lundi 11 novembre 2024

Habitica X Faber et Mazlish : le crossover !

Peut-être avez-vous lu mes derniers billets sur Habitica, l'appli de productivité qui me dope/préserve ma santé mentale depuis 5 mois. Si ce n'est pas le cas, courez-y vite! 

Accessoirement, je viens de tester l'efficacité en période adverse : elle m'a bien aidée à limiter les sorties de route / reprendre du poil de la bête durant ces semaines d'entorse et de vacances, circonstances pourtant parfaites pour chambouler les bonnes habitudes et perdre tout rythme.

Aujourd'hui, voici la mise en œuvre d'une idée qui m'était venue en vous écrivant lesdits billets : utiliser le système de challenges collectifs existant sur l'appli pour à la fois


J'ai donc créé un challenge sur Habitica. Si cela vous fait envie, voici le lien.

https://habitica.com/challenges/f2ab8f33-ec6e-4840-969a-212af767f89e

Pour rappel

  • Habitica est une appli (smartphone, ordi) gratuit, vous pouvez y filer profiter du challenge sans rien débourser
  • Une fois que vous cliquez sur "rejoindre le challenge", les tâches correspondantes viennent rejoindre votre liste de tâches et y resteront tout le long de votre participation au challenge : venant donc servir de déclencheur idéal (cf loi 1 de Atomic Habits), au quotidien, pour vous inciter à agir, par petites touches, dans le sens qui vous tient à cœur

par ailleurs

  • ce challenge sera structuré de la même manière que des ateliers Faber et Mazlish : en 7 parties, chacune correspondant à un chapitre du bouquin phare "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent".
  • Je lancerai un challenge (= 1 partie) tous les 15 jours environ (ce sera plus espacé autour de Noël) : on est donc partis pour 3 gros mois ensemble.
  • Je le publie à chaque fois en mode bilingue : anglais et français.
  • ça démarre le 16 novembre, il est bien évidemment possible de s'y rajouter en cours de route.
  • y a moyen de bien se marrer je pense.

Au plaisir de peut-être vous y retrouver !





lundi 7 octobre 2024

Atomic Habits - une bombe de bouquin

Dans les rayons de librairie "développement personnel", c'est comme dans les rayons éducation

  • les bouquins ne manquent pas
  • 90 % peuvent être de la bonne grosse daube
  • un certain nombre peuvent être aidants sur au moins quelques points, mais leur intérêt est à peser au ratio du nombre de pages à lire.
  • et certains (le mien, par exemple !) sont extraordinaires.

Selon quels critères ?

Voici les miens :

  • apporter un angle de vue vraiment aidant
  • solide sur le plan théorique
  • mais surtout assimilable sur le plan pratique : avec des pistes concrètes, facilitant autant que possible la mise en œuvre 
  • et adaptable : un discours nuancé, sans injonctions, sans culpabilisation, prenant en compte et incitant à l'adaptation aux besoins et modes de fonctionnement personnels
  • et surtout, découlant de tout ça : un effet important sur ma vie. Des lectures qui créent un changement. Je me mets à agir différemment. Et cette différence apporte quelque chose de significatif, un mieux palpable, durable.

En éducation, les livres qui ont eu cet effet là chez moi sont clairement en tout premier lieu ces chers Faber & Mazlish. Je ne m'en suis jamais remise et ne cherche d'ailleurs pas franchement à me soigner. Je vous ai aussi livré d'autres pépites, comme celle-ci, celles-ci, celle-là ou encore celle-ci.


En développement personnel, eh bien, aujourd'hui j'en ai un fameux à vous présenter, qui coche laaargement les critères susmentionnés, et m'a tant apporté ces derniers mois que si vous n'en récupérez ne serait-ce que 10% des bénéfices que j'en ai tirés, ben, franchement... ce sera déjà significatif. Et puis, surtout, pas de raison que vous restiez limité(e)s à ces 10% : la mécanique est implacable, vous aurez faim, envie et capacité pour plus ! D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que j'ai entamé ma 4ème lecture : je soupçonne que je suis moi-même looooin d'avoir encore tout tiré de ce livre. Quel dommage.

Il s'agit du livre 

"Atomic Habits" de James Clear, 

dont le titre français "Un rien peut tout changer" fait penser à un roman de Guillaume Musso, mais... non.

Comme tout bouquin américain de développement personnel, ce bouquin commence évidemment par un 3615mylife de l'auteur, expliquant comme il est passé d'une situation effectivement pas très enviable à bien mieux. OK. Mais derrière... on a quelque chose qui en vaut la peine.

James Clear s'ingénie en fait à repérer des leviers permettant de prendre les habitudes qu'on souhaite prendre, et perdre celles qui nous embêtent. Par petites touches. Petit bout par petit bout ! Mince alors. Parce que, comme il le souligne, si tous les jours on avance d'un tout petit pas, le temps travaille avec nous. Si tous les jours on recule d'un mini pas, le temps travaille contre nous. Donc chaque petite habitude compte, dans un sens, ou dans l'autre.

Il décompose admirablement bien la mécanique, sous forme de 4 lois claires et utilisables. Et non content de livrer ces 4 lois assez intéressantes en elles-mêmes, avec chaque chapitre il détaille celles-ci de manière bien concrète, de manière à alimenter une réflexion personnelle ... et de l'action : 

"Eh, mais, ça, je pourrais l'appliquer de telle manière à tel aspect que j'aimerais renforcer dans ma vie!"
.

J'en ai trouvé des résumés sur le web au départ (comme celui-ci par exemple) et rien que leur lecture a causé beaucoup de tilts chez moi. Puis la lecture du bouquin, parce qu'il est vraiment pétri de trucs intéressants et non un bouquin "je monte en mayonnaise 2-3 idées intéressantes puis je délaye la sauce sur 250 pages", a causé un nombre encore plus important de tilts, au point que, comme dit, j'en suis à ma 4ème lecture, ce qui est vraiment gênant, puisqu'à chaque lecture, je change encore un point ici, un point là, dans ma vie. 


Alors, zou, je vous emmène dans ma lecture : points clés du bouquin illustrés par des exemples de mises en œuvre chez moi.


James Cleare détaille le fonctionnement de l'action, à traves une boucle composée de 4 éléments, et associe une loi à chaque élément.

En gros, le cycle de l'action comporte 4 éléments :

  1. Déclencheur / Signal: exemple, je vois une gaufrette autrichienne (Mannerschnitte. Au secours, ma maison en est pleine, car notre mamie au pair G5 chérie est revenue passer le mois de septembre chez nous)
  2. Désir : oh mais j'ai bien envie d'un truc sucré croustillant moi
  3. Réponse : je m'empare de la gaufrette
  4. Récompense : hum cette bonne sensation de sucré


Et pour activer les 4 éléments et favoriser un comportement (ou l'inhiber, hinhinhin), on a donc 4 lois :

  1. - Make it Obvious : le rendre évident / flagrant = poster le Déclencheur
  2. - Make it Attractive : le rendre attirant = créer / attiser le Désir
  3. - Make it Easy : le rendre facile = faciliter la Réponse
  4. - Make it Rewarding : le rendre gratifiant = assurer / augmenter la Récompense


Regardons chaque loi de plus près : 

Que dit-elle ? 

Que peut-on en faire ? 

Qu'est ce que le On-Gwen en a fait jusque là ?


1. Make it Obvious : poster des Déclencheurs.

Si on a des bonbons sous la main, on réfléchit même pas que hop, on se retrouve avec un bonbon dans la main. Inversement, si ce sont des pommes qu'on a mises en évidence sur la table de la cuisine ou à portée de main dans la pièce où l'on se tient / un lieu de passage, c'est bien plus souvent une pomme qu'on va avoir à la main. Le bonbon, la pomme, est un déclencheur. 

Il s'agit de poster ceux qui vont dans le sens de ce que nous voulons.

AtomicHabits décline cette loi en plusieurs options, parmi lesquelles

  • l'aménagement ciblé de l'environnement 

(oh, c'est curieux, un truc typique Faber et Mazlish... eh ben oui, ça marche merveilleusement bien pour guider la volonté d'un enfant dans le bon sens, même effet sur la volonté d'un adulte !)

On pense plus facilement à faire du sport si on a sous les yeux son matos de sport, plus facilement à envoyer des cartes d'anniversaire si on a un stock de cartes dans son champ de vision, etc. 

    • Par exemple, depuis que j'ai mes vieilles cartes de visite à portée de main / sous les yeux pour laisser des petits mots aux enfants avant de partir en déplacement pro... ben... j'en écris plus souvent.
    • Pour mieux manger, hop, avoir des crudités faciles à attraper qui me sautent presque dans les bras dès que j'ouvre le frigo. 
    • Et... ne pas acheter de chocolat. Si pas de chocolat dans la maison, c'est plus dur de craquer. (du coup, justement, quand j'ai vu G5 revenir chez nous avec un panier énorme de Mannerschnitten, je me suis dit ouille en même temps que miam)

James Clear souligne que la discipline et la volonté sont en stock limité, donc, pour les économiser, il vaut avant tout mieux se prévoir un environnement pauvre en tentations et riches en incitations passives à aller dans le bon sens. Une approche à la fois déculpabilisante et très pragmatique (du coup, curieusement, efficace !) que j'avais déjà évoquée dans mon billet Smartphone/TDA.

