lundi 12 décembre 2022

Parentalité positive = manipulation ?

Décidément, la parentalité positive ne manque pas de détracteurs

  • d'un côté, elle est vue comme une espèce de lubie laxiste / tout laisser faire à son enfant
  • d'un autre côté, elle est parfois présentée comme une hypocrisie manipulatrice. Parce que vouloir amener notre enfant à faire quelque chose qu'il n'avait pas prévu au départ, ce serait mal, contraire à sa liberté, bref, une immonde manipulation, l'exercice d'un pouvoir déguisé.

Ennemi classique sur ce plan-là, la fameuse technique du faux-choix =  contourner la résistance de l'enfant à enfiler un pantalon, par un choix subtil du style "Tu veux mettre le pantalon rouge ou le pantalon gris ?". Cette astuce occupe une place de ... choix (huhuhu) dans les articles / formations éducation aux titres accrocheurs du style "se faire obéir sans crier", et ce n'est pas un hasard.


Prenons donc cette fameuse "technique" en exemple de ce que peut être, ou pas, notre rôle de parent.

Cette fameuse technique du faux-choix illustre déjà très bien ce que je développais dans mon sublime billet sur l'arnaque qu'est la parentalité positive

  • Oui, la parentalité positive, réduite à un ensemble de techniques destinées à amener nos enfants à faire ce que nous voulons qu'ils fassent, est vouée à l'échec.
  • Et oui, si on voit la parentalité positive comme une mouvance d'éducation qui vise à amener nos enfants à faire ce que nous voulons, mais de manière douce, nous ne sommes pas sortis de l'auberge, puisque nous nous heurterons fatalement au fait que
    • nos enfants s'obstinent quand même souvent à ne pas faire ce que nous voulons, sales rebelles, et ne manqueront pas de nous montrer assez vite qu'ils ne seront pas dupes plus longtemps de nos petits subterfuges
    • nous-mêmes nous n'arrivons pas à parvenir à nos fins en maintenant en permanence une bulle de douceur, de paillettes et de pets de licornes dans nos interactions avec notre charmante progéniture. Ooooouuuuuhhhh, paaas bieeeen.


Du coup, je vous le dis tout net, chez moi, je me suis définitivement séparée de ces 2 attentes

  • non, mes enfants ne feront pas exactement ce que je veux qu'ils fassent et je ne mesure pas ma compétence parentale à ma capacité à leur faire faire des trucs
  • non, mon action parentale et notamment le développement de la responsabilité de mes enfants ne se fera pas toujours dans la joie et la bonne humeur, et donc ma compétence parentale n'est pas immédiatement à nier si hélas le ton de voix, soit de la Gwen, soit de sa progéniture, s'élève. Et pourquoi "soit", d'ailleurs. C'est pas forcément du "ou", hein, disons-le, ça peut être du "et". Sur ce plan-là je me dis que notre petit H., du fait de sa position de 3ème en arrière-garde, eh bien, euh, il développe son accoutumance au bruit. Cf ce que je disais sur le thème de la contribution de ma progéniture aux tâches ménagères, par exemple.


Oui, un de mes buts premiers est de faire de mes enfants des êtres libres. Mais libres de quoi ? Libres de toute contrainte ? Hum, c'est mort. La vie est pleine de contraintes. Si je m'efforce de prétendre qu'il en est autrement

  1. Je vais m'épuiser à gommer toutes les contraintes existant, et c'est l'amer constat que font tant de parents pleins de bonne volonté. Le souci de rendre leurs enfants heureux en les libérant d'un maximum de contraintes les conduit à ployer sous le poids des contraintes qu'ils endossent, eux, de ce fait. Et tant de parents pleins de bonnes intentions, mais hélas biberonnés à une version biaisée de la parentalité positive, crament / se dégoutent du truc en s'évertuant à cela.
  2. Je vais faire grandir mon enfant dans un mensonge gigantesque : n'ayant connu de la vie qu'une version très édulcorée, la confrontation à la réalité risque d'être costaud.
Attention, il ne s'agit pas de reprendre ici l'argument qui est souvent donné par les détracteurs de la parentalité positive en mode 

"Le monde est méchant, autant qu'il y soit confronté direct"

  • Le monde n'est par essence ni méchant, ni gentil, il est ce que les hommes qui l'habitent en font, au quotidien, à chaque instant : il peut être l'un ou l'autre selon les actes que chacun de nous pose. Il n'est donc pas de notre responsabilité d'apprendre à nos enfants à composer avec la méchanceté, mais de notre responsabilité d'apprendre à nos enfants à agir de manière à ce que ce monde soit, au quotidien, un peu meilleur du fait de notre action.  
  • En revanche, oui, le monde est par essence plein de contraintes, et nécessite des efforts pour la gérer: par essence on ne peut y faire ce qu'on veut. C'est pourquoi, apprendre à composer avec ça, avec la contrainte, est sacrément utile, et gommer la contrainte, c'est empêcher nos enfants de faire cet apprentissage.

Et comme je l'écrivais il y a déjà très longtemps sur le fait de "tout donner" à son enfant, les contraintes les plus importantes que toute personne doit intégrer, sont celles liées aux limites personnelles des personnes qui l'environnent. Apprendre à respecter ces limites ( = celles de ses voisins), apprendre à respecter ses limites (les siennes), apprendre à les exprimer respectueusement. 


Donc, si notre boulot devient d'apprendre à notre enfant à gérer la contrainte,... ça change pas mal de choses en éducation.

  • On peut rester sur une vision traditionnelle de l'éducation : paf, contrainte, vas-y, hop, ça fait mal, ben c'est comme ça et te plains pas. Voire je t'en rajoute pour que tu t'y entraines
Là, personnellement, je fais tout de suite le lien avec mes billets récents sur le miracle qui m'a fait me mettre au sport

    • Si on m'avait balancé direct plein de sport dans la figure (ou plutôt : avant, toute ma vie, quand on m'a contrainte d'office à une bonne dose de sport...), ça n'aurait jamais fonctionné. 
    • Mais les contraintes liées au sport ont été aménagées, adoucies, le niveau d'exigence a monté très progressivement, j'ai "déguisé" la contrainte, introduit des éléments fun, je me suis musclée, ma volonté s'est musclée, et de "couch potato" invétérée, comme disent les anglo-saxons (pomme de terre de canapé pour les non-anglophones; métaphore éloquente n'est-ce pas ? ^^) je suis maintenant en lice pour les JO. (si si, jvouzassur).


Eh bien la contrainte, c'est pareil. Comparons-la à un mur. 

Le mur est là, on ne le nie pas, mais apprendre à quelqu'un à le gérer, ce n'est pas forcément le prendre par les épaules et lui cogner la tête dedans en mode "eh, oui, tu vois, y a un mur, c'est dur, c'est froid, c'est comme ça habitue-toi, et maintenant, escalade-le à la force de tes poignets. Et plus vite que ça !".

Ce mur, je peux 

  • l'aménager : par exemple, poser une échelle, ou même, construire un escalier qui y est adossé, et gravir peu à peu chaque marche, une à la fois, 
  • le contourner : arriver au même objectif mais par un autre chemin; y compris creuser en dessous
  • l'amortir : plus facile de passer au-dessus d'un mur sur lequel il y a un coussin, plutôt que m'érafler à ses arêtes tranchantes ; 
  • Le décorer : ça peut être plus fun à grimper, et même me filer des repères sympas (par exemple mettre de mini cibles là où je devrais poser mes mains). Dans tous les cas mon mur en Technicolor m'effraiera moins.
  • je peux muscler les poignets et les chevilles de mon enfant par de petits exercices avant de l'envoyer escalader 2 mètres de mur...;

Et en faisant tout cela, je peux montrer à l'enfant ce que je suis en train de faire, c'est-à-dire lui permettre de développer ses propres stratégies de gestion de la contrainte. 

C'est d'ailleurs avec cela qu'il coopère ! 

Un exemple très parlant est ce que je vous racontais sur ce qui a permis qu'E. range enfiiiiiiin sa chambre. 

En disant à E. que je ne voulais PAS qu'elle range sa chambre, l'ai-je manipulée de manière immonde ? Non, j'ai analysé la composition du mur et repéré que celui-ci était composé d'au moins 2 trucs : 

  • la pénibilité de la tâche de rangement, 
  • et l'embêtement lié au fait de devoir obéir, c'est-à-dire, un besoin d'autonomie. 
J'ai donc adouci le mur en ôtant, du rangement de chambre, l'élément "j'obéis donc je m'assieds sur mon besoin d'autonomie". Au contraire, ranger sa chambre est devenu une manière d'affirmer son autonomie, puisque ça se fait "contre" ma demande.

E. l'a très bien repéré, et s'en rend encore régulièrement complice en venant me solliciter, les fois où ranger sa chambre lui semble vraiment trop relou : "eh, Maman, tu ne veux pas que je range ma chambre, n'est-ce pas ?". Elle a admis l'existence de la contrainte, constate que franchement elle a du mal à s'y confronter, a repéré une ressource qui lui facilite la tâche, et vient donc la mobiliser. Elle s'auto-manipule. 

Ce processus de repérage des ressources qui nous aident à gérer une contrainte est exactement le principe du billet que j'ai moi-même écrit sur mes stratégies de gestion de mon trouble de l'attention. Je m'automanipule parfois à mettre de la musique sur une tâche rébarbative. Bravo moi !


Avec cela, oui, le pouvoir est toujours présent dans la relation. Tant mieux !

Car contrairement à ce qu'on peut craindre, ce n'est pas un problème . Le pouvoir n'est pas un problème, le pouvoir n'est pas à jeter ! Le pouvoir est là, le pouvoir est une ressource. Le tout est de savoir ce qu'on en fait.

