me dis que, décidément: 

le problème avec Flylady, 
ce sont les raisons même qui font que j'en ai besoin.

Evier matin du J1


Evier soir du J1
J3 (ai-je précisé qu'entretemps ma plaque est propre ? Comme c'est étrange)
Evier soir du J2


dimanche 22 avril 2018

Gestion des émotions et des conflits : Bastien et les Blipoux, le Faber et Mazlish pour les enfants !

Transmettre à nos enfants des compétences en gestion de leurs émotions et gestion des conflits, représente un sacré travail.
Surtout quand, comme moi, comme de nombreux parents, on est en fait soi-même en train de s'approprier ces mêmes compétences.

En tant que parent, on peut compter sur des livres très bien fichus, et éventuellement aussi, des ateliers de parents. Nos enfants peuvent compter sur nous (plus ou moins, selon les moments...). Mais on est également bien contents de pouvoir s'appuyer sur des lectures adaptées à leur âge. Heureusement, c'est un domaine dans lequel il commence à exister de bonnes références !

En voici une, découverte lors de ma formation d'animatrice Faber et Mazlish.

Bastien et les Blipoux


Ce n'est pas pour rien que je l'ai découvert à ce moment-là : il a été écrit par les mêmes auteures que mes très chers livres de chevet "Parler pour que les enfants écoutent...", "Parents Épanouis, ,Enfants Épanouis", et les autres livres de la série. Et précisément, dans le but d'aider nos enfants à s'approprier des manières constructives de gérer leurs émotions et les conflits qui émaillent leur quotidien.
Ici, nous suivons une journée de la vie de Bastien, un petit garçon dont la journée précédente a été parsemée de conflits désagréables à vivre : avec sa mère, avec son père et sa sœur, avec son meilleur ami. Dans la nuit, deux petits êtres bizarres arrivent pour l'aider: ces fameux Blipoux. Bastien, en retrouvant chacun de ses "opposants" de la veille, bénéficie des conseils du duo (deux avis souvent opposés) pour les résoudre.


  • Ce bouquin a énormément plu à mes enfants, je crois que j'ai bien du le lire au moins 2 ou 3 fois par jour lors de sa première semaine chez nous (il y a bientôt 3 mois) et il est régulièrement demandé depuis. Il peut convenir à des enfants dès l'âge de 3 ou 4 ans, et jusqu'à 10 ans sans souci. (E., du haut de ses pas encore 3 ans, est au taquet, mais elle est stimulée par la présence de son grand frère.)
  • L'histoire est mignonne, elle "se tient", les dessins sont tout à fait corrects bien que pas exceptionnels non plus.
  • Il est long : 68 pages. 
    • Cela permet de bien approfondir la thématique, sans raccourcis ni approximations : on voit clairement les mots et attitudes qui aident, ceux qui n'aident pas. 
    • De ce fait, je l'ai lu une première fois en entier (utile, pour permettre à chacun des conflits évoqués au chapitre 1, de trouver sa conclusion dans les chapitres suivants), mais ensuite j'ai toujours annoncé la couleur : "on lit 1 (ou 2) chapitres, les enfants!" Sinon, c'est vraiment looooong. (Mais si vous avez un trajet en train à meubler, ça peut jouer pour vous !). Du coup, c'est marrant, on voit bien aussi ce qui turlupine les enfants : F. me demande trèèèès souvent le chapitre dans lequel Bastien s'oppose à son petit copain. E., davantage celui où notre héros se dispute avec sa petite sœur...
  • On y retrouve deux grandes thématiques : 
    • les manières d'exprimer ses sentiments, notamment négatifs (ou en tous cas sources de conflits) : "Je suis fâché, je n'aime pas quand tu...", par exemple, et de formuler des demandes  : "j'aimerais", 
    • la dynamique de résolution de problèmes / recherche de solutions qui conviennent aux deux parties.
  • Il est fin : Groge, le premier Blipoux, pousse plutôt au conflit, Mori, l'autre, à la recherche de compromis, mais sans que l'on puisse étiqueter le Méchant / le Gentil. Ce n'est donc ni tout noir, ni tout blanc, il n'y a rien qui soit méchant ou gentil, mais des choses plus ou moins utiles : Groge s'entend ainsi donner raison quand il s'oppose à son confrère qui recommande de dire les choses "gentiment" : "mais il ne se sent pas gentil !". L'avantage d'avoir ces deux voix est que cela permet en outre des jeux de rôle, soit pendant un conflit (si pas trop chaud), soit en débriefing de conflit (pour analyser et en tirer des leçons plus tard) : 
"que dirait Groge sur ce coup-là tu crois ?" (là l'enfant peut se lâcher, ça lui fait du bien!), 
puis "et Mori ?
"Bon, et toi, que penserais-tu le plus utile ?"
  • Comme toujours, la traduction est canadienne, on retrouve donc quelques particularismes mignons, que, pour ma part, je corrige souvent au fil de la lecture.
  • Le niveau de langage du livre est plutôt bon, je regrette en revanche l'usage assez fréquent du "on" en lieu et place du "nous".


