lundi 22 août 2016

11 constats sur mes premiers temps à 50%

C'est le moment de la reprise, je termine donc ma petite série de bilans intermédiaires avant d'aborder cette nouvelle année et ses défis !
Ainsi donc, cela avait pris un feuilleton entier, mais depuis le 1er juin, je suis à 50%.
Un 50% se composant de
  • 2 jours travaillés : mardi, jeudi (enfants gardés)
  • 2 petits créneaux de télétravail : lundi et mercredi de 14h à 16h (enfants à la sieste)
  • le vendredi: rien du tout
Expédition normande + vacances d'été obligent, ce sont 7 semaines à ce rythme qui me permettent déjà de tirer un premier bilan.


Les points positifs

  • 1. Un gros "ouf" côté organisation : dans la série "j'enfonce les portes ouvertes" : c'est incomparablement plus zen que le 80% ! 
    • notamment, alterner les jours hors de la maison et les jours à la maison rend les soirs des mardis et des jeudis beaucoup plus zen que ne l'étaient les soirs des jours travaillés à 80%: je n'ai pas à tout préparer pour le lendemain, et c'est bien agréable.
    • A noter, sur les 6 premières de ces 7 semaines, nous fonctionnions encore avec notre assistante maternelle. Avec le passage en garde à domicile le facteur zen va encore augmenter puisqu'il n'y a plus de préparation - vidage de sac, par exemple, et que dans les missions quotidiennes de notre nounou figure l'étendage d'une lessive
  • 2. Plus de temps avec les enfants : là aussi, grande surprise, hein ... c'est bien mieux ! Mais surtout : je pense que, toutes choses égales par ailleurs (c'est-à-dire : sans l'IEF à prendre en compte), un rythme à deux jours hors de la maison par semaine pourrait bien être une solution très proche de mon équilibre idéal à moi. En tous cas, cette grosse sensation de "manque" que j'avais à 80% a disparu.
  • 3. De l'air côté vie sociale et culturelle : il m'est redevenu plus facile de sortir le soir (et/ou de profiter à plein desdites sorties) puisque je ne me sens plus partagée entre mes envies de sortie d'adulte et mon souci de profiter un maximum de mes enfants sur mon peu de temps libre.
  • 4. Un équilibre intellectuel : les jours "maison mais télétravail" me donnent vraiment l'impression de pouvoir ménager, voire réconcilier la chèvre et le chou : je suis toute à mes enfants le plus clair de la journée, et pouf, pendant 2h, j'allume une autre partie de mon cerveau. Cet équilibre intellectuel est vraiment appréciable, il symbolise une capacité à pouvoir "tout faire", à laisser s'exprimer simultanément différentes facettes de ma personnalité.
  • 5. Un défi professionnel gérable : ma charge de travail est adaptée, bon, cela me demande un peu d'organisation et de gestion d'agenda, mais je savais pouvoir compter sur la coopération des gens dont je m'occupe et ceci ne s'est pas démenti . Mes journées sont assez denses mais je réussis à voir tous les gens qu'il faut que je voie, et à caser les réunions nécessaires. J'ai donc la satisfaction d'avoir ce que j'appellerais un vrai 50%, pas un 60 ou 70% payé 50...
  • 6. Un défi professionnel gérable sur le plan mental : se posait la question de l'impact du télétravail en termes de charge mentale: ces créneaux allaient-ils brouiller les frontières pro-privé, m'amener à ne jamais vraiment "couper", bref, se traduire par un stress accru? 
    • Je crois que selon la manière dont on fonctionne c'est un risque réel. Mais en ce qui me concerne il ne s'est pas vérifié. Certes, il m'arrive parfois de vérifier mes mails hors créneaux, j'en ai même traité certains pendant mes vacances (scandale ! Quand Monsieur Bout se mêle de faire la même chose je lui arrache les yeux), mais je me suis permise de le faire justement parce que je m'en sentais totalement libre, que c'est très ponctuel, et que je n'ai aucun souci pour re-déconnecter la seconde d'après. 
    • Contribuent à ce détachement  
      • le fait que les enjeux de mon poste actuel sont bien moins importants que mon poste précédent, dans lequel j'étais bien plus investie émotionnellement. 
      • Et puis il s'inscrit aussi dans une dynamique personnelle: autant avant d'être maman j'avais de réelles difficultés à couper, autant de l'instant où je suis devenue maman cela a changé du tout au tout: grande concentration au taf  mais... switch efficace au dehors !