  • Le positionnement précis et réfléchi de l'action dans le temps, voire dans l'espace 

Notre ami James mentionne des études qui ont montré une différence énorme (facteur 3) entre par exemple un groupe qui aurait pour objectif de faire du sport 3 fois par semaine, et un autre groupe avec le même objectif, mais à qui on aurait en plus dit de décider à l'avance du positionnement de ces 3 séances dans la semaine, et de les caler dans leur agenda. 

    • Et effectivement, depuis qu'Habitica m'a incitée à le faire, j'ai par exemple positionné 5 minutes d'épilation sur 2 matins précis, et du coup, au lieu d'avoir à me demander chaque matin si, hein, ptet que faudrait, oh bah non, oh bah si, ...c'est déjà décidé, je ne me pose pas de question, je fais bêtement ce que j'ai dit que je faisais, quand ça apparaît dans mes Dailies.

Il est donc recommandé d'utiliser l'agenda pour qu'il joue ce rôle de déclencheur qui nous épargne d'avoir à réfléchir "Qu'est ce que je fais maintenant". C'est la force des routines dont je soulignais déjà l'effet "économie d'énergie mentale" il y a plusieurs années.

    • Trèèèès utile : je programme mes séances de sport  dans mon agenda pro Outlook (a minima le dimanche pour la semaine à venir; souvent plus), pas besoin de réfléchir, pouf, je sais ce que je fais quand.

Des post-it de rappel à certains endroits peuvent jouer le même rôle.

Et niveau espace déterminé, même chose : notre banc à chaussures accueille beaucoup plus souvent les chaussures des enfants (= celles-ci sont donc moins en vrac par terre) depuis que... j'ai mis une étiquette mentionnant le nom d'un enfant sur 3 portions dédiées dudit banc. Ce sont pourtant les mêmes chaussures, le même banc, les mêmes enfants. 3 étiquettes font la différence.



2. Make it Attractive : il s'agit de rendre quelque chose Attirant : créer ou attiser le Désir

Là aussi, plusieurs options (eh oui, ce billet ne sera pas exhaustif : il y a beaucoup trop de bonnes choses dans ce bouquin pour que je les énumère toutes... ce sont 250 pages bien employées !)

  • Bien s'entourer 

On est, par exemple, naturellement porté à imiter notre entourage, et c'est par exemple plus difficile de s'arrêter de fumer si on continue à traîner avec la même bande de potes tous fumeurs invétérés.

    • Bon, eh bien, je ne fais pas ça pour ça, mais à l'arrivée, je fais un constat similaire. Il se trouve que je bosse de plus en plus souvent en binôme, avec quasi toujours la même binôme : une nana extra avec qui on fait de super choses. Or ça tombe bien à plus d'un titre:
      •  non seulement nous sommes hyper efficaces et nous tirons vers le haut sur le plan purement professionnel, 
      • mais en plus nous avons une influence positive l'une sur l'autre ne serait-ce que parce que nous cherchons toutes les 2 à mener une vie un tant soi peu saine, tout en rigolant. Donc, quand nous passons une journée ensemble pour préparer une intervention commune, cette journée va dans le bon sens : 
        • nous mangeons bien et sainement, 
        • nous prenons le temps d'aller marcher après le déjeuner, 
        • et nous n'arrêtons pas de rigoler de la journée, le tout contribuant à rendre ces journées merveilleusement productives.


  • Mettre en place ce qu'il appelle temptation bundling : un package de tentations

Il s'agit de lier 2 choses que l'on veut faire, avec idéalement au moins l'une agréable. L'attrait des 2 se conjugue : 

    • c'est en fait...ce que j'avais fait en liant marche et petit moment des enfants
    • Fondamentalement, c'est aussi un des effets bénéfiques d'aller à la messe à pied : je fais d'une pierre 2 coups (marche + messe) donc ça augmente ma motivation pour les 2.
Et à la 2ème lecture je crois, je me suis posé la question de comment appliquer cela à une habitude à laquelle je travaillais depuis fin mai - début juin : enchaîner 3 x 1 minute de planche, chaque matin. (c'est pas pour me vanter mais vous verriez mes abdos maintenant !) 

C'est loooooong, une minute de planche ! Jusqu'à ce que je me pose la question de comment rendre cette minute plus agréable. 

    • 1ère idée : trouver des vidéos Youtube qui durent une minute, comme ça, hop, je dois tenir le temps de la vidéo. Ca aidait bien, mais les vidéos que j'avais trouvées étaient certes marrantes, mais d'un intérêt limité à la longue.
    • Au bout de quelques jours, j'ai donc perfectionné le truc : toujours sur Youtube j'ai découvert des conférences très intéressantes sur la dopamine, le sommeil, les habitudes, bref, différents thèmes dont je suis friande actuellement, en anglais de surcroît donc hop, bénéfice additionnel au passage. Et maintenant, du coup, c'est mon feuilleton du matin, je reprends la conf à l'endroit où je me suis arrêtée la veille, je lance mon minuteur, et je les écoute par tranches d'environ 5 petites minutes par jour (en incluant les pauses entre mes 3 planches). Si bien que... 

      • je sens moins la minute de planche passer / elle me semble moins longue
      • je me retrouve à avoir hâte de faire ma planche puisque j'ai hâte d'entendre la suite.


  • Rendre le truc plus attirant, ça peut aussi se faire avec du matériel 

C'est à ça que peut servir la tenue de sport sympa par exemple. 

    • Et sur le plan professionnel, c'est aussi à cela que contribue un luxe que je m'offre : j'ai un cahier par client de coaching, sur lequel je vais prendre les notes de chaque séance le concernant, et ce sont des cahiers Moleskine. J'aime beaucoup leur aspect, la sensation d'écriture dessus, et donc ça contribue à l'agrément de mon boulot. C'est précieux !


3. Make it Easy : rendre l'action Facile

Aaaah, rendre facile, punaise ! C'est tellement clé !

  • Il s'agit par exemple de diminuer la complexité d'un truc, ce qu'il appelle la "friction" 

Tout ce qui est obstacle et complique. Par exemple, si pour ranger ses chaussures, on a 4, 5, 6 étapes à accomplir, il y a bien plus de chances qu'elles restent en vrac dans l'entrée, que si il n'y en a que 2. 

Ce que Monsieur Bout a récemment intégré me concernant : là où jusqu'à présent mes chaussures à moi se rangeaient toutes dans le cagibi sous l'escalier = 

  1. saisir chaussures, 
  2. ouvrir porte du cagibi, 
  3. allumer lumière du cagibi, 
  4. aller au fond du cagibi, 
  5. poser chaussures, 
  6. ressortir du cagibi 
  7. [éteindre la lumière ou oublier]
il a profité de notre grand rangement de rentrée pour m'aménager un petit coin sur le banc à chaussures de notre entrée (jusque là squatté entièrement par les chaussures des enfants), pour y déposer les 2 ou 3 paires que je mets le plus souvent. Les autres restent hébergées dans le cagibi, mais comme je les mets moins souvent, l'effet "A quoi bon les ranger je vais les remettre dans 10 min / 2h / dès demain matin" est beaucoup moins fort ; et moins fréquent en volume, de toute manière. Cette redisposition transforme donc l'action en : 

  1. saisir chaussures
  2. poser sur le banc. 
Ca, j'arrive à faire.

  • Du coup, l'aménagement de l'environnement revêt pour cette loi aussi beaucoup d'importance : 

pour faire du sport, il vaut mieux que le matos de sport soit à portée de main. 

    • Je prépare mes vêtements de sport la veille au soir. 

Si je veux manger des légumes, il y a des chances que ce soit plus facile si j'en achète des faciles à préparer que des options qui demandent des plombes d'épluchage. 

    • Et pour choisir plus facilement de grignoter des crudités que du saucisson, ça m'aide d'avoir pris l'habitude de découper un gros légume comme un chou rouge par exemple. Emincés à l'avance dans un de mes fidèles pots Glasslock (oui, ils sont toujours là ! Ils résistent ! Enfin, la plupart, car certains se sont quand même fracassés sur le sol au fil des ans), les morceaux de chou rouge me demandent 0 effort quand je cherche quelque chose à grignoter en cuisinant. 

Ce qui nous amène à une autre manière de faciliter les choses : 


  • Pré-bloquer le machin / dissocier le moment de la décision du moment de l'action, ou encore couper la difficulté en 2. 


En effet, m'habiller le matin cumule : je dois non seulement me secouer pour sortir de mon pyjama douillet et m'habiller, mais, avant cela, surmonter l'obstacle du Terrible "Keeeeskejmééééé". 2 épreuves d'un coup ! Argh ! Quelle force surhumaine, quel mental d'acier ça demande ! C'est plus facile de rassembler l'énergie pour combattre le Keskejmé sans la perspective d'en plus devoir m'habiller derrière (et en plus sans être pressée), donc le soir ; et puis le matin, de m'habiller sans avoir à me poser de questions.