Deux remarques en complément :
  1. Ce livre se prête aussi particulièrement bien à des lectures collectives (bibliothèque, classe, etc). Dans le cas d'une classe, j'encouragerais vivement à procéder dès le départ par épisode. 5 chapitres, cela peut par exemple s'étaler sur une semaine de classe pour approfondir !
  2. Devant le succès du premier, Faber et Mazlish ont récidivé et sorti "Bastien et les Blipoux à l'école" : Bastien déménage et éprouve des difficultés à s'insérer dans sa nouvelle école, alors les Blipoux débarquent de nouveau pour lui filer un petit coup de main.

En conclusion, je soulignerai que ce livre est à la fois une chouette manière d'inciter nos enfants à coopérer avec nos nouveaux outils Faber et Mazlish... mais que c'est également un excellent moyen pour présenter l'approche à des parents qui ne la connaissent pas : les histoires racontées dissipent par exemple très bien la peur de "l'enfant roi", qui agit comme répulsif et dissuade de nombreux parents de creuser un peu plus. Là, on voit très bien que la maman, par exemple, respecte ses propres limites. Du coup, l'intérêt de ce mode de résolution du conflit parle également aux parents, il montre la possibilité d'une éducation respectueuse de l'enfant et du parent, et donne envie de rentrer dans cette logique-là. 
(Bref, je dis ça, je dis rien, mais si vous avez un cadeau à faire à un enfant de votre entourage... ou un cadeau de naissance et vous souhaiteriez aussi un petit quelque chose pour l'aîné...)

jeudi 19 avril 2018

(re)voir Strasbourg... et sourire

Le blog est terriblement délaissé ces temps-ci, les raisons en sont multiples, qu'elles soient liées au boulot généré par ma reprise pro, à celui lié à la reprise de l'IEF, à quelques rebondissements dans la vie pro de Monsieur Bout (soupir), mais aussi : à quelques jours de vacances !

Nous voilà de retour de quelques jours merveilleux à Strasbourg, jours "assez" occupés, puisque pêle-mêle
  • une nuit chez des amis. Courte la nuit, longues les discussions.
  • une matinée passée au Paradis des Enfants, sublime aire de jeux d'extérieur (avec au moins 7 toboggans différents, tous les types de balançoires qui existent, et le reste à l'avenant), combinée d'une rencontre d'une copine rencontrée sur un groupe Facebook, pour lui causer couches lavables en prévision de l'arrivée de son deuxième petit bout
  • déjeuner dans notre buffet japonais à volonté préféré, à côté de l'IKEA de Strasbourg. A volonté... Quand on pense qu'ils ne font pas payer la Bébounette vu son âge. Huhuhu.
  • des temps plus calmes dans un charmant petit appartement, loué par le biais de connaissances, à 10 numéros de notre ancien immeuble. L'arrivée y fut un très, très beau moment : j'avais fait de mon mieux pour que nous soyons logés dans notre ancien quartier et l'émotion manifestée par F. en retrouvant ses repères m'a confirmé l'intérêt de procéder ainsi. Il était vraiment tout chose :
- Oh, là, c'est... et là... !
- Je suis vraiment content ! Mais ça me fait vraiment bizarre.

et même cette très belle question :
- Est-ce que les souvenirs, ça s'efface ? On peut les garder toujours ?

