lundi 18 mars 2024

Brèves d'ateliers Faber et Mazlish #3 : Quand le parent met en priorité le fait de s'économiser,... et fait bosser des post-it à sa place

En fait, celle qui met en priorité le fait de s'économiser, c'est d'abord moi. 
Le billet "Gwen en mode émission TV" annoncé la dernière fois attendra (hihihi) : aujourd'hui, je me vautre dans la facilité (oui, parfois, la Gwen est une femme facile). Je n'écris rien ou presque, j'édite à peine : je vous partage les What's App d'une participante à ma session d'ateliers de communication adulte-enfants Faber et Mazlish 2024 (en présentiel, à 2 pas de chez moi dans le 78). Session que j'ai organisée, d'ailleurs, sous l'impulsion de la participante en question, qui l'attendait avec impatience. 

Eléments de contexte (oh mince du coup j'écris quand même. Arnaque)

  • T. est maman de 4 garçons, dont 2 ados (M. et N.)à fonctionnements particuliers, et une paire de jumeaux de 3 ans (S. et U.).Ce qui, soit dit en passant, peut constituer un élément de réponse à la question fréquemment posée (et sur laquelle j'avais prévu un article de blog mais bon hein) : "la parentalité positive, c'est faisable avec une famille nombreuse ?". Notons que T. est également enseignante en collège.
  • Mardi dernier, c'était la séance 3bis. C'est-à-dire la séance que je rajoute de mon propre chef aux cycles F&M que j'anime, et qui comportent en théorie 6 thèmes + 1 soirée de clôture. Le thème de cette séance 3bis (qui intervient donc après la séance 3, pour ceux qui suivent) est PAS-DU-TOUT quelque chose qui parle aux parents : "colère et culpabilité du parent"
  • Durant cette soirée (au cours de laquelle on aborde tout une série de choses dont des notions qu'on retrouve dans ce billet-ci et dans celui-là), T. a réagi à la notion de "économiser son énergie de parent" en partageant au groupe une prise de conscience : elle parlait trop, avec 2 effets majeurs : 
    • ça ne laissait pas à ses enfants le temps de réagir, 
    • et ça l'épuisait, elle. Elle est donc repartie fermement décidée à faire de la semaine en cours une semaine écologique pour elle.


Vendredi, alors que je suis en réunion chez un client, tombe un message What's App de sa part. 

Et donc, hop, la parole est à T., notre testeuse inspirante du jour !


Mes réussites FABER


Tout a commencé par un post it : JOUR 1 ESSAI 1. 

N. me dit : 

"Maman je peux faire un peu de Wii j'ai super bien bossé et demain pas d'école". 

Je lui dis ok mais 20min. Il commence son jeu. Je suis.un peu sous l'eau ce soir car Monsieur rentre tard. Je me lance dans l'écriture de mon premier post it, ma première note.

J'inscris :

 "SVP quand timer terminé :

- débarrasser le lave vaisselle

- mettre la table

- ranger ses affaires

Signe Maman qui t'aime."

Je lui mets le timer sous les yeux avec le post it collé dessus et je m'en vais chercher les petits à la crèche.  

Je reviens et je constate que tout ce que j'ai demandé a été fait. Je suis tellement fière et excitée de voir si N. va me faire une remarque. Je n'ai pas eu besoin d'attendre longtemps car il guettait mon retour : 

"Au fait maman, il m'a fait trop rire ton post it. T'inquiète pas j'ai tout fait. Mais c'était trop drôle". 

Je fais "mmmm, ahhh, chouette", sans plus. 

Je pars à ma soirée copine.


JOUR 1 ESSAIS 2,3,4,5

 En rentrant à la maison, c'est le b.... Je reste zen et je dégaine ma nouvelle habileté préférée... La note, enfin, le post it. Et je ne m'arrête plus ....une série de posts it pour les sacs en vrac, le manteau pas rangé, la table pas débarrassée, les chaussures qui traînent par terre. Un post it par problématique/ avec humour et maman qui t'aime


JOUR 2

Mon réveil sonne...je me lève du lit, j'entends M. qui accourt dans les escaliers en les montant 4 à 4 et me hurle de joie : 

"Maman j'ai bien vu tous tes post-it. Ne t'inquiètes pas j'ai tout fait. Et le post it du manteau tu sais ce que j'ai fait ? Je l'ai mis sur le manteau de papa car il n'était pas rangé non plus. Mon but ça va être de redistribuer tes post it".


JOUR 2 ESSAI 6 ET 7

La saga des post-it continue. 

Ce soir mon mari (à qui j'ai mis un post it sur ses tongs "Tongs en vue"... Oui j'en peux plus de me prendre les pieds dans ses tongs tous les jours) : 

"Je range mes tongs .... Et mon sweat (post it reattribue par M.) pour ne pas avoir à te faire faire d'autres post-it"...

La soirée se poursuit. S. mange comme un cochon : il met ses doigts dans le yaourt recrache ce qu'il met dans sa bouche. 

Je me lève et j'écris un post it (sur mes nouveaux post it super sticky) : 

"Table et dîner réservés aux enfants qui mangent proprement".

Je colle le post it sur la carafe d'eau histoire qu'il soit bien visible et je lis méticuleusement ma note. S. continue à mettre ses doigts dans le yaourt et à patouiller.

U. agacé lui dit : 

"S., y'a écrit pro-pre-ment, regarde là" (Je jubile intérieurement sans rien dire). 

S. fait comme s'il n'avait rien entendu, échec, il continue. Je réfléchis sans rire dire et j'essaie d'utiliser une autre habileté : "la réparation". Toujours sans rien dire, je lui tends une lavette humide. 

Il me répond : 

"Non merci maman pas besoin je vais aller à la douche pour me laver". 