    • J'ai également découvert comme utiliser ce découpage / dissociation du moment Décision du moment Action, avec mon appli de blocage StayFocused
  1. avoir la discipline de ne pas perdre du temps sur mon téléphone les matins ? Difficile  !
  2. Lancer un blocage de mon téléphone pour la prochaine heure, dès mon lever ? Moins difficile, mais il faut avoir suffisamment de volonté tout de suite, là, direct. Pas gagné.
  3. Créer plusieurs paramétrages limitant la plupart des appli (combinées, en plus) à 6 minutes / heures pendant les 2 heures suivant mon horaire de lever ? Hum; intéressant... mais selon les moments, je ne vais pas me lever à la même heure, donc il faudrait adapter...
  4. Choisir la plage horaire de blocage au moment où je règle mon réveil càd détermine mon horaire de lever du lendemain, et donc en cohérence avec elle, la veille au soir ? Oh oh, bien plus efficace! Ca va être à la fois adapté à l'enjeu du moment, mais pré-déterminé à un moment où j'ai encore de la volonté, puisque c'est pour "plus tard". Dans les faits, j'ai des paramétrages fixes, déterminés pour la semaine (plage 6h-8h les lundi mardi jeudi vendredi, plage 7h-9h les mercredis, plage 8h-10h les samedis dimanche), mais tous les soirs j'ai Habitica qui me rappelle de me poser la question et d'aller modifier si nécessaire, afin de prendre en compte une éventuelle déviation de planning (par exemple un jour férié, un tgv m'obligeant à me lever aux aurores, ou une réunion parents-profs tôt le samedi matin)


    • Idem, quand grâce à tout ça j'ai pu reprendre l'habitude de lire le soir avant de me coucher, au lieu de scroller, c'était bien chouette. 
Si ce n'est que.. j'ai autant de mal à me mettre des barrières face à un bon livre que face à un téléphone (enfin, presque. Sans la lumière bleue du téléphone, je peux finir par m'endormir la tête sur mon bouquin. Ce n'est pas idéal non plus même si ça limite la casse). AtomicHabits m'a poussée à me poser la question de comment, comme il le dit, "pré-verrouiller" la décision. Eh bien, je contrôle beaucoup mieux le phénomène du "encore un chapitre" depuis que, avant de me mettre à lire, je choisis  où je vais m'arrêter et y positionne mon marque-page. Je lis puis paf, je tombe sur le signal de m'arrêter. Ce n'est pas parfait mais efficace dans 90% des cas quand même. (vous aurez remarqué comment cette astuce combine subtilement la loi numéro 1 et la loi numéro 3 : je décide à l'avance le moment de l'arrêt ET dispose le signal qui y correspond).


Ah, mais surtout, n'oublions pas l'essentiel : rendre facile, ça passe aussi par le découpage de l'habitude en micro-habitudes

Poussé au max, c'est ce que James Clear appelle la Règle des Deux Minutes : avoir une version ras-des-pâquerettes / dégradée, et commencer par elle, de toute habitude. 

2 minutes, si vous suivez ce blog depuis de longues années, ça vous dit forcément quelque chose. Le minuteur des 2 minutes anti HotSpot de Flylady ! Mais oui ! En lisant AtomicHabits, j'ai compris encore plus clairement de nombreux ressorts du l'efficacité du système Flylady : Flylady est un système éminément atomique (comme l'expliquent les 2 définitions d'atomique présentes en début du bouquin: atomique, c'est à la fois tout petit... et avec un effet énorme). Et effectivement, faire commencer du rangement par juste 2 minutes, ça, je peux en témoigner, c'est diablement efficace sur quelqu'un qui déteeeeste ça.

    • J'ai réintroduit la lecture de bouquins pro sous la forme de "2 pages minimum" tous les soirs. 
Du coup, c'est comme ça que j'ai lu AtomicHabits plusieurs fois, et d'autres bouquins très utiles encore.


    • Et ça m'a bien fait rigoler de réaliser que ma mise au sportil y a un peu plus de 2 ans maintenant, a en fait incarné le plus pur style MakeItEasy! 
Comme Monsieur Jourdain, à ce moment, j'ai fait de la prose du AtomicHabits sans le savoir. J'ai commencé par quelque chose de tellement facile que je m'y tenais : 

      • 4 minutes de sport, seulement.
      • Chez moi = pas de friction pour aller quelque part
      • Au lever du lit en sous-vêtements = pas de friction habillage. 

Et d'ailleurs, vous savez, mes projets d'aquagym de la rentrée dernière ? Ben raté; j'ai réussi à y aller un certain nombre de fois au départ, j'aimais bien mais .... trop difficile à caser dans mon quotidien, trop de friction : y aller, à un horaire pas méga pratique, alors que j'étais souvent en déplacement, devoir me changer, devoir affronter le frooooid pendant les mois d'hiver. BEAUCOUP trop de friction.

En revanche... lire AtomicHabits m'a incitée à inclure un nouveau point dans les Habitudes de mon appli de productivité Habitica : Enfiler tenue de Sport. Ben oui. J'ai des points rien que pour avoir enfilé ma tenue de sport. Tout simplement parce qu'une fois que c'est fait, la probabilité pour que j'enchaine sur une séance de sport est de quasi 100%. Donc je fais ce que James Clear dit et que je reformule ainsi : bétonner le premier maillon de la chaîne. Une fois le premier maillon passé, le reste suit.

James Clear lie d'ailleurs cette notion de version dégradée à 2 autres mantra intéressants.

  • Le 1er : don't put up a 0. Ne fais pas zéro. 

En gros, même quand on a déjà upgradé son habitude à davantage, eh bien, les jours compliqués, on évite de lâcher, on fait juste le minimum, voire même moins que le minimum : une ébauche de l'habitude

    • Les jours où je ne peux pas faire mes séances habituelles de sport qui durent 15 minutes minimum maintenant, eh bien, je fais 2 minutes. Ou juste 10 squats. Ou 5, ou 3, on s'en fout : évidemment que ça ne va pas me muscler les cuisses. Oh non, ça muscle tout autre chose = le cerveau. Car l'intérêt est que ca renforce / maintient le câblage neuronal de l'habitude.
    • Idem les jours où je suis trop à la bourre pour faire mes 3 x 1 minutes de planche en plus de ma séance de sport (ou que j'ai trop la flemme); j'en fais juste 1. Ou même que 30 secondes. 
    • Si je suis trop fatiguée pour lire un chapitre entier de livre avec E.... on lit une page. 
    • Si j'ai la flemme de lire une page des sublimes bouquins d'apprentissage de lecture avec H... on lit un mot. 
    • J'ai du mal à faire un truc pour le boulot ? Allez, j'en fais un minuscule morceau.

2 options possibles

    • Soit je ne fais que ça, et hop, c'est bon, j'ai au moins 
      • 1. grignoté le truc 
      • 2. maintenu le câblage neuronal.
    • Soit avoir commencé, amorcé le machin, me permet de surfer dessus : c'est beaucoup plus facile, pour un cerveau, de continuer sur le circuit habituel, que de démarrer, et donc, hop, en ayant découpé la difficulté ainsi (mettre le paquet sur le démarrage - faire passer l'effort complet en second plan), je me retrouve finalement souvent avec ce qu'il faut d'énergie et de discipline pour continuer sur ma lancée.

Dans tous les cas, je suis gagnante.

C'est d'ailleurs ce que j'avais en fait appliqué, 8 mois après ma mise au sport :j'avais eu un gros coup de fatigue pendant les vacances de février (d'autant que les endroits où nous étions étaient peu favorables à mes séances de sport). Mais au lieu de tout lâcher, j'avais juste lâché mes vidéos, repris mon appli, et fait, pendant 10 à 15 jours, des mini séances, de 2 à 10 minutes par jour, toutes douces. Ca avait permis de garder tout le fruit du câblage neuronal de l'habitude, puis une remontée en puissance très fluide une fois mon énergie récupérée. Un point vraiment important : quand la motivation n'est pas là, utiliser la discipline pour maintenir l'habitude, au besoin à son niveau minimum.

Là, à quelques heures de la publication de ce sublime billet, je viens de me tordre superbement la cheville. Je ne sais pas quelle tête elle aura demain (pour le moment : elle est MOCHE), mais ce qui est sûr,  c'est que si elle ne me permet pas de faire la séance initialement prévue demain, je remplacerai celle-ci par une séance au tapis, sans appui sur les chevilles. (et je ferai mon challenge planche sur les genoux. Na !) (je vous avoue être très, très vexée par cette trahison chevillière)


Cette loi du Make It Easy, je l'ai d'ailleurs appliquée également pour faciliter la tenue des habitudes liées à des minuteurs : les 2 minutes de rangement de Hot Spot, les 5 minutes de rangement, mais aussi les 25 minutes de Pomodoro. 

    • J'ai admis que les minuteurs physiques que j'utilisais il y a plusieurs années ne sont plus pertinents =1. ils ont largement succombé à force de "soins" par mes enfants, 2. dans ma maison sur 3 étages, le survivant n'est par définition jamais à l'endroit où j'en aurais besoin. Si je dois commencer par aller le chercher / le retrouver, paf, déjà trop de friction.
    • J'ai également constaté que régler mon minuteur de téléphone à chaque fois constituait en soi une étape, donc un truc susceptible de rajouter de la friction.
    • Donc, j'ai pré-réglé des minuteurs dans la fonction Minuteur de mon téléphone, en leur donnant les petits noms adaptés. Je gagne quelques précieuses secondes pour les lancer, et surtout, plus que le temps réel économisé, je m'épargne l'effort mental associé. Et ça, ça aide !


