lundi 11 mai 2020

Portage : Mei-Tai je t'aime

En théorie je devais sortir le billet promis sur "aider les aînés à digérer l'arrivée d'un nouveau membre au club". C'était ma grande ambition de la semaine (en plus de 1. aider les aînés dans la vraie vie, pas juste dans le billet, 1 ex aequo. gérer le nouveau membre en question 3. avancer encore un peu le chantier Flylady dont je dois, d'ailleurs, aussi revenir vous parler). 
Hélas le constat est clair : ce billet est bien avancé, mais pas prêt à sortir.
Du coup, à la place, je redirige mes efforts sur un rapide billet et, ce n'est que justice, ce billet traite du truc avec lequel je passe ma vie, en lieu et place de la passer à l'ordinateur à vous écrire le billet sur la fratrie 
(je sais pas si vous suivez. Si non, c'est normal, relisez ça 3 fois en inspirant entre chaque).

Bon, déjà, le "truc" ne désigne pas mon fils.
Il désigne ce dans quoi je mets mon fils.
Bicoz si j'ai si peu de temps pour bloguer, en ce moment, c'est notamment que, Petit Bout III, suit les traces de Petit Bout I et II, avec une super production : RGO - le retour (tadaaaaaa).
Option forte intolérance aux PLV / lactose / whatever qui passe dans le lait de maman, en plus.
Depuis son retour de la maternité la maman en question a mangé
  • une chantilly maison, 
  • des lasagnes industrielles avec 3 tonnes de béchamel, 
  • et du boudin blanc (oui sachez-le, le boudin blanc c'est plus de 40% de lait; vous l'ignoriez ? Moi aussi, jusqu'à très récemment. Je ne risque plus de l'oublier maintenant, merci)
Chacun de ces crimes a valu au Bébounet 48h de souffrances, et le 3ème épisode semble même plus long (je suppose que l'œsophage n'en peut plus et met plus de temps à se remettre).

Le seul moyen de calmer les souffrances du Bébounet étant de l'avoir dans nos bras, c'est l'occasion de vivre une relation torride et fusionnelle avec notre solution de portage, solution de portage hélas seulement partiellement compatible avec le tapage sur ordinateur. (mais partiellement quand même, et je le prouve)

Donc, autant venir vous la présenter.

Contexte : pour F., nous avions fonctionné avec une écharpe de portage tissée de chez Amazonas. Nous en étions très contents et elle a beaucoup servi, à moi, mais également à Monsieur Bout.
3 inconvénients m'ont cependant amenée à chercher autre chose durant la grossesse d'E.
  • nous avions changé de région et donc de climat : autant en Basse Normandie, oui, il fait toujours beau et on ne prétend le contraire que pour faire fuir les touristes, mais quand même avoir 5m de tissu enroulés autour de soi et du bébé ne posait pas de souci, autant à Strasbourg, option canicule de 2015 activée, euh, ben, non merci.
  • je n'avais jamais réussi à maîtriser le portage dos : bien sûr j'aurais du solliciter une monitrice de portage, mais m'étant contentée de tuto YouTube, le résultat n'était pas brillant. Des fois ça marchait, mais c'était sur un malentendu, jamais je n'arrivais à reproduire cet exploit la fois suivante. Ce qui du coup a fait que le début de la grossesse d'E. s'est soldé par un abandon du portage par moi. Monsieur Bout a continué un peu (sur les petits sentiers côtiers normands, y a vraiment que ça de vrai), puis une fois sur les trottoirs de Strasbourg, la poussette a pris le relais. D'où souhait d'une solution plus simple pour E, pour faire mieux.
  • Et justement, souhait d'une solution plus facile à utiliser, parce que quand même, 5 m d'écharpe c'est un peu long à nouer, un peu encombrant, si bien que pour F. je l'avais surtout utilisée pour les vraies balades, mais pas pour "1/4h de câlins pendant que j'étends ma lessive" : trop compliqué. Idem à emporter "au cas où" c'était pas pratique, puisque même roulée elle était encombrante et lourde.

Je me suis donc mise en quête du Graal : un machin
  • léger, 
  • rapide à nouer, 
  • adaptable à toutes les morphologies (sans devoir changer des réglages - un aspect très apprécié avec notre écharpe, qui a notamment servi lors d'un voyage en Finlande chez ma sœur, où F., 14 mois à l'époque, avait pu être porté successivement par son père, sa mère, sa tante et son oncle), 
  • fait-pour-les-nuls-du-nouage-dos
  • et ne coûtant pas un bras (entretemps j'avais découvert les merveilles telles celles produites par Oscha mais, nan, j'aurais eu trop mauvaise conscience de mettre autant... ou plutôt, je me permettais déjà d'autres folies - du côté des couches lavables brodées, au hasard)

J'ai louché sur des slings, j'en ai même acheté un, que j'ai revendu plus tard parce que, croyez-le ou pas, mais je suis trop stupide pour en utiliser un correctement. Toujours mal positionné, avec un bébé prêt à sa casser la gueule et/ou un anneau en train de me cisailler l'une ou l'autre partie du corps.