La je suis sciée en 2.... Il me trouve sa réparation maximale tout seul (il n'aime pas la douche il faut le préciser pour comprendre mon état d'esprit du moment).

Je suis en train de devenir une serial post-iteuse.

"La femme qui postitait à l'oreille des ados" 😁

 

JOUR 3 ESSAI...je ne les compte plus. 

J'ai demandé aux enfants de coller les post its traités sur la porte du placard de l'entrée. Je jubile à chaque moment car les post its servent encore et encore. Je les colle et les recolle à volonté. J'économise ma salive et mon énergie. 

Au moment de passer à table, je dis aux petits d'aller se laver les mains. S. me dit : " Maman c'est écrit où dans les règles ?". Je lui dis : "ah c'est vrai ce n'est pas écrit". Je lui tends le bloc de post-it et un stylo. Il dessine quelque chose avec beaucoup d'application et va le coller à côté de son tableau de routine avec un petit air fier : "voilà maman". (Bon je ne vous raconte pas la suite et la crise de colère pour écrire mille autres post-its...).




Alors, ça vous inspire ? Parce que si oui, il semble que T soit déterminée à fournir d'autres exemples d'application pour les prochains temps, dans le plus pur style des bons vieux billets "Une Semaine en Parentalité Positive" (genre la réussite sur la réparation qu'elle mentionne en fin de WA).

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samedi 2 mars 2024

La Gwen - au petit écran ! (ou presque)

Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie : enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés, encore cet exemple n'est-il pas juste ; une chose que l'on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie Mme de Rohan et Mme d'Hauterive MADAME BOUT; une chose enfin qui se fera dimanche (à peu de chose près) où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi (mais si, allez, pas question de traîner). Je ne puis me résoudre à la dire.

et du coup je fais durer le suspens avec Mme de Sévigné.


Ah là là cher public, que de rebondissements dans la vie de tout être humain !


Comme j'aime te tenir en haleine, voici donc une bande-annonce pour le prochain. Qui, comme tant d'autres avant lui, m'a mise sur mon joli popotin. Ah ça non, je ne m'y attendais pas.

(car il ne s'agit même pas de la péripétie à laquelle je faisais allusion dans mon dernier billet)


Alors, allez-y, je fais appel à vos talents de divination, ou, à défaut, d'imagination ! 

De quelle émission du PAF (émission très en vogue actuellement), 

l'épisode que je vais trèèèès bientôt vous raconter est-il inspiré ?




J'ai hâte de lire vos suppositions. Pendant ce temps, ben, je vais fourbir l'article-révélations choc !


Préparez le popcorn.

lundi 29 janvier 2024

La parentalité est un escape game géant

Lors d'une galette des rois chez des amis (galette de... l'an dernier - je n'ai aucun retard de publication !) une discussion avec une autre maman sur l'épineux sujet des intolérances alimentaires a fait tilt.

Avec ladite maman, nous nous sommes dit qu'au fond, avoir des enfants, c'était comme rentrer dans un escape game géant (et très, très, très long) : 

  • une mission : les éduquer du mieux possible pour en faire des adultes bien dans leurs pompes et respectueux des pieds des autres.
  • et pour cela: ils n'ont de cesse de nous poser un TAS d'énigmes. Sans cesse. Et de nous pousser à creuser des trucs impensables.


Car pour résoudre ces énigmes, eh bien, comme dans tout escape game qui se respecte, on doit mobiliser des ressources, et notre rapidité à les résoudre dépend notamment des villageois qu'on va rencontrer (ou pas), et des informations qu'on va récolter grâce à eux. 

Je pense par exemple, pour ma partie d'escape game personnelle, à l'énigme des 

  • rythmes de tétées : j'ai eu la chance qu'une amie chérie m'ait fait découvrir un livre dans lequel un pédiatre parlait de la possibilité qu'un tout jeune bébé n'ait besoin que de 3 tétées par jour. Qu'aurais-je fait sans cette ouverture supplémentaire ?
  • intolérances alimentaires : ah là là, que de villageois m'ont permis d'apprendre à 1. repérer 2. traiter le souci et 3. adapter le quotidien du mieux possible

  • éclampsie : 
    • être germanophone m'a permis d'être membre d'un forum de nanas supers... et hop, forum qui s'est trouvé receler quelques parts des informations très utiles quand il a fallu éviter une récidive lors de ma 2ème grossesse. 
    • J'ai moi-même été une villageoise utile pour d'autres femmes dans cette situation.
    • Traumatisme lié à l'éclampsie : c'est une autre amie, sage-femme de son état, qui m'a poussée à l'intéresser à une thérapie EMDR après des années à clopiner avec le traumatisme
    • Et l'an dernier, je regrette très profondément de n'avoir pu "villageoiser" que trop tard pour un couple de notre entourage, en n'apprenant leur grossesse que quand celle-ci était déjà trop en train de tourner au vinaigre pour qu'il soit encore possible d'éviter la perte de leur trop petit bébé.


Car oui, certaines ressoures tombent à pic, et d'autres viennent parfois un peu ou très tard et, comme l'a formulé la maman de ladite galette des rois lorsque je lui ai filé une information qu'elle n'avait pas : 

"Ah punaise, c'était donc ça.... on aurait galéré moins longtemps si seulement on avait su".

Typiquement, j'ai croisé Faber et Mazlish plutôt assez tôt (F. avait tout juste 3 ans quand une amie m'a tendu leurs bouquins), mais j'aurais bien aimé les croiser avant de croiser Isabelle Filliozat, puisque à l'arrivée, l'approche ô combien équilibrée des relations parents - enfants présentée par Faber et Mazlish nous correspond bien mieux que l'approche Filliozat. 

