jeudi 5 décembre 2019

Mon enfant pleure / fait des crises : ai-je raté quelque chose dans son éducation ?

Quel régal pour les parents que les pleurs et crises de leurs jeunes enfants (je parlerai ici des enfants à partir de 1 an environ, et jusque… ben… ça dépend de pas mal de choses notamment de leur maturation émotionnelle).
Ces épisodes qui peuvent être très fréquents autour de 2-3 ans, embellissent les journées en eux-mêmes.

Ils ont aussi souvent le don supplémentaire d'insécuriser les jeunes parents, et de les inquiéter plus ou moins fortement. Est-ce "de leur faute" si leur enfant se met dans des états pas possibles ?


Notons que l'inquiétude peut aller dans deux sens


  • 1. "Mon enfant fait des crises : est-ce que je le gâte trop ? Suis-je en train d'en faire quelqu'un de colérique / despotique plus tard ? Devrais-je être plus sévère afin qu'il voie qu'il faut qu'il arrête son cinéma ?". 
Tous ces doutes sont très souvent enracinés dans, ou au moins amplifiés par les remarques de l'entourage qui fréquemment vont dans ce sens :
"Eh bien, si il se met dans ces états là à 3 ans, ça promet pour l'adolescence"
"Moi, les miens ont toujours su où étaient les limites et aucun d'eux n'aurait osé causer de crises pareilles"
"MES enfants ne font jamais ça"
ou autres "il est souvent comme ça ??!" lourds de sous-entendus
"Si tu le tenais, il se tiendrait à carreau"
"Tu vois, à force de l'écouter, il ne supporte plus la frustration. Tu lui montrerais plus clairement les limites, tu n'en serais pas là."


Ca vous dit quelque chose ?
Combien de ces cases cochez-vous régulièrement dans votre petit bingo personnel ?
Réjouissez-vous, les fêtes approchent : si le temps passé dans des centres commerciaux ne suffit pas à vous constituer un stock suffisant d'occasions de jouer au bingo, vous pourrez compter sur les réunions de famille pour compléter : bref, vous allez bientôt pouvoir ressortir votre grille !



Donc, d'un côté, on peut avoir l'impression que les pleurs / crises de l'enfant seraient le signe d'un problème d'éducation : on est trop laxiste.

  • 2. Et de l'autre, de nombreux parents débutant en parentalité positive culpabilisent beaucoup face aux crises de leur enfant : est-ce bienveillant de le frustrer au point qu'il part en crise ? 
Est-ce qu'ils ne feraient pas mieux d'accéder à sa demande ? 
Est-ce qu'ils ont raté quelque chose : ne devraient-ils pas être en mesure d'éviter à leur enfant de se mettre dans un état pareil ?



Bref, la question du jour c'est :
la crise d'un enfant est-elle forcément le signe d'un problème éducatif ? 
Trop laxiste ou au contraire trop strict / pas respectueux des besoins de l'enfant :
 on aurait juste l'embarras du choix ?


Creusons un peu.

1. L'enfant qui crise nous montre-t-il que nous le "gâtons" trop ?


Y a de très, très grosses chances que non.
En tous cas, rien ne permet d'affirmer comme ça qu'une crise de jeune enfant, c'est provoqué par une éducation trop laxiste.

Une crise d'enfant, ça a notamment à voir avec l'apprentissage de la frustration, c'est douloureux, ça fait passer notre enfant par des tourbillons émotionnels qu'il ne sait pas gérer et sa manière d'extérioriser, c'est la crise.
Est-ce qu'une personne un minimum informée irait prétendre qu'un bébé de 2 mois qui pleure quand il est en situation d'inconfort (faim froid chaud sommeil manque de calins) va être une personne pleureuse plus tard ? Non, on sait bien que les pleurs sont le seul moyen d'expression du bébé à ce stade, et que ça va évoluer.

Eh bien c'est pareil pour les crises un peu plus tard : à un âge où la maîtrise du langage est encore très approximative, et où le niveau de maturation du cerveau et donc de capacité du rationnel à endiguer les tempêtes émotionnelles est encore très limité (je vous invite à aller regarder chez Daniel Siegel pour des explications à la fois précises et simples sur le développement du cerveau et le lien avec les fameuses crises), souvent le jeune enfant n'est pas encore capable de sortir ce qui se passe en lui autrement que par une crise
Et comme pour le bébé, c'est provisoire, à ce stade, et ça va évoluer.

