dimanche 18 décembre 2016

3 réflexions autour d'un sapin de Noël tardif

Mission accomplie : un (petit) sapin de Noël trône enfin dans notre salon.
A sept jours de Noël, cinq de notre départ, il était temps.

Petit sapin de Noël : entre imperfection et perfection

Car le délai avec lequel ce sapin s'installe enfin chez nous n'est qu'un aspect de la manière pitoyable dont je n'ai guère réussi à instiller une atmosphère d'Avent à notre mois de décembre. 

Je m'étais dit que mon chômage arriverait à point pour permettre un mois de décembre tout en douceur et sérénité, je m'étais dit que cette période tomberait à pic pour continuer la démarche de structuration du temps amorcée pour F., et j'avais imaginé différentes choses pour donner aux enfants un avant-goût des joies de Noël, et de jolis souvenirs à retrouver l'an prochain. 
J'ai vu de forts jolis billets à droite et à gauche, j'étais moi-même pleine d'idées, et puis au besoin je n'avais qu'à en piquer à droite à gauche, justement, et notamment, tout simplement, m'inspirer de ce que proposait Clotilde

Bernique.

  • Un mois de novembre éreintant ne m'ayant rien permis d'anticiper, mais juste d'accumuler un retard que j'ai retrouvé, inchangé (c'est étonnant !) en décembre. 
  • Un mois de décembre pris par les efforts d'adaptation à notre nouveau mode de vie, et ceux nécessités par le rattrapage du retard susmentionné.
Et paf, nous arrivons à la mi-décembre sans que rien n'ait été fait..

C'est un peu vexant, je l'avoue.
Je me promets de faire mieux l'an prochain. Je serai plus rodée, j'anticiperai mieux, machin.
Et en même temps, je commence à me dire que cette imperfection, cet écart entre ce que j'aimerais faire et ce que je fais, ce petit sapin de Noël de dernière minute, ne sera probablement pas une exception, mais la règle
Que décidément, une fois encore, pour faire IEF, il faut accepter de faire "mal", ou à tout le moins "pas top"... Bicoz l'IEF est du quotidien, et le quotidien a une certaine tendance à déjouer nos jolis plans.

Encore un domaine dans lequel s'applique la philosophie Flylady : si j'attends, pour faire IEF, de bien faire IEF, je peux lâcher tout de suite. Et si je regarde mon IEF en la comparant avec ce qu'elle devrait être, je lâcherai bientôt, en proie au découragement.

Mais en même temps, je retrouve là le sens de quelques lignes qui m'ont frappée dans notre cheminement actuel au sein de notre Équipe Notre-Dame : le thème de notre année comporte la lecture de l'encyclique Amoris Laetitia, et parmi les éclairages donnés, je retiens celui-ci
"se contenter pour soi et pour les autres de la médiocrité, en prenant comme excuse la fragilité humaine, ne fait plus de nous des 'pélerins' blessés et rétablis en chemin vers Dieu, mais des 'errants qui tournent autour d'eux-mêmes sans arriver nulle part' ".

Entre la pression de la perfection, et la complaisance dans une imperfection devenant prétexte à l'immobilité, trouver une position intermédiaire.... entreprise d'autant plus délicate que, par définition, cette position sera itinérante, puisqu'il s'agit justement d'avancer.


Sapin de Noël tardif : quelle place au père ?

Parmi les points qui ont contribué à l'arrivée tardive de notre conifère festif, il me faut également mentionner un exemple typique de ce que Clotilde faisait fort à propos remarquer en commentaire de ce billet : laisser sa place au père, certes, mais lui laisser prendre la place que lui veut, de la manière dont il veut.

Illustration sapindenoëlesque :

L'an dernier, c'est entre hommes (comprendre : duo Monsieur Bout - Bébou) que la chasse au sapin avait eu lieu. Ce qui signifie que Monsieur Bout se l'était trainé seul sur les quelques centaines de mètres séparant le lieu de vente de notre domicile, sous les encouragements enthousiastes d'un Bébou ravi. 
Pour cette année,  je m'imaginais naïvement une reproduction à l'identique de cette attendrissante scène, sans songer qu'à la même époque l'an dernier Monsieur Bout était encore au chômage donc autrement disponible et reposé, et que par ailleurs lui avait bien en mémoire, non seulement les efforts déployés pour convoyer l'épineux jusqu'au domicile familial, mais aussi ceux exigés par l'élimination dudit épineux début janvier, ainsi que l'élimination des fameuses épines disséminées sur le trajet et jusque dans les moindres recoins de notre voiture.
Aveugle à cela, je me suis donc abstenue de profiter de ma plus grande disponibilité pour nous équiper moi-même de l'arbre en question. J'ai tenu à préserver ce moment, à ne pas détruire cette occasion de partage

J'ai piaffé d'impatience, prisonnière que j'étais de la conviction qu'il était du ressort de Monsieur de remplir les yeux de son fils d'émerveillement au cours d'une mythique et virile odyssée.

