mardi 3 septembre 2019

Faire la paix avec l’école – Un an après [un nouveau billet de Maman'dala]

Je viens de déposer F. et E. à l'école … mais étant dans la dernière ligne droite de peaufinage du bébé bouquin je ne publierai le billet "le mythe de l'école parfaite" que… plus tard, quoi. (en revanche puisqu'on parle de bébé bouquin, repassez donc demain ;-) )
Ce qui tombe bien car aujourd'hui c'est à Maman'dala que je peux laisser la plume, puisque ELLE, elle a écrit des trucs. (et elle embrasse celles de ses anciennes lectrices qui la retrouveront ici)


« Ça nous fait des bonnes journées, tu vois
La vie d'écolier, ce n'est pas ce qu'on croit
Joie, liberté, rires et nirvana
La vie d'écolier, non c'est pas ça »






Bonjour tout le monde,

Moi, c’est Hëlëne, ex-alias Maman’dala. J’ai blogué pendant 5 ans pour partager mon parcours et mon vécu de jeune maman en chemin sur l’éducation bienveillante. L’an dernier, je suis revenue à mon clavier pour écrire un petit billet sur mon rapport à l’école  à la veille de la première année de primaire de ma fille (et que l’amie Gwen a gentiment publié puisque je suis devenue SBF).
J’y ai exposé la confiance et la sérénité (la foi presque!) qui m’avaient habitée, prenant la place de quelques années d’anxiété.
Un an après, qu’en est-il ?

Dingodossiers, tome 2

Bon, autant le dire tout de suite à la veille de la rentrée : ça y est, c’est officiel : ma fille n’aime pas franchement l’école, et elle n’est pas ravie à l’idée d’y retourner Malgré les copines, malgré tout.

Mais diantre, comment est-ce arrivé ?

1. Un décalage entre les centres d’intérêt de Minimog et ce qu’elle apprenait en classe.

A commencer par… La lecture !
Ce n’était pas tellement une surprise, ma fille n’avait pas plus envie d’apprendre à lire que l’an dernier. En effet, elle n’avait jamais montré un intérêt particulier pour les lettres, et s’avérait assez nulle en phonologie.
Perso, ça ne m’a jamais affolée…

Sauf qu’en CP la lecture, c’est le GRAAL. 
LE truc dont tout le monde parle, LA chose à maîtriser. 
CP = LECTURE.

Et dans la tête de Minimog c’est devenu école = lecture.

Quelle que soit la méthode utilisée (globale ou syllabique) notre fille s’est EM****DEE à mourir avec ses exercices de lecture quotidiens.
Je voyais bien qu’elle n’avait pas franchement envie (je dirais même plus : franchement pas envie) et qu’on se dirigeait lentement mais sûrement vers un dégoût définitif. Du coup, alors même que tout le corps enseignant nous poussait à la faire lire en toute occasion, on a pris le parti inverse : on a zappé littéralement les devoirs de lecture pendant les 3/4 de l’année.
On a préféré orienter ce qu’on faisait à la maison sur ses centres d’intérêt (les maths, l’histoire, le dessin et autres arts plastiques).

De manière générale, Minimog était très frustrée de ne pas pouvoir étudier ce qui lui faisait envie quand elle en avait envie. Il faut dire qu’elle sortait d’une maternelle où les maîtresses s’inspiraient principalement de Montessori et Freinet et que le choix des activités était assez libre. Du coup le passage à un CP où seule la maîtresse décide de ce qu’on fait a été super frustrant.

Les seuls moments qu’elle appréciait étaient les APC, parce qu’ elle « apprenait en faisant des jeux ». Ben oui. Le jeu c’est fait pour ça, pour apprendre avec plaisir.

Solution envisagée :
En dehors de cela Minimog n’a rencontré aucun problème particulier. Ses résultats étaient suffisamment satisfaisants pour que la maîtresse n’ait rien à redire. Elle a fini par avoir le déclic pour la lecture à un mois de la fin d’année (nous donnant à voir la grande différence entre quelque chose que l’on apprend sous la contrainte et ce que l’on apprend avec envie). En un mois, elle avait rattrapé son retard de l’année. Donc on n'a rien poussé et on l’a laissée gérer.
J’ai aussi pris le temps de lui faire comprendre la différence entre la lecture et le fait qu’en classe elle lit sous la contrainte. En lui évoquant le fait que personnellement, je lisais rarement avec enthousiasme les livres proposés par les enseignants au collège et lycée alors qu’à côté je lisais énormément des livres qui me passionnaient.

