lundi 21 janvier 2019

Réflexes archaïques : quand certains soucis viennent de loin...

Depuis de longs mois, je voulais venir vous parler d’une découverte bien utile chez nous : les réflexes archaïques, la manière dont les problèmes liés à leur intégration peuvent nous pourrir la vie (du fait qu’ils compliquent celle de nos enfants)… et, accessoirement, la manière dont, du coup, le traitement du problème peut venir soulager tout le monde.

Réflexes archaïques ? 
Le mot vous dit peut-être plus ou moins vaguement quelque chose. 
Vous verrez tout de suite de quoi il s’agit si je vous rappelle ce moment, quelques minutes après la naissance de votre bébé, où le médecin s’est amusé à le faire marcher. Eh bien c’est ça, un réflexe archaïque (on trouve aussi le terme de "primitif") : ce sont des mouvements réflexes déjà préprogrammés chez le nourrisson / le bébé. Ceux-ci ont leur raison d'être, ils servent à quelque chose, mais doivent aussi disparaître, à un moment, au profit d’autre chose.

Il en existe de très nombreux, et chacun d’eux à son importance.

Par exemple, le fait que les bébés aient toujours le poing fermé en constitue un aussi : ce réflexe d’agrippement est utile (il permettait notamment au bébé singe de s’agripper au pelage de sa maman) mais il doit laisser la place à un véritable contrôle de la main, une main capable de se fermer puis de s’ouvrir volontairement, pour développer une véritable préhension.
Le souci est que chacun de ces réflexes peut connaître un défaut d’intégration, lequel peut alors être à la source de petits ou gros soucis. 
Par exemple, un défaut d’intégration du réflexe d’agrippement peut être à la source de soucis en motricité fine, et, au hasard, expliquer pourquoi un enfant tient mal / trop fort son crayon, donc écrit mal ou, alors qu'il écrit bien, n’aime pas écrire car écrire lui demande un effort disproportionné…

En ce qui me concerne, j’avais déjà entendu parler de ces réflexes par différents canaux, je m’étais vaguement dit que peut-être il faudrait explorer cela, mais… sans le faire. 
Je ne me suis vraiment intéressée à la chose que ce printemps, quand je me suis posée plus de questions en étant confrontée à un F. qui continuait à mouiller systématiquement son lit. J’ai réalisé qu’avant de me détendre et de me dire « ça viendra », j’avais besoin de quand même m’assurer que nous ne passions pas à côté d’un obstacle physique empêchant cette évolution de se faire naturellement.
J'ai alors autour de moi vers qui je pouvais me tourner pour vérifier ce point, et c'est à ce moment qu'on m'a conseillée de m'orienter vers une démarche d'intégration des réflexes archaïques.

Car oui, ces fichus réflexes, et leur intégration plus ou moins réussie, peuvent influer sur énormément de choses
  • problèmes de motricité globale, d’équilibre (difficultés avec le vélo par exemple), 
  • motricité fine, 
  • énurésie, 
  • hypersensibilité physique et/ou émotionnelle, 
  • gestion des émotions en général,…

Or de très nombreux facteurs peuvent avoir gêné l’intégration d’un ou plusieurs réflexes (certains étant identifiables, d'autres non) et parmi eux, la prématurité et la naissance par césarienne. Pour F., double check.

C’est donc ce soupçon qui m’a poussée à aller consulter : dans les différents domaines qui pouvaient être concernés, je voyais avant tout cette histoire d’énurésie, je me disais que l’aspect émotionnel pourrait aussi en bénéficier, et puis bon, justement, cette histoire de motricité fine…
Avec un F. qui à presque 5 ans gribouillait plus souvent qu’il ne coloriait ou ne dessinait, ça pouvait aussi valoir le coup de regarder, hum ?