Ce même principe du découpage en truc facile est d'ailleurs ce qui a permis au blog de ressusciter : décider que je n'allais pas me fixer un objectif de publier un article; mais juste une habitude de 5 minutes de blog / jour.

Cela se conjugue d'ailleurs avec un autre aspect souligné par notre ami James : la vitesse de prise d'une habitude a moins à voir avec le nombre de jours passés à la tenir qu'avec le nombre de fois où on l'a mobilisée : si on mobilise un comportement plus d'une fois par jour, ou au moins 1 fois par jour, il se "solidifie" plus rapidement qu'un comportement qu'on ne mobilise qu'une fois tous les 3 ou 6 jours.

Là aussi, j'ai réalisé après coup que cet aspect "Nombre de répétitions" avait aussi aidé à ma mise au sport : au départ je faisais 2 à 3 mini séances de 2 à 5 minutes pendant les vacances. En faisant cela, j'ai en fait appris à démarrer une séance de sport, à m'y mettre. Une fois le démarrage maîtrisé, la suite s'enchaîne avec vachement plus de facilité. La tentation d'arrêter une séance une fois qu'on est dedans est significativement moins forte que celle de ne juste pas se bouger.


  • 2ème mantra intéressant du coup : Never miss twice. Ne jamais louper 2 fois (d'affilée). 

Ca, c'est très utile pour venir limiter les effets de la culpabilité, vous savez, quand on n'a pas tenu son habitude. James Clear part du principe que rater une fois, c'est pas grave. Mais qu'il est important de ne pas sauter 2 fois d'affilée (toujours une histoire de câblage neuronal). Donc si hier on n'a pas fait X, on priorise le fait de le faire le jour suivant. 

    • Du coup, par exemple, quand les matins je suis un peu à la bourre, si un matin j'ai fait sauter mon créneau Planche, et que le lendemain, je suis tentée de faire pareil, tututut ! Je priorise la planche, éventuellement en faisant sauter mon créneau HotSpot (qui sera priorisé le lendemain, du coup). 
Cet aspect assez équilibré, moins "absolu", me semble être un gage de longévité assez sympa. Et je conjugue volontiers les 2 mantras entre eux : si je n'ai pas fait de créneau planche en J1, et que j'ai quand même du mal à l'inclure en J2, eh bien, au pire, en J2, j'en fais une version dégradée.


Parmi les autres leviers mentionnés par l'ami James pour Make it Easy, il mentionne des achats one shot : un investissement une fois, un retour sur investissement répété. C'est un de ces achats que le Challenge Sommeil suivi sur Habitica m'a poussée à faire : acheter des lunettes anti-lumière bleue pour diminuer l'impact du regardage de téléphone le soir, sur le sommeil / sa qualité. Je les mets après le dîner, elles me font un look d'enfer (Monsieur Bout rigole, mais je lui en ai pris une paire aussi donc on a tous les 2 des tronches de Télétubbies), et ont permis d'améliorer la qualité de mon sommeil.


Evidemment, du coup, si on veut perdre une habitude, eh bien, il s'agit d'AUGMENTER la friction. Rendre l'habitude plus compliquée. Mettre la télécommande dans une autre pièce par exemple, si on a une télé qui prend trop de place dans notre journée. Ou alors... devoir demander un mot de passe à son mari pour pouvoir déverrouiller l'accès à son appli de verrouillage de tél.


4. Make it Satisfying : rendre le machin Gratifiant, augmenter / assurer / rapprocher la Récompense.

Aaaaah celle-là est puissante aussi. 

AtomicHabits souligne que le problème de la plupart des bonnes habitudes, c'est qu'elles sont un poil désagréables dans le présent, et contiennent leur récompense dans le futur. Alors que les mauvaises, elles, ont leur récompenses immédiates, et leurs désagréments dans l'avenir. Si je m'empiffre de Manner, j'ai le plaisir immédiat. L'effet sur ma santé et/ou ma capacité à rentrer dans mon pantalon vient en différé. Et notre cerveau est ainsi câblé qu'il privilégie énoooormément l'immédiat sur le long terme. C'est bien ce qui pêche dans nos comportements vis-à-vis des enjeux environnementaux.

Du coup, pour assurer qu'on va répéter un comportement, il est bon d'agir sur la récompense, pour que celle-ci se rapproche, qu'on en touche ne serait-ce qu'un échantillon dès qu'on fait l'action souhaitée, afin de boucler la boucle d'apprentissage du cerveau en mode "Ah, c'est cool ça, je vais refaire".

Un truc que nous avons a mis en place par exemple avec Monsieur Bout, sur le plan de nos finances : nous avons le souhait, à pas trop long terme, de passer dans une maison plus grande. Ce qui suppose de faire des économies. Ce qui n'est pas très gratifiant, n'est-ce pas : y a rien de gratifiant à ne pas dépenser.

    • Pour cela, nous avons déjà agi sur la loi 3, en programmant des virements automatiques vers des comptes bloqués. 
    • Mais nous avons aussi pris l'habitude de virer de l'argent sur un livret A spécifiquement dédié à cela, pour toute dépense non faite : nous sommes au resto, hésitons à prendre un dessert ? Hop, si nous hésitons, la satisfaction peut être en fait plus grande à économiser la somme qu'à savourer ce que ce prix nous apporterait. Sauf que dans l'instant, un tout petit peu de plaisir de mousse au chocolat même sur un ventre déjà bien plein > ne rien faire. Donc, nous rééquilibrons en faisant quelque chose de palpable : nous virons les 9€ de mousse au chocolat non commandée, et donc, là où il y a peu de récompense à ne pas commander, ne pas manger, il y en a à virer immédiatement l'argent sur un compte dont le chiffre grossit instantanément sous nos yeux.

Monsieur Bout, qui aimerait lui-même se remettre au sport, réfléchit actuellement à aussi virer de l'argent pour toute petite séance de sport faite;: ce serait rendre palpable l'investissement qu'il fait pour sa santé. (il n'est pas encore passé à l'action parce que lui, c'est déclencheur de motivation interne, et avec Monsieur Bout nous avons un modèle de déclencheur avec une looooooongue mèche d'allumage).

Dans les récompenses, James Clear inclut pas mal d'autres options... Il souligne notamment l'intérêt d'un 

  • système de suivi / tracking : le fameux cochage de liste, par exemple.

Cocher les habitudes, suivre, c'est associer un geste palpable à l'action, avoir un résultat visible immédiat, même si ce n'est qu'une case noircie. Une habitude tenue pendant une semaine, c'est une jolie série de cases ininterrompues. C'était déjà quelque chose qui contribuait au succès du Bullet Journal, à l'époque.

Et c'est cette partie du bouquin qui m'a précipitée tout droit dans les bras de l'appli de productivité qui a fait l'objet des 2 derniers billets. Au moment où j'ai découvert AtomicHabits, j'utilisais depuis peu une appli initialement destinée à un autre usage, mais que j'avais commencé à détourner pour suivre les nouvelles habitudes alimentaires que je cherchais à prendre suite à une autre chouette lecture (oui. Vous avez bien compris : avec ce billet que vous avez sous les yeux, qui clôt le teasing sur un bouquin, je commence à l'instant un nouveau teasing pour un autre bouquin. Quelle traîtresse !). Or j'avais constaté que ça m'aidait bien et... j'avais commencé à utiliser/détourner une autre fonctionnalité pour, justement, reprendre l'habitude des 2 minutes de rangement de HotSpot. Je constatais que suivre cela sur l'appli m'aidait bien à m'y tenir. 

La lecture d'AtomicHabits est venue mettre des mots sur ce que j'étais en train de vivre, et du coup, m'est venue la question à 1000 dollars : 

"Si cette appli, pas désignée pour au départ, me permet déjà d'avoir des résultats appréciables, ... quels effets aurait une appli faite exprès pour ?" 

=> Gwen va dans son PlayStore, y tape "habit tracker", télécharge les 3 ou 4 applis qui lui semblent les plus appétissantes, les teste, en supprime certaines direct, en garde d'autres quelques jours, et dans le tas, tombe sous le charme d'Habitica qui demeure seule, et grande, gagnante.


