mardi 19 janvier 2016

Périodes sensibles de l'enfant - périodes sensibles de ses parents!

Parce que décidément il ne faut "jamais dire jamais", un petit billet sur un constat que je trouve à la fois comique et touchant, concernant les fameuses périodes sensibles de l'enfant.

Je ne vais pas revenir sur le concept en lui-même, mais pour mémoire, il s'agit de ces périodes, identifiées par Maria Montessori, pendant lesquelles un enfant se passionne pour quelque chose, se montre capable de grande concentration et intègre avec beaucoup de facilité tout ce qui s'y rapporte si son environnement met à disposition le nécessaire. 


Effet collatéral intéressant desdites périodes sensibles
les périodes sensibles du Bébou déclenchent leur équivalent.... 
chez moi.

La preuve par deux exemples particulièrement frappants.


Période sensible de l'ordre (De la naissance à 6 ans en temps normal - 28 ans à ? chez la Gwen)

La notion de période sensible est, rétrospectivement, celle qui m’aura permis d’« entrer » dans la pédagogie Montessori. La manière dont le tag « Montessori » était utilisé et dévoyé au quotidien aurait en effet plutôt eu tendance à me détourner de cette pédagogie, si l’observation du Bébou n’était pas venue confirmer les premières bribes de véritable information que j’avais sur le sujet (notamment le billet de Clotilde).

Car vers les 18 mois de F. sa période sensible de l’ordre s’est manifestée, démontrant par A+B à mes yeux jusque là sceptiques l’existence de cette fameuse période sensible. En effet, une chose était sûre, ce n’était pas de moi, sa bordélique de mère, qu’il pouvait tenir ce soudain souci de l’ordre! Ooooh non, aucun risque, j'étais allergique au rangement. Aucun risque non plus de faire de moi quelqu'un d'ordonné.

Aucun risque ? 
  • Observer ainsi un F. tout soucieux de repérer quelle était la place de ses chaussures dans l'entrée m'incita à lui permettre ce repérage en prenant garde, moi aussi, de toujours replacer lesdites chaussures à la même place. (énorme effort de discipline pour moi !) 
  • Il en fut de même pour le manteau (exploit!).
  • Puis, une fois arrivée dans notre nouvel appartement, réaliser qu'il était intéressé par le fait de ranger ses jouets m'incita à lui faciliter la tâche et à transformer le gros bazar dans lequel étaient ses jouets en un ensemble restreint et appréhendable, par le biais d'un premier système de rotation des jouets (du jamais vu !). 
  • Et quelques semaines plus tard, je me mettais enfin à la méthode Flylady, alors que je la connaissais depuis 10 ans sans l'avoir appliquée (d'autres facteurs se conjuguèrent à la période sensible de l'ordre de F. pour me faire enfin sauter le pas, j'y reviendrai bientôt dans un billet spécifique [edit: ici! puis !], mais tout de même, ce fut bien elle qui constitua le premier coup de pouce dans ce sens).

Ainsi la période sensible de l'ordre de F. déclencha-t-elle une étape dont on pouvait même douter qu'elle eût jamais eu lieu dans ma propre enfance : la période sensible de l'ordre... de la Gwen. (presque une année complète après les faits, ma propre mère n'en revient toujours pas).


Période sensible du langage (2 mois - 6 ans en temps normal -  chez la Gwen : 29 ans à.... pas de limite, je crois que je ne suis pas prête d'en sortir)

Depuis des mois maintenant, F. est en pleine période sensible du langage. 
  • s'intéressant aux mots nouveaux, 
  • soucieux de nommer précisément les choses, 
  • s'attachant à produire des phrases correctement construites.
Et... nous aussi.
Il y a 
  • les efforts louables pour éviter les exclamations inélégantes (ouh que c'est compliqué!)
  • l'attention portée à privilégier, autant que possible, l'emploi du nous face à ce "on" si généralisé, 
  • et l'intérêt subit pour la dénomination exacte d'une foule de petites choses. 
Ainsi la conscience, acquise, grâce à la lecture de l'Enfant, de la capacité et de l'intérêt du petit l'enfant à apprendre le mot juste me pousse à enrichir, moi, mon vocabulaire et ma connaissance du monde, pour ne pas le cantonner, lui, à des termes approximatifs.


Ainsi repousse-je, pour le moment, la sortie du puzzle sur les arbres, acheté il y a quelques mois chez Absorbent Minds : avant de le lui présenter, il me faut d'abord apprendre le nom des arbres  représentés...




Ou comment je me retrouve dans la phrase si juste de Clotilde :

on ne peut pas élever ses enfants sans s'élever soi-même !



2 commentaires:

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