dimanche 23 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #11

Toujours vivante !
Toujours avec cette impression de "moins bien qu'avant quand même", une nostalgie d'une sorte de paradis perdu... 
Ce qui est intéressant, en revanche, c'est que Monsieur Bout ne partage pas ce sentiment. Lui ressent que c'est peut-être un poil moins bien que de janvier à mars, mais point du tout dans les proportions que je perçois, moi. Il est plutôt content !


Samedi:
??
Nous avons eu du monde... fait des trucs... et j'ai surtout prudemment laissé le père et le fils se débrouiller l'un avec l'autre.


Dimanche:
La miss E. commence à quitter la chambre d'enfants, poussant devant elle (à grand bruit) le gros cube d'activités en bois. Rapide comme l'éclair malgré le poids du machin, elle a déjà disparu de mon champ de vision quand je l'interpelle
« E., le cube reste dans la chambre ! »
Stop de la Bébounette.
Je répète la même phrase, mot pour mot.
Retour de Sisyphe la Bébounette, poussant son rocher cube devant elle jusqu'à ce que celui-ci ait repris sa place sur le tapis.


Lundi:
En milieu de matinée, E. attrape la poussette de poupée et part en expédition à travers l'appartement.
F. intervient alors de manière très F&M: description du problème, rappel de la règle.
"Regarde, E., il est pas 9h, y a un 1 sur l'horloge, tu vois ? C'est après 9h la poussette."
(bon, il avait juste oublié que 10h, c'est après 9h...).
Je kiffe toujours ces moments de mimétisme ! (bien davantage que ceux où le même mimétisme me renvoie mes propres insuffisances...)


Mardi:
Mise en pyjama du Bébou.
Sur mes genoux, il est occupé à tout, sauf à se déshabiller.
Soucieuse de ne pas troubler le calme de ce moment par une irritation que je sens monter, je lui dis
"je vais ranger la cuisine, je reviens quand tu es prêt", et me lève en le déposant doucement sur le tapis.
F. s'attaque enfin à son pull.


Mercredi:
Un F. agité au dîner, frappe sa cuiller sur la vaisselle, gigote, pousse des petits cris.
Je recadre, je rappelle les règles, j'exprime mes sentiments, je... ne suis plus très loin de m'énerver.
Je pose ma main sur la main de F., tout doucement, sans rien dire. Il me regarde, je lui rends son regard et lui dis  
"Peut-être que ça va mieux comme ça ?".
F. laisse sa main quelques instants puis la retire, pour manger tranquillement.
La reconnexion à la Jane Nelsen vous salue !


Jeudi:
Au dîner, F; s'agite et finit par demander de l'aide pour terminer de manger son assiette. Monsieur Bout se saisit de la cuiller
"Nan c'est Maman qui fait.
- Comme je suis encore en train de manger mon assiette j'aimerais que ce soit Papa.
Nan c'est Maman.
- Je sais mon F., mais là j'aimerais que ce soit Papa."
et zou, une bouchée pour Papa ;-)


Vendredi:
Ô verre ! Suspends ton vol...
En plein petit-déjeuner, un geste maladroit de la Bébounette précipite son bol de porridge sur le carrelage. Pendant que je ramasse joyeusement les morceaux, F. saisit son verre, le tient au-dessus du vide et annonce
"Je casse aussi!"
Je me tais pendant quelques secondes, puis, le plus absorbée possible dans mon opération de ramassage-nettoyage, je questionne
"Est-ce une bonne idée ?"
Je continue à m'affairer et F. repose son verre sur la table.



Aaaallez, on continue ! Car venir noter cela, cela m'aide vraiment à m'accrocher !!

La hotline est ouverte...
D'ailleurs, hop, je m'en sers :
si vous avez des idées lumineuses pour que, durant les repas F. arrête de frapper sa cuiller sur la vaisselle, la table et tout ce qu'il peut atteindre, malgré
  • "les cuillers sont faites pour manger", 
  • "quand on tape avec la cuiller je prends la cuiller, ça veut dire que tu n'as pas faim" (là il stoppe ... 2 secondes), 
  • "ça me fait mal aux oreilles quand..."
  • mise à disposition de la batterie de cuisine pour faire de la batterie à d'autres moments,... 
Je sature un peu !

22 commentaires:

  1. Quand tu dis ""quand on tape avec la cuiller je prends la cuiller, ça veut dire que tu n'as pas faim"" : tu prends la cuiller et tu la rends ensuite ?
    Si ça persiste, peut-être pourrais-tu essayer "le repas est fini" (quitte à avancer le suivant pour ne pas le laisser dépérir)...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. quand elles font trop de bruit : je ne peux pas rester, je ne me sens pas bien quand vous criez, je pars et je reviens quand vous êtes calmes.