2. Le rythme et les horaires.

Deuxième élément qui a bien pourri l’année : les %&*¤£ de réveils tôt le matin !
C’est un fait, nos enfants (comme beaucoup d’autres gens) n’ont pas pour rythme naturel de se lever tôt et se coucher tôt. Depuis qu’ils sont bébés. C’est même plutôt l’inverse et franchement, toute la famille en a plus que marre de ce décalage permanent :
  • les enfants parce que leurs enquiquineurs de parents les forcent à se coucher à une heure où eux ils commenceraient presque leur journée à en croire l’énergie qui déploient.
  • les parents parce qu’ils en ont marre de devoir se battre tous les soirs pour que les enfants dorment à une heure décente et de réveiller des cadavres d’enfants crevés tous les matins.
Je vous jure que nous attendions les grandes vacances autant que nos enfants juste pour arrêter d’avoir à vivre cette angoisse quotidienne ! Et nos enfants étaient dans un état d’épuisement bien avancé.
Bon, ça, ce n’est pas propre au CP, ça fait longtemps queça dure

Solution envisagée :
On cherche encore….

3. Des parents qui n’ont pas aidé.

Pour être honnête, on n'a pas été exemplaires, son père et moi, dès le début. On s’était promis de faire équipe avec la maîtresse, d’être un soutien, une source de confiance et puis…

Et puis dans un premier temps on s’est heurté à quelques méthodes qui nous ont fait grincer des dents : 
  • le coup des images récompense, 
  • le coup des fleurs de comportement : à faire signer par les parents ET affichées dans toute la classe, histoire que tout le monde puisse voir celui qui est en rouge, 
  • sans parler des premières lectures en méthode globale qui nous ont totalement abasourdis.

J’avoue que du coup ma fille a commencé avec des
(version maman) : « ben là ma puce, je sais pas trop quoi faire parce que franchement pour moi, là, tu lis pas, tu ressors un truc appris par cœur… du coup... ça sert à quoi au juste ? «
et des (version papa) « Mais c’est quoi cette méthode de teubé là ! Kimamila, c’est quoi ce truc ? En plus c’est débile, elle va confondre avec « qui m’a mis là », c’est de l’apprentissage de lecture pour SMS ou quoi ? ».

Et puis, de manière générale, on n’arrive plus à faire semblant. Semblant de s’enthousiasmer pour un système et des méthodes qui ne nous parlent plus.

Et pour parachever le tout, dans l’idée qu’elle ne fasse pas d’amalgame entre « l’école c’est nul » et « apprendre c’est nul », j’ai veillé à ce qu’elle comprenne que l’école n’est PAS la seule source d’apprentissage. C’en est une. Une grosse source d’apprentissage, quoiqu’on en dise. Mais on apprend pas QU’à l’école et on apprend pas forcément au même rythme que les programmes scolaires. Histoire de bien désacraliser l’institution. ;-)

Solution envisagée :
A part les commentaires pas très vendeurs mentionnés ci-dessus. On s’efforce de ne rien dire pour le reste et d’attendre de voir comment notre fille le vit vraiment. Les images/bons points par exemple, elle adore. Et bien que je n’aime pas trop le système (ce que je n’ai pas pu m’empêcher de dire...), elle, elle le vit très bien.
Mais je dois dire qu’il est plus dur que je ne pensais de ne pas communiquer notre avis sur les choses qui nous rebutent.
On apprend à tourner notre langue dans notre bouche. ;-) Cette année je me suis promis de rester vigilante à ne pas projeter mon rejet de l’école sur elle. Me rappeler, comme l’an dernier, que c’est un choix.


4 . Des relations parents/profs : inexistantes

Je vais être honnête, je n’ai rien contre la maîtresse de ma fille… Mais rien qui m’enthousiasme particulièrement non plus.

Ça avait démarré fort puisque mon mari avait fini par aller discuter avec elle au bout de deux semaines de Kimamila pour qu’on se fasse expliquer l’intérêt de la chose.
Ladite maîtresse s’est montrée tout à fait compréhensive sur nos inquiétudes et lui a expliqué son procédé.

