samedi 30 avril 2016

Pâtes au sucre

Nous parlions récemment réduction des dépenses, la valorisation des restes en cuisine représente un moyen bien intéressant d'aller vers cet objectif. 
Je vous présente donc un grand succès de mon enfance... Une madeleine de Proust puisque c'était une spécialité de ma grand-mère à qui nous la réclamions à chaque séjour chez elle. En revanche, je vous préviens, ce n'est ni diététique ni bio ni rien!


Pâtes au sucre
un reste de coquillettes 
(ou de pâtes un peu fermes, ayant de la tenue, et pas trop grosses ; bref, pas de tagliatelles et autres spaghettis; ça marche avec des pâtes sans gluten si celles-ci sont assez fermes pour le supporter - on oublie les pâtes 100% à base de riz par exemple)
une grosse noix de beurre
du sucre



1. Faire fondre le beurre, 
2. Rajouter les pâtes, les faire dorer à feu vif en remuant de temps à autre (5 à 10 minutes), 
3. Servir et saupoudrer de sucre.

Compliqué, hein ?
Ça a un goût de crêpes au sucre (quelle surprise, les ingrédients sont les mêmes!) et plaît beaucoup aux enfants.... mais pas que ! ...



(j'avoue que souvent je prépare une trop grosse quantité de pâtes exprès...)

jeudi 28 avril 2016

Arc-en-ciel Grimm's : le verdict !

Vous avez été 14 à répondre au sondage concernant l'intérêt porté par vos enfants à l'arc-en-ciel Grimm's (grand modèle).

avis Grimm's
Bon, j'ai ouï dire que ce chiffre ne représentait paaas forcément un échantillon vraiment représentatif, (surtout avec 6 réponses "jamais testé, je me pose la même question") mais on ne va pas chipoter non plus !
Merci en tous cas de votre participation et des commentaires bien utiles sur le sujet !

Ces résultats sont déjà venus relativiser le mythe du jouet "parfait", valeur absolument sûre dont la possession garantirait en quelque sorte des heures de calme aux parents jeu créatif, éducatif, machin...

En parallèle de ce sondage, j'ai mûri mes réflexions sur les jouets en général, à coup d'observations personnelles, des commentaires sur mon billet Grimm's, de lectures bloguesques chez Mamandala, chez Elsa.

J'en arrive au constat
  • que nous avons déjà beaucoup. 
  • Que je suis moi aussi toujours à l'affût du super jouet ludico-sensoriel-imaginatif-libre
  • Qu'à force cela remplit mes étagères et vide mon porte-monnaie. 
  • Que cela n'empêche pas F., ces temps-ci, de refuser la rotation des jouets, dans le sens que quand j'annonce "je vais sortir des nouveaux jouets", 
    • je ne récolte plus le sourire rayonnant d'un F. impatient de redécouvrir des trésors, 
    • mais un regard implorant assorti d'un "oh non, je veux garder les anciens jouets" sans équivoque - lesquels anciens jouets sont de ce fait en place depuis 3 semaines, au moins. 
  • Qu'il s'occupe malgré ça très bien, puisqu'il joue de toute manière toujours avec les mêmes choses. 
  • Que l'achat de jouets comble à l'arrivée davantage un besoin chez moi (et peut-on parler d'un besoin comblé, quand je me remets en quête aussi sec derrière ?) qu'un besoin chez lui.
En parallèle toujours, je m'interroge sur les investissements nécessaires en matériel pédagogique (et notamment Montessorien, justement), je perçois pour le moment qu'investir sur ce plan risque tout simplement d'être une manière pour moi de me rassurer, et je me dis que si je me permets cette béquille-là, il va être d'autant plus judicieux de limiter l'accumulation par ailleurs.

Mes premiers achats de matériel Montessori m'ont par ailleurs permis de me confronter à des réalités douloureuses : lors de l'atelier Montessori de F. vendredi, E. a découvert la vraie boite de permanence de l'objet. Excellente leçon pour moi qui avais investi dans le modèle super-chouette-et-trop-bien-pensé-car-économique de chez Nature & Découvertes. Celui-ci va se retrouver illico sur leboncoin, y a pas photo. J'avais presque des scrupules à demander de l'argent pour cet objet pourtant quasi-neuf, puis je me suis dit qu'au fond, ça permettrait à une autre maman, qui de toute façon aurait succombé à la tentation, de faire la même erreur que moi, mais moitié moins chère.

Oh bien sûr,
juste avant de démarrer ledit sondage j'avais succombé aux charmes des cubes sensoriels de chez Hop Toys. Franc succès: Bébou ET Bébounette s'éclatent avec, et l'intérêt ne se dément pas mais se renouvelle sans cesse : rien qu'observer F. ce weekend, se mettre à circuler à travers notre appartement, le cube rempli de liquide rouge collé sur le visage et dire "tout est rouge", c'est top.
Donc nooon, rien de rieeeen, je ne regrette rien... pour ce matériel-là. 
Mais le temps qu'ils passent avec ces cubes, ils ne pourront pas le passer sur l'arc-en-ciel.

Oh bien sûr,
je reçois toujours les mails de sites de ventes-privées pour enfants. Je remplis d'ailleurs régulièrement un panier là-bas. Puis je fais 3 p'tits tours, je me remets dessus, et je soupèse de nouveau chacun des items contenus dans ledit panier. Le panier termine vide. 
Du reste, Grimm's n'est jamais proposé en vente privée.

Oh bien sûr,
je continue à zyeuter sur leboncoin. Je m'autorise à regarder au cas où certaines choses que j'ai du mal à m'abstenir de vouloir seraient dispo à un prix de ouf. Mais je me montre follement exigeante :
  • pas question de payer cher, 
  • pas question que l'état soit moyen, 
  • pas question d'investir dans une variante-presque-aussi-bien-mais-pas-tout-à-fait-comme-le-truc-que-j'ai-identifié-comme-valant-la-peine. 
Du coup ça tombe bien, je fais chou blanc à chaque fois. Après, sur un malentendu, ça pourra marcher... mais si ça marche en dépit de mes critères draconiens, ça ne sera qu'un moindre mal. 
Et Grimm's n'est jamais proposé à prix cassé sur leboncoin.


En définitive, j'en ai conclu que mes enfants ne toucheraient jamais à l'arc-en-ciel Grimm's et que nous y survivrions sans traumatisme majeur.

Et puis vendredi dernier, ma nouvelle copine L., maman du réseau IEF, a mis les pieds sur mon blog.
Repéré le sondage.
Proposé de nous prêter l'arc-en-ciel que ses enfants délaissent.
Le beurre et l'argent du beurre...
dernier épisode ici !

mardi 26 avril 2016

IEF : doutes, angoisses, interrogations

Maintenant qu'il est confirmé que je bosserai à 50% l'année qui vient, et que donc je peux commencer à organiser concrètement cette année, mes neurones tournent encore plus à plein régime (m'enfin comme ils ne sont que 2 à avoir survécu à deux grossesses et deux allaitements...).
C'est chouette.

Mais pas que. Car si mes neurones tournent à plein régime, dans le tas des réflexions se glissent quand même un certain nombre de doutes, d'interrogations, d'angoisses
Ainsi notre atelier Montessori de vendredi, qui m'a permis de rencontrer une chouette maman blogueuse à deux pas de chez moi, a-t-il constitué un super moment... mais est venu également appuyer là où ça fait mal...