  • une courte intervention auprès d'une colocation solidaire à destination de jeunes mamans en difficultés : 1h de discussion sur "les émotions du bébé et du jeune enfant".
  • une sortie au parc avec la famille de la filleule de Monsieur Bout
  • des retrouvailles avec une ancienne baby-sitter, pour qu'elle prenne en charge l'une ou l'autre soirée
  • un dîner au resto (la Cloche à fromage, fondue à volonté, je ne vous dis pas combien j'en ai demandé) avec les parents de la filleule de Monsieur
  • des ballades main dans la main de Monsieur Bout, à travers les rues de Strasbourg, dans la nuit tiède


  • une journée entière au Vaisseau, avec ma copine IEF L. et ses deux enfants. Retrouvailles des enfants entre eux, on ne les a plus vus sauf pour le pique-nique. Des heures de papote avec la copine L.
  • une razzia côté allemand: 4 sacs (dont deux Ikea) pleins de courses
C'est pas ma faute y avait une promo !
  • pause IEF, certes, mais des instants de lecture avec F. : j'avais ça dans mes valises ! 
 
  • des premiers "pas" de E. sur son nouveau vélo "de grande", cadeau de ses bientôt 3 ans, acheté à l'avance et d'occaz juste avant notre départ, pour profiter des allées plates de Strasbourg avant de se confronter aux pentes de notre nouveau chez-nous
  • une grande ballade à l'Orangerie, plus grand parc de Strasbourg, avec soleil, pique-nique, aire de jeux, glaces, cigognes (évidemment!), et même l'éternel petit circuit de voitures

  • un thé chez une ancienne voisine (non, pas celle-là)
  • 2h de discut sur un banc du parc avec une copine (impression curieuse de retrouver nos vieilles habitudes "Je suis installée sur un banc à tel endroit. - Je descends")
  • dîner de filles improvisé avec une copine de boulot
  • une messe dans notre ancienne paroisse (presque à l'heure !)
  • un pique-nique dans les vignes avec des potes, leurs enfants, du Crémant (et des coups de soleil)
  • un apéritif avec d'autres potes
  • un dîner en amoureux

Nan, ça va, nous ne nous sommes pas tellement ennuyés.

Bref, quelques jours merveilleux, avec un sentiment mitigé : vraiment, nous avons été très heureux à Strasbourg. Nous le sommes aussi dans notre nouveau chez-nous, mais de manière toute différente, et il n'est pas toujours facile d'admettre qu'on ne peut tout avoir.
Surtout quand les récents rebondissements de la vie pro de Monsieur Bout, certes totalement imprévisibles à l'époque, jettent une tout autre lumière sur la question du "était ce une bonne idée de déménager"... (re-soupir)
Heureusement que nous ne sommes pas revenus plus tôt ! il y a deux mois encore, quand les impacts positifs de notre déménagement (notamment sur mes perspectives à moi) étaient encore très peu évidents, cela aurait été autrement difficile à vivre.

(re)voir Strasbourg et... avoir hâte de re-re-revenir !



lundi 9 avril 2018

5 avantages de l'IEF (école à la maison) pour avoir une vie pro

WHAT ? Tu lis ça Germaine ?! Y a quelqu'un qui a fumé ! Comment être en IEF pourrait-il présenter des avantages pour mener une vie pro ??


Effectivement, si on se balade sur les groupes IEF, une question qui revient régulièrement de la part des parents (souvent, mamans), se posant la question d'instruire leurs enfants eux-mêmes, c'est le degré de compatibilité entre la disponibilité exigée par ce projet, et le fait de maintenir une activité pro (que ce soit parce que celle-ci nous plaît et contribue à notre épanouissement, ce qui est important, ou par nécessité financière, ce qui ne l'est pas moins...). D'entrée, cela semble être un défi pas évident à relever.
Et effectivement, j'ai déjà concilié une première fois les deux, et c'était assez sportif, avec un bilan assez mitigé qui m'avait laissé des doutes sur ma capacité / mon envie de rééditer l'expérience.

Cependant, ma reprise pro actuelle se fait sur de toutes nouvelles bases. Et je constate que le fait d'être en IEF complique certes certains aspects au niveau pro, mais présente aussi un certain nombre d'avantages. Je viens donc les partager avec vous, car il est bon de les avoir en tête pour orienter les choix / donner des idées en termes d'organisation.

Voici ceux que j'ai repérés :

1. la capacité à se rendre disponible à des horaires atypiques : par exemple, travailler le soir. 

