samedi 4 mars 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #4

Quatrième édition de cette Semaine de la parentalité positive.
Je crois que je ne suis pas prête d'arrêter ces billets (enfin, bon, sauf si vous faites une pétition sur change.org), car ce que j'y raconte + le fait de le raconter = oui, ça s'ancre, et ma sérénité grandit avec le temps (avec toujours des hauts et des bas, hein, mais le niveau moyen de la courbe est plus haut, si vous voyez ce que je veux dire).

En revanche cela me demande plus de travail qu'au départ ... Eh oui, je réalise que, justement, comme ces réflexes s'ancrent peu à peu, eh bien, de plus en plus de situations se règlent comme ça, hop, sans me demander trop de cogitation, et il m'est alors plus difficile de m'en rappeler le soir. Que de fois cette semaine me suis-je dit le matin "ah, je tiens mon petit récit pour le blog", pour ne plus réussir à retrouver de quoi il s'agissait, une fois le soir venu ? 
Hum, en écrivant cela, je me dis que peut-être sur ce plan-là je pourrais demander à mon Bullet Journal de m'aider, en deux-trois mots-clés rapidement notés... à voir !

Samedi :
Pas évident d'identifier une situation à vous raconter, car c'était une journée particulière, à la fois du fait que les enfants étaient maladous, d'où lâchage de lest, et du fait que nonobstant cela, nous l'avons passée dehors à mille sorties, donc un peu hors du cadre.
Néanmoins, ces sorties sont justement une bonne occasion de favoriser l'autonomie .
En forêt, F. remarque les bruits différents, et s'extasie avec nous sur le calme et le silence.
Pourquoi y a du silence dans la forêt, et pas chez nous ?
- Eh bien, qu'y a-t-il chez nous qui fait du bruit ?
... Les personnes... les voitures... les tramways, les policiers, les chiens !

Dimanche : 
Bonne grosse crise en pleine messe (nous avons souhaité qu'il cesse de faire des bruits de moteur, je crois...), c'est Monsieur Bout qui file au fond de l'église avec un F. hors de lui (nous ne voulons pas sortir puisque pour le coup cela risquerait d'inciter F. à être bruyant afin de sortir).
Ses cris résonnent pendant un moment ... puis se taisent brusquement.
Monsieur Bout me le dira fièrement à la sortie : il a eu recours aux guilis, avec effet immédiat. La fin de la messe se passera calmement.
Bon, je vous l'avoue, j'en ai marre de ces crises en pleine messe, donc je pense que d'ici très peu je vais tenter la résolution de problèmes.


Lundi:
I.
Face à un F. me manquant de respect (ton désagréable, gestes violents), j'exprime mes sentiments avec vigueur :
Je n'aime pas qu'on me parle comme ça / Je n'aime pas qu'on me tape
Réactions
S'il te plaît maman, ... /  Pardon

II.
Au parc, à un F. pas disposé à partir
"Je sors E. de la balançoire et je commence à avancer avec elle, tu nous rejoins dès que tu es prêt"
Il était avec nous 2 mètres après que nous ayons franchi le portillon.


Mardi:
Passage à la pharmacie (ben oui avec leur pseudo-incubation de varicelle qui n'en était pas une [soupir], nos stocks de Doliprane ont souffert), petit passage en revue des règles avant : 
Que faisons-nous à la pharmacie ? 
- On dit bonjour, on touche pas, on dit au revoir

Comportement impeccable en pharmacie (inclusive je cafte ma sœur : "Maman, E. elle touche les boîtes !")

Valorisation à la sortie : 
"c'était très agréable de venir dans la pharmacie avec toi, tu as pensé à dire bonjour, tu as garé ta draisienne avec soin près de la porte, tes mains sont restées loin des objets, et tu as dit au revoir"

Réaction de F. "la prochaine fois, je crierai !"
(???! euh... due à sa déception que, contrairement à la dernière fois, aucune sucette ne lui ait été proposée par le pharmacien ?)


Mercredi:
Je m'interpose quand F. s'amuse à rouler / rentrer dans sa sœur avec sa draisienne
J'énonce la règle, lui donne le choix puis passe à l'action (fatiguée, j'aurais peut être pu trouver d'autres voies avant celle-là...) : je prends la draisienne.
Énorme colère, à laquelle je réagis par peu de mots ; je me contente, de temps en temps, de rappeler mon amour et d'affirmer ma confiance dans le fait qu'il fera un meilleur choix la prochaine fois.

