- Je me suis lamentée du fait qu'avec le déménagement, exit le panier bio, je me retrouvais souvent à faire mes courses essentiellement en grande surface et ça m'énervaaait
- J'ai vaguement évoqué le fait que côté ZD l'évolution n'était pas top non plus (même si j'ai progressé sur ma gestion des restes, par exemple, hé !)
- Je ne m'en suis pas lamentée ici, mais figurez vous que je n'ai pas perdu tous les kilos de la grossesse d'E. (qui va quand même fêter ses 3 ans dans quelques jours), et que, pire : lesdits kilos ont, au fil du temps, invité quelques copains à eux à venir se prélasser sur mes hanches. Au point que je commence à en être un peu chagrinée, et que, de la même manière que j'ai décidé de réactiver Flylady et de reprendre le désencombrement de mon intérieur (maison) de son bazar, j'avais très envie de désencombrer aussi un peu mon intérieur (ma propre carcasse) de quelques kilos. (Monsieur Bout est mignon : tout absorbé dans ses études de grec
ancien, il me dit que je suis sa Gwen callipyge. Avouez que c'est plus
classe que Gwen-aux-grosses-fesses non ? Mais la réalité qui se cache
derrière demeure la même...)
- Et pour différentes raisons, j'avais très envie de réduire notre budget bouffe.
- L'une des raisons étant qu'il a bien profité, lui aussi, de notre déménagement (merci les prix franciliens),
- l'autre étant que dans la mesure où nous avons aussi une personne en plus à la maison quasi en permanence, ça a légitimement un impact (comme j'attire le chaland en me disant bonne cuisinière, je n'ose pas le nourrir de pain sec ensuite).
- Une troisième étant que de nouveau, des doutes planent sur nos perspectives financières à moyen terme, que cela m'angoisse un chouilla, et que donc cela me rassure d'économiser, dès aujourd'hui, là où c'est possible.
Bref, si je vous dis :
"faire des économies, réduire le gaspillage, manger de manière plus saine et plus diverse, plus quelques autres avantages annexes", en 11 lettres ?
TOO GOOD TO GO !
What ?
Rapide présentation de la bête
Too Good To Go ( littéralement "trop bon pour partir" [sous-entendu "...à la poubelle"] ) est une appli inventée par une Française, qui vise à permettre de récupérer les invendus de restaurants et commerces, pour une somme modique. Cela permet donc à la fois d'éviter du gaspillage chez les commerçants (départ à la poubelle de produits encore comestibles) et de faire des économies (à l'acheteur, mais cela rapporte aussi quelques euros au commerçant - moins la commission qui lui est prélevée par TGTG, puisque c'est par TGTG que transitent toutes les transactions).
C'est une appli, donc ce n'est accessible qu'aux détenteurs de smartphones.
L'appli est gratuite, on ne paie que les paniers achetés, dont le prix va généralement osciller entre 2 et 5€, parfois un tout petit peu plus pour les récupérations auprès de restaurants / traiteurs.
Le fonctionnement
- Les commerçants partenaires déclarent qu'ils auront tel nombre de paniers à tel prix à venir chercher à telle heure (oui, il y a un créneau horaire défini à respecter), on les réserve (et on les paie) sur l'appli, et on passe les chercher à l'heure dite.
- Il s'agit donc d'un panier "surprise" : le commerçant s'engage généralement à le remplir d'une quantité de marchandises correspondant à au moins 3 fois le prix payé, mais le contenu exact est évidemment très variable: il dépend de ce qui lui reste, là, au moment de l'heure de la collecte.
- Ladite heure de collecte varie selon les commerces concernés et les jours :
- par exemple, certains hôtels proposent, en deuxième partie de matinée, les restes de leur buffet petit-déjeuner: on y récolte donc mini-viennoiseries, salades de fruits, etc;
- le créneau des commerces d'alimentation correspond généralement à la dernière heure (ou demi-heure, ou quart d'heure) avant la fermeture,
- celui des restaurants se situe généralement autour de l'horaire de fermeture des cuisines (vers 14h30 pour le service du midi le cas échéant, autour de 22h / 22h30 pour le service du soir)
- L'appli fonctionne par géolocalisation : elle montre les commerces participant selon leur degré de proximité géographique avec ta position géographique à l'instant T.