  • Pour une maman qui scolarise ses enfants, travailler le soir suppose de ne pas voir ses enfants de la journée : la journée ils sont à l'école, et une fois qu'ils rentrent, on doit assez rapidement se mettre au travail, ça peut très frustrant! (et compliqué à gérer quand on pense à la course du soir entre devoirs bains dîner etc) 
  • En IEF, on a toute la journée pour profiter d'eux / les éduquer. Du coup, c'est plus facile de déléguer les dernières heures de la journée et de travailler le cœur tranquille. En bonus, cela permet éventuellement de s'épargner (ou de diminuer) le nombre d'heures de garde nécessaires car selon l'heure à laquelle on commence, le conjoint, si il a des horaires plus classiques, peut être déjà rentré, et on lui passe tout simplement le relais
En ce qui me concerne, j'ai réalisé que
  • l'IEF me permettait ainsi d'envisager sans aucun souci de me rendre disponible pour mener des entretiens de recrutement en soirée (idéalement, de chez moi, par Skype), ce qui convient justement bien car c'est fréquemment une "heure de pointe" pour un recruteur : un créneau horaire durant lequel il est le plus facile de joindre les candidats. La réaction surprise de mon interlocuteur quand j'ai mentionné que cela ne me posait aucun problème m'a ouvert les yeux :  je gagne des points ainsi!
  • De la même manière, j'ai pu démarrer l'animation de mes premiers ateliers Faber et Mazlish sans aucun état d'âme, alors que c'est en soirée qu'il est le plus facile de les proposer, pour toucher les mamans qui travaillent, et permettre aux papas de s'impliquer également. Ainsi, en mai-juin, quand à la session que je viens de lancer s'ajoutera une session supplémentaire, j'aurai jusqu'à 2 soirées par semaine de prises, mais cela ne me pose aucun souci. 
Pareillement, cela peut aussi faciliter, j'imagine, une activité dans la restauration, et bien d'autres secteurs proposant des horaires de travail à rebours du rythme scolaire.

2. une souplesse analogue au niveau de la semaine ou de l'année

  • ainsi, on peut plus facilement proposer de travailler le weekend ou le mercredi, puisqu'on a la liberté de positionner le temps passé avec les enfants (instruction et temps libre) sur les autres jours de la semaine. (le travail de weekend posera en revanche le souci du temps en couple / famille, et de la vie sociale avec son entourage, des points à creuser par ailleurs). 
Travailler le mercredi peut même être très intéressant pour un parent IEF : il peut en profiter pour faire bénéficier ses enfants d'un maximum des activités extra scolaires proposées ce jour-là. Restera éventuellement à trouver quelqu'un pour assurer les trajets, mais les exigences sont différentes : il ne s'agit pas de confier des enfants une journée entière. La possibilité d'un centre de loisirs existe également, elle présente en plus l'avantage d'être généralement peu coûteuse.
Je le constate chez moi: le mercredi constitue effectivement un des jours que je me vois le mieux proposer à des clients pour des prestations, car F. passe de toute manière cette journée au sein de l'école Montessori du coin, qui y propose une série d'activités extra-scolaires dans un environnement de qualité.
Du coup, on peut même imaginer, dans certains secteurs très féminisés, qu'une personne souhaitant travailler à temps très partiel puisse justement intéresser un employeur en lui proposant précisément de venir "boucher les trous" laissés dans le planning des équipes par des mamans prenant leur mercredis

  • Même chose concernant le rythme annuel / les vacances : l'IEF peut faciliter un rythme de travail très saisonnier. On passe l'année avec les enfants, on peut plus facilement accepter de moins les voir pendant quelques semaines, l'été par exemple. 
Là encore, on peut en profiter pour leur faire vivre des expériences différentes (temps chez les cousins, avec les grands-parents, camps de vacances, etc). Et si il s'agit plutôt d'aller jouer les moniteurs de ski pendant deux mois, rien n'empêche de planifier son année scolaire autour d'une pause de 2 mois en plein hiver.
Et encore une fois, même pour un travail plus classique, la capacité à se rendre disponible à contre-courant des rythmes habituels offre l'opportunité de séduire en se présentant comme une alternative idéale pour renflouer des effectifs clairsemés par les vacances scolaires.

3. Une plus grande fiabilité : 

L'organisation familiale n'est pas forcément perturbée par des grèves ou des absences professorales privant subitement la famille du mode garde habituel. Même les maladies des enfants peuvent ne plus représenter un problème qui serait source d'absences au boulot, si les enfants sont gardés au domicile parental pendant les absences du parent.

