Y a pas à dire, nous sommes bien repartis. J'en profite pour développer certains points, et notamment l'expression de mon mécontentement, toujours, et la participation de F. à l'effort collectif.
Samedi:
Au matin, F. vient dans notre chambre me demander de lui sortir des cracottes.
Je remarque qu'il a ôté son bas de pyjama (mouillé...) mais ne l'a pas remplacé.
Au conseil qui me brûle les lèvres, je substitue un subtil mix de description, reflet des sentiments et quelques renseignements:
"Oh, tu as les fesses nues, ça peut faire un peu froid. Je crois qu'il y a un bas de pyjama sec sur la table à langer."
F. s'en va et revient une minute plus tard muni du bas de pyjama, pour l'enfiler à mes côtés.
Dimanche:
F. s'est amusé à défaire notre lit après que je l'aie fait (parce que ça, pour le coup, c'est un point de mes routines Flylady qui tient à 100% ...) : les oreillers et la couette sont éparpillés sur le sol.
J'exprime ma colère et mes attentes:
"Je n'aime pas qu'on défasse mon lit. J'ai besoin de ton aide maintenant."
Je lui montre comment saisir un coin de la couette, m'empare du second, et nous remettons la couette en place.
Lundi:
Petit-déjeuner, F. joue avec son gobelet de lait... et le renverse.
Je donne un renseignement
"Le rond vert est sur l'évier."
Mais au lieu de s'en saisir, F. commence par patauger dans la flaque de lait.
J'exprime mon désaccord et je rappelle la règle
"Je ne suis pas d'accord ! Quand on salit, on nettoie.- Nan nan nan nan nan", répond F., qui cherche à me taper.
Je ravale un "je ne veux pas manger avec un garçon qui salis et tape", en réalisant que je collerais une étiquette, et exprime mes besoins à la place.
"J'ai besoin de manger dans le calme. Tu as le choix : nettoyer et rester calmement dans la cuisine, ou aller crier ailleurs."
F. hésite, je me concentre sur mon petit-déjeuner pour lui laisser l'espace nécessaire à la réflexion, et il se met à nettoyer, puis déplace sa chaise pour venir manger tout près de moi.
Mardi:
Le bain se termine, j'enveloppe F. dans son peignoir, empoigne un chiffon Flylady et éponge le pourtour de la baignoire avec... alors que j'avais confié cette tâche à F. les dernières fois.
"Pourquoi c'est toi qui fais ?" interroge le Bébou...
Et voilà, petit rappel de l'importance qu'il y a à ne pas agir trop vite à la place de l'enfant, mais à rester constant autant que possible dans les missions qu'on lui confie.
Mercredi:
I.
Pour la première fois depuis... 6 mois (!), F. n'a pas mouillé son lit (ou sa couche, puisque dans le tas il y a eu 3 mois où il a reporté des couches) Il déboule dans notre chambre tout fier:
"J'ai fait un lit sec!- Comment as-tu fait ça ? Tu t'es levé la nuit ?! Tu peux être fier de toi !".
II.
La dernière fois que F. était rentré du parc avec du sable dans les chaussures, il avait benoîtement vidé lesdites chaussures au milieu de l'entrée. J'avais exprimé mon mécontentement en mode Faber & Mazlish puis j'étais allée vider sa deuxième chaussure dans l'évier, et lui avais demandé de sortir et passer l'aspirateur.
Là, nous rentrons du parc, je déchausse E. sans me méfier. Or F. ôte sa chaussure droite et une fois que c'est fait, il précise, satisfait
"J'ai réussi à ôter ma chaussure sans faire tomber le sable. Je vais aller la renverser dans l'évier."
Et sans plus attendre, il agit.
Jeudi:
Alors que nous finissons de charger la voiture avant de partir en pique-nique, F. s'amuse sur les sièges avant, et piétine la veste qu'y a déposée son père.
Je mixe renseignement / expression du désaccord.
"F., Papa n'aime pas quand on marche sur sa veste."
F. déplace ses pieds et continue ses acrobaties en contournant la zone occupée par la veste.
Vendredi:
Au moment de remonter dans l'ascenseur, F. fait tomber son vélo et peine à le relever.
Je ne bouge pas d'un poil et me contente de décrire ce que je vois:
"Ah oui ça te bloque, ah tu fais le tour pour arriver à saisir le guidon, ah en faisant comme ça ça marche."
C'est bien c'est bien c'est bien tout ça...
Prochain axe de travail : relire le "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat et y glaner / me remettre en tête quelques outils supplémentaires.
Je suis toujours béate quand je vois comment tu fais et comment agis F. Soupir d'envie...
RépondreSupprimerAlors... J'ai eu toujours tendance à dire "ce sont les petits garçon qui..." Alors, j'ai mis en pratique la substitution que tu utilises "J'ai besoin de."
Mise en pratique dès ce matin.