Moralité, chez nous 
  • pas de mouvement côté énurésie (sur le coup, en tous cas - c'est marrant que pile au moment où je ponds ce billet, des choses bougent…), même si la praticienne a confirmé qu’a priori elle repérait effectivement des blocages sur ce plan-là. 
  • Au niveau émotionnel, elle a vu un tas de choses, mais si, peut-être, de premiers changements ont été notables au départ, ils ont vite été anéantis par notre premier raté mamie-au-pairesque (oui oui, celui qui vous a tant fait rigoler). Et même si nous avons continué la démarche après départ de l’élément perturbateur, cela n’a pas / plus porté de fruit particulier. 
  • En revanche, le truc époustouflant fut la motricité fine / le graphisme. 
    • F. coloriant pour la 1ère fois DANS les traits
      En l’espace de 15 jours, mon garçon qui, à presque 5 ans, ne coloriait pas ni ne dessinait, s’est mis à colorier (ou à essayer de) entre les lignes, à dessiner, et à essayer d’écrire (lui qui commençait à lire mais pas davantage). Par écrire, j’entends ne plus se contenter d’essayer de repasser des lettres (ce qu’il faisait de temps à autre), mais bien de vouloir les tracer en toute autonomie. 
    • Et l’aspect « maintenant que je peux, j’y prends plaisir » était vraiment évident : toutes ces activités sont devenues très prisées, et le temps que F. passe dessus a cru de manière exponentielle. 
    • Au point, d’ailleurs, que quelques semaines après sa première rentrée des classes, lors d’un premier bilan fait avec ses éducatrices Montessori, celles-ci m’ont dit que F. était « plutôt avancé en graphisme ». J’ai souri finement. 
  • Je ne sais par ailleurs pas exactement à quoi attribuer les progrès constatés également au niveau concentration : l’école, d’autres démarches que nous avons eues avec lui, ou celle-ci ? Dans tous les cas, je ne m’en plains pas.

Bref, si le travail sur les réflexes archaïques n’a, chez nous, pas porté tous les fruits espérés (certains parents évoquent un enfant complètement apaisé après... je voulais bien, moi !), il a néanmoins très clairement été porteur de changements, et je ne peux que vous inciter à vous pencher dessus. Ça peut rapporter gros.

Concrètement, vous pourrez creuser ici pour plus d’informations sur les domaines que ceux-ci peuvent impacter.

Ensuite, il s’agit d’aller voir un professionnel formé. 
Cette approche peut être pratiquée par différents professionnels, généralement du monde médical / paramédical, approche que ceux-ci auront intégrée grâce à une formation complémentaire. Chez nous c’était une infirmière puéricultrice, chez une copine une podologue, … des ostéopathes, des sophrologues ou des psychologues pour enfants s’y intéressent… 
Encore assez méconnue, cette approche se développe, le mieux est de faire marcher le bouche-à-oreille !

Comment ça se passe ? 
Généralement, un nombre assez réduit (2 à 4) de séances va être suffisant, car l’essentiel du « travail » ne se fait pas en séance mais à la maison
  • Durant la première séance l’enfant est manipulé afin que le professionnel puisse repérer les zones concernées par un blocage, puis le professionnel va manipuler l’enfant de manière plus ciblée pour lui faire traverser l’étape qui a été mal intégrée. 
  • En complément, il nous donne de petits exercices physiques (des mouvements simples) à faire avec l’enfant pendant 5 à 10 minutes tous les jours, pour travailler sur un point précis. 
Là où on se dit que la Nature est belle, c’est qu’une fois que ce blocage est dépassé, l’enfant rattrape tout son « retard » très rapidement : il traverse de manière accélérée toutes les phases de développement de la compétence bloquée.

En ce qui me concerne, j’ai été impressionnée par l’efficacité fulgurante de cette approche sur la motricité fine, et j’ai apprécié la complémentarité de cette manière de faire avec d’autres démarches. Ainsi, quand nous y sommes allés, nous avions terminé peu de temps avant un accompagnement plus basé sur la parole, j’étais contente de pouvoir continuer à aider F., mais sans rempiler directement sur du verbal : c’était vraiment le moment de passer aussi par le biais du corps.


Cette approche étant encore bien trop peu connue, n’hésitez pas à creuser, à partager aussi… et à venir raconter si il y a lieu !

17 commentaires:

  1. Coucou !
    Intéressante cette découverte ! Et c'est chouette pour F. sa libération motrice !
    Ici aussi on a toujours des pipis au lit pour le plus grand. Et pour l'instant je n'ai pas tenté grand chose. Il a donc toujours des couches la nuit. J'ai essayé draps + alaises : j'ai tenu 15 jours, le rythme des lessives, le changement de lit quotidien ... ont eu raison de ma bonne volonté. J'ai tenté l'homéopathie sans franc-succès (même si quelques frémissements quand même). Il y a été continent pendant un mois suite un traitement homéopathique qui n'avait rien avoir le sujet...
    En attendant de prendre le souci à bras le corps, comment tu fais toi ? Est-ce que F. porte des couches la nuit ? Si oui lesquelles? j'en ai vraiment assez des couches jetables mais le prix des lavables pour enfant sans savoir s'il va les tolérer me rebutent un peu...