Alors c'est normal ? OUI.


Mais les gens qui disent que c'est pas normal ?
Plusieurs explications possibles, en voici 3-4 auxquelles je pense assez rapidement

  • 1. la fréquence et l'intensité des crises varient selon les enfants

Je lisais récemment que 80% des jeunes enfants en font régulièrement, tout de même, alors certes je n'ai pas retenu la source mais en tous cas ce que je retiens c'est qu'en ateliers Faber et Mazlish, entendre d'autres participants raconter les crises de leurs petits est toujours un grand moment de soulagement et suscite de nombreux "ah ben si vous saviez comme ça me rassure de vous entendre, y a pas que chez moi en fait !". 
Et sur mon échantillon très représentatif de 2 Bébous je constate également cette variation : là où la crise est un mode fréquent d'expression du Bébou (avec toutefois de très très nettes évolutions vers plus de calme ces derniers mois), c'est incomparablement plus rare (et moins intense) chez la Bébounette… et pas pour les mêmes raisons, en plus : chez elle les limites ne déclenchent que fort rarement ce genre de réactions… mais malheur à nous si nous osons utiliser un mot pour un autre ! (appeler "T-shirt" son haut de pyjama = ERREUR FATALE merci la zébritude)

  • 2. Ils n'ont pas d'enfants eux-mêmes

Votre petite cousine de 17 ou de 24 ans, par exemple. Ben j'étais pareille à son âge : "MOI jamais mes enfants ne feront de crise pareille. JA-MAIS.
Hélas, je n'ai plus 17, ni 24 ans. (en revanche, j'ai 29 ans. Pour encore beaucoup d'années.)

  • 3. "oui mais nos parents ? nous pouvons être à peu près certains qu'ils en ont eu, hein, des enfants…" Oui, ils ont eu des enfants, ils ont eu des enfants petits, des enfants qui ont très probablement fait des crises, et … et ils ont OUBLIE. 

Si si, je vous assure. A des parents plongés jusqu'au cou dans les crises de leurs enfants, il semble inimaginable de pouvoir oublier cela un jour. Eh bien rassurez-vous, il y a de fortes chances qu'il en soit de même pour vous un jour. C'est fou hein ? 
J'en ai fait l'expérience avec ma propre maman, qui m'affirmait avec la plus parfaite bonne foi du monde que jamais aucun de ses nombreux enfants n'avait fait de colères comme celles de F. 
Gros avantage : ayant 12 ans de différence avec mon dernier petit frère, je me souvenais encore trèèèès bien des colères monstrueuses que celui_ci pouvait piquer à 2-3 ans, puisque âgée de 15 ans à ce moment je m'en occupais beaucoup. Et j'avais encore dans les oreilles ses hurlements vrillant le cerveau, moi. Mais elle pas. Quel soulagement de réaliser cela !

  • 4. Effectivement si on réprime systématiquement les crises, chez beaucoup d'enfants cela finira par les faire diminuer. 

Le souci c'est qu'ils ont auront ainsi appris à réprimer les émotions, à garder à l'intérieur d'eux-mêmes ce qui les agite, intégrant ainsi des mécanismes de répression émotionnelle qui causent de lourds dégâts plus tard. La manière dont la majorité des adultes d'aujourd'hui, éduqués en mode répression des crises, gère ses émotions, sa colère, sa frustration est-elle vraiment exemplaire ? Hum ? 
Entre ceux qui continuent à nier leurs besoins et leurs émotions et font de jolis burnout ou de charmantes dépressions, et ceux qui extériorisent de manière désordonnée (accès de colère, agressivité, addictions…)


Voyons le cas numéro 2



2. Je cherche à agir avec bienveillance envers mon enfant, et malgré tout, mon enfant hurle : suis-je un mauvais parent bienveillant ?