  • F. y a papillonné d'activité en activité sans se fixer ni rien terminer. Alors stop, je vous arrête tout de suite (toi aussi Nawel ! ;-)) je sais, je sais, je sais:
    • qu'il a même pas 3 ans, qu'il est curieux, qu'il a plutôt tendance à observer avant d'y aller. Mais néanmoins (parce qu'à la maison c'est souvent pareil quand même)
    • Que plein d'enfants passent par des périodes pas-trop-plateaux. Mais ma copine L., dont la fille a elle aussi déjà mis les pieds dans cet atelier, a épaté sa mère par la manière dont elle s'est absorbée dans les activités. Alors mon fiston, hein, pourquoi pas toi ??? 
    • Je me demande si je vais réussir à l'amener sur un chemin de concentration, si je serai capable de l'accompagner sur ce chemin de la fameuse normalisation dont parle Maria Montessori, si le fait que je continue à bosser cette première année d'IEF n'empêchera pas, justement, la mise en place d'un cadre temporel aidant, puisque ce cadre ne vaudra qu'un jour sur 2 (lundi, mercredi, vendredi, étant donné que je bosserai les mardi et jeudi - bon, j'avoue que dans mes rêves les plus fous je trouve une garde à domicile fana Montessori, mais...quelque chose me dit que je ne peux pas non plus compter dessus!)
  • le bel atelier où nous étions m'a fait envie... mais à l'heure où je bosse sur le billet, promis depuis longtemps ici, (edit : et dispo enfin iciiiii!) sur les implications financières de l'IEF, je m'interroge sur les besoins de matériel, notamment Montessori; sera-t-il utile ? ou pas ? que puis-je nous offrir ? comment prendre le risque de sortir de grosses sommes dans du matériel si c'est pour que F. s'y intéresse 2 demi-minutes ? Mais si je ne le fais pas, nous prive-je d'une aide précieuse, d'un support bien utile pour l'amener à la concentration, au travail, à la discipline ?
  • Cet atelier m'a fait envie, aussi, parce qu'il existe
    • notre "coin Montessori" est dans un coin de notre vaste salon; nous ne disposons pas de salle de classe propre et je tâche de m'en accommoder; mais justement, mes inquiétudes quant à ma capacité à proposer un cadre temporel aidant F. à se concentrer, se doublent alors de celles concernant le cadre physique
    • Une salle de classe, dans laquelle nous irions à des moments précis, dans un but précis...me rassurerait à ce niveau. La salle de classe m'aiderait, moi. Aiderait-elle mon fils? Les lectures unschooling que j'ai pu faire inciteraient plutôt à ne pas isoler d'endroit spécifique pour l'apprentissage... d'un autre côté, si l'environnement est le premier maître, je peux aussi interpréter ça et me dire que si je n'ai pas proposé d’environnement assez structuré cela pourrait nuire à la structuration du jeune homme ?
  • Et puis il y a la miss Zélie qui commence à lire à 4 ans, qui vient télescoper Charlotte Mason et son "rien de formel avant 6 ans", lequel vient s'emplafonner dans la crainte de rater une période sensible.


Ouais bon. 
Comme vous voyez, c'est un peu le tourbillon dans ma petite tête.


Ou en plus clair : j'ai (un toooout petit peu) les jetons.
Vais-je bien faire ?

Alors je relis le sublime article de Laura et me rappelle à l'ordre : F. aura des lacunes, na.
Je pense aux "résultats" de l’Éducation Nationale et me dis qu'après tout, l'IEF,
  • c'est pour faire mieux / plus adapté que l'EN. 
  • Ce n'est pas pour faire aussi bien que toutes les super mamans que je rencontre
  • Faire de mon mieux suffira, de toute façon, y a pas l'choix, F. n'a que moi comme maman.


Mais quelle lourde responsabilité, tout de même.
Si je regarde les choses en face, ces angoisses ne sont pas pour rien dans mon souhait de faire profiter F. d'ateliers Montessori sur une base régulière; pas pour rien non plus dans mon bavage devant l'école des Souris Vertes. Pouvoir déléguer un peu de cette responsabilité... que ce serait confortable!

Et pouf, voici Isa qui sort un article qui tombe à pic.
Bref, y a pas fini de cheminer, puisque va falloir cheminer vers un style d'IEF qui convienne au Bébou ET à sa mère. Y a des jours où je me dis que c'est surtout la 2ème protagoniste qui sera la plus difficile à gérer, au fond.

dimanche 24 avril 2016

Travailler pour...? - Les sous : la sérénité

Être 2 à travailler allège les soucis financiers en grossissant les sommes à disposition pour faire face au quotidien.

Mais pas seulement ces soucis-là.

Être 2 à travailler allège la pression pesant sur la vie pro du "salaire principal": en effet, vivre sur un seul salaire n'entraine pas uniquement des revenus a priori plus bas, mais également une dépendance plus ou moins totale à ce salaire, unique source de revenus.
Or, que se passe-t-il si le "pourvoyeur"
  • est victime d'un  licenciement ?
  • souffre dans son travail et se pose la question de démissionner ? 
  • est insatisfait au boulot et rêve d'envisager une reconversion, pour laquelle il faudrait prendre en compte une période sans revenu pendant qu'il se formerait ? 
  • souhaite se réorienter vers une fonction nettement moins rémunératrice ? 
  • réalise qu'il veut fonder une entreprise qui ne sera en mesure de faire vivre la famille qu'après un certain laps de temps?

Pouvoir compter sur un deuxième salaire pour absorber, au moins en partie, les conséquences financières de ces situations, est alors source d'une plus grande liberté

Cela permet ainsi au "pourvoyeur" de faire lui aussi les choix qui l'épanouissent sans se retrouver sous le joug d'une responsabilité trop lourde à porter.
Il est bien joli en effet de chercher, soi, la voie et l'équilibre qui nous conviendront le mieux, il serait dommage que ce soit aux dépens de l'épanouissement de l'autre binôme du couple.
Plutôt qu'une relation à sens unique, je vois donc la répartition de l'équilibre pro/perso au sein du couple comme quelque chose de plus large, qui peut varier selon les évènements et les désirs de l'un ou de l'autre. Nous sommes un binôme, dont chaque membre peut venir soutenir l'autre dans l'atteinte de ses objectifs pro & perso.
  • C'est une idée qui nous avait déjà effleurés il y a quelques années, lorsque Monsieur Bout, en pleine angoisse existentielle, avait brièvement réfléchi à changer totalement de voie. Même si cela venait contrecarrer nos (mes) plans de rester à la maison après la naissance d'enfants et/ou reculer l'arrivée de notre premier enfant, j'avais réalisé que je ne pouvais pas non plus "charger" Monsieur Bout de m'entretenir quelles qu'en soient les implications pour son épanouissement à lui.
  • Mais cette réflexion nous a frappés de plein fouet, lorsque, alors que nous étions arrivés à Strasbourg pour un nouveau job pour ledit Monsieur Bout, celui-ci s'est retrouvé confronté à une chef probablement perverse-narcissique. Après s'être épuisé (en perdant 5 kg en 4 mois au passage) à essayer de "régler" le problème, il n'est plus resté qu'une solution envisageable pour le sortir en urgence d'une situation invivable : la rupture de sa période d'essai.

Les semaines d'agonie de réflexion qui ont précédé la décision finale nous ont permis de réaliser à quel point, avec l'absence d'un second salaire, les facteurs suivants pouvaient venir compliquer une démarche qui relevait pourtant de la survie :
  • fort impact immédiat sur le mode de vie : changer d'appart si locataire / renégocier l'emprunt si propriétaire, ôter les enfants du privé / hors contrat, arrêter des activités extra-scolaires trop coûteuses... 
  • angoisse quant à la recherche de travail
    • avant de sauter le pas : est-il réaliste de penser retrouver un travail avant l'interdit bancaire ? 
    • pendant la recherche de travail ; chaque semaine sans avancée, sans réponse positive, sans appel, sans entretien, creuse le trou sur le compte en banque.
  • pression venant fausser le discernement, impacter le choix du nouveau travail : tentation de prendre le premier truc venu, puisqu'on ne peut se payer le luxe d'attendre un poste qui convienne vraiment.

Ainsi , pour ce qui nous concerne,
  • Je n'avais pas démissionné de mon boulot de Normandie mais étais encore en congé maternité au moment de la décision : l'existence de mon salaire permettait de ne pas devoir revoir immédiatement notre budget de manière drastique (= nous permettait par exemple de continuer à habiter dans notre appartement en dépit de son loyer conséquent)
  • L'impact sur notre budget (= le différentiel revenus / dépenses) étant adouci par ledit salaire, le "matelas" de sécurité que nous avions allait prendre plusieurs mois à être grignoté, autant de mois pendant lesquels Monsieur Bout pouvait envisager sereinement sa recherche d'emploi
  • Quand en octobre il est apparu qu'en janvier nous n'aurions plus rien à manger (nous avions sous-estimé la durée de la recherche d'emploi... et moi je l'avoue, pour soulager un peu Monsieur Bout dans ses inquiétudes, j'avais un peu bidouillé été optimiste dans le budget que je lui avais présenté pour lui prouver que quitter son poste ne nous ferait pas mourir de faim), alors que Monsieur n'avait aucune piste sérieuse intéressante, il s'est alors retrouvé face à un dilemme : 
    • accepter des postes vraiment pas top (un point qui me souriait d'autant moins qu'après les mois de galère professionnelle qu'il avait endurés sous sa chef, il avait urgemment besoin de se sentir vraiment bien au boulot) pour nourrir la famille au plus vite 
    • ou.... ? C'est là que j'ai revu mes plans initiaux (reprise pas avant janvier 2016, et à 50% maximum) en 
      • me remettant plus tôt que prévu à la recherche d'un boulot,
      • étant ouverte à davantage qu'un 50% (j'avais besoin de retrouver au plus vite, je ne pouvais courir le risque de laisser passer trop d'occasions),
      • cherchant un CDD (puisque nous n'étions pas sûrs de rester dans la région, et qu'en outre si c'était un 80% je ne voulais pas m'engager sur du long terme puisque mon objectif serait de diminuer mon temps de travail le plus vite possible).