Pire, ayant réussi le tour de force d'aller à Ikea seule avec les deux enfants (aller chercher les étagères nécessaires au réaménagement de la salle de classe), j'ai également réussi celui consistant à ne pas profiter de cette occasion unique de rajouter un Nordmann à 4,99€ dans mon coffre dans le même temps (j'y ai pensé ! Mais sans grande conviction. Et donc j'ai oublié et ce n'est qu'une fois les caisses passées que cela m'est revenu. A la lecture de l'écriteau "rajoutez le sapin sur votre ticket à la caisse PUIS venez le chercher". Et la motivation m'a manqué pour faire demi-tour et remédier à mon oubli.) Après tout, un sapin Ikea avec maman, hein, ça ne valait rien à côté d'un sapin "sauvage" (mais bien sûr!) chassé avec Papa...

Ce n'est qu'aujourd'hui qu'une engueulade discussion franche avec Monsieur m'a permis de réaliser que lui avait des attentes fort différentes des miennes, d'autant que dans sa famille, on fait le sapin la veille ou le jour de Noël. Et que donc si je tenais à permettre à F. de construire lui-même son sapin, c'était à moi de prendre mes responsabilités, sans projeter sur mon cher conjoint mes propres attentes en forme d'images d’Épinal. 
À lui de construire ses moments partagés avec son fils. En l'occurrence : la décoration du sapin une fois celui-ci ramené. Quand j'avais le schéma inverse en tête 😊.


Un sapin en ordre SVP

Le voici donc, ce fameux sapin.

Le voici, confié au zèle décorateur de nos deux bambins.

Et notamment de la Bébounette, chez qui les premiers effets de la période sensible de l'ordre se sont clairement manifestés, dans son application à "ranger" toutes les boules sur la même branche

"C'est là qu'on met les boules? OK. Au boulot!"


Elle a réussi à en caser un total de 7...




Bref: petit sapin - nombreux enseignements !

19 commentaires:

  1. A cette fichue perfection.... Elle nous en fait voir de toutes les couleurs.
    Lorsque Maximilien avait 1 mois j'avais réussi avec la grande à faire pleins de sablés de Noël. L'année dernière il n'y avait plus d'œufs à la biocoop et cette annee j'ai pleins d'œuf sur mais je n'arrive pas à m'y mettre !
    La semaine dernière nous n'avons "travaillé" qu'un seul jour....
    J'ai revu un joli post sur la sainte Lucie (grandir près du châtaignier) et j'ai réalisé que l'année passée je l'étais promis d'y penser....
    Bref la réalité est parfois moins belle que nos rêves. Malgré celà lorsque je regarde le chemin parcouru je me dis que ce n'est pas si mal.
    Servane

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    1. Bon après 3h dans la cuisine cette après midi, je vous annonce fièrement que nous avons réalisé des bonnets de moine et des étoiles au citron.
      Je suis contente, un beau moment avec ma grande !

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    2. Bravo! Et ça me console de lire votre semaine à un jour travaillé. Je suis un peu frustrée de ce que nous ayons un peu perdu l'élan des premières semaines à la fin desquelles F.prolongeait volontiers des créneaux de classe au delà de l'heure que je prévoyais dans mon organisation de la journée.
      Maintenant que je nous ai remis un créneau IEF, celui-ci dure rarement plus d'une demi-heure... mais bon comme tu dis l'important c'est le chemin et là il s'agit déjà de réintroduire de la régularité !
      Mais à défaut de truc aventesque, cet après-midi nous avons commencé à peindre ensemble nos futurs chiffres rugueux 😊
      Bonne dégustation de biscuits...

