lundi 13 décembre 2021

10 astuces quand on invite des gens intolérants à manger

Nan nan il ne s'agit pas de l'oncle Robert qui fera des blagues racistes.

Il s'agit de vos bons amis chez qui il y a une intolérance alimentaire. Allez savoir pourquoi, je me sens super concernée par le sujet depuis l'arrivée de notre 3ème.

Or j'ai eu du pot, Boubinours étant né au début du 1er confinement, ses intolérances alimentaires ont été relativement faciles à supporter pendant longtemps : en effet, chez moi, elles ne me gênent que médiocrement. J'ai adapté ma cuisine et, dans les milliards de possibilités culinaires qui existent, je privilégie tout simplement celles qui sont compatibles avec le régime auquel les intolérances alimentaires de H. me soumettent tant que je l'allaite encore. 

Les intolérances alimentaires deviennent franchement plus relou quand on sort de chez soi, ce qui, curieusement, ne s'est guère produit la première année de vie du jeune homme, merci COVID. Mais depuis, j'ai repris une vie sociale, je suis ressortie au restaurant, et l'accumulation de moments frustrants + une discussion avec une de mes belles-sœurs cherchant à me régaler cet été, me conduisent à écrire ce billet.

En effet, pour quelqu'un qui comme moi n'a pas droit au gluten et aux produits laitiers, sortir devient vite énervant : on n'a le droit de rien manger. On en parle, d'un de mes derniers restau en date où la mousse au chocolat initialement annoncée comme sans produit laitier (oui, la mousse au chocolat demeure une excellente alternative si pas droit aux laitages ni au gluten) m'a été retirée in extremis par le serveur qui avait été vérifier une dernière fois auprès du chef ? (je suis très reconnaissante au serveur d'avoir fait gaffe, hein, mais franchement, le voir s'éloigner dans le soleil couchant en emportant une énorme coupe d'une mousse au chocolat bien noire.... ouin ouin ouin. M'en remettrai-je un jour?).

Je suis de plus en plus blasée et habituée à être privée de dessert au restau, et honnêtement, le coup du "je vous fais une salade de fruits", ben, non, zut, se contenter d'une salade de fruits quand tous les autres s'empiffrent de trucs gourmands, y a un moment (très vite arrivé pour ma part le moment) où on en a ras-le-bol.

Idem la maison d'hôtes où Monsieur Bout et moi sommes allés passer 3 jours en amoureux cet été. J'avais précisé à l'hôte mes soucis, du coup pour l'apéro il m'avait préparé une portion de la tartinade dans une cuiller à apéritif juste pour moi "pour éviter le pain". 

Bon point. 

Moins bon point : le repas prévu en table d'hôtes était un très beau tajine. Il n'avait manifestement pas fait le lien entre couscous et gluten.

Et comment lui en vouloir ? Je n'y connaissais rien non plus, avant.


Donc, si vous êtes dans mon cas d'avant (càd pas trop au courant), mais que vous avez malencontreusement 

  • 1. repris une vie sociale (quelle idée) 
  • 2. invité des gens souffrant d'intolérances alimentaires à dîner (vous cumulez) et que
  • 3. vous avez en plus envie de leur faire plaisir (là ça confine au masochisme), 
ce billet est pour vous : voici quelques petites informations / astuces / idées utiles pour les régaler sans les empoisonner

ATTENTION : procéder ainsi vous expose à un risque élevé de déluge de gratitude

L'intolérant alimentaire est tellement habitué à devoir renoncer à la moitié des trucs bons devant lui que le moindre effort des amis / du personnel de restauration déclenche des déclarations d'amour. (oui, j'ai dit "je vous aime" au chef d'un restau récent, quand il m'a appris fièrement que son fondant au chocolat ne contenait pas le moindre gramme de farine, et que donc, j'allais avoir droit à un desseeeeert).


Warnings supplémentaire :

  • Ces astuces sont totalement non exhaustives. Vous êtes vivement encouragés à partager vos meilleures astuces à vous en commentaires. Une seule condition : l'honnêteté. C'est différent de dire "vous pouvez remplacer ça par ci, le résultat est correct" ou "remplacez ça par ci, on ne voit absolument pas la différence" (gâteau au chocolat à la courgette, si tu m'entends...)
  • parmi les astuces suivantes, certaines sont valables généralement, d'autres sont liées étroitement à MES restrictions à moi (gluten et produits laitiers animaux sauf beurre), d'autres encore y sont liées mais j'élargis à d'autres restrictions.
  • Certaines de ces astuces coûtent relativement cher (c'est le cas des produits sans gluten), mais pas besoin de se ruiner non plus : si le surcoût est un problème, il existe largement assez d'alternatives disponibles à un coût normal pour permettre un ou plusieurs repas sympas dont votre PEL sortira indemne.

1. Poser des questions

"Qu'as tu le droit de manger" et "j'ai prévu ceci et cela, c'est OK pour toi ?" voire "Comment puis-je  rendre ce plat OK pour toi ?" sont des phrases magiques. Alors, oui, les questions 2 et 3 tuent la surprise mais honnêtement, quelqu'un qui a des intolérances alimentaires perd toute appétence pour les surprises parce que hélas, la plupart des surprises deviennent de mauvaises surprises.

Le truc important est d'être précis dans les questions / prévisions. Ma BS a adapté toute une recette pour moi en me demandant scrupuleusement comment remplacer chaque ingrédient problématique... en ayant oublié de spécifier un ingrédient qui a fait que bah raté ce plat là je n'ai finalement pas pu en manger une miette. Ouin ouin mutuel.


2. Poser des questions, bis

La gravité de l'intolérance varie énormément selon les personnes. Certaines personnes intolérantes au gluten peuvent quand même prendre certaines variétés d'épeautre, pour d'autres c'est un no-go. Pour certaines, manger du miel dans lequel s'est glissée une miette de pain "normal" parce que quelqu'un avait tartiné un peu vigoureusement son pain est déjà la cata.

L'impact varie aussi : il est bon de savoir si tel aliment cause des soucis digestifs relou ou expédie à l'hôpital.


3. Lire les étiquettes des produits

C'est très relou. Mais très instructif.

Bon à savoir : quand il y a écrit "a été fabriqué dans un atelier pouvant utiliser des œufs, ... etc" ou encore "peut contenir des traces d'œuf", cela signifie clairement qu'il n'y pas d'œufs dedans MAIS qu'il peut y avoir une trace. En gros, cette mention 

  • constitue une excellente nouvelle si vous allez régaler quelqu'un de simplement intolérant aux œufs (à vérifier avec la question 2), 
  • mais au contraire est un no-go pour quelqu'un de carrément allergique (qui ne peut pas prendre le 0,0001% de risque demeurant, sous peine de finir à l'hôpital, risque dont cette mention entend protéger le fabricant).


4. Remplacer les féculents "gluten" dans un plat de résistance

Intolérance au gluten = pas de blé ni ses cousins, donc pas de pain, pas de pâtes "normales", pas de semoule, pas de boulgour, pas d'épeautre, pas d'orge, pas de seigle...


Donc si on veut un féculent / accompagnement hors légumes, on peut prendre : 

  • pâtes sans gluten au "rayon sans gluten" : le goût est correct mais sans plus, franchement ce n'est pas ce que je conseille, on peut faire plus agréable pour tout le monde.
  • pâtes asiatiques à base de riz (attention ! les nouilles chinoises sont à base de blé, les nouilles thaïlandaises, ça dépend - si elles sont blanches y a des chances que ce soit au riz ; les étiquettes sont vos amies) ; c'est bon, ça, tout le monde trouvera ça original. Le mieux est d'en profiter pour faire une recette un peu décalée de d'habitude en mode wok : on fait revenir un truc avec ou sans sauce et on rajoute les pâtes dedans pour qu'elles s'en imbibent. Par exemple : des crevettes / de la viande hachée / des blancs de poulet en lanières + quelques légumes coupés menus (carottes / champignons / haricots mange-tout / brocolis / tomates en dés /... + quelques épices et zou ! 
  • des patates sous toutes leurs formes : frites, purée (attention à la composition de la purée si on a une autre allergie), à l'eau, à l'huile,... tant que ce n'est pas en gratin avec un déluge de crème et de fromage...
  • riz
  • polenta / maïs sous toutes ses formes, notamment grillé
  • quinoa
  • sarrasin

5. Remplacer la crème et le lait

Franchement, ça se fait super bien maintenant, merci les crèmes et laits végétaux.
  • Personnellement, la crème de riz est mon amie pour toutes mes sauces types carbonara. La crème d'avoine est assez neutre aussi. Depuis que j'ai de nouveau droit au beurre j'apprécie encore mieux car beurre + crème de riz = texture qui n'a presque rien à envier à de la crème liquide classique. Et du coup cela me permet d'excellentes béchamel (en remplaçant la farine par de la maïzena).
  • Pour les choses plus épicées (type curry), la crème de coco (à trouver au rayon asiatique du supermarché) apporte souvent un plus très apprécié ! 
En sucré, les laits végétaux viennent vraiment bien aider, on peut les choisir en fonction de la recette : pour des crêpes ou des gaufres par exemple le lait d'amande apporte une touche super sympa.
Certains fonctionnent au lait de soja mais moi j'en déteste le goût.
Les crèmes végétales restent également nos amies, j'ai fait des pana cotta délicieuses avec, et tout récemment j'ai même adapté avec succès ma pana cotta menthe-chocolat en faisant un mix crème de coco / crème de riz. 