J'ai donc investi dans un Mei Tai, qui m'a semblé le juste milieu : facile à nouer, peu de tissu, pas d'armatures, ni de boucles ni rien, donc plus souple et adaptable qu'une solution à la Manduca.
Mon premier achat fut un Mei Tai de la marque Amazonas, mais je ne l'ai pas utilisé longtemps, bicoz pas optimal (notamment, des bretelles rembourrées non déployables assez inconfortables une fois que le bébé prend du poids; et une assise pas réglable donc trop large pour un nourrisson, et un peu juste pour un bébé ayant bien grandi)
Finalement, j'ai trouvé mon grand amour. (oui, à ce stade, vous êtes en droit de penser que j'aurais mieux fait d'investir toute cette thune dans un cours de portage…)



Réglable, aux bretelles déployables, tissu léger mais ultra résistant, facile à rouler en boule et à emporter dans un sac "au cas où" puisque pas encombrant.
  • Il est officiellement sensé n'accueillir les bébés qu'à partir de 6 Kg mais je vous avouerai sans honte que je l'utilise allègrement pour H. et ses 3 kg et quelques (maintenant que je l'ai bien engraissé) ; OK, la position des cuisses n'est peut-être pas encore optimum, mais la sécurité est là, et si il y a bien un mantra que j'ai retenu, c'est "mieux vaut un portage pas parfait que pas de portage du tout". Ayant ainsi victorieusement défoncé le nain du perfectionnisme-en-portage, je suis libre de vaquer à mes occupations, mon fiston bien confortablement lové contre ma poitrine. Fiston dont le calme olympien au bout de 2 minutes dans cet ustensile-pas-parfait montre bien qu'il n'en a que faire, de la perfection.
  • J'ai porté E. avec pour de longues balades jusque 3 ans passés, en profitant justement de cette fameuse position dos que j'ai pu pratiquer avec succès, na !
  • Et même au delà, il m'avait également servi pour F. jusque l'âge de 4-5 ans (bon, mes gosses ne sont jamais bien gros hein) : en portage dos, pour 15 minutes de câlin-mise au calme-remplissage de réservoir affectif express à une heure où je suis sensée m'affairer en cuisine : 2 en 1, youpi ! (héhé, comme quoi vous avez quand même un truc "gestion de fratrie" dans ce billet. Car autant on pense souvent à mettre le petit dans l'écharpe pour s'occuper du grand, autant la combinaison inverse peut nous être moins naturelle... mais offre aussi de sacrées possibilités). Grand enfant ravi, maman opérationnelle et sans mal de dos. C'est vous dire la résistance du machin.
  • Monsieur Bout l'utilise aussi très volontiers. Même si je précise que pour le moment c'est moi qui le lui noue. Cependant, vu la simplicité de la bête je n'ai aucun doute sur sa capacité à apprendre à gérer en autonomie quand ce sera nécessaire. Il gagne ainsi, dans ses sorties avec les 3 enfants, un maximum de points de popularité avec les vieilles dames croisées en route, bien entendu. (et en même temps, eh, avantage de l'époque covid : même lesdites vieilles dames, habituellement championnes du postillonnage-sur-nourrisson et autres caressage-intempestif, conservent une distance respectueuse pour admirer notre petite merveille !)


Bref ; ce Mei Tai, je l'aime, il a abondamment servi, et en ce moment, nous aide ééééénormément.
Donc si vous êtes à la recherche d'une solution, à vous de voir si ça peut coller (de toute manière, je n'ai pas de pourcentages. Snif.)



(NB : mon cerveau me rappelle que mon projet de faire un billet à la gloire du Mei Tai remonte aux temps...
 de son utilisation intensive avec la Bébounette; 
comme quoi tout arrive, il ne faut jamais désespérer)


7 commentaires:

  1. Même avec un RGO tes enfants supportaient d'être portés ? "Profite" parce que ca facilite la vie (ou du moins ca évite d'avoir envie de se jeter par la fenêtre). J'avoue que je ne sais plus trop quoi faire avec le portage...
    Ici j'ai testé l'écharpe en jersey JPMB, les écharpes tissées classiques et le sling à plis cousus de chez N..b.ll. (qui n'est plus fabriqué, snif). Et rien n'y fait : elles n'ont jamais trop supporté. Il y a une "tolérance" si maman est DEHORS et qu'elle marche d'un bon pas, mais en en intérieur, lâche l'affaire, j'ai un croquetot diabolique qui se trémousse, grogne et griffe la poitrine en "papattant". Et pourtant, des modèles, des nouages, des "tensions de nouage" j'en ai testé un paquet.
    Chonchon (presque 2 mois maintenant), ne supporte même pas les bras : la seule position qui l'apaise un peu pendant ses hurlements dû au RGO, c'est d'être portée sous les aisselles SANS être collée à nous (sinon ca hurle encore plus) et avec de petits mouvements d'ascenseur. Et malgré ça et le traitement lourd pour le RGO (inexium, le reste ne fonctionnant pas), on a quand même 2h de pleurs de douleurs / gêne le soir, le temps que la nouvelle dose agisse (il y a du progrès : avant c'était 7h d'affilée le soir + plusieurs heures en journée). Heureusement, je fais des petits bébés (voir des modèles réduits pour Pompon)

    Donc je ne sais pas quoi faire... (en plus de me faire confortablement mater bête par les voisines pour qui je dois sans doute "laisser mon bébé hurler", ce qui me déprime et "m'enfonce" encore plus, quand bien même je devrais m'en moquer du regard des autres.)