Cette capacité à passer / prendre le relai au sein du couple parental afin de subvenir aux besoins de la famille représente donc un atout précieux pour le foyer, et peut constituer une incitation à garder le pied dans le monde du travail.

Bien entendu, ces risques peuvent être plus ou moins réels selon les milieux de travail, les aspirations personnelles, etc. 
Ainsi des fonctionnaires sont-ils théoriquement moins exposés au risque de chômage, ce qui peut permettre une pression moindre.
Moins exposés au risque de chômage, certes... mais en revanche beaucoup plus vulnérables si ils se retrouvent comme Monsieur Bout, confrontés à une hiérarchie harcelante, par exemple. Ce genre de "rencontre" n'est pas le monopole du privé, loin de là ! Nous en avons plusieurs exemples dans notre entourage, et avons ainsi pu réaliser à quel point la "sécurité de l'emploi" du fonctionnariat peut aussi se transformer en prison, augmentant la difficulté à partir tout en permettant à la situation de perdurer du fait de la quasi-inamovibilité de ladite hiérarchie (la chef de Monsieur Bout, elle, a fini par se faire virer. Trop tard pour nous, mais quand même).
Par ailleurs, c'est notamment un point où les familles de militaires, par exemple, peuvent être touchées par la double peine : à la difficulté de la reconversion de Monsieur si celui-ci souhaite/doit quitter l’armée, se rajoute le fait que devoir assumer le quotidien seule pendant des OPEX, ainsi que les mutations fréquentes, n’ont généralement pas favorisé le maintien d’une activité pro pour Madame.


Cependant, travailler à 100%, 100% du temps, n’est pas forcément nécessaire.
En effet, si l’existence réelle d’un 2nd revenu important constitue un atout évident dans les cas dont nous parlons, la possibilité de ce 2ème revenu peut aussi tout à fait suffire.

Il s’agit donc d’être dans une situation telle qu’on peut facilement, comme cela a été le cas pour moi, retrouver du boulot si le besoin s’en fait sentir : à défaut de conserver un emploi, conserver son employabilité.

Différentes stratégies peuvent contribuer à cela :

  • Différer son éloignement du marché du travail, c’est-à-dire continuer à travailler un peu plus longtemps que prévu après l’arrivée des premiers enfants, afin d’avoir amassé une expérience suffisamment longue pour que celle-ci ne périme pas trop vite
    • si on n’a bossé qu’un an, un an de trou sur un CV semble immense, deux ans équivaudra souvent à un retour à zéro (voire pire car le diplôme datant, certains se demanderont si vous n’avez pas tout oublié). 
    • Si le même trou a été précédé de 6 ou 10 ans d’expérience pro solide, il comptera pour très peu ! J’en ai fait l’expérience.
  • Continuer à travailler sur un petit temps partiel, que ce soit en tant que salarié ou en tant qu’auto-entrepreneur. Vous restez dans le coup, et le jour où il est financièrement nécessaire de passer à la vitesse au-dessus, vous avez la possibilité de réaugmenter votre temps de travail au même endroit, ou le réseau et l'expérience nécessaires pour trouver plus ailleurs.
  • Utiliser ses compétences dans un cadre professionnel ou associatif (plus c’est « professionnel » / structuré, mieux c’est) : ce serait par exemple le cas chez moi avec ma possibilité de donner des cours dans mon domaine de compétences : je reste dans le coup d’une certaine manière, bien qu'à un degré moindre par rapport à ce que représenterait une activité au sein d'une entreprise.
  • Alterner des périodes avec et des périodes sans : remettre régulièrement le pied dans le monde du travail, par exemple à la faveur de CDD de quelques mois, tous les 2-3-4 ans… 
    • C’est une option à laquelle je n’avais pas forcément réfléchi au départ, mais que mon expérience actuelle met au goût du jour. Dans ma fonction en tous cas (et c’est le cas de nombreuses fonctions), il est difficile pour un employeur de trouver quelqu’un d’expérimenté qui veuille bien d’un CDD
      • C'est pourquoi quand l’employeur a besoin de remplacer quelqu’un (au hasard, pour un congé maternité, qui touche généralement quelqu’un d’expérimenté), il se montre souvent plus ouvert : face à la majorité des candidats, jeunes diplômés sans expérience, ou personnes en toute fin de carrière, vous, avec votre jeunesse couplée à de l’expérience, avez toutes vos chances. 
      • En ce qui me concerne, on m’a littéralement sauté dessus! (j’avoue, c’était bien agréable. Un petit côté revanche par rapport à toutes mes recherches d’emploi précédentes…) 
    • Il peut donc être judicieux de bouleverser la logistique de la maison quelques mois de temps en temps pour se permettre de réactualiser un peu son expérience afin de pouvoir compter sur celle-ci en cas de coup dur : le jour où pour l’une des raisons évoquées plus haut on a BESOIN de vite retrouver un travail, on sait alors pouvoir ressortir un CV dont la dernière expérience remonte à 2,3 ans maxi, pas à 10 ans
    • d'autant que là encore, tout se négocie : on peut, comme je l'ai fait, envisager un 80% plutôt qu'un 100%, ça atténue toujours la charge mais ne nuit en aucun cas à la validité / revente de l'expérience par la suite
    • C’est un point que je garde dans un coin de ma tête, car bouleverser la logistique familiale, OK, mais c’est encore plus compliqué dans un contexte d’IEF… Pour gérer la première année de maternelle, je suis en train de parier que c'est compatible avec un 50% (même si parfois je m'inquiète!), mais pour l'IEF d'enfants plus grands ? Ceci dit, comme c’est pour la bonne cause, pour pouvoir soutenir Monsieur au cas où, on peut aussi se montrer inventifs
      • et si Monsieur passait à 80% pour ces quelques mois ? Histoire d'assumer un programme allégé d'IEF...
      • Et si on s'efforçait de positionner ce CDD en partie sur l’été de manière à pouvoir confier les enfants à leurs grands-parents / les envoyer en camp / en voyage linguistique / chez les cousins à la faveur des vacances ? (ça peut même être l’occasion pour le couple, qui reste bosser, de vivre quelques semaines à deux, en mode « jeunes pro sans enfants » / retour vers le futur...) 
      • et si on positionnait les « vacances IEF » autrement cette année-là ?
      • Maman Poisson a aussi testé ;-)
  • Investir du temps dans le fait de se former, se perfectionner sur un point. Double effet : 
    • ce perfectionnement se vendra ensuite sur le CV, 
    • et la période de formation viendra en partie combler le trou sur le CV. 
    • et même (pour deux effets achetés, deux effets collatéraux offerts!) : au passage, sur cette période on comble son besoin de stimulation intellectuelle, ainsi que son besoin de vie sociale si c'est une formation avec du présentiel...
    • Par exemple dans mes récentes rencontres IEF j’ai le cas d'une maman qui s’est formée en médiatrice CNV pour le milieu de l’entreprise. Je trouve ça top… Et cela alimente ma réflexion personnelle, car je n’exclurais de rajouter cette corde à mon arc…un jour !
  • En profiter pour se réorienter, au besoin ! Le discours « j’ai pris le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment, et j’ai pris le temps et les moyens de l’obtenir » rencontre un accueil de plus en plus favorable… d’autant que là, vous expliquez à votre futur employeur que ce que vous voulez, justement, c’est lui. Cela met en valeur votre motivation, le côté réfléchi de votre candidature, et vient réduire le risque, qu'un recruteur a toujours en tête, du candidat  "arrivé là par erreur / obligation alimentaire".