6. Remplacer le beurre

Pour ceux qui n'y ont vraiment pas droit (j'ai fait 3 mois comme ça avant d'avoir le droit de le réintroduire, je m'étais plainte ici)...
Le beurre c'est la vie (pour moi), donc rien ne le remplace totalement, mais selon le besoin on peut aussi faire autrement et se régaler quand même
  • En salé : 
    • huile d'olive, évidemment, 
    • les autres huiles habituelles type tournesol colza etc
    • mais aussi graisse de canard / graisse d'oie (pour les non-végétariens of course) : sachez que c'est la seule graisse animale qui soit bonne pour la santé, que ça s'achète en conserve, ou en pot au rayon frais d'une grande surface, que ça se garde hyper bien, et que ça peut servir pour à peu près tout : les pommes de terre bien sûr, mais les légumes, le bœuf bourguignon ou les côtelettes d'agneau / le sauté de veau, le poulet au four, le risotto, tout.
  • en sucré : 
    • l'huile de tournesol (désodorisée, comme j'en ai fait l'expérience ici), 
    • ou plus original, l'huile de coco : cette dernière donnera un arrière-goût au plat, ce qui peut nuire ou au contraire être un atout. J'ai fait un crumble coco-kiwi à cause de ça, que c'en était à se rouler par terre. (ce que je n'ai pas fait car à l'époque COVID oblige on n'avait pas de femme de ménage)


7. Remplacer le pain

Pas indispensable pendant un repas, le pain... En revanche, c'est parfois pas très pratique de devoir faire sans pour un apéro / apéro dinatoire ! Sur quoi on va tartiner le foie gras / la tapenade ou poser le saumon fumé, hein ?
Bien évidemment, on peut acheter du pain sans gluten. De gros progrès ont été faits et maintenant ils en font du délicieux. Il faudra juste casser son PEL.
Moins chères et plus faciles à recaser après, les galettes de riz ou de maïs sont des copines envisageables : on les casse en petits bouts, on tartine, et miam. Franchement, saumon fumé sur galettes de maïs ça se défend hyper bien, depuis que j'avais découvert ça chez une copine je le faisais même parfois avant d'avoir des soucis d'intolérance. (c'est encore mieux si on peut rajouter une couche de chèvre frais avec mais ça...)
Les différents types de cracottes offrent aussi des possibilités.

A noter, à l'apéro : 
  • chips classiques OUI, 
  • pringles NON, 
  • nachos mexicaines (les machins triangulaires à base de maïs normalement) OUI. Le combiné Nachos guacamole est évidemment une valeur sûre (si on fait le guacamole soi-même ou en vérifie la composition...)
  • Bien évidemment si vous voulez vous la péter avec des chips de légumes faites maison, c'est le moment. #healthy #fashion.

Autres astuces apéros évitant pain et fromage : les petites brochettes bout de viande marinée + légume (type petite tomate ou poivron mariné ou olive). Des amis nous ont fait un pique-nique dans ce goût-là cet été, c'était à se rouler par terre.


8. Remplacer la farine de blé 

... parce que hein, en pâtisserie, on peut vite se sentir bloqué; mais non !!
Alors d'abord GAFFE : la farine de seigle et la plupart des sortes d'épeautre sont aussi interdites si intolérance au gluten.
En revanche il existe des alternatives dont la plupart vont quand même se révéler un peu coûteuses : 
  • investir dans de la farine siglée sans gluten
  • investir dans de la farine de riz et/ou de maïs. Sachant que le mieux est de mixer les 2 : chacune des deux a des propriétés complémentaires et ensemble elles imitent vraiment parfaitement la farine de blé. Mes crêpes faites à 50/50 avec n'ont (presque) rien à envier aux crêpes de blé, que ce soit en goût ou en tenue. Concernant mes gaufres, franchement, la différence devient infime.
  • Moins cher, la maïzena. Parfois on peut intégralement remplacer la farine par la maïzena et c'est le cas quand la farine n'est pas un élément central du machin (cf fondant au chocolat du chef cuistot du restau), dans le cas contraire souvent il vaut quand même mieux mixer : ainsi, on peut faire des crêpes juste à la maïzena, mais honnêtement elles seront meilleures si la proportion de maïzena ne dépasse pas les 30-40% et qu'on a pris farine de riz/maïs avec.
Il existe encore plein d'autres farines alternatives comme la farine de châtaigne mais je n'ai pas testé.
L'avantage des ingrédients mentionnés là est que, pour l'accueil ponctuel de quelqu'un, OK ça oblige à un achat inhabituel mais ça ne sort pas trop de la zone de confort, et ça se réutilisera facilement pour terminer le paquet. La farine de maïs pourra notamment utilement finir dans cette recette de gâteau absolument délicieuse.

On peut également varier un peu mais utiliser des trucs complètement "normaux" :
  • flocons d'avoine (attention, pour certaines personnes très allergiques l'avoine est aussi un no-go) : je fais pas mal de biscuits avec, et ça s'utilise très bien en crumble. Là encore, marier plusieurs choses ensemble peut donner d'excellents résultats : je fais parfois mon crumble juste avec flocons d'avoine - beurre - sucre mais la version flocons d'avoine - maïzena - (farine quelconque pas blé) - beurre - sucre est aussi très sympa
  • poudre d'amandes : ça c'est notamment top pour redonner de l'élasticité à une pâte à tarte sucrée. En fond de tarte à l'abricot ou à la poire c'est une tuerie (et ça s'utilise aussi très bien pour un crumble). C'est aussi top pour remplacer la farine dans un gâteau au chocolat, apporter du moelleux à des macarons (même "pas aux amandes" : il m'arrive d'en mettre dans mes biscuits à la noix de coco et personne ne s'en plaint ! Ils sont tous morts)

9. Faire gaffe aux trucs vicieux

Il y a des choses qui servent de cachette à des machins auxquels on n'a pas le droit.
Je citerai le boudin blanc : nous en avons fait l'expérience, le boudin blanc cache une énorme quantité de lait.
La sauce soja peut également, selon sa composition, cacher du gluten...
Bref, vigilance CONSTANTE ! (qui a la réf ?^^), et application rigoureuse de la règle n°3.


Boubinours, fasciné, à juste titre,
par un succulent
fondant chocolat marrons
10. Aller chercher des recettes complètement alternatives

Il existe des recettes où on ne remplace rien ou presque, mais où on mange tellement bien :
  • on m'a récemment régalée de burgers de butternut à l'agneau (dérivés de cette recette au canard)
  • J'use et j'abuse de gâteau au chocolat et crème de marrons
  • Niveau dessert lambda mais safe (si pas de soucis avec les œufs) : la mousse au chocolat et les meringues ! 
Et... c'est une catégorie que je me ferai un plaisir de voir augmentée de vos commentaires et trouvailles ^^


Bon fourbissage de menus et... bon appétit !

lundi 6 décembre 2021

Cadeaux de Noel : 10 valeurs sûres de 0 à 8-10 ans

En mode mauvaisemère, au milieu d'un sprint boulotesque, je suis bien entendu grave à la bourre niveau cadeaux de Noël. Bon, il faut dire que depuis 2 ou 3 ans nous ne nous simplifions pas les choses (ou si ?) en ayant déterminé que pour Noël, ce que nos enfants reçoivent de nous est de seconde main (merci Emmaus et le bon coin).

Alors, dans ma grande mansuétude, je viens au secours des familles qui seraient dans le même cas (team à la bourre) et chercheraient une idée lumineuse, avec le souci d'offrir quelque chose dont l'intérêt ne périmera pas sitôt les vacances passées, mais s'étendra d'âge en âge.

Voici une petite (et rapide, pour m'arranger moi) rétrospective du Top 10 des machins offerts à nos enfants au fil des ans, et qui, vraiment, se sont révélés être des investissements extrêmement rentables.

Dans l'ordre chronologique des âges concernés




1. Busyboard : offert à 11 mois. Âge d'intérêt : de 6 mois à .... 6 ou 7 ans facile, mais à offrir plutôt avant 3-4 ans je dirais.

Celui-là, il a beau être arrivé assez récemment chez nous, il a gagné sa place direct. L'intérêt est toujours là, et Monsieur Bout est bien heureux de pouvoir s'appuyer dessus pour occuper H. pendant qu'il gère l'école à la maison pour F. Plus de détails par ici dans ce billet.


2. Toboggan à boules : offert à 1 an. Âge d'intérêt : de 9 mois à .... idem, 6 ou 7 ans facile, à offrir plutôt avant 3 ans pour un max d'utilité.

Nous l'avions offert à E. pour ses un an, en lorgnant en particulier sur son potentiel de jeu collectif, facile à apprécier en duo avec son grand frère. Il a pleinement rempli son rôle, il intéresse toujours les grands, a repris un grand intérêt avec l'arrivée de notre numéro 3.

Plus de 5 ans après son arrivée chez nous, il est toujours solide. Il lui manque juste une boule qui doit se terrer dans un recoin de notre chez nous. Il a une bonne tronche, en plus, qui fait que nous apprécions sa présence constante dans notre salon. Plus de détails sur cette pure beauté dans ce billet-là.


3. Animaux Schleich : offerts à partir de 1 an, et E. en aura encore de la part de son parrain à Noël. Âge d'intérêt : ben... je ne sais pas quand ça va s'arrêter.

Quel investissement rentable ces machins ! Nous en avons une collection impressionnante, principalement issue du temps passé aux aguets sur leboncoin, du temps de la toute petite enfance de F. et E., et complétée un peu depuis. F. les avaient trouvés intéressants, sans non plus être passionné. E, elle, s'est passionnée pour eux dès ses 1 an, et en fait l'intérêt n'a jamais, jamais décru. 