4. Un choix plus grand dans le mode de garde : 

Le parent IEF ayant des besoins différents de la masse, il peut sortir du lot et attirer éventuellement des personnes différentes / de meilleure qualité pour venir garder sa progéniture pendant qu'il bosse.
J'en avais bénéficié lorsque je cherchais une nounou à domicile sur Strasbourg, je l'ai de nouveau vécu depuis notre déménagement : quand tout le monde cherche quelqu'un sur l'horaire des sorties d'école, proposer des horaires différents nous distingue.
  • C'est ainsi qu'à Strasbourg, ma capacité à proposer deux journées complètes m'avait permis de récupérer une des meilleures nounous de l'agence O2 du coin. 
  • Ici, cela m'a permis d'attirer la maman autrichienne qui garde les enfants une fois par semaine : ayant elle-même des enfants scolarisés, elle est ravie de pouvoir travailler sur les heures auxquelles ses enfants sont de toute manière absents, et d'être ensuite libre d'aller les récupérer à la sortie de l'école. 
  • Et j'en ai encore eu une preuve cette semaine : suite à un commentaire laissé sur mon récent article sur notre organisation "échange chambre contre babysitting", je suis allée fouiner du côté des "grands-mères au pair", et banco ! Nous allons fonctionner ainsi dorénavant. Or la mamie autrichienne que nous accueillerons donc à partir de fin mai me l'a dit clairement : mon profil IEF lui a plu car cela signifie qu'elle ne se retrouve pas catapultée dans un rôle de chauffeur/adjudant-chef, à devoir se dépêcher le matin, et presser des enfants pour les amener à temps à l'école, ce qui est souvent une des missions dévolues par les familles à leur mamie-au-pair. Ces mamies au pair ont déjà suffisamment d'expérience et de recul pour apprécier la possibilité, offerte par notre organisation atypique, de profiter tranquillement des enfants en respectant leur rythme. Là encore, c'est un avantage que je n'avais pas du tout identifié avant que ladite mamie-au-pair ne le mentionne : 
    • là où moi je voyais une charge supplémentaire 
"oui ça veut dire que le jour de la semaine où je travaille, tu les gères de A à Z toute la journée", 
    • elle y voit un stress en moins 
"chouette on peut prendre le temps sans courir partout, c'est plus gratifiant"

Donc, ça, ce sont des aspects pratiques. Ceux que je perçois pour le moment. Peut-être viendrai-je enrichir ce billet après quelques mois d'expérience ? Si vous-mêmes avez remarqué certains points, n'hésitez pas.

Je complète ce billet d'une rapide énumération d'autres avantages de l'IEF

5. ces compétences que l'IEF nous permet de développer et qu'il peut être bon de mettre en valeur lors d'un entretien avec un employeur potentiel qui, bien évidemment, ne réalise pas forcément ce qu'implique le fait d'instruire ses enfants soi-même.
Dans les points à vendre (nombreux) citons ainsi (de manière totalement non exhaustive)
  • L'habitude de gérer des tracas administratifs: déclarations, et inspections en tout genre
  • La capacité à aller chercher l'information et s'approprier par soi-même des machins pas du tout maîtrisés : un côté autodidacte très prononcé. Le parent IEF se sera paluché les directives indigestes de l'EN, aura affronté sa peur bleue de la géométrie, et aura du se confronter à son ennemie jurée, la grammaire, jusqu'à être capable de l'expliquer à sa progéniture. Avec lui, on a quelqu'un qui a priori sait sortir des itinéraires balisés et ne va pas nous répondre
 "ah ben je savais pas faire alors j'ai pas fait..."
  • La débrouillardise et l'organisation en général: peu de familles IEF vivotent en vase clos à ne rien faire. Au contraire, l'IEF oblige à se prendre en main pour se créer son propre rythme, organiser des sorties, susciter des rencontres. Cela ne va pas sans une bonne dose de dynamisme et de volonté d'entreprendre.

Ah Germaine, j'avais pas vu les choses comme ça. Maintenant que j'y pense, ça me donne des idées. On a ptet des choses à proposer à Roger, non ?


mardi 3 avril 2018

Angoisse de séparation (ou pas) : comment trouver un psy qui respecte notre style d'éducation ?