      (ou si j'ai bcp de choses à faire : je dois rester dans la cuisine, mais pas avec le bruit. Préférez vous diner dehors/dans la salle à manger et parler fort ou diner dans la cuisine très calmement ?)

      Supprimer
    2. Merci ma Clo!
      Je la rends ensuite... avec les soucis de pillage je crois que je n'ose pas risquer la faim...
      Hum, à voir pour tes autres suggestions en effet ! Le seul truc: pour l'histoire d'aller manger dans la salle à manger: c'est un endroit qu'il affectionne et je ne suis pas certaine d'être prete à ce qu'il choisisse d'y manger le cas échéant...
      Mais je vais regarder pour le reste !

      Supprimer
    3. Pour le pillage, ce n'est pas de la faim...non ?

      Supprimer
  2. Généralement quand un enfant tape avec ses couverts sur la table je me pose plusieurs questions:

    1/ les délais sont-ils corrects? (les enfants peuvent avoir été mis à table trop tôt/ ou cet enfant là attend peut-être depuis trop longtemps... le temps que je serve les 4 autres, coupe en morceaux etc...)
    2/ s'ennuie-t-il à table? essaie-t'il d'attirer mon attention? Si on ne prend pas nos repas en même temps que les enfants, on est souvent tenté de faire autre chose en même temps . Mais... ça manque de convivialité en fait! Pour les plus jeunes, surtout s'ils aiment manger, le défi technique de manger seul suffit à éveiller leur intérêt. Mais une fois un certain degré d'autonomie acquis... les enfants ont besoin de conversation à table. De manière général, je constate toujours que les repas se passent infiniment mieux (moins de casse/ de saletés au sol/ de conflits/ de temps passé à table et d'aide à donner même!) lorsque je prends mes repas avec les enfants (ou une partie... ) -

    3/ cet enfant a-t'il assez de responsabilités/choix à table? Se servir seul, se resservir s'il le souhaite, aider les autres, aller chercher un truc dans le frigo, couper le pain ou ouvrir les yaourts... les possibilités de donner un sentiment d'appartenance ne manquent pas à table! -

    4/ il y a quelque fois juste un besoin d'évacuer les tensions de la journée... J'opte dans ce cas-là pour une sorte de haka (histoire de se défouler) ou 1 minute "qui crie" (avec chronomètre, tout le monde peut crier ensemble...pendant 1 minute maxi et on arrête! on pratique ça environ 1 fois par semaine, nos voisins ne sont jamais venus sonner. Retour au calme garanti, même pour les adultes! Quand on crie 1 minute c'est long!)

    Voilà, j'espère que ça vous donnera des pistes!

    Isabelle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ces pistes et ce premier commentaire Isabelle
      C'est riche!
      Le 1/ est je pense moins le cas chez nous, mais le 2/ attirer l'attention oh oui ! L'essentiel des repas est pris ensemble mais pas toujours avec beaucoup de conversation impliquant F. : si Monsieur Bout est présent nous tâchons de nous parler.
      Et le 3/ = autant de pistes à creuser !!!
      Quant au 4, à voir. Cela me semble spontanément plus facile à introduire dans une famille déjà nombreuse où l'effet groupe desinhibe : F.a du mal déjà avec le défoulement institutionnalisé type "chapelet de gros mots dans les WC", du coup je craindrais qu'il n'ose profiter de l'occasion

      Merciiii encore !!

      Supprimer
    2. J'aime bien toutes ces pistes données par Isabelle aussi... Rien que la démarche de recherche d'explications et de solution, répondre au sentiment d'appartenance, l'autonomie...

      Supprimer
  3. J'adore l'idée de décharger un peu en criant, bon pas à table mais je garde l'idée !
    Petite idée comme ça : puisque ça a l'air d'être un problème récurent , pourquoi ne pas essayer la méthode de résolution de problèmes de F&M?
    Sinon je lis Jane Nelsen que j'ai vu chez ma sage femme et que j'ai supplié de me le prêter grâce à toi ;). J'adore ! Même le papa a envie de le lire ( à voir s'il le fera ...).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui je suis en ligne ! Résolution de pb récurrent !! Il aura surement d'autres idées que les tiennes !

      Supprimer
    2. Et puis le Jane Nelsen, je plussoie, depuis que je l'ai découverte, j'adore !