Habitica, punaise, eh bien, chez moi, ça soutient chacune des 4 règles

  • comme les choses sont notées, ça les rend OBVIOUS : chaque coup d'oeil dans l'appli m'expose aux Déclencheurs que j'y ai soigneusement placés (et en plus, je peux même faire des rappels qui m'envoient une notif)
  • ça rend ATTRACTIVE, car c'est joli, ludique
  • ça soutient énormément le côté FACILITER, puisque ça se prête merveilleusement bien au découpage de gros trucs en petits machins : 
    • je veux lire plus ? J'ai à la fois un truc qui m'incite à lire au moins 2 pages de bouquin pro avant de me coucher, et un autre truc qui découpe la lecture par tranche de 5 minutes. J'ai découpé l'épilation ainsi aussi, et ... à peu près tout en fait. 
    • Je ne fais que 5 minutes de blog, je coche déjà une fois. J'en fais plus ? Je coche 2, 3, 4... fois.
  • Et évidemment, c'est méga, méga efficace sur le plan RECOMPENSE, pour assortir, à tous ces trucs de long terme, une récompense immédiate. 
    • J'ai des points à chaque fois que je fais l'effort de parler allemand à H., par exemple. 
    • Et dans un commentaire, une lectrice vient de réaliser le potentiel qu'il y a à, enfin, être récompensée pour tous les efforts invisibles qu'elle fait dans la journée : faire l'effort de coller un enfant en plein apprentissage de la propreté sur le pot par exemple. 


Bref, autant vous dire que mon avenir n'a qu'à bien se tenir, car me voici bien armée : dans une main, les principes de réflexion avec Atomic Habits, dans l'autre, une appli qui se révèle souvent être un outil très adapté à la mise en musique de la réflexion enclenchée avec le bouquin.

Un espèce de cercle vertueux MONSTRUEUX, je rebondis de l'un à l'autre, et je vous quitte en vous chantant : "Aller plus haaaaaaut, aller plus hauhauhauhaaaaaaut".

(remerciez moi pas pour le Ohrwurm, c'est cadeau !)

lundi 30 septembre 2024

Habitica : 9 ressorts efficaces de cette appli de productivité + 1 offert !

Me revoici ! Le mois de septembre est intense et je suis au maximum. Ce qui constitue une incitation supplémentaire à venir vous écrire ce billet car je mesure d'autant plus le soutien que m'apporte ce trésor d'appli de productivité qu'est Habitica : je suis au maximum, certes, mais un maximum optimisé. Je n'arrive pas à tout faire, mais ce qui me console, c'est que cette fois-ci la petite voix si énergivore qui me susure "Tu as perdu du temps, tu as procrastiné, tu t'es laissée distraire", eh bien, la pauvrette, elle se la FERME. Elle peut pas. Je sais que j'ai absolument fait de mon mieux. 

Et je l'ai fait d'une manière la moins énergivore pour moi, parce que je l'ai fait sans me battre contre moi-même de manière frontale, mais en me prenant de biais.

Donc me revoici, puisque, je me cite moi-même/mon dernier billet, j'en ai encore, des choses à vous révéler sur ce petit bijou !

J'aurais encore mille choses à vous dire sur cette appli, mais je vais terminer sur 2, avant un 2ème billet où je vous promets notamment de 

  • présenter des fonctionnalités additionnelles du jeu augmentant son efficacité
  • décortiquer les mécanismes qui font que ça fonctionne si bien chez moi / la manière dont je m'en suis servie pour arriver à de si beaux résultats, avec exemples à l'appui (vous comprendrez comment j'en suis venue à réserver mes vacances de février !)
  • revenir sur le Bullet Journal / mon passage de l'un à l'autre
  • et répondre à vos questions si vous en avez, aussi !

Incontestablement, donc, je suis terriblement contente d'avoir trouvé un moyen efficace de hacker mon propre cerveau.


Décortiquons un peu les leviers de cette réussite :

1. La récompense à l'accomplissement

ça évidemment, c'est très bon. Les trucs gagnés, un petit jingle, tout cela me procure de la dopamine et me donne le petit coup de pouce nécessaire pour passer à l'action, me sortant des affres piégeuses la procrastination. 

Ca a boosté ma motivation sur le travail (allez, j'envoie encore ces 2 mails), aussi bien que sur les tâches quotidiennes.

Et par exemple, Habitica constitue une aide psychologique MONUMENTALE pour gérer le tunnel du soir : je le vis complètement différemment maintenant que cette longue liste de choses à faire de mon retour au boulot jusqu'au coucher des enfants se transforme en succession d'opportunités EN OR d'empocher des points. Je regarde mon score, je me dis "Ouh là, j'aimerais plus", et puis, je souris : j'ai devant moi 2h30 de scoring quasi non-stop. 

  • Préparer le repas, 
  • demander de mettre le couvert, 
  • ranger des choses, 
  • faire ranger des chambres, 
  • surveiller des bains, 
  • superviser du brossage de dents, 
  • lire des histoires, 
tout cela va me rendre RICHE et PUISSANTE. J'aurai un bonus si je leur coupe les ongles et des millions si je m'aventure à laver des cheveux. Le tunnel du soir devient une gigantesque machine à sous.

Et c'est d'autant plus puissant que cette récompense à l'accomplissement se combine avec

2. La récompense à l'écriture.

En effet, cela fait belle lurette que j'ai constaté que 

  • écrire ce que je dois faire m'aide à passer à l'action, et 
  • cocher ce que je fais m'aide à me récompenser. 
Avec un mais : pour bénéficier de cet effet et cocher, il faut... il faut... 

il faut noter, eh ben oui. 

Or, quand j'avais ma routine Bullet Journal bien établie, c'était bon, mais sinon, très souvent, c'est déjà là que le bât blesse; si avoir noté la chose à faire augmente de 50% les chances qu'elle soit faite, c'est bien dommage qu'en fait la fameuse FDN (Flemme De Noter) vienne entraver ce système en l'étouffant dans l'œuf.

Or, avec Habitica, l'incitation à noter est double

  • D'abord, je sais que si je n'ai pas noté la tâche, et que je la fais finalement, je n'aurai pas ma petite récompense. Ouin ouin ouin ! Donc au cas où, hein, ça m'incite à noter.
  • Mais surtout: à la création du profil, sont déjà présentes quelques "habits" (habitudes), qu'on est libre de supprimer ou modifier. Et parmi les 4 ou 5 qui étaient là, il y avait "Ajouté une tâche dans Habitica". J'ai trouvé ça curieux, mais ne l'ai pas supprimée tout de suite. 

Autant vous dire que je n'ai pas supprimée DU TOUT : c'est elle qui m'incite à noter. Puisque noter me rapporte des points immédiatement... je note. Et du coup, hop, j'ai déjà enclenché le mécanisme qui va m'entraîner à passer à l'action. Je suis poussée à mettre le doigt dans l'engrenage (qui me réussit si bien), et je me fais avoir, encore, et encore, et tous ces petits engrenages me mènent gentiment, avec le moins d'énergie possible, vers ce que je veux vraiment.


3. l'effet pense-bête : une remise sur rails facilitée

Comme j'ai été incité à mettre un max de choses dedans, eh bien, à tout moment, je me retrouve avec sous les yeux ce pense-bête hyper performant

"Ah tiens oui mes vitamines ! 
Ah mais oui je voulais ranger. 
Ah c'est vrai je voulais appeler Untel. 
Oh oh ne serait-il pas temps de couper les ongles des enfants ?". 

C'est beaucoup, beaucoup moins fatigant pour mon cerveau, et ça vient alléger énormément l'effet des sorties de route perpétuelles liées au TDA : autant de gentils rails qui me ramènent sur les voies avec un effort minimal de ma part. 

Cette notion d'effort minimal est vraiment appréciable : un peu comme si au lieu d'avoir à pousser un lourd caddie (celui avec les roues qui bloquent et une roue qui part toujours de travers), j'avais un wagonnet aux roulements à billes de compèt, sur des rails huilés, qu'une pichenette suffit à faire avancer. Pousser le caddie, souvent, c'est trop dur, ça demande de s'arcbouter, et à la longue ça épuise, puisque c'est de manière répétée. Donner une pichenette à un wagonnet, ça : j'arrive, et même plusieurs fois, plein de fois, autant de fois que nécessaire. Quel soulagement !

C'est aussi bien le cas pour les Habits / Dailies de mon quotidien, que pour la to-do list : je me mets subitement à penser à tout, ou en tous cas à bien plus de choses. Et quand un "Ouh mais y a ça" me traverse l'esprit, je sais dégainer instantanément mon téléphone, et la peur d'oublier disparaît. Charge mentale divisée par 100.

Cet effet-là, je l'avais en grande partie connu du temps de l'Âge d'Or de mon Bullet Journal. Et le constat que je fais est tout simplement une évolution de mes besoins depuis cet âge d'or: 


4. Zoom // Comparatif Bullet Journal

A l'époque de cet âge d'or, j'étais principalement à la maison, ou au boulot dans un endroit bien identifié. 

  • Notamment, mon logement n'est plus le même (je suis passée d'un appartement avec les pièces réparties plutôt en étoile autour de l'entrée, à une maison sur 3 niveaux) donc mon Bullet journal n'est plus tout le temps à 2 mètres de moi. C'est implacable : n'étant plus à portée de main immédiate, l'utiliser demande un effort supplémentaire, et c'est l'effort de trop. Au fil des ans, je l'ai moins utilisé, son usage avait évolué pour servir de to-do list professionnelle roulante : j'y avais une page par semaine pour tout ce que j'espérais réussir à faire dans la semaine. Ca m'aidait, mais c'était loin d'avoir cet effet incitatif ni l'envergure qu'avait le Bullet journal à mes débuts, ou qu'a Habitica maintenant. 
  • Mon téléphone, en revanche, est toujours avec moi (notamment depuis que je l'utilise pour compter mes pas - hors de question d'en louper eh !): puisqu'il est dans ma poche si j'en ai une, dans ma ceinture si je suis chez moi sans poche, dans mon sac à main si je suis hors de chez moi dans les 1000 lieux différents où m'amène mon activité pro.