Décliné en
"Mon enfant de 18 mois s'intéresse beaucoup au contenu du réfrigérateur. Quand je l'empêche de l'ouvrir et d'en sortir le contenu, il se jette par terre et hurle. Devrais-je laisser faire ?"
ou la variante
"Mon enfant est à l'âge où il ouvre tous les placards et en sort tout le contenu, je passe mes journées à ranger derrière lui, cela m'épuise. Mais quand je l'en empêche, il tambourine sur le placard en hurlant."
"Mon enfant de 2 ans a la gastro, il a piqué une crise quand j'ai refusé de lui donner du lait au petit déjeuner. Aurais-je du céder ?"
"Mon enfant de 3 ans demande en permanence à être porté. Son père et moi finissons par en avoir des problèmes de dos. Mais quand nous refusons, c'est la crise, alors nous continuons."

Alors : frustrer son enfant au point qu'il part en crise, est-ce ne pas être bienveillant ?

Après tout, en parentalité positive, on adopte un autre point de vue grâce à d'autres connaissances
  • on ne voit plus le vidage de placards ou de frigo 
    • comme un caprice / un défi / un truc à punir, 
    • mais comme l'expression de la curiosité de l'enfant. 
  • On ne voit plus la crise pour avoir du lait malgré la gastro 
    • comme le signe que vraiment on a un enfant-pas-raisonnable-du-tout, voire un tyran en puissance, 
    • mais on comprend que voir ses habitudes de petit-déjeuner ainsi perturbées, et un aliment normalement "ok" passer dans le club du "non ok" même provisoirement, soit un drame pour un petit. 
  • On ne voit plus l'envie d'être porté 
    • comme une tentative de manipulation / d'accaparement - volonté de soumission du parent à la toute puissance de l'enfant / un signe évident de grosse flemmardise à combattre instantanément sous peine de devoir porter l'enfant jusqu'à ce que, à 18 ans, il ait enfin, enfin, enfiiiin son permis et puisse se faire porter par la bagnole que nous lui aurons offerte avec un soulagement sans bornes, 
    • mais comme un besoin de contact, de réassurance.
On apprend à repérer les besoins de son enfant, et on se montre soucieux de les combler.

Mais alors du coup, là, quand l'enfant crise, on doute, en se disant que la crise est le signe qu'on est passé à côté d'un besoin.
Ou pas.

Parce que n'oublions pas que nos enfants ont plusieurs besoins, d'abord, et que ceux-ci peuvent être en contradiction entre eux, notamment parce que l'un de ces besoins, c'est effectivement d'apprendre à se repérer dans le monde dans lequel ils vivent. Or ce monde
  • est rempli de rapports de cause à effet vraiment relous. Genre : quand je bois du lait-qui-est-très-agréable-à-boire je prolonge ma gastro-qui-n'est pas agréable-du-tout-à-avoir. Ce qui impose des restrictions très désagréables sur des choses pourtant très agréables au départ.
  • est aussi peuplé de gens qui ont des limites personnelles, avec lesquelles il faut composer, parce que parfois les besoins des parents et les besoins des enfants peuvent s'opposer. Le besoin d'ordre du parent avec le besoin de découverte de l'enfant. Non les gens ne sont pas prêts à reranger 68 000 fois leurs placards dans une journée.
  • est rempli de trucs qui excitent le désir, sans que le combler ne soit un besoin. Parce que besoin n'est pas égal à désir. 
    • Je peux désirer me faire porter; et mon parent avoir besoin d'épargner son dos. Dans ce cas là, porter nuit à mon parent. 
    • Aller au delà de la demande exprimée par l'enfant, peut même permettre à la fois de combler son vrai besoin, en prenant en compte celui du parent : si besoin de contact physique, gros câlin dans le canapé. Si besoin d'attention, un jeu ou une histoire ensemble. Si besoin de réassurance, une histoire sur le sujet qui en fait turlupine l'enfant.