Et là, on passe 

  • d'un pouvoir sur... : j'utilise les ressources à ma disposition pour te faire faire quelque chose qui m'est profitable
  • à un pouvoir pour... : j'utilise les ressources à ma disposition pour t'amener à avancer dans une direction qui t'est profitable.

(c'est une distinction qui est la racine du coaching, et qui fait qu'en cours de coaching pro, je vais parfois être assez confrontante sur certains aspects, mais après avoir défini avec mes clients les objectifs qu'ils souhaitent atteindre pour ce coaching : j'ai ainsi l'autorisation d'utiliser mon pouvoir pour les aider à avancer vers les objectifs qui sont les leurs... 

Par exemple, cette semaine, je vais probablement aller mettre le nez d'un de mes clients dans le fait qu'il n'a pas communiqué sur un point important vis-à-vis de son chef - ce que je sais car j'ai reçu un mail dudit chef me posant une question sur ce point. Mail que j'ai laissé sans réponse puisque ce n'est pas à moi de communiquer sur le sujet. - or c'est un peu embêtant, pour quelqu'un en position de leadership et dont un objectif de coaching est de gagner en impact au sein de son entreprise, de négliger une ressource essentielle pour avoir de l'impact : la relation à son chef...) 


Pour terminer, reprenons l'exemple du faux choix : 

  • si le vrai besoin de l'enfant qui pique une crise quand on lui dit d'enfiler le pantalon déjà préparé à son intention, est la liberté, le pouvoir, le faux choix vient y répondre parfaitement : il va pouvoir décider de quelque chose, exercer un pouvoir dans un cadre compatible avec sa santé, l'état des lessives, etc.
  • si le vrai besoin est effectivement de ne pas porter de pantalon (nous avions le cas récemment en piqûre de rappel d'ateliers de parents Faber et Mazlish)... le faux choix n'y fera rien. Ce sera très frustrant pour nous, mais aussi l'occasion de faire un pas de plus et de s'interroger sur ce qui se passe. Car c'est quoi, un besoin de ne pas porter de pantalon ? 
    • Besoin de confort ? (on a plus de liberté de mouvement en short... on peut alors privilégier l'achat de pantalons dans des matières souples pour la mauvaise saison) 
    • Besoin d'attention ? (on va enfiler le pantalon sur les genoux du parent... et coupler habillage et câlin).
    • Besoin de s'individualiser ? (Là, c'est en ateliers "Frères et sœurs sans rivalité" que nous avons été amenés, pas plus tard que la semaine dernière, à parler de la manière dont les enfants peuvent s'emparer de leur garde-robe comme d'un moyen de différenciation du grand frère / grande sœur)


Et voici comment on se retrouve, nous-mêmes, avec toute une série de ressources à utiliser pour le bien de tous, c'est à dire pour réconcilier les différents besoins en présence : 

  • respecter notre besoin de parent : assurer la sécurité / santé de notre enfant ; respecter certains codes vestimentaires pour certains lieux ; ...
  • respecter le besoin court-terme de l'enfant, en l'ayant bien identifié ! puisqu'il est souvent caché derrière une demande véhémente mais trompeuse, 
  • et respecter un autre besoin, long-terme, de l'enfant : grandir et apprendre à se gérer dans un monde fait en partie de contraintes.


C'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur chez les Inconnus, au fond
Il y a la bonne et la mauvaise manipulation
  • la mauvaise manipulation, c'est : "faire/dire ce truc te fait agir dans ce sens, donc je l'utilise"
  • la bonne manipulation, c'est : "faire/dire ce truc te fait agir dans ce sens, donc je l'utilise"... parce que c'est important pour toi aussi de savoir agir dans ce sens... et si ce truc ne "marche" pas, je prendrai cette information pour comprendre ce dont tu as vraiment besoin / le truc important pour toi mais que je n'ai pas perçu dans cette situation.

La mauvaise manipulation reste en surface, la bonne nous oblige à nous confronter à la personne qu'est notre enfant, à la comprendre, à la découvrir, à respecter son mode de fonctionnement et ses besoins.

Et... à faire le même job vis-à-vis de nous. Ouais. C'est vraiment l'arnaque car c'est fa-ti-gant tout ça.

Car la mauvaise nous met non seulement à distance de notre enfant mais aussi de nous-même: parfois, on est tellement occupés à vouloir imposer sa volonté qu'on a même oublié "pourquoi" on veut ça, voire on ne réalise même pas que ce qui "veut", ce n'est pas nous, mais la petite voix de notre mère qui nous a dit qu'un enfant bien élevé, ça [insérer comportement souhaité]).

La bonne, elle, nous incite à nous reconnecter à notre enfant et à nous-même et à être ensuite créatifs dans la manière de gérer la difficulté / d'atteindre nos objectifs profonds (et non à les lâcher, ce qui serait le coup avec du laxisme).


lundi 28 novembre 2022

RIP Mamie au Pair

Aujourd'hui, je vous parle enfin d'une personne qui n'a été évoquée qu'en filigrane de certains billets de blog : G4, notre dernière mamie-au-pair. Un billet sur le sujet dans les brouillons du blog date de.... janvier 2020.
Pour rappel, nos aventures mamie-au-pairesques (retrouvables ici pour les prémices, puis , et enfin ) nous avaient causé quelques doutes sur l'adaptation de ce mode de fonctionnement aux besoins de notre famille, si bien qu'en amont de l'arrivée de notre chère G4, nous avions discuté de ceux-ci avec elle et planifié sa venue au printemps 2019 avec la rigueur d'une campagne militaire.

Ça a été extraordinaire. 
Les débuts avaient été compliqués : au bout de quelques jours; F. était parti en guerre contre elle, sur un schéma qui nous avait rappelé les premiers temps avec notre G3. Mais cette fois-ci, prévenus, nous avons pu gérer cela de concert avec G4. 
Que de moments passés toutes les deux à comploter pour identifier les meilleures stratégies à déployer pour permettre G4 de trouver sa place et à F. de l'apprivoiser ! 
Nous avons été aidés en cela par la psy qui suivait encore F. et qui a assez rapidement pu identifier que F. était en fait en plein conflit de loyauté: pouvait-il se laisser aller à aimer G4 sans être déloyal à notre chère G1 ? (laquelle était revenue passer plusieurs mois chez nous durant l'hiver, ce qui avait bien évidemment encore renforcé l'affection que F. lui portait)

G4 a été d'une finesse et d'une persévérance épatantes et je lui en serai à jamais reconnaissante. 
Jour après jour, elle a conquis le cœur de F., magnant douceur et fermeté, conspirant avec notre G1 au téléphone pour récupérer auprès d'elle un max de "trucs" sur la meilleure manière de s'y prendre... et elle a elle-même été très émue de constater l'affection que F. lui a ensuite témoignée et la force du lien qui s'est tissé entre eux. 
Comme elle l'a dit elle-même après quelques semaines ; "je n'aurais pas parié un centime sur le fait qu'à l'arrivée, je me retrouverais même plus proche affectivement de F. que de E."

Ces développements ont contribué à me permettre de gérer mon déplacement pro en Asie sereinement, et nous ont ensuite amenés à construire l'année 2019-2020 différemment
  • G4 avait bien envie de revenir chez nous, mais souhaitait rendre cela compatible avec sa vie quotidienne en Allemagne. 
  • De notre côté, cela tombait bien : nous étions ravis à l'idée de revoir G4, et en même temps, ayant prévu que Monsieur Bout quitte son emploi, nous allions avoir moins besoin d'une mamie-au-pair en permanence, ce qui ouvrait des marges de manœuvre différentes.
  • Nous réalisions aussi que pour nous, ce serait probablement la fin de la nos aventures mamie-au-pairesques "à l'aveugle" : nous serions toujours ravis de réaccueillir G4, ainsi que G1 si elle réussissait de nouveau à venir nous voir, en revanche, nous ne nous sentions plus en mesure de faire les efforts nécessaires à la sélection et l'intégration d'une toute nouvelle personne dans notre famille. La priorité allait à la stabilité émotionnelle de nos enfants, pas toujours compatible avec l'irruption d'inconnues au sein du cocon familial.
    Et du fait de notre nouvelle configuration, Monsieur Bout allait être davantage concerné par ce travail d'intégration, ce qui, pour lui qui est introverti, est autrement compliqué. Comme il le formulait lui-même : "Avec G1 ou G4 ce n'est pas un souci d'avoir quelqu'un à la maison, ce sont des membres de la famille, je ne les vis pas comme étant 'dans mes pattes'. Mais je ne me sentirais pas à l'aise avec une nouvelle personne."

Moralité : nous avons convenu avec G4 qu'elle reviendrait tous les 2-3 mois chez nous, pour 3 semaines, ce qui, pour elle, permettait d'avoir sa vie en Allemagne, tout en partant régulièrement "en vacances" chez nous. De notre côté, ce serait un luxe agréable d'avoir son soutien régulier, et une grande aide pour la "germanophonisation" des enfants, dont nous constations déjà des effets prometteurs.

Elle est donc revenue en septembre, puis fin novembre, puis de mi-février 2020 à début mars...

 
A son départ début mars, j'étais en mode baleine, et on parlait un peu COVID, mais ça semblait encore... vague. 
Nous nous sommes donc allègrement dit à bientôt, et elle a laissé une partie de ses affaires dans un coin de placard histoire de ne pas tout trimballer pour rien : G1 allait prendre le relais fin mars afin d'être là tout avril et mai pour aider autour de la naissance de notre petit H., et elle-même reviendrait début juin. 
Je me réjouissais qu'elle puisse connaître H. dès tout petit et continuer à réjouir notre maison et accompagner nos enfants à mesure qu'ils grandiraient.