Enfin, à part le travail, il existe aussi d'autres manières de diminuer la dépendance à un seul revenu et se ménager une marge de manœuvre en cas de coup dur affectant ledit revenu

  • Réduire ses dépenses ainsi qu’évoqué dans mon billet précédent, y contribue à plusieurs titres
    • D’abord, être au clair et prêt à se passer de certaines choses est une capacité rassurante : "mais si, ça passe au niveau budget, regarde, finalement on pourrait faire ça et ça pour diminuer tel poste de dépense"
    • Si on est habitué à ne dépenser qu’une partie du revenu principal, la diminution de celui-ci pour cause de chômage / nouvelles fonctions moins rémunératrices est plus facile à digérer
    • Vivre "en dessous de ses moyens" permet d’économiser et de se constituer un matelas pour affronter de tels coups durs (il s’agit alors de réfléchir à la manière dont on place cette épargne: une partie doit rester suffisamment disponible pour qu’on « ose » la sortir si besoin est ; ainsi, nous n’avions en tant que tel pas épuisé la nôtre, mais les sommes qui restaient n’étaient pas vraiment disponibles car nous auraient coûté cher à débloquer / c’était plus difficile à envisager et aurait pu nous freiner)
  • Plus largement, être prudent dans ses investissements, notamment quand on dimensionne le prêt d'achat de son logement par exemple. En tant que RH, j'en ai vu, des gens malheureux au boulot mais n'osant le quitter de peur de ne plus pouvoir faire face aux mensualités...
  • Développer d’autres sources de revenu : certains vont par exemple investir un petit capital dans de l’immobilier locatif, générant ainsi un revenu régulier. Mais il faut en avoir la possibilité financière, être sur un créneau rentable, et en avoir les compétences / l’envie, car c’est tout un travail de gestion !

En cas de coup dur il est bon par ailleurs de penser qu'on peut aussi avoir recours aux remèdes suivants pour limiter la casse

  • Braquer une banque / se mettre au téléphone rose / … : si vous avez d’autres idées lumineuses ou expériences à partager, allez-y !
  • Avoir recours à une aide ponctuelle de la famille peut aussi être une possibilité ; j’avoue que chez nous ce serait en ultime recours, nous le vivrions tous deux comme infantilisant, et cela peut aussi être source de tensions intrafamiliales.
  • Réfléchir aux alternatives les moins dangereuses / lourdes
    • substituer à une démission "sèche", 
      • une rupture conventionnelle (ça ne coûte rien d'essayer), 
      • ou un congé sans solde (pour garder une corde de rappel si vraiment on ne s'en sort pas après une certaine durée)
    • [edit pour compléter suite au commentaire d'Isa] assurer son atterrissage avant de démissionner  : chercher et trouver le nouvel emploi puis démissionner
      • quand cela est possible (ce n'est pas toujours le cas notamment dans un cas de harcèlement, où le temps des recherches peut être trop long - mais dans ce cas il est aussi possible de voir avec son médecin pour une mise "à l'abri", en congé maladie, pour ce temps-là)
      • cela présente l'avantage de faciliter les recherches : avoir un emploi rend bien plus sexy qu'être au chômage
    • dans le cas d'une reconversion avec période de formation, creuser les possibilités de faire celle-ci en alternance; et là encore, faire un maximum de choses avant de quitter son emploi (trouver l'alternance, par exemple)
    • Ainsi, en ce qui nous concerne, avons-nous cherché à limiter la casse au moment de rompre la période d'essai de Monsieur Bout : plutôt que de la rompre lui-même, ce qui ne lui donnait pas droit au chômage, 
      • il a exprimé son souhait de partir et a négocié auprès de son entreprise que ce soit elle qui prenne l’initiative de la rupture (la rupture de période d'essai ne coûte pas un rond à l'entreprise; garder quelqu'un qui n'est déjà plus motivé, en revanche...), en échange du fait qu'il reste quelques semaines de plus pour les aider à terminer certains dossiers. 
      • si ils avaient refusé, nous aurions alors accepté la proposition insistante de notre médecin d'arrêter Monsieur Bout. Au bout de quelques semaines ils auraient compris que ça ne les mènerait à rien.


Je conclurai en soulignant que là encore, plusieurs chemins mènent à Rome.
Identifier ce besoin de sérénité comme une des motivations au travail peut être l'occasion de se poser plus largement la question de quel serait le plan de bataille si l'une de ces éventualités venaient à se produire. Mettre les choses à plat, quel qu'en soit le résultat, c'est dans tous les cas un élément contribuant à une meilleure sérénité.
Le flou est toujours bien plus anxiogène que la clarté !


samedi 23 avril 2016

Saint-Dié-des-Vosges, ville sexy

J'ai mis pour la première fois les pieds à Saint-Dié des Vosges l'été dernier, pour le mariage d'une cousine de Monsieur Bout, et je suis tombée amoureuse de cette ville.

Ça fait crédible ?

Ouais, nan, oubliez. 

En revanche, depuis une semaine que j'ai lu ce billet d'Hélène ainsi que celui-là, puis que je me paluche la documentation présente sur le site internet de l'association et ce que je trouve ailleurs, là, j'avoue, je rapprocherais volontiers Saint-Dié de mon domicile.

Rhhaaaaaaa...
Dans le désert junglesque qu'est le paysage des écoles Montessori (désert = y en a peu ! Aucune sur Strasbourg même; junglesque = toutes les écoles dites "Montessori" ne se valent pas, loin de là. Statut hors-contrat oblige, leur fonctionnement est précaire et elles ne peuvent toujours s'offrir ce qu'il y a de meilleur... sur tous les plans, y compris le personnel enseignant et/ ou la formation de celui-ci, hélas), une oasis, qui miroite sous mes yeux.
L'école des Souris Vertes... avec
  • La formation solide des enseignantes, 
  • le rapport à la nature très développé (dans la liste des fournitures y a quand même écrit "une plante, dont l'enfant s'occupera tout au long de l'année"; franchement, ça change des "3 stylos bleus, 1 stylo vert, 1 stylo rouge" des listes de mon enfance), 
  • les activités diverses l'après-midi, 
  • la place donnée à l'allemand 
  • et pour couronner le tout, la possibilité évoquée par Hélène de combiner IEF avec présence régulière à l'école. 

Arf.
  • Et même pas pour une somme astronomique (si j'ai bien compris cela est du au fait que les enseignantes sont bénévoles; du coup cela m'interroge : le projet est-il durablement viable ?)
  • et on sollicite la contribution des parents, mais moi qui suis parfois frileuse sur ce point, je trouve la manière de le faire hyper intelligente et je m'y verrais bien.

Bref, Google Maps place cette école à exactement 1h18 de chez nous. Ouch, c'est pas tout près. Pourtant si je plie la carte je peux placer les deux villes à moins d'1cm l'une de l'autre ! Non, ça compte pas ?

Ne serait-ce que par acquit de conscience, je ne pourrai pas ne pas téléphoner au numéro de contact précisé, me renseigner, prendre leur avis sur l'intérêt d'y amener F. une journée par semaine.
Même si qu'à partir de la rentrée 2017, car il est clair à mes yeux qu'il ne serait pas réaliste de vouloir conjuguer cela avec mon 50% de l'année qui vient;
Mais ensuite... passer une journée par semaine là-bas, matinée avec la Bébounette pendant que son frère s'instruit, et m'impliquer l'après-midi (en apportant ma maîtrise de l'allemand) pour les activités...
C'est peut-être trop ambitieux, trop lourd, pas franchement utile, n'importe quoi.
Mais maintenant que Saint-Dié a pris valeur de Mecque à mes yeux, il me faut passer ce coup de fil. Au besoin ça ne servira qu'à leur dire tout le bien que je pense de leur projet et une marque de soutien, ça ne fait jamais de mal.

Voir Saint-Dié, et mourir !


vendredi 22 avril 2016

Travailler pour...? - Les sous : le niveau de vie

Travailler est source de rentrées financières, c'est même très souvent un des points qui nous envoie au travail, car vivre d'amour et d'eau fraîche finit par montrer ses limites. Quant à vivre de nos rentes... aaaaahhhhh....[soupir].... un doux rêve uniquement vécu par procuration auprès des personnages de la Comtesse de Ségur [snif].