La fois suivante fut moins encourageante.
Un peu avant Noël, la maîtresse avait beaucoup crié sur les élèves et ça avait heurté ma fille. Je l’ai donc accompagnée pour qu’elle en parle à la maîtresse. J’avoue que la réaction de la maîtresse ne m’a pas aidée. Je m’attendais à ce qu’elle entende les émotions de ma fille et à la place elle a répondu : 
« Et pourquoi est-ce que j’ai crié ? Parce que vous aviez fait du bazar ! »
(ouch!). 
J’ai tâché d’arrondir les angles en entendant – moi - les émotions de ma fille et en ouvrant sur les émotions de la maîtresse : 
« je crois que Mme X était vraiment à bout de jour-là. Mais tu as bien fait de lui parler, maintenant elle sait ce que tu as ressenti ». 
Et Minimog n’a plus jamais reparlé de la maitresse qui criait. Est-ce un jour particulier ? La maîtresse a-t-elle entendu ? Minimog n’a t-elle plus osé en parler…. Mystère. 

Quant à la réaction de la maîtresse : je ne la juge pas. Déjà, si la vie ne m’avait pas mis sur la piste de l’écoute active et de la CNV, j’aurais sûrement moi-même réagi comme elle et puis, je fréquente assez d’enseignants pour savoir qu’ils sont sans cesse remis en question et obligés de se justifier. Je comprends qu’elle en vienne à des « réflexes défensifs », surtout quand on en parle à l’entrée de la cour de récré avec du monde autour ce qui, après réflexion, n’était sûrement pas le meilleur contexte. C’est un peu mon ressenti global avec elle d’ailleurs : je ne la juge pas, mais ne me sens pas sur la même longueur d’ondes pour autant.

Ensuite, ce fut le désert. A cause de nous. Par étourderie, nous avons raté les deux rencontres programmées dans l’année au moment de la remise des bulletins. Certes, Minimog oubliait régulièrement (entre autres choses) de nous donner les retours de la maîtresse ; mais si nous en avions fait une priorité, je suis certaine qu’on aurait rattrapé le coup.
Je pense que, plus encore que les méthodes utilisées, l’enseignant fait énormément. Notre ressenti global fut à l’image de ce que nous inspirait la maîtresse : neutre, sans vague, RAS.

Solution envisagée :
A mes yeux, c’est vraiment la chose que l’on doit rectifier cette année. Avoir des relations avec l’enseignant, ça humanise beaucoup l’école. Là où l’on voit un système, on peut y voir des personnes. Là où il y a des personnes, le dialogue et la compréhension ont leur place. Et ça change tout.
Comme le dit très justement Elsa « L'école n'existe pas. Ce qui existe, ce sont des équipes concrètes d'hommes et de femmes - enseignants, encadrants, intervenants. » .

Conclusion :

On s’est dirigés au fils des semaines vers une scission assez nette entre l’école et la maison.

Nous n’avons pas essayé de faire comme si l’école n’existait pas. Mais vraiment, l’école est devenue un truc qui commence avec la sonnerie du matin et disparaît dès que la barrière est passée. Hormis quelques poésies à apprendre et quelques dictées à préparer pour donner le change, elle n’apparaissait que peu dans le quotidien familial. Les « alors tu as fait quoi à l’école aujourd’hui ? » ont vite laissé la place à « Salut, ça va ? ». Ramener l’école à la maison, ça nous semblait contre-productif.

Aucune surprise en fait pour ce bilan : le primaire s’est avéré être ce que j’en attendais. Ce ne fut ni une catastrophe, ni une bonne surprise.

Minimog n’a montré aucun souci ni difficulté particulière, mais nous avons quand même dû faire face aux réticences de plus en plus affichées de Minimog d’aller en classe. Ce à quoi je répondais que dès lors que nous l’avions inscrite, nous nous étions engagés à ce qu’elle y aille tous les jours sauf maladie, que nous n’avions pas pour l’instant les moyens de lui laisser le choix de son instruction mais qu’on y travaille. Puis je l’invitais à mettre en exergue tout ce qu’elle appréciait à l’école pour lui faire voir que quand même, tout n’est pas repoussant.
Ce n’était peut-être pas diplomatique, je ne sais pas. Mais au moins c’était honnête.

Le seul souci finalement, mais pour moi il est important : c’est qu’elle ne prend pas de plaisir à y aller. C’est un lieu d’apprentissage mais visiblement pour elle, ça ne semble pas être un lieu d’épanouissement. 