Elle y joue quotidiennement, ces animaux sont de tous ses jeux, ils se baladent dans sa chambre, se cachent partout. Ils ne sont jamais innocents, hélas, niveau désordre innommable de sa chambre dont je vous ai déjà parlé. 

Et à présent, elle partage cette passion avec H., que ce soit par des jeux en commun, ou de manière séparée. Ces animaux sont, notamment, une des choses qui aident H. à rester calme pendant les moments de change. A ce titre je leur voue une gratitude éternelle.


4. Draisienne Puky : offerte à 2 ans, âge d'intérêt : jusque 3-4 ans facile... nous avons du interdire à F. de monter dessus passés 6 ans.

J'en chantais les louanges de manière détaillée dans ce billet, et franchement, cette draisienne a ravi nos enfants, leur a facilité l'apprentissage du vélo, et a survécu à tous les mauvais traitements. 6 ans et demie après son acquisition, elle a acquis quelques rayures, et c'est tout. Elle n'a plus que quelques mois à attendre avant d'aller réjouir H.


5. Jeux Smart Games : nous avons plusieurs IQ Puzzler (cf ce billet), mais aussi celui-là, (trop meugnon les dinosaures !) et celui-là, et en avons testé beaucoup d'autres. Offerts à partir de 4-5 ans. Âge d'intérêt : au delà de 8 ans, en tous cas !

Ces jeux sont fichtrement bien faits, parmi tous ceux testés ils ont tous été appréciés, ils sont mignons, intelligents, se prêtent à des jeux seuls ou à des jeux en duo, et, chez nous, font notamment facilement l'objet du moment de qualité : court, et amusant aussi l'adulte, c'est parfait pour un vrai moment partagé avec plaisir avec l'enfant.


6., 7. et 8. Livres : évidemment il en existe de très nombreux différents géniaux, voici donc un petit zoom sur 3 collections particulièrement bien fichues

- les livres à rabats de la maison d'éditions Usborne. Nous en avons de nombreux, en français comme en allemand, et chacun d'entre eux est sublimement bien fait. Les premiers ont fait leur apparition chez nous vers 2 ans, et à 8 ans nous continuons à regarder ceux-ci et d'autres encore. Informations passionnantes, rabats, dessins sympas et souvent marrants... je les lis avec autant d'intérêt que ma progéniture !

- les livres des Blipoux, by Faber et Mazlish : Bastien aux prises avec les ennuis relationnels de son âge (en conflit avec sa mère, sa soeur et son meilleur copain dans le tome 1, des difficultés à s'intégrer dans sa nouvelle école dans le tome 2), apprend à utiliser les outils de la communication non-violente. Tellement bien faits ! Découverts dès 3 ans, et toujours autant de succès chez nous à 6 et 8 ans (peuvent aller tranquillement jusqu'à 10).

- une série commençante de biographies de personnage historiques, à destination des 4-10 ans : des vrais faits historiques, pas romancés pour un sou, mais présentés sous un jour passionnant les enfants, et montrant notamment les personnages enfants. Ajoutez à cela un vocabulaire choisi et de belles illustrations, et vous avez votre cadeau intelligent, particulièrement pour les parents qui, comme Monsieur Bout, ont très envie de transmettre leur passion de l'Histoire à leur progéniture. Nous avons celui sur Napoléon, et celui sur Du Guesclin. Nous attendons ceux qui sont en cours de parution...


9. Snap Circuits : offerts à 5 ans ; intérêt pas prêt de s'épuiser.

Ces machins faisaient fureur sur les blogs IEF il y a quelques années : il s'agit de pouvoir construire des circuits électriques, avec une série d'éléments et un livret contenant des plans pour 100 circuits différents (ultra sexy, on peut déclencher une sirene, une boîte à musique, une petite lampe...) et c'est effectivement un super support. Réutilisable à l'infini, F. adore, le matériel est de qualité et agréable à manipuler. Ca aussi, ça a fait l'objet de nombreux moments de qualité appréciés autant par l'adulte (y compris si on n'a au départ aucune espèce d'intérêt pour le sujet) que par l'enfant...

On en trouve évidemment sur les géants du commerce en ligne, mais aussi dans des boutiques plus discrètes; les nôtres viennent de Tangram Montessori.


10. Lego Technic : offerts à partir de 7 ans ; jusqu'à : ça ne fait que commencer...

C'est la dernière passion de F. Depuis qu'il a reçu ses premiers à 7 ans, il y passe un temps fou. Il est devenu fichtrement bon en lecture de plans grâce à ça. Lors de son goûter d'anniversaire de cette année, j'ai répondu "Lego Technic" à quasi toutes les mamans de petits invités me demandant une idée pour F. . Je savais qu'en recevoir plusieurs, loin d'être un problème, le comblerait de joie. Il a construit des trucs jusque minuit ce soir-là, et repris aussi sec dès son réveil... 

Son parrain n'aura pas trop à se creuser la tête pour lui faire plaisir dans 3 semaines.


J'espère que ces quelques idées pourront vous aider dans les choix cornéliens de la période pré-Noellesque; moi, ça ne m'avance guère. Sauf si je tombe, comme il y a 2 ans, sur un super Smart Games chez Emmaus.

Bref, si vous avez des idées de fous dans le genre à partager, les commentaires vous sont grand ouverts. Si nous ne les trouvons pas d'occasion, nous aurons toujours des suggestions à fournir aux membres de la famille demandant des idées.

lundi 8 novembre 2021

10 réflexions autour de la participation des enfants aux tâches ménagères

La participation des enfants aux tâches ménagères est un sacré sujet, qui peut diviser les foules (qui bien entendu lisent mon blog), ou à plus modeste échelle, les familles (qui font pareil). Comme un certain nombre de sujets éducatifs, notre recul sur le sujet est rendu compliqué par notre vécu d'enfant (que ce soit dans la reproduction automatique du vécu, ou le souhait de l'éviter à tout prix), et notre fatigue de parent (parce que la maison ne s'autoentretient pas, le linge ne va pas tout seul dans la machine sur ses petites pattes, et les assiettes ont le front de ne pas se laver d'elles-mêmes, mais que tout ça nécessite de l'huile de coude, et le bidon d'huile de coude ça coûte cher).

Voici donc quelques réflexions & partages d'expériences sur le sujet, histoire de peut-être faciliter cette prise de recul et aider à trouver quelque chose de pertinent pour sa famille à soi.


1. La participation des enfants aux tâches ménagères leur est utile et précieuse

Ca, c'est un point essentiel qui m'a bien aidée à prendre du recul et regarder le sujet d'une manière apaisée. Certes, confier des tâches ménagères à nos enfants peut bien nous arranger en tant que parent (ou pas, cf point numéro 3), mais surtout, c'est très important pour nos enfants, et c'est en lisant Jane Nelsen ainsi que Faber & Mazlish que j'en ai pris conscience 
  • ils développent des compétences essentielles pour leur future vie d'adulte
    • la perspective de quitter papa-maman est tout de même plus facile à envisager quand on a une idée concrète de comment gérer un certain nombre de tâches. 
    • C'est d'autant plus important pour nos garçons, si nous voulons les équiper pour une éventuelle vie de couple où ils seront en mesure de porter leur part du fonctionnement du foyer. (c'est la nana qui a épousé un gars ne sachant au départ pas se faire cuire des pâtes qui vous parle). A nous de ne pas fabriquer des incompétents pouvant nourrir la tentation de devenir des incompétents stratégiques ("Aaaah ben faut que tu fasses je sais pas faire / tu fais ça tellement mieux que moaaah")
    • Je suppose que c'est la même chose pour nos filles et les tâches de la maison traditionnellement plus masculines (type bricolage). Seulement, je ne peux pas en parler parce que ni Monsieur Bout ni moi-même ne sommes vraiment équipés pour transmettre des tas de compétences manuelles à E. . Celles que détient et développe F., il ne les doit vraiment qu'à son enthousiasme aussi époustouflant qu'inépuisable pour le sujet. Il n'empêche qu'en écrivant ces lignes je me dis que maintenant que c'est moi qui assume la tonte du gazon à la maison (enfin, de nos quelques m² de pseudo herbe, plutôt), je pourrais impliquer E. dedans à un moment. Quand ses épaules atteindront la hauteur nécessaire pour pousser la tondeuse...
  • cela nourrit des besoins importants pour eux 
    • l'estime de soi : c'est bien joli de faire des compliments à nos enfants, mais l'estime de soi s'enracine en particulier dans l'expérience, faite et renouvelée, de nos capacités. Et donc, permettre à nos enfants de faire l'expérience de leur capacité à faire, à se prendre en charge, plutôt que de leur dépendance à notre égard pour toutes les petites et grandes choses de la vie, c'est une brique essentielle dans leur construction de leur estime d'eux. 
    • le besoin de contribuer / se sentir utile. Ca aussi c'est quelque chose d'essentiel chez l'être humain, petit ou grand : contribuer au fonctionnement de la communauté, y avoir sa place de membre utile.

