jeudi 14 septembre 2017

Flylady et parentalité positive: 10 points communs!

Parmi les grandes découvertes qui ont changé le cours de l'Histoire de la Gwen en tous cas, figurent en bonne place
  • la découverte de Flylady : s'organiser pour gérer sa maison, et sa vie, sans y passer ses journées ni crouler sous le bazar
  • la découverte de la parentalité positive : éduquer ses enfants d'une manière qui les respecte eux, dans ce qu'ils sont, et nous, dans ce que nous sommes, afin d'en faire des adultes à la fois responsables et bien dans leurs bottes. (Monsieur et moi-même avions fait une synthèse de nos objectifs éducatifs en la matière ici)

Et au fond, ces deux concepts fumeux ont beaucoup de points communs!

Tour d'horizon...

1. Les routines, un gage de sérénité et d'efficacité

  • L'un des piliers de la méthode Flylady, c'est l'établissement de routines.
Celles-ci permettent de diminuer l'effort de volonté nécessaire pour enfin se coller aux tâches nécessaires : le cerveau ne passe pas son temps à argumenter et contre-argumenter en faveur de telle ou telle action. Les routines rendent donc la gestion de la maison beaucoup moins douloureuse, c'est un constat que j'avais fait dès mes débuts avec Flylady, moi qui avait toujours fui la routine comme la peste.

  • En parentalité positive, on souligne l'importance de routines claires pour l'enfant: sécurisantes, celles-ci permettent également de diminuer les conflits
Quand les choses se font toujours d'une certaines manière, dans un certain ordre, l'enfant les conteste beaucoup moins. Là aussi, on retrouve le fait que l'habitude permet de diminuer l'effort de volonté nécessaire! Un point que j'ai vérifié tant de fois que je réfléchis longuement avant de déroger aux habitudes / permettre des exceptions.


2. POUR : la participation des enfants aux tâches ménagères

  • Flylady a développé plein de manières d'associer les enfants au maintien de l'ordre
Par petites touches, il s'agit de les envoyer en mission : ramasser 4 objets, ranger pendant 5 minutes, choisir 3 choses à jeter, 3 à donner... Cela les responsabilise, allège la tâche des adultes de la maison, et encourage ceux-ci à tenir bon dans leur conversion à Flylady: en effet, le découragement peut plus facilement frapper si les efforts faits sont instantanément annihilés par le passage de mini-Attilas.

  • De nombreux auteurs de parentalité positive, et contrairement à certains clichés assimilant cela à une idéologie de l'enfant-roi, soulignent l'importance de faire participer les enfants à l'entretien de leur cadre de vie
Il s'agit ainsi de
- booster leur autonomie, leur confiance en eux (ils mettent leurs propres compétences à l'épreuve au lieu de se vivre dépendants des adultes),
- mais aussi et surtout, de subvenir à l'un des besoins les plus importants chez un être humain : le besoin d'appartenance et d'utilité. Se sentir utile au groupe, c'est crucial pour un enfant, et un manque à ce niveau favorise les comportements inappropriés.


3. Le minuteur, un chouette pote!
  • Avec Flylady, on devient vite une obsédée du minuteur. 
Se fixer un temps défini pour accomplir une tâche, en sachant que la sonnerie viendra nous en libérer, permet de s'y coller, et d'y rester le temps imparti, en s'activant!

  • En parentalité positive, le minuteur constitue également un ustensile volontiers conseillé. 
C'est visuel, ça se touche, ils peuvent s'en servir eux-mêmes...
C'est pourquoi c'est très utile pour
- motiver les troupes : "on range juste ces 5 minutes et ensuite goûter!"
- ou encore les aider à s'auto-réguler : "sur quelle durée places-tu le minuteur ?" / "Ce sera à toi de te lever/éteindre la télé/aller te coucher/te mettre à tes devoirs/quitter le parc... ensuite"


4. Une logique des petits pas, garantie du succès

Prendre des bonnes habitudes se fait de manière progressive.