De mon côté j’ai veillé à suivre son parcours et ses acquisitions.
Bon les bulletins… C’est pas ma priorité. Mais ça nous permet de situer les choses. Y a-t-il un souci ou pas.
Je prenais le temps regarder les cahiers qu’elle rapportait chaque semaine en discutant parfois avec elle ce qu’elle avait fait, sans jugement (c’était assez rare ceci dit, le sujet ne semblait pas l’intéresser plus que ça). Et bien sûr, savoir quelles sont les connaissances qu’elle a acquises ou à tout le moins travaillé à l’école nous aide à les ré-utiliser dans le quotidien.

Nous tâchons aussi de rester vigilants quant aux ressentis de Minimog.  Finalement, le fait que l’école reste loin, c’est le signe qu’il n’y a rien de dramatique. C’est un espace de vie pour ma fille, à l’image de ce que peut être la vie : bien et pas bien, et on y trouve sa place. Si possible sans l’intervention de papa et maman et ça, c’est une bonne chose à mes yeux. Mais nous restons présents en cas de besoin.

Bref, je m’attends à ce qu’on continue ainsi.
Jusqu’à ce qu’on puisse faire mieux. ;-)

Si vous souhaitez lire un article écrit par une personne beaucoup plus raisonnable et avisée que moi, je vous invite à lire l’articled’Elsa de Coquelipop.
Encore que je m’aperçois qu’à part sur la gestion des devoirs, je me retrouve pas mal dans ce qu’elle dit.

Et si vous voulez du rêve (à condition que ça ne vous mine pas le moral), voici deux interviews de Bernard Collot que j’ai adoré voir et entendre :

Bonne rentrée à vos enfants.

9 commentaires:

  1. Ça fait plaisir de te relire !!! Très étonnée de cet article, toi qui a toujours eu un bon rapport avec l'école maternelle de ta fille qui autorisait même que tu ne la mettes pas à plein temps. C'est là qu'est ton fils ? Ça se passe bien avec lui ?
    C'est intéressant le " on laisse l'école de côté", je me demande toujours si je dois poser 1000 questions sur sa journée ou si on fait notre vie et il m'en parlera s'il en a envie.
    J'espère que ça se passera mieux pour vous cette année. Bises.

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  2. Bonjour TitiaL.

    Oui, j'ai toujours un très bon rapport avec l'école maternelle où mon fils est scolarisé (aujourd'hui il est en balade en forêt pour glaner des éléments pour faire du land'art <3).
    Malheureusement l'école primaire n'est pas dans cette continuité.

    Personnellement, je prends le parti de ne pas les harceler de questions (merci faber et mazlich). Nous utilisons des moments d'expression avec un bâton de parole (Tiens, Gwen : un p'tit article sur le sujet ;-)? ) ce qui lui permet si besoin de s'exprimer sur ses souffrances éventuelles.
    Après, nous sommes que nos enfants ont la communication facile : ils disent assez facilement ce qui les embêtent. Donc pas besoin de parler des choses qui fâchent en permanence. Plutôt que de s'attarder sur tout ce qui n'a pas été dans la journée.... On passe à autre chose !
    Mais je ne parlerai pas de souffrance. Elle a beaucoup râlé quand il s'agissait d'aller à l'école mais pas au point de s'en rendre malade, ou d'avoir une boule au ventre. Ça la gonfle comme moi quand je passe 7h30 par jour dans mon boulot pas très passionnant.

    Ceci dit, elle semble très heureuse de ses débuts en CE1. La lecture la saoule toujours autant mais j'ai l'impression que l'accent est moins mis dessus cette année (enfin je dis ça au bout de deux jours de classe ^^). Voilà qui est de bon augure. ;-)

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    1. Je suis preneuse de l'article sur le bâton de parole... Et tu vois avec Capucine que je ne suis pas la seule 😉
      Au travail poulette !

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    2. Merci pour ta réponse ! J'ai oublié de te dire que tes articles me manquaient, ils me déculpabilisaient souvent. Bises à toi et à ta famille.

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    3. Merci Titia.

      J'ai pensé à toi, hier soir ma fille est venue me voir à 22h - "maman y un truc que je t'ai pas dit sur l'école..." - "voilà... je suis nulle".
      La discussion qui en a suivi mériterait un article à elle seule.