- C'est une appli de djeun's : elle te tutoie ;-)
Cela fait bientôt un mois que j'ai sauté le pas, et voici un petit bilan détaillé de mon expérience.
Alors, en positif :
- excellent pour la créativité en cuisine : je retrouve l'effet "panier bio" :
ma créativité s'en retrouve stimulée puisque je dois
cuisiner sous la contrainte : je dois faire avec ce que j'ai récolté, et vite, s'il vous plaît!
Du coup,
retour des folies testeuses : par exemple, dans le premier panier récupéré auprès du magasin bio le plus proche de chez moi, j'ai trouvé deux médaillons de viande vegan. J'étais un peu méfiante, mais en fait : c'est vachement bon !
Nous avons remangé des
blettes, aussi. Et puis j'ai du me confronter de nouveau à un ananas la fois où on m'en a refilé. Et moi qui adore les artichauts mais n'en achète jamais, paf, j'en ai récupéré 6 petits une fois. Et Monsieur Bout et les enfants sont ravis car ils ont eu plusieurs fois des betteraves (que je n'achète jamais car moi je ne les aime pas: traumatisme de cantine scolaire...)
- excellente incitation à planifier ses menus :
OK, il n'est plus trop possible de le
faire à la semaine comme
Flylady le préconise (puisque par définition on récupère des trucs par surprise et qui ne tiendront pas la semaine), mais hélas j'en étais de toute manière bien loin.
Depuis TGTG, au moins, à chaque fois que je récupère un panier je me retrouve à
évaluer le degré d'urgence à consommer tel ou tel produit, et, hop, je m'empare de mon Bullet Journal pour planifier les menus des 2-3 jours suivants en conséquence :
"hum, la demi-courge attendra sans problème un jour ou deux, mais les courgettes ont besoin d'être mangées tout de suite".
- puissante incitation à manger des légumes (cf dossier Gwen callipyge...)
Ils constituent souvent l'essentiel du contenu des paniers récupérés chez les commerçants. Quoique, ça dépend lesquels, évidemment. Si on ne prend que des paniers proposés par des boulangeries, ce point n'est évidemment pas valable ;-).
Et comme lesdits légumes sont évidemment très mûrs (c'est le principe), pas moyen de les laisser au fond du frigo par flemme, et de dire "ce soir, c'est pâtes". (enfin, on peut, si. Mais bon, dans ce cas, on perd un peu le principe de l'appli : empêcher de la nourriture de pourrir chez un commerçant, pour la faire pourrir au fond de notre frigo, ne fait pas beaucoup de sens...).
C'est donc très efficace pour que la Gwen bouge ses fesses (qui, rappelons-le, sont callipyges) et se mette en cuisine / à l'épluchage / découpage.
Et cela m'a permis de constater que F., maintenant, adore la salade ! J'avais perdu l'habitude d'en acheter depuis que mes petits pas ZD m'empêchaient d'avoir recours à la salade-toute-prête-en-sachets dont nous nous sommes nourris nos premières années de mariage. Là, c'est le grand retour : il est fréquent que les paniers de primeurs en contiennent, car c'est le genre de produit qui prend vite un air défraîchi le rendant impropre à la vente.
Alors que moi, TooGoodToGoteuse de compét, je me saisis de ladite salade, je lui ôte ses deux-trois feuilles abîmées, j'élimine encore quelques morceaux pas reluisants, et zou, le reste atterrit dans nos estomacs.
- excellent pour le budget : on reçoit beaucoup pour une somme minime
- et puis on en profite pour repérer de nouvelles adresses
C'est ainsi que l'une de mes copines-voisines, à qui je vantais mes découvertes, m'a dit "ah, telle boulangerie le fait ? Ah mais saute dessus, ils font tout bio, et tout est une tuerie !". Et effectivement.