Donc, la parentalité positive nous incite à un changement de point de vue, mais vouloir agir en parent positif ne signifie pas automatiquement se sacrifier à tout moment sur l'autel de la parentalité, en piétinant allègrement tous nos besoins.
Non, la parentalité positive nous invite à un gros travail de discernement sur nos besoins, nos limites, les besoins de nos enfants (allez donc relire ce billet dédié à ce sujet essentiel), et
  • nous donne toute une série d'outils pour aménager un peu le sentiment de frustration, le diminuer pour qu'il soit plus facile à digérer : utiliser l'humour, donner des choix, offrir des alternatives. Par exemple, à l'enfant qui veut toucher au frigo et aux milles placards, on va laisser l'accès à deux placards (celui des tuperwares et celui des torchons - ah non zut c'est trop chiant à replier - bon celui des casseroles alors) et on va utiliser un autre outil de parentalité positive : agir sur l'environnement, en mettant hors de portée (y compris par des bloque-portes) ce qui excite la convoitise de notre enfant. On lui en permettra la découverte à des moments précis où on est d'attaque (par exemple par le biais de paniers aux trésors)
  • nous invite à accompagner nos enfants dans la crise causée par la déception : il ne s'agit ni de calmer à tout prix la crise, ni de la réprimer, mais bien de l'accompagner, de l'aider à la traverser, en verbalisant l'émotion, en indiquant des manières acceptables d'exprimer sa frustration.

La crise de l'enfant peut exprimer un besoin d'un truc… ou pas
Mais ce qui est sûr c'est qu'elle exprime deux autres besoins :
  • le besoin de soutien dans un moment difficile (soutien n'étant pas égal à "céder et donner ce que l'enfant veut", mais égal à "comprendre l'émotion et aider à la traverser, non l'éviter à tout prix")
  • le besoin d'apprentissage : apprendre à gérer ses émotions. Parce qu'un enfant qui se met en colère ne sait pas encore faire autrement, certes, mais on peut profiter de chaque colère pour l'aider, peu à peu, à acquérir une plus grande maturité émotionnelle. Nous noterons le "peu à peu" : il s'agit vraiment d'un très long travail, donc si notre enfant fait encore des crises après 3 mois à l'accompagner avec des câlins rassurants, des outils, une météo des émotions, une roue de la colère… est-ce le signe que nous l'accompagnons mal ? Eh ben encore non. C'est juste que cet apprentissage prend plusieurs années, parce que le cerveau met plusieurs années à atteindre un premier niveau de maturité.

Dernier point; d'énooormes colères prolongées ultra fréquentes, peuvent, parfois, être à relier avec une blessure plus profonde chez l'enfant : angoisse de séparation par exemple, traumatisme passé inaperçu, situation difficile… dans ce cas, un besoin vient s'ajouter aux autres : un besoin d'accompagnement supplémentaire, par le biais d'un psy (bienveillant) notamment.
A noter que cet accompagnement peut parfois être aussi un accompagnement médical au sens propre : que de familles ont découvert que les frustrations incompréhensibles manifestées par leurs rejetons venaient en faite d'une déficience visuelle ou auditive non décelée !


Allez, je vous (nous^^) souhaite des colères zen !
(Ps : curieuse... par quelle phrase complétez-vous le bingo?  😁) 

16 commentaires:

  1. Merci pour cet article.
    Sur trois, j'ai juste eu l'aîné qui crisait mais comme on vit isolés, rarement devant des gens donc rarement de réflexions.
    J'avais plutôt le problème inverse, si je peux dire: tout le monde croyait (et croit toujours) que c'étaient des anges calmes, polis, dociles... tant mieux d'un côté mais ce n'était pas ça au quotidien!

    Sinon, je pense qu'avant (au temps jadis quand jetais jeune... bref dans les années 80), les enfants faisaient sûrement moins de crises, c'est même sur, mais pour les raisons que tu indiques: énormément de répression.
    Je pense que c'est pour ça que la génération de nos parents dit que les enfants faisaient moins de crises, sans voir les dégâts aujourd'hui.
    Je sais que si on faisait une crise quelque part, c'était une grosse fessée + punitions.

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    1. Carrément !
      Et gros LOL pour les anges : "ah mais toi tu peux pas comprendre ils sont FACILES les tiens"...

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    2. Voilà!!! Ça c'est mon bingo à moi depuis leur naissance!! Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai entendu "Tu peux pas comprendre toi, ils sont calmes/sages"... alors que ceux qui les connaissent n'emploieraient jamais l'adjectif "calme" pour eux...