Mes billets sur notre quête d'un accompagnement psy efficace pour F., et tout particulièrement celui sur l'approche qui "a marché", basée sur la compréhension d'une angoisse de séparation qui peut se manifester sous de multiples visages, ont généré un courrier des lecteurs assez conséquent.
Très honnêtement, je m'en suis réjouie. Non que je sois ravie que d'autres familles puissent être confrontées à des problèmes similaires aux nôtres, mais plutôt: étant persuadée que c'est le cas, je me réjouis que ces familles puissent avoir, enfin, vent d'une approche susceptible de les aider mais encore terriblement méconnue. Si mon billet peut permettre à certaines familles d'entrevoir enfin la lumière au bout du tunnel, c'est juste formidable.


Tous ces échanges ont été riches, mais l'un d'entre deux, tout particulièrement, est venu soulever des questions, et m'inciter à apporter des précisions qui, ils me semblent, pourront intéresser un public plus large que la destinataire du message. Celle-ci m'ayant autorisée à en publier les morceaux "d'intérêt général", voici donc une retranscription d'une partie de nos échanges. (2 messages aller, 2 messages retour)

Bonjour,
Je me permets de vous contacter car j'ai lu avec attention votre parcours psy avec votre petit garçon. Et vous décrivez justement ce qui m'inquiète : tomber sur la bonne personne.
[...] J'ai envoyé un e-mail à l'association MCADS pour voir s'il y avait des professionnels formés à cette méthode dans ma région. Ma crainte, c'est qu'on me dise (ou qu'on LUI dise) qu'il faut le laisser pleurer, arrêter le cododo, l'allaitement long, etc. Comme vous le dites dans votre article, à nous de prendre ou laisser les conseils qui nous conviennent ou non. Mais le suivi est-il vraiment possible avec un professionnel qui ne partage pas nos convictions d'éducation ? Comment savoir à l'avance ? Faut-lui lui faire passer un "entretien" un peu strict par téléphone ?
Je suis perdue sur la voie à suivre. Je me demande si c'est la bonne piste (on a déjà essayé tellement de choses!). Mais je vois que mon petit garçon n'est pas bien et j'ai vraiment envie de l'aider.

Je comprends bien votre inquiétude, à la fois celle de voir votre fils en train de souffrir (et accessoirement, de faire souffrir : vous, son entourage) sans savoir comment l'aider, et celle de frapper à la mauvaise porte pour l'aider, et que cela n'aide en rien, voire nuise.
Eh oui, ce n'est pas pour rien que mes articles vous ont parlé, puisque j'ai traversé les mêmes affres que vous. C'est dur! Vraiment très dur, au quotidien, de vivre avec à la fois l'angoisse du "aaah mon fils va mal" et ses manifestations concrètes (colères, opposition, etc).
C'est pourquoi j'espère vraiment de tout cœur que vous pourrez bientôt bénéficier de l'appui qui fera "mouche", car franchement, il ne se passe pas de jour en ce moment sans que je ne regarde mon fils avec ébahissement : il reste fragile, souvent on sent que c'est encore un peu tangent, parfois encore un rien suffit à le faire basculer "du côté obscur de la force", et certaines choses subsistent encore, mais... tant de choses ont changé quand même !

Au point que je constate aussi que j'avais accepté certains comportements comme "normaux" alors que finalement, leur disparition / remplacement par autre chose me fait réaliser que, non, ils étaient en fait liés à une souffrance chez F.
(un exemple tiré du passé : lors de la séance finale, la semaine dernière, j'ai réalisé que les nuits monstrueuses que nous avions connues avec F. au moment de sa sortie du lit à barreaux à 2 ans 1/2 n'étaient pas "des difficultés d'adaptation normales face à une nouvelle liberté", mais l'expression du fait qu'arraché à l'enceinte protectrice de son petit lit à barreaux, il avait revécu la brutalité et l'angoisse de l'arrachage au ventre de maman...)

Tout ça pour dire :

A mon sens, oui, il est très important de choisir avec soin un professionnel pour nous aider, et de veiller à ce que les convictions de ce professionnel ne soient pas trop éloignées des nôtres. Ne serait-ce que par souci d'efficacité ! Si le courant ne passe pas, l'enfant le sent, et si nous on se ferme à tous ses conseils, on peut aussi rater celui qui aurait pu finalement nous convenir, à la réflexion, si il avait été présenté dans un package plus attrayant.
De ce fait, je pense en effet judicieux de passer un peu de temps au téléphone avant, pour expliquer un peu, et poser quelques questions.