Mais le COVID est intervenu.
  • Pas de G1 pour la naissance.
  • Pas de G4 en juin. 
Nous avons patiemment attendu, elle de son côté de la frontière, nous du nôtre, d'avoir suffisamment de visibilité pour que des retrouvailles soient possibles. Chaque déconfinement / allègement des restrictions nous a donné de l'espoir et s'est traduit par de l'échafaudage de plans / consultation de calendriers pour fixer des dates, pour devoir à chaque fois remettre la concrétisation de ces plans à plus tard. Un peu plus tard, pas longtemps, c'était pour bientôt !
Au printemps 2021, ça y était, on voyait le bout. Nous avons commencé à regarder pour des dates en juin.

Jusqu'à un message de sa part, un jour ensoleillé de mai. 
M'informant que les problèmes de digestion dont nous avions plaisanté toutes les 2 les semaines auparavant venaient de se révéler être un cancer du pancréas, et que ses médecins lui donnaient 6 mois à vivre.
G4 aura finalement réussi à se battre pendant 18 mois. 18 mois pendant lesquels nous avons partagé beaucoup de beaux moments au téléphone, des photos des enfants et de ses petits-enfants, des paquets, des blagues, et elle-même aura eu la joie de voir naître deux nouveaux petits-enfants chez elle.

Le weekend dernier, elle a rendu son dernier souffle, et avec elle, c'est une des femmes les plus extraordinaires que je connaisse qui s'est éteinte. Notre G4 avait eu une vie peu commune, marquée par des pans d'histoire mondiale dramatiques, et en avait retiré une niaque et une finesse impressionnantes. Le tout lié à un sens de l'humour aussi pourri que le mien, qui ont conféré à chacun de ses séjours à la maison une fluidité et une joie mémorables.

Tous les jours, je pense encore à quelque chose que j'aimerais lui raconter ; tous les jours, je rentre dans la chambre d'amis qu'une fois sur 2 nous désignons encore du nom de "chambre de G4"; tous les jours, je mesure la chance que nous avons eue de la rencontrer.



lundi 7 novembre 2022

"Les enfants c'est QUE DU BONHEUR" - Ou pas.

Mon emploi du temps croule / a croulé, de la même manière que l'année dernière, et j'ai du prendre des mesures de rationalisation parce que pas moyen que je refasse un année comme celle qui est derrière moi.
A l'arrivée, même si le presque cramage n'est pas agréable, c'est positif, puisque ça m'oblige à me poser, et me permet un recentrage express en accélérant une évolution que je pensais possible seulement à moyen terme : travailler moins (pour gagner plus, spécial dédicace Sarko).

Dans le cadre de ce recentrage, j'ai squizzé différentes activités, selon
  • un premier critère absolu : leur niveau d'intérêt pour moi : "Ai-je méga envie de faire ça ?" / "A quel point cela me nourrit-il?"; je pourrais appeler ça la rentabilité énergétique ^^. Mes centres d'intérêt ayant évolué sur mes quelques années de BusinessGwen, il est temps pour moi d'adapter mon activité, et de dire adieu à ce qui m'a plu un temps, mais ne me correspond plus tant que ça maintenant.
  • et un 2ème critère relatif : la rentabilité financière. Je dis "relatif" car j'ai inclus, dans mes plans, un peu de place pour du "peu rémunérateur mais haut niveau d'intérêt". Place que j'ai décidé de consacrer exclusivement à l'animation d'ateliers de parents Faber et Mazlish cette année : j'ai donc, par exemple, arrêté de donner les cours de RH que je donnais depuis quelques années.

Je m'apprête donc à démarrer un cycle "Frères et Sœurs sans rivalité", et j'ai également pu déjà animer une première soirée Piqûre de Rappel en octobre. 
Pour mémoire, le principe de ces soirées est de réunir des parents des différents groupes ayant suivi les ateliers "Parler pour que les enfants apprennent" au fil des ans avec moi, et d'aborder avec eux leurs questions, leurs problèmes actuels, en mode requinquage / approfondissement / rafraichissement de mémoire / reprise de réflexes voire même souvent aussi raccrochage de wagons.

Super soirée, supers échanges et c'est l'un de ces échanges qui suscite l'article du jour.
La soirée regroupant par hasard deux mamans de jumeaux, dont l'une bien occupée avec sa paire de jumeaux en bas âge, la maman en question a été  rassurée d'entendre que ce serait plus facile après. Jusqu'à ce que la maman de jumeaux plus âgés lui dise 
"Oui, maintenant, c'est que du bonheur".
Là, elle a tiqué. 
Moi aussi.
Nous avons donc passé quelques instants à dézinguer cette phrase, qui fait bien évidemment partie des "phrases à la con" de la parentalité.

Nan, les enfants, c'est pas que du bonheur
Jamais. 
Et dire cela, c'est faux, archifaux, et surtout archinuisible, car comme l'ont si bien exprimé d'autres participants à cette soirée 
"Je me suis toujours demandé ce qui clochait chez moi, puisque franchement, non, jamais j'ai trouvé qu'avoir mes enfants n'était que du bonheur".
Petit Bout par Petit Bout détruisant le mythe - Allégorie



Eh bien oui.
Entendons-nous bien : nos enfants peuvent être la source de moments de bonheur inouïs et différents de tout autre forme de bonheur. 
  • Les voir endormis le soir, complètement abandonnés (et ENDORMIS, en plus !). On peut être pris d'une vague d'amour tellement folle, tellement forte, qu'on les en réveillerait presque pour les embrasser et les noyer de mots d'amour (complètement absurde évidemment après tout le mal qu'on a eu à les endormir), 
  • sniffer leurs cheveux, 
  • écouter leurs mots d'enfant, 
  • entendre leurs je t'aime, 
  • les regarder lire,... 
  • Plus grands, partager un jeu de société, un bon film, un puzzle...
Mais à aucun moment les enfants ne sont que ça. 
Disons-le clairement : avoir des enfants ne se fait pas par confort. Si on regarde d'un angle purement rationnel, il est complètement irrationnel et contreproductif d'avoir des gosses
  • on pulvérise son propre confort, 
  • on remplace sa liberté par une série de contraintes, 
  • on dynamite son sommeil, 
  • on divise par 10 ou 100 son temps libre, 
  • par 4 son revenu disponible. 
Sur le plan psychologique, les enfants sont, essentiellement, la source d'un certain nombre de questions inconfortables, d'angoisses, de frustrations, de découvertes pas super agréables sur soi-même, de prises de tête avec son conjoint, et d'une fatigue de ouf. 
Les enfants n'ont pas vocation à nous propulser sur une mer de nuages roses et AUCUN parent ne vit sur cette mer (ou alors, il en fume de la bonne). 

Alors oui, à certains moments les éléments de la première catégorie tendent à justifier et nous faire oublier quasi entièrement les éléments de la deuxième, si bien qu'on en viendrait à dire "Ces difficultés ne sont rien en regard". 
Oui ! 
Et NOOOOOON. 
Ce n'est pas rien du tout, et c'est même tout quand on est en plein dedans, c'est énorme, c'est épuisant.
Et une phrase comme "c'est que du bonheur"
  • nie nos sentiments, 
  • alourdit le sentiment de difficulté, 
  • et lui rajoute en plus celui angoissant de notre inadéquation, puisque comme exprimé durant cette soirée, visiblement, nous, si on trouve pas que c'est que du bonheur, c'est, au mieux, qu'on fait qqch de travers, ou, au pire, qu'on est soi-même tordu. 

Cette ambivalence de sentiments est à la racine de la parentalité. Or, comme le dit Haim Ginott, ce sont les sentiments ambivalents qui ont presque le plus besoin d'être accueillis comme tels. Car "si quelqu'un comprend mes sentiments confus, peut-être ne le sont-ils pas tant que ça". 
Je le mesure encore ces jours-ci, au téléphone avec celle de mes sœurs qui vient d'accoucher de son tout premier bébé et qui se retrouve embarquée dans cette ambivalence de malade, et les montages russes émotionnelles associées, en mode "Notre toute petite fille est tellement géniaaaaale on l'aime on l'aime on l'aime c'est fooooou / Au secours on va mourir on a dormi qu'1h30 cette nuit et allaiter ça fait maaaaal".

Ce dont a besoin ma sœurette d'amour, ce n'est pas d'un "Un bébé, c'est que du bonheur", ni même d'un "Après, ce sera que du bonheur" (publicité mensongère bonsoaââr), c'est d'écoute, d'accueil, de.... de quoi au juste ?
Tenez, si ça vous parle, je veux bien entendre vos témoignages des phrases qui vous ont le plus aidé(e)s dans vos premières galères semaines de parents.

Du côté de notre soirée, nous avons tous convenu de rattraper très vite cette phrase si par ailleurs elle venait à nous échapper ;-)


mardi 11 octobre 2022

Internet contre le pépin de pomme dans le nez

Ce n'est pas à proprement parler un billet de blog mais un partage spontané dans le feu du moment.

  • Si un jour vous vous retrouvez comme moi il y a quelques dizaines de minutes, en mode désespoir parce que votre DeuxAnsEtDemie a trouvé intéressant de se coller un pépin de pomme dans la narine 
  • Si comme moi vous contemplez avec désespoir votre pince à epiler en doutant de sa capacité à régler le problème plutôt qu'à l'empirer
  • Si comme moi vous contemplez avec perplexité les 2 alternatives qui s'offrent à vous : prétendre que ça va s'arranger tout seul (magie magie!) ou filer aux urgences 
  • Si comme moi vous contemplez avec un air de supplication votre téléphone sur lequel vous avez lancé la requête "retirer pépin pomme nez"


Je tiens à vous signaler, ô postérité, que la technique du "baiser de la grand mère" décrite dans ce lien FONCTIONNE. 

Je suis passée en 5 s de "m***, m**** de m*** et crotte de bison" à "HAPPY END - la vie reprend son cours".

