dimanche 30 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #12

"Previously, in Desperate PositiveMums..." ;-)
Douzième épisode de notre feuilleton ! 
La semaine a été plus apaisée...

Samedi:
Au dîner, F. réclame de l'eau alors que son père est occupé à servir le plat. J'avance la main vers la carafe.
"Non, pas toi. Papa."
Grumpf.
Je suis sur le point de répliquer sèchement en mode "c'est ça ou rien" quand je réalise la différence avec la situation de jeudi dernier. Je me prends la main dans le sac : je suis sur le point de provoquer un rapport de force en voulant imposer que F. accepte de l'eau de ma part, alors ce n'est pas mon problème...  : c'est à Monsieur Bout de marquer sa limite si il ne souhaite pas devoir servir à boire à son fils.
Ce qui, visiblement, ne le gêne nullement, cela impose juste à F. d'attendre quelques instants supplémentaires le temps que Monsieur ait terminé ce qu'il faisait.


Dimanche:
Venu nuitamment me demander de l'aide pour changer son pyjama mouillé, F. a laissé un haut de pyjama surnuméraire à côté de notre lit.
Au matin, je remarque celui-ci et donne un renseignement
"Le haut de pyjama propre va dans le tiroir"
F. fait au plus simple : il ramasse le haut de pyjama et le fourre... dans le tiroir de mon bureau.
Deux secondes de réflexion puis je précise mon renseignement
"Ce n'est pas un tiroir pour les vêtements, c'est un tiroir pour les papiers."
F. ressort le pyjama et trottine en direction de sa chambre.


Lundi:
En fin de matinée, nous avons abondamment profité du soleil et du calme, tous deux de retour au parc (fin des vacances scolaires ! vive l'IEF!). De ce fait, petit décalage des horaires de déjeuner, par ricochet je suis également en retard pour le coucher de la sieste. Bébounette mise au lit, c'est au tour du Bébou.
Mais F. ne l'entend pas de cette oreille, il voudrait d'abord "faire une lettre" (petites fiches effaçables où il copie les lettres qu'il connaît déjà; je n'en ai pas encore parlé dans mes articles IEF, mais ça viendra).
Je donne un renseignement 
"il est tard", 
des perspectives 
"il faut vite dormir pour pouvoir aller au parc ensuite", 
mais F. tient mordicus à cette lettre.

Sur le point de foncer tête baissée dans un conflit, je prends le recul nécessaire pour réaliser que
  • c'est une activité toute calme, propice à une transition vers le coucher; transition dont F. a peut-être bien besoin
  • c'est une activité qui prendra 5 minutes, sans réel risque de prolongation, car généralement il se contente d'une seule fiche, cela lui suffit
Que sont ces 5 minutes d'activité calme, tous les deux, face à un conflit qui prendra bien plus de temps, ne sera certainement pas calme, et ne se justifie en soi pas car nous n'avons pas de contrainte horaire fixe non plus, c'est juste que j'ai un peu hâte d'être tranquille ?
Je m'extraie donc juste à temps du jeu de pouvoir et souris :
"Bon, nous pouvons prendre 5 minutes ensemble, ça ira quand même. Quelle lettre choisis-tu ?"
5 minutes de "f" plus tard, coucher tout calme du damoiseau, repos bien mérité de sa gente mère.


Mardi:
Après la sieste, F. file réveiller E. dans la salle de classe, et commence à faire des versés de haricots rouges... mais, assez agité, en renverse rapidement la moitié avant de se rabattre sur du coloriage de planisphère
Je décris
"il y a des haricots rouges par terre"
je répète
"il y a des haricots rouges par terre"
zéro effet.
Sans trop d'espoir, j'ai recours au rappel de la règle
"avant de sortir une nouvelle activité, on range la précédente."
Sans trop d'espoir ? 
F. ramasse tous les haricots, et sort même un autre plateau de versés pour aider E. à attendre que les haricots rouges soient à nouveau disponibles.


Mercredi:
Malade, fiévreuse depuis la veille, je suis en mode économie et autoprotection. L'occasion pour moi de signifier plus clairement mes limites.
Ainsi, à un F. qui, au moment de débarrasser son couvert après le petit-déjeuner, fait mine de quitter la cuisine en courant, petit jeu qui implique que je lui courre derrière pour la ramener à la cuisine, j'annonce
"Je ne te cours pas derrière."
Il stoppe net ses pas et vient débarrasser.


Jeudi et vendredi ?
Euh, rien noté... il faut dire qu'ayant transmis mon virus à Monsieur Bout, celui-ci était cloué à la maison, et euh... et puis jeudi les enfants étaient gardés...
Bref, amnésie.


Les choses vont mieux, j'ai l'impression.
Deux remarques que je me fais
  • l'exemple du mardi en est une illustration frappante : une partie des conflits actuels proviennent du fait que, un peu découragée / blasée, je ne fais pas toujours l'effort d'utiliser les outils appris; 
    • comme si, maintenant qu'ils ont prouvé leur utilité, je leur tenais rigueur dès qu'ils faillaient à opérer immédiatement, et préférais les snober plutôt que d'avoir à en essayer plusieurs, éventuellement. 
    • Comme si je n'acceptais plus l'échec, et préférais ne pas essayer plutôt que de le risquer. 
    • Comme si j'étais flemmarde...
  • je me demande donc si le moment n'est pas venu de ressortir l'un des deux bouquins F&M et de le relire, chapitre par chapitre. Pour relancer la machine, voire aller m'encourager à utiliser ceux des outils que j'ai encore le moins maniés. Ce qui m'en a dissuadée jusqu'à présent ? J''ai toujours mon Jane Nelsen 3-6 ans sur le feu : je l'ai terminé, j'ai commencé à le relire en vue d'approfondir ma lecture et de venir vous en parler, mais en ce moment je bloque. Donc peut-être vaudrait-il mieux contourner l'obstacle, mettre Jane Nelsen de côté, et revenir m'abreuver un peu à l'eau claire et fraîche de mes chers F&M.


A voir !


jeudi 27 avril 2017

4 mois sans femme de ménage ! : Bilan, astuces et perspectives

(bientôt - à une semaine près)

4 mois sans femme de ménage pour la Gwen !
Une première depuis... presque 8 ans!!

Et franchement...
aucun problème.




Pour gérer, je me suis inspirée du Ménage Hebdomadaire de Base de Flylady.
Celle-ci distingue une série de 7 tâches auxquelles on consacre 10 minutes, pas plus, soit tout d'affilée sur une journée (70 minutes), soit réparties sur les 7 jours de la semaine. Je vous présentais le concept ici.
J'ai repris l'esprit du machin... à ma sauce !
Voici donc
mon fonctionnement ménager, en 8 grands principes


1. Un temps quotidien 

En ce qui me concerne, il est évident que concentrer le ménage sur une journée me replacerait directement en situation d'inconfort maximal, avec un gros truc rébarbatif devant moi, dont la perspective me pourrirait les jours précédents, et que je procrastinerais ou bâclerais (ou les deux) à la moindre occasion.
Premier principe de mon nouveau fonctionnement, donc : un truc chaque jour.
Je me fixe globalement 15 minutes, mais parfois je me contente de 10 (c'est toujours ça!), parfois je me retrouve à faire un peu plus (mais pas trop ;-) ); le fait de ne pas chercher à finir forcément quelque chose, mais juste de chercher à faire quelque chose, qui était un déclic de mes débuts Flylady, s'est là aussi révélé très efficace.
Je ne cherche pas à avoir une maison propre, je me borne à m'efforcer de la nettoyer un peu chaque jour.


2. Une liste de tâches dans laquelle piocher

J'ai hésité, commencé à me faire de subtils plannings bien trop compliqués, puis j'ai fini par lister ce que je voulais qui soit fait, en m'inspirant de la liste de Flylady, mais en l'adaptant à mes besoins à moi.
Ce qui nous donne
  • Aspirateur 1
  • Aspirateur 2
  • Serpillière
  • Nettoyage de notre chambre, battage des peaux de moutons qui sont sur le sol et sont de terribles nids à poussière, et astiquage de de la salle d'eau associée
  • Nettoyage de sanitaires
  • Poussière
  • Fenêtre
  • Et un truc un peu fourre-tout où on peut retrouver le changement des draps, le nettoyage des murs, miroirs et portes, le repassage, la mise à la poubelle des magazines...

3. Un planning hebdo pas fixe

Cette liste, je l'inclus à chaque début de mois dans mon Bullet Journal, et chaque jour, j'y inscris fièrement ce que j'ai accompli.