En revanche, je nuancerais en vous faisant part de ma propre expérience : à vous de voir si elle vous parle, ou si vous préférez finalement prendre une autre option.
Après l'expérience de la psy nullissime de Strasbourg, j'étais très méfiante, et du coup, j'ai cherché une psy qui soit à fond dans la bienveillance: j'en ai trouvé une qui avait suivi des formations Isabelle Filliozat. Elle s'est montrée très bienveillante, effectivement, mais elle n'a pas aidé F. .
A la fois, 
  • parce qu'elle n'était pas formée sur le problème spécifique de F. / la méthodologie associée, 
  • mais aussi parce qu'elle était "trop" bienveillante: trop, dans le sens que, face à des comportements inadaptés de F., elle avait tendance à plutôt conseiller de les laisser perdurer en attendant qu'il les abandonne de lui-même. Typiquement, face à son refus de se prendre en charge (45-60 minutes le matin pour le faire s'habiller seul) ou de contribuer à la maison (que de conflits pour mettre le couvert !) : elle m'a plutôt conseillé de lâcher du lest.

Celle qui nous a finalement accompagnés avec succès était, pour le coup, "moins bienveillante que moi". 
Je n'ai pas forcément souhaité suivre toutes les pistes données (combattre l'usage du doudou et du pouce par exemple : à mes yeux leur usage est très raisonné et mon expérience d'enfant qui a sucé son pouce jusque 10 ans ne me pousse pas à interdire cela à mon fiston; ou, conseil qui m'a le plus gênée : si il persistait à mouiller son lit, le remettre dans un lit à barreaux au prétexte que les draps de petits lits étant plus faciles à laver, au moins ça me ferait moins de travail).
Néanmoins, elle a du coup été à même de compenser certains de mes travers, puisque justement je tendais déjà à trop de bienveillance / ne plus savoir où placer un cadre / comment faire respecter mes limites. C'est ainsi elle qui m'a incitée à mettre le holà à la manière dont F. accaparait mon attention en cherchant à se faire aider pour s'habiller, etc. : il avait besoin que je lui signifie clairement que pour moi, il avait 4 ans 1/2, que c'était ainsi que je l'aimais le mieux, et que se transformer en bébé n'allait pas lui apporter plus d'amour. Il avait peur de grandir, il avait besoin que je lui montre que moi, je n'avais pas du tout peur de cela, mais au contraire que je souhaitais qu'il ait 4 ans 1/2.

Et moi j'ai pu suivre ses conseils, même si parfois ils me demandaient d'aller un peu à l'encontre de ma tendance naturelle, parce que
  • 1. ils n'allaient pas non plus complètement à l'encontre 
  • 2. ses conseils ne venaient de toute manière qu'en second lieuce n'était pas "évidemment qu'il refuse de grandir, vous le maternez trop". 
On a d'ABORD commencé par travailler sur le passé de F., et ensuite, une fois qu'on a eu commencé à bien déblayer certains traumatismes, on a rajouté de l'action pour le présent. (par exemple, le travail actif contre la voix de bébé n'a commencé qu'à la toute fin de la 3ème séance, qui avait été très très riche et très très émotionnelle). 
Et ça c'est vraiment vraiment un point fondamental, hein, dans cette approche : le PREMIER travail est le travail sur le passé ! Si on commence tout de suite à vous bombarder de "y a qu'à faut qu'on" au lieu de d'abord parler à votre fils de sa souffrance et de ses origines, c'est pas la bonne adresse ! (cf mon point suivant, d'ailleurs)
  • 3. je voyais qu'ils ne venaient pas d'une posture dogmatique.
Prenons l'exemple de l'allaitement : la psy très renommée de cette méthodo qui habitait à 10 minutes de chez moi, je n'en voulais pas : à un premier RDV elle avait sorti à une maman que c'était elle qui avait un problème psy pour allaiter encore son enfant à 20 mois. Une telle affirmation, lors d'un premier RDV, quand on ne connaît encore pas grand chose de la famille et de sa dynamique, montre que c'est une position de principe, anti-allaitement long. (et montre aussi une certaine propension à juger et à se positionner comme "supérieur", une propension à mon sens totalement déplacée chez un professionnel de l'accompagnement) Non merci !
Qu'en revanche, au bout de quelques séances, un psy puisse être amené à identifier et souligner que, dans ce cas précis, pour certaines raisons propres à l'histoire de la famille concernée, sur l'allaitement sont venus se greffer toute une série d'enjeux qui font que sa perduration participe à entretenir une dynamique négative, à mes yeux c'est vraiment différent !