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  2. Je me rends compte en lisant ton bingo que j'ai bien de la chance : au début on se prenait 2-3 remarques comme quoi on risquait de se faire bouffer ou comme quoi les enfants avaient besoin de se coucher à heures régulières. Maintenant les remarques se sont raréfiées, d'une part parce qu'ils constatent que ma 2 ans et demi est vivable et à des limites, et d'autre part parce que effectivement après quelques tâtonnements j'ai appris à respecter mieux mes limites ET celles des autres qui sont plus restrictives que les miennes (accepter de sortir du salon un enfant en crise systématiquement (mais sans colère), pour épargner les oreilles des célibataires non habitués, ça fait BEAUCOUP pour qu'on soit moins perçus comme laxistes...)
    Du coup maintenant on nous regarde plus avec intérêt pour voir comment on fait sans fessée... J' espère faire des émules puisqu'on est les premiers parents dans nos deux fratries !

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    1. Ah je comprends tout à fait ! et en effet je vois bien le "regard avec intérêt" : z'êtes des cobayes en fait ^^
      et +1 sur la sortie du salon en cas de crise : c'est effectivement salvateur mais parfois on met du temps à le comprendre (et j'aimerais l'inclure dans le billet que j'espère publier avant les fêtes… puisqu'il s'agirait d'un "astuces de parents positifs pour survivre pendant les fêtes de famille"

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    2. Sortir est une excellente chose à faire: on se soustrait aux regards et aux oreilles des autres (Donc on les épargne) ET on a soi-même moins de pression, ce qui nous permet de réagir de façon plus appropriée.
      Et oui, les gens ont plus l'impression qu'on agit.

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  3. Il y a une crise dont on a du mal à se défaire, c'est celle du retour à la maison, dans le trajet en voiture quand on part de chez la nounou.
    Nous pensons que c'est une crise de décharge.
    Et je n'ai pas d'idée sur comment l'apaiser et SURTOUT le volume sonore dans la voiture et le fait qu'on soit bloqués sur nos sièges et donc obligés de subir complètement la crise me font pêter un câble... :(
    Si vous avez une idée lumineuse !

    CASE BINGO : TOUS LE MONDE parle en même temps à ma fille pour trouver LE truc qui la calmera X) La pauvre :)

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    1. excellente case bingo !

      sur le problème du retour nounou. Ouille ouille les oreilles ! Bon, ce que je trouve positif déjà, c'est d'avoir identifié la cause probable : besoin de décharge.
      Maintenant qu'on a dit ça, je verrais 2 options
      - trouver un moyen de décharger au moins un minimum avant la montée en voiture : y a t-il moyen de se courir derrière jusqu'à la voiture et de faire une grosse bataille de papouilles / attrapage ? Ou même de jouer à se papouiller dans la voiture avant le démarrage ?
      - retarder le moment de la décharge pour la démarrer une fois sortis de voiture (mais en prévoyant bien de le faire direct). Qu'une de ses peluches préférées l'attende dans son siège auto ? démarrer toooout de suite une musique qu'il/elle aime beaucoup, soit tout calme, soit au contraire endiablée et on chante à tue tête tout le long du trajet ? Si c'est une heure compatible gouter, prevoir un mini gouter compatible voiture ? Si c'est juste avant le diner, prévoir deux bâtonnets de concombre ou de carotte ? Et ensuite, sitot descendus de la voiture, zou, 10 minutes d'activité décharge intégrale (pour que l'enfant ait bien intégré qu'il va avoir son moment décharge juste après).
      Je ne sais pas si ça vous inspire ?

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  4. Je pense aussi que "l'extrême bienveillance" a fait beaucoup de dégâts dans l'opinion...
    Personnellement, quand je vois un enfant de 3 ans hurler sur sa mère : "ta mère la p..." et que sa mère lui répond "Oui, mon chéri , tu es en colère " et que cela dure 5 minutes, qu'à la fin il la tape, lui fait mal et que la mère lui répond "tu sais mon chéri si tu fais mal à maman, elle ne pourra plus te porter..."
    Euh...😱

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    1. Tout à fait ! Ca déboussole ...
      J'apporterais juste une nuance : parfois, on peut avoir l'impression que le parent ne fait rien ou pas grand chose pour marquer sa limite... mais ça peut être une illusion : le parent attend que l'enfant soit réceptif pour revenir sur l'incident. Mais bon dans le cas que tu cites, hum, meme le peu d'intervention est à côté de la plaaaaque.