 

Mais je n'ai pas déterminé de jour précis pour faire l'une ou l'autre chose : je fais en fonction de ma motivation / du besoin :
  • ah, F. a renversé des paillettes, ou nous avons rapporté un max de sable du parc dans nos chaussures ? Ce sera un jour aspirateur. 
  • Oh, les enfants sont gardés et ma nounou les a emmenés dehors ? Je profite de l'accès illimité à la salle de classe / la chambre pour y passer l'aspirateur, ou la serpillière, ou en nettoyer un bout de fenêtre. 
  • Ils sont agités et j'ai besoin de faire un truc rapide, facile à interrompre, et qui me permette de tendre l'oreille en même temps ? Dépoussiérage ou nettoyage d'un bout de salle de bain.
  • Je n'ai rien eu le temps de faire aujourd'hui, et maintenant que les enfants sont couchés j'aimerais quand même réussir à cocher ma case ? Eh bien, et si je changeais nos draps ?
Le seul truc à peu près fixe est le repassage : j'ai pris l'habitude de faire ça le dimanche soir.
Je m'efforce généralement de planifier une conversation téléphonique avec une bonne copine ou une de mes sœurs : haut-parleur, et zou, c'est parti, je ne vois pas le repassage passer. Je me fixe un minimum de 3 chemises mais souvent, si la conversation se prolonge, je parviens à en expédier 4 ou 5.
En l'absence de papote téléphonique, je me mets une playlist Youtube de variétés des années 80 bien gnangnan sur mon Iphone, et vogue la galère ; Monsieur Bout s'attendrit alors à me voir fredonner sur des chansons toutes plus mièvres les unes que les autres, l'incarnation de la ménagère de moins de 50 ans j'vous dis!

D'où il découle


4. Un point de routine hebdo pas fixe non plus

Je me suis posé la question de prévoir un moment précis, dans ma routine, pour ce point-là.
Mais dans la mesure où j'agis en fonction des opportunités et des besoins, cela ne colle pas :
  • parfois le matin F. est visiblement très motivé pour aller dans la salle de classe, et ce serait dommage de perdre cet élan en le faisant attendre, même si j'avoue que je suis particulièrement contente les fois où j'ai pu cocher ma case "ménach" avant le créneau IEF: c'est fait, ce n'est plus à faire, youpi tagada; 
  • parfois il est très motivé pour faire des bêtises, et plus vite nous serons au calme dans la salle de classe, mieux ça vaudra pour tout le monde; 
  • parfois il est absorbé dans un livre, du coloriage, ou toute autre activité, et alors hop, plutôt que de l'interrompre pour passer au créneau IEF parce que j'aurais prévu de faire mon ménage "plus tard", je saisis la balle au bond
  • parfois il met 3 plombes à ôter ses draps de lit mouillés et je suis ravie de pouvoir patienter utilement à proximité, rien de tel que frotter une baignoire pour garder les nerfs !
  • et si c'est la sortie au parc qui provoque la sortie de l'aspi, ou un bris de verre au moment d'un repas, je préfère avoir la liberté de caser spontanément mon quart d'heure ménage à ce moment-là.
Dommage, car je pense que ça faciliterait l'inclusion de F., dans la mesure où lui verrait mieux l'aspect routinier et systématique. Mais bon, pour le moment, clairement, mon besoin à moi c'est d'avoir de la souplesse, puisque fonctionner en opportunité diminue l'effort motivationnel à fournir. Or la priorité, c'est de me faciliter les choses à moi.


5. Un planning hebdo vraiment pas fixe

Ce planning hebdo est une inspiration, pas un diktat !

Ainsi, vous aurez remarqué qu'il y a plus de 7 cases : je ne les remplis donc pas toutes chaque semaine; globalement, pour certaines, je regarde si je l'ai cochée la semaine précédente, si oui, ce n'est alors pas prioritaire, si non, je tâcherai de la cocher durant la semaine en cours.

Par ailleurs, l'endroit concerné par la case en question peut varier aussi :
  • 15 minutes de serpillière, par exemple, cela ne suffit clairement pas à couvrir tous les sols de notre vaste appartement : généralement la cuisine est incluse dans l'affaire, mais ensuite, eh bien une fois ce sera un coup dans le salon, une fois dans l'entrée, une fois dans une chambre, etc. (et le jour à serpillière sera souvent un jour où je ferai plutôt un poil plus que 15 minutes; ou pas, si je n'en ai pas la possibilité, ou l'envie); 
  • de la même manière, la case "notre chambre et notre salle d'eau" pourra être cochée de différentes manières : parfois c'est un coup d'aspi superficiel partout, parfois c'est un coup d'aspi en profondeur seulement dans une partie, parfois c'est un coup de serpillière,...
  • idem pour la case "salle de bains" : récurer la baignoire ? les joints ? laver le carrelage mural ? le pare-douche ? ça dépend... du vent, de l'âge du capitaine, et de bien d'autres facteurs.
Encore une fois, le but est de faire quelque chose pour nettoyer la maison, pas d'avoir une maison propre. Donc tant que quelque chose est fait, ça "compte", j'ai le droit de cocher, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

J'ai même du faire gaffe un peu : certaines fois, je me suis surprise à ne pas vouloir passer l'aspirateur après une sortie au parc dégueu, parce que j'avais déjà épuisé mon quota aspi de la semaine. Niet, allons-y pour un 3ème passage, ça compte !
Idem si finalement, je n'ai de motivation pour rien sauf astiquer une fenêtre, le passage des rayons d'un soleil resplendissant mettant suffisamment en valeur les tâches pour me donner un poil envie de m'y coller. Et ce, alors que j'ai déjà coché ma case fenêtre. Tant pis ! Ça vaudra toujours mieux que de ne rien faire, et au besoin la semaine suivante je me permettrai, ou pas, de remplacer le nettoyage de fenêtre par une autre activité passionnante du style nettoyer les meubles du balcon.

Inversement, toutefois, ce fil conducteur me permet aussi de ne pas en faire trop, et de relativiser : ayant admis qu'il ne s'agissait pas de maintenir notre logement dans un état de perfection permanent (HAHAHAHAHAHA !!!), avoir ce planning en tête m'a aussi permis, parfois, de laisser vivre les quelques miettes qui déparaient mon carrelage, ou les moutons de poussière que je découvrais derrière un guéridon : j'avais fait mon quota d'aspi, leur heure viendrait, mais une autre fois, et nous saurions fort bien survivre d'ici là.


6. La délégation des tâches annexes et ayant un fort pouvoir de dissuasion

Typiquement :
  • c'est à F. que je demande de sortir et ranger l'aspi quand j'en ai besoin
  • C'est à Monsieur Bout de sortir et ranger la planche à repasser les soirs de repassage (ce sont ses chemises...)
Deux points préparatoires qui me sont quasiment plus désagréables que la tâche qu'ils permettent !

Par ailleurs, la mission "vider et sortir les poubelles" est à la charge de Monsieur Bout, mais ça c'est depuis longtemps. En revanche, ce qui est notable, c'est que depuis que je prends en charge le ménage il s'efforce de moins procrastiner cette tâche, ce qui m'évite l'énervement que génère le fait de devoir bourrer des poubelles qui débordent.


7. Le grignotage de la saleté par d'autres points de la routine

Ça c'est un gros, gros soutien !
Si j'ai rajouté une case ménage "en propre" (huhuhu. Esbaudissez vous du jeu de mots) dans ma routine Flylady, j'ai également fait évoluer ma manière de gérer d'autres points de mes routines, afin que, discrètement, l'air de rien, ces points aussi viennent participer à l'effort de guerre.
  • Prenez "s'habiller de la tête aux pieds" : chez moi, cela implique une douche matinale. Dans le bac de douche, habite désormais à demeure un petit pad bleu ou un petit pad vert (selon les moments et si j'en ai besoin ailleurs) : durant les quelques secondes dont l'eau a besoin pour devenir chaude, je frotte un coin de bac de douche, un joint, un bout de robinetterie, quelques carreaux de faïence murale, ou quelques dm² de paroi de douche. Ma douche n'est donc jamais sale.
  • plus tard dans ce point-ci, je nettoie mon visage au lavabo, et (oooouh que ce n'est pas ZD !! haro, haro ! Mais c'est un point que j'ai gardé du temps, déjà lointain, où j'étais affligée d'un acné assez fort; et superstitieusement, je m'attends encore à ce qu'il revienne si je m'arrête) je sèche mon visage à l'aide de deux mouchoirs en papier fins, ceux en boîte. Ne me caillassez pas! 
  • Dégueu, hein ?! Ben ça 7 fois / semaine...
    • Sachez néanmoins que dorénavant, tant qu'à tuer des arbres et précipiter des litres de produits chimiques dans les fleuves, je rentabilise un peu mieux l'affaire : le mouchoir une fois utilisé, je m'accroupis prestement et je le passe sur le sol, contre un mur,  n'importe où. Hop, un petit geste sur quelques dizaines de centimètres, et ensuite seulement, poubelle. 
    • Ce détour infime, ces quelques secondes de mon temps, lui auront permis de récolter une jolie quantité de poils, cheveux et poussières. Du coup le sol de notre salle d'eau parentale n'est jamais crade. 
      • Alors que j'y passe l'aspi ou la serpillière graaaand maxi 2 fois dans le mois. 
      • Alors que ce genre de lieu a toujours constitué un de mes cauchemars ménagers favoris (j'en parlais un peu ici). 
    • C'est source d'un soulagement sans nom ! Avec ce truc-là, je suis à fond dans un ménage à doses homéopathiques, qui est incontestablement la seule manière de faire du ménage qui puisse fonctionner pour une Gwen.
  • Idem concernant le Swish'nSwipe: non seulement je veille particulièrement à le faire vraiment quotidiennement (enfin, autant que possible; j'ai 3 points d'eaux, globalement y en a toujours au moins 2 sur les 3 de faits) mais surtout : le chiffon ou le bout de papier toilettes qui m'a servi à nettoyer la cuvette ou le lavabo, prolonge lui aussi sa durée de vie des quelques secondes nécessaires pour me baisser et aller frotter un coin de sol, ou passer autour du pied des toilettes par exemple. De ce fait, le nettoyage à fond de mes sanitaires n'est au fond presque jamais nécessaire.
  • Même chose concernant l'astiquage vespéral d'évier : hop, je dévie volontiers en passant un coup sur la plaque et les plans de travail, voire même la faïence murale si j'y repère des tâches disgracieuses. Des points qui peuvent aussi être abordés lors du vidage / remplissage de lave-vaisselle.