C'est d'ailleurs un constat que je fais régulièrement dans mes interventions sur la parentalité positive, avec des parents tout étonnés et soulagés de constater qu'on peut "faire de la parentalité positive" sans adhérer à Filliozat, et que cette voie-là offre la possibilité de concilier ce qui leur semblait inconciliable : respect d'eux-mêmes et respect de leurs enfants.


Et comme dans tout bon jeu, il y a des personnages qui interviennent ponctuellement, et vont nous donner UNE info à UN moment, info décisive, avant de s'évanouir dans les méandres du jeu, et d'autres qui vont être un peu notre père Fourras: on ira les voir régulièrement quand on a besoin d'une clé supplémentaire.


Là, ces derniers jours, une péripétie inattendue nous a amenés à solliciter très fortement un autre villageois /Père Fourras : un de mes frères, pour nous retrouver à faire un choix que nous n'avions pas forcément prévu et qui va nous emmener sur un chemin inconnu et aventureeeeux (suspense ! dès que c'est confirmé à 100% - on est à 99 - je vous raconte. Je vous préviens tout de suite que ce n'est pas tout à fait aussi excitant qu'un bébé, un livre ou un déménagement, mais je crois qu'on va bien rigoler quand même en apprenant à nous adapter. Et que nos déboires et découvertes donneront peut-être des billets savoureux.).


Sur cet élément de teasing terrible, je termine en dédicaçant ce court billet (eh, vous avez vu !?) à la lectrice qui m'a envoyé un mail la semaine dernière, mail dont le contenu m'a remis en mémoire l'ébauche de billet que j'avais faite l'an dernier, puisqu'elle venait me dire à quel point j'avais été une villageoise utile pour sa partie d'escape game à elle, notamment pour l'énigme "organisation", en lui apportant l'indice "Flylady", et l'énigme "éducation", avec ces très chers F&M.


Et vous alors, [mode "Gamers Anonymes ON"], 

  • c'est quoi les villageois qui vous ont servi ?
  • sur quels sujets avez-vous joué / jouez-vous le rôle du Père Fourras ? (barbe incluse bien entendu - je suis persuadée que ça vous va à raviiiiir)


lundi 18 décembre 2023

Front parental : "Ne jamais reprendre son conjoint devant les enfants" - Ben si.

Tout récemment une discussion Facebook m'a rappelé une autre de ces grandes croyances si répandues dans nos têtes de parents, et qu'il est tellement difficile de remettre en question... et tellement important car bénéfique pourtant : j'ai nommé...

La nécessité de "faire front" devant les enfants 

= se montrer d'accord avec son conjoint sur les décisions concernant les enfants, y compris le soutenir devant eux / ne pas le contredire ou contrecarrer quand il agit d'une manière qui nous semble pourtant pas ajustée voire franchement nocive.

En l'occurrence il s'agissait d'un conjoint ayant recours à des mots très blessants envers les enfants ("tu es nul"), et des mesures humiliantes, à des fins de discipline. 


Les échanges Facebook m'ayant amenée à approfondir / détailler un peu ma réflexion sur le sujet, j'ai réalisé que je tenais là une de ces fameuses #phrasàlacon, un de ces mantras dont on hérite et reprend si facilement comme une vérité de base, inquestionnable. 

Et en fait... sans l'avoir fait consciemment, je m'aperçois que, alors que c'était très clairement quelque chose dont j'étais persuadée avant d'avoir des enfants, je m'en suis bien détachée.

Alors, des fois que ça puisse vous servir, questionnons ensemble : 

En quoi est-il excellent de contredire son conjoint dans ce genre de situations ?


1. Déjà, il y a là un signal important : il est essentiel pour rassurer l'enfant, restaurer ce qui est blessé ainsi dans son intégrité

Aucun parent ne se comporte toujours parfaitement envers son enfant (sauf moi, bien évidemment... hum hum), nous blessons donc nos enfants régulièrement. Pas moyen de l'éviter totalement. 

Mais quand un parent débloque, soit par exception, ou encore davantage quand c'est régulièrement, il est très précieux que l'enfant puisse avoir la confirmation, par la réaction de son autre adulte de référence, que ce qui se passe n'est pas "normal", acceptable, et encore moins mérité.

Cela permet d'atténuer considérablement l'impact des mots / actes du parent-qui-débloque, en augmentant les chances que l'enfant puisse davantage les catégoriser comme tels, et non comme des vérités intangibles. 


Ca, c'était mon premier niveau de réponse, celui qui est sorti le plus spontanément. Et puis en fait... d'autres me sont apparus. 

En contredisant son conjoint devant ses enfants, on les protège dans l'instant, eux, et dans l'avenir (en leur montrant que personne n'a le droit de leur dire des trucs pareils)... et ...


2. On leur transmet également des messages forts et ô combien précieux sur le couple, et l'amour en général :

  • droit de penser /ressentir différemment dans un couple
  • droit de se disputer: ce n'est pas la fin du couple
  • les adultes peuvent avoir tort 
  • et on peut estimer que quelqu'un a tort et continuer à l'aimer

Droit de penser / ressentir différemment : pour être un couple, pas besoin de nier son identité, on peut ne pas être d'accord. A l'inverse de cette citation de Woody Allen (eh, je me cultive en vous écrivant : jusqu'à ce que j'aille vérifier je pensais que c'était Sacha Guitry, mais Google m'a appris le contraire).
Le mariage, c'est quand un homme et une femme ne font plus qu'un. Le plus difficile, c'est de savoir lequel.
C'est tellement important de réaliser qu'être amoureux ne signifie pas abdiquer son identité et ses ressentis propres ! Y compris dans nos petites et grandes limites personnelles : les 3 Bouts savent par exemple très bien que mon niveau de tolérance au bruit n'est pas le même que celui de Monsieur Bout, et que donc, les "règles" autour du bruit ne sont pas les mêmes selon si ce sont mes oreilles uniquement qui sont impliquées, ou celles de leur père.