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    1. Coucou toi !
      ah je me souviens de ce fameux "mois miracle" chez toi l'an dernier ;-)
      Bon il faudra que je vienne écrire un billet sur le sujet mais pour répondre rapidos à tes questions : j'ai "tenu" de longues périodes en drap + alèses, avec interruptions dues au souci du rythme des lessives.
      A chaque fois nous revenions aux couches (lavables). Mais depuis le dernier arrêt (printemps) c'est couches jetables : mes lavables étaient beaucoup trop petites pour F., et pas non plus adaptées à absorber d'énormes pipis de Cinqans. Par ailleurs j'en étais arrivée à la conclusion que du coup cela faisait aussi peser sur moi la non-continence de F. : à moi de laver les couches. Et je n'avais vraiment pas envie de m'équiper en lavables XL. (en revanche contrairement à toi je n'avais pas de doute à avoir sur le fait qu'il les tolèrerait ;-) )
      F. gère seul les couches qu'il met, je me borne à les acheter mais c'est à lui de penser à les mettre, et à lui de les jeter. Après 5 ans de couches lavables avec une seule semaine d'interruption (des vacances sans aucune possibilité de lavelinge), ça m'a fait bizarre, mais…

      enfin bon, tout ça, c'est en train de changer ;-)

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  2. Bonjour Gwendoline,
    J'ai eu peur au début en voyant le titre car j'avais entendu parlé des réflexes archaïques pour l'autisme par une maman investie dans l'association les 3i !
    Mais finalement l'article m'a rassuré. Ce sont des pistes intéressantes.
    Il en a de la chance ton F. d'avoir une maman qui se démène pour lui comme cela.
    Des bises et merci pour l'article envoyé.
    Servane (avec toujours un paquet pour toi en souffrance...)

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    1. Oh tu es mignonne ;-) mais non
      merci pour tes mots
      Je suis contente si l'article envoyé a servi; tu vois, j'ai bien fait de procéder ainsi, parce qu'il n'est toujours pas publié…;-)
      je pense fort à toi

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    2. et à chaque fois que tu culpabilises pour le paquet en souffrance, retourne lire un peu le billet sur mon astuce secrète pour tout faire, et DETENDS TOI.

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  3. J'avais écrit un commentaire mais apparemment cela n'a pas fonctionné. Ma fille a fait deux séances avec une thérapeute formée à cette pratique : je n'ai vu aucune amélioration.

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    1. Ah zut pour le commentaire perdu, et zut pour le zéro amélioration !
      Mais merci de ce témoignage, il ne s'agirait pas de présenter cette approche comme une baguette magique 100% Succès ;-)
      Je suppose que comme toujours, ça doit dépendre
      - des enfants, avant tout ! tout le monde ne réagit pas à tout-
      - là dessus, le domaine à travailler doit influer aussi, je suppose
      - de la qualité de la thérapeute
      - en revanche deux séances, ça me semble un peu court… je crois que les premiers effets indubitables ont été visibles après la 3ème, chez nous… (mais mes souvenirs sont déjà un peu vagues !) (et puis il avait aussi fallu que nous nous montrions plus assidus dans les exercices à faire entre chaque séance ^^)

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    2. Pour l’énurésie, l’alarme est super efficace. Il faut la poser pendant 1 mois, mais l’enfant devient continent en moins d’une semaine (sauf si problème physique ou psychologique). On en trouve pour pas cher sur Amazon. A partir de 4 ans, car c’est seulement pour l’énurésie, et pas pour un apprentissage classique et dans les temps. Honnêtement, pour nous ça a été un réel soulagement côté parents et enfant. Car oui, les enfants en souffrent aussi. Je l’ai recommandé à une copine pour son fils de 8 ans. Elle avait vu des spécialistes sans aucun résultat. L’alarme l’a rendu continent et elle a regretté de ne pas l’avoir utilisée plus tôt.
      Nous sommes avons aussi eu recours à de l’integration de réflexes. Comme tu le dis justement en commentaire, Gwen, ce ne sera pas la réponse la mieux adaptée pour tous les enfants. Nous avons emmené consulter 2 enfants avec les mêmes difficultés. Pour l’un, c’était effectivement lié aux réflexes primitifs et pas pour l’autre. Nous avons vu de belles évolutions pour celui qui a eu la rééducation. D’ailleurs, nous referons une visite pour refaire un bilan.
      Swanilda