      Supprimer
    3. Hello Titia ! Merci d'être passée, je suis contente de te lire !
      Chouette que tu sois conquise par Jane Nelsen et lol pour le papa.
      Pour la méthode de résolution de problème : vu les semaines plus compliquées avec F., je rechigne à retenter ce genre d'aventures... trop peur de l'échec (ce qui est stupide, je l'admets !)
      En tous cas pour l'instant ! Mais... j'ai bon espoir ;-)

      Supprimer
  4. Salut à toutes
    Merci Gwen pour tous ces outils fournis semaines après semaines. Et c'est rassurant de voir qu'il y a des hauts et des bas chez vous comme chez nous! en tout cas bon courage car tu tiens le bon bout !

    Je voudrais profiter de la hotline pour essayer de résoudre un comportement inadaptée de G mon deuxième enfant de 3ans. C'est un petit gars plein d'énergie qui est rentrée à l'école en septembre dernier et qui a eu un petit frère 1 mois après la rentrée. Il a une grande soeur de 6 ans. Depuis un an environ il tape beaucoup. Au départ c'était pour "faire connaissance". Cette phase est passée et maintenant il tape / tire les cheveux de sa grande soeur ou des enfants qu'il connait bien pour attirer notre attention. (je ne parle pas des cas de conflit où il tape car il ne sait pas encore comment extérioriser autrement son trop plein d'émotion).
    Il pinçait mais ca va mieux maintenant que nous lui avons dit "ce sont les oies qui pincent. Tu n'es pas une oie tu es un garçon". nous avons utilisé le même stratagème pour prévenir les morsures avec la comparaison du chien.
    mais pour ce qui est de taper / pousser pour faire tomber / tirer les cheveux nous sommes en manque d'inspiration et sa grande soeur commence vraiment à en avoir marre (et nous aussi car il teste en permanence nos limites...). Nous voulons essayer de l'ignorer complètement quand il fait une bêtise comme ca et de ne prendre soin que de l'enfant "victime". Qu'en pensez vous ? et comment avez vous géré ses périodes brutales ?
    Merci de vos idées et de votre aide

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Clémence, je trouve aussi que ces périodes sont pesantes...
      Je pense que s'occuper de la victime est une bonne méthode, et aussi, renforcer une vision differente de l'enfant en commentant : "pourtant, ton frere sait très bien demander les choses sans taper" à haute voix. As-tu lu "frères et soeurs sans rivalité" ? Un lien sur ce cas : http://les6doigtsdelamain.com/freres-et-soeurs-sans-rivalite-chapitre-5-freres-et-soeurs-dans-leurs-roles/

      Supprimer
    2. Bonjour Clémence et bienvenue ! Je suis ravie de découvrir une autre personne pour laquelle mes petits travaux personnels sont utiles

      - ignorer et prendre soin de l'enfant victime : c'est un des conseils du Faber & Mazlish sur les frères et soeurs donc j'aurais tendance à trouver cela excellent.
      Ceci dit, ça ne suffit pas toujours.
      De deux choses l'une
      - ça ne suffit pas ENCORE : comme souvent (toujours ?) en éducation, c'est la rééééépétition, jusqu'à plus soif, qui portera du fruit. Si nos nerfs survivent ;-)
      - il y a autre chose

      En ce qui me concerne, je ne suis toujours pas parvenue à écrire le billet promis depuis des mois sur les relations frère/soeur, Bébou/Bébounette.
      Entre autre parce que, justement, les périodes brutales que nous avons connues jusqu'à présent ont toujours, après coup, du être interprétées comme un problème qui n'avait pas grand choses à voir avec la relation frère/soeur en tant que telle.
      Chez nous, les premières périodes brutales ont été dues à un manque de présence paternelle. Quand nous sommes parvenus à l'identifier, puis à mettre en place des actions pour éviter cela, hop, le problème s'est évanoui.
      Actuellement, une certaine brutalité est de retour: là, c'est mon attention à moi que F. cherche à obtenir. D'ailleurs c'est MOI qu'il regarde quand il frappe sa soeur, de sa soeur en tant que telle il n'a à ce moment rien à cirer.
      Du coup, je mêle
      - ton comportement (redire les règles, mais surtout prendre soin de la victime), auquel je rajoute, parfois,
      - une dose d'empathie envers E. ("ouille, taper fait mal, E. pleure car elle a mal"),
      - et/ou une dose d'empathie envers F. ("c'est difficile d'avoir une petite sœur parfois, c'est encombrant, tu aimerais qu'elle ne soit pas là parfois")
      - à une bonne dose de préventif : câlins en surdose, et réintroduction laborieuse du moment particulier à la Jane Nelsen.