8. Du ménage superficiel... ou pas !

Au départ, j'avais dans l'idée de faire porter mes efforts d'indépendance ménagère sur le quotidien, et de finir par reprendre quelqu'un pour gérer le "à fond".
Je me voyais ainsi transposer le système flyladyen de zones:
  • j'aurais géré le ménage hebdo, superficiel (Flylady interdit de passer l'aspi dans les coins à ce moment-là, par exemple!), 
  • et délégué à ma future femme de ménage la prise en charge du "à fond" :  1h par semaine, ou 2h tous les 15 jours, sur 1 ou 2 zones de la maison (ladite maison étant divisée en 5 zones dans le dogme Flylady).
Et ça tombait bien, ma nounou à domicile était à la recherche d'heures de ménage pour compléter ses revenus.

Mais
  • durant ce temps, les réflexions pro de Monsieur Bout sont venues se greffer à cela, et fournir une incitation supplémentaire à tâcher de m'en sortir sans : si l'argent n'était pas le premier facteur qui m'avait incitée à essayer de faire sans, il devenait un puissant encouragement à persévérer dans cette voie.
  • et nos réflexions familiales font que je me dis que je risque bel et bien d'avoir besoin d'un coup de main à moyen terme, dans le cas d'une 3ème grossesse, donc que d'ici là, autant garder mes sous pour pouvoir me permettre cette aide quand j'en aurai vraiment besoin.
donc pour le moment, pas d'aide extérieure pour faire à fond.
En même temps, je ne me sens pas prête à inclure dans ma routine le quart d'heure supplémentaire de ménage de zone (et ce d'autant moins que celui-ci est sensé intervenir dans une maison désencombrée, ce qui n'est pas encore le cas de la mienne).
C'est un peu pour cela que mon créneau ménage quotidien dure plutôt 15 minutes, voire 20 quand le cœur m'en dit, et non les 10 minutes de la miss Flylady : selon ce que j'ai sous le nez, ma motivation, et mille autres facteurs encore, il arrive qu'une partie du créneau ménage soit consacrée à du ménage plus en profondeur : récurer des joints, aspirer dans les coins, ...


Bilan ? Glorieux : je suis fichtrement fière de ce que pour la première fois de ma vie, je réussis à gérer, sans angoisse, notre environnement. Sans angoisse, sans culpabilité.
Oh bien sûr, il m'arrive de zapper ce point de la routine, comme il m'arrive d'en zapper d'autres. Point de perfection, toujours ! Mais sans être parfait, c'est vivable, ça vit.

Glorieux, disais-je ? Oh ça oui.
Ça a donné lieu à des moments d'anthologie,  notamment quand je me suis retrouvée à devoir changer le sac de l'aspirateur pour la première fois de ma vie ! (avant, dans mon ère pré-femme de ménage, j'avais un aspi sans sac). Je n'ai pas filmé mais ça vous aurait fait rigoler.
Idem quand un souci de lave-linge nous a obligés à nous poser la question du nettoyage du filtre...
Ça vit, et ça vivra, car peut-être serai-je amenée à mettre en place un planning hebdo un peu plus fixe, un créneau journalier plus fixe aussi ; et je veux encore développer la participation de F.

Ceci dit, nous avons déjà noté deux effets collatéraux intéressants
  • toute la famille se sent un peu plus responsable de l'état du logement : on a moins envie de salir quand on nettoie derrière !
  • et le logement en lui-même est presque plus propre car, si une saleté apparaît, là où auparavant il fallait attendre le jour de la femme de ménage pour la voir disparaître, ici elle risque de représenter la cible du prochain créneau ménage.

Comme dit Monsieur Bout: certes il est agréable d'avoir une maison complètement propre, ce qui n'est plus jamais le cas maintenant qu'il n'y pas plus "le jour de la femme de ménage".. mais de toute manière avec des gamins, c'est blasant, car l'état de complète propreté ne dure pas plus d'un quart d'heure.
Au moins là, la maison n'est jamais complètement crade !
(ce qui, avec une Gwen aux manettes, constitue déjà un exploit)

mardi 25 avril 2017

Panna cotta noix de coco - chocolat blanc : un régal !!

J'ai longtemps vécu dans un triste no-panna-cotta-land. (violons mélancoliques en fond)
Ce n'était pas un plat que cuisinait ma mère, et à vrai dire il n'a fait son entrée dans mon carnet de recettes qu'assez récemment : après avoir réalisé que c'était un plat simplissime, j'ai passé les dernières semaines de la grossesse de Bébounette à en tester moult variations.
Et depuis, je me suis bien rattrapée !

La panna cotta, c'est quand même ZE dessert idéal
  • ça prend (à peine, sauf exception) quelques minutes de préparation
  • ça n'exige pas un max d'ustensiles compliqués ni n'engendre une vaisselle monstre derrière : une casserole, une cuiller à soupe, un fouet, et éventuellement un verre doseur ou tout truc pouvant en faire office y compris votre pifomètre personnel
  • ça se fait (obligatoirement) à l'avance, donc ça limite l'effet "je suis grave à la bourre mes invités débarquent dans 5 minutes, ni mon plat ni mon dessert ni RIEN n'est prêêêt" (ah, vous n'êtes pas concernés ? Eh bien je vous préviens, si un jour je vous invite à dîner, vous avez le choix : soit arriver décemment en retard, soit être réquisitionnés pour 1. terminer de faire dîner les mômes 2. éplucher des légumes 3. remuer une sauce 4. mettre le couvert. A bons entendeurs, salut !)
  • c'est frais, un dessert d'été parfait, ou un dessert d'hiver parfait après un bon gros plat bien lourd
  • ça se marie avec beaucoup de choses (coulis de chocolat ? fruits divers ? selon si on veut se donner bonne conscience... ou pas!) ou ça reste célibataire se suffit à lui-même
  • et surtout : ça se décline dans une infinité de variations, chacune constituant en soi un dessert différent. 
    • pour vous donner une idée, j'ai notamment dans mon répertoire : vanille, fleur d'oranger, menthe-chocolat, crème de marrons, lait d'amande - fruits rouges, thé vert matcha, ...)
    • et pour tout vous dire, depuis que le curé de notre paroisse m'a dit adorer ça, je sais n'avoir plus besoin de me fatiguer à réfléchir aux desserts : ce sera panna cotta à chaque fois, mais dans différentes versions
  • et parmi ces variations, un certain nombre sont tout à fait adaptables en sans lait de vache, voire en sans lait animal!