Moralité : 
  • vous renseigner sur les expériences d'autres familles avec la personne que vous aurez identifiée : à fond. 
  • Lui parler au téléphone pour creuser un peu : OUI!
1. Pour vérifier que vous ne partez pas de bases trop différentes.
2. En revanche, mon expérience me conduirait à vous suggérer de ne pas chercher quelqu'un qui colle 100% à vos principes (un clone, quoi), mais plutôt quelqu'un qui, bien que "ancré" pas trop loin de vos positions, pencherait dans la direction contraire à votre tentation naturelle : moi, la première psy d'IDF ne pouvait pas m'aider car elle ne pouvait pas me servir de contre-balancier par rapport à ma tendance à déjà trop laisser F. "être petit", alors que la seconde a pu m'aider car elle m'a poussée un peu dans l'autre sens.
Et 3. Pour vérifier, surtout aussi, son ouverture par rapport à vos différences : quel que soit son positionnement, même si elle semble à 100% ok avec vos convictions, si elle part du principe qu'elle sait tout mieux que vous et que vous devez suivre aveuglément ses conseils, ce sera nuisible. Pour une relation équilibrée avec votre fiston, il ne faut déjà pas commencer par vous ôter votre libre-arbitre de maman ! Et alors si en plus ses suggestions sont parfois un peu loin de vos convictions, alors là, bonjour le malaise.

Je voulais aussi revenir vers vous concernant un point. La "première séance" m'inquiète un petit peu. Je n'aime pas parler de mon fils à la troisième personne quand il est à côté de moi. Plus encore s'il s'agit de faire la liste de "tous ses mauvais côtés". Et donc je m'inquiète de la première séance chez le psy qui va, j'imagine, me demander ce qui ne va pas! Pourriez-vous me dire un peu comment ça s'est passé pour vous ?

Je comprends vos inquiétudes concernant la première séance et je crois que je peux vous rassurer. Oui, évidemment, la psy vient vous demander "ce qui ne va pas". 
Et effectivement, en début de séance, elle vous demandera quelques symptômes, quels comportements montrent qu'il y a un souci, et ce sera devant les oreilles de votre fils. Ensuite, elle devrait déblayer avec vous rapidement les causes supposées que vous pourriez y voir (j'avais dit" naissance difficile, séparation de 3 jours juste derrière", sans aller dans les détails); et après, elle attaque directement, en vous demandant de raconter l'histoire de vie de votre fils (normalement, en commençant au tout début de cette histoire, c'est-à-dire au début de l'histoire commune entre ses deux parents)
Quand on aborde "les problèmes", on pourrait effectivement tout raconter en mode "mon enfant EST le problème." 
Mais non, je vous invite juste à tout simplement rester sur votre vraie raison pour aller consulter : vous n'allez pas consulter parce que votre fils ne fonctionne pas comme vous le voudriez, ni pour raconter à quelqu'un ses "fautes" et "défauts" pour qu'il les corrige. Non, ce qui vous pousse à aller consulter, ce n'est pas votre colère ou votre déception, c'est votre amour. C'est votre inquiétude POUR votre fils, parce que certains comportements vous montrent qu'il souffre. 
Chaque chose que vous serez amenée à raconter peut l'être sous l'un ou l'autre de ces deux angles. Vous pouvez raconter n'importe quoi en soulignant à quel point c'est inacceptable, ou raconter la même chose en soulignant le mal-être que vous voyez derrière.
 
D'ailleurs la réaction de la psy doit bien être orientée ainsi: la nulle de Strasbourg, elle, posait des étiquettes sur les comportements de F., quand celle qui nous a aidés soulignait que c'était une manière mal adaptée, pour l'enfant, de combler un besoin douloureux, et faisait systématiquement le lien entre les deux.
Et effectivement, autant j'étais mal à l'aise que mes échanges avec la première aient lieu devant F., autant ce n'était pas le cas là, puisqu'au fond ces échanges mêmes participaient à la thérapie, et venaient renforcer le message que nous cherchions à faire passer : "ton passé t'a donné des croyances en vertu desquelles tu as adopté des comportements qui te nuisent et que tu peux maintenant abandonner puisque nous détricotons avec toi les croyances que tu t'étais forgées."

Voilà pour ce petit complément !!