Problème numéro 1 de la journée : le lever. Fiston, 4 ans, exige dans 90% des cas que je me lève en même temps que lui. Sauf qu'avec sa soeur, je ne suis pas toujours d'attaque. Mon mari prend le relais. Sauf que fiston ne l'entend pas de cette oreille et qu'il va tout faire pour provoquer mon réveil malgré mes demandes de respect de mes besoins. J'ai donc essayé le "J'ai besoin de me reposer encore. Tu as le choix : soit tu restes avec moi calmement, soit tu te lèves avec papa." C'est comme parler à un mur. Ou presque. Il va rester calme, allez 30 secondes, une minutes, et redemander à ce que je me lève. "Moi, je veux me lever." qu'il dit. Et moi de lui dire que lui et moi avons des besoins différents. Et lui d'en avoir cure.
Dans 90% des cas, cela finit par mon mari qui le sort manu militari de la chambre et donc réveil de la petite soeur à cause des hurlements du fiston. Et donc un réveil de mauvaise humeur pour moi. On touche aux fondamentaux, le sommeil et c'est quand même vital qu'on trouve une solution. Ma petite tête encore pas mal la nuit. Je me couche raisonnablement tôt. Là, je pense qu'il faut trouver quelque chose pour que mon besoin de sommeil soit respecté.
Des idées ?
Je sèche et j'en deviens mauvaise...
Si le papa "lui saute dessus" dès son réveil et sans attendre qu'il vienne dans votre chambre; lui propose une activité sympa loin de vos oreilles (histoire, petit-déjeuner "entre hommes", jeu de grand, etc) ?
Supprimeret je compatis, parce que le manque de sommeil est terrible...!
SupprimerMerci Clotilde. Alors, le papa a du mal à se réveiller le matin. Même s'il propose un truc sympa, fiston va aller à la chambre et ouvrir la porte. Cependant, 10% des fois, mon fils obtempère sans rechigner. Je n'ai pas encore réussi à déterminer ce qui est différent ces fois-là...
SupprimerC'est terrible, oui, le manque de sommeil...
Ouille !
SupprimerConcernant l'envie : je me souviens de tes derniers commentaires sur cette série et je compatis, j'espère que tu en sauras davantage bientôt.
Ensuite, bon hein, tu sais que là j'écris mes succès, ça ne marche pas à tous les coups non plus... je vois plus chaque problème comme un fromage: avec chaque habileté, j'ai la possibilité de grignoter le fromage, par un coin, un autre, un bord, etc. Parfois ça suffit à engloutir le fromage, ou à bien le diminuer, mais parfois non...
Ceci dit il n'en demeure pas moins que je suis tout de même impressionnée de ce que chaque pas en avant nous apporte.
Bon, par ailleurs, tout de même, sache que depuis nos échanges d'il y a quelques temps, quand je desespérais un peu, mûrit un billet dont le titre te parlera, je pense: "Quand F&M ne marche pas". Il mûrit, et puis il faut que je trouve le temps d'en accoucher ;-)
Ensuite : grosses condoléances pour le sommeil, c'est vraiment dur quand les nuits sont encore hachées. Ça touche à un besoin tellement viscéral que quand il n'est pas respecté, nos capacités s'en trouvent bien réduites par ailleurs.
Idées
- la suggestion de Clotilde me vient également à l'esprit en tout premier : que le matin soit un RDV avec papa.
Avec éventuellement aussi des tâches accomplies ensemble, qui lui donnent un sentiment d'utilité (préparer le petit-déjeuner que tu prendras, vider la machine qui a tourné dans la nuit). Chez nous je suis tranquille les matins de semaine précisément parce que c'est le moment père-fils.
Du coup on n'est pas en négatif "on réveille pas maman / maman me rejette", mais en positif "j'ai papa rien que pour moi, c'est mon moment avec lui"
- je crois que tu as écrit récemment qu'il ne s’intéresse pas aux chiffres ? les reconnait-il un peu tout de même ? Chez nous, responsabiliser F. sur "quand l'horloge montre tel chiffre, tu peux jouer avec la poussette" a beaucoup aidé.
Mais par étapes, hein, c'est-à-dire qu'il a fallu passer par des moments où il commençait pas agir et c'était à nous de rappeler calmement : "euh, c'est quel chiffre sur l'horloge du four?" (c'est plus efficace si c'est lui qui va lire le chiffre et en tire la conséquence que si on dit "eh c'est pas l'heure")
si connaissance des chiffres insuffisantes, y a le fameux réveil avec un mouton qui dort, mouton qui se réveille; tu le règles, et lui pourrait être en charge de venir te réveiller dès que le mouton est réveillé aussi.