(bon, et puis ce n'est pas qu'un dessert, en plus, retournez donc jeter un œil à ma sublime recette de panna cotta au saumon fumé)

J'ai testé pour vous, durant le weekend de Pâques, et, devant le succès, recommencé ce weekend

la panna cotta à la noix de coco et au chocolat blanc
pour 4 personnes
1 petite brique (20cl) de crème de noix de coco
35 cl de lait de chèvre  
(mais j'aurais tendance à penser que ça pourrait fonctionner, en sans lait animal, avec du lait de riz; 
si vous testez, dites-moi - enfin, sans m'insulter si en fait c'est un gros raté)
1 poil plus qu'1g d'agar agar
3 cuillères à soupe (rases) de sucre
100 g de chocolat blanc

  1. Crème de coco, lait, sucre et agar-agar vont tous ensemble dans une casserole et on porte le tout à ébullition; on laisse ensuite bouillir à petits bouillons pendant 2 minutes (indispensable pour libérer le pouvoir gélifiant de l'agar-agar !).
  2. Ensuite on sort du feu, on y ajoute le chocolat blanc découpé en morceaux, on ne remue pas mais on couvre gentiment pendant 1 à 2 minutes avant de mélanger.  (j'avais lu ce conseil sur internet et pour une fois - j'ai une fâcheuse tendance à n'en faire qu'à ma tête quand je m'inspire de recettes - je l'ai suivi; et voilà-t-y pas que mes hôtes de ce weekend m'ont expliqué le pourquoi du machin : couvrir et ne pas mélanger, c'est assurer des échanges de chaleur dans des conditions optimales, et donc une fonte parfaite harmonieuse, sans morceaux, ni grumeaux, du chocolat blanc; vous vous rendez compte que la nature elle-même a tout fait pour que le chocolat blanc fonde naturellement, parfaitement, dans une crème à panna cotta ? Si ce n'est pas une preuve de l'existence de Dieu ?!
  3. je n'ai que cette photo à vous présenter; trop pressée d'engloutir le machin ensuite !
  4. Et enfin on verse le tout dans des verrines; à nouveau, j'ai lu le conseil de faire refroidir les verrines dans un bain-marie d'eau glacée; bon, j'avais pas d'eau glacée à disposition, donc j'ai fait à l'eau froide du robinet. Ce refroidissement accéléré vise-t-il à prévenir une possible décantation de la mixture ? Je n'y ai jamais recours en général mais idem, par sécurité, j'ai suivi le conseil.
  5.  Une fois que c'est assez refroidi, hop, 4h minimum au frigo
  6. J'ai servi cela agrémenté de quelques fraises, c'était bon bon bon; sans rien ça aurait été possible aussi, et avec des framboises on doit réussir à manger le machin, en se forçant !

Nous avons encore du monde ce week-end, je vais récidiver.
Quand on aime, on ne compte pas !

dimanche 23 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #11

Toujours vivante !
Toujours avec cette impression de "moins bien qu'avant quand même", une nostalgie d'une sorte de paradis perdu... 
Ce qui est intéressant, en revanche, c'est que Monsieur Bout ne partage pas ce sentiment. Lui ressent que c'est peut-être un poil moins bien que de janvier à mars, mais point du tout dans les proportions que je perçois, moi. Il est plutôt content !


Samedi:
??
Nous avons eu du monde... fait des trucs... et j'ai surtout prudemment laissé le père et le fils se débrouiller l'un avec l'autre.


Dimanche:
La miss E. commence à quitter la chambre d'enfants, poussant devant elle (à grand bruit) le gros cube d'activités en bois. Rapide comme l'éclair malgré le poids du machin, elle a déjà disparu de mon champ de vision quand je l'interpelle
« E., le cube reste dans la chambre ! »
Stop de la Bébounette.
Je répète la même phrase, mot pour mot.
Retour de Sisyphe la Bébounette, poussant son rocher cube devant elle jusqu'à ce que celui-ci ait repris sa place sur le tapis.


Lundi:
En milieu de matinée, E. attrape la poussette de poupée et part en expédition à travers l'appartement.
F. intervient alors de manière très F&M: description du problème, rappel de la règle.
"Regarde, E., il est pas 9h, y a un 1 sur l'horloge, tu vois ? C'est après 9h la poussette."
(bon, il avait juste oublié que 10h, c'est après 9h...).
Je kiffe toujours ces moments de mimétisme ! (bien davantage que ceux où le même mimétisme me renvoie mes propres insuffisances...)


Mardi:
Mise en pyjama du Bébou.
Sur mes genoux, il est occupé à tout, sauf à se déshabiller.
Soucieuse de ne pas troubler le calme de ce moment par une irritation que je sens monter, je lui dis
"je vais ranger la cuisine, je reviens quand tu es prêt", et me lève en le déposant doucement sur le tapis.
F. s'attaque enfin à son pull.


Mercredi:
Un F. agité au dîner, frappe sa cuiller sur la vaisselle, gigote, pousse des petits cris.
Je recadre, je rappelle les règles, j'exprime mes sentiments, je... ne suis plus très loin de m'énerver.
Je pose ma main sur la main de F., tout doucement, sans rien dire. Il me regarde, je lui rends son regard et lui dis  
"Peut-être que ça va mieux comme ça ?".
F. laisse sa main quelques instants puis la retire, pour manger tranquillement.
La reconnexion à la Jane Nelsen vous salue !


Jeudi:
Au dîner, F; s'agite et finit par demander de l'aide pour terminer de manger son assiette. Monsieur Bout se saisit de la cuiller
"Nan c'est Maman qui fait.
- Comme je suis encore en train de manger mon assiette j'aimerais que ce soit Papa.
Nan c'est Maman.
- Je sais mon F., mais là j'aimerais que ce soit Papa."
et zou, une bouchée pour Papa ;-)


Vendredi:
Ô verre ! Suspends ton vol...
En plein petit-déjeuner, un geste maladroit de la Bébounette précipite son bol de porridge sur le carrelage. Pendant que je ramasse joyeusement les morceaux, F. saisit son verre, le tient au-dessus du vide et annonce
"Je casse aussi!"
Je me tais pendant quelques secondes, puis, le plus absorbée possible dans mon opération de ramassage-nettoyage, je questionne
"Est-ce une bonne idée ?"
Je continue à m'affairer et F. repose son verre sur la table.



Aaaallez, on continue ! Car venir noter cela, cela m'aide vraiment à m'accrocher !!

La hotline est ouverte...
D'ailleurs, hop, je m'en sers :
si vous avez des idées lumineuses pour que, durant les repas F. arrête de frapper sa cuiller sur la vaisselle, la table et tout ce qu'il peut atteindre, malgré
  • "les cuillers sont faites pour manger", 
  • "quand on tape avec la cuiller je prends la cuiller, ça veut dire que tu n'as pas faim" (là il stoppe ... 2 secondes), 
  • "ça me fait mal aux oreilles quand..."
  • mise à disposition de la batterie de cuisine pour faire de la batterie à d'autres moments,... 
Je sature un peu !

vendredi 21 avril 2017

Premiers jours en collectivité ! F. au jardin d'enfants.

Il y a des jours où habiter Strasbourg m'énerve un peu : notamment en ce moment, quand nous retravaillons notre budget à la baisse, et que nous jouons (ouais ! super jeu !!) avec l'idée de quitter notre cher appartement. Car cher à plus d'un titre.
Il y en a (zut, ce sont les mêmes), où les possibilités offertes par cette chouette ville me remplissent d'un enthousiasme sans nom.

Ville-frontière, Strasbourg permet de réunir le meilleur de deux mondes.
Et notamment, abrite un des seuls jardins d'enfants franco-allemands de France.
  • Jardin d'enfants qui, incidemment, est situé à exactement 5 minutes à pieds du cher logement susmentionné.
  • Jardin d'enfants dont nous avions de plus en plus souvent entendu parler ces derniers temps, plusieurs des parents rencontrés au parc y ayant placé leur progéniture. Et entendu parler en bien.
  • Jardin d'enfants dont j'avais pu examiner un peu l'ambiance, puisque il arrive que les éducateurs sortent tout le monde, en fin de matinée, en même temps que notre créneau "parc" du matin
  • Jardin d'enfants qui accueille les enfants de 2 à 4 ans, en temps scolaire... mais se mue également en centre de loisirs, pour les 2 à 6 ans, les mercredis après-midi ainsi que les vacances scolaires.