Travailler pour gagner des sous, OK.
Mais derrière cet objectif, ces sous, se cachent à mon sens 3 grands besoins distincts:
  1. le besoin de subvenir aux besoins du foyer, 
  2. le besoin d'assurer au foyer une sérénité / stabilité financière, 
  3. le besoin de s'assurer soi-même une indépendance financière
que je traiterai donc dans 3 articles séparés.

Au menu de l'article d'aujourd'hui, donc, nous verrons dans quelle mesure le fait de travailler peut être nécessaire (ou pas) pour subvenir aux besoins du foyer.

L'équation étant

Deuxième salaire = plus d'argent sur le compte en banque = plus d'argent à dépenser. 


Il s'agit là, en ayant deux salaires, 
d'amener ses revenus à un niveau plus confortable / acceptable.


Beaucoup se joue déjà dans la définition du terme :  
qu'est-ce qu'un niveau acceptable ?

En d'autres termes : de quoi avons-nous besoin ?
Il s'agit d'un point éminemment délicat car la question du rapport à l'argent et aux "biens de ce monde" est très lourdement chargée au niveau moral. 
Entre 
  • "vivre simplement, pauvrement, à la manière de François d'Assise
et 
  • "rendre grâce au Seigneur pour les joies qu'il nous donne en les appréciant dignement", 
les différences d'approche sont énormes !


C'est donc un domaine dans lequel on juge très vite et on se sent très vite jugé par toute personne plaçant ses priorités autrement que nous.
Toute dépense au-delà du niveau que nous estimons nécessaire est estimée superflue, frivole, toute dépense en-deçà de ce niveau confine au masochisme.
Le grand appart des Trucmuche sera donc de l'esbrouffe, les repas sans viande chez les Bidule une mortification puant le jansénisme à plein nez...

Et pourtant, comme pour l'équilibre vie pro / vie familiale, il n'y a pas de solution universelle, d'équilibre parfait convenant à tout un chacun, car là encore, les besoins de chacun diffèrent et sont légitimes ! (mème si bien entendu mes besoins sont quand même un peu plus légitimes que ceux des autres, n'est-ce-pas)
  • pour certains manger des raviolis en conserve plusieurs fois par semaine ne pose aucun souci, pour d'autres la qualité de ce qu'il y a dans leur assiette est essentielle à leur moral. 
  • de la même manière, on est plus ou moins sensible à l’exiguïté de son logement, 
  • on a plus ou moins besoin d'être entouré ou non d'un jardin, 
  • on est plus ou moins sensible à l'esthétique (ou au manque d'esthétique) / charme du quartier, 
  • selon le style vestimentaire, les estimations de ce qu'est un budget raisonnable pour l'habillement varieront grandement, 
  • le besoin et le type de sorties va lui aussi varier (pique-nique ou restau étoilé ? film tranquille chez soi ou représentation à l'opéra ?)
  • idem pour les voyages : camping en Ardèche ou roadtrip au Canada...

Certaines données de base influent par ailleurs grandement sur la capacité à atteindre ledit niveau acceptable sur un seul salaire.

Selon la taille du salaire principal, l'impact de l'absence d'un 2ème salaire variera énormément:  y a pas à dire, il est plus facile de "se contenter d'un seul salaire" de 4 ou 6 mille euros par mois que d'un SMIC (oui oui, je vous livre de grandes découvertes, aujourd'hui). La notion de "sacrifice" financier ne recouvre alors pas la même réalité !

Selon la région, le coût de la vie variera beaucoup aussi. Un changement de région peut représenter une solution...
ou pas !
  • déracinement, 
  • boulot qui ne s'exerce que dans une capitale par exemple, 
  • ou même tout simplement, c'est notre cas : nous sommes des citadins, nous voyons bien à quel point nous apprécions notre vie de presque centre-ville de grande ville dynamique, aller chercher du m² pas cher à la campagne ne nous conviendrait pas du tout.


Néanmoins, faute de gagner plus d'argent, 
on peut aussi diminuer sa dépendance à un 2ème salaire en dépensant moins


C'est l'autre manière d'équilibrer son budget : à défaut d'augmenter ses revenus, les billets tels que ceux-là (il y en a de nombreux !) fourmillent d'astuces sur la manière dont on peut réduire ses dépenses quotidiennes et donc réussir à se passer d'un 2ème salaire.
Mais encore faut-il regarder les choses en face : ce mode de vie vous convient-il à vous?


Car ces astuces demandent d'investir du temps et de l'énergie dans leur mise en place et leur maintien.

Certaines s'épanouiront dans la relève de ce challenge, seront ravies de produire leur lessive elles-mêmes, super fières d'apprendre à repriser, et en feront une occasion de stimulation intellectuelle ; d'autres le vivront nettement moins bien et auront le sentiment, ô combien frustrant, de passer leur temps à compter des centimes.

Ainsi, chez moi
investir du temps dans
  • l'entretien des couches lavables : no souci. Le surcroit de travail qu'elles occasionnent me semble assez léger, et ne me gêne pas du tout. Il pourrait être ressenti tout à fait différemment par une autre personne. 
  • le fait de cuisiner moi-même : miam miam, j'aaime cuisiner
  • la recherche de bonnes affaires sur leboncoin & cie (et globalement : acheter d'occasion): ça me va très bien aussi !
en revanche :
  • passer du temps à faire le ménage alors que je pourrais passer le même temps dans un boulot (que j'aime, rappelons-le!) à gagner de quoi me payer les services d'une femme de ménage ? Nope. 
  • Passer des heures à fabriquer moi-même des trucs plutôt que de les acheter?  J'ai deux mains gauches, souvenez-vous. Et la conscience aiguë que j'en ai rend la perspective même d'un bricolage un tant soit peu complexe extrêmement angoissante.
  • Faire des travaux nous-mêmes dans notre logement plutôt que faire faire ? Monsieur Bout est un écœuré du bricolage et haïrait chaque minute passée à poncer, tapisser, carreler, whatever. Au bout d'un certain nombre d'années de mariage je sais d'ailleurs que si il est obligé de bricoler, il vaut mieux pour notre couple que je m'éloigne afin d'éviter que ses rouspéteries incessantes ne finissent par me taper tellement sur le système que la séance de bricolage ne débouche sur un conflit thermo-nucléaire. Nous lancer dans des travaux complexes représenterait très honnêtement un risque énorme pour la survie de notre couple.
Je me souviens même avoir lu une fois, sur internet, une combine de femmes qui profitaient de toutes les réducs des grandes surfaces à la "ce produit 100% remboursé", opérations commerciales nécessitant de découper une petite étiquette pour l'envoyer par la Poste; elles passaient un temps fou à cela, pour un montant au final franchement modeste. 
Peut-être était-ce effectivement, au vu de leurs revenus et du niveau de salaire auquel elles auraient pu prétendre,  une solution rentable, mais je pense que dans beaucoup d'autres cas l'avantage comparatif à passer ce temps de repérage des promos, découpage d'étiquettes, envois de courriers (et réenvoi de courriers pour réclamer, comme c'est proposé, le remboursement des frais d'affranchissement) à exercer une activité pro qu'on peut espérer un poil plus intéressante, serait indéniable.


La volonté d'éviter de trop grosses frustrations n'empêche pas de faire quelques efforts pour boucler un budget, bien entendu; tout est une question de mesure. J'ai tendance à penser, du haut de ma tour de RH, qu'on ne peut être en situation d'effort dans tous les domaines à la fois : la difficulté, le choc, à passer trop brutalement d'un style de vie lambda à un style de vie méga-méga économe, d'un style de vie "j'achète tout" à "je fais tout moi même", ne doit pas être sous-estimée, ni par ceux qui s'y engagent, ni par ceux qui conseillent de s'y engager.


Il y a à mes yeux un vrai travail de discernement à opérer sur cette question du niveau acceptable.

Il est bon de réinterroger les besoins évoqués plus hauts, comprendre d'où ils proviennent, afin de voir comment on peut être capable de s'en détacher... mais aussi réaliser à quel point ils sont importants et reconsidérer ses options en conséquence. Eviter de se placer soi-même dans une situation qui nous insatisfait chroniquement, voire qui nous angoisse car elle nous donne l'impression d'être toujours "limite".