Une fois de retour de la maison, et l'objet de la discorde (la fameuse draisienne) hors de portée puisque laissée sur le palier, nous enchaînons sans transition sur une colère n°2 : pas encore calmé de la première, F. m'enjoint en hurlant de l'aider avec sa fichue fermeture éclair. (le "fichu" est de moi, hein, cette %@# déraille maintenant systématiquement, comment voulez-vous encourager l'autonomie de l'enfant avec ça, je vous le demande)
"Je n'aime pas qu'on me parle sur ce ton. Fais-moi une belle demande."
 Grosse colère, j'essaierai les guilis mais F. est déjà trop "parti", il a visiblement besoin de décharger jusqu'au bout.
Idem, le contact physique (le contenir dans mes bras) ne portera pas forcément de fruit (en tous cas immédiat).
Je me borne au silence et à quelques rares mots redisant la règle ou mon amour, et mettant en mots ses sentiments.

Puis, quand j'ai l'impression que la colère baisse un peu en intensité / conviction, mais que F. est pris dans un cercle vicieux dont il ne sait plus sortir, quelques mots pour refléter ses sentiments
"C'est difficile de sortir de la colère, on se sent mal et on n'arrive plus à s'arrêter, moi aussi quand j'étais une petite fille..."
Avec une référence au livre "Grosse colère", emprunté il y a quelques temps à la bibliothèque :
"C'est difficile une fois que le gros monstre rouge est sorti, de le faire re-rentrer dans la boîte."
Il me dit non...
Mais j'enchaîne en l'informant aussi que, une fois le repas fini (oui, dans l'intervalle j'ai préparé le déjeuner et sa sœur et moi en sommes déjà à la moitié), son assiette à lui aussi sera débarrassée.
Les deux combinés : il s'apaise, se met à rire et finit par faire une belle demande.

Dans cet épisode, au-delà du résultat en tant que tel, c'est mon vécu qui est important : 
  • je me suis demandée si le jeu en valait la chandelle, si nous étions piégés dans un rapport de force stérile, et les réponses à ces questions m'ont ensuite permis de vivre cela avec une certaine sérénité. 
  • Je "tenais" parce qu'il s'agissait là de l'apprentissage du respect, nous étions à fond sur une application de cette maxime si précieuse de Haïm Ginott : "tous les sentiments sont acceptables, tous les actes ne le sont pas". Il s'agissait donc d'un temps d'enseignement important, qui valait qu'on investisse ces moments pas très agréables dedans.
  • Je n'étais mue ni par de l'animosité, ni par l'envie de vaincre, mais par la volonté de lui permettre de prendre en compte autrui.
Et j'ai vraiment ressenti comment cette conviction profonde que j'avais, ce recentrage sur mon objectif éducatif me permettait une gestion assez sereine et détachée (toutes choses égales par ailleurs, hein) : j'étais plus sûre de mon positionnement.

Jeudi :
En route pour le parc plus éloigné de chez nous: rappel des règles avant (c'est lui qui se gère tout du long, il ne demande pas à aller dans la poussette ou être porté).
F. réplique
"Non, je ne roulerai pas au retour.
- Ah, dans ce cas nous ne pouvons pas y aller, tu le sais.
- Je ne voudrai pas rouler, je marcherai"

Trajet impec, à mi-retour il dit juste
"Je suis fatigué"
Puis, quelques instants plus tard
"Je voudrais voir Mimi" (son mouton)
Il le répète plusieurs fois alors je l'aide en accueillant ses sentiments avec une dose d'imaginaire;
Et qu'est-ce que Mimi fera ? Il te grignotera ? (oui, sachez-le, une activité de prédilection de la sale bête laineuse - nom de code de l'animal - est le grignotage de personnes)
Et il se blottira dans tes bras ? Et tu lui feras des guilis?
Deux minutes de conversation sur le bonheur de retrouver Mimi plus tard, F. roulait toujours et le trajet se termina un peu plus tard sans encombre aucune...