Alors voilà, à la faveur des vacances de Pâques, qui se terminent en Alsace, F. vient de passer les trois premiers jours de sa vie en collectivité.
Mais alors quelle collectivité...
  • le principe du jardin d'enfants, qui en Allemagne accueille les enfants jusqu'à 6 ans (voire 7 selon les endroits, le développement de l'enfant, les envies des parents), est de proposer (tout le monde ne va pas au "Kindergarten", certains enfants ne feront connaissance avec la collectivité que lors de leur "vraie" rentrée à l'école, à 6-7 ans donc) un lieu d'accueil collectif, en petits groupes, où il s'agit avant tout de jouer, chanter, de manière assez libre : on est loin de la course à la transmission de savoirs académiques !
  • en l’occurrence, "notre" jardin d'enfants est habilité pour accueillir 36 enfants, pour 3 éducateurs, mais dans les faits, s'efforce de ne pas aller au-delà de 24 enfants. 
    • Un taux d'encadrement de 1 pour 8... on est loin de la petite trentaine d'enfants que doit gérer une instit' de maternelle aidée de sa moitié d'ATSEM! F. ne s'y est pas trompé, qui, se posant des questions ces derniers temps sur le fonctionnement d'une école, voulait savoir si "la maîtresse, elle fait des câlins ?"; ce à quoi j'avais répondu que "pas souvent, car y a beaucoup d'enfants, c'est compliqué d'en faire à tous". Là, il a posé la même question "ici, on peut faire des câlins ?" et était bien content de s'entendre répondre par l'affirmative. 
    • Du reste, la deuxième semaine de Pâques étant une période visiblement assez creuse, les 3 éducateurs étaient en charge de 16 enfants lors des premiers jours de F. ! Des conditions de disponibilité vraiment idéales pour l'acclimatation.
  • un appartement d'une centaine de m² au rez de chaussée d'une maison, 
    • avec un jardin de bonne taille, un tas de jeux partout... (beaucoup de bois, beaucoup de jeux simples de construction, d'imagination, ou créatifs).  
    • Une ambiance où  l'on remarque de solides inspirations Montessori; j'ai su que F. allait s'y plaire quand, lors de la visite, constatant l'intérêt de F. pour les systèmes de fermeture des portes et des volets, l'éducateur nous dit "ah, nous avons une planche spéciale, je vais lui montrer, il va adorer". J'ai failli répliquer "oh, oui, nous avons la même à la maison", pensant à la planche Melissa & Dough. Heureusement que je me suis tue: F. est restée bouche bée devant un imposant tableau en bois, fait-maison, couvert de systèmes de fermeture assez complexes...
  • des éducateurs zen, affectueux, soucieux de chaque enfant
    • réalisant que F. n'avait jamais été en collectivité, ils ont spontanément cherché à aménager une mini-période d'adaptation pour faciliter la transition; 
    • quand j'ai anticipé un peu en m'enquérant du moment où la Bébounette pourrait également venir, ils ont freiné en disant "oh, elle est petite, pour eux c'est quand même plus adapté d'attendre quelques mois de plus"
    • quand, lors de la visite de prise de contact je me suis enquise de la manière dont ils faisaient respecter les règles, la réponse fut sans hésitation : pas de punition. Ils pratiquent le "viens t'asseoir pour te calmer". Comme le souligne Jane Nelsen ce time-out est un outil à double tranchant (temps de pause pour la reconnexion, ou mise au coin ?) et je ne sais pas exactement comment il est utilisé, mais quoi qu'il en soit je pense que cela constitue déjà une base plutôt proche de nos convictions éducatives.
  • une structure familiale à plus d'un titre :  le jardin d'enfants implique les parents (prise en charge de l'administration, une lessive à faire par mois, etc), cela s'en ressent même au niveau du centre de loisirs : il n'y pas de sensation d'anonymat, tout le monde se connaît, tout le monde donne un coup de main; j'ai senti cette ambiance détendue, en mode cocon, dès le premier matin où j'ai déposé F. et cela m'a permis de le faire avec une grande sérénité !
  • une structure vraiment franco-allemande
    • la moitié des éducateurs sont de langue maternelle allemande, l'autre moitié de langue maternelle française, chacun parlant sa propre langue à l'enfant (sauf grosse incompréhension) ; 
    • les enfants sont quant à eux, d'origines mixtes : couples allemands, couples binationaux, couples français. Ça joue et ça rigole indifféremment dans les deux langues !
    • Pour un F. qui rechigne depuis des semaines à utiliser ce qu'il connaît d'allemand, un tel environnement nous semble constituer un contexte incitatif intéressant...
  • Disons-le aussi : le coût ! Évidemment, désavantage par rapport à l'école: c'est payant là où l'école est gratuite. Mais pour moi qui compare avec le prix de la garde à domicile... payer 24€ la journée de 10h, somme dont je récupérerai encore la moitié par le biais des impôts, ce n'est pas désagréable.


Il s'agissait de la première confrontation de F. à la vie en collectivité

J'étais un peu anxieuse quant à la manière dont se passerait la séparation .

Je n'ai pas encore tu le temps de venir vous parler de l'activité extra scolaire de F cette année et de la manière dont celle ci m'a déjà permis de vérifier qu'il était possible d'accompagner mon enfant sur le chemin d'une séparation en douceur et en confiance.
Ici, il y avait un gros pas de plus à faire: après une visite des lieux avec lui, puis, la semaine suivante, une fin d'après-midi passée la bas à jouer en ma présence, hop, il fallait enchaîner sur une première journée, complète, avec repas et sieste en collectivité . Ceci dans un contexte pas évident car les tensions actuelles avec F. avaient compliqué les séparations ces derniers temps, que ce soit avec des baby-sitters, notre nounou, ou lors d'ateliers chez Alexandra.
  • F. avait beaucoup aimé ses premiers moments là-bas donc nous en avons parlé tous les jours, il à régulièrement demandé si j'allais rester et j'ai toujours répondu que je resterais un peu puis que je partirais, qu'il jouerait, mangerait et ferait la sieste puis que je reviendrais le chercher le soir. À ses "mais je veux pas que tu partes" j'ai inlassablement réagi en accueillant et reflétant ses sentiments puis ajouté " je resterai un peu puis je partirai mais je reviendrai car les mamans ça revient toujours".
  • Nous avons préparé son sac ensemble, la veille, et F. était tout heureux d'avoir le droit d'emmener son Mouton (j'ai comme politique que Mouton ne sort jamais de l'appartement, sauf quand nous partons en voyage / qu'un dodo hors de chez nous est prévu).
  • Arrivés là-bas, je l'ai aidé à se déchausser, il a filé jouer avec d'autres enfants pendant que je restais assise dans la petite entrée, et ai revenu régulièrement vérifier que j'étais là "tu restes encore?"; je suis restée ainsi une vingtaine de minutes, le temps qu'il voie d'autres parents arriver, déposer leurs enfants et repartir, et j'ai dit que j'allais faire pareil, et partir. Quelques gros câlins, et c'était fait. Sans une larme. L’éducateur lui a proposé de venir me faire coucou par la fenêtre qui donnait sur la rue, mais ça ne l'a pas intéressé. 
  • Le deuxième jour je suis restée moins longtemps le matin, et F. a dit "je peux pleurer si je veux, mais je n'aurai pas envie"; et le troisième jour je suis restée juste ce qu'il fallait.
Il a dormi et mangé parfaitement, et chaque jour a attendu avec impatience le moment de retrouver ses petits copains.


C'était aussi l'occasion d'avoir des retours de personnes extérieures l'ayant observé sur une durée assez longue
  • les éducateurs eux-mêmes ont été surpris de sa sérénité, et de la manière dont il a pris sa place dans le groupe, allant vers les autres, ne restant pas à l'écart, trouvant une place dans les jeux : sur ce point-là, ils ont dit "on ne dirait pas qu'il n'a jamais été en collectivité, on voit qu'il est très sociable!"
  • ils ont en revanche été impressionnés par la masse de questions qu'il a posées sur les 3 jours: F. s'est notamment fait expliquer toutes les règles de la vie en collectivité... y compris celles qui semblent tellement naturelles aux autres que les éducateurs n'auraient pas pensé à les énoncer : "et pourquoi je peux pas me lever quand j'ai fini de manger ?' "et pourquoi la dame elle reste dans la pièce pendant qu'on dort ? Chez ma maman, je dors tout seul !" "et pourquoi tout le monde doit sortir au jardin en même temps ?"...


Bilan de ces trois jours:
c'était chouette!
Pour tout le monde: 
  • F. a adoré, il y allait littéralement en courant tous les matins: trottinant à mes côtés tout le long du trajet
  • Moi j'ai à la fois apprécié ces quelques jours de "distance ", respiration bienvenue en cette période plus tendue,
  • Profité de ces jours avec juste un enfant à gérer pour faire plein de trucs et notamment cocher tous les jours la case ménage ET la case désencombrement de ma routine Flylady
  • et savouré également ce temps passé avec la seule Bébounette : Un temps privilégié pour toutes les deux.


Ah là là, franchement, quand une des éducatrices allemandes m'a dit qu'avant, ils faisaient jardin d'enfants jusqu'à 6 ans, j'ai eu un petit pincement de regret ! F. apprécie énormément le contact d'autres enfants et j'ai beau faire beaucoup  à ce sujet, je perçois qu'il serait en demande de plus.
Nous nous bornerons à profiter de notre chance d'avoir une structure de cette qualité à disposition pour y envoyer F. une semaine à chaque période de vacances scolaires. Il a déjà hâte d'être cet été !


mercredi 19 avril 2017

Lettres rugueuses pas faites maison : le coffret de Balthazar

La semaine dernière, après avoir admis l'échec cuisant de ma tentative de production-maison de lettres et chiffres rugueux, j'ai profité d'un déj en ville avec Alexandra pour rentrer dans une librairie et choisir avec elle un coffret de lettres rugueuses.
  • avantage de la vogue Montessori : l'offre s'est bien développée, on a le choix ! Nous avons trituré 3 ou 4 coffrets.
  • inconvénient de la vogue Montessori : tout ne se vaut pas, dans ce qui est estampillé Montessori on trouve des propositions parfois bien éloignées du standard montessorien : supports de dimensions trop petites, police inadaptée, code couleur pas respecté,... (j'ai, à ce niveau, été déçue de la collection visée par Sylvie d'Esclaibes).