2. La participation des enfants peut se faire dès le plus jeune âge, et gagne à être favorisée dès le plus jeune âge.

J'y suis à nouveau confrontée en ce moment avec H. qui a fêté ses 18 mois. Quelle application, quelle fierté il met dans le fait de nettoyer sa chaise haute après le repas, d'aller remettre ses chaussures à leur place, ou d'aller replacer un livre ou un jouet sur l'étagère adaptée ! Pour lui, cela contribue à lui donner un début de sentiment de maîtrise de son environnement, c'est donc un facteur de sécurisation. Pour nous adultes, c'est un premier pas sur un long chemin, qui prépare les pas suivants.
En atelier Faber & Mazlish, le moment où chaque parent s'interroge sur les choses qu'il fait à la place de son enfant et qu'il pourrait dorénavant lui confier (au besoin en procédant par étapes) est toujours riche en découvertes. Parce que c'est aussi une occasion, pour le parent, de voir son enfant d'un nouvel œil !


3. La participation des enfants est relou

Eh oui, après les 2 premiers points cuicui les petits oiseaux, revenons sur terre. 
Ce n'est pas un hasard si la participation des enfants aux tâches ménagères relève plus souvent du vœu pieux que de la réalité des familles : celle-ci est vraiment relou à mettre en place et surtout à tenir dans la durée. 
Les enfants ne font pas toujours bien les choses, ils ne les font pas toujours, on a souvent tendance à faire à leur place parce que rien qu'à penser à l'énergie qu'il va falloir déployer pour leur apprendre, leur rappeler, contrôler que c'est fait, rectifier ce qui ne va pas, entendre leurs jérémiades et devoir se justifier face à leurs "mais pourquoi c'est moi et pas Frangin(e)" .....aaaah-aaaah-aaaargh [râle d'un parent agonisant, allongé sur le sol de sa cuisine, achevé par son 37ème rappel que le couvert a besoin d'être mis]

Ce qui est très logique car espérer que nos enfants vont être ravis d'avoir à vider le lave vaisselle au quotidien est utopique. Qui ici se lève en se disant "youpi, aujourd'hui je vais vider un lave vaisselle, trop trop hâte" ?

Ménage en famille chez les Bout - document d'archives

4. La participation des enfants n'est pas automatique

A relier au point 3. 
C'est un sujet dont nous avons abondamment discuté avec Monsieur Bout il y a quelques mois. 
Celui-ci était très frustré de devoir sans cesse répéter certaines choses, et une partie de sa frustration venait du fait qu'il partait du principe que ça n'aurait pas du être nécessaire. Comme dit Epictète (oui, nous avons de la culture ici), et comme souvent, c'est moins la situation qui nous pose problème que l'idée que nous nous en faisons. Si nous considérons que nos enfants devraient normalement y penser tout seuls, et le faire en chantonnant, alors c'est très grave qu'ils ne le fassent pas, et chaque rappel que nous faisons est mal vécu puisque il est le signe de notre échec parental et de l'avenir sombre qui se dessine pour nos enfants, irresponsables et feignants.
J'ai gagné en zenitude sur le sujet en lisant Jane Nelsen qui rappelle que toute sa vie de mère, elle a du remettre le sujet sur la table, revoir l'organisation avec eux, et achève avec un truc en mode "Certaines choses ne seront véritablement acquises qu'une fois que les enfants auront quitté le foyer familial, voire, seront devenus eux-mêmes parents". Et puis, hein, disons-le : personnellement, quand je vois le chemin que j'ai suivi en termes d'acquisition de compétences en rangement, je vois très très bien ce qu'elle veut dire.
Donc oui, devoir investir de l'énergie pour que nos enfants fassent les choses est normal, une gestion des tâches ménagères en mode automatique-paillettes-zéro conflits et cœur sur tout le monde en permanence n'est pas réaliste. Du coup, pas besoin de perdre de l'énergie et du moral à se désespérer que cela ne soit pas le cas. 

Devoir consacrer du temps à faire faire plutôt qu'à faire soi-même est donc quelque chose de normal et surtout d'indispensable, un investissement rentable à long terme, pas quelque chose qui se fait à fonds perdus.


5. ....Mais on peut mettre des choses en place pour limiter l'investissement en énergie nécessaire

Yep, ce ne sera jamais automatique et complètement fluide, mais il existe quand même des manières de faire pour alléger notre boulot de rappel. La mise en place de routines, et/ou leur formalisation visuelle par le biais de listes à cocher, par exemple, sont autant de moyens qui permettent de réduire. 
Un simple "Où en es-tu de ta liste ?" est souvent préférable au 37ème rappel que y a un couvert à mettre : il responsabilise l'enfant, diminue le poids des ordres pour lui, et le volume de salive utilisée, pour le parent.
Idem, les choses qui nous semblent si simples pour nous ne le sont pas pour nos enfants. Donc prendre le temps de montrer, de faire avec, de détailler étape par étape, pour arriver à une autonomie graduelle, constitue un investissement coûteux sur le moment mais rentable à long terme.


6. Tout (enfin, beaucoup) est dans le choix des mots

Trèèèès important ça. 
  • Il y a ce qu'on apprend en Faber et Mazlish : une description de problème, un rappel en un mot, porteront toujours plus de fruit (à la fois sur le problème en lui-même, mais bien entendu aussi et surtout dans la relation à l'enfant, et dans sa relation à lui-même et aux tâches concernées) qu'un ordre bien sec, un reproche, ou une culpabilisation plus ou moins subtile.
  • Il y a ce qu'on apprend aussi, sur le côté humour : "la table est toute nuuuuuuuuuue".
  • Il y a ce qu'on apprend en Faber et Mazlish aussi, sur la valorisation des tâches : non, ce que nous demandons à nos enfants n'est pas "facile", "pas grand chose". C'est une contribution appréciée, révélatrice de compétences réelles, permise par des efforts dont on ne va surtout pas minimiser l'importance.
Et perso, j'ai remarqué que mes enfants préfèrent dire qu'ils ont "fait tel plat avec moi" plutôt que "aidé Maman à faire tel plat".

Il y a aussi d'autres choses. Par exemple, la manière dont on évoque / justifie ces tâches.
  • Parfois, si on s'écoute, on peut s'entendre parler de "ma maison" qui est en bazar ? Ou de "notre maison"... Nos enfants sont-ils des invités dans la maison des adultes, ou des personnes qui y habitent et donc participent logiquement à son fonctionnement ? 
  • Très souvent, aussi, on va formuler ce qu'on ne veut pas : "J'en ai maaaarre de vivre dans un salon en bordel". (toute ressemblance avec des phrases réellement prononcées dans la famille Bout serait vraiment fortuite); il est beaucoup, beaucoup plus mobilisateur de formuler ce qu'on veut. L'être humain, et ce dès tout petit, réussit bien mieux à s'engager pour une représentation positive, parce que "j'ai envie d'un beau salon en ordre !", que pour éviter du négatif.
  • Croisement des deux : on pourra préférer, à "je ne suis pas la bonne, m !", un "dans une maison, tout le monde participe !"

7. L'aménagement de l'environnement est un aspect essentiel (stratégie & champ de bataille, toussa)

Au fond, ceci est une implication pratique du fait que notre maison est notre maison, et non "ma maison" : il s'agit de regarder ladite maison, et son aménagement, non seulement avec nos yeux, mais avec ceux de nos enfants; y compris en se mettant à leur hauteur, par exemple.

Pêle-mêle, chez nous, ça veut dire
  • positionner le nécessaire à couvert à des emplacements atteignables
  • charger le lave vaisselle d'une manière qui leur permette de le vider sans risquer de se faire embrocher par les couteaux de cuisine
  • ranger différemment leurs vêtements de ce que nous aurions fait spontanément. 
    • Ca, il m'a fallu un certain nombre de fois à m'énerver sur le placard d'E. avant de réaliser que mon mode spontané de rangement de ses vêtements ne lui correspondait pas, et que donc si je voulais qu'elle range correctement ses vêtements / soit en mesure de se servir sans pulvériser "mon" ordre, eh bien... j'allais devoir faire autrement que ce que j'aurais fait sinon. 
    • Idem sur la technique de pliage. Si je veux des piles qui se tiennent, j'ai intérêt à lui apprendre une technique de pliage qui lui convienne vraiment, et à l'adopter moi-même.
  • fixer les patères de leur chambre à une hauteur ridicule pour moi
  • investir dans des panières si ils rangent mieux dans des panières, des boîtes si ils préfèrent des boîtes...
  • et même, au besoin, craquer pour l'objet sexy (E. a une poubelle La Reine des Neiges #honte)
  • positionner l'aspirateur à un endroit atteignable pour eux, pas seulement pratique pour nous ; idem la balayette
  • réfléchir au positionnement du panier à linge sale : plus proche il est de leurs chambres, meilleures sont nos chances d'y voir atterrir leurs vêtements. Un point bonus si il est sur le trajet entre la sdb et leurs chambres.
  • investir dans 2 paniers à linge sale : un pour le foncé, un pour le clair. Ca permet de leur confier l'étape du tri. Et vous savez quoi ? Au départ, on en avait un vert et un bleu. Tout a changé quand j'ai remplacé le bleu par un blanc. En tous cas, je me suis rapidement économisé l'équivalent du Lac Léman en volume de salive : les "ça va où le linge clair Maman déjà ?" ont rapidement décru, par la magie d'une réponse en mode exercice à trou "le linge foncé dans le bac foncé, le linge clair dans le bac.... ?" . (mais, oui, il a fallu investir un peu de temps dans la définition et la démonstration par l'exemple de ce qui est clair, et de ce qui est foncé - polos à rayures marine et blanches, vous finirez en Enfer)
  • jouer les Flylady et réaliser que nos enfants, au moins autant que nous, feront plus facilement les choses si tout le nécessaire est sous leur nez
    • Par exemple, j'ai admis qu'il était vain d'espérer qu'E. et F. se brossent les dents sans mettre du dentifrice dans le lavabo ni asperger copieusement le miroir de la salle de bain. J'ai également mesuré l'agacement que cela me procurait (enfin, j'ai pas pu, j'avais pas de mètre assez long). J'ai donc positionné un rond vert et un petit chiffon bleu Jemako qsur le plan de travail de la sdb où ils se lavent les dents, et j'ai souligné qu'après chaque lavage de dents, hop, petit coup de rond vert sur et autour du lavabo, et zou, petit coup de chiffon sur les éclaboussures du miroir. Bien évidemment, ce n'est pas parfaitement fait, bien évidemment, j'ai régulièrement besoin d'opérer un rappel ("E., y a un petit rond vert qui n'a pas travaillé !!"), mais ça évite la sédimentation de couches successives de dentifrice, et celle, parallèle, de couches successives de ras-le-bol. 
    • Idem, depuis qu'une serpillière est à demeure à côté de la baignoire, pour usage immédiat en cas de sdb-piscine, les bains débordent moins, et mon énervement itou.