Pour cela il est nécessaire de prendre un peu de recul par rapport aux modèles qu'on a autour de soi. Prétendre qu'une même solution peut convenir universellement à tous et à toutes risquerait d'enfermer le couple dans un fonctionnement qui ne lui convient pas.
Nous admirons donc ceux de nos amis qui retapent de leurs mains une masure achetée 3 francs 6 sous... mais de loin ! Je m'extasie sur la manière dont ils sont ainsi capables de créer un truc hyper adapté à leurs besoins, plein de charme, machin. Mais je sais qu'il me faudra faire avec du plus "tout-venant".

Fonctionnement qui ne convient pas... Ou pas encore !
Ainsi, mes progrès d'entretien de maison avec Flylady m'ont-ils rendu moins dépendante de ma femme de ménage, j'ai même su survivre 6 semaines sans, l'été dernier (que dis-je, survivre. Jugez-en : j'ai réussi à recevoir ma belle-famille à l'issue de ces 6 semaines sans devoir lancer une action "nettoyage des écuries d'Augias" juste avant leur arrivée. Ma maison était propre, point. Et rangée. Naturellement, comme ça. Applaudisseeeez!). Un exploit totalement impensable quelques mois auparavant. Je mûris là-dessus, à mon rythme. Peut-être qu'un jour, si notre budget l'exige, je serai capable de sauter le pas et de "faire sans"; on verra....

Discerner... et cheminer !

Cela vient encore une fois illustrer à quel point le "bon" équilibre vie pro - vie perso évolue au fil du temps : à 25-30 ans on peut ne pas encore être prête pour des sacrifices qu'on choisira avec sérénité à 35-40 ans.



D'un autre côté, il est bon aussi de réaliser que la différence réelle de niveau de vie 
entre deux choix de vie n'est pas toujours aussi importante qu'on le croirait.


En effet, l'équation au départ de notre article : Deuxième salaire = plus d'argent sur le compte en banque ne se vérifie pas forcément toujours tant que ça.
D'où l'intérêt d'établir un budget vraiment détaillé. En janvier je me suis bien amusée à faire plusieurs simulations selon si je continuais ou non à bosser au-delà de mai, et à quel taux. (car bien évidemment ces calculs comparatifs sont valables pour toute réduction de temps de travail, pas uniquement un passage de 100% à 0)

Car chez nous, le fait que la Gwen bosse en 2016, ça veut dire

un salaire
(ainsi que les éléments périphériques au salaire : intéressement / participation, mutuelle avantageuse, avantages CE...)

mais
  • de gros frais de garde (dont une partie est toutefois absorbée par les impôts)
  • des frais de transport / essence (nous avons même du acheter une 2ème voiture)
  • des frais courants augmentés
    • moins le temps d'aller "au moins cher" pour les courses (typiquement en ce moment c'est le marché - ça c'est bon, ça resterait - ou Leclerc Drive - et curieusement les marques les moins chères ne sont paaas achetables sur le Drive, quelle surprise; c'est tout, plus trop le temps d'aller faire un détour au Lidl ou ailleurs)
    • cantine d'entreprise, 
    • moins de fait-maison (et pour tout vous dire, certains soirs nous avons tellement la flemme que c'est japonais en livraison; solution économique si il en est...), 
    • et aussi malheureusement, plus de gaspillage car il peut m'arriver de ne pas éplucher certains légumes à temps, ou de zapper une date de péremption à force de n'ouvrir mon frigo qu'en mode rapide.
  • des frais de vêtements (je peux pas aller au boulot en jogging - comment ça je n'ai de toute manière pas enfilé de jogging depuis mon dernier cours de sport de Terminale ? oh ça va, faut pas finasser non plus) et d'entretien de ceux-ci (pressing - même si depuis l'arrivée des enfants c'est curieux, je mets nettement moins de vêtements qui ne se lavent qu'à sec)
  • un surcoût en terme de ménage : à l'heure actuelle je ne fais tellement rien moi-même que c'est 4h/semaine et non 3 qui sont nécessaires.
  • moins (beaucoup moins !) d'aides de la CAF puisque le montant de celles-ci dépend des revenus : 
    • adieu la PAJE, 
    • divisées par 2 les allocs, 
    • couic l'Allocation de Rentrée Scolaire plus tard (bon sur ce dernier point, l'IEF met tout le monde d'accord), 
    • CMG dans la tranche la plus basse
  • plus (beaucoup plus!) d'impôts (même si cela est tempéré par ailleurs par les réductions dues à des frais de garde important)

Quand on additionne tout, et selon les chiffres qui s'appliquent à l'une ou l'autre situation, il est bien possible qu'on arrive au constat que dans un certain nombre de cas, plus d'argent fait quasiment moins d'argent... ou, à tout le moins, que la différence est finalement suffisamment minime pour que les sacrifices nécessaires pour pouvoir se passer de ladite différence restent tout à fait acceptables.

Travailler plus pour gagner plus ? Pas si sûr !

Personnellement, m'être livrée à ce calcul précis m'est d'autant plus utile qu'il m'a permis d'être assez ferme dans mes négos actuelles concernant ma prolongation sur un 50%: parmi mes exigences figure celle d'une réévaluation à la hausse de mon salaire. La conscience, très claire, que j'ai du fait que sans cette réévaluation, continuer à travailler n'est que modestement rentable financièrement, me permettait d'exiger avec sérénité...et m'aurais permis de tirer mes conclusions sans trop d'états d'âmes si finalement on n'avait pas accédé as à ma demande.


mercredi 20 avril 2016

In ze pocket !

Et voilà, mon 50% est dans la poche.

J'ai obtenu TOUT ce que je demandais. (oser...)
  • 50%
  • répartition 40% présentiel, 10% télétravail avec positionnement du télétravail tel que je le souhaitais
  • périmètres: je garde bien les gens dont je m'occupe, point
  • les 12 mois comme prévu
  • réévaluation de salaire(rha ce que je suis contente d'être allée au bout et d'avoir demandé ce dernier point, et surtout de l'avoir ré-évoqué à chaque étape - parce que c'est pratique pour les gens "d'oublier" certains des éléments du deal...)

Je vais pouvoir me mettre concrètement en chasse de ma nounou à domicile pour l'an prochain, et planifier un certain nombre de choses...

Bref, c'est cool.
Et c'est possiiiiiiiible !!!!

Même si sentiments mitigés malgré tout, car
  • j'espère que ça va être gérable avec l'IEF (+ le blog + voir des copines, + faire plein de trucs)
  • ces temps-ci, je m'ennuie au taf... comme j'ai déjà perdu le reste de mes périmètres, (en d'autres termes, je n'ai déjà plus que la charge de travail prévue pour mon 50%, mais encore répartie sur mon 80%) mes journées de boulot sont très calmes et donc le manque de stimulation intellectuelle se fait clairement sentir. J'espère regagner un peu en motivation quand mes journées seront de nouveau plus condensées !

C'est pourquoi je me tâte à proposer (je dis bien proposer, là il ne s'agit plus de réclamer, puisque 1.ça commence à bien faire mais surtout 2. je me tâte, justement! Donc pas la peine d'insister) de revoir mon contrat pour me faire passer dès le 1er mai (et non au 1er juin) à 50%.
Financièrement c'est un manque à gagner, mais ça ne me déplairait pas de pouvoir souffler un peu dès le mois de mai, et rentrer progressivement dans mon nouveau rythme : durant ce mois de mai je me verrais bien mettre les enfants 3 jours par semaine chez notre assistante maternelle (que nous gardons jusqu'à l'été avant de passer en garde à domicile) histoire d'avoir un jour "à moi" dans la semaine pour
  • écluser du retard sur certains dossiers / administratifs, 
  • remettre sérieusement le nez dans Flylady, 
  • et avancer certains trucs dans la préparation de l'IEF
  • Mais aussi profiter de toutes les copines actuellement en congé maternité !!

A voir...

mardi 19 avril 2016

Etendre le linge : une étape dans la progression

Étant donné notre quotidien chargé, je ne suis guère en mesure de proposer grand-chose d'un peu chiadé à F.

En revanche, ledit quotidien chargé s'est une nouvelle fois révélé riche en possibilités...
Moi qui projetais depuis longtemps de proposer à F. de quoi muscler ses doigts davantage, c'est en plein étendage de couches que m'est venue l'idée de l'inviter à accrocher lui-même les petites lingettes lavables au séchoir à chaussettes.
Dans la série, "pouvoir de l'informel", voici donc une activité vraiment cooompliquée à mettre en place, à laquelle il s'est mis immédiatement et avec grand sérieux, qu'il a repris spontanément plusieurs fois (= plusieurs lessives), depuis, et qui est fichtrement bien fichue.