  • C'est un des mantras de Flylady qui a ainsi conçu un programme spécifique de Babysteps
En effet, décider un beau jour que "tout va changer" et qu'à compter de maintenant nous ferons telle, telle et telle chose, et encore ça, et ci... constitue une entreprise rarement couronnée de succès. Avec Flylady, on prend une petite habitude, on en goûte les fruits, on lui en rajoute une seconde, etc, et c'est cela qui permet de tenir dans la durée.

  • En parentalité positive, la progressivité est également fondamentale! Et pour tous les protagonistes. 
Nos enfants ont besoin de temps pour apprendre, et Jane Nelsen notamment souligne l'importance de la progressivité des apprentissages. On retrouve d'ailleurs une idée de la pédagogue Charlotte Mason (et je viendrai développer ce point un de ces 4, si si!) : les bonnes habitudes se prennent progressivement, et il vaut mieux répartir ses objectifs éducatifs dans le temps : apprendre à son enfant à ranger ses chaussures derrière lui, travailler sur ses relations avec les autres enfants, lui apprendre à se concentrer etc... Peu importe l'objectif éducatif retenu, celui-ci nous demande beaucoup d'énergie et on ne peut être au four et au moulin en même temps.
En ce qui me concerne, par exemple, j'ai commencé par négliger le rangement de chambre pour d'abord impliquer davantage F. dans l'aide à la maison, et cela une tâche à la fois : débarrasser ses affaires, puis sortir l'aspirateur, etc. Une fois que cela a été acquis, j'ai pris le temps de systématiser le rangement de chambre.
Mais cela concerne également les parents: quand on découvre la parentalité positive on découvre toute une série d'attitudes, de formulations, d'outils à mettre en place et on aimerait tout mettre en place d'un coup. Eh bien... ce n'est pas possible.
C'est du reste ce que je trouve particulièrement bien fait dans mon "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" chéri, et les ateliers du même nom : on est incité à lire (si on lit) / travailler (si on suit les ateliers) un thème par semaine, et à se concentrer sur l'application de ce thème-là pendant une semaine avant de passer au suivant.


5. Faire confiance au temps et à la répétition
  • Flylady nous le dit joliment : notre maison n'est pas devenue crade et bordélique en un jour, elle ne deviendra pas propre et ordonnée en un jour non plus. 
Ce n'est donc pas la peine de nous lancer dans une opération titanesque type "nettoyage des écuries d'Augias", au risque de s'épuiser et surtout de s’écœurer! C'est par la répétition, chaque jour, de petits gestes de rangement, que se répandront peu à peu l'ordre et la propreté, et surtout... qu'ils s'installeront durablement!

  • En parentalité positive, on souligne à quel point les circuits du cerveau de l'enfant (et du parent!) ont besoin de temps pour se créer, se consolider. 
A ce titre, il est vain de vouloir "faire comprendre à l'enfant une bonne fois pour toutes" (de même qu'en Flylady il serait vain de vouloir faire comprendre à la maison une bonne fois pour toute qu'elle doit rester propre et rangée, ou de vouloir, soi-même, prendre de bonnes habitudes une bonne fois pour toutes).
Répéter les choses n'est pas inutile, et encore moins un scandale "car l'enfant n'écoute rien", mais quelques chose d'indispensable. A long terme, cela porte du fruit!
Nous le vivons par exemple avec la politesse: nous ne tenons pas rigueur à F. ou E. d'oublier le "merci" ou le "s'il-te-plaît", mais quand c'est le cas nous le rappelons systématiquement et gentiment. Au fur et à mesure, ces mots viennent de plus en plus naturellement. Accepter que c'est un long processus nous permet de vivre cela sereinement.