Droit de se disputer : oui, en prenant le contrepied de notre conjoint devant nos enfants, on leur montre qu'un couple qui s'aime se dispute aussi. Si nos disputes n'ont jamais lieu devant eux, comment pourraient-ils vivre leurs propres disputes de couple futures comme quelque chose de normal ? 
J'ai en mémoire l'une des mes colocs autrichiennes dont les premiers mois de relation avec son petit copain ont été ponctués de plusieurs quasi-ruptures : à chaque dispute, ledit petit copain voulait rompre car à ses yeux, se disputer était le signe qu'on n'était pas faits pour être ensemble. C'est embêtant, puisque un couple, ça se construit aussi sur sa capacité à surmonter les crises, pas juste à les éviter.


Les adultes peuvent avoir tort 
Trèèèès important ça. Essentiel à l'auto-préservation de nos enfants.

On peut estimer que quelqu'un a tort et  continuer à l'aimer 
Là c'est le pompom, puisqu'il vient toucher à un des mécanismes psychologiques les plus délicats qui soient : la capacité à se remettre en cause, c'es-à-dire à repérer / reconnaître qu'on a eu tort.
Se remettre en cause est un sport extrêmement compliqué à pratiquer, qui réveille des mécanismes défensifs d'une force inouïe. Et pourtant TELLEMENT essentiel. (c'est du reste une dimension que je testais systématiquement quand je recrutais. Travailler avec / manager quelqu'un qui ne peut accepter d'avoir tort, c'est l'horreur)
Or cette difficulté à se remettre en cause est souvent bien ancrée, car liée à une croyance bien forte "quelqu'un qui se trompe, qui a tort, n'est pas digne d'être aimé" / "pour être aimé, je dois être parfait". Plutôt crever que d'admettre qu'on n'est pas parfait, alors ! 

Alors que là, en montrant à notre enfant qu'on peut estimer que notre conjoint a franchement tort et continuer à l'aimer :
  • on lui montre que lui-même peut avoir tort et continuer à être aimé... et donc profiter des ressources formidables liées à la remise en cause ! Citons notamment : 
    • apprendre de ses erreurs
    • oser faire des trucs (puisque c'est pas la mort de se tromper / ne pas y arriver)
    • pardonner et demander pardon
  • on lui montre qu'il peut considérer que son père a tort et continuer à l'aimer, plutôt que d'avoir le choix entre nier son ressenti d'enfant, ou considérer que son père est un gros c**. Dilemme qui contribue grandement à 
    • la violence des crises d'adolescence, si elles ont lieu, 
    • la difficulté à établir des relations adulte-adulte avec ses parents
    • la difficulté à remettre en cause des schémas familiaux / styles d'éducation : comment décider d'éduquer autrement mes enfants que je ne l'ai été, puisque ce serait implicitement ou explicitement, exprimer que mes parents ont eu au moins un peu tort d'agir comme ils l'ont fait avec moi, alors que j'ai intégré que je ne peux les aimer si ils ont tort ?
Et voilà comment je me retrouve devant un choix silencieux bien pourri : aimer mieux (= plus efficacement) mes enfants, ou continuer à aimer mes parents ? 
Il s'agit donc de ne pas définir la loyauté comme quelque chose qui m'empêche de penser/exprimer que l'autre a tort (une croyance bien nocive qu'on retrouve partout, jusque dans les CODIR dont je m'occupe), mais de démontrer le contraire, en live.

La vérité vous rendra libres, il paraît.

Cerise sur le gâteau : si on arrive à se disputer de manière constructive, à soigner un peu sa manière de s'exprimer à ce moment-là, nos enfants peuvent même en retirer des compétences en la matière : "Exprimer vigoureusement son désaccord sans attaquer l'autre"... des leçons étrangement similaires à l'apprentissage de l'expression de notre colère envers eux, guidé par Faber et Mazlish....

Je dis ça, j'dis rien !

Par Rundvald — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=123316058 



mercredi 22 novembre 2023

Odeur de sainteté

Jeudi dernier, les journaux ne l'ont pas mentionné, à tort, mais je suis allée chercher H.à l'école.
(Oui, c'est rare. Très rare. C'est à tout casser la 2e fois. Merci au report en last minute d'une session de coaching de CODIR pour cause de soudaine indisponibilité d'une participante indispensable).

Bref. Je vais donc fièrement chercher mon fils.
Et toute contente que je suis de ce moment inattendu, je le suis encore plus quand, au moment où je me penche sur lui pour lui boucler sa ceinture de sécurité, j'entends :
- Hum, Maman, tu sens bon. Tu sens VRAIMENT BON.
Cœur cœur cœur. Violons. C'est beau la maternité. Je ne me sens plus... [huhuhu].
- Ah tu aimes mon odeur ?
- Oui tu sens bon. 
-... [Paillettes]
- Tu sens le PARMESAN! Et c'est TROP BON le parmesan.

Bon ben ça c'est fait. Enfants boosters d'ego, le retour !

(Vous aurez noté que la chute de ce billet révèle une information annexe tout à fait pratique pour nous: la réintroduction des laitages chez notre petit intolérant a fonctionné! Il a fallu nous y reprendre à 3 fois, et son seuil de tolérance est franchi si on lui donne du lait à boire directement, mais H. peut à présent se délecter de fromage. Et comme vous pouvez le constater, il ne s'en prive pas. 
Nous entamons à présent la réintroduction du gluten. Mais très honnêtement c'est moins risqué pour moi : je veux bien avoir une odeur de brioche!) 




lundi 6 novembre 2023

La Thaïlande, au rapport ! En 12 points (le dernier vous emplira d'un profond sentiment de supériorité)

La famille Bout au non-complet (puisque sans Monsieur) vient donc de rentrer de 2 semaines en Thaïlande. 