Les points négatifs 

  • 7. Sur le plan professionnel : je réussis à gérer ma charge de travail sur le temps imparti et notamment à caser les réunions nécessaires pour mon activité à moi... 
    • mais beaucoup d'autres passent à la trappe : la plupart de celles plus larges, à visée informative, avec un aspect potentiellement intéressant à plus long terme. N'étant qu'une participante parmi beaucoup d'autres, ma petite personne et ses particularités d'agenda importent peu, si bien que les créneaux sont crantés au petit bonheur, et tombent rarement "bien".
      • Très honnêtement, dans mon contexte pro actuel ceci ne me gêne guère : je ne me projette pas à long terme chez mon employeur actuel, être à la pointe de l'information constitue donc le cadet de mes soucis, tant que je réussis à piloter mon activité et accompagner les gens dont je m'occupe au quotidien. J'ai une vision assez court terme. 
      • Mais cette incapacité à faire du réseau, ce manque de temps pour aller chercher et prendre l'information seraient autrement frustrants et handicapants dans le cas contraire. 
    • Ce serait la même problématique si au lieu de travailler en solitaire comme c'est le cas actuellement, ma fonction supposait un fonctionnement en équipe comme en Normandie. Cela se voit du reste dans mes relations avec mes collègues : heureusement que j'ai eu mon 80% pour tisser des liens, mon 50% suffit à grand peine à les entretenir ! Deux nouvelles collègues sont arrivées, et je ne dois qu'au fait qu'elles sont positionnées dans mon carré d'open space, donc à notre grande proximité géographique, d'avoir pu tout de même vite tisser des liens. Je crois qu'une 3ème est arrivée, mais entre ses déplacements et ma présence en pointillé, je suis obligée d'écrire "je crois"...
  • 8. Sur le plan professionnel/mental: détachement, détachement, oui, mais peut-être un peu trop! Les premières semaines il m'a souvent été difficile de raccrocher le fil si bien coupé, et de me re-passionner pour les sujets à traiter... Retrouver une meilleure efficacité m'a demandé un effort certain. C'est le fil de la maison qu'il m'était difficile de couper! J'y reviendrai dans un article prochain sur Flylady au boulot...
 
  • 9. Organisation : les jours travaillés au bureau sont plus zen... mais les jours à la maison avec télétravail sont autrement compliqués à gérer: je me dois d'être disponible et joignable sur Skype à partir de 14h et mes créneaux de télétravail sont en effet très prisés par mes partenaires pour planifier des points. 
  • 10. Du coup cela peut vite dégrader la qualité du temps passé avec les enfants en raison de la pression créée sur le déroulement de la matinée puisque les enfants doivent impérativement être couchés (et calmes) pour 14h... D''autant que, ces tous derniers temps, F. a commencé à démontrer un début fort inquiétant de capacité à se passer de sieste... Ah mais ça ne me convient pas du tout ça !!
    • Pression donc tensions aussi parfois, voir l'heure tourner ne m'aide pas toujours à être patiente. 
    • Par ailleurs cela limite notre capacité à entreprendre des choses les matins, car toute excursion comporte une part d'imprévu que je ne peux toujours me permettre (même si la encore la majorité de mes partenaires sait se montrer très compréhensive si je dois brièvement interrompre une conversation pour aller recoucher un Bébou ou séparer deux zouaves en plein chahut).
  • 11. Sur le plan personnel: stimulantes intellectuellement, certes, ces journées, c'est l'envers de la médaille, sont épuisantes: sollicitée comme maman tout au long de la journée, je ne peux plus compter sur les siestes comme deux heures de liberté pour me reposer, m'avancer dans la gestion de la maison, bloguer ou tout autre projet personnel, ou voir des copines (autres que celles retrouvées sur les bancs du parc, où, pour le coup, mon passage à 50% m'a permis de faire mon grand retour).


Implications par rapport à l'IEF

Au vu de ma difficulté à boucler les matinées à temps pour être à pied d'œuvre pour le télétravail, caser dans lesdites matinées le temps nécessaire à l'IEF ne semble pas couler de source. 
Une piste évidente cependant : avancer l'heure de mon lever... J'ai un peu fait ma larve ces dernières semaines, ce qui décalait d'autant l'heure à partir de laquelle nous étions enfin opérationnels. Incitation majeure à prendre Decent Hour très au sérieux! 
Allonger nos matinées ainsi permettrait donc probablement de dégager le temps qui nous manque pour le moment... 
Effet collatéral intéressant, cela fatiguerait davantage F. et faciliterait d'autant la mise à la sieste !

Peu de temps pour moi = où prendre le temps nécessaire à la préparation / structuration de l'IEF? 
Bien sûr il restera les soirées mais...j'aimerais bien en garder l'essentiel pour de la détente et notamment du temps à deux. 
  • Pour les aspects pratiques, je vais déjà tester jusqu'à quel point je peux me décharger de certains travaux pratiques de préparation sur notre nounou à domicile.
  • Autre point, j'aimerais structurer nos matinées de façon qu'un maximum de tâches ménagères / la quasi-totalité de ma to-do list Flylady soient réglées avant la mise à la sieste (afin de pouvoir disposer autrement d'éventuelles minutes de rab si les siestes des enfants se prolongent), je pourrais ainsi peut-être caser un peu de préparation en fin de sieste. Ceci suppose d'inclure davantage F. dans les routines Flylady.
L'un dans l'autre, je vois donc comme priorité, pour la fin août, la construction d'une routine familiale structurée pour nos matinées, avec une version imagée visant à faciliter la coopération du Bébou et partant, une certaine fluidité (à la Faber&Mazlish...).