Par ailleurs, Habitica a l'avantage de me permettre de gagner du temps sur le listage du récurrent : 

  • mes tâches récurrentes se réactualisent toutes seules sans que j'ai besoin de faire l'effort de les relister après avoir rempli la liste précédente (ou la page du mois précédent si je faisais un tableau)
  • et surtout comme on peut paramétrer finement les dailies, magie magie, le mercredi, aux tâches quotidiennes, se rajoutent les tâches spécifiques du mercredi : 
    • filer mes tickets de caisse et facture pro des 6 derniers jours à Monsieur Bout pour qu'il les intègre à la compta de notre entreprise, 
    • passer 5 minutes en tête à tête avec mon épilateur, 
    • faire les menus jusqu'au weekend, 
    • passer 1 de nos 3 WC au vinaigre blanc ou au bicarbonate, ... 
  • idem pour les tâches spécifiques au samedi, dimanche, etc.
  • Et je commence à utiliser cette fonctionnalité pour des échéances plus éloignées : les trucs à penser tous les trimestres, tous les 36 du mois... Je me suis déjà mis quelque chose pour notre départ en vacances de juillet 2025, je suis contente de savoir que ça ressortira pour venir me titiller le cerveau pile au moment opportun.


5. Un effet durable dans le temps ?

Comme dit dans le billet n°1, je me suis interrogée sur la fugacité ou non de l'effet. Est-ce que ça allait "fonctionner" pendant quelques semaines, et puis plus vraiment ? A l'époque je m'étais dit que ce serait toujours ce temps-là de pris et de bien employé. 

Mes constats après bientôt 4 mois d'utilisation

  • si le coup des récompenses et des animaux nous motive (c'est un peu la condition à ce que ça fonctionne; ce n'est pas le cas pour tout le monde, et je le vois bien quand j'en parle autour de moi : pour certains une lueur s'allume dans les yeux, pour d'autres, ça tombe à plat), on a de quoi voir venir, déjà, avec les animaux standards, et un ensemble de quêtes achetables avec des pièces d'or, qui titille l'intérêt.
  • si on prend un abonnement / a accès (par différents moyens cf plus bas) à moult quêtes, alors, on en a pour looongtemps avant d'avoir, par leur biais, rempli ses étables à ras-bord de caméléons, dauphins, jaguars et autres tricératops de différentes couleurs. Au pire, on peut même utiliser une fonctionnalité qui permet de libérer tous ses animaux et de recommencer l'élevage du début. J'avoue qu'à ce stade cette perspective me fait frémir : mes nanimaux chériiiiis. Mais peut-être que j'en serai ravie à un moment donné, fort lointain.
  • L'effet "économie d'énergie" d'Habitica est tel chez moi que je n'oserais plus m'en passer, donc je compte bien m'y accrocher si d'aventure j'avais une baisse de régime. Oui, ça me demande un peu de temps au quotidien, mais clairement, ce temps est un investissement indispensable au regard du temps et de l'énergie ainsi libérés. Ce cadre fonctionne merveilleusement bien pour moi, donc j'en arrive à une conclusion en ligne avec ce que je disais dans mon billet sur les astuces qui m'aident à gérer mon Trouble de l'Attention : il est crucial d'investir la petite énergie nécessaire à l'entretien de ce cadre, puisque c'est lui qui conditionne tout derrière.

Et tout récemment, j'ai pu confirmer que oui, j'en avais vraiment pour des années : ayant atteint le niveau Mage 144, certains trucs devenaient un peu trop faciles, et ça m'inquiétait; j'ai besoin d'un peu de challenge. Or, si je pouvais ratatiner des monstres trop rapidement :

  1. J'allais perdre un peu de ma motivation dans la journée : on ne peut ratatiner que 1 monstre par jour. Donc une fois qu'on l'a démoli, tout ce qu'on va faire en plus dans sa journée nous ramènera certes encore des points, mais ne causera plus de dommage à qui ce soit. Snif. (Là, à l'instant où je vous écris, j'ai un écureuil qui résiste, à qui il faut encore infliger un certain nombre de points de dommage pour réussir à l'exterminer avant le soir, et donc... et donc eh bien je viens de faire 2 trucs que j'avais à faire depuis plusieurs jours, histoire d'avoir toutes les chances de lui régler son compte avant de me coucher)
  2. Peut-être allais-je arriver au bout des quêtes existantes un peu vite / avoir tous les animaux associés au bout de 2-3 ans (quoique, il semble qu'après une pause ils aient recommencé à en créer)
J'ai donc testé la fonctionnalité qui permet le changement de classe : je suis "re-née" (farpaitement) et j'ai continué le jeu où je l'avais laissé, avec mes habitudes et tout, mais en Voleur (ouais, enfin, ma vraie identité!) de niveau 0. Ca a remis la dose de challenge nécessaire et j'ai réalisé que c'est ce que faisaient les "anciens" de l'appli : changer de classe régulièrement, pour garder un niveau de difficulté challengeant. Entretemps, me voici Voleuse de niveau 99, et je me réjouis à l'idée de, d'ici 1 ou 2 mois, aller peut-être repasser au niveau 0, et tester ce que ça donne quand on est une Guerrière. Après, je me reconvertirai en Guérisseuse, et puis plus tard, je verrai si je redeviens Mage ou si une autre Classe a ma préférence. La classe.

6. L'effet social 1 - Le soutien

Comme expliqué, il est possible de se mettre en groupe (avec des inconnus ou des copains) pour mener des quêtes. (NB : on peut aussi créer son groupe de 1). 

Quand on est en pleine quête, les tâches cochées, 

  • en plus de nous rapporter les bénéfices habituels (or, expérience, etc) 
  • viennent aussi taper sur un monstre (chaque tâche lui retire des points de vie jusqu'à ce que mort s'ensuive), 
    • monstre qu'on démolit à plusieurs, 
    • et qui finit par succomber en nous filant son trésor (la plupart, du temps, 3 œufs d'un animal rare). 

Rejoindre un groupe avec des inconnus allait à l'encontre de mon objectif (employer mon temps à ce qui est vraiment important pour moi) puisque rejoindre un tel groupe suppose un minimum d'interactions avec ses membres au quotidien. Et socialiser avec des inconnus par internet ne fait pas partie de mes objectifs actuels (euh... pourquoi j'écris ce blog alors ? on peut se poser la question).

En revanche, j'ai allègrement contaminé 2 de mes sœurs, si bien que nous avons notre petit groupe à toutes les 3 et nous nous y soutenons allègrement.  Sachant que personne ne voit les tâches précises qu'un autre membre du groupe s'est fixées, hein, cela reste confidentiel, mais on voit la personne monter en XP et donc on peut l'applaudir très fort, ou encore venir encourager "Eh les filles y a encore du taf pour tuer le monstre d'ici ce soir, z'auriez pas un truc à faire quelque part ? C'est le moment de se bouger mesdames".

Cet aspect social peut cependant se révéler précieux même sans fratrie à entraîner dans l'aventure : 

  • certains cherchent à créer des équipes d'inconnus avec des objectifs / contraintes communs (jeunes parents ; aspirants écrivains ; développeurs; TDAH) et dans l'espace de chat propre à l'équipe, ils s'encouragent, confient leur défi du moment, se boostent voire demandent, et reçoivent, les coups de pieds aux fesses demandés "Eh, t'en es où de tel objectif que tu nous avais confié?". 
  • De ce que je vois, pour pas mal d'anciens le soutien de l'équipe devient un facteur de persévérance et une incitation à l'effort supplémentaire. Ah oui, parce que j'ai oublié un détail : quand on fait partie d'une équipe et qu'on ne coche pas un de ses Daily (vous savez, les tâches qu'on a définies comme obligatoires), eh bien : chacun des membres de l'équipe perd les points de vie associés. Pour certains, "ne pas nuire à l'équipe" est l'aiguillon suprême, qui va les pousser à faire l'effort supplémentaire un jour de flemme.

Notons que ce fonctionnement en équipe constitue aussi une manière de bénéficier de fonctionnalités payantes du jeu sans débourser un radis : principalement, l'achat des quêtes (= combat contre un monstre) permettant de gagner des œufs d'animaux plus exotiques ( (les fameux caméléons, tricératops etc) que les animaux de base. Si on rejoint une équipe, il suffit qu'une seule personne ait des diamants (payants) pour lancer une quête et hop tout le reste de l'équipe participe à la quête (et en récolte les bénéfices) sans avoir rien à payer; ce que font mes sœurs à mes frais, par exemple.

 

7. L'effet social 2 - L'inspiration

Autre aspect social sympathique du jeu : la possibilité de créer et participer à des challenges.