Les yeux et le cœur pleins de supers souvenirs, construits en commun avec les cousins retrouvés avec joie ! Revoir ma sœur et mon beau-frère, regarder nos enfants renouer leurs liens, c'était chouette.

Qu'en dire d'autre ? Voyons un peu... en mode pêle-mêle :


1. Des vacances aquatiques

Nous avons passé la première semaine sur une toute petite île privée, avec comme seule question, matin et après-midi : hum, piscine splendide avec vue sur la mer, ou plage paradisiaque dans l'une ou l'autre petite crique ? (quel dilemme terrible) 

  • Vue la température de l'eau, pas besoin de se préoccuper de faire sortir les enfants de l'eau, au contraire : 
  • vue la température de l'air, j'ai trouvé que rester dans l'eau des heures en mode hippopotame était une excellente façon de passer le temps. 
Bilan des courses : les enfants ont développé leur aisance dans l'eau vitesse grand V.

Rajoutons, à ces conditions difficiles, la 2ème semaine, passée dans l'appartement de ma sœur dont l'immeuble comprend une grande piscine sur le toit. Non seulement nous avons continué à barbotter quotidiennement, mais nous en avons profité pour faire appel aux services du charmant maître nageur qui vient à domicile une fois par semaine pour mes nièces, mais en mode plus intensif, sur les créneaux où mes nièces étaient à l'école.

Chacun des 3 petits Bouts a eu droit à 5 demies heures de cours particulier, 

  • F. a donc choisi d'apprendre le crawl, 
  • E. n'a plus besoin de brassards et met la tête sous l'eau en crânant, 
  • H. se déplace dans l'eau à vitesse notable avec des brassards semi-gonflés.  
Je suis ravie d'avoir eu cette opportunité, dans des conditions logistiques inégalables (prendre l'ascenseur pour monter 2 étages) car les progrès valaient le coup !

2. Mais pas pour tout le monde

Nous avons d'autant mieux profité des piscines (de l'île puis de l'immeuble) que... nous étions quasiment les seuls à l'utiliser: j'ai été très étonnée d'apprendre que la plupart des Thaïs ne savent en fait pas nager. Sur l'île, les personnes occupant les autres bungalows ne s'aventuraient à proximité de la piscine que le temps de quelques photos, et dans la mer, qu'avec gilet de sauvetage.


3. Miam 1 - Cure de poulpe

J'ai trèèèès bien mangé pendant ces 15 jours, notamment sur l'île où la cuisine était délicieuse (une fois qu'on souligne bien qu'on souhaiterait les plats en mode "not spicy". Parce que le "spicy" à la thaï, c'est... courageux. Très courageux. Surtout que nous étions sur une destination plutôt "confidentielle", comprendre connue et prisée par les Thais, mais peu habituée aux Occidentaux, donc habituée à cuisiner pour des palais autrement construits que les nôtres.)

Et parmi les plats servis, il y avait toujours, toujours, du poulpe. Sous plein de formes différentes. Peu importe, car je ne suis pas difficile : depuis que Monsieur Bout et moi avons découvert le poulpe sur le chemin de Compostelle, j'aime le poulpe. J'adore le poulpe. MIAM. Bref, j'ai souffert.


(je vous ai dit que j'aime le poulpe ?)


4. Réflexions environnementales 1 - WC & PQ

C'était la première fois que j'étais dans un pays où l'usage de la douchette est la norme aux WC. Et sur l'île, il fallait même veiller à ne pas jeter de papier toilette dans la cuvette, mais à déposer celui utilisé (pour se sécher seulement du coup) dans une poubelle prévue à cet effet.

Eh bien... c'est franchement pas mal en fait ! Et ce petit avant-goût de ce qui nous attend m'a fait réfléchir : une douchette est en fait bien plus économe en eau et en déchets que la production et l'usage de papier toilette. Il est probable que, dans les années qui viennent, sa généralisation fasse partie des mesures recommandées pour relever les défis déchets/eau, et... ça me va.

Mention spéciale au combi douchette/coupe menstruelle : j'ai jamais trouvé ma cup aussi facile d'utilisation !


5. Réflexions environnementales 2 - vous disiez déchets ?

Se balader de ce côté du monde, ça interroge puissamment sur la gestion des déchets.

Bon, déjà, je me suis sentie super bizarre, chez ma sœur, à tout flanquer dans la même poubelle sans tri aucun.

Mais surtout, voici une des photos de la balade faite sur le pourtour de notre île.

Paysages sublimes côtoyant ce qui est rejeté par la mer lors de fortes marées / tempêtes. Ca m'a fait regarder d'un autre œil les bouteilles en plastique déposées chaque matin dans notre chambre (eau courante pas très potable oblige). On entend parfois parler de ce fameux "continent de plastique", symptôme de notre mode de vie... en voir des morceaux échoués à ses pieds rend la chose autrement plus réelle.


6. Décor sublime et son envers


Donc oui, nous disions donc, paysages sublimes avec déchets juste derrière. Mais pas que !

Nous étions sur une île assez réputée pour ses paysages instagrammables. 








Alors, c'était assez drôle de voir des couples venir se positionner sur les meilleurs spots, prendre mille poses, et hop, continuer vers le spot suivant. Ce côté "image" ressortait de manière flagrante et assez comique.