Bref, beaucoup d'attraits !
Maintenant, nuançons un peu...
Économies, oui, mais c'est limité
- on peut s'amuser à faire un maximum de ses courses là-bas. C'est un peu le défi que j'ai essayé de relever ces dernières semaines (plus de 25 paniers récupérés en 23 jours d'utilisation !) et il est incontestable que mes caddies grande surface ont énormément diminué de volume ces dernières semaines.
Néanmoins il n'est pas vraiment envisageable de remplacer totalement les courses de produits frais par TGTG. On peut certes adapter ces menus à ce qu'on reçoit, mais cela a ses limites !
- Les paniers ne contiennent par exemple jamais d’œufs (enfin, je suppose. Si contre-exemple, dites-moi !).
- Par ailleurs, j'ai remarqué que les paniers de primeurs démontraient généralement un déséquilibre entre fruits et légumes : il y a beaucoup plus des seconds que des premiers. Du coup, en ce qui me concerne, autant j'arrive à couvrir la quasi-totalité de notre consommation de légumes par TGTG, autant je suis obligée de compléter par des achats de fruits par la voie normale. Si je tentais de subvenir à mes besoins en fruits par le biais de TGTG, je courrais le risque de me retrouver avec une quantité de légumes trop importante pour que nous réussissions à l'absorber
- économiser, oui, mais par rapport à quoi ?
Par exemple, dans les paniers de la boulangerie-de-la-mort-qui-tue susmentionnée, figurent généralement beaucoup de choses que je n'achèterais pas régulièrement moi-même : l'une ou l'autre pâtisserie (succulente, ouf ! Moi qui généralement n'aime pas les pâtisseries-pas-faites-maison, j'ai été bien soulagée de constater que je pouvais me régaler avec celles-ci), des viennoiseries, etc, viennent s'ajouter au pain que j'achèterais, lui, à coup sûr.
Donc je peux me retrouver à manger "mieux" pour le même prix, mais pas forcément à faire des économies par rapport à mes dépenses initiales. Et encore une fois, c'est aléatoire (dit la Gwen qui, en ce vendredi de l'Ascension, a récupéré, dans ladite boulangerie, pas moins de 30 baguettes et pains différents, pour 10€ - elle avait raflé les 2 paniers proposés chacun à 5€).
- Concernant la boulangerie, cette incertitude me convient : globalement, je m'en sors toujours, et ces petits plaisirs low-cost me permettent d'éviter les achats-plaisirs par ailleurs.
- De la même manière, nous qui avons un faible pour les sushis-makis, etc, remplacer les craquages "allez, on se fait livrer un japonais" par un TooGoodToGo de temps en temps (6€ pour un menu complet), cela permet de continuer à se faire plaisir mais à moindre coût.
La question se pose en revanche pour d'autres commerces, puisque l'intérêt des paniers varie selon les commerces.
- En ce qui concerne les magasins Monoprix, par exemple, nous sommes plus dubitatifs. Les paniers récupérés dans certains des magasins autour de chez nous n'ont pas toujours été super intéressants :
- ils contenaient beaucoup de produits que nous ne
consommerions pas habituellement, mais surtout que nous n'avons aucun intérêt à consommer (ce qui n'est pas le cas des viennoiseries et pâtisseries de la boulangerie : si je vous dis brioche à la praline... ?) : des plats préparés industriels par exemple.
- Mais encore une fois, cela dépend de la manière dont chaque commerçant gère ses stocks : nous pensons ainsi continuer à faire une exception
pour le Monoprix le plus proche de chez nous, dont le contenu des paniers nous a toujours satisfaits, au contraire de ceux récupérés dans des Monoprix plus éloignés, à la faveur d'une course.
- De la même manière, autant la boulangerie nous plaît, parce que même le fait de recevoir ses sandwichs invendus nous convient (pain de campagne - bon brie - délicieux jambon de parme, ou pain de seigle - saumon - fromage frais - salade : miam miam ! Cela contribue généralement, découpé en petites portions, au dîner qui suit la récupération), autant risquer de récupérer les sandwichs de certaines boulangeries ne m'enchanterait pas du tout...