8. Moins ils participent,... moins ils participent

Ah, ça, ça a été un constat impitoyable de la fin de l'année scolaire. 
Pressé, Monsieur Bout avait pris de plus en plus l'habitude de mettre le couvert lui-même, en faisant la cuisine. De reranger les chaussures éparpillées dans l'entrée, plutôt que de s'embêter à faire redescendre leurs propriétaires de leurs chambres. De débarrasser l'assiette ou le bol oublié sur la table de la cuisine, plutôt que d'inviter la personne concernée à rectifier son oubli. (Et Madame dans tout ça, me diront ceux qui suivent ? oh ben Madame, elle était déjà bien trop occupée pour perdre le peu de temps qu'elle passait avec ses enfants à gérer des sujets aussi triviaux)

Et au fond, hein, pourquoi pas ? Après tout, si il s'agit d'apprendre à nos enfants à rendre service, il est bon aussi que nous le leur apprenions en leur rendant service, n'est-ce-pas ?
Ben... pas forcément. Nous avons en effet constaté, pour notre part, que du coup
  • les enfants perdaient l'habitude de considérer ces tâches comme une contribution normale, (et non le boulot des parents que ceux-ci essaient fourbement de leur refourguer) et du fait de cette déresponsabilisation, perdaient donc à la fois 
    • l'automatisme : oublis de plus en plus fréquents
    • et la disponibilité : râleries X100 quand on osait leur demander de le faire, délais entre la demande et l'exécution X1000
  • les parents perdaient beaucoup d'énergie à faire des choses que leurs enfants auraient pu faire, au détriment de choses pour lesquelles leurs enfants avaient vraiment besoin d'eux 
    • = moindre disponibilité (y compris mentale / affective, au vu de la rancœur accumulée) pour leur rendre vraiment service. (que ce soit pour un "moment particulier", ou pour recoller un jouet cassé, aider à préparer un cadeau pour un petit copain, etc). 
    • Ce qui illustre un des intérêts fondamentaux à confier suffisamment de tâches ménagères à nos enfants : "tout faire pour eux", c'est s'exposer à pourrir dangereusement le climat familial (sur fond d'autopiétinage de ses limites, rancœur et culpabilisation) à long terme, bien davantage, au fond, que va ne le pourrir la répétition de certaines demandes à court terme (pour peu qu'on apprenne à formuler lesdites demandes d'une manière respectueuse cf point 6). Bicoz tout faire pour eux, c'est imprudemment vider notre réservoir et se rendre ainsi incapable de remplir le leur (vous savez, cette histoire de découvert).

En conséquence de quoi, nous avons opéré un virage à 180°C pendant l'été. Nous avons employé notre temps à reréclamer tout le support précédemment attendu, augmenté de nouvelles choses.
Nous n'avons pas juste réintroduit la routine du couvert, nous avons rajouté le vidage du lave-vaisselle, par exemple.
Rouspèteries pendant une semaine, puis hop, c'était intégré. Le taux de conflictualité lié au sujet a été divisé par 50.
Autant vous dire que Monsieur et Madame y font vachement plus attention, maintenant !


9. Participer, (si) ça a de chouettes conséquences

Cf le point 6 : si nous voulons développer l'implication de nos enfants à la maison, leur motivation à faire les choses, il est bon qu'ils perçoivent les conséquences de leurs efforts.

  • Parfois, cela se fera sur le mode négatif. 
    • Constater qu'on ne peut pas mettre la jolie robe qu'on voulait à un anniversaire, parce que celle-ci est restée tâchée, chiffonnée dans un coin, au lieu d'être mise au sale. 
    • Ne pas avoir la cuiller préférée parce que c'est son frangin qui a mis le couvert seul et que donc il se l'est légitimement appropriée. 
    • Ne pas pouvoir inviter un petit voisin à jouer à la maison parce que la règle est que on invite quelqu'un dans une chambre rangée. 
    • Me voir m'arrêter de cuisiner parce que personne ne vient mettre le couvert et que donc je n'ai pas envie de faire les choses seule. 
Mais à long terme, nos enfants tireront surtout profit de ce qui leur permettra de voir le sens des tâches ménagères, le bénéfice réel à les accomplir / y participer (ce qui est du reste assez intéressant dans le développement de leurs capacités à assumer ses tâches sans nous, dans leur future vie d'adulte). Pour cela, on peut prendre le temps 
  • d'admirer longuement, en décrivant, la chambre rangée. 
  • De remercier pour la table mise. 
  • De s'exclamer "quel salon agréable !" après que tous les duplo aient regagné leur boîte. 
  • De regarder avec intérêt la pelouse domestiquée par la tondeuse (maniée avec passion par F.)
Et surtout, un gros intérêt à prendre sa part dans le travail de la maison, c'est que ça libère du temps à tout le monde. Il s'agit donc de transformer le temps pas passé à ranger tout seul en temps passé en famille. 
Là dessus, le plus beau exemple m'a été fourni en ateliers Faber et Mazlish, par un maman solo de 4 ados. Suite à notre séance, elle a expliqué à ses enfants que leur maison à tous devait fonctionner, et qu'elle aimerait passer plus de temps avec eux. Quelques soirs plus tard, elle a eu la surprise de rentrer un soir dans un appartement rangé et aspiré de fond en comble, avec le dîner déjà préparé, et ses ados l'attendant pour lui sauter dessus "bon, eh bien ce soir on fait quoi de beau ensemble puisqu'on est dispo tous les 5 ?"
Bref, ça me demande un effort conscient souvent, mais autant que possible, je me bouge les fesses : "cool, le couvert est déjà mis, ça veut dire qu'on n'a plus rien à faire alors qu'il y a encore 5 minutes avant le repas : pendant que ça finit de cuire, on peut faire une partie de 1000 bornes"


10. La résolution de problèmes spécial tâchés ménagères (ou pas)

On peut goupiller pas mal de ces points pour en faire un sujet de discussion familiale.
On choisira les mots avec soin, pour souligner l'intérêt de partager la charge "pour que nous ayons du temps ensemble, et que la maison fonctionne bien, il est important que tout le monde participe. Qu'y a-t-il à faire dans notre maison ? Que peut faire chacun ? De quoi a-t-il besoin pour cela ?".

J'ai mis "ou pas", parce que le mieux étant l'ennemi du bien, c'est précisément dans l'attente d'une discussion de ce genre que nous avons laissé les choses aller à vau-l'eau l'an dernier. Et finalement, c'est une décision unilatérale qui nous a permis d'en sortir ;-)

Ceci dit, l'écriture de ce billet, et quelques discussions avec les enfants, ont fait que nous avons prévu d'en reparler avec eux dans les prochains jours. Nous sentons que eux comme nous sommes prêts pour rebattre un certain nombre de cartes / transférer certaines tâches supplémentaires (préparation d'un repas simple par semaine, étendage d'une lessive,...)
Affaire à suivre !

lundi 11 octobre 2021

2 ans de Papa au foyer : bilan et perspectives

Cela fera 2 ans à la fin du mois que Monsieur Bout, suite à sa rupture conventionnelle, est à la maison

L'occasion d'un petit retour / témoignage.

(yep, ce n'est encore pas un article éducation à proprement parler. Mais je rame à l'écrire, cet article, et du coup, eh bien je regarde la situation en face et j'applique l'astuce HPI / TDA correspondante : je contourne la difficulté en écrivant qqch qui coule plus facilement)


Quand le parent jusque là investi principalement de la casquette "faire bouillir la marmite" passe au foyer, ce n'est pas évident !

6 constats.

1. Chez nous, cela a d'abord demandé des ajustements de part et d'autre

Ainsi, dans les premiers temps, il m'a fallu notamment admettre que pour que Monsieur Bout prenne sa place, ... j'allais surtout devoir m'effacer / me taire

Ainsi, les premiers matins où Monsieur Bout a géré le lever des enfants pour les emmener à l'école, je me suis levée avec lui, et j'ai "corrigé" sa manière de gérer le petit déj et la préparation des lunchbox des enfants : "mais non en fait le matin on fait comme ci et comme ça". 