A la réflexion, cette proposition comporte en effet plusieurs aspects très intéressants
  • support ultra sexy pour un enfant : je ne sais pas chez vous, mais chez nous cet étendoir à chaussettes constitue un aimant à gosses, le Bébou autant que la Bébounette adorent le trifouiller
mais aussi et surtout, elle constitue une étape intermédiaire (= plus facile) avant l'étendage sur fil, permettant ainsi de proposer une progression plus douce
  • l'enfant n'a que 2 variables à gérer simultanément / réunir : la pince et la lingette, et non 3: la pince, la lingette et le fil
  • possibilité de tourner la pince dans un peu tous les sens pour trouver la posture la plus facile
  • observation du geste également facilitée de ce fait

 










et en plus, ça aide Maman qui pendant ce temps peut flemmasser sur le canapé étendre les grosses choses...;-)


Une activité que F. reprend à présent régulièrement, selon le rythme des lessives.

Avec une progression, encore une fois, dans la difficulté :
  • nous sommes partis des lingettes lavables les plus petites, 
  • pour passer à des lingettes un peu plus grandes, 
  • puis à ses chaussettes, 
  • puis à ses slips, 
  • pour finir avec les miens ainsi qu'avec les bavoirs (que normalement j'étends sur un fil mais pour l'occasion, je me suis dit qu'ils sècheraient tout à fait correctement sur un autre support).


dimanche 17 avril 2016

Préparation IEF : activité "extrascolaire"

Malgré nos semaines bien chargées (ou plutôt : en plus de.... ) je continue à avancer dans mes réflexions pour préparer le début de l'IEF cet été (je suis floue sur le début en tant que tel : en gros, dès début juin avec la fin de mon 80%, pour une mise en place progressive et un vrai début "à la non-rentrée de septembre").

Je pense vouloir inscrire F. à une activité extra-scolaire...

Je dis 'je pense" car parfois je me demande si, au tendre âge de 3 ans, il en retirera vraiment du bénéfice ?
Une expérience, un avis sur la question, déjà ?
Dans tous les cas, je suppose qu'il n'y a pas de réponse universelle à la question, bien sûr cela dépend
  • de l'enfant avant tout, 
  • de l'activité en question, 
  • et de la manière dont elle est animée....


Concernant l'enfant

F. est à l'aise en société, il est plutôt observateur / en retrait au départ puis une fois qu'il a pris ses marques avec un environnement / interlocuteur / groupe nouveau, il y va gaiement. Je ne vois en tous cas pas de crainte à avoir le concernant, pour peu que l'environnement soit sain.


Les activités sur lesquelles je lorgne en ce moment

  • une activité d'éveil musical proposé par le centre culturel le plus proche de chez nous (12 minutes à pied, m'annonce Google Maps), et dont une amie m'a vanté les bienfaits (du coup si on veut y inscrire son gosse y a intérêt à se lever tôt le samedi matin des inscriptions - mais à quel sacrifice fou ne serais-je pas prête ?!)

  • de la gym, au même endroit (gros plus : il ne semble pas nécessaire de se lever aussi tôt pour cette inscription-ci!!!)

  • de la gym, toujours, dans un centre situé plus loin (20 minutes en voiture) mais dont une nouvelle connaissance de parc m'a dit le plus grand bien (d'ailleurs je pourrais ptet voir avec elle, ça pourrait être drôle de se caler sur le même créneau pour s'y retrouver)


Par ailleurs, si je me pose la question du bénéfice, quels sont les apports de la pratique d'une activité "extra-scolaire" à un enfant en IEF ?

Au stade où j'en suis, ce serait
  • l'ouverture sur autre chose, c'est-à-dire quelque chose que je ne pourrais pas ou plus difficilement lui donner moi-même 
    • ma culture musicale a des limites
    • me traiter de sportive constitue une blague au second degré
  • dans un environnement plus riche en stimulations, à ce niveau, que ce que je serais en mesure de rassembler : le matériel / infrastructure mis à disposition pour ces activités dépassent de loin ce que F. pourrait trouver at home
  • l'introduction d'un référent autre que moi-même / un membre de la famille : le cours d'éveil musical est dispensé par un mec, je trouve cela intéressant ! 
  • et une confrontation à une forme de collectivité, un groupe, avec ses règles, ses repères, mais à dose homéopathique
  • Éventuellement, l'opportunité d'élargir encore notre/son champ de connaissances en rencontrant d'autres enfants et leurs familles. Mais c'est en bonus car je réalise en ce moment (avec le retour des beaux jours) à quel point la localisation de notre appartement constitue un atout sur ce point : avec un parc juste sous nos fenêtres, nous rencontrons facilement d'autres familles habitant les environs immédiats, d'autant plus que, ô hasard, nous ne sommes pas les seuls jeunes parents à avoir cherché à s'installer si près d'un espace vert... Du coup non seulement cela permet des rencontres sur le moment, mais en plus je repars assez facilement avec des numéros de téléphone pour organiser des retrouvailles. Je suppose en revanche que c'est un point qui gagne en importance à mesure que les enfants croissent en âge.

Autres aspects à prendre en compte 
  • le premier lieu est bien plus proche que le second 
    • mais il y a une salle "d'attente" dans le second, avec des petits équipements tout à fait ok pour un bébé , donc moyen de causer ET de permettre à la Bébounette de s'éclater pendant la séance de son frère. 
    • J'avais même pensé à inscrire E. au cours d'en-dessous mais à la réflexion, elle est encore bien petite, je ne crois pas que ce soit nécessaire et notre année sera déjà suffisament dense pour cela. Nous réévaluerons l'année prochaine!
  • les horaires 
    • celui du cours de musique n'est pas tout à fait optimal, a priori il m'obligerait à raccourcir la sieste; mais il est situé sur un jour off donc je peux être présente pour y assister ou recueillir à chaud les impressions de F. derrière
    • la gym proche de chez nous : sauf à le caler dans un groupe 3-6 ans ce qui me semble moins adapté, ce serait le mardi en fin de journée, donc géré par notre garde à domicile
      • avantage : un horaire en moins à gérer sur mes jours off, ça nous laisse du temps pour d'autres sorties plus spontanées
      • inconvénient : ce n'est pas moi qui l'accompagne, je peux moins observer ce qui se passe
    • la gym loin de chez nous : 
      • plus de choix de créneaux, si je ne veux pas trop nous presser les matins celui du vendredi 10h15 pourrait le faire; 
      • avantages et inconvénients à l'inverse du point précédent; 
      • et pour le coup avec le trajet, machin, ça nous tue la matinée
  • musique or gym ?
    • l'éveil musical a l'air vraiment chouette et 
      • c'est un domaine avec lequel le Bébou accroche beaucoup
      • je sais que son père, grand mélomane, serait ravi de pouvoir partager des trucs avec lui
      • par ailleurs l'option "l'an prochain seulement" comporte le risque de ne pas avoir de place: comme c'est un groupe 3-4 ans, les réinscriptions de l'année précédente sont prioritaires
    • le gym c'est bien aussi, 
      • je suis soucieuse de lui permettre un maximum d'activité physique
      • je me dis que cette possibilité supplémentaire pourrait être précieuse avec notre vie en appartement.... notamment cet hiver !
      • mais après si je veux m'arranger (je ne sais encore comment) pour l'emmener de temps en temps à la piscine... l'un peut remplacer en partie l'autre ?
  • le coût : 
    • 187€ l'année pour les cours proches de chez nous, 
    • 100€ pour la gym plus loin

Dans tous les cas, je pense profiter de mon mois de juin pour contacter les différents cours, me renseigner, et demander si je peux assister à une séance avant l'été, histoire de me faire une idée des contenus, ambiances, mais aussi et surtout des personnes & attitudes pédagogiques...




vendredi 15 avril 2016

Education positive, Zéro Déchet... & Culpabilité

Ces derniers temps, plusieurs billets simultanés sur différents blogs (derniers en date : celui-ci et celui-ci) m'ont fait réfléchir, car venant rejoindre mon propre cheminement actuel, des discussions que j'ai à droite et à gauche avec des copines, et pour finir un article de Slate datant déjà d'il y a quelques mois mais découvert cette semaine par votre humble servante...