      Je vais me mettre à l'article sur le bâton de parole. Mais je prends le temps de bien l'écrire cette fois. ^^

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  3. Bonjour Hëlëne.
    Je suis très contente de te lire par ici.
    Mes enfants sont pour l'instant contents d'aller à l'école. En tout cas ils ne s'en plaignent pas. Faut dire que pour l'instant on débute tout juste le CP. Pareil ici je réfrène mes commentaires sur les méthodes utilisées à l'école et après discussion avec les maîtresses elles ont su me rassurer sur certains points (l'utilisation des fleurs de comportement par exemple). J'essaie au maximum de leur faire confiance (même si c'est un peu difficile parfois). Les choses ont bien évoluées l'année dernière parce qu'on s'est plus impliqué dans la vie de l'école (un petit peu hein) : j'ai fait une sortie scolaire, le papa a joué de la musique dans la classe, j'ai fabriqué un tapis à histoires pour la classe... ça permet d'échanger un peu plus avec les enseignants en restant sur des chemins balisés. En échangeant ça dédramatise pas mal de situations. Comme tu l'écris ça a permis d'humaniser l'école.

    Je serais preneuse d'un article sur le bâton de parole (je pense que je choisirais d'ailleurs plutôt une plume de parole vue la capacité de mes enfants à faire des grands gestes près de l'autre dès qu'ils sont en possession d'un bâton...).

    Bonne année à vous.

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    1. Comme dit plus haut, je vais m’atteler à cet autre article, avec la permission de Gwen évidemment.
      Je suis moi aussi très heureuse de te relire ici !

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  4. Je suis tellement d'accord à vous sur le rôle que l'enseignant a à jouer auprès des enfants ... mais pas sur l'idée que "l'école n'existe pas". L'école en tant qu'institution existe bel et bien. Si le bonheur de nos enfants à l'école est conditionné par la posture de l'enseignant, la résolution des problèmes sur le moyen et long terme est conditionnée à la posture de l'école ou devrais-je dire l'Ecole et la vie scolaire de nos enfants ne se réduit pas à l'interaction avec un enseignant donné. Et là, le constat est pas jojo. Alors je ne suis pas de celles qui râlent que "l'école c'était mieux avant", qu'à "l'école on n'apprend rien" ou autres horreurs sur la diversité et le niveau des parents ... Cependant, avec tout ce que l'on sait aujourd'hui sur les VEO, sur le fonctionnement du cerveau des enfants, je me désole de voir encore de (jeunes enseignants) formés qui ne savent rien de tout cela - parce que leur culture familiale ne connait pas mais surtout parce que cela n'a pas appris dans les écoles normales/IUM/ESPE/INSPE. Les conditionnements sont forts et les efforts de l'école en tant qu'institution pour ne pas aller dans le bon sens sont tellement conséquents ... que certains en perdent leurs enfants. Cette année nous avons de la chance que notre enfant scolarisé en primaire soit merveilleusement accompagné par un enseignant presque parfait et que notre aîné qui passe le brevet soit un élève performant qui ne fasse pas de vague, qui soit entouré d'amis, mais qui garde un regard très critique vis-à-vis des pratiques qu'il subit. Par contre, pour notre enfant en primaire, savons que cela n'est qu'une joyeuse parenthèse enchantée ... les 7 années précédentes ont souvent été plus en calvaire qu'autre chose (et donc le petit dernier est en IEF ...). Pour les enfants qui ne font pas de vague, qui ne font "que" s'ennuyer, qui ne posent pas de problème de comportement, qui n'ont pas de trouble d'apprentissage ou autre pathologie invalidante, qui rentrent 'dans les clous', qui parlent français, qui ont des parents accompagnants, l'école peut être une expérience ... une expérience ... je n'ai pas les mots ... Mais pour tous les autres ??? Et qu'en est-il de la violence éducative ordinaire encore majoritairement présente ... Je vous remercie en tous les cas pour votre compte-rendu nuancé. J'ai lu il y a quelques temps le compte-rendu d'Elsa et j'avais tenté de répondre à deux reprises de manière assez argumenté car cette vision édulcorée de l'Ecole me dérange fortement. Mon commentaire n'a pas été publié.

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    1. Je suis rejoins sur toute la ligne : la posture individuelle de l'enseignant est clé... Mais elle dépend en grande partie du cadre qui lui est donné par l'école. Pour agir dans le sens de l'intérêt de l'enfant, il doit souvent s'évertuer à lutter contre ce cadre, là où ce cadre devrait au contraire lui être un soutien.
      Je n'ai pas vu le compte rendu d'elsa je crois... Hum j'irai regarder. Je suppose que parfois la nuance est un exercice d'autant plus difficile que le sujet nous touche de près☺️

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