[suite car commentaire trop long pour le formulaire :D]
Supprimer- pour le coup, le coup du dessin / pancarte accroché à ta chambre, avec recto / verso une maman qui dort, et une maman toute heureuse qui lui tend les bras, éventuellement assortie d'un message: chut, je me repose pour être en forme pour toi / ça y est, je suis toute reposée et j'ai hâte de te faire un câlin (message que tu lui lirais au moment de la mise en place de la pancarte...);
ladite pancarte peut être renforcée par le papa, aussi : "ah, attends, que dit la pancarte ? Ah oui non, je ne dois pas réveiller maman" (si papa aussi est concerné par la règle et respecte la pancarte, elle en prend un sacré poids)
- si je reprends ton utilisation du "j'ai besoin" : d'abord bravo ! Ensuite : à l'usage j'ai remarqué que plus il concernait quelque chose de concret, mieux il fonctionnait. "te reposer encore", c'est assez abstrait pour ton fils. En revanche, "te reposer jusqu'à ce que le mouton...", ou aussi, avoir recours à un minuteur visuel : te reposer jusqu'à ce que le minuteur sonne, aiderait à rendre la demande plus concrète.
- routine : cela reprend un peu des points précédents mais : si chaque matin il y a une série de choses à faire dans l'ordre avant d'aller te réveiller, idéalement rendue visuelle par un affichage, ça pourrait bien aider. Avec idem, ton mari qui peut aider au suivi en disant : "ah y a quoi encore sur ta liste ?"
est-ce que certaines choses t'inspirent ?
plein de pensées pour toi
Wouah ! Je suis épatée par cette liste ! Merci, merci !
SupprimerJe pense que le mouton ne prendra pas avec mon fils, car il a dans l'esprit, "il fait jour, on se lève" donc lorsqu'il s'aperçoit qu'il fait jour (pas difficile, le volet n'est pas occultant mais niveau rideau,?on peut pas faire mieux pour cacher...), il faut absolument qu'il se lève !
J'ai dû trop lui lire "la nuit, on dort !" De Jeanne Ashbé.
Il applique donc cette maxime à tout le monde et difficile de le lui faire comprendre que sa sœur ou les chats ont besoin de dormir en journée.
Mais sinon, les autres idées me parlent bien, je vais en faire part à mon mari. Je vais essayer de mettre en pratique et je reviens faire le point (si j'oublie pas, moins de sommeil, moins de neurones !)
Ah... j'aurais bien d'autres soucis à soumettre, mais y'en a tellement que je risque de monopoliser le post !
@ Melanie: mon petit bonhomme de 4 ans se lève bien souvent avant son mouton, mais RESPECTE l'idée qu'on ne réveille pas les autres avant! (on a commencé en mettant le mouton à 6h30, son heure approximative de réveil au moment où on l'a introduit, pour qu'il n'attende pas trop longtemps... et progressivement on est arrivé avec succès à 8h30!). Et dorénavant il effectue sa routine (décidée avec lui et écrite/dessinée) en nous attendant: s'habiller, se nettoyer les oreilles, mettre la table du petit déjeuner, ouvrir les volets (électriques) du salon... et nous avons vu ensemble quelles sont les occupations silencieuses: coloriage, dessin, feuilleter des livres, faire un puzzle, écouter une histoire tout doucement sur son lecteur CD...
SupprimerÀ voir. J'ai un petit bonhomme particulier. Il n'aime pas être seul. Et il est treeees têtu !
SupprimerJe suis ravie que la liste te revigore Mélanie, j'espère de tout cœur que dedans se trouvera de quoi te soulager.
SupprimerC'est quelque chose qui m'avait impressionnée au cours de nos ateliers : y a deux exercices où dans le premier, on doit régler un problème de utilisant chacun des outils vus. Le deuxième exercice nous pousse à répertorier les problèmes et à trouver un outil pour chacun. Eh bien, j'avais tellement bien aimé le premier exercice que j'en avais repris le principe pour le second : me triturer la tête pour chaque problème, en le passant systématiquement à la moulinette de chacun des outils, de manière un peu scolaire (en mode : outil 1: décrire le problème; bon, je peux le décrire comme ça... mais aussi comme ça; outil 2: donner des renseignements : je peux dire ça... et ainsi de suite) m'avait vraiment aidée : je m'étais retrouvée soudain avec au moins 3 ou 4, voire souvent 7 ou 8 manières d'aborder chaque point, et tout de suite on se sent moins impuissant.
Hâte d'avoir ton retour !
Quant aux autres soucis à transmettre : la hotline est là pour ça ;-)
si tu crains de monopoliser, tu peux toujours procéder comme Capucine, qui voulait se limiter à 1 souci soumis par semaine ;-)
Mélanie,
RépondreSupprimerPas de proposition à faire mais moi aussi je galère un peu (beaucoup) en ce moment.... Je ne sais pas si c'est la grossesse qui fait que mais en ce moment la bienveillance n'est pas une de mes qualités dominantes !
Servane
Plein de pensées pour toi aussi Servane... j'imagine bien que grossesse = fatigue + hormone = conditions défavorables...
SupprimerMerci pour ce nouveau partage, toujours aussi inspirant.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta formulation du lundi : "lui laisser l'espace nécessaire à la réflexion"
C'est exactement ça !
J'avais déjà vécu ça,(http://les6doigtsdelamain.com/eviter-de-senteter/) mais je n'avais pas mis les bons mots dessus, je crois, ou pas complètement...