Notre choix s'est finalement porté sur


Marie-Hélène, dont les blogs constituent une mine d'informations très précieuse, y a participé, et cela se voit !

J'ai apprécié :
  • dimensions des lettres : sur des plaquettes rectangulaires de 15 X 18 cm
  • support agréable à manier ! En carton suffisamment épais, surface bien lisse et coins arrondis; 
    • cela m'a permis de réaliser que j'aurais pu, peut-être, éviter mon lamentable résultat de production maison si je n'avais pas absolument cherché à copier ce que j'avais vu sur des blogs et fabriquer mes lettres rugueuses sur du contreplaqué. 
    • Du carton fin de couleur (type Canson), passé à la plastifieuse, aurait peut-être tout à fait pu faire l'affaire, et la plastifieuse, eh bien ça au moins je maîtrise ! D'autant que pour une utilisation-maison, on peut tout à fait se satisfaire d'un support un poil moins résistant que pour une utilisation en classe. Scoop : je n'ai pas prévu d'avoir 30 enfants. Oui je sais, je suis une petite joueuse.
  • les lettres elles-mêmes sont en toile de jute (comme dans les livres de la collection Balthazar): c'est très agréable au toucher ! (d'ailleurs, j'ai investi, après coup, dans les phonèmes rugueux de Balthazar et été déçue de constater qu'ils n'ont pas repris exactement le même système: la toile de jute y est remplacée par une surface rugueuse pailletée. Peut-être parce que les caractères sont plus fins ?)
  • indications de tracés : des petites flèches constituent une aide au tracé correct des lettres; c'est encore un point sur lequel ce coffret se trouve bien supérieur à ce que j'étais en train de tenter de produire de mes mains. F. aurait facilement tendance à vouloir déterminer par lui-même le sens dans lequel il suit des lettres, l'incitation à suivre ces petites flèches a bien plus de force que mes instructions...
  • couleurs : c'est bleu et rose, assez layette mais cela ne me gêne pas (ni F., à ce qu'il semble)
    • je préfère des couleurs douces à des couleurs plus criardes, 
    • et dans tous les cas ce coffret permet de garder la correspondance avec les codes couleur des alphabets mobiles (bleu / rouge; d'autant que, moi-même, je voulais les consonnes en bleu, les voyelles en rouge, donc tout va bien pour moi!)
  • le coffret contient également une série de petites cartes avec un dessin par lettre, reprenant la plupart du temps l'univers de Balthazar; bien entendu, on peut faire cela soi-même, mais les cartes sont jolies, plus solides (car plus épaisses) que ce que j'aurais pu produire avec ma plastifieuse, et F. les apprécie beaucoup.
  • le petit livret d'explications est très bien fait.

J'ai moins apprécié
  • certains des mots choisis sur les petites cartes : le "e" notamment, est représenté par une pièce de un euro, pour un enfant de l'âge de F. c'est encore trop abstrait. Mais il est amusant de constater que trouver un mot "valable" commençant par "e" constitue visiblement une difficulté pour plus d'un éditeur : j'ai lu, au sujet d'un autre coffret que celui que nous avons choisi, le même reproche car le mot choisi par cet éditeur était "Europe"... ce qui n'aurait pas posé problème à mon F., pour qui le puzzle des continents n'a plus de secrets. Comme quoi, selon l'enfant, la solution optimale n'est pas toujours forcément la même !
  • la police n'est pas tout à fait une police "Dumont" : le "e", notamment... et si je décidais de passer ces lettres au crible des critères définis par ce très instructif billet du blog Montessori mais pas que, je pourrais probablement trouver encore à redire.

Moralité, 
  • F. travaille très volontiers avec ce nouveau matériel, et j'en suis ravie !
  • Je regrette l'absence d'un coffret similaire pour les chiffres...
  • et j'attends patiemment (ou pas du tout patiemment) la sortie de notre futur alphabet mobile en bois, estampillé Dumont, en pré-commande chez Au Bois des Lettres.

(je n'ai pas mis 36 photos, mais si cela manque à certaines d'entre vous, qui auraient le souhait de "voir" davantage, 
dites-le moi en commentaire et je complèterai le billet de quelques clichés supplémentaires)

lundi 17 avril 2017

J'ai fait mes lettres rugueuses moi-même (quoique)

J'ai annoncé la couleur dès le début de ce blog: je ne suis guère bricoleuse.

C'est pourquoi j'ai davantage fait fonctionner la carte bleue que la scie circulaire pour constituer mon stock de matériel Montessori.

Néanmoins je me suis aventurée à produire quelques petites choses par moi-même
  • les boîtes à sons - un flop total, du reste: F. ne s'y est jamais intéressé. J'aurais facilement pu imputer cela a leur fabrication maison, résultat moins sensoriel, machin, mais récemment causer avec une bonne copine m'a permis d'apprendre avec un zeste de soulagement que son fils se montrait tout aussi imperméable aux attraits des boîtes à sons irréprochables dans lesquelles elle avait investi. C'est toujours une consolation.
  • Plus tard, j'ai fabriqué, toute seule comme une grande, les planches et tablettes rugueuses. Tout s'est bien passé hormis que j'ai du m'y reprendre à deux fois pour la tablette numéro 1: une bête erreur de mesure rendait mon carré de papier de verre ridiculement petit; et puis j'avais eu la main lourde sur la colle liquide ce qui laissait entrevoir des tâches foncées assez inesthétiques. Mais bon, hein, globalement j'avais produit un truc correct qui fit son office.
  • et puis, depuis que j'ai ma plastifieuse, plein de choses avec; mais c'est autre chose.

Défi suivant: chiffres et lettres rugueux.
Hum.
  • Pas équipée en scie et consorts? Sachez que la plupart des magasins de bricolages proposent en fait la découpe du contreplaqué sans qu'il soit nécessaire de payer un supplément. On donne ses dimensions (attention, il peut y avoir des limitations: ainsi, le Weldom où je me suis fournie ne coupait rien en dessous de 15 cm), on fait un petit tour dans le magasin, et on revient chercher son matos. J'en ai donc profité et suis repartie avec mes planchettes découpées aux bonnes dimensions.
  • Peinture : achetée chez dixdoigts, et il fallu la lecture d'un billet de blog pour que j'aie l'idée d'y associer F. pour quelques ateliers peinture très appréciés.
  • Papier de verre: acheté en magasin de bricolage, et une bonne copine étant l'heureuse détentrice d'une espèce d'imprimante qui découpe, elle m'a proposé de me faire la prédécoupe des caractères, charge à moi de financer la lame que la découpe du papier de verre allait mettre à mal.


Résultat ?

Mochissime.

  • Sans doute aurais je du entièrement reponcer mes tablettes de contreplaqué.
  • Probablement mon papier de verre est-il à trop gros grain.
  • Peut-être aurais-je du appliquer une sous-couche ou je ne sais quoi sous les deux couches de peinture pour un rendu homogène
Toujours est-il que mes chiffres rugueux (les premiers à être terminés puisque correspondant davantage aux centres d'intérêt de F.) n'ont pas du tout intéressé le Bébou et que je les ai prestement escamotés.
Regardons les choses en face : il est logique qu'il les boude, moi non plus je n'ai aucune envie de les manipuler ! Le rendu est grossier, désagréable, bref, bonjour l'expérience sensorielle de la mort.

Ceci alors que globalement les étapes susmentionnées se sont étalées sur 3 mois...
(dommage collatéral: sur toute cette période, un encombrement fort peu Flyladyesque de ma table de salle à manger, puis du bureau de notre chambre, par des plaques de contreplaquées et des pots de peinture.)