En : prenant H contre moi, lui bouchant la narine libre de mon doigt et en posant ma bouche grande ouverte sur la sienne. J'ai soufflé comme pour gonfler un ballon et zou du premier coup. 

Je ne l'aurais jamais inventée toute seule celle-là ! Alors je transmets.

C'est la première fois que je suis contente d'être gonflante. 





lundi 10 octobre 2022

Anatomie d'un miracle ! Comment la Gwen s'est mise au SPORT.

Maintenant que j'ai dévoilé ce scoop monstrueux de ma conversion au SPORT, décortiquons un peu cet étrange phénomène : qu'est-ce qui, dans mon cas, a permis cette révolution sidérante ?

Sidérante ah ça oui. Imaginez ma pauvre sœur qui m'appelle un matin courant août, me demande si je suis dispo pour parler et s'entend répondre 

"euh ben en fait j'allais attaquer ma séance de sport alors ça te dérange pas de me rappeler dans une heure ?"

Elle a cru qu'elle allait avaler son téléphone (ce qui n'est pas un régime alimentaire conseillé, même en temps de grossesse. Ma nièce en construction n'aurait pas apprécié).

Heureusement, la tendance à la miniaturisation de la téléphonie ayant cessé, ladite sœurette a échappé à une fin tragique, même si il lui a fallu quelques échanges pour s'assurer que, quand même j'étais pas en train de lui raconter une bonne grosse blagueublague.

Je dis dans mon cas, car, évidemment, l'intérêt de cette analyse est de pouvoir éventuellement vous inspirer en mode "ah oui tiens cet élément pourrait aussi jouer chez moi", ou au contraire vous révéler un levier d'action tout différent chez vous "Ah mais non, moi c'est exactement l'inverse qu'il me faut !"

Bref, sortons les tubes à essai et analysons, repérons les ingrédients de ce succès phénomènal

1. des séquences d'exercices courts

Au delà de la brièveté des séquences en elle-même, sur laquelle je reviendrai, la brièveté de chaque exercice pris individuellement est le premier point qui m'a aidée. Lesdits exercices étaient courts : au tout début, on ne me faisait faire le même mouvement que pendant 20, 25, 30 secondes à tout casser; et ensuite temps de pause variable (20 à 30 secondes généralement). 

Méga court. Pour une nana qui ne veut pas faire de sport et a en plus un TDA, c'est parfait : la contrainte est tooooute petite, franchement, je peux bien bouger mes jambes pendant 25 petites secondes, ça va être vite fini ! La carotte est toute proche, c'est top, allez, je n'ai pas le temps de me lasser que hop c'est fait.


2. des séquences d'exercices variés selon un ordre variable

Magie magie, l'appli me proposait ensuite le mouvement suivant, différent. Là encore, génial, pas de lassitude, et un côté "surprise" qui va très bien avec mon TDA ainsi que mon déclencheur externe, et dont la dimension ludique n'est pas sans rappeler ce qui est à l'origine de ma longue passion pour TooGoodToGo. (les enchainements variant chaque jour c'est  un peu Noël tous les jours)


3. des séquences d'exercices brèves

Nous y voilà. Dans la série "il me faut une carotte tout de suite sinon rien", j'ai été servie puisque cette appli m'a permis de me délester définitivement de cette injonction à la 

"pour vraiment faire une différence il faudrait faire beaucoup de sport, y consacrer beaucoup de temps" 

qui n'avait pas son pareil pour m'inciter à rester dans mon canapé. 

Elle m'a fait découvrir le principe de plus en plus connu (mais bien évidemment pas par moi, eh, je m'en fiche du sport !) du HIIT : high intensity interval training. Fonctionnement qui dit que si tu fais de courts exercices mais à fond de chez méga fond, tu brûles en fait plus de calories et fais plus travailler tes muscles que si tu y vas doucement, en mode endurance.  (avec en prime ce qu'on appelle l' "after burn effect" - ouais c'est fou ce que je m'y connais maintenant ! sooo savante - : le corps continue à cramer plusieurs heures après l'effort. Le petit chou)

  • Or, l'endurance, pour une flemmasse dans mon genre (et le TDA y contribue peut-être ?), c'est juste antisexy au possible : une longue durée d'un truc désagréable, pour un résultat visible à la longue uniquement, après moult répétitions. BEURK. 
  • Là, subitement, on me dit qu'en quelques minutes d'exercice au max de mes capacités, j'obtiens plus qu'avec une période beaucoup plus longue d'endurance. Ho hoooo ! Ca devient subitement plus jouable, à la fois 
    • psychologiquement : allez on s'y met, ce sera bientôt finiiiii !
    • et logistiquement : considérablement plus facile à caser même pour une Gwen overbookée.

Bien évidemment, une fois que j'ai découvert cet intéressant concept, je me suis retrouvée à creuser le sujet (pour vérifier l'aspect scientifique de la chose parce qu'honnêtement, ça me semblait un peu trop beau pour être vrai. Mais Dieu existe, mes amis, et Il est allé jusqu'à rendre ce genre de miracles possibles) et Monsieur Bout était mort de rire de me voir passer un temps fou à lire des trucs sur le sport. 

14 ans de mariage pour en arriver à ce genre de renversements, tss tss, on n'est plus sûrs de rien.


4. une montée en puissance très (très très) progressive

Oh que oui, oh que oui, oh que oui. 

Je me suis fait attraper avec 4 minutes d'exercices, et j'ai bien vu l'intérêt du truc : j'ai terminé ces 4 minutes en ayant un peu chaud, en ayant l'impression du devoir accompli, et surtout : en n'étant pas dégoutée. Pas de sensation désagréable. Pas de sensation désagréable associée au sport... ouuuuh c'était une grande nouveauté ça ! 

Et j'ai bien perçu que c'était le fond du truc: vu mon passif énorme avec le sport, il allait falloir veiller au grain pour qu'une éventuelle remise en selle ne soit pas compromise par le retour de l'énorme bagage psychologique que traîne le sport chez moi depuis ... hum, 25 ans (car j'ai 25 ans. Vouivouivoui. Jevouzassur)

Remarquez, je ne me lui suis pas dit tout de suite, eh, car je ne voyais pas si loin après ma première séance de sport. Non, tout ce que je remarquais, c'est que la perspective de rouvrir l'appli le lendemain matin ne suscitait chez moi aucun sentiment négatif, voire même un chouilla d'envie. Curieux.

Le lendemain, hop, appli rouverte, j'ai eu droit à 5 ou 6 minutes, certains mouvements étant une reprise de la veille, d'autres apportant de la nouveauté. Cool. J'ai fini contente. Et du coup, j'ai eu envie (et j'ai suivi ladite envie) de rouvrir l'appli plus tard dans la journée ! J'en ai utilisé une autre fonctionnalité, proposant une courte séquence complètement aléatoire, de 2 minutes (4 mouvements, 20s de mouvement, 10s de pause)... j'avais envie de la faire, en fait, juste 2 minutes. Donc j'ai fait juste 2 minutes, pas plus, pour rester sur ce truc positif.

Et le lendemain matin, hop, quand mon appli m'a fixé une durée d'exercices identique à la veille, ben, je l'ai faite, pis franchement, j'avais encore de l'énergie à revendre après, alors j'ai enchaîné sur juuuuuste une autre de ces petites séquences aléatoires de 2 minutes. Pas plus. Je suis restée sur cet arrière-goût positif et c'est lui qui m'a poussée (lui; l'envie, pas la culpabilité) à rouvrir l'appli en fin d'après-midi et là, hop, une première séquence de 2 minutes, pis bon, ben zou, une autre. Mais pas plus.

Et c'est ainsi que j'ai augmenté peu à peu les doses. Avec une très grande prudence pour ne pas compromettre cette dynamique, mais au contraire la nourrir juste ce qu'il fallait, j'ai écouté ce que mon corps et ma motivation me disaient et de fil en aiguille fait évoluer ma dose de sport quotidienne. En gardant toujours ZE boussole à l'esprit : comment je me sens ? A un moment, par exemple, j'ai eu le sentiment que j'allais faire mon créneau du midi par devoir et pas par envie. Je ne l'ai pas fait.

Ah ben oui parce que : le fait d'avoir réparti, au départ, sur différents moments dans la journée m'a aussi permis de monter en puissance tout en diluant l'effort. Il y a eu 

  • le créneau du matin (le plus important), 
  • le créneau de fin de journée (entre 18H et 20h selon le déroulé de ma journée), 
  • il y en a même souvent eu un 3ème: j'ai eu une phase où je faisais aussi qqch avant le déjeuner - complètement chtarbée la Gwen je vous dis. Et c'est ce créneau là qu'à certains moments je me suis tout à fait autorisée à zapper quand je sentais que c'était la pression et la culpabilité qui risquaient de prendre le relais de l'envie. Bas les pattes ! 

Cet aspect "trèèès grande prudence et progressivité dans le dosage" est resté valable très longtemps (et le reste encore, mais dans une mesure différente). Alors même que je me suis retrouvée finalement assez vite à faire des sessions d'une durée dépassant les 20 ou même 30 minutes, les propositions, par des applis concurrentes, de séances de cette durée ne m'ont pas attirée du tout : ça m'effrayait. 

  • Terminer à 30 minutes en rajoutant un petit truc par ci, un autre par là, oh et puis tiens, faisons encore ceci pendant que j'y suis, en fonction de mon envie OUI, 
  • m'imposer d'entrée de jeu la CONTRAINTE de 20 minutes d'exercices : OSCOURS !

Bon d'ailleurs, ça n'aura peut être pas échappé à certaines mais : tout ceci ressemble bigrement à certains principes Flylady ! y aller par Babysteps, faire juste quelques instants, ne pas être en mode perfectionniste-1h-de-sport-sinon-rien (ah ben rien alors merci), mais 

"2 minutes de sport faites, c'est toujours 2 minutes de faites pour ton corps".