Comme j'ai l'esprit joueur, je me suis dit que j'allais faire pareil... avec un bouquin tout neuf, écrit par Soline, et dont j'avais emporté un exemplaire à destination de mes nièces. Je me suis bien marrée à lui offrir, lui aussi, ses poses instagram, et ce malgré les limites liées à l'objet livre : Soline, je suis désolée, mais j'ai des réclamations à faire : 

  • le mettre les pieds dans l'eau c'est pas trop possible, 
  • le faire se déhancher sur un ponton en tenant un paréo dans le vent, non plus. 

Et encore, je n'ai exploité qu'une partie du potentiel de l'endroit, d'autant que F. a eu, le dernier jour, une idée encore meilleure : rajouter leurs peluches sur les photos. Hélas, le temps que je trouve un moment pour mettre ce plan brillant à exécution... nos bagages avaient déjà été chargés dans le bateau du retour.





7. Miam 2 - des trop bonnes choses

L'employée de maison de ma sœur (eh oui, là bas, la quasi totalité des Occidentaux ont recours aux services d'une employée de maison, souvent à plein temps, ou, si ils sont très raisonnables, à mi temps comme c'est le cas de ma frangine) nous a régalés de plats délicieux; une soupe de poissons birmane (spicy...), des samoussas faits maison, ... et une soupe au potiron à se rouler par terre. Dès que je l'aurai refaite à la maison, je vous en posterai la recette, parce que, franchement, ben miam quoi. 


8. Sécurité routière : tout est relatif...

Clairement, c'est une autre manière de voir les choses. Peu d'Occidentaux conduisent à Bangkok car les règles de circulation ont l'air... euh... fluctuantes et/ou optionnelles. Optionnel aussi, l'usage de sièges auto ou même de la ceinture de sécurité. Celles des taxis sont fréquemment absentes / hors d'usage, ça fait bizarre de rouler allègrement avec son petit dernier sur les genoux.


9. Charmeurs de serpents

Parlons de vie dangereuse ! Le dernier jour, je suis allée avec mes 3 dans une ferme à serpents tenue par la Croix-Rouge. Elle permet notamment de récupérer les venins nécessaires à la production de sérums anti-venin. C'était super chouette, l'exposition attenante était passionnante et très instructive, et les enfants ont sauté sur l'occasion de porter leur premier boa-python vivant... (collection automne-hiver 2023, so in) Même H. s'y est enhardi !


10. Alors, les enfants justement

Bon déjà, les vols avec les 3 se sont merveilleusement passés (hormis un petit détail mineur que vous découvrirez en point 12).

Mais ce qui est méga cool, c'est que les Thaïs adorent les enfants. Plus l'enfant est jeune, mieux c'est. Du coup, ça rend la vie avec enfants sensiblement plus simple (bon, pas au niveau de la circulation avec poussette. Bangkok n'est pas pensé pour les piétons, et y circuler avec poussette avec mini-neveu dedans relève de la discipline olympique), car les enfants sont bienvenus partout.

Vous savez, cette impression de gêner un peu quand on débarque avec enfants dans un resto ? Ben... on l'oublie. 

J'ai notamment en tête un chouette endroit où nous sommes allés déjeuner, mais où H. s'est endormi, la tête sur son assiette encore vide, dans les 5 minutes qui ont suivi notre arrivée. Le serveur m'a surprise en débarquant avec un large fauteuil + des coussins supplémentaires pour remplacer la chaise sur laquelle H. était assis, + un petit tissu pour le recouvrir. H. a ainsi pu dormir confortablement jusqu'à ce que son assiette soit servie.

C'est vraiment très détendant. 


 11. Pas de shopping !

j'avais pourtant besoin d'un sac à main !
et il y avait un manteau pelucheux jaune poussin
qui aurait été parfait avec
Je venais à Bangkok avec des rêves plein les yeux. Ou plutôt, avec en tête le fait qu'une autre de mes soeurs, venue en aout, avait trouvé moult merveilles dans un magasin renouvelant une partie de son stock chaque semaine. Stock constitué de trucs immondes côtoyant lesdites merveilles, il suffisait de faire le tri.

Ben... je me suis fait eue : ma sœur a été stupéfaite car c'était la première fois que cette caverne d'Ali Baba ne proposait vraiment rien de mettable. Complot !


12. Du shopping impromptu

Complot, complot, c'est vite dit. Peut-être tout simplement la Providence veillait-elle, soucieuse d'épargner mon porte-monnaie pour une opportunité bien meilleure.

Ben oui, ne vous inquiétez pas, les accros du shopping : je l'ai eue, mon occasion de cramer ma CB !

4h avant le décollage de notre avion de retour, j'ai tout simplement réalisé que... j'avais mystérieusement retenu une date erronée (ne me demandez pas comment j'ai fait ! C'est une recette secrète. Mais c'est confusant, aussi, ces avions qui décollent à minuit...) et que donc l'avion pour lequel j'avais des billets avait en fait déjà décollé.

Voilà voilà. 

  • J'ai eu du pot, il y avait encore des places dans l'avion que je pensais prendre. 
  • J'ai aussi eu du pot : les enfants ont été tellement mignons au comptoir de l'aéroport qu'ils ont fait fondre le personnel (cf point 10). Moralité : mon achat a duré longtemps... longtemps, parce qu'après que j'aie accepté le prix proposé (j'avais pas trop le choix !), la nana a passé des coups de fil, sollicité son superviseur, causé à sa voisine, pianoté... et m'a proposé un prix inférieur, une première fois, puis un prix encore inférieur, une 2ème fois. 

Bref bref, la prochaine fois que vous faites une bonne grosse bêtise / erreur de gestion un peu coûteuse, pensez à tous ces billets d'avion long-courrier que vous n'avez, vous, PAS du acheter en double et aux sommes pharamineuses que vous avez épargnées ainsi.

Toudoum toudoum.