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  5. L’enfant sage est un enfant brisé et maltraité, cf les livres d’Alice Miller. L’education autoritaire a fait des ravages en Europe, et quand je lis ce bingo, je vois qu’elle a encore de beaux jours devant elle.
    Si votre enfant fait une crise, c’est que vous êtes un bon parent. Que votre enfant se sait aimé, même lorsqu’il a des émotions négatives.
    Ça veut dire, que malgré toutes les erreurs que nous faisons tous, il a encore une volonté et une individualité propre. Il existe ! Les enfants sages sont des enfants en souffrance.
    Concernant la deuxième partie, il manque le fait que le parent peut aimer son enfant inconditionnellement (ça ne veut pas dire tout accepter) et accepter que son enfant ait ses émotions propres. Cette peur des émotions négatives est une conséquence de cette éducation européenne autoritaire.
    Quand votre enfant fait une crise, félicitez-vous ! Et une fois la crise passée, vous pouvez lui expliquer que nos émotions (positives ET NÉGATIVES) sont importantes. Elles nous mettent en contact avec nous-mêmes et nous donnent des informations importantes.
    Swanilda

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    1. Ah j'aime bien ce point sur la méfiance des émotions négatives ! Parce qu'au fond c'est exactement ça: les 2 inquiétudes sont deux versants de ce même problème.
      D'un côté l'émotion négative doit être réprimée, de l'autre elle doit être évitée à tout prix, dans aucun cas elle ne peut être intégrée et regardée comme une partie de la vie.

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    2. Exactement ! Tu l’exprimes beaucoup plus clairement que moi.
      Toute la société française, de l’aristocratie, jusqu’aux classes laborieuses, fonctionne comme ça depuis (trop) longtemps.
      Du coup, c’est difficile d’être un parent bienveillant. A cause du regards des autres, évidemment, mais aussi de notre baromètre interne qui nous dit que ce n’est pas acceptable d’être en colère.
      Finalement, faire un travail interne sur l’acceptation et l’impotrance des émotions, est peut-être plus important que le regard des autres.
      Une fois qu’en notre fort intérieur nous sommes convaincus que c’est bien, qu’un enfant ressente et exprime de la colère / frustration / rage / tristesse / dégoût...alors le regard des autres n’est pas forcément très important.
      Mais oui, c’est difficile d’être le changement :-D
      Swanilda

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  6. Ah ! Merci pour ce bingo. Rien que ce matin, j'ai eu un combo, j'ai pu cocher 3 cases. Ma mère :
    Oh, mais qu'est ce qu'ils sont coléreux (case libre, DING !), vous n'étiez pas comme ça (DING !), et même pour plus tard, qu'est ce que ca va être à l'adolescence (DING !)
    Je vais m'empresser d'imprimer ce bingo

    Pour la case libre, il y a aussi le "oh, mais que tu es vilain"
    Mention spécial pour le "Il fait souvent ça ?"

    Le plus dur c'est quand la crise arrive juste avant d'entrer en classe (ce n'est pas à chaque fois) et que ton enfant est le seul à se rouler par terre devant les porte-manteaux (pourquoi aucun autre enfant de l'école fait ça ?) et qu'il faut le laisser en pleurs à la maîtresse. Heureusement, elle est très bienveillante et ne fait aucune des remarques du bingo (ouf). Elle essaye de l'amener sur une activité pour détourner son attention.

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    1. Allez un autre joker de saison : si tu continues comme ça, c'est sur, le père Noël ne passera pas.

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  7. Pour la case libre : "On ne fait pas ce qu'on veut, dans la vie."
    Avec le contexte, est-ce que ça compte triple ?
    A deux ans, en pleine crise d'angoisse, phrase d'une assistante maternelle "expérimentée" et "formée" à la bienveillance éducative.
    Bizarrement, j'ai préféré continuer à me décarcasser sans son aide... ;-)

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