Aussi ai-je, en début de semaine dernière, pris une décision radicale: profitant d'un déj en ville avec Alexandra, je suis rentrée dans une librairie y choisir avec elle (= bénéficier de son regard) un coffret de lettres rugueuses.
Je détaillerai mon avis sur ce que j'ai finalement rapporté à la maison dans un prochain billet, mais sachez déjà que j'ai bien regretté de ne pas avoir cédé aux sirènes du commerce plus tôt.
Le résultat 
  • est incomparablement plus soigné (surprise), 
  • a bien davantage plu à F. (ben tiens), 
  • a pu lui être présenté rapidement (alors que je n'avais toujours pas terminé mes lettres), 
  • et ... ne m'a au final pas coûté bien plus cher que ce que j'ai investi dans la fabrication de mes lettres rugueuses 
    • contreplaqué + peinture + lame de la chantourneuse + papier de verre; OK, pour quelqu'un qui découpe péniblement à la main dans le papier de verre, l'économie peut être un peu plus claire, mais tout de même;
    • en revanche, si on prend en compte le fait que le coffret des phonèmes de la même collection coûte encore une fois cette somme, alors l'économie réalisée grâce à une production maison devient elle aussi plus substantielle. Pour quelqu'un qui, encore une fois, sait produire un résultat potable. Pas pour moi...
Moralité : j'ai un lot de lettres rugueuses pré-découpées dans leur papier de verre et prêtes à être collées qui ne me servira pas. 
Conçues pour aller sur des tablettes de 15 X 20 cm (hormis le "f", 15 X 25 cm). 
Si l'une d'entre vous pense que ça peut lui être utile, je les lui envoie pour 5€ FDP compris.

J'avoue que cette expérience m'a un peu échaudée: décidément, avant de me lancer dans un bricolage, il faut que je prenne vraiment le temps d'en évaluer la complexité ainsi que mes chances de m'en sortir, dans un temps raisonnable, avec un résultat correct.
Certes, je fais des progrès, je développe mes capacités à faire certaines choses par moi-même, mais je dois aussi rester réaliste : mon point fort n'est PAS les travaux manuels. Dans la catégorie "j'innove et je fais-maison", mon pain est ainsi, heureusement, bien plus réussi que ces lettres rugueuses à la noix.

samedi 15 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #10

Allez, nous voici de retour!
Semaine cahin-caha, en mode prudente, où je prends garde d'apprécier chaque réussite, et m'efforce de prendre chaque revers de fortune avec philosophie...

Samedi:
Alors que je mets la dernière main à la préparation du dîner, F. s'agite dans la cuisine, touche à tout, et semble prêt à saisir la moindre opportunité de "bêtise"... Je le neutralise en lui confiant une mission:
"F., il me faudrait des couverts pour toi et E. s'il-te-plaît".
Hop, il file choisir leurs couverts, et vient ensuite s'asseoir sur sa chaise en attendant que je remplisse leurs assiettes.

Dimanche:
Nous allons au parc en passant par la montée du garage. Montée du garage fichtrement raide, et d'autant plus difficile à gravir pour F. que cette fois-ci, non seulement il est juché sur sa draisienne, mais l'une de ses mains tient précieusement la boîte de grosses craies que nous sommes sur le point d'étrenner.
"J'arrive pas !
- Oui, c'est difficile !
Moi j'arrive à monter!"

Écouter le sentiment de difficulté, et non résoudre la difficulté...

Lundi:
Pendant que je prépare à dîner dans la cuisine, F. et E. s'en donnent à cœur joie dans le salon (dessiner sur la table, agiter les lampes, taper sur les murs, ...). Monsieur Bout est attendu incessamment sous peu, mais d'ici l'arrivée de la cavalerie il n'est pas improbable que j'aie incorporé du hachis de Bébou au menu.
"Est-ce que vous arrivez à jouer calmement tout seuls ou pas ?
- Non ! répond F.
Dans ce cas je ne peux pas cuisiner.
- Je vais faire des autocollants alors."

Mardi:
Nous rentrons de sortie avant le dîner, j'aimerais profiter de ce temps pour préparer ledit dîner au calme mais aussi faire un peu de ménage, ranger une lessive, et mille autres choses passionnantes.
Mais F. est agité, et ne semble intéressé que par ce qui peut causer problème : trifouiller mes affaires, embêter sa sœur, éparpiller des bouts de papier...
Je décris des problèmes, je donne des choix, je formule des questions de curiosité.
Je suggère à deux reprises un petit film en allemand, espérant obtenir ainsi le calme convoité, mais F. ne l'entend pas de cette oreille.
Puis j'abandonne l'affaire : un SMS m'informe que Monsieur Bout est en route, alors je décide que dîner, ménage et compagnie attendront : j'attrape F., le cale sur mes genoux, et lui lis 3 livres d'affilée.
Quand nous nous lassons tous les deux, et que l'agitation reprend, je reconnais que décidément, c'est de contact et de calme qu'il a besoin, et me vient l'idée de jouer mon ultime va-tout : je lui propose de filer dans le Mei Tai.
Et c'est donc avec un F. lové contre mon dos et ainsi neutralisé, que je peux enfin découper mes aubergines.

Mercredi:
Au parc, après une matinée difficile. Il est temps de rentrer.
"F., je vois que tu t'amuses. Mais c'est l'heure de rentrer.
- Noooon.
Je vais chercher E., ta draisienne est près du portillon.
- Nooooon.
J'avance et tu me rejoins."
Je ne rajoute pas un mot, tourne les talons, et avant même que j'aie franchi le portillon, F. est à côté de moi, draisienne à la main. Ouf.

Jeudi:
Journée passée loin des enfants, F. commence les bêtises peu avant mon retour et les enchaîne soigneusement ensuite.
Le coucher se passe donc mal et je finis par me retrouver avec un F. hurlant sans discontinuer, je le prends dans mes bras. Il se débat, réclame de l'eau mais refuse d'en boire la moindre goutte.
Je le maintiens alors, après quelques minutes ses cris perdent de leur intensité. Il recommence alors à réclamer de l'eau, mais persiste à refuser le gobelet que je lui propose. Je demande donc:
"Et Mimi [son mouton], a-t-il soif ?
... Oui !"
Nous faisons boire Mimi, lequel se met à nous sauter dessus, à se cacher sous nos jambes, à frotter son museau, à la propreté douteuse, contre nos nez, bref, fait le fou.
Je propose ensuite à F. de le recoucher, je lui remets sa couverture, lui caresse le visage encore quelques instants, souhaite une bonne nuit à la paire (F. et Mimi), et la nuit peut enfin commencer.

Vendredi:
Pendant les repas, F. a une nette tendance à s'essuyer la bouche, non pas sur sa serviette, mais sur sa manche. C'est encore le cas au dîner. 
Nous rappelons les règles
« la bouche s'essuie sur la serviette »
J'exprime mes sentiments
« je n'aime pas devoir laver du linge en plus »
Mais sans succès.
J'ai bien envie de m'énerver mais allez, un zeste d'humour
Je fais parler la serviette
« hé, je veux essuyer ta bouche, eh, la saleté c'est pour moi, hé ! »
Pendant que Monsieur, lui, fait parler la manche
« beurk, je veux rester propre, eh, la nourriture c'est pas pour moi, sinon je vais devoir aller au sale alors que je suis bien sur ton bras, moi ! »
F. se détend et nourrit sa serviette (en essuyant sa bouche… mais aussi à la cuiller, quelques minutes plus tard. Passons.)



Et vous ? 
Hotline ouverte !

jeudi 13 avril 2017

Riche ! Je suis RIIIIIIICHE !! Immensément riche !!!!

Ça y est !
Le trou de la Sécu notre découvert est comblé !!

Un joli petit virement de la part de mon pote Paul, Popaul, Pôle Emploi de son vrai nom, est arrivé sur notre compte en banque.

Je nage dans l'opulence.

Faute de réussir à transmettre par le biais de Mon Compte Pôle Emploi, l'attestation CAF chèrement acquise, nous avions profité de notre journée en amoureux à Europapark, jeudi dernier, pour faire un petit saut à Pôle Emploi. 
A l'accueil nous étions tombés sur un jeune homme charmant, qui ne s'était pas contenté de réceptionner le fameux papier mais avait alpagué celle de ses collègues qui gère ce genre de choses, laquelle s'était montrée également charmante et tout à fait sensible au fait que quand même, 4 mois sans un euro d'indemnités, ça commençait à durer.
Elle m'avait promis célérité, et a tenu parole: dès le lendemain, Mon Compte Pôle Emploi m'informait qu'un nouveau document avait été traité, et aujourd'hui le Happy End est intervenu.

Bref, l'informatisation des services et des communications, c'est vachement bien : on apprécie doublement l'efficacité des contacts humains, ensuite.

Je vous quitte, je vais aller claquer des sous dans mille frivolités : pêle-mêle, des pneus pour la voiture, la réparation d'une bague que je ne peux plus porter depuis des mois, un passage chez le coiffeur, une commande Absorbent Minds, une commande de perles à compter chez Clotilde...
Comme dit Monsieur Bout : "à t'entendre, tu confirmes tous les clichés sur les chômeurs oisifs qui n'ont rien de mieux à faire que claquer l'argent de la France qui se lève tôt!"

Ben oui.
Puis ensuite je rentrerai dans le cliché de Madame Michu, ménagère de moins de 50 ans, et j'irai me regarder une série niaiseuse.

mardi 11 avril 2017

Un 80% pour Monsieur !?