6. Si on rate, on se relève et on continue
  • Quand on découvre Flylady, on a envie qu'il y ait un avant-Flylady (bon, dans les faits, il y a un avant-Flylady, bordélique et crade et chaotique), et un après-Flylady qui n'aurait rien à voir.
Car Flylady nous aurait à jamais purgée de nos mauvaises habitudes, et plus jamais on n'irait se coucher sans avoir nettoyé son évier et préparé ses vêtements du lendemain, et les menus seraient toujours planifiés à l'avance et et et...
Et non.
On peut avoir des coups de mou en Flylady.
On peut avoir des mauvaises journées, on peut avoir des mois de faiblesse, on peut avoir un peu beaucoup lâché l'affaire pendant quelques temps. Cela ne signifie pas que c'est raté! Il ne s'agit pas de "rattraper" cela, mais de faire ce qu'on peut, dès qu'on est à nouveau capable et motivée pour le faire. C'est ainsi que j'ai déjà fait les Babysteps 2 fois et demie, et que je me relancerai dedans après le déménagement, pour faciliter la prise de bonnes habitudes dans notre nouvel environnement.

  • En parentalité positive, idem, une fois qu'on a commencé à regarder différemment un certain nombre de problématiques éducatives, on aimerait penser que désormais, on saura toujours agir de manière constructive et respectueuse envers notre enfant, que notre réaction sera toujours adaptée, etc. 
HAHAHA! 
Même topo. 
Des moments de faiblesse, des ratés, des régressions, voire des phases où franchement on n'est pas loin de lâcher l'affaire, peuvent se produire. L'erreur est humaine et on ne peut être en pleine maîtrise de soi et de compétences parentales, somme toute relativement fraîches, à tout moment.


7. Même mal fait, c'est bien!
  • Ça aussi c'est un mantra Flylady : des tâches ménagères, mêmes faites "mal", contribuent toujours au bien-être de la famille. 
C'est le perfectionnisme, celui qui nous susurre que, tant qu'à nettoyer ses vitres, autant les faire toutes et parfaitement, qui constitue l'ennemi.
Depuis que je me suis convertie à Flylady, je suis devenue l'adepte de l'aspi-vite-passé-au-milieu-de-la-pièce-et/ou-dans-le-coin-le-plus-crade, et autre coup d'éponge sur un bout de porte de placard et non toute la porte, coup de serpi au milieu de la cuisine et peu importe les bords, etc.
Car ça c'est à ma portée, et au bout du bout, ces petits machins imparfaits faits régulièrement rendent ma maison bien plus propre que si je projetais toujours de nettoyer celle-ci de fond en combles... demain. Et cela me motive pour continuer à faire des petits machins dans ma maison le lendemain.

  • La parentalité positive, c'est pareil. Il est tentant de vouloir être un parent parfait, à toujours dire ce qu'il faut, agir comme il faut, machin. 
Ce qui nous mène directement au découragement à chaque épisode imparfait, et notre découragement se transforme en un mal-être qui se traduit par des réactions encore plus inadaptées.
Au contraire, se focaliser sur le fait de faire un petit peu différemment d'avant, quand on peut, nous mène bien plus loin. Chaque phrase empathique, chaque geste aidant notre enfant à se développer, chaque démonstration d'amour inconditionnel apporte quelque chose à notre enfant, et rien ne pourra jamais les lui ôter. Avoir cela en tête, et non un objectif illusoire de perfection inatteignable, m'entraîne et m'aide à rendre ce genre de "succès" plus fréquents.


8. Voir le positif
  • Dans le monde de Flylady, on s'attache à regarder ce qu'on a réussi à faire
Cet évier étincelant, ces deux minutes de rangement, bravo! C'est dans la fierté qu'on tire de toutes ces menues réussites qu'on puise l'énergie et la motivation nécessaire pour accomplir les suivantes.

  • En parentalité positive, le fait de regarder le positif en priorité constitue la base de notre action.
Il est bien plus efficace, pour inciter un enfant à bien se comporter, de remarquer et valoriser les fois où il agit bien, que de s'attacher à repérer, souligner et corriger les fois où il agit "mal".