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    3. Merci Swanilda pour ton commentaire !
      du coup je suis allée regarder ces histoires d'alarme… j'hésite encore car il semblait avoir lu quelque part que c'était déconseillé mais peut-être cela dépend des cas dans lequel c'est utilisé (âge de l'enfant, source du souci)F. a fait d'énormes progrès il y a une dizaine de jours, avec 3 nuits sèches d'affilée (premiere fois que cela arrive) 1 nuit mouillée, 2 nuits sèches, donc je me voyais déjà tourner la page… et puis là cela fait une petite semaine que je lave les draps tous les jours. Humpf. Je crois que le souci est vraiment le sommeil trop profond et du coup je lorgne sur ton système. Je vais creuser un peu le sujet et puis en parler avec lui puisqu'il est vraiment demandeur, moteur sur le sujet en ce moment

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    4. J'avais vu aussi le système de l'alarme. J étant très autonome avec ses couches (charge à moi de les acheter seulement), l'énurésie n'est pas franchement un problème. Du coup on ne fait pas grand chose. Mais comme je vois aussi des améliorations en ce moment j'aimerais bien saisir la balle au bond et encourager ces prémices de continence nocturne (avec de plus en plus souvent des nuits sèches). Une copine avait régler ce souci avec son fils en allant le réveiller toutes les nuits pour l'emmener aux toilettes. en 3 semaines, il n'avait plus besoin de couches. mais là j'avoue que je n'ai pas trop le courage...

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  4. Bonjour
    c'est très intéressant c'est une approche dont je n'avais jamais entendu parler!
    Peut on s'en apercevoir plus tôt?
    D'où viennent ces problèmes d'intégrations? comment les prévenir?

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    1. Bonjour Florie !
      Oui c'est une approche qui se développe mais encore assez récente.
      Certains signes peuvent alerter assez tôt, mais je crois que selon les soucis ce ne doit pas être facile de faire le distinguo, au départ, entre le fait que l'enfant mette tout simplement du temps à faire une acquisition, et le fait qu'en fait qqch le gêne pour la faire.
      Chez nous c'était typiquement le cas du graphisme pour F. : un premier bonhomme à 4 ans et demie, bon c'était tard, mais il avait d'autres centres d'intérêt donc...
      Les problèmes d'intégration peuvent avoir des sources diverses mais beaucoup de choses se jouent autour de la naissance : une naissance prématurée, une césarienne, par exemple, sont autant de choses qui peuvent venir perturber des mécanismes naturels. (mais ce n'est pas limitatif du tout... )
      La question de la prévention est intéressante mais je ne l'ai pas creusée ! A l'occasion, je me renseignerai, car dans l'école Montessori de mon fils cette année ils vont avoir droit à un accompagnement spécifique sur ce point, j'en profiterai pour poser des questions ;-)

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    2. Prevention / s'en apercevoir plus tot : si l'approche se développe, et dans la mesure où il suffit d'une séance à un professionnel formé pour faire un bilan complet, je suppose que peut-être un jour on systématisera un peu le truc pour détecter ce genre de soucis à un age assez jeune. Un peu comme l'habitude d'emmener un jeune bébé chez l'osthéopathe pour un petit "check up" commence à se répandre.

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  5. Bonjour, je m'intéresse aussi à cette approche très intéressante. Ou avez vous consulté cette infirmière puéricultrice svp ? En pmi ? En liberal? Peut être avez vous des coordonnées ?

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    1. Bonjour !
      Différents professionnels peuvent se former à cette approche, pour notre part nous avions consulté en libéral, j'ignore si certains personnels de PMI se forment à cette approche (je crois que la formation est assez lourde, leurs employeurs sont ils sensibilisés à l'intérêt de cette approche et donc prêts à la financer ?)
      Nous avons consulté dans le 78, n'hésitez à m'envoyer un mail si vous êtes à proximité et je vous communiquerai les coordonnées avec plaisir. Bonne soirée !

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  6. Bonjour. Merci pour ces partages. Je ne trouve pas de professionnel convaincant. Est-ce qu'on traîne les problèmes liés aux mauvaises intégrations des réflexes archaïques jusqu'à sa vie d'adulte ou cela se résorbe avec le temps/patience ?

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    1. Bonjour ! Oui pas toujours facile de mettre la main sur quelqu'un d'efficace... Le bouche a oreilles est souvent la clé. Spot en vrai, soit en demandant sur in groupe FB?
      Résorber / âge adulte. Je crois que des choses se resorbent en partie, mais que des faiblesses restent. Ma propre tendance a me cogner dans les meubles par exemple, est je le suppose "un reste"... Et je crois que le corps, sans résorber, développe aussi des stratégies de compensation. Mais j'imagine que c'est au prix d'une fatigue, de tensions musculaires superflues etc

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