Le vent du changement souffle sur la famille Bout.
(ouais, le changement, c'est maintenant. 
Comment, en 2017, cette phrasounette est totalement has been
Ooooh ça va, hein, je n'ai qu'une campagne présidentielle de retard!)

Monsieur Bout est un homme merveilleux.
        Si si.
C'est un homme merveilleux qui bosse merveilleusement bien. 
       (bien que trop longtemps à mon goût. Passons) 
C'est donc un homme merveilleux dont la carrière a toujours merveilleusement bien progressé. 
      Or l'avantage d'une carrière et d'un salaire en progression constante, c'est que cela aide à envisager avec une certaine sérénité la diminution voire cessation d'activité de l'autre membre du couple.

Malheureusement, c'est aussi un homme merveilleux qui n'a jamais trouvé son job merveilleux

Jamais.
Je suis bien placée pour le savoir: l'ayant épousé avant même qu'il ne commence à bosser, je l'ai quasiment toujours entendu se plaindre de son boulot. 
Oh, il a trouvé des choses intéressantes. Notamment en début de poste, quand tout est à apprendre. Mais même à ces moments, la question du sens est demeurée.
Et si je fais un ratio entre soirs "Monsieur Bout rentre content de sa journée en particulier et de son job en général" et "Monsieur Bout rentre et exprime longuement sa frustration concernant les deux éléments précités"...
Le ratio n'est pas merveilleux.
    Ni même bon.
           Ni même...
                    Acceptable.

Et cela fait des années que ça dure.
Oh, au départ, nous trouvions d'excellentes raisons à ces frustrations : c'était le début, les premiers jobs, fallait faire ses preuves, une fois qu'il aurait grimpé ce serait plus intéressant. Monsieur Bout a du reste fréquemment évolué, mais le job qui devait suivre est toujours demeuré plus intéressant.
Et les frustrations persistent alors même que le contexte actuel est en lui-même idéal: chouette entreprise, chef avec lequel il s'entend merveilleusement bien, collègues adorables, ambiance bienveillante. Que demande le peuple.

Et ces temps-ci, cette insatisfaction se traduit également par une grande frustration vis-à-vis du temps pris par un autre gros boulot de Monsieur Bout : son boulot en tant que père
C'est que c'est chronophage des Bébous !
Ces petites bêtes ne laissent plus énormément de temps à Monsieur Bout pour faire des trucs qui l'épanouissent personnellement.
Et nous en arrivons à ceci:
Le samedi après-midi, F. se réveille après deux bonnes heures de sieste.
Monsieur Bout lève le nez d'un bouquin sur un sujet qui le passionne vraiment (et qu'il lit donc depuis deux heures) et s'exclame, exaspéré : "Déjà ! Mais on n'a jamais le temps de lire avec des gamins !"

Situation répétée tous les week-ends. Et ce n'est qu'un exemple. 

Monsieur Bout est d'une patience d'ange avec ses enfants, mais à force de piétiner ses propres besoins, la corde s'effiloche.

Aussi ai-je fini par m'en inquiéter, et saisir le taureau par les cornes.
J'ai proposé à Monsieur Bout de passer à 80%.
Réaction du Monsieur
"Hein, quoi ?! Nan, mais, on peut pas se le permettre financièrement."
Réaction de la Gwen
"Oh ben oui, c'est vrai ça. 
Nous investissons de l'argent dans l'épanouissement des enfants : IEF, activités, mode de garde, ... 
Nous investissons de l'argent dans l'épanouissement de la Gwen : pause pro, nounou à domicile, femme de ménage, sorties diverses sur mes moments off,...
Quant à toi, oh ben oui c'est logique, toi t'es juste là pour ramener les sous qui permettent à tout ce petit monde de s'épanouir."

Petit blanc dans la conversation.
Puis j'ai remis 100 balles dans la machine :
"A mes yeux, si tu continues comme ça, c'est soit la dépression, soit le burn-out, soit le pétage de plombs total où tu partiras élever des chèvres dans le Larzac en compagnie de la première blondasse venue. Scénarios qui nous coûteront bien plus cher que toute décision pro que tu pourrais être amené à prendre."

Je vous passe les longues conversations qui ont suivi.

Il en ressort deux choses
  • A court terme : afin de rééquilibrer dès à présent sa vie entre "je fais des choses qui m'épanouissent et me nourrissent" et le reste, Monsieur Bout termine de se faire à l'idée de demander un congé parental à temps partiel (à 80%) à dater du 1er septembre. Son jour off lui permettra de suivre une première année de licence en enseignement à distance, dans un domaine qui le passionne (il ira donc passer cette journée à la Bibliothèque histoire qu'elle ne risque pas d'être phagocytée par les enfants et les exigences de la vie domestique)
  • A moyen terme : Monsieur Bout est sur le point d'entamer un coaching pour réfléchir à une éventuelle réorientation plus ou moins totale de sa vie pro; une réorientation qu'il mettrait ensuite en œuvre d'ici 2, 3, 4 ans... selon ce qu'elle impliquerait.

Ce qui se traduit par des conséquences financières
  • A court terme : nous devons nous préparer à faire avec 20%  en moins sur son salaire, de loin notre plus gros revenu, et à terme, probablement notre seul vrai revenu.
  • A moyen terme : il n'est pas improbable que, d'ici quelques années, son revenu ne baisse encore davantage, ses réflexions actuelles le portant plutôt à envisager des fonctions considérablement moins rémunératrices que celles qu'il occupe actuellement. 
    • (euh, ne lisez pas ce que j'écris en vous imaginant un salaire à 6 chiffres avec voiture de fonction. 
      • Monsieur Bout n'est pas trader. Monsieur Bout n'a pas, comme quelqu'un en vogue ces temps-ci, bossé plusieurs années pour Rothschild. 
      • Mais Monsieur Bout est cadre, dans un poste à responsabilités, dans un grand groupe international du secteur privé; donc statistiquement, il existe bien plus de jobs moins bien payés que de jobs mieux payés que le sien. 
      • D'autant qu'il n'envisage pas de reconversion en tant que footballeur professionnel ou star de la chanson. Quel dommage). 
    • Nous devons donc nous préparer à faire, d'ici quelques années, avec bien moins que son salaire actuel diminué de 20%. Et avec considérablement moins que le salaire que nous anticipions être son salaire futur...
    • Ce qui implique de nous serrer la ceinture dès maintenant, histoire de profiter quand même du temps qui lui resterait à son job pour mettre de côté de quoi gagner en liberté de décision si il s'avère nécessaire de sauter le pas et d'aller vers l'inconnu.

Ce qui se traduit par de profondes réflexions conjugales sur notre niveau de vie.

Issus tous les deux de familles où on ne nageait pas dans l'or, nous savons qu'il est possible de vivre tout à fait correctement avec des revenus bien inférieurs à ceux qui ont été les nôtres.
Mais depuis le temps que nous vivons avec ces revenus, nous nous sommes bien habitués au confort d'un certain niveau de vie. Sans complexes, sans trop nous poser de questions, puisque nos revenus ne devaient pas cesser d'augmenter.

Mais ça, c'était avant.

Nous avons donc d'intenses discussions.
  • Nous remettons un peu tout sur la table, les petits comme les grands choix, ce qui est un peu flippant, il faut l'avouer : mon avenir pro, l'IEF, nos choix de logement,... tout y passe.

Ce qui se traduira, ici, par la naissance d'une nouvelle catégorie : Optimiser le budget (en tous cas c'est le titre de travail que je trouve. Peut-être quelque chose d'incomparablement plus sexy me viendra-t-il plus tard, nous verrons). Je viendrai partager les pistes que nous identifions, et sans doute recueillir vos astuces.
Je précise toutefois qu'il ne s'agit pas de faire pleurer dans les chaumières.
Nous n'allons pas brusquement sombrer dans une misère noire, nous retrouver dans les 10% les plus mal lotis de France, ou quoi que ce soit d'approchant. Nous avons conscience que notre situation restera encore enviable par beaucoup d'autres. 
Peut-être même que ce que j'appellerai "des économies" pourra faire sourire (au mieux) ou agacer (moins bien) l'un(e) ou l'autre d'entre vous pour qui cette "économie" ressemblera plutôt à du luxe. J'en suis consciente et vous prie par avance de me pardonner. Je l'évoquais déjà ici, en matière financière chacun voit midi à sa porte.

En ce qui nous concerne, nous allons tout de même devoir reconsidérer un certain nombre de choses.
L'occasion de distinguer
  • l'essentiel (pour nous... et la notion d'essentiel dépend quand même toujours un peu de la taille du porte-monnaie qui doit le financer, cet "essentiel"), 
  • du superflu (pour nous), 
et d'opérer un tri à la fois exigeant, libérateur et ... qui fera mal aux fesses.
Voilà !


Il s'agit BIEN ÉVIDEMMENT d'une photo de Monsieur Bout.