"je ne suis pas la maman bienveillante que je voudrais"
"j'aurais du être calme"
"je crie, je m'énerve"
...


Quel parent s'intéressant à l'éducation positive ne s'est pas retrouvé dans une situation où il a prononcé ou pensé ces phrases?

On peut reprocher à l'article de Slate dont je parlais en préambule beaucoup de choses (la manière dont il met beaucoup de choses / auteurs dans le même sac par exemple, ou son discours ayant tendance à remettre en question la validité de certains conseils du simple fait qu'ils sont mal compris / mal appliqués par une partie des gens qui les entendent,...) mais il a à mes yeux le mérite de formuler un point fort important : oui, l'éducation positive peut s'ériger en un dogme et être source d'une très (trop) grande pression pour le parent, si celui-ci n'y prend pas garde.

Être toujours calme,
    trouver toujours les mots justes,
          être en permanence à l'écoute des émotions de son enfant,
                 savoir toujours écouter son besoin,
                        fixer juste ce dont il a besoin de règles

Non mais... allô quoi ?! Vous y croyez ?

Moi pas.
Ce n'est pas "difficile".
C'est impossible.

toujours, 
jamais,
en permanence...

impossible je vous dis !


C'est un des points que j'ai beaucoup appréciés en lisant Catherine Gueguen (ouh là, d'ailleurs je n'ai TOUJOURS PAS pondu le billet prévu sur son "Pour une enfance heureuse" !) et dont j'avais discuté avec mon honorable môman.
Celle-ci, quand j'évoquais les découvertes sur l’impact neurologique de la violence verbale, des violences physiques, de certaines négligences, etc, s'insurgeait : "mais c’est hyper culpabilisateur pour le parent ! Paf, d’un geste, tu endommages un peu le cerveau de ton gosse".
Et en effet, prendre conscience de son impact de parent, de l’impact de son comportement sur le développement de son enfant, est très responsabilisant.

Mais si il y a bien une chose qui m’a fait du bien dans la lecture de C. Gueguen (dont même Slate dit du bien en cela qu'elle serait la seule à "propose[r] à ses lecteurs les références complètes des études scientifiques auxquelles elle fait référence") c’est le soin qu’elle prend de préciser que c’est la répétition, fréquente / systématique, d’un même comportement, dans la durée (plusieurs mois!) qui cause des dommages. Et que la plasticité du cerveau de l’enfant est telle qu’il existe même de grosses possibilités de rattraper, a posteriori, des périodes d’éducation pas top.


A mes yeux, ce point est essentiel, libérateur : il constitue, 
  • non pas un chèque en blanc à la « fais comme tu veux, pas grave, "personne n’en meurt" », 
  • non pas une épée de Damoclès « oooouh, si tu perds patience une fois et cries, ton enfant va être traumatisé à jamais, mauvais parent », 
  • mais une autorisation, une autorisation à cheminer.


Car c’est bien cela qu’est l’éducation positive à mon sens : 
un chemin, pas un but. 
un zigzag, pas une ligne. 
(comme la Sainteté, du reste...)

Un but, une ligne, on l’atteint, c’est binaire, on n’y est, ou on n’y est pas, et si / une fois qu’on y est on ne doit pas en bouger. On se cramponne, on ne doit pas dévier d’un millimètre, pas lâcher une seconde, c’est épuisant. C’est le « toujours, en permanence ». Et quand on lâche une fois, oh la cata ! On a failli ! On n’est pas un parent bienveillant !
Un chemin, c’est quelque chose qui nous mène d’un point à un autre, on avance, on tombe, on est loin de ce à quoi aspire, mais on avance, on y va. A chaque pas, on a cette possibilité de le faire dans la bonne direction. Parfois c’est raté, mais le pas suivant, lui, est un nouveau pas. Et si on trébuche 3 pas de suite, ça n’empêche pas le 4ème pas, fait dans la bonne direction, d’être valable pour lui-même.


C’est un peu la même chose que pour la démarche Zéro Déchet, au fond… 

Je m’y intéresse de plus en plus ces derniers temps, et en effet, comme souligné ici, le Zéro (zéro zéro ZÉRO) Déchet, ce n’est pas trop possible. Ou franchement compliqué à maintenir. C’est un idéal, un point vers lequel on tend, mais qu’on n’atteindra jamais complètement.
En revanche, on peut cheminer en mode Zéro Déchet, décider à un instant T de faire tel pas supplémentaire (apporter ses sacs en tissu pour ses courses) ; si le lendemain on achète quand même un sandwich sous emballage, les courses faites la veille avec les sacs en tissu sont-elles pour autant moins valables ? Non. Mais on pourra réfléchir à se prévoir son propre sandwich maison la prochaine fois...
Pour parler de moi (tiens ça ne m'arrive jamais ici!) : en ce moment par exemple, je commence à être tentée par le fait de faire mon déodorant moi-même, suite à mes lectures chez la mère poule, qui m'ont ensuite menée en Cabane
  • Vais-je pour autant me lancer dans la confection de ma lessive ? Non, je n’en ressens pas encore une envie suffisante = je n’ai pas encore l’énergie nécessaire, comme me l'a appris mon expérience avec Flylady
  • Mais faire mon déodorant moi-même sera toujours un pas de fait, et la présence d’un méchant bidon de lessive industrielle dans mon placard n’ôtera rien, ni à l’apport de ce déo fait-maison à la planète, ni à l'économie représentée. 
Pas à pas, je vous dis, Babysteps, petit bout par petit bout, tout ça !

Cela s’applique aussi à la parentalité : on fait ce qu’on peut avec ce qu’on est, à un moment donné
Avec ses besoins à soi, ses capacités.


Tenez, un autre exemple de chez moi, sur l'éducation, justement : mon usage de la barrière de sécurité

Depuis que nous habitons Strasbourg, j’ai investi dans un modèle me permettant, de "parquer" F. (tous les matins quand il avait entre 20 et 23 mois, c'est-à-dire les derniers mois de ma grossesse; l’utilisation de la barrière s’est faite moins systématique à présent) dans sa chambre pour jouer seul, 20, 30, 45 minutes : 
  • c’est un temps où il est tranquille, 
    • dans un environnement fait pour lui, sans aucun interdit puisque sécurisé ; 
    • il peut vider les placards si il veut, mais en tous cas il a tout l’espace pour choisir et se concentrer sur un jeu, 
    • et un espace sympa, hein, franchement il est bôôô notre appartement ;-)
    • sans être détourné de ce qui l'absorbe par ma présence, mon regard peut-être trop lourd. 
  • Et moi cela m’offre du temps pour vaquer à mes occupations tranquille, sans bambin dans mes pattes. 
Les débuts avec la barrière avaient été marqués par de fortes protestations. Protestations qui ressurgissent occasionnellement. Comment les interpréter ? Fais-je mal ?
Je n’en sais rien. J’ai tâtonné, réalisé que ça se passait globalement mieux si j’avais pris du temps pour jouer avec lui avant de mettre la barrière (rempli son réservoir d’amour, en filliozatsch ;-) ), si je l’avais prévenu qu’après viendrait le temps avec la barrière, …  Mais sans que cela ne suffise toujours.
Or à ce stade j’ai besoin de ces moments calmes ; ils m’aident à être plus bienveillante, plus calme, plus ouverte à mon enfant ensuite, parce que j’ai eu ces moments pour moi, pour d’autres choses.
Je l'utilise aussi certains soirs, quand un F. surexcité a du mal à rester dans sa chambre une fois couché : j'ai alors le sentiment qu'il a vraiment besoin de cela pour parvenir à écouter son propre besoin de sommeil, un peu comme certains enfants ont besoin d'un lit à barreaux absolument-pas-montessori.
Peut-être que je réinterrogerai cette pratique dans 3 mois, ou pour la Bébounette, ou pour mon 15ème bébé ? (euh, Monsieur Bout, si tu passes par là, je blaaaaaague)
Mais aujourd’hui, j’en suis là de mon cheminement. Et je l’accepte.


Je veux progresser jour après jour vers du mieux, vers la perfection, 
mais pas être parfaite, pas avec la pression du résultat.
Pas chercher à coller à une théorie, mais faire, aujourd'hui, ce dont je suis capable, aujourd'hui, en pratique.
Regarder le soleil, pas être dessus. 
(ouille ouille ouille c'est 'haud, c'est 'haud!)