Le retour s'est passé sans plus d'anicroche (oui, ça suffisait, hein), en revanche le choc thermique au retour a été dur : se prendre 30 degrés dans la tronche, c'est violent. 

Mais après une journée à tourner en rond en mode "et si je reconsidérais ma vie et décidais d'être un castor ? Un castor, ça hiberne, et ça ne prend pas l'avion", j'ai repris du poil de la bête et vous ai pondu ce sublime billet, qui me classe sans nulle doute dans la catégorie des blogueuses voyage-lifestyle et poussera moult sponsors à me submerger de propositions pour m'envoyer dans d'autres destinations exotiques, genre Le Mans ou Tourcoing.

A bientôt (ou pas, si vous décidez que ce billet est le billet de trop, et que franchement vous ne pouvez décemment continuer à lire une nana pareille)

mardi 17 octobre 2023

Prendre ou ne pas prendre l'avion, telle est la question (et autres questions quand même)

Après moi, le déluge.

OU la canicule.


Quoi qu'il en soit : j'ai réalisé récemment que pendant très longtemps, j'avais considéré les efforts faits pour la préservation de l'environnement sous l'angle de quelque chose de vertueux, de moral. C'est au fond, ce que véhicule le mantra tant entendu de "préserver la planète".

Ce n'est que récemment, peut-être comme pas mal d'entre vous (ou pas), que j'ai subitement (et tardivement) pris vraiment conscience d'à quel point cette expression est en fait complètement à côté de la plaque, et génératrice d'une fausse route monumentale. Sont-ce 

  • les soucis d'énergie ? 
  • Les pénuries de carburant dues à la guerre en Ukraine mais venant donner un avant-goût de ce que pourrait être un monde n'ayant pas appris à fonctionner avec beaucoup moins de pétrole ? 
  • Les 2 canicules d'affilée ? 
  • les périodes de sécheresse, conjuguées avec le fait qu'ayant dans mes anciennes coachées une spécialiste en économie de l'eau devenue de ce fait très demandée, mon fil LinkedIn s'est teinté de ses publications / réactions / interviews dans différents médias ?


Bref la Gwen a subitement "découvert" qu'en fait la planète s'en fichait, d'avoir plus chaud, mais que l'humain, non, et que donc, faire gaffe à l'environnement c'était pas moral, c'était pas bien, c'était pas mignon-les-petits-pandas, c'était juste une question de survie. Et même, pire que la survie (dramatisante et générant des réactions de peur et donc de déni), une question de CONFORT.

Or la Gwen, elle y tient à son confort. Et à celui de ses enfants.

C'est ainsi que la Gwen a réalisé que veiller à préserver l'environnement n'avait donc rien d'altruiste, mais était quelque chose de profondément égoïste. (certes, un égoïsme demandant un tout petit peu de vision long terme, en mode : si je mange mon gâteau maintenant, je mangerai de la poussière demain. Et c'est dégueu la poussière.)

Or, si il y a bien quelque chose de certain, c'est que le stock d'égoïsme de la Gwen est bien supérieur à son stock d'altruisme. Au vu de l'ampleur de la différence, tout de suite, les choses changent : j'ai beaucoup plus de ressources si je m'appuie sur ce stock quasi illimité d'égoïsme, que ce que je n'avais en pompant dans mon altruisme fort modéré.

Quelle excellente nouvelle.


Monsieur Bout et moi essayons donc de revoir certaines choses.

Comme ça coïncidait avec l'explosion des prix, de toute manière il fallait revoir complètement notre budget bouffe, et donc, tant qu'à faire, on l'a complètement dynamité. Mon business se portant bien, j'ai la chance de pouvoir dire "bon ben j'ai qu'à gagner plus de sous", liberté que nous n'avions pas du temps où nous étions salariés. Nous avons donc eu et utilisé ce luxe de pouvoir décider que plus de sous il y aurait, et que ce plus de sous financerait une alimentation plus saine pour nous et plus compatible avec la préservation des ressources naturelles.


  • Nous avons également voulu investir, pour remplacer notre chaudière gaz agonisante, dans une pompe à chaleur. 

Ce qui est un sport de riches si on veut s'assurer que la bête ne gênera pas les voisins. Sport de riches que nous n'avons finalement pas pu pratiquer, du fait des inquiétudes desdits voisins, exprimées par un vote très clair en AG de copro, et ce malgré un projet fort bien ficelé, dont nous étions très fiers (Monsieur Bout avait passé un temps fou à se renseigner sur ce qui se faisait de mieux) avec moult mesures de protections assorties à non moins moult mesures de décibels. (oui, nous en avons été très frustrés. Et nous nous sommes sentis très très cons à racheter une chaudière gaz, même "dernière génération", à condensation, économe et tout et tout).


Mais tout récemment ....

(j'avais plusieurs choses urgentes à faire, donc plutôt que de m'y atteler... TDA vous dites ?) je suis allée sur ce site là, construit par l'ADEME, pour mesurer notre empreinte CO2.

Ouch, je vous le conseille si votre égoïsme a besoin de munitions et d'éclairages intéressants sur l'impact réel de tel ou tel choix au quotidien. 


1er truc qui est ressorti : notre alimentation. 

La viande est vraiment quelque chose qui réjouit nos assiettes et nos papilles, et en même temps... zut, la part énorme qu'elle joue dans l'empreinte de notre famille est... ben... énorme justement. 

Alors qu'à Strasbourg, comme le montrait ce billet, nous avions amorcé un mouvement de baisse de consommation, force est de constater que ce mouvement est complètement parti dans les choux depuis un bout de temps. Nous avons donc décidé de refaire des efforts dans ce sens, sachant que je m'étais posé la question il y a un an, pour aboutir à la conclusion que mes efforts devaient d'abord être mis vers "manger plus sainement / équilibré". 