C'est aussi une question de timing : juste avant un grand départ, les magasins peuvent
être vides et on se retrouve vraiment avec les fonds de tiroir. Alors que j'ai pu tester comment venir pendant un pont, quand tout le monde est loin, aboutit à de super paniers, constitués d'une grande quantité de produits
de qualité.
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Ci dessus, panier Monoprix (enfin, 2 paniers, à 4€ pièce, soit 8€) récupéré le vendredi de l'Ascension. Fraises, jus de carottes, viandes diverses. Manque le jambon blanc déjà mis au frigo. |
Bref, un aspect à discerner. En ce qui me concerne, il est incontestablement intéressant d'y avoir recours pour les fruits & légumes, et, de manière moins systématique, pour la boulangerie.
Un impact environnemental en demi-teinte
Trois points essentiels à prendre en compte :
- 1. L'origine des produits.
On perd incontestablement en maîtrise sur la provenance des aliments achetés. On prend ce qu'on reçoit, point ! Les fruits et
légumes nous arrivent sans information : bio / pas bio, pays d'origine...
Cet aspect peut être plus ou moins gênant en fonction de nos priorités.
En ce qui me concerne, par exemple, j'ai décidé de faire mon maximum pour récupérer des paniers dans le magasin bio tout près de chez moi, et de compléter un peu par les paniers du primeur qui est situé un peu plus loin, et qui vend du bio et du non-bio. Et je suis bien contente que la boulangerie-de-la-mort-qui-tue fonctionne en tout bio, et utilise beaucoup de farines complètes, anciennes, etc.
Alors, sur ce plan-là, on évite du gaspillage de produits existant déjà, c'est déjà un point. Ce qu'on récupère est généralement largement mangeable, tout au plus est-il nécessaire d'ôter quelques morceaux de l'un ou l'autre légume / fruit.
En revanche, on n'évite pas forcément le suremballage. Mais là encore, cela dépend des enseignes:
- chez Monoprix, on reçoit un grand sac plastique déjà rempli de produits eux-mêmes fréquemment suremballés, et c'est la même chose quand je vais chercher un panier auprès du resto japonais.
- En revanche, pour aller chercher mes fruits et légumes, et mon pain, j'arrive avec mes sacs, et quasiment aucun des produits récupérés n'est fourni avec un emballage : sur ce plan-là, je suis bien contente !
Néanmoins, pour les familles déjà très avancées niveau ZD, TGTG peut faire gonfler un peu la poubelle.
Il s'agit de voir à quelle distance se trouvent les commerces partenaires : est-ce qu'on se retrouve obligé de faire le trajet exprès ou est-ce qu'il s'agit juste d'un petit détour au retour du boulot, etc.
L'impact organisationnel
- Cf. point précédent : comme on doit respecter des horaires précis pour aller chercher son panier, cela peut impliquer de faire des trajets exprès.
Cela peut être un problème (ou pas : si on a de toute manière de la route à faire pour faire des courses normales, et qu'on groupe cela et / ou que grâce à TGTG ces courses normales sont moins souvent nécessaires).
Et l'horaire peut ne pas nous convenir : à 18h30, une mère de famille peut avoir autre chose à faire que courir les magasins. Ou pas ! F. est par exemple ravi de m'accompagner dans mes rafles TGTG, et au retour, zou, on passe à table avec ce que j'ai récolté.
Mais encore une fois, cela est peut-être facilité par l'âge des enfants, et la souplesse de l'école-maison. Si j'avais un bébé au sein, ce serait peut-être plus compliqué de tenir les horaires, et si j'avais des devoirs à surveiller et un horaire de coucher impératif pour pouvoir lever les enfants le lendemain, je n'aurais peut-être pas le loisir de décaler le dîner d'une demi-heure pour aller le "chasser", ce dîner.