"on fait"... ben oui mais ... "je faisais"... et Monsieur Bout m'a fait remarquer qu'il allait faire différemment. Au bout de 2-3 épisodes de ce genre, j'ai trouvé une parade parfaite :  je ne me suis plus levée les matins, ce qui lui laissait le champ libre, la possibilité de trouver / se constituer ses repères et faire à sa guise, sans la lourdeur de mon regard. Ca m'a demandé un effort, mais vite récompensé : non seulement Monsieur Bout a ainsi très vite pris ses marques mais moi, je me suis très bien habituée à me lever plus tard (d'autant plus facilement que je terminais mon premier trimestre de grossesse et que quand on me voit enceinte, on ne se dit pas tout de suite que je suis l'incarnation de la grossesse épanouie et dynamique). 2 ans plus tard, ce fonctionnement est resté.

Ces ajustements ont du se faire dans les deux sens

Ainsi, au bout de 3 semaines à la maison, Monsieur Bout s'est senti prêt à rajouter une nouvelle responsabilité à celles qu'il avait déjà récupérées : la gestion du linge, qui avait toujours été chez moi (dans le sens que, oui, il lui arrivait régulièrement de me filer un coup de main et étendant ou rangeant une lessive, mais la gestion de la routine du linge, le remplissage-lancement de machine, la responsabilité / charge mentale associée, c'était Bibi). Monsieur Bout n'avait jamais lancé de machine. Il est donc arrivé avec son bloc-notes, m'a demandé comment ça fonctionnait, a ensuite tapé tout ça sur Word et patafixé le mode opératoire ainsi obtenu à côté du lave-linge. 

Top. Au bout de quelques semaines, cependant, j'ai du souligner que la manière dont il étendait le linge ne convenait vraiment pas : j'ai tergiversé avant de le faire, car, machin, "ses marques", "sa manière de faire", mais là, grumpf, l'impact me dérangeait trop. Je l'ai donc alerté sur l'importance de bien défroisser les vêtements, bicoz sinon après c'était immettable (je rappelle que chez nous, le fer à repasser n'est pas menacé par la surchauffe). Il a bien entendu commencé par se vexer, puis fait des efforts. (mais tout récemment j'ai du en remettre une couche en lui demandant de faire sécher mes robes sur cintres; idem, j'ai tardé avant de le faire, mais franchement, une robe qui a séché sur un étendoir à linge et qui est ensuite pliée hâtivement en 4 et vaguement empilée dans un placard, ben, c'est difficilement mettable dans un contexte pro).

Quelques semaines après sa montée en puissance, Monsieur Bout s'est senti suffisamment sûr de lui dans sa gestion du linge pour innover. En estimant que le tri des couleurs, franchement, c'était superflu. A mes premières protestations, il a fait la sourde oreille. Mais quand un petit-haut-de-Gwen anciennement d'un joli vert anis est ressorti d'une couleur difficilement décrivable autrement qu'avec un adjectif de l'ordre du "pisseux", la Gwen a vu rouge, et lui a mis le T shirt sous le nez, comme preuve que, non, le tri entre "blanc/"clair et "foncé" n'était pas une lubie de psychorigide. 

Monsieur Bout a protesté puis réintégré le tri des couleurs à sa routine (de mémoire, on a fait un truc pour faciliter les choses sur ce plan-là mais je ne sais plus quoi). Les choses se passant toujours dans l'harmonie et la douceur la plus totale comme dans tout couple qui se respecte (quoi, pas chez vous ? C'est très étrange !), il n'est pas impossible que dans les échanges (complètement CNV évidemment) que nous avons eus sur le sujet, je sois allée jusqu'à utiliser l'argument massue "Sinon, autant que je le fasse moi-même !" (argument massue du fait de mon tour de taille de l'époque. "argument-baleine" n'existe pas)


2. Tout au long de ces 2 ans, des ajustements dans notre organisation ont aussi du se faire, et notamment à partir du moment où il a vraiment été acté que Monsieur Bout allait rester durablement au foyer.

Nous avions tout prévu merveilleusement bien, et je vous avais détaillé nos plans organisationnels sublimes dans ce post

J'avais eu plein de compliments dessus, et vous pouvez à juste titre baver sur tout ce qui était prévu.

Surprise : moi aussi je bave dessus en relisant ce post (ou alors je pouffe). Car la réalité en a été assez éloignée. ("assez" étant une litote, en l'occurrence). Les confinements numéro 2, 3, et 8000 ont évidemment joué leur rôle de trouble-fêtes, mais aussi les études entamées par Monsieur Bout qui se sont révélées bien plus chronophages que prévues. Et moi en parallèle, mon activité pro aussi a été très soutenue, avec pour couronner le tout, le rajout de ma formation au coaching professionnel. Bref, il y a eu pas mal de tensions, et un gros besoin de nombreuses discussions pour réajuster en continu notre manière de répartir les choses au sein du foyer, puisque nous nous retrouvions plus ou moins en compétition permanente pour ce Graal ultime : avoir du temps pour avancer nos trucs.


Dans la manière dont nous avons géré, globalement, un constat est clair : j'ai conservé un certain nombre de responsabilités

  • Ainsi, la préparation des repas repose plutôt sur moi. Sauf évidemment en mon absence (scoop), ou quand je rentre un peu tard le soir et que me laisser cuisiner impliquerait un dîner trop en décalé. Dans l'absolu, c'est quelque chose qui me convient plutôt. Je n'aime guère rangement et ménage, je n'ai pas du tout pleuré l'abandon de la machine à laver, mais la cuisine est probablement la seule tâche ménagère qui me plaise vraiment. Certes, elle me pèse parfois, mais la plupart du temps j'y prends plaisir. Et même si Monsieur Bout a fait de gros progrès en cuisine, il y a quand même une différence assez claire entre sa production et la mienne, différence à laquelle nous sommes tous les deux sensibles.
  • Parmi les points que j'ai conservés avec moins de plaisir, il y a la gestion des RDV médicaux. J'en assume encore l'écrasante majorité (notamment concernant notre Boubinours III), et je vous avoue que ça, je m'en passerais bien.


3. Ces ajustements / tensions ont également été l'occasion de faire remonter de vieux dossiers.

En effet, Monsieur Bout a rapidement exprimé avec force son besoin de davantage de soutien, soulignant que devoir quasi tout gérer c'était lourd, demandant à ce que je rentre plus tôt (si je bossais à l'extérieur), ou descende plus tôt de la pièce où je bossais (en cas de boulot à la maison), ou attendant avec impatience mon arrivée pour me demander de prendre en charge 1000 trucs / pouvoir lâcher un peu...

Ca a été assez difficile pour moi, car plus d'une fois, des sentiments très forts sont remontés en moi, en mode "Eh ben tiens, plains toi, maintenant tu sais ce que c'est". Il a donc fallu pour moi identifier et verbaliser la rancune accumulée au fil des dernières années, verbaliser à quel point je m'étais sentie seule et peu écoutée à certains moments, en constatant à quel point ce passif m'empêchait d'être à l'écoute de Monsieur Bout, et entretenait une attitude revancharde. 

Pour Monsieur Bout comme pour moi, la remontée de ces sentiments enfouis a été assez violente. Ces discussions difficiles ont cependant été très salutaires, en permettant de purger ces abcès, notamment parce que Monsieur Bout a finalement aussi été en mesure de réaliser pleinement ce que j'avais vécu, à une époque où ma conscience que ses soucis professionnels le rendaient en grande partie aveugle au reste l'excusait, certes, mais n'allégeait pas le fardeau que je portais. A plusieurs reprises (il a fallu plusieurs reprises, car les remontées se faisaient par bouffées), le fait qu'il écoute, exprime sa compréhension, associé à la demande de pardon correspondante, ont pu nous permettre de sortir de situations de blocage.

Ces discussions psycho-logistiques ont été d'autant plus fréquentes que nous avons du opérer de nombreux réajustements, au cours de l'année du fait d'évolutions à la fois par rapport au GwenBusiness, mais aussi dans les projets de Monsieur Bout.


4. En effet, être à la maison a aussi confronté Monsieur Bout à des trucs enterrés. Le contact quotidien des enfants lui a permis d'expérimenter énormément de choses avec eux, certaines très positives (suivre de près toutes les étapes de développement d'un bébé), d'autres moins : colère, lassitude face au fait de devoir répéter sans cesse les mêmes choses et les mêmes tâches, manque de reconnaissance...

Tout ceci est venu appuyer sur des points assez douloureux, si bien que Monsieur Bout a fini par regarder en face son besoin d'aide et s'est lancé dans une thérapie. Autant vous dire que ladite thérapie a déménagé / déménage toujours, et a conduit à de nombreuses évolutions dans ses projets, en le conduisant à remettre en question beaucoup de modes de fonctionnement bien ancrés : pression de la performance, souci de reconnaissance, impératifs de loyauté, questions identitaires... tout y est passé / y passe. Il n'a ainsi donc pas poursuivi les études entamées au delà du premier semestre, et a au cours de l'année, maintes fois remodelé son emploi du temps personnel. Peu à peu, au delà de son temps, c'est son esprit qu'il a libéré. Il a appris à se recentrer sur lui, et ses besoins propres. Il avance dans la construction de projets futurs, c'est très intéressant... (et en même temps un feuilleton digne de Dallas)


5. Autre aspect : au cours de ces 2 ans, Monsieur Bout a aussi appris à ne pas gagner d'argent.

Ca aussi, c'est une sacrée évolution. Selon les moments, cela a pu se traduire par une certaine dose d'angoisses, de grosses inquiétudes devant des sorties d'argent, ou au contraire une désinvolture proche du déni. Là dessus, deux choses ont pu aider : 

  • d'une part, rebalayer ensemble notre fidèle fichier Excel de budget, pour permettre à Monsieur Bout d'avoir précisément en tête les tenants et aboutissants de notre situation financière, et à nous deux, de reconsidérer ensemble certaines dépenses, soit pour les confirmer, soit pour les réduire. 
  • D'autre part, une communication étroite sur mon business : quand j'ai un nouveau prospect en vue, quand je récupère une nouvelle affaire, quand une journée de mission s'est particulièrement bien passée, partager tout cela permet vraiment à Monsieur Bout de se percevoir comme membre d'une équipe qui gagne : il est partie prenante de mon Business, son sponsor principal et au fond, chaque euro que je fais rentrer dans les caisses, c'est aussi lui qui en est à l'origine. Car une chose est sûre : développer une entreprise en ayant tout qui est géré à la maison, c'est très très précieux. Mes semaines sont très remplies, leur programme peut varier très vite, et sans Monsieur Bout qui assure les arrières, il me serait difficile de m'investir aussi efficacement dans le développement de mon activité. Mon succès, c'est le sien.