1 an plus tard, j'ai estimé avoir suffisamment progressé sur ce point pour pouvoir rajouter une contrainte additionnelle : "avec moins de viande". Nous avons retenu 3 pistes, que nous conjuguerons : 

  • revoir le ratio viande blanche / viande rouge
  • réintroduire des menus sans viande
  • diminuer la quantité de viande dans le repas lui-même : au moment de cette conversation avec Monsieur Bout, j'étais en train de faire mariner du poulet pour notre déjeuner. Alors, hop, j'ai prestement attrapé une grosse boîte de conserves de pois chiches (protéines végétales) que j'ai rajoutée à ma marinade. Et ainsi, le poulet prévu pour 1 repas m'en a finalement fait 2. On garde le goût, on divise l'impact par 2.

Babysteps, encore et toujours !

2ème truc qui est ressorti 

(ben oui, ce site est relou : une fois que tu as répondu à toutes ses questions vicieuses, il te sort une série d'actions possibles en les rangeant par ordre décroissant d'impact; histoire de pas passer plus d'énergie à économiser 40 kg de CO2 que tu n'en aurais besoin pour économiser 1 tonne. Mon côté flemmard / rentabilisateur de mes efforts apprécie)

Les transports, et pas n'importe lequel : l'avion.

Nous le prenons peu. L'avions (ah ah !) pas pris pendant plusieurs années. Mais l'an dernier

  • en février dernier nous sommes allés à Rome (Pour la toute première fois ! Et que tous les 2 ! Vous savez, une sombre histoire de Sims...). En avion. 
  • Un de mes clients m'a envoyée à Toulouse. 2 fois. En avion. 
Et là : j'emmène les enfants voir ma sœur fraîchement accouchée du 3ème. Sœur qui habite en Asie du Sud-Est depuis 3 ans et des brouettes. Du coup le train c'est compromis.

Sur ce coup-là, déjà, j'ai réalisé notre cheminement : là où il y a peu encore, je me disais qu'un jour, quand les enfants seraient ados, nous ferions un grand voyage en famille pour découvrir les USA, ce projet n'est plus à l'ordre du jour. Mes enfants n'ont pas besoin de découvrir les USA. Et là où quand ma sœur était partie en 2020 on avait déjà prévu ce voyage en mode "on viendra profiter que vous soyez là-bas pour découvrir, c'est l'occasion", la dimension découverte ne m'intéressait plus du tout au moment de prendre mes billets. 

En revanche, les liens familiaux, le soutien à une sœur vivant de manière très isolée, si. Donc j'ai fait un choix différent. Donc zut. Je sais pourquoi je le fais, mais, niak. Elle habiterait Limoges ce serait plus pratique d'aller la soutenir. Mais probablement pas nécessaire, aussi.


En parallèle, nous avons fait d'autres choix : Monsieur Bout ne part pas avec nous (oui, vous l'avez habilement déduit : je m'envole pour 12h seule aller, 12h seule retour, avec 3 enfants. Mais j'ai la foi!) car il n'en avait aucune envie. Nous avons estimé que claquer plein d'argent et plein de CO2 pour un billet d'avion de quelqu'un qui n'avait pas envie d'être dans ledit avion serait absurde. A la place, il va aller passer 2 semaines sans enfants, chez son frère à Berlin. Et en train svp. Il est tout seul, il va lire pendant 9h, ce sera très chouette.

Petit constat au passage, dans l'aventure "train plutôt qu'avion"

  • recherche de billet, round 1 : site de la SNCF : aller-retour pour plus de 550€ ! Nous refusions d'aller regarder les billets d'avion mais savions parfaitement que ceux-ci seraient bien moins chers. Quelle joie de constater par soi-même à quel point nos politiques de subvention des transports sont alignées avec les besoins long terme des populations concernées....
  • recherche de billet, round 2 : nous nous sommes rappelé l'existence de sites comme Trainline, fichtrement bien fichus (et autrement plus ergonomiques que le site de la sncf...) qui permettent de construire et réserver des trajets transfrontaliers de la manière la plus intelligente possible, en profitant des offres de chaque pays. Billets réservés pour 290€, et encore, Monsieur aura des places en première (donc surcoût minime) pour le trajet du retour.



Pensez-y si vous avez des besoins similaires...


Et puis, nous avons décidé de prévoir nos prochaines vacances en amoureux : 1 semaine, en février. Avec comme cadrage de départ : éviter l'avion. La destination envisagée serait la Sicile, et nous aurons lâché les enfants dans le Sud Est de la France. 

A ce stade, 

  • la seule solution proposée par Trainline est un Flixbus. Pour une somme défiant toute concurrence. C'est mieux que notre bagnole et bien mieux qu'un avion, mais, outre que ça prend 24h (si si !)... Monsieur Bout a vomi l'idée instantanément. Au sens propre du terme : Monsieur Bout est affligé d'un assez sérieux mal des transports. Le train ca va bien (dans le sens de la marche), la voiture ça dépend mais clairement c'est tout à fait ok si c'est lui qui conduit, le car, même pas la peine d'y penser. Ou alors, pour le torturer. (eh eh... si il m'embête trop d'ici là... je garde l'idée !)
  • nous avons 3 options
    • soit nous trouvons une combine transports (nous avons encore des pistes à explorer, selon aussi l'endroit exact où nous lâchons 1. nos différents enfants 2. la voiture familiale avec laquelle nous aurons descendu tout ce petit monde)
    • soit nous décidons que la voiture et ses longues heures de trajet sera notre solution de compromis
    • soit nous trouvons une destination différente, combinant dépaysement, culture, repos, météo clémente et moyen de transports pas absurde.

(si vous avez des suggestions rentrant dans l'une ou l'autre catégorie....)