Implications par rapport à mes choix professionnels

cette histoire de détachement me fait aussi m'interroger sur ce que je souhaite pour la suite
  • Point évident de savoir si ma moindre motivation est simplement liée au moindre intérêt du poste, ou si je suis tout bonnement en train de me détacher du travail en entreprise... Il est sûr que ces temps-ci mes intérêts sont tout autres !
  • Et il y a la question réaliste: même si c'est juste l'intérêt du poste... un poste plus intéressant serait-il encore compatible avec un 50% ? 

Enfin, plus largement, cela m'interroge sur la place du temps partiel en France en particulier, et dans le monde en général : quelles seraient les pistes pour permettre à la fois une vraie réduction de travail, mais le maintien d'une forte implication ?


En définitive, du très bon, du moins bon, mais surtout, des pistes de réflexions.... et quelques petites choses à tester !
Mais j'avoue que l'incertitude concernant mon avenir pro au delà de la fin de mon CDD se teinte parfois d'un  "ce serait plus facile si ça s'arrêtait en fait". 
Flemmarde...

6 commentaires:

  1. Très complet et intéressant ton bilan. A l'heure des changements je pense que j'en ferai un également dans quelques semaines. Je te souhaite que les points négatifs s'estompent au fil du temps ! Bonne journée !

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    1. Merci de tes mots ! Je lirai ton bilan avec intérêt, je suis sûre qu'il y a aura matière à m'inspirer, comme si souvent chez toi ;-)
      Concernant les points négatifs, je vais commencer par m'attaquer à l'un ou l'autre des aspects qui dépendent de moi, et ensuite: advienne que pourra !

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  2. Tout ça m'a lair quand même bien parti ^^.
    Ahlala les siestes... Le mien qui a 3 ans et demi ne veut plus les faire !!! Sauf que moi ca membete bien parce que je dois préparer ma classe pendant sa sieste sinon c'est le soir et comme tu dis bye bye le temps passé à deux en amoureux.
    Alors quand il etait plus petit il avait déjà tenté le coup mais nous faisait des crises vers 17h... Trop de fatigue donc sieste fut imposée de nouveau.
    Mais il a grandi et maintenant il tient très bien toute une journée sans sieste et s'endort le soir un peu plus tôt tranquillement. Donc j'ai du capituler il va sur ses 4 ans, c'est normal.
    Alors comment que je fais ?!
    Jai instauré le temps calme après le repas du midi. On se pose dans sa chambre, on lit une ou deux histoires et je le laisse.
    Bien sur il vient me voir donc j'ai divisé ce temps calme en 3 temps : 20 min à être calme dans son lit pour se reposer un peu de toute la matinée, puis 20 min à regarder des livres tranquillement et enfin 20 min où il a le droit de jouer mais dans sa chambre sans me déranger.
    Parfois il triche et il prend discrètement des livres au bout de 10min mais je laisse car je le sais capable d'en feuilleter une demi-heure.
    Jai commencé en début de semaine et je suis plutôt satisfaite, ça ne me laisse qu'une heure de temps où il vient me voir 3 fois quand même ( minimum ...).
    Cela dit j'arrive à travailler et surtout à rester plus zen!
    Voilà mon expérience mais je n'en ai qu'un à gérer je sais :D.

    J'ai lu aussi ton article sur ta nounou à domicile tu as vraiment trouvé quelqu'un de bien je suis contente pour toi !

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    1. Hello !
      Merci de ton expérience, oui, je pense que quand le temps sera venu nous nous orienterons aussi vers la période de temps calme, télétravail ou pas, nous avons besoin de ce temps de respiration !
      Heureusement, il semblerait pour le moment que ce soit une fausse alerte, il faut juste veiller à le lever assez tôt le matin + suffisamment d'exercice physique dans la matinée. En revanche elles racourcissent...

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  3. J'arrive après la bataille, mais j'aime ton bilan, il est tellement vrai !!
    Je crois que tu avais déjà tout compris : le principal est probablement de réussir à sortir la tete du guidon pour se poser la question de où on en est, et ce qui nous plait ou pas. C'est à ce prix là qu'on arrive à avancer. Tout le monde n'y arrive pas, chapeau...

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    1. Merci Coralie !
      Oui ce n'est pas évident, surtout quand on (soi-même et/ou tout un chacun) est persuadé que ce qu'on vit serait ZE solution ultime et parfaite. Ce qui était un peu mon cas, j'avais tendance à considérer le 50% comme une sorte de Graal, solution à tous les problèmes d'équilibre vie pro / vie perso, solution dont seule la frilosité du marche du travail français priverait le commun des mortel(le)s.
      Je suis bien contente d'avoir pu tester pour réviser un peu ma position !

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