      Est-ce que ce que je te dis t'inspire / te semble pouvoir convenir chez toi ?

      Supprimer
    3. Merci les filles pour vos conseils. J'ai été fait un tour sur le blog conseillé par Coralie et je vais ré-ouvrir le livre de F&M. Ca va nous rafraichir les idées !
      Je vais essayer de mettre plus de préventif dans la journée avec lui. En quoi consiste le moment particulier à la jane nelsen (je n'ai pas lu le livre, il n'est pas dispo à la bibli ...) ?
      Affaire à suivre je vous tiendrais au courant

      Supprimer
    4. Alors
      -je parle du moment particulier alias temps dédié alias le nom que tu souhaiteras lui donner, ici : http://petitbout-petitbout.blogspot.fr/2017/01/6-nouveaux-outils-pour-la-gwen.html?m=1
      Et Coralie donne des détails en plus là !
      http://les6doigtsdelamain.com/le-moment-particulier/
      Dis nous si questions et... bonnes lectures, entre ca et F&M😊

      Supprimer
  5. Concernant le fait de taper les couverts sur la table, as-tu essayé de "décider" que ça ne te dérangeait pas (ou au moins faire semblant) et de trouver ce que l'enfant cherche à exprimer de cette façon ? S'il constate que ce comportement ne lui donne plus le pouvoir d'agacer, et qu'en parallèle, on lui demande de s'exprimer sur ce qu'il souhaite/ ce qui le dérange cela permettra peut-être de faire avancer la situation ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Swanilda !
      Cool, encore une occasion de découvrir une nouvelle lectrice (et un nouveau blog, à ce que je vois; j'irai y faire un tour)
      Merci en tous cas de ton apport
      - décider : pas réussi,ça me tape vraiment trop sur le système
      - trouver ce que l'enfant cherche à exprimer : là par contre, cf mon commentaire de retour plus bas, en effet !! ;-)

      Supprimer
  6. Gwen, comme d'hab, j'adore ta semaine !! J'aime particulièrement le coup du mardi, parce qu'il résonne avec ce que j'essaye d'apprendre : savoir s'écouter. Tu sens que tu t'agaces, et tu te retires, tout simplement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Coralie !
      Oui j'apprends à veiller sur moi ! Pas facile, mais vital...

      Supprimer
  7. Terrassée par un virus je privilégie mon oreiller à mon blog mais j'espère revenir bien vite réagir à vos commentaires et vous en narrer l'effet!
    Merci en tous cas de vos suggestions 😊

    RépondreSupprimer
  8. Donc, virus terrassé, péripéties annexes dépassées, me revoici pour un retour sur les conseils gentiment dispensés !

    Eh bien ça va bien mieux !
    J'ai notamment allié
    - le 2/ de chez Isabelle : vraiment, y avait, ou plutôt y a toujours, un besoin d'attention derrière, et cela m'a permis de réaliser que je n'y prenais pas assez garde durant les repas. Là par exemple, dès lundi soir, alors que pour le coup ils allaient manger sans moi puisque retour tardif de Monsieur, je vidais le lave vaisselle à côté d'eux pendant leur repas... F. a commencé à s'agiter et j'ai tout de suite trouvé une question à lui poser, un truc à lui dire. Et ainsi de suite à chaque fois, ce qui a permis un repas plus riche en échanges que d'habitude... C'est pourtant si simple et bon pour tout le monde ! Mais non, je pense à consulter et répondre à mes Sms sur mon téléphone pendant ce temps, mais j'oublie mes enfants qui sont dans la pièce.
    - combiné avec la suggestion de Clotilde : les fois où le 2/ ne faisait pas effet, je sortais de la cuisine en disant que le bruit gênant trop mes oreilles, je reviendrais quand il n'y en aurait plus. F. est venu me chercher en courant à chaque fois.

    Ladite suggestion n'aurait pas suffi seule, je pense, justement parce qu'il avait le besoin à combler avant. Mais les deux ensemble, je trouve que c'est un excellent exemple d'équilibre entre besoins de l'enfant, et besoins du parent : yes, il faut veiller aux premiers ; mais ne pas dépasser les bornes du second !
    Les repas de toute la semaine ont été bien plus calmes ainsi, merci encore pour toutes ces suggestions !!

    RépondreSupprimer

Venez enrichir ce blog (et ma réflexion ainsi que celle des autres lecteurs) de vos commentaires et expériences...