N'importe qui peut créer un challenge avec une récompense (1 ou plusieurs diamants attribués selon des règles à déterminer) et des tâches à faire, à réaliser sur une certaine durée. Ces tâches viennent donc s'insérer dans notre liste à nous, et à l'issue du challenge un gagnant est désigné selon les règles annoncées à l'avance par l'organisateur du challenge : la plupart du temps, avoir coché un certain nombre ou un max de trucs, puis tirage au sort. C'est assez sympa, et ça tire vers le haut.

Par exemple, le premier auquel j'ai participé s'intitulait "Support your Current et Future Self".

Pendant un mois, tous les jours il fallait cocher deux choses (en Daily)

  • J'ai fait quelque chose qui est bon pour le moi d'aujourd'hui
  • J'ai fait quelque chose qui est bon pour mon moi futur.

Et en to-do, il fallait prendre des notes, au fur et à mesure, sur ce qu'on observait et découvrait ainsi.

Ca m'a 

  • fait pas mal réfléchir, 
  • poussée à me coocooner un peu, 
  • et à aussi faire des choses qui investissent dans mon avenir : par exemple, 
    • ENFIN prendre un RDV pour dans plusieurs mois, pour aller m'occuper de mes réflexes archaïques à moi ; 
    • ou décider, et mettre en œuvre la décision, d'arrêter de travailler avec un client qui ne colle plus avec mes objectifs et envies ; 
    • ou passer du temps à lire un bouquin pro que j'avais depuis longtemps et qui me servirait pour plus tard. Hasard, coïncidence, il m'a servi plus tôt que tard.
Que d'effets regrettables !

Là, je suis en plein challenge sur le sommeil. Il en existe plusieurs sur Habitica, il y en a pour tous les goûts, et celui que j'ai choisi est hyper bien fichu, 

  • avec des taches à accomplir la première semaine : une série de lectures d'articles très informatifs sur le sommeil, son fonctionnement, ce qui influe dessus, etc
  • puis au bout de cette première semaine de lecture, il fallait se créer une routine de pré-sommeil et une routine de réveil prenant en compte les informations qu'on estimait pertinentes par rapport à soi. 
  • Puis, la cocher fidèlement chaque jour. 
Moralité, sur ces 3 dernières semaines, je me suis couchée plus souvent à VINGT-TROIS HEURES (inimaginable!) que sur la totalité des 2 ans qui précèdent (et encore, 2 ans, je suis prudente, je pourrais facilement dire 3 ou 4 je le crains).


Le mois dernier, il y avait un challenge qui poussait à mieux utiliser le système de récompenses de l'appli : comme dit en réponse à un commentaire du billet 1, avec les pièces d'or gagnées, on peut acheter des récompenses virtuelles (une épée superpuissante par exemple), mais aussi prévoir des récompenses réelles: par exemple, 

  • déterminer soi-même qu'on s'offrira un ciné avec une copine contre, allez, disons 100 pièces, 
  • ou un rdv coiffeur avec 500 pièces, 
  • ou un épisode de série télé au bout de 125 pièces. 
A faire entièrement sur-mesure. Ca m'a bien fait réfléchir, et permis de voir que j'avais encore beaucoup de potentiel sur le sujet. 

Mais l'un des premiers fruits de cette réflexion a été de me donner la clé pour affronter le challenge sommeil susmentionné. En effet, me donner juste des points pour me coucher tôt avait eu un petit effet, largement insuffisant hélas. J'ai sorti l'artillerie lourde : 

  • j'ai relié chaque coucher réussi à 23h à l'achat d'un diamant supplémentaire (vous savez, la monnaie payante qui permet d'acheter des quêtes marrantes). 
  • Pendant que j'y étais, j'ai aussi tarifé de la même manière le fait d'emmener tout le monde à la messe du dimanche, un défi pour lequel mon niveau de fatigue a du mal à se montrer à la hauteur. 
  • Grâce à cela, j'ai empoché une quête à oeufs de raton laveur, une à écureuils, une à crabes et une à jaguars ces dernières semaines. (pour un budget total supplémentaire de 4€. Qqch me dit que des horaires de couchers sains valent largement cette somme).


En ce moment, j'ai aussi en cours un challenge qui m'encourage à continuer mes efforts Flylady en désencombrant un peu tous les jours.


Et cet été j'avais repéré un challenge "Décrasse ton frigo" qui tombait à pic et sur lequel je comptais allègrement m'appuyer pour attaquer la bête au retour des vacances : on gagnait des points par étagère nettoyée (brillant, de découper le frigo en morceaux !!). Si ce n'est que notre frigo est mort donc frigo tout neuf tout propre donc ... pas cette fois.

Il y en a pour tous les goûts, des challenges de lecture (démolir sa Pile A Lire), des challenges d'écriture, des challenges de prière, des challenges de crochet, des challenges Flylady ou Marie Kondo... ca vient stimuler, inspirer, tirer vers le haut, ça me plaît bien !


Au point que je vous avouerai que je réfléchis à lancer mon propre challenge sur l'appli : car tout récemment j'ai soudainement réalisé que ce système se prêterait magnifiquement à de la découverte ou reboostage Faber et Mazlish. M'imaginer gagner des points à chaque fois que j'ai "décrit un problème à la place de donner un ordre" ou "accueilli un sentiment" , en ajoutant peu à peu les différentes habiletés au rythme des chapitres, ... Ce serait une manière 

  • de rester connectée à mes objectifs profonds, 
  • de m'inciter à pratiquer, et à lire/relire
  • ça me motive bien, 
  • et ce serait l'occasion de soutenir et/ou faire découvrir à d'autres familles. 
Je me tâte encore car je pense que ça me fera du boulot, alors si c'est de nature à vous intéresser, faites-le moi savoir, ça peut peser dans la balance ! 


7. des petits trucs techniques sympas

Cette appli existe depuis longtemps en fait, donc elle a eu le temps d'être bien développée, et donc il existe tout plein de petits trucs sympas.

  • Comme dit dans le billet 1, j'ai mis du temps à aller explorer la version PC, alors qu'aujourd'hui j'apprécie beaucoup de pouvoir passer de mon téléphone au PC selon les moments
  • Notifs de rappel : quand on crée une daily ou une To-Do, on peut rajouter un ou plusieurs "reminder" : au moment choisi, pouf, une petite notif apparaîtra sur notre écran pour nous y faire penser. Très efficace; à cela près que je, alors que certains reminders apparaissent avec une fiabilité sans faille, pour certains, ce n'est pas le cas. Je me demande si j'ai fait une boulette en les paramétrant.
  • Dans les to-do et dans les daily, il est possible de créer des sous-listes : ça permet de découper un gros machin en plusieurs morceaux, on vient cocher les sous-tâches, puis à la fin, zou, on empoche tout. 
    • Effet top : le fait qu'il y ait plusieurs points de sous-tâches décuple la taille des récompenses associées. Miam ! 
    • Effet moins top : tant qu'on n'a pas tout coché, on n'a pas de récompense, ce qui peut être frustrant et pouvait me poser problème à certains moments. 
    • Dans ces cas, quand la difficulté à m'y mettre est particulièrement forte et que j'ai besoin d'avoir une carotte plus proche, j'ai pris l'habitude d'utiliser la double comptabilité mentionnée en point suivant.
  • J'ai tout récemment découvert l'existence de widgets, (vous savez, ces petits machins directement présents sur notre écran), donc j'utilise celui qui me permet d'avoir ma liste de Daily sous les yeux. J'y repère 3 bénéfices
    • L'effet prompteur est encore plus fort puisque paf cette liste me saute aux yeux dès que j'allume mon téléphone. 
    • Chaque point en devient encore plus facilement cochable, donc incitation encore plus forte / frein amoindri à l'utiliser
    • et ça diminue le temps nécessaire et le temps passé sur l'appli en tant que telle donc améliore encore le ratio "investissement sur l'appli / bénéfice retiré".
  • Il y a tellement d'astuces qu'un wiki spécial a été rédigé par les fans et je m'en sers régulièrement.
  • Le propre fondateur a écrit des trucs assez inspirants sur sa manière d'utiliser Habitica, avec par exemple des éléments pour déterminer quelle Classe (Voleur, Mage, Guerrier, Guérisseur) est la plus susceptible de nous convenir selon le fonctionnement de notre motivation. Je ne l'ai découvert qu'après plusieurs semaines, mais le petit test à réaliser est tombé parfaitement juste.  C'est ici.
  • Quand on crée une tâche elle se met automatiquement en haut de la liste, mais on peut ensuite la déplacer pour la mettre dans le bon ordre. Sur le wiki, pour aider à mieux ordonner ses Habits, ils conseillent de créer des Habits vides qui apparaissent en gris et font fonction d'intercalaires, ou encore d'utiliser des smileys, et effectivement ça aide beaucoup


8. Tricher avec l'appli ?

Alors, comme quelqu'un me l'a demandé "Mais, tu ne te retrouves pas à tout cocher pour empocher des points même si tu n'as rien fait ?". 

Dans les faits, non : ce n'est pas comme si les points ouvraient à qqch de tellement formidable que tu as envie de les avoir tout seuls, pour eux-mêmes. Les points sont tops justement parce qu'ils reflètent qqch de la vraie vie, c'est ça qui leur donne le sens. 