    S'il y a un "truc miracle" pour que son bébé accepte le portage et que des mamans expertes passent par ici, je veux bien le connaître ^^ (Chonchon s'annoncant encore pire que sa grande soeur là dessus, je n'ose même pas penser à un futur numéro trois...)

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    1. Aaaaah mes condoléances ! (figure toi que du coup j'ai parlé de ton commentaire à Monsieur Bout, pour le requinquer après une nuit passée avec un Bébounet sur sa poitrine. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois…)
      Car, oui, oui, OUI, Bébounet supporte d'être porté, et supporte même mieux le Mei-Tai que nos bras. (en revanche lui aussi kiffe la technique de l'ascenseur, à laquelle le facétieux Monsieur Bout a volontiers recours). Une histoire de tension qui lui convient, comme tu dis ?
      En tous cas te lire m'a fichu un flashback instantané de comment, une fois le Bébou mis en écharpe, en son temps, je démarrais dare dare d'un pas très soutenu, seule chance de calmer les pleurs furieux de celui que je venais de manipuler d'une manière scandaleuse. Pas besoin de ça pour Bébounet, de petits pas suffisent déjà. Et une fois endormi on peut même arrêter de bouger (au moins par moments), le luxe absolu.
      Je compatis, et je compatis aussi pour le regard des autres parce que oui, passer pour la mère tortionnaire EN PLUS de tout le reste c'est une cerise-sur-le-gâteau dont on se serait bien passé, même si c'est la saison (des cerises)

      Bref, jouant à un niveau moindre de difficulté par rapport à toi, je n'ai pas de truc miracle, mais hein, les autres, faut pas se priver ! (j'imagine qu'à ce stade tu prends aussi les incantations vaudoues.)
      (et je te comprends grave pour le numéro 3. Si le RGO du Bébounet s'avère vraiment, dans la durée, plus coriace que ceux de ses aînés, ça va encore davantage plomber les maigres chances d'un Petit Bout IV, ici. Parce qu'une 4ème grossesse, pffffrt, déjà, la motivation est maigre, mais généralement ensuite le pire est passé pour moi. Si ce deal n'est plus respecté… Où allons nous ma bonne dame)

      Bref plein de pensées - d'une Gwen qui a eu 10 minutes pour taper cette réponse pendant que Bébounet se balançait dans un transat, mais visiblement, la récré est terminée.

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  2. Lukas aussi avait bcp de mal à rester calme et s'apaiser (bon, pas de RGO, mais cervicales bloquées et hypertension du dos) et ce qui m'a sauvée, c'est la technique (britannique ? J'ai vu 2 Anglaises le faire, ça m'avait un peu choquée mais j'avais tenté) de leur donner des tapes sur le derrière quand ils sont portes. Mais genre vraiment fort (ça le faisait bouger... ��). Ben il s'endormait en un rien de temps avec ça. Moi j'avais l'impression de lui mettre des mini-fessées...

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    1. Impressionnant !!! Je serais curieuse de comprendre le truc derrière… (et j'imagine les hésitations avant de tenter le truc !! Pour Loaret ce serait parfait pour mettre la dernière touche à sa réputation auprès de ses voisines… )
      Et du coup le souci de fond s'est réglé comment à la fin ? Ostéo ?

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    2. Ah oui, le fameux tape-fesses ^^ Mon homme faisait déjà ça pour ma première, ce qui avait suscité des hauts cris de ma part en mode "mais pourquoooooi tu fais ça ? Tu es malade ? C'est un bébé ! " Pour la seconde j'avais aussi halluciné avant de faire une recherche google "bébé aime qu'on lui tapote les femmes" (note : ne JAMAIS faire ça sans filtre -_-) et découvert que ça fonctionne, ce que je confirme. C'est edvenu notre technique, et oui pour les voisins... hum... une réputation ? Quelle réputation ? XD

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  3. Ici aussi mei tai pour le deuxième et qui a servi dès la sortie de maternité pour la troisième ! Maintenant j'ai le p4 de ling ling d'amour que j'adore!!! Le papa préfère le mei tai et s'en sert régulièrement ( quotidiennement en ce moment !).

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    1. Ah mais oui on avait causé Ling Ling d'amour à l'époque, non ? (il me semble; y a un neurone qui s'agite faiblement en tous cas)
      qu'apprécies tu en plus chez le P4 ?

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