5. une montée avec des résultats vite visibles

Alors, non, pas niveau poids; ayant enchaîné sur les vacances, je ne suis pas montée sur la balance pendant les 3 premières semaines, et tant mieux du reste parce que quand je suis remontée dessus j'avais pris du poids. Était-ce "pour de vrai" ou juste qu'en fait j'avais démarré à un poids en fait plus élevé que celui que j'avais avoué à l'appli ? Je n'en sais rien. C'est du reste (j'ai pu le constater plus tard) quelque chose d'assez fréquent : avant de déstocker le gras, un corps nouvellement soumis à des exercices pare au plus pressé : construire du muscle. 

Mais... mais ça faisait 3 semaines que je faisais de l'exercice, les hormones du bien-être liées au sport avaient déjà fait irruption, et surtout, je sentais déjà une différence : pas encore sur ma silhouette, mais sur mon tonus

  • Certains des exercices que je n'arrivais pas à faire correctement au début ne me posaient déjà plus les mêmes problèmes. 
  • Tel mouvement (au hasard, la planche) que je n'arrivais pas à tenir 20s au départ, pouvait m'être assigné en 40s sans que je ne cille. 
  • Même me baisser pour empoigner une marmite au fond d'un placard de cuisine se faisait avec plus de souplesse, ou m'étirer pour attraper un bocal rangé en hauteur. 
J'étais en train de me réapproprier mon corps. 
Ca faisait un bien fou. Je n'étais pas prête de lâcher ça.

(bon, depuis la balance a commencé à coopérer; lentement mais sûrement)


Outre ces 5 points là, voyons maintenant d'autres points qui ont tous un point commun : faciliter le schmilblick / faire sauter des obstacles au fait de s'y mettre / d'y rester.


6. Une appli qu'elle est trop gentille parce qu'elle me mâche le travail 

Elle me dit quoi faire, et elle me montre comment. 

Ça, c'est typiquement un truc de fonctionnement en déclencheur externe de motivation tel que je vous en parlais le mois dernier

Prenons l'exemple de Monsieur Bout, déclencheur interne ++, dont la fréquentation assidue m'a longtemps convaincue que c'était la manière "normale" de fonctionner (ce qui en soi n'est pas complètement faux dans le sens que statistiquement, ce mode de fonctionnement est davantage répandu que son alternative). Quand Monsieur Bout a réfléchi à se mettre au sport, il s'est d'abord longuement renseigné sur les disciplines à privilégier, l'équipement et la fréquence, la durée, la progression, et a fait recherches et regardé des vidéos pour se constituer sa routine d'exercices triés sur le volet, avec les démonstrations associées.

Pas de ça chez moi, voyons ! Si j'avais du travailler en amont à me constituer un programme d'entraînement assorti des modes d'emploi correspondants, je n'aurais jamais démarré. Cette appli a donc eu l'intelligence de tout faire pour moi.

  • Non seulement elle affiche une succession de petits exercices, 
  • mais une silhouette en brassière rose gigote à côté du nom abscons de chaque exercice (jumping jack ? eh ? Si j'avais du googliser ce que c'était, cela aurait déjà utilisé mon étincelle de motivation) et me montre comment faire. 
  • En cliquant sur ladite silhouette, hop, j'ai droit à quelques lignes d'explications. 
  • Et si vraiment j'ai envie d'en savoir davantage, je peux cliquer sur l'onglet d'à côté qui me dirige sur une courte vidéo d'un coach sportif faisant la démonstration expliquée dudit mouvement. 
Tout à portée de main, sur un plateau, sans me fouler le plus petit ongle. 


Prêt à l'emploi, du coup, hop ; le peu d'énergie et de motivation que j'ai au départ, je peux les mettre dans le fait de faire mes exercices, pas dans le fait de me préparer à les faire... 

  • Au départ, faisant avec le peu de stocks disponible (d'énergie et de motivation, si vous suivez), je me suis donc contentée d'imiter la silhouette gigotante, en allant parfois, en cas de doute, compléter de la lecture des quelques lignes. 
  • Après quelques jours, mon intérêt grandissant, je suis de plus en plus souvent allée regarder les vidéos pour améliorer mon placement (et parfois constater qu'en fait j'avais rien compris au mouvement huhuhu). 
  • Et ensuite, comme dit à la fin du point 3, je me suis même retrouvée à moi-même faire des recherches supplémentaires. Impensables au démarrage, elles ont été passionnantes ensuite.


7. l'utilisation d'un minuteur

Ce point-là est à relier au précédent, mais il a sa place toute à lui.

J'ai mis du temps à repérer son importance et le rôle décisif qu'il a joué dès le départ pourtant : Non seulement l'appli me dit quoi faire, précisément. Mais elle me dit 

  • quand démarrer (avec une voix automatique mal traduite qui me dit "prête à i-grec aller ? Commencez", ce qui est venu enrichir notre répertoire de plaisanteries pourries puisque à présent Monsieur Bout me sort volontiers cette phrase quand nous devons partir quelque part ou que je dois me mettre au taf), 
  • et surtout quand m'arrêter. 

C'est à dire que je ne compte pas les mouvements, je ne pense à RIEN, j'écoute ce que dit mon appli, je la regarde, et c'est tout.

Je n'avais même pas réalisé l'impact du machin avant d'être confrontée au contraire durant ma montée en puissance : le truc drôle une fois que j'ai eu téléchargé cette fameuse appli, c'est que évidemment l'algorithme de FB m'a sauté dessus comme David Douillet sur un sandwich aux rillettes (si quelqu'un qui a été en hypokhâgne avec moi lit ces lignes, il/elle aura la réf^^). Subitement mon fil d'actualité a été envahi de propositions similaires, de machins pour régimes, de vidéos d'influenceurs sportifs / alimentation. 

Ce qui a fait la joie de mon déclencheur externe. 

  • J'ai téléchargé d'autres applis, et les ai toutes virées après avoir fait le tour du propriétaire car jamais elles ne m'ont semblé valoir celle que j'avais. 
  • Je suis aussi tombée sur un "challenge gratuit 7 jours squats". Ce machin m'a intriguée car clairement, les squats (ce mouvement où on se met accroupi et on se relève, pour la partie de mon public dont la culture sportive équivaut à la mienne il y a 3 mois), c'était compliqué pour moi: les fois où mon appli m'en proposait j'avais vraiment (vraiment) du mal, pas seulement pour cause de cuisses et fessiers en chamallow, mais aussi par manque de technique. Du coup la perspective de les pratiquer de manière intensive pendant un temps restreint m'a semblé intéressante, pour vraiment "apprendre" à les faire correctement. Je me suis donc lancée dans ce challenge (au bout de 3-4 semaines) en rajoutant, pendant la semaine qu'il a duré, les vidéos correspondantes après avoir fait ma petite séquence du matin avec mon appli. 

Moralité

  • j'ai fini la semaine avec 180 squats
  • j'ai marché en canard une partie de ladite semaine (courbatures de feu bonjourrrrr)
  • mais surtout j'ai fini la semaine en maîtrisant à fond le mouvement, objectif atteint ! Au point que je me suis concoctée mon propre challenge pour la semaine suivante : appliquer la même logique à un autre exercice que j'avais beaucoup de mal à faire sans me casser la figure (sens de l'équilibre très développé) : les fentes
  • et au passage, j'ai constaté en direct que ... compter ces crétins de squats me saoulait en fait PLUS que les faire. Eh ouais. Avec un double effet pourri
    • fatigue : mes muscles et mon cerveau sont sollicités, alors que si je ne compte pas, je peux mettre toute mon énergie dans les muscles
    • démotivation : un peu comme si mon cerveau restait en veille pour compter et donc dispo pour me dire "nan mais t'en as pas marre ? C'est encore loooooin ? (plus pur style enfants sur long trajet de vacances) Rhô c'est chiant, hein, t'es fatiguée, hein ! Et si tu t'arrêtais ?" 

Constatant ce phénomène époustouflant, j'ai arrêté de compter dès la 2ème vidéo : à la place je faisais mes squats en même temps que le gars sur la vidéo, et prolongeais d'un ou deux mouvement chacune de ses série pour prendre en compte la différence de rythme entre lui et moi. (oui, donc, si vous voulez chipoter, j'ai fait approximativement 180 squats le dernier jour. Car clairement, ma seule chance de réussir à faire à peu près 180 squats, c'était de NE PAS chercher à en faire EXACTEMENT 180).


Et à l'arrivée, là encore, on retrouve un truc de Flylady qui fonctionne vachement bien pour moi : me coller un minuteur et me mettre à ce que je veux faire sans me poser de question, en sachant que paf, bientôt ça va s'arrêter, en m'ôtant la charge mentale liée à la décision sur le quaaand je vais m'arrêter. Extraordinaire.


8. Un positionnement stratégique dans la journée, permettant de surcroît une tenue hyper adaptée

J'ai commencé ma 1ère séance de sport le matin; et hormis la période assez courte où j'ai en plus fait une (petite) séance à d'autres moments dans la journée, c'est resté le matin. Le matin, direct au lever.

IDEAL pour moi

  • 0 charge mentale pour décider de m'y mettre : c'est une routine, je me lève, je m'y colle, à aucun moment mon cerveau n'a à se dire "il va falloir t'y mettre Gwen" : le cerveau n'a même pas eu le temps de vraiment s'allumer ! (et de trouver plein de raisons de remettre à demain...)
  • mais surtout : parmi tooous les trucs que je détestais dans le sport, il y avait la nécessité de se mettre en tenue, et la sensation bien collante après, quand tu finis en sueur. Ben là, c'est réglé : 
    • pas de tenue de sport : je fais ça en sous-vêtements, au saut du lit; 
    • pas de Gwen en sueur : je prends ma douche le matin, donc, après ma séance. 
Du coup, j'ai même reculé le moment de ma douche : l'intensité des séances me fait transpirer un bout de temps après leur fin, donc, pour éviter de sortir encore transpirante de ma courte douche (super utile), j'enfile un tshirt, je petit-dejeûne, puis je file sous la douche une fois que ma température est retournée à la normale. Le pied.