De la même manière, me prévoir un petit japonais à aller chercher les soirs ou j'anime un
atelier Faber et Mazlish en début de soirée est un bon plan : une fois rentrée, je n'ai plus d'énergie pour me cuisiner quoi que ce soit, et c'est agréable de manger cela en racontant ma soirée à Monsieur Bout. Idem pour un soir où on sait qu'on rentrera tard de weekend / vacances. En revanche, pour un soir lambda, nous avons largement le temps de crever de faim avant qu'il ne soit l'heure d'aller chercher notre dîner, et le temps qu'on l'ait récupéré, on n'a plus faim. (mais bon ce n'est pas gravissime, la plupart des choses se gardent en fait très bien jusqu'au midi suivant).
- Ces contraintes demandent de l'organisation.
Si on a déjà beaucoup d'autres contraintes, ce n'est pas forcément le moment d'en rajouter.
En ce qui me concerne, je rode des routines assez efficaces : combiner des paniers légumes et des paniers boulangerie, et zou, au retour, tout le monde passe à table et dîne des délicieux sandwichs de la boulangerie (en mode "Abendbrot", à l'allemande) accompagnés d'une partie des crudités récupérées chez le primeur, par exemple une laitue et deux ou trois gros avocats mous-mais-encore-bons, et suivis des fruits qui les accompagnaient. Le tout couronné par le partage en 4 de la pâtisserie qui s'était glissée dans le panier-boulangerie.
- Ces petites promenades impliquent un certain repérage / les surprises associées
Notamment quand
on "teste" une nouvelle enseigne :
"oh, zut, c'est la cata pour se garer "
(c'est la phobique-des-créneaux qui parle...),
ou
"ah mince, c'est
l'heure du camion de poubelles dans cette rue à sens unique..."
- Autre aspect : TGTG et Decent Hour ne font pas forcément bon ménage
En effet les paniers sont réactualisés tous les soirs à minuit, pour le lendemain : ça veut dire qu'à partir de minuit, on peut réserver ceux qu'on ira chercher le soir.
Selon l'endroit où on habite, le moment de la semaine, la popularité de l'enseigne, les paniers peuvent partir des minuit une ! Pas top pour se coucher tôt.
En ce qui me concerne, hum, je ne suis pas encore arrivée à Decent Hour dans le cadre de mes nouveaux
Babysteps Flylady, car je les fais trèèèès progressivement. C'est bien pratique ! Car ainsi je ne suis de toute manière pas couchée à minuit.
Je dirais même que TGTG m'aide, en donnant un repère dans ma soirée : cela m'encourage à ne pas pousser le bouchon trop loin, et à plier mes affaires, voire à me mettre en pyjama avant l'heure fatidique, et donc à éteindre peu de temps après avoir bondi sur mes paniers comme un tigre sur sa proie. C'est déjà un progrès, mais tout est relatif ;-)
Ceci dit, hein, c'est très variable : parfois tout part à minuit et quelques, parfois à 8h du matin il y en a encore. Donc on n'est pas non plus forcément obligé de camper à côté de son smartphone. C'est surtout si le frigo est vide et qu'on veut absolument un panier à tel endroit, tel jour, que la pression est là.
Certains produits nécessitent d'être cuisinés très vite pour ne pas être perdus, il faut donc prendre en compte sa capacité à se mettre en cuisine !
- La capacité d'absorption, bis
On ne sait jamais le volume avec lequel on va repartir.
Ainsi, mon premier
panier Monoprix était constitué d'un gros truc cher + des petits trucs, donc n'était pas très encombrant. La seconde fois, j'en ai donc pris 2 d'un coup. Quand je me
suis retrouvée avec deux pleins sacs remplis de yaourts, flans et
compagnie, alors que cette fois-ci je rentrais chez moi à pieds / en transports en commun, j'ai moins rigolé.
Et c'est encore un point sur lequel je dois me roder : parfois je prends 1 panier et je me dis "ah, je l'ai facilement utilisé, et il a été très vite mangé, j'aurais du en prendre 2". Parfois j'en prends 2 et je me retrouve submergée.