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  2. Pfff pareil chez nous, je n'ai pas la moitié de ce que j'avais prévu pour l'Avent... Nous apprenons aussi (ainsi) à ne pas compter que sur nous-mêmes mais à accepter nos faiblesses, qui sont l'occasion de nous appuyer plus sur Dieu et les autres

    (minute philosophico-spirituelle du matin ;-) )

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    1. Merci pour cette jolie minute, et condoléance pour ton programme : il était joli et donnait bien envie d'en faire une réalité 😩

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  3. Sourire en voyant ta puce entasser les boules sur une branche : une miss agissait de même, il m'avait fallu lutter contre la tentation de refaire cette partie (je décorais le haut et elles le bas) d'autant que le sapin tanguait furieusement côté "restons groupées" ;)
    Joyeuses fêtes de fin d'année !

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    1. Hihihi. Nous avons les mêmes je vois. D'autant que l'affaire n'est pas terminée : le concept d'un sapin "décoré une fois pour toutes " est bien évidemment hors de portée des 18 mois de la Bebounette : des grappes se reconstituent donc au fil de ses passages dans les parages (n'empêche que vas y la dose de motricité fine exigée pour cela!)

      Bonnes Fêtes de Noël à toi et ta famille

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  4. J'adore ton exemple de la place au père car je pense que cette projection est dans tous les esprits et qu'il est dur de chasser ce qu'on pense être/devoir être, par des discussions sur ce que chacun veut.
    Et chez nous, même différence. l'homme faisait le sapin le jour de Noël, chez moi, quand on avant le temps avant Noël.
    Bonnes fêtes à toute la famille.

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    1. Oui! On travaille dessus... et on se surprend toujours à raisonner à nouveau en schémas et non en tant qu'individus...
      Bonnes fêtes à toi!

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  5. C'est pas grave , Noel revient tous les ans ! C'est marrant parce qu'ici Hugo 21 mois n'a pas du tout été intéressé par l'installation. Par contre tirer sur une boule pour la décrocher et faire tomber le sapin par la même occasion il a découvert ca après !
    Sinon je suis assez contente de moi, cette année pour Héloïse 4 ans j'avais acheté la crèche Playmobil et les rois mages , elle est à mon gout très jolie. J'ai rajouté le très beau livre de Maite Roche la belle histoire de Noel, et ca lui a permis de jouer tout en s'appropriant les noms, très sympa et toutes les sorties ou nous avons vu des crèches ont permis de réviser ;)
    Rien à voir mais je suis de passage à Strasbourg pour une nuit. Je ne te propose pas de te rencontrer nous n'auront pas le temps. Nous allons nous retrouver en famille le 30 décembre (échange rapide des cadeaux de Noel avec la partie de la famille que nous n'auront pas vu) et j'ai proposé de visiter le Vaisseau. (Enfants de 21 mois, 4 ans et 6 ans) qu'en penses tu, il y aura du monde à cette période ? as tu des recommandations particulières à faire (commencer par tel ou tel truc ? Merci d'avance.
    Bonnes fêtes de Noel à toi et tafamille

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    1. Ah, la crèche playmobil... je me demande si je ne ferais pas bien d'y succomber!
      Ah dommage pour la rencontre mais bon de toute manière nous serons à 900 km de là 😊.
      Concernant le vaisseau: génial vu les âges (Hélène de chez mamandala en est tombée amoureuse ce vendredi avec moi). En revanche je crains la mega foule... et alors c'est moins drôle (pour le 21mois en particulier: les activités sont prévues à partir de 3ans, dans les faits les plus jeunes s'amusent tout autant à leur manière... pour peu qu'il n'y ait pas trop de grands pour les bousculer)
      Ceci dit l'affluence est capricieuse, j'y suis allée au début des vacances de la toussaint, pas grand monde, ma nounou a voulu y amener les enfants quelques jours plus tard durant les mêmes vacances et n'a même pas réussi à rentrer.
      Mon conseil serait de se pointer dès l'ouverture -10h, en ayant acheté les billets en ligne auparavant. Et de commencer par l'eau qui a toujours beaucoup de succès mais dont on profite moins si trop de monde. Prévoir des hauts de rechange car malgré les tabliers fournis les enfants peuvent vite finir trempés et en décembre c'est plus gênant. Profitez bien et bonnes fêtes !!