L'avantage d'avoir commencé mon aventure sportive avec les vacances d'été, c'est que j'ai pu commencer par positionner mes séances le matin sans que cela ne signifie directement avoir à avancer mon réveil (sinon, soyons honnêtes: ça n'aurait pas tenu 2 jours cette affaire). 

Et puis... hein, quand la rentrée est arrivée, j'étais déjà laaaargement assez accro à mes séances du matin, y compris à leur effet boostant sur la journée, pour être arrivée suffisamment à maturation ; le bénéfice que j'en tirais, la motivation que j'avais à continuer avaient suffisamment grandi pour rendre psychologiquement OK le fait de mettre mon réveil plus tôt pour faire du sport (complètement toc toc la Gwen). 

  • J'ai un peu grincé des dents le premier matin je crois. Puis ça n'a plus fait débat. 
  • La seule chose que je fais à ce niveau, c'est, puisque mon programme actuel contient 4 jours plus forts et 3 plus light dont 1 quasi sans rien (repos des muscles permettant leur régénération, toussa), positionner dans la mesure du possible les jours light sur les matins les plus matinaux. (cette phrase n'a ni queue ni tête; si vous les trouvez, rapportez-les moi)


Et la cerise sur le gâteau ? Depuis des années, j'essaye en vain de respecter la fameuse Decent Hour. Des années, je vous dis ! ....  eh bien, 10 jours après la rentrée, je me suis mise à me coucher 1 à 3h plus tôt que d'hab. Ce nouveau rythme: lever plus tôt + exercice, a fait en quelques jours ce que je n'ai pas su faire en X années, en m'expédiant au lit, titubante sous l'effet de l'alcool, parfois à des horaires de dingues comme 22h30, ce qui ne m'arrive normalement qu'enceinte. (et accessoirement, je me lève aussi beaucoup plus facilement, et avec plus d'entrain, les weekends - ce qui, ne m'arrive pas enceinte, ça, c'est étrange)


9. Pas de baskets

Rha, l'avantage de faire les choses chez soi, à l'intérieur, c'est, 

  • outre le temps de trajet réduit à néant (important pour moi, ça aussi ! 0 temps de perdu, tout à portée de main, déclic minimal), 
  • et l'impact météo réduit à zéro également :
  • la possibilité de faire ça pieds nus
Dont j'ai abondamment usé au démarrage, et qui a grandement facilité les choses. C'est sympa, le sport, pieds nus. Et puis c'était une sensation inédite pour moi, donc probablement que ça rappelait moins de mauvais souvenirs, et donc a contribué à me permettre de me créer de nouveaux souvenirs plus positifs.

Jusqu'à ce que mes chevilles ne s'en plaignent... et là j'ai demandé à tonton Internet ce qu'il en pensait, et il a dit que tous les mouvements impliquant des sauts, c'était pas top à faire pieds nus. J'aurais bien prétendu que tonton Internet mentait, mais mes chevilles soutenaient sa théorie débile ! 

Alors j'ai fait sauter les mouvements comportant des sauts (huhu!) et continué ma montée en puissance jusqu'à ce que, de retour de vacances, une excursion chez Décathlon ne me rende propriétaire d'une paire de baskets. Ma première paire de baskets depuis l'âge de mes 17 ans. Depuis, je les mets juste pour les séances impliquant des sauts, et les balance dès la phase intensive de ladite séance passée, parce que quand même, faut pas pousser.



10. Faire du sport toute seule

Rha que oui ! 

Toooute seule en tête à tête avec moi-même ! A mon rythme à moi ! Sans le regard des autres ! 

Loin du traumatisme social des cours d'EPS d'antan, je peux 

  • souffler, 
  • faire mon mouvement n'importe comment, 
  • peiner à garder mon équilibre (voire me vautrer), 
  • avoir un rythme pitoyable, une amplitude de mouvement de mémé
Je m'en balance, y a que moi qui le sais, je n'ai pas à me comparer avec la voisine hyper tonique, et si mon gras ballote quand je bouge, y a que moi qui le vois. (bon, et accessoirement Monsieur Bout si il passe par là, mais alors Monsieur Bout pose un regard plein d'admiration et de soutien sur sa Gwen, donc ça passe; et mes enfants rigolent, mais ça, hein, je suis habituée depuis longtemps à leur effet booster d'estime de soi).

J'ai même eu l'occasion de partager une séance avec ma plus jeune sœur à son passage à la maison, bon, ben une séance comme ça c'était sympa, mais .... j'ai réalisé après coup que je ne tenais pas plus que ça à ce qu'il y en ait d'autres, et pourtant, ce n'est pas son regard qui me pose problème, là. Je pense qu'il s'agit encore d'une histoire de cerveau. Je le débranche vraiment à ces moments, ou plutôt je le focalise sur les mouvements, et tout le reste, y compris une autre présence, constitue une distraction et me complique en fait la tâche. Monomaniaque, peut-être...


11. Mais entourée

Ben oui. Quand même, avoir du soutien, c'est précieux. 

Au départ, c'est mon appli qui me l'a fourni : en me disant quoi faire, chaque jour, mais aussi : en m'applaudissant (avec sifflets et paillettes !) à chaque fois que je termine une série d'exercices. C'est très con ? Certes, mais ça fonctionne pour moi.

Depuis le début du mois de septembre, je suis montée en difficulté : j'ai souscrit à un programme de vidéos très bien fichues, me fixant 4 séances de 18 minutes de HIIT par semaine, avec inscription au groupe Facebook du programme incluse. Du coup, mon fil de discussion est envahi de nanas qui postent leurs petits succès et grandes interrogations, ça me maintient en condition, et moi aussi j'y vais de mon petit commentaire ou de ma petite publication. L'ambiance y est excellente, et je constate que ça me booste. 

Je souligne que ce programme me convient super bien maintenant, alors qu'il n'aurait jamais pu fonctionner pour moi au démarrage (18 minutes d'un coup ! ça va pas !?). Les exercices sont très rythmés, ils me poussent au max tout en me permettant une marge de manœuvre (différents niveaux de difficulté sont montrés pour un même mouvement. Parce que, si vous vous attendez à ce que je fasse des pompes sur les pointes de pied, vous n'êtes pas couchés !), ils sollicitent les différentes parties du corps de manière équilibrée, respectent le périnée (pas d'abdos traditionnels), et les petites blagues pourries des coachs me font marrer.


12. utilisation de la technologie

Eh oui, à l'arrivée, c'est une pub de téléphone qui m'a menée à une appli qui aura fini par me mener à d'autres pubs FB qui m'auront menée au challenge 7 jours.... qui n'est pas ce qui m'a menée au programme de vidéos finalement acheté bicoz je n'ai pas accroché avec le fond de ce que proposait le Youtubeur du challenge : les conseils alimentation ressemblaient trop à du régime pour moi ! Là où, sur le groupe de mes vidéos, les gens qui postent des assiettes trop peu remplies se font rappeler à l'ordre rapidement : on n'est pas là pour se priver mais pour apprendre à manger mieux.

Et depuis quelques jours, j'ai même rajouté une appli qui compte mes pas (créée par la même boîte qui fait mon appli d'exercices; décidément, j'accroche bien avec eux, car c'est leur version qui m'a plu parmi les 3 applis de comptage de pas que j'ai téléchargées simultanément pour comparer et choisir). 

C'est crétin mais je constate que, chez moi, la gamification (fait de rendre ludique) marche hyper bien, et donc je me retrouve à être contente d'avoir oublié un truc à l'étage parce que ça va me permettre de me rapprocher de mon objectif quotidien de 7000 pas. En plus cette appli prévoit plein de moments pour me féliciter : par exemple, dans 2 km, j'aurai fait l'équivalent de 42 km depuis mes débuts sur l'appli, donc je décrocherai un badge "Marathon" sous les applaudissements et les sifflets. Et ça fait plaisir, oui, Môssieur Astérix, farpaitement !

(si à ce stade vous vous demandez pourquoi vous lisez le blog d'une nana aussi crétine, votre interrogation est légitime et je ne peux vous en vouloir)


En conclusion

  • si vous souhaitez regarder de plus près, l'appli que j'ai prise s'appelle Perte de poids pour femme, d'une entreprise nommée LEAP (en tous cas sur le PlayStore des non-Apple; sur celui des Apple ça ressemble avec une ou deux variations), elle propose un programme de 30 jours gratuits (si elle vous propose de payer, vous revenez en arrière, et en fait elle se calme et vous laisse l'accès gratos)


  • et les vidéos auxquelles j'ai succombé sont celles de Move Your Fit, mais, encore une fois, je vous invite à ne peut-être pas commencer direct avec elles car la marche peut être un peu haute. Leur chaîne YouTube contient un max de vidéos gratuites plus courtes qui peuvent donner un bon aperçu voire permettre également une montée en puissance plus progressive.

Et surtout : ma mise au sport, c'est en fait de la pure reprogrammation de mon cerveau : remplacer toutes les connexions entre "sport" et "beurk" "culpabilité" "contrainte" par d'autres connexions, avec "plaisir", "fierté", "liberté", "fun", "réussite". C'était pas prévu, mais franchement, ça me va bien.

lundi 3 octobre 2022

SCOOP ! La Gwen s'est mise au... SPORT.

 Arf arf. 