Par ailleurs, je m'efforce aussi de valoriser ce qu'il fait, et lui même a peu à peu investi la partie de son boulot qui gagne de l'argent. C'est par exemple lui qui gère les courses, et qui maintenant, est vigilant pour profiter des promotions. Ou encore, c'est lui qui a enfin fait les formalités nécessaires à l'obtention de nos Cartes Famille Nombreuse, grâce auxquelles je suis toute contente de payer mes tickets de transport moitié prix maintenant.

Ce dernier point n'est pas toujours facile, mais nous considérer comme une équipe aide vraiment. Comme j'ai pu le verbaliser récemment : avant, notre famille était une entité à l'équilibre financièrement, mais en gros déficit émotionnel puisque la source principale de revenu générait ledit revenu au mépris de sa santé psychologique, et que cela avait des répercussions émotionnelles sur toute la famille. A présent, l'entité FamilleBout est non seulement à l'équilibre financièrement, mais surtout profitable émotionnellement, puisque sa source de revenu est certes fatigante, mais également enthousiasmante.


6. Un parent trop au foyer, ... et l'autre qui ne l'est pas assez

Monsieur Bout sature parfois d'avoir tout le foyer à gérer, et du temps que cela lui prend. Il est notamment assez clair sur le fait que, même si il voit l'intérêt d'instruire encore F à la maison cette année, il n'entend pas repartir pour un tour l'année prochaine. Nous avons donc un an pour préparer la rescolarisation, ce qui va notamment nous demander d'étudier de plus près son TDA, afin de mettre en place toute la remédiation nécessaire. En parallèle, Monsieur Bout développe des activités lui permettant de sortir davantage de la maison.

De mon côté, je m'éclate au travail, mais un peu trop... Mon temps mais aussi mon cerveau, mon intérêt, sont captés par un boulot prenant et passionnant, source d'une énorme stimulation à la fois intellectuelle et émotionnelle. Revers de la médaille : je me suis souvent sentie déconnectée de la maison et de la famille cette année, et pourtant, fondamentalement, pour nous le Covid est bien tombé ! Grâce au 2ème confinement, j'ai pu travailler comme une tarée l'automne et l'hiver dernier tout en poursuivant l'allaitement du Boubinours, allaitement d'autant plus contraignant que perturbé et renforcé par les soucis d'intolérances alimentaires et de sommeil dudit Boubinours. Toutes mes missions ayant basculé en télétravail pendant de longs mois, l'absence de trajets a été déterminante dans le fait de réussir tant bien que mal à tout mener de front.

  • J'ai constaté cette déconnexion à de nombreuses reprises les mercredis : quelque part, je ne savais plus trop comment gérer mes enfants seule une journée
    • Enfin, les gérer, si, plus ou moins : certes il y a H., mais c'était un bébé (ce n'en est presque plus un, il a 18 mois, mange tout seul et va bientôt nous réclamer une mobylette !). Avec F. et E;  nous sommes clairement sortis des "petites années", ils peuvent passer de longs moments en auto-gestion sans que ce soit synonyme de "en fait pendant ce calme on a repeint la sdb avec ton rouge à lèvres". 
    • Me connecter à eux véritablement... beaucoup plus compliqué ! Les mercredis ont souvent été frustrants pour eux comme pour moi, de ce point de vue là : beaucoup d'attentes, pas beaucoup de résultat.
  • Et cet été, les premières semaines ont été plutôt éprouvantes, avec en plus les soucis de main de Monsieur Bout qui m'ont propulsée en première ligne, voire en unique pourvoyeuse de soins pour le Boubinours pendant une période conséquente (Monsieur Bout ne pouvant absolument pas le porter / soulever / changer / etc): je me suis vite retrouvée à saturation. Heureusement, nous avons réussi à saisir l'opportunité de 3 jours à deux sans enfants au milieu des vacances, et ça m'a fait beaucoup de bien. La deuxième partie des vacances a été beaucoup plus facile : j'avais retrouvé mes marques avec les enfants, et Monsieur Bout, l'usage de sa main.

En tous cas, cette expérience m'aura sensibilisée à ce que vivent de nombreux pères de famille, et qu'avait vécu Monsieur Bout à plusieurs reprises : oui, en deçà d'un certain seuil de présence et d'investissement dans le quotidien familial, le parent-qui-bosse-à-l'extérieur se retrouve facilement "à côté de la plaque" dans sa propre maison, à ne plus trop maîtriser les codes pour entrer en relation avec les autochtones (ET téléphone maison...)

Cette année, le rythme est toujours soutenu, mais plus gérable

  • je n'ai plus ma formation, et la différence est palpable ! (enfin, si, je vais quand même suivre quelques jours de formation cette année, mais rien d'aussi énorme)
  • j'ai progressé dans ma gestion du temps / évaluation du temps / vente de mon temps au juste prix

Plus gérable, mais tout de même bien dense. Il est clair pour moi que dans l'idéal, j'aimerais être davantage présente (aussi bien physiquement que psychologiquement) auprès des enfants. Et eux sont très très clairs aussi sur le fait qu'ils ne voient pas assez Maman. Ils le disent, le redisent, et demandent régulièrement pourquoi Papa ne pourrait pas aller travailler à la place de Maman, hein, zut.

Pour le moment, je sais que ce n'est pas possible autrement, mais je suis bien déterminée à ce que ce soit provisoire. Indépendamment d'une reprise pro pour Monsieur Bout, mon désir d'être plus présente m'incite à profiter du fait que ma formation au coaching m'a permis de me positionner sur des activités encore plus passionnantes.... et à plus haute valeur ajoutée 

  • Mon objectif cette année : travailler assez pour financer notre famille. 
  • Mon objectif pour l'année prochaine : amplifier ce repositionnement de manière à ... travailler moins pour gagner plus.


A l'arrivée, donc, un bilan pas tout rose : notre situation actuelle est sans conteste le meilleur déséquilibre possible (cf ce que j'écrivais il y a déjà longtemps sur ce mythe du "bon équilibre" vie pro vie familiale), mais l'année qui vient de s'écouler a été assez costaud (le contexte Covid y aura bien entendu contribué), et Monsieur Bout commence à avoir envie de nouvelles perspectives. Heureusement, comme celles-ci commencent à s'esquisser, nous savons d'ores et déjà que nous avons encore de fréquents chamboulements d'organisation et d'équilibre devant nous...

Ceci dit, l'année actuelle commence sur des bases déjà bien plus stables / assainies, nous sommes un peu moins dans le brouillard, bref : tous les espoirs sont permis ! Papa ne restera pas au foyer éternellement, mais il développe sa capacité à profiter de ce que le foyer offre dans le moment présent.


lundi 27 septembre 2021

J'ai testé pour vous : la box alimentaire Hellofresh

Article pas du tout sponsorisé, mais conjugué à celui sur Lookiero, et celui sur Little Cigogne, il signale de manière assez claire à quel point, cette dernière année, j'ai eu franchement d'autres chats à fouetter que faire du shopping. Du coup, mon sens de l'aventure m'a plusieurs fois incitée à sortir de mes sentiers battus pour affronter l'inconnu, et vous faire bénéficier de découvertes phénoménales et grandes leçons de vie.

(Tant pis si ce blog se mue en succursale de Téléshopping. 

Pour tout vous dire je voulais vous pondre un billet plus orienté "éducation" cette semaine mais - peut-être parce que ce weekend nous avons géré la fête d'anniversaire en retard de F. ? -  j'ai le cerveau en compote et uniquement envie de parler bouffe. Donc je parle et j'écris bouffe)

Donc j'ai testé Hellofresh, une box alimentaire où on choisit un certain nombre de recettes pour la semaine dans une liste (qui change chaque semaine), et hop, les ingrédients nécessaires à la préparation des plats choisis nous sont livrés directement chez nous. 

Hellofresh n'est pas la seule entreprise à proposer ce genre de choses, j'ai aussi louché sur Quitoque et à vrai dire je ne sais plus exactement ce qui m'a fait tester l'un plutôt que l'autre. En tous cas je me suis lancée à l'occasion d'une promo qui réduisait substantiellement le coût des 3 premières box.


Voici donc en exclusivité : mon retour d'expérience !





  • C'est bon

Déjà, premier point essentiel : les produits sont de qualité, les recettes sont vraiment bonnes, donc à chaque fois que j'ai cuisiné un plat de la box l'intégralité de la famille s'est réjouie, ce qui est déjà un point non négligeable. Le poisson notamment est de bonne qualité, et de fraicheur irréprochable.