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  6. La position intermédiaire à trouver, voilà bien une question qui me taraude aussi quotidiennement. Je livre ici les quelques réflexions sur le sujet inspirées par ce billet. Il me semble devoir distinguer deux choses : les objectifs qu'on souhaite atteindre et le chemin qu'on souhaite emprunter (ou faire emprunter) pour les atteindre.
    Dans ton cas il me semble que tu avais comme objectif d'instaurer un beau climat de l'avent pour préparer Noël avec tes enfants. Tu imaginais pour ça notamment la chasse au sapin père-fils. Alors peut-être que ce que tu avais projeté pour toi et ta famille ne s'est pas déroulé comme prévu mais que tu as quand même réussi à transmettre des choses autour de Noël ?
    Ici je ne voulais pas de sapin mais des décorations quand même et une crèche. Finalement on a un sapin et la crèche n'est toujours pas installée. Cependant l'installation du sapin a apporté beaucoup de joie et nous a permis de parler de Noël, du cycle des saisons, de la lumière et aussi de la naissance de Jésus. En matière de décorations c'est franchement pauvre, mais cette année, les décorations nous les avons faites ensemble et chacune est riche de temps partagé (même cours).
    Pour tenter de ni me contenter de ma médiocrité ni être dans un perfectionnisme paralysant je m'accroche à deux choses aujourd'hui :
    - les listes : des choses que j'aimerais faire et des choses que j'ai réussi à faire. Ça me permet de prioriser les choses à faire en gardant l’objectif que j’ai en tête et de m’encourager (finalement j’en fais des choses !) A force d’être dans la projection (dans le temps et sur les autres), on oublie de voir ce qui a déjà été fait et de gouter le présent. Les listes m’y aident (merci bujo…)
    - observer, encore et toujours. Demander à un garçon de 3 ans et demi plein de vitalité de se concentrer tous les soirs après l'école pour faire des décos ultra-chiadées avec sa maman pendant que sa petite soeur de 15 mois regarderait le tableau avec curiosité mais distance, c'est complètement utopique. Alors je me recentre sur les objectifs pour l’avent (avoir une maison toute lumineuse et toute jolie comme on voit sur des belles photos de blogs, ou partager du temps avec mes enfants et leur transmettre des choses ?). Et je m’adapte au jour le jour en observant leur état de fatigue, leur besoin de calme… et quand j'observe que mon fils nourrit une passion pour le découpage en ce moment, on en profite pour cadrer un tout petit peu ses compulsions ciseauesques pour faire une ribambelle de Noël par exemple.
    Désolée j’ai encore écrit un roman. Je m’emballe, je m’emballe…

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  7. C'est drôle, ton post fait vraiment écho avec le livre dans lequel je me suis lancée "Manuel de survie à l'usage d'une mère de famille ou Comment tenir sa maison en ordre ou son âme en paix" de Holly Pierlot, mère de famille nombreuse catho pratiquant l'IEF. Elle explique comment, en acceptant ses difficultés et limites, et ensuite par le biais de l'écriture d'une "règle de vie" pour elle et sa famille, elle a vraiment transformé sa vie quotidienne. Je te recommande chaudement cet ouvrage, dans lequel chacune peut puiser de quoi y croiee également !
    Amélie, avec sapin, mais sans crèche yet ;-)

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    1. Ah tu es la deuxième personne à m'en parler en des termes aussi élogieux que parlants..., hum.... voir si par hasard la bibliothèque ?
      Je culpabilise quand même à fond pour la crèche: 8 ans de mariage et toujours rien! Mais je ne sais pas ce que je veux...
      Grosses bises !

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    2. Je l'ai en accès direct via internet pour une lecture sur pc ou tablette, si cela t'intéresse, envoie moi un msg et je te donnerai les codes.
      Bises
      Amélie

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  8. Moi j'aime bien tes romans donc...
    Et c'est marrant mais ma première réponse à ta question sur l'atmosphère de Noël était en mode "ben non justement que daaaaalle"... puis il m'est revenu que parmi les facteurs ayant compliqué le rythme de décembre figurent les deux week-ends d'affilée avec de la visite d'amis (marché de Noël oblige), que du coup il y a eu moults promenades dans différents marchés.., et que cela m'avait même inspiré des réflexions en mode vraiment pas besoin de faire croire au père Noël pour que la magie de Noël opère chez les enfants: rien qu'à entendre les ooooh c'est beau, aaah, oooh, regaaaaarde de F.durant nos déambulations... on réalise que l'émerveillement est bien là !
    Et même, en fait de sapin de Noël, il a assisté, par hasard, avec sa nounou, à l'édification du gigantesque sapin de la place Kléber, et a suivi ensuite l'avancement de sa décoration... donc moui, merci de cette piqûre de rappel !
    C'était pas ce que j'avais prévu, voulu, machin, mais en fait oui, l'approche de Noël aura quand même été perceptible.

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    1. Ceci se voulait être une réponse au commentaire de Capucine 😊

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