En revanche, tricher par ailleurs, c'est génial. Parfois des nouveaux s'interrogent : j'ai mis un truc à la fois en Daily et en Habit donc ça me rapporte doubles points quand c'est fait, est-ce tricher ?

Ben... oui et non. On s'en fiche, de gagner plus de points que le voisin, puisqu'il n'y a pas de compétition. En revanche, si les doubles points aident à faire la chose, eh bien, c'est précieux, c'est une "triche" qui va dans le bon sens. Il s'agit de tricher son propre cerveau !

Prenons deux exemples chez moi

  • Aller à la messe, c'est souvent qqch que je coche 3 fois : je le mets en To do, c'est dans ma liste de daily du dimanche, et c'est dans mes Habits. L'appli est à mon service, et je fais les règles qui m'aident dans mon quotidien, pas l'inverse. Et je les modifie quand mes besoins évoluent.
  • Pour le travail, sur des projets un peu de longue haleine, j'ai souvent recours à une double comptabilisation dans la to-do : je crée
    • une tâche liée au résultat en lui-même (ex : finir support séminaire Client X) et 
    • toute une série de tâches liées aux moyens nécessaires : 
      • Travailler 15 ou 25 minutes (selon mon degré de trainage de pieds) sur support client X - 1, travailler 15 minutes sur support client X - 2.
      •  Ces to-do minutées ont le même effet que le minuteur Flylady : la carotte est proche ! Et de carotte en carotte, je touche la carotte finale. 
      • Alors, oui, quand j'ai un gros truc à faire et vraiment du mal à m'y mettre, à la fin, je me retrouve avec plein de points : c'est logique, puisque la récompense est à la mesure de la difficulté du truc pour moi. Personne n'est lésé, et la personne qui en bénéficie, c'est moi : j'ai réussi à venir à bout d'un truc de la manière la plus simple et gratifiante pour moi.

Parfois même, c'est une triple comptabilisation

  • j'ai récemment rajouté une Habit "Pomodoro" = le système qui nous fait travailler par tranches de 25 minutes, j'en parlais déjà et l'ai redécouvert sur Habitica. Redécouverte opérée grâce à... un challenge où le but est d'arriver le plus vite possible à 9999 Pomodori collectivement. 
  • Je la coche quand j'ai bossé 25 minutes sur un truc. Parfois, je n'utilise que ça, sans créer de to-do spécifique. Parfois, je combine les 2, encore une fois, selon le degré de motivation qui me fait défaut. Je me retrouve donc, à avoir en perspective, pour 25 minutes de boulot sur l'intervention X :
    • les points liés à la pomodoro générique (= passer 25 minutes sur un truc)
    • les points liés à la tâche de to-do spécifique"passer 25 minutes sur Client X"
    • les points additionnels que procurera cette sous-tâche une fois la tâche globale "Préparer Intervention Client X" cochée. De manière intéressante, ce système m'a enfin permis de mieux visualiser le temps que je passe réellement sur la préparation de telle ou telle intervention.
    • Curieusement, avec ce système, des choses de longue haleine ont progressé étonnamment vite. 
  • Ca m'aide par exemple énormément à tirer le maximum de mes trajets en TGV. C'est tout ce que je leur demande, et si cette triple compta me permet de profiter à fond de mes enfants une fois de retour chez moi, grâce à la manière dont j'ai employé mes heures de transport pour ôter de mon chemin tout ce qui pourrait m'empêcher de leur consacrer du temps : vive la triple compta ! Longue vie à elle !!


9. Quelques exemples d'utilisation totâââlement inefficace

Je m'en sers pour 

  • me booster sur des choses que j'ai du mal à faire / n'aime pas faire et que je néglige.

Par exemple, j'ai mis une Habit "cirer des chaussures": depuis, j'en ai entretenu plusieurs paires; pas de contraintes, mais une incitation. Je n'hésite pas, cf point précédent, à cumuler avec une to-do spécifique.

Et, bien évidemment, une des premières choses que j'ai incluses dans Habitica, ça a été Flylady : ça s'y prête meeeerveilleusement bien puisqu'il s'agit de rajouter des petites choses quotidiennes dans sa liste. HotSpot quotidiens, le retour !  

  • tester de nouvelles choses. 

C'est ainsi que j'ai, enfin, enfin, commencé à utiliser du fil dentaire. Je n'avais jamais entendu parler de ce truc (ah, si, sauf dans une scène du film Pretty Woman restée longtemps assez cryptique pour moi, du coup^^) jusqu'à ce que la nana spécialisée en micro-nutrition que j'ai consultée il y a 2 ans au moment de ma mise au sport me suggère d'en utiliser. Recommandation soigneusement notée. Et jamais mise en œuvre. Là, elle m'est revenue et du coup, j'ai procédé en plusieurs étapes :

    • 1. en to-do : acheter du fil dentaire, en deux sous-tâches : 
      • regarder sur google ce que c'était (pour savoir quoi chercher dans mon supermarché), 
      • puis l'acheter lors des prochaines courses
    • 2. autre to-do : regarder sur Youtube comment s'en servir 
    • 3. nouvelle to-do : l'utiliser pour la première fois
    • 4. puis j'ai créé l'habit correspondante, en prenant l'habitude de découper / répartir le boulot : dents du bas, le matin dents du haut le soir
    • 5. puis après plusieurs semaines de ce régime, j'ai "upgradé" cette habit : l'un des 2 rdv "fil dentaire" est passé en daily. Donc, si je n'utilise pas de fil dentaire de la journée, je perds des points. 

  • mettre les priorités au bon endroit 

je reviendrai, dans un prochain billet, sur ce que j'ai récemment mis en place pour associer de mieux en mieux mes enfants à la gestion des tâches ménagères, avec, entre autres, toutes les manières dont je me suis appuyée et m'appuie sur Habitica pour cela, mais en voici déjà une : j'ai créé deux habits spécifiques : 

    • l'une : je la coche quand j'effectue une tâche ménagère
      • C'est une particularité de notre mode de vie actuel. Il y a quelques années, j'aurais probablement décomposé et créé des habits voire des dailies distinctes et spécifiques : vider le lave-vaiselle, gérer le linge. 
      • Dans notre configuration actuelle, ça n'a pas de sens : certains jours je ne fais absolument aucune tâche ménagère car je ne suis juste pas là, ou pas là de 7h à 22h, ou alors je ne fais que préparer le repas. D'autres, j'en fais davantage. Donc j'en ai juste une globalisée, que je coche dès que je fais un truc pour la maison
    • l'autre s'intitule "tâche ménagère enfant". Je la coche dès que je fais faire quelque chose à un enfant : faire mettre le couvert, faire vider le lave-vaisselle, faire ranger une chambre, etc.

et j'ai tarifé la 2nde plus cher que la 1ère, histoire de contrebalancer la tentation du "j'aurai plus vite fait de le faire moi-même" qui constitue un des pièges dans lequel on tombe si souvent sur le chemin de la responsabilisation de ses enfants. J'ai donc plus d'intérêt à m'embêter à rappeler un enfant pour ranger un truc qu'à soupirer et le faire à sa place.


  • anticiper des trucs au lieu de m'y prendre à la dernière minute, en jalonnant le chemin. 

Prenons l'exemple de cette fameuse réservation des vacances de février MI AOUT.

J'ai

  • 1. créé une to-do "avoir une conversation de planning des prochaines vacances", positionnée pendant les 6 jours en amoureux que Monsieur Bout et moi-même avons passés ensemble fin juillet. Et utilisé l'espace notes et sous-tâches pour y établir une check-list des points à vérifier au fur et à mesure qu'ils me venaient. J'ai donc eu des points pour le simple de démarrer cette discussion, nécessaire à toute la suite
  • 2. créé, au fil de ladite discussion, une to-do par vacances, avec en notes le programme décidé.
  • 3. Pour les vacances de février, du coup, créé une to-do avec des sous-tâches, contenant tout ce qu'il fallait réserver. 
  • 4. Et réservé chaque truc en empochant des points. Mi août.
  • 5. J'ai maintenant créé une 2ème check-list pour les petites choses qui restent à faire d'ici là.


10. faire des combo gagnants avec d'autres applis : StayFocused + Habitica = Gros gros cœur 

J'utilise Habitica pour m'inciter à corser de plus en plus les choses avec StayFocused / m'appuyer toujours plus dessus. Inclure des points pour "serrer la vis" ou encore utiliser ponctuellement la fonctionnalité de "blocage total", par exemple, m'a poussée à encore davantage explorer les fonctionnalités de l'appli afin d'en tirer encore davantage parti.

Les deux applis se marient donc merveilleusement bien : 

  • StayFocused empêche mon cerveau d'utiliser le smartphone pour vagabonder, et 
  • Habitica oriente mon cerveau ainsi libéré des tentations vers des trucs constructifs, y compris... encore mieux utiliser StayFocused.

Quelle dynamique pourrie !


C'est crétin, mais ça marche. Donc, je ne négocie pas, je fais ce qui marche. Pas plus tard que ce weekend, grosse flemme et envie de rester en pyjama à rien faire: ben je me suis douchée pour avoir mes points, et j'ai attaqué ma journée. Ce qui vous vaut ce billet, en fin de course, bicoz finalisation de sa rédaction = COCHE !