Après, je n'ai bien évidemment testé que quelques recettes à chaque fois, et il est indéniable que c'est à la sublime clairvoyance de mes choix (ainsi qu'à ma dextérité pour les réaliser derrière) que je dois ces bons résultats, mais quand même.


  • Ca change

Ca peut ne pas être le cas de certaines familles, mais pour moi en tous cas, un critère essentiel dans le choix des plats est que ce soit vraiment différent de ce que je fais d'habitude. C'est pourquoi, les recettes de pâtes aux champignons, hein, même pimpées avec des tomates séchées, je les ai laissées aux autres, et je suis plutôt allée tester des choses sortant plus franchement de notre ordinaire à nous.

J'en ai notamment profité pour faire plus de poisson, et j'ai découvert de nouveaux trucs genre l'orge perlé. Miam.


  • Ca change durablement

Ca je ne m'y attendais pas franchement, et c'est la meilleure surprise de cette expérience : la nouveauté n'a pas été éphémère, le temps d'un repas, mais au contraire un certain nombre de découvertes faites avec ces box se sont durablement incrustées chez nous.

Un grand merci à Monsieur Bout qui, à l'issue de la première semaine de test, m'a dit "Je fais quoi des fiches recettes ?". A ma réponse impitoyable et blasée (du plus pur style Extrêmiste Flylady pour qui "ça-pourra-toujours-servir" sent le soufre) "Ben, jette les, je doute que ça me resserve", Monsieur Bout a objecté et décidé de les ranger dans mon carnet de recettes.

Quel visionnaire, ce Monsieur Bout ! 

Car il s'avère que je suis allée repiocher dans les fiches accumulées bien souvent. Parfois, mais rarement, pour faire l'intégralité de la recette, et très régulièrement pour en piquer un bout ou un autre. Du coup, ça a effectivement enrichi mes habitudes de cuisine. A titre d'exemples, se sont installés chez nous

    • les pickles d'oignon rouge marinés, qui accompagnent si bien des plats un peu latinos. Depuis j'ai toujours des oignons rouges et des citrons verts à la maison, là où ces deux ingrédients étaient généralement absents (sauf le citron vert en période de mojitos). Parce que c'est vachement bon, et ça vous pimpe un plat très efficacement.
    • les viandes cuisinées en mode latinos : très utile pour écouler de manière très appréciée de tout le monde les tonnes de steak hachés et de blancs de poulet fournis par mes virées TGTG. C'est maintenant intégré à mon répertoire et recueille systématiquement des réactions enthousiastes
    • un accompagnement apprécié desdites viandes : du maïs grillé à la poêle. N'aimant pas franchement le maïs en boîte sous la forme à laquelle j'étais habituée (dans une salade), je n'en achetais que très rarement, et uniquement pour faire plaisir aux enfants qui adorent. La combinaison découverte avec Hellofresh a augmenté mes achats de maïs d'un sacre pourcentage (si le maïs a grimpé en flèche en Bourse vous savez maintenant pourquoi)
    • une petite salade de concombre assaisonnée différemment de mes habitudes
    • une sauce au curcuma très simple que j'utilise maintenant très facilement pour améliorer un plat de pâtes / riz fait à la va-vite (cf Gwen-très-occupée)

... et probablement encore d'autres trucs, bien que moins systématiquement réutilisés que ceux que je viens de lister.


  • C'est sympa à faire avec les enfants.

Les recettes étant bien expliquées et les ingrédients livrés tous rassemblés par recette, c'est particulièrement bien adapté à une séance cuisine en tête à tête avec un enfant. Du coup la préparation de certains plats a favorisé de beaux moments avec F. ou E., selon les jours.

(mais je casse le mythe tout de suite, hein : certains soirs mon "quiiii veut cuisiner la box avec moaaah ?" a recueilli des réactions enthousiastes. D'autres fois.... il a fait un gros bide)


  • Ca prend du temps - mais ça peut en faire gagner côté triturage de cerveau

Oui, ça prend un peu plus de temps, selon ce qu'il y a à faire, le nombre de trucs à éplucher (et selon les recettes choisies. Parmi celles proposées il y en a siglées "rapido" soit du fait de leur simplicité soit du fait que certains ingrédients soient déjà plus préparés/ coupés par exemple, comme c'est le cas sur la recette en photos), d'autant qu'évidemment comme ce sont des recettes inhabituelles pour moi, je dois prévoir le temps de vérifier régulièrement l'étape à laquelle j'en suis, plutôt que de pouvoir compter sur la rapidité permise par des automatismes

Bien évidemment, si en plus on veut profiter du point précédent, à savoir en faire un moment privilégié avec un enfant, alors cet aspect là s'en trouve décuplé.

Du coup, clairement, j'ai parfois préféré ne pas prendre de box en anticipant une semaine où je n'allais pas souhaiter du tout sortir de ma zone de confort cuisinesque.

En revanche, parfois ça fait quand même gagner du temps : celui passé à se creuser la tête d'un air perplexe en mode "j'fais quoi ce soir". De toute manière, vous l'aurez remarqué à la lecture de ce blog, j'aime bien ça, moi, cuisiner sous contrainte. Trop de choix tue le choix (eh d'ailleurs, le billet de blog que je complotais initialement pour cette semaine traitait notamment du choix en éducation. Tout se tient).


  • C'est pas super adapté aux intolérances alimentaires

C'est un des principaux points qui blessent ici. Vous l'aurez suivi, ou non, ça fait plus de 15 mois que je suis interdite de produits laitiers d'origine animale puisque Bébou number 3 y est intolérant et que je l'allaite. Ca, ça allait encore globalement : dans la vingtaine de recettes à ma dispo pour choisir les 3 repas de la semaine (c'est la taille de box que j'avais choisie), je devais éliminer certaines possibilités alléchantes, ou ajouter un ingrédient seulement une fois que je m'étais servie (parmesan, crème fraîche,...)

En revanche, j'ai commandé la 2ème box juste avant que H. ne récupère également un diagnostic d'intolérance au gluten. Bon, du coup j'ai retardé le moment de l'éviction totale chez moi à la fin de la consommation de ladite box.

Et depuis, il m'est souvent arrivé d'hésiter à re-commander puis de décider de ne pas le faire quand je voyais que dans les recettes proposées, je n'en trouvais pas 3 qui fussent à la fois compatibles avec mes contraintes (exit l'orge perlé, à peine découvert; ouiiiin) et vraiment conformes à mes attentes. 

(en revanche, ils proposent pas mal de recettes végétariennes voire véganes, pour ceux dont c'est la contrainte.)


  • Ca prend de la place dans le frigo et c'est pas ZD 

Un gros colis arrive, bien réfrigéré, et les produits de chaque recette sont regroupés tous ensemble dans un sac en papier dédié. C'est bien pratique pour retrouver ses petits, en revanche, ça prend un max de place dans le frigo. Ou alors, il faut extraire de chaque sac en papier les ingrédients n'ayant pas absolument besoin d'aller au frigo (type oignon, féculent, etc) et dans ce cas, repartir ensuite à la chasse pour reconstituer le tout à l'aide de la fiche recette.

Et c'est pas ZD car outre le carton + les sacs en papiers pas mal de choses sont emballées en plus. En revanche les quantités sont globalement bien estimées, voire un peu généreuses mais ici ça s'est traduit soit par le fait que tout le monde en a repris sans se faire prier, soit par des restes que personne non plus ne s'est fait prier pour dévorer à la première occasion.


  • L'interface de choix est un peu relou mais le SAV est plutôt sympa

Bon j'avoue ne pas avoir téléchargé l'appli donc peut-être l'appli est elle mieux fichue. Mais le site internet mobile est un peu relou à naviguer. Et surtout, c'est laborieux quand on veut "mettre en pause son abonnement". Comme il s'agit d'un abonnement, en théorie on prend une box chaque semaine et 3 repas sont automatiquement choisis pour nous, charge à nous d'aller dans l'appli jusqu'à la date butoir pour soit 1. changer le choix de recettes ou 2. "mettre l'abonnement en pause pour cette semaine" (une action qu'on peut faire pour plusieurs semaines en même temps. 4, de mémoire).

Bref, avec tout ça j'ai fait ma boulette en n'ayant pas bien validé ma fameuse mise en pause, et du coup pendant nos vacances j'ai reçu subitement un mail me confirmant une date de livraison alors que nous étions à plus de 1000 km de chez nous pour les 8 jours qui suivaient. Argh :

J'ai contacté le SAV, ça a bugué, j'ai persévéré, ça a réussi, et la solution qui m'a finalement été proposée était assez intelligente / équilibrée : ma box a été redirigée vers un don alimentaire, et son montant recrédité sur mon compte (hors les frais de livraison).


Mais clairement, ce serait plus simple de pouvoir paramétrer la mise en pause plus facilement / sur des périodes plus longues (...et probablement moins juteux commercialement, j'en conviens)


  • C'est assez cher

Le prix total d'une box varie selon le nombre de repas qu'elle contient, bien entendu, mais disons que le coût moyen par convive est supérieur à ce que j'essaie de tenir au quotidien. Ca + le côté intolérances alimentaires fait que ce n'est pas devenu quelque chose de régulier chez nous, mais que je suis contente de passer les recettes en revue de temps en temps, et, de manière très épisodique, de me laisser tenter, notamment si je peux attraper une nouvelle promo.

C'est dans la même optique que je verrai pour tester une promo Quitoque, à l'occasion !


Voilà, c'était mon moment critique culinaire. 

La prochaine fois, je vous annoncerai que j'ai été retenue pour faire partie du jury Top Chef, qui sait ?