Là-dessus, la taille du congélateur constitue un aspect non-négligeable. Le nôtre est petit!
- La capacité d'absorption, ter
Comme évoqué sur l'aspect économique, on peut se retrouver avec des produits qui ne nous conviennent pas forcément. Mais alors, pas du tout. D'où risque de gaspillage.
Là-dessus, il est trèèès utile d'avoir de bons copains à proximité / de bien s'entendre avec les voisins. Ainsi, quand j'ai récupéré mes 30 pains, j'ai pu passer en filer une partie à ma sœur, et l'autre à une voisine : tout le monde était ravi! De la même manière, les endives contenues dans mon premier panier du magasin bio ont atterri chez une autre de mes voisines (pour ceux qui prennent le blog en marche : j’exècre les endives), et elle a aussi récupéré la majorité des produits laitiers que je m'étais trimballée à pied de chez Monoprix, puisque chez nous, on ne mange pas de lait de vache... Pour le coup, c'est un point qui demande, encore, un peu d'organisation, mais ce côté coopérative est assez marrant, et ça renforce le lien social !
Donc à voir en fonction de son régime alimentaire et de son entourage : pour une famille sans viande - sans gluten - sans lactose, et en plus en guerre avec tous ses voisins, TGTG ne va pas être le truc du siècle ;-)
Dernier aspect à savoir : il s'agit d'une application encore très jeune. Le concept est encore en formation, même si de ce que j'ai lu, il a déjà beaucoup évolué, et qu'à l'usage, il fonctionne déjà très bien. Néanmoins, de ce que j'ai pu lire, certains commerçants jouent plus ou moins le
jeu (je suppose que c'est en raison de cela qu'ils ont ajouté un système de notation des paniers). Il est bon de
rester vigilant, donc, et si un jour un commerçant confond manifestement "démarche anti-gaspi /
limitation des pertes financières / effet positif sur l'image" (les 3 motivations logiques d'un commerçant TGTG) avec "occasion de
refiler des machins moisis, totalement invendables, à un prix éhonté" : ne
pas hésiter à cafter !
Bref, en conclusion: cette appli me fait bien marrer, elle stimule ma créativité en cuisine, me soutient dans ma démarche de réduction-des-déchets-de-mon-budget-bouffe-et-du-volume-de-mes-fesses, et je suis actuellement en mesure de démontrer la souplesse organisationnelle qu'elle requiert.
A voir ce que ça donnera dans le temps. Il se murmure qu'à partir de juin ma vie pro va s'alourdir significativement. Peut-être devrai-je réévaluer mes priorités à ce moment. Ou pas !
Dans tous les cas, cette appli est à tester / évaluer en fonction des possibilités qu'on a autour de soi, et de son propre fonctionnement.
Ce billet le montre clairement : nous, les Bout, sommes à un certain point de notre démarche environnementale, et financière, nous mettons le curseur à un certain niveau : beaucoup de bio, mais pas tout, beaucoup de fait-maison, beaucoup de fruits et légumes, mais quand même de la viande, et même des sushis. Pour des familles se situant différemment, le positionnement vis à vis de TGTG pourra être assez différent.
L'avantage, c'est que c'est une appli: vite téléchargée, on peut regarder quels commerces sont proposés près de chez soi, éventuellement commander quelques paniers pour voir ce que ça donne, et décider d'en rester là. Dans tous les cas, il y a des chances qu'on ait fait l'une ou l'autre expérience un peu marrante dans l'aventure. Ça fait toujours un truc à raconter au prochain dîner ! (ou en commentaire de ce billet!)
Qui a dit qu'on s'ennuyait ici ?
edit : vous aurez peut-être remarqué que j'avais écorché le nom de l'appli. C'était "toO good to go". Mais en fait c'était pas du tout une faute d'inattention, je le savais MAIS en fait j'avais utilisé tous les "o" de mon clavier, toussa....
[sifflotement innocent]