9. L'attention à porter à nos besoins physiologiques de base
  • Flylady nous materne : elle nous incite à inscrire dans nos routines des gestes aussi élémentaires que manger, boire, ou bouger.
En effet elle sait que tout cela passe vite à la trappe dans le quotidien... et pourtant, tout ceci est indispensable pour rester efficace!
Déshydratée, pas ou mal nourrie, comment mobiliser notre énergie? Et si nous ne donnons pas à notre corps l'exercice dont il a besoin, celui-ci a du mal à faire preuve du dynamisme nécessaire pour affronter nos défis quotidiens.

  •  Et en tant que parent, ce rappel n'est pas vain : c'est bien joli de réfléchir à mille manières d'améliorer l'ambiance à la maison et de favoriser la coopération de notre progéniture, mais... que de colères ou de comportements inappropriés sont tout bonnement liés à un besoin de base non assouvi ?!
Avant de vouloir "corriger" ce comportement, il est bon de prendre quelques secondes de réflexion pour identifier la racine de celui-ci: un enfant fatigué, assoiffé, affamé ou mal nourri (ces fameux additifs alimentaires...), ou devant aller aux WC, va facilement se montrer très agité.
De la même manière, un besoin de base de l'enfant est de bouger, et consacrer le temps nécessaire à la satisfaction de ce besoin peut permettre des journées bien plus paisibles par ailleurs.


10. Decent Hour !

  • Se coucher et s'endormir à une heure décente constitue souvent un vrai problème pour les aspirantes Flylady, et pourtant, quand ça fonctionne tout le reste roule mieux!
  • Pour les parents et leurs enfants, eh ben.... c'est pareil.[soupir]

Voyez-vous d'autres parallèles à tirer ? Il en existe sûrement ;-)

6 commentaires:

  1. Bonjour Gwen

    Quel plaisir de lire cet article !

    Je suis actuellement en train d'instaurer un système de minuteur avec des sabliers (j'en parle très bientôt dans une vidéo)
    Et comme les minuteurs, c'est vraiment pratique car les enfants peuvent visualiser où ils en sont, et le temps qu'il reste.
    C'est eux qui s'organisent autour de ce temps.
    Nous testons en ce moment et ça fonctionne vraiment bien.

    Ca fait partie de ces astuces de temps qui sont essentielles à utiliser.
    J'en parlais dans une vidéo que j'ai faite : https://www.youtube.com/watch?v=mYwLnT9RmGw&t=10s

    Je ne connaissais pas du tout FlyLady, je vais aller me renseigner de plus près.

    Je t'en remercie.

    Au plaisir
    Evan

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    1. Merci Evan!
      Oui les sabliers c'est top aussi, d'ailleurs j'ai retrouvé un lot que j'avais en faisant mes cartons, sitôt le déménagement derrière nous (et lesdits sabliers déballés) il serait bon que je réfléchisse à leur permettre de servir. (argh si tu fais tes trucs en vidéos, j'ai beaucoup de mal avec les vidéos...)

      Bonne découverte de Flylady, c'est tout un monde...

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  2. C'est vrai qu'il y a pas mal de points communs finalement... Je n'aurais pas pensé à faire le rapprochement... mais cela explique peut-être pourquoi ces deux approches me parlent...

    Le point 6 étant un des plus importants pour moi et mes (nombreux?) coups de mou et moments de découragement.

    Sur ce, je me remets en selle et ranime mon esprit Flylady ;-)

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    1. Oui en fait à un moment ça a fait tilt, j'ai réalisé que les deux allaient dans le même sens et pouvaient donc se renforcer l'une l'autre.
      Ah, ce fameux point 6...
      Pour le moment, je ranime Flylady à coup de 15 minutes de carton, et puis ensuite je compte dessus pour maîtriser notre nouveau chez-nous. Ranime bien chez toi !
      Enfin, non, pardon : ranime mal mais ranime quand même ! :D

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  3. Flylady ? mais... dis moi... serais-tu aussi sur le forum Flyingfrancophone ?

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    1. Haha! Non, mais sur un autre gros groupe FB : Flylady renaissance 😉

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