Faut pas mettre d'étiquettes sur les gens, toussa. M'enfin quand même, hein, une chose que n'importe qui qui me connaît vous dira sur moi, c'est que je ne suis pas sportive

Ce qui est une litote. 

La Gwen, par définition, déteste le sport. 

Hait le sport. 

Honnit le sport. 

Le ... quoi ? Pouah ! ABHORRE le sport. 

C'est pas faute d'être née dans une famille de sportifs, où tout le monde a pratiqué ou pratique le sport à différents niveaux d'intensité. Tout le monde ? Non, un petit village d'irréductibles résiste encore et toujours à l'envahisseur : laaa Gweeeen.


Le sport, donc, j'ai toujours détesté ça, à l'exception notable de : 

  • la marche ; 
  • la natation (mais il faut que j'arrive à rentrer dans l'eau et je suis sacrément frileuse) ; 
  • et le ski (mais j'ai épousé quelqu'un équipé de genoux fragiles donc depuis mon mariage je compte sur les doigts de main d'un schtroumpf le nombre de fois où j'ai chaussé des skis). 

La somme totale n'est pas fameuse. 

Au bac, j'ai eu 8 en EPS, bien évidemment ma plus sale note, et de loin. 

Mes cours d'EPS ne m'ont laissé qu'une longue suite de souvenirs traumatisants, entre 

  • les ballons dont j'avais peur (et que j'évitais, or il paraît que ce n'est pas ça qui rapporte des points, ni au hand, ni au basket, ni au volley), 
  • les volants de badminton que je ne voyais pas à l'endroit où ils étaient (défaut de vision binoculaire me gênant pour localiser avec précision des objets en mouvement), 
  • les tours d'endurance qui faisaient l'effet d'une lente torture, 
  • les sauts dans le sable qui remplissent les chaussures, 
  • les odeurs de vestiaire, 
  • l'aspect pitoyable en vêtements de sport, 
  • sans oublier, bien entendu, lors de séances de sports collectifs, les humiliants moments de répartition dans les équipes durant lesquelles j'étais, invariablement, choisie en dernier. (D'ailleurs, au lycée, les terrains de volleyball étaient mal orientés : en fin d'après-midi, créneau de nos cours de sport, une équipe avait forcément le soleil dans les yeux. Du coup, la règle universellement admise était : "l'équipe qui n'a pas Gwen a l'emplacement avec le soleil dans les yeux".)

Bref, vraiment, le sport c'est un GROS dossier chez moi, ma relation au sport est bourrée de trucs négatifs, et j'ai toujours évité toute activité sportive comme la peste. 

Ah non, quand même, Monsieur Bout me sussure dans l'oreillette que lui et moi avons pris des cours de danse. Etudiants, puis quelques années plus tard, l'année avant la naissance de F. Allez, on rajoute ça à la liste, elle n'est pas bien longue.

Moralité : passé son dernier cours d'EPS de Terminale, la Gwen n'a plus jamais enfilé de baskets.

Et elle n'avait pas prévu de changer.

Fin du prologue, qui vous a permis de voir que Gwen + Sport = pas cœur.


Et franchement, au départ, y avait aucune raison que ça change, puisque jeune, je bénéficiais d'un métabolisme assez sympa qui cramait tout ce que mon appétit pourtant féroce me conduisait à engloutir. Avec l'âge, mon mode de vie évoluant, mon poids sur la balance a connu des hauts et des bas (ou l'inverse), mais sans jamais me motiver à un quelconque exercice physique. 

C'est bien, d'ailleurs, ce qui m'a tout d'abord inquiétée après la naissance de Bébou 3 et la prise d'une bonne trentaine de kilos en cours de grossesse : je savais pertinemment que si je devais compter sur moi et mon sens de la discipline pour régenter mon alimentation et me pousser à faire de l'exercice afin de revenir à la normale... c'était mal barré, et je risquais de devoir définitivement refaire ma garde-robe 1 ou 2 tailles au dessus.

Bébou 3 a été incroyablement sympa ! Conscient du danger,  il a eu des allergies me mettant 

j'ai donc fondu sans effort, ou plutôt, sans effort reposant sur une volonté de ma part.


Le problème, c'est que les kilos sont peu à peu revenus. 

D'abord sur la fin de l'allaitement, puisque j'avais découvert suffisamment de recettes miam miam compatibles sans gluten et sans lait animal pour que ces deux restrictions ne soient plus un obstacle à ma gourmandise. 

Ensuite, le sevrage en janvier dernier a engendré un effet de compensation chez moi : libertééééé je pouvais enfin de nouveau manger plein de trucs ! 

Par ici les viennoiseries !  Venez à moi les cônes glacés !  Miam miam les gratins avec un tas de fromage ! 

Cerise sur le gâteau déjà très gras et très sucré, la levée des restrictions covid + l'évolution du GwendoBusiness s'est traduit par une fréquentation de plus en plus assidue des restaurants. Et moi, au restau, j'ai pas trop tendance, spontanément, à choisir une salade si un autre plat alléchant me fait de l'œil.


Bref, au fil des mois, la Gwen a augmenté de volume (enfin, ses vêtements ont rétréci; mauvaise qualité sans doute).

Et c'est là où ce que je vous racontais la dernière fois sur les déclencheurs de motivation a magnifiquement pu s'exercer. Je n'allais pas former et mûrir peu à peu une résolution, étudier et décider un plan d'action, puis le mettre en œuvre avec détermination et discipline. Non non non, je ne suis pas programmée pour ça.

J'allais, comme d'hab, réagir à des étincelles extérieures

  • 1ère étincelle : peu avant l'été, une de mes clientes de coaching, dirigeante de son état, souhaite aborder en séance le sujet de son niveau d'énergie. Nous le travaillons sous l'angle émotionnel; en fin de séance, elle mentionne qu'elle voudrait bien compléter ce que nous avons fait d'un travail orienté nutrition. Nous discutons des ressources qu'elle pourrait mobiliser là-dessus, et, bizarrement, contrairement à ce que je ferais normalement, je propose d'enrichir cet éventail de possibilités en allant solliciter une recommandation d'une professionnelle sur un groupe Facebook.
  • 1ère étincelle bis : le contact qu'on me donne a une page Facebook, et ce que je lis sur cette page Facebook fait tilt chez moi. Du coup, quand je la contacte, je la préviens que je prends des informations pour une cliente à moi... mais peut-être aussi pour moi. La notion d'"agir" sur le sujet poids, d'une manière ou d'une autre, commence à prendre forme...
  • 2ème étincelle : mes dernières semaines de boulot avant l'été me confrontent à un double constat: 
    • une balance affichant un poids correspondant à... celui que je pesais en fin de grossesse d'E. (qui est la grossesse pendant laquelle j'ai le moins pris de poids. M'enfin, 17 ou 18 kg quand même). 
    • Et, hasard ? Coïncidence ? Un soir, peinant sur le chemin me ramenant de notre gare de banlieue à notre domicile, je me fais la remarque que je gravis la pente avec autant de difficultés que... durant la grossesse de H. 2 ans 1/2 auparavant. Ouch. J'avais le tonus d'une palourde.

Ai-je pris une décision ? Nan ! Ces éléments sont juste venus préparer le terrain. Accumuler ce qui allait pouvoir réagir à un dernier stimulus extérieur.

Stimulus venu de la manière la plus anodine, insoupçonnée, "bête" qui soit.

Fatigue de fin d'année scolaire, je lisais des âneries en anglais sur mon téléphone pour me détendre. J'ai donc été confrontée à tout plein de pubs internet ciblant la population lisant ces âneries. Dont... des pubs pour une ou probablement des applis faisant faire de l'exercice à domicile. Dont certaines promettant de faire faire très peu d'exercices. Je ne sais pas exactement ce qui m'a poussée à cliquer sur "Télécharger", mais je l'ai fait, le soir de mon dernier jour de boulot avant l'été. Vraiment il est étrange que je l'aie fait, mais la vie est pleine de mystère.


Premier élément déterminant : ladite appli demandait plein de renseignements pour concocter un "plan d'exercices sur mesure", dont mon poids et ma taille. J'ai donné ces renseignements, et paf, dans la tronche: l'appli se permet, l'insolente, de m'afficher un IMC qui n'était plus dans la tranche "normale". Pas de beaucoup, certes, mais même cet indicateur me disait que j'étais en surpoids. Oh le méchant.

Deuxième élément, plus vicieux : après avoir rassemblé tous ces éléments, l'appli s'est mise à mouliner gentiment, me disant qu'elle était en train de concocter mon plan d'exercices et patati et patata : et paf, elle me l'a proposé.... en échange de 5€ par mois (ou un truc du genre). 

Scandale ! durant ces dernières minutes, ma motivation à me bouger avait lentement (très lentement) augmenté à mesure que j'agissais dans ce sens, et là, pouf, on prétendait me faire payer alors que c'était soi-disant gratuit ! (et puis hein, moi, payer pour du SPORT ? Jamais !) Ca y était, mon sens de la contradiction rentrait en jeu : on ne m'aurait pas si facilement.


J'ai donc prestement supprimé cette appli, ouvert le PlayStore, tapé "appli fitness perte de poids femme gratuite", sélectionné la première de la liste (= la mieux notée), et pouf.

Il était tard, j'ai regardé ce qu'elle proposait, et c'était intrigant : elle proposait de me faire commencer par une séance de 4 minutes d'exercices. Hum, 4 minutes ? Vraiment ? Monsieur Bout dormait déjà, je me suis couchée, et le miracle en lui-même a commencé à se produire : le lendemain, au réveil, j'ai réouvert l'appli et lancé la séance.