Vendredi :
En route pour le Vaisseau, F. voudrait le mobile de voyage accroché devant son siège auto; mais E.le réclame; je suis sur le point d'imposer une manière de faire quand je change d'avis
Oh, je vois deux enfants qui voudraient le même mobile, comment faisons-nous pour résoudre le problème ?
- J'ai le mobile à l'aller. Et au retour
Hum, ce n'est pas juste , E. aussi voudrait le mobile.
- J'ai le mobile et tu fixes le lapin (rétroviseur pour enfant, dans le style de celui là, mais incomparablement plus sexy puisqu'en forme de lapin. Un truc que je trouve du reste bien utile pour les longs voyages avec jeunes enfants) pour E.
Je n'ai pas le temps de fixer le lapin maintenant, nous sommes en retard pour le Vaisseau.
- J'ai le lapin à l'aller, E. l'a au retour mais tu me fixeras le lapin (NB : dont il ne voulait plus du tout ces dernières semaines d'où le fait qu'il ait atterri dans le coffre...)

Suite au prochain numéro mes agneaux, et d'ici là, la Hotline est ouverte en commentaires ;-)

9 commentaires:

  1. Super ces petits articles exemples qui permettent de voir que "c'est partout pareil". Juste pour le mercredi je pense qu'un besoin n'était pas rempli, il devait avoir faim, voir être en légère hypoglycémie ce qui chez nous rend au choix ou au cumul "légèrement agressif/ incapable d'arrêter une action visiblement "bêtise" / criant / hurlant / impossible à divertir... enfin je reconnais bien ces crises où je suis obligée de "resucrer" (vive les compotes à boire) mes enfants et là comme par miracle la crise s'enraye, l'enfant dit "j'ai très faim" et la journée repart sur de bonnes bases.
    Qu'y a t'il de prévu pour les enfants à votre messe ?

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    1. Oui tout à fait il était l'heure de déjeuner et ça se sentait!!
      Rien de particulier n'est prévu à la messe pour les enfants (hormis un temps d'éveil à la foi de temps à autre, auquel il va avec plaisir), en revanche nous avons la chance d'avoir un curé très bienveillant qui en cas de cris, nous interroge à la fin de la messe... pour s'assurer sur que personne n'a osé nous regarder de travers! Ça aide car franchement sinon....

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    2. pas de groupe de "grands" de 6 8 ans qui seraient devant et qui pourraient le prendre avec eux pour l'aider à se canaliser par le biais du "on fait comme tout le monde" ? et aussi "si je bouge un peu je n'embête pas un adulte" ? et "je suis fier d'être devant sans papa et maman alors je me tiens du mieux que je peux" ? (ça fait longtemps -30 ans ?- que je n'ai pas été à la messe :D "de mon temps" il y avait une chorale d'enfants et c'est pour ça que j'y allais contre la volonté de mes parents :D du coup les enfants étaient les plus fidèles adeptes de la messe ! comme c'était en Alsace on manquait même des heures de classe pour s'entrainer :D). En tout cas le curé est au point. Sinon c'est un coup à changer de paroisse.

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    3. Hum, merci de cette suggestion...
      Nous ne sommes pas fichus d'arriver à l'heure donc pas moyen d'être assis devant, mais un couple d'amis et leurs 5 enfants y sont généralement, devant. Bon, des enfants dont l'ainée à 7 ou 8 ans, donc fondamentalement ce n'est pas tout à fait ce que tu suggères, mais...
      Ça vaudrait le coup de de leur demander si on peut tester ce que ça donne avec F. parmi eux.
      LOL pour la chorale !
      Oui je me dis que d'ici quelques temps, quand il aura l'âge, rejoindre les enfants de chœur pourrait aussi être une motivation pour lui (mais horreur, en t'écrivant cela je réalise qu'il nous faudrait alors ETRE A L'HEURE ! hum. Challenge).

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  2. Et suspendre le temps6 mars 2017 à 14:29

    Youhouu, le retour du bullet journal sur le blog?! ;)

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    1. Haha! Je perçois ton excitation ;-)
      Mais oui ! Je médite un billet sur flylady et bj et comment les deux se renforcent mutuellement en ce moment chez moi... reste plus qu'à trouver le temps de l'écrire hum hum

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  3. C'est toujours inspirant de lire tes bilans. Surtout que je sais qu'aujourd'hui va être une longue journée avec une miss malade (nez et gorge pris).

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    1. Bon courage à toi pour la gestion enfant malade alors...

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  4. Merci Gwen pour cette revue hebdomadaire toujours inspirante !
    J'aime particulièrement le récit de mercredi. Parce que c'est dans ces situations bien compliquées que, comme tu l'indiques, on se remet en question, puis on se re-précise ce qui est prioritaire, pour pouvoir "prendre le temps de l'apprentissage." (Je reconnais Nelsen derrière tes mots...). Chapeau.

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