Je vous spoile la fin du film avant de revenir sur quelques éléments d'analyse : nous sommes presque 12 semaines plus tard et 

  • depuis ces 12 semaines, sauf une interruption de 4 jours liée à un torticolis monumental, je fais de l'exercice tous les jours sauf exception (exception qui m'emplit alors d'une certaine frustration), pour un total hebdomadaire de minimum 2h par semaine (j'ai même fait sensiblement plus à certains moments), et de l'intensif, please. 
  • J'ai acheté des séances de sport. (j'avais dit jamais ?)
  • J'ai acheté une paire de baskets. Que je mets, en plus ! 
  • Confession ultime : il m'est arrivé déjà deux fois de rêver de Décathlon.

(et... je ne suis plus au bout de ma vie quand je remonte de la gare à pied).


Ça vous en bouche un coin, hein !? Les dessous de la Gwen, de la "conversion" de la Gwen vous seront révélés sous peu. Ce sera croustillant, c'est promis.

En attendant, esbaudissez-vous, parce que franchement, un billet de blog de moi sur le sport, c'était pas super probable...

lundi 12 septembre 2022

La motivation chez l'adulte : déclencheur interne ou externe ?

 Hop, un petit billet psy, aujourd'hui, pour vous parler d'un aspect pas du tout important dans la manière dont nos vies se déroulent : la motivation. (motivaïcheune pour les internationaux) Et plus exactement, la différence entre déclencheur de motivation interne et externe.

STOP STOP STOP. Si vous êtes comme moi avant de découvrir ce concept, vous aurez vite lu le machin et vous serez dit que vous connaissez le sujet : il s'agirait de cette fameuse différence entre 

  • motivation intrinsèque = je fais la chose pour elle-même, elle m'intéresse profondément : je bosse car mon job me plaît, et mon enfant rend service car cela a du sens pour lui, il cherche à se rendre util
  • et extrinsèque = je fais la chose pour une raison externe à cette chose, un avantage distinct de l'intérêt profond de cette chose : en fait non je bosse juste pour le fric, ou ce que j'aime dans ce job c'est que le titre en jette dans les conversations, et mon gosse apprend à l'école dans l'espoir d'une récompense/note, pas parce que le sujet l'intéresse ou qu'il est conscient de son utilité future. 
En éducation, un truc essentiel est de chercher à booster la motivation intrinsèque de nos enfants, qui est justement minée par la motivation extrinsèque (si je m'habitue à ne voir dans le fait de vider le lave vaisselle que l'occasion de gagner 15 min de jeux vidéos, j'aurai beaucoup de mal à développer ma fierté et mon envie de contribuer au fonctionnement de la maison).
En management, la motivation extrinsèque a sa place (l'argent c'est bien utile), mais on a tout intérêt à veiller à l'intérêt profond du job.

Mais... tout ça on s'en fout aujourd'hui, car, non, les termes utilisés sont différents, et nous allons parler aujourd'hui de la différence entre déclencheur de motivation externe et interne. Pourquoi ? Parce qu'environ 35% de la population (adulte) répond principalement au premier, 65% au second, ... qu'il n'y a pas de levier meilleur que l'autre, mais que réaliser à quel levier on est sensible, c'est assez utile, puisque ça nous permet de nous alimenter à un carburant qui fonctionne pour nous plutôt que de s'obstiner à vouloir se brancher sur une source d'énergie qui fonctionne pour le voisin, mais pas pour nous.

Pour illustrer mon propos, prenons une personne au hasard...

 tenez, une que je connais bien et qui ne m'en voudra pas de vous raconter sa vie sur le net : la Gwen.

La Gwen, quand elle a découvert ce concept (en lisant un bouquin de Process Com), ça a fait ting dans sa tête. Parce que la Gwen, tooooute sa vie est un gigantesque exemple de nana qui fonctionne à fond sur un déclencheur externe de motivation. C'est à dire que la Gwen, contrairement aux gens avec un déclencheur interne, ne construit pas un projet à l'intérieur d'elle-même qu'elle va ensuite chercher à concrétiser. Que dalle. La Gwen ne fait aucun projet. Elle se ballade et pouf, un truc qu'elle repère à l'extérieur attire son attention et fait soudain résonner un truc à l'intérieur dont elle n'avait aucune conscience avant. Et c'est ça qui la met en mouvement. Ce truc extérieur.

Exemples :

  • la Gwen a choisi les mêmes études que sa sœur, pour faire au départ le même métier 
  • une fois arrivée dans lesdites études, elle a tout de suite réalisé que le métier en question n'allait en fait pas lui plaire. Qu'à cela ne tienne, elle a identifié une autre voie et le master associé ...parce que celui qui allait devenir Monsieur Bout, qui y réfléchissait lui-même, lui en a parlé.
  • quand il s'agissait de trouver un apprentissage pour ledit master dont la 2è année s'effectuait en alternance et donc d'identifier des types d'entreprise cibles, la Gwen n'avait aucune idée du type d'entreprises / secteur d'activité qui pourrait lui plaire. Elle voyait ses petits camarades affirmer avec certitude que eux visaient tel type de boîte et se demandait pourquoi, elle, elle était incapable de se positionner ainsi. Puis dans le cadre de son master 1 elle a mis, pour la première fois de sa vie, les pieds sur une usine. Coup de foudre instantané : début de son grand amour pour l'industrie, qui la poursuit encore aujourd'hui.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu d'écrire un bouquin; elle avait d'ailleurs discuté du sujet bouquin avec plusieurs personnes qui lui disaient "vu comment tu t'éclates sur ton blog, tu devrais écrire un livre" et répondu "noooooooon jamais". La Gwen a commencé à écrire un bête article de blog, un de plus, une après-midi. Et c'est ce bête article de blog qui a pris la tournure d'un truc impubliable sur un blog mais très publiable dans un bouquin. Ah ben tiens.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu de se mettre à son compte. Ah ça non ! Jamais (huhuhu). Pis elle a déménagé en IDF, rencontré une voisine indépendante, et verbalisé en l'espace de quelques heures tous les obstacles inconscients à une mutation vers l'indépendance... au fur et à mesure que les échanges de cette journée venaient dynamiter lesdits obstacles dont elle n'avait pas vraiment conscience avant.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu de faire évoluer son activité pro d'indépendante vers du coaching professionnel. (Jamais) Pour le coup, elle était consciente de l'image assez ambivalente qu'elle avait du coaching vu la manière très extensive dont le mot est utilisé / dévoyé. Pis bon, elle est allée à un dîner. A rencontré un coach. A causé avec lui. A réalisé que la manière dont lui pratiquait le coaching professionnel, oh ça oui ! 
  • du coup, la Gwen n'a évidemment pas, contrairement à quelqu'un en mode déclencheur interne, longuement étudié mille options de formation au coaching afin de construire son projet. C'est sa conversation avec le coach qui lui a mis sous le nez une formation présentant toutes les garanties de sérieux (dont elle ne savait pas 1h avant qu'elles lui manquaient), et paf, c'est cette formation qu'elle a choisie.
  • ...
  • ce qui explique d'ailleurs, par exemple, comment la session d'ateliers Faber et Mazlish en ligne proposée aux lecteurs du blog avait vu le jour l'an dernier : sous la pression très motivée d'une lectrice. Idem ce printemps : ce sont les relances opiniâtres d'une participante motivée qui m'ont poussée à finir par caler des dates pour une session en présentiel : on est venu lourdement chatouiller mon déclencheur à chaque fois ^^
Voili voilou. Alors, vous vous reconnaissez dans quoi ? Ce qui vous met en mouvement, c'est à l'intérieur de vous, ou c'est une réponse intérieure à quelque chose d'extérieur ? Et qu'est ce qui favorise ce déclencheur, cette mise en action ?
Très utile, ça. Parce que voyez-vous, moi, je suis mariée à quelqu'un qui fonctionne en mode déclencheur interne. Et lui, pour agir, il lui faut du temps pour réfléchir, des itérations, du temps pour lui. Ca fait germer lentement un truc qui finit par voir le jour. Le voir évoluer m'a longtemps laissée perplexe: j'avais le sentiment d'avoir zéro projet, zéro conviction, zéro stratégie. 
Puis j'ai découvert ce concept de déclencheur (concept issu de la Process Communication (c)) et d'un seul coup, j'ai tout compris. Et j'ai aussi, en analysant mon chemin, réalisé qu'il était très important, si je voulais alimenter ma dynamique personnelle, de m'exposer à de nombreux contacts, relations, puisque c'est d'eux que viendrait tôt ou tard ma prochaine impulsion. Post confinement, ça m'a bien poussée à reprendre une vie sociale en ayant réalisé l'importance que celle-ci avait, de manière totalement fortuite à chaque fois, sur mon évolution.

D'où l'intérêt de vous poser cette triple question. 
  1. A quoi réagissez-vous ? (oh punaise. Voyez comme ma question elle-même est biaisée par mon mode de fonctionnement, réactif à fond. Une meilleure question serait : qu'est-ce qui vous fait agir ?)
  2. Qu'est-ce qui influence positivement, chez vous, cette dynamique ? 
  3. Que pouvez-vous mettre en place dans votre vie pour favoriser ce processus ?

Repérer le bouton pour pouvoir appuyer dessus...



Hihihi.
Et bien évidemment, la toute dernière nouveauté dans ma vie est TYPIQUE de cette logique de déclencheur externe. 
Je vais venir vous en parler dans un prochain billet, j'en rigole déjà (et croyez que ceux qui me connaissent et en ont eu vent sont tombés de leur chaise). 
Mais avant de vous dévoiler cela, hein, devinette pour le fun : à votre avis, de quoi s'agit-il ?

Indice : c'est un thème que je n'ai jamais, jamais, oh jamais abordé sur le blog. 
Evidemment, puisqu'il ne m'intéressait pas et ne m'intéresserait... jamais.  

(spoiler : la Gwen n'ose plus dire "jamais")
Arf arf.