lundi 26 août 2019

Gérer la maman débordée / découragée par la parentalité positive

A toi, 
Très chère maman débordée et découragée par la parentalité positive


Si tu fréquentes des groupes Facebook orientés parentalité positive, tu viens de sortir une publication en mode
"Aaah j 'en ai trop marre qu'ils ne m'écoutent pas, c'est de plus en plus difficile, alors tant pis j'ai craqué, j'ai puni" 
ou
"Je vais les punir, y a rien qui marche"

Si tu fréquentes des vrais parents (si si, les parents existent aussi ailleurs que sur la Toile !), tu auras dit, à moi ou à une de tes connaissances plutôt branchée parentalité positive :
"Pffff ça marche pas, alors tant pis, f*** la parentalité positive, j'ai fait / je vais faire [tel ou tel truc plutôt pas du tout en adéquation avec les principes de la parentalité positive]"
voire, à la place du (ou juste avant) "f*** la parentalité positive", un
"ça me désole de renoncer à mes idéaux, mais faut être réaliste donc…"


Du coup, moi, adepte de la parentalité positive, je me retrouve face à un choix.


Choix entre différents scénarios

Option A : je peux focaliser mon regard sur le principe théorique auquel tu contreviens
(NB je parle de mamans parce que dans 95% des cas ce sont elles qu'on va retrouver sur ce genre de groupes, ou sur notre canapé / banc du parc en train de vider leur sac; mais bien évidemment c'est tout à fait valable avec un papa… y compris et surtout si, hasard, ledit papa est notre conjoint, lui même un peu découragé)

Ce que tu dis me fait me rappeler tout ce que j'ai lu et vu sur le sujet, qui montre bien à quel point tu fais fausse route. Donc je peux
  • partir dans un long argumentaire théorique  (version longue) 
  • ou
  • te dire que ça va vraiment pas  (version courte).  
Quelle horreur ! c'est super pas bienveillant ! Nan mais c'est n'importe quoi ! Ca déresponsabilise / casse la connexion / apprend la violence à ton enfant /… au choix selon la situation.


Option B : je peux focaliser mon regard sur l'enfant concerné (ton enfant), faire preuve d'empathie envers lui 

Nan mais c'est hyper violent envers lui ! Il peut pas comprendre ! Il va pas comprendre ! Le pauvre !
Ce qui aboutit peu ou prou aux mêmes réactions que le scénario A.

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Mais c'est très vrai tout ça ! J'ai parfaitement raison.
(dans le monde des parents positifs en tous cas) OUI.

Et en même temps je suis à côté de la plaque.
Prenons un peu de recul.


Commençons par prendre l'option C : je vais faire preuve d'empathie… envers moi-même.

Qu'y a-t-il dans ma réaction ?
  • Oui, il y a l'aspect "théorique" qui me heurte, 
  • oui il y a l'empathie que je peux ressentir pour ton enfant, 
mais... pas seulement.

Au fond, quand on est en train de cheminer en parentalité positive, c'est vraiment compliqué de lire ce genre de trucs. C'est en contradiction complète avec ce qu'on essaye de vivre soi-même, ça met toutes nos sirènes d'alarme en alerte… et notre réaction peut être d'autant plus virulente que la situation vient titiller en nous la voix du découragement.

Chère maman découragée, c'est difficile de lire ton découragement, parce que
  • Moi aussi, parfois (voire plus souvent que parfois), je trouve ça compliqué,
  • moi aussi, parfois, j'aimerais, même juste l'espace d'une seconde, envoyer tout balader (et en plus, parfois je le fais, et après je m'en veux)
Alors ma réaction virulente, le "NON CA VA PAS LA TETE" spontané qui risque de sortir, il s'adresserait au moins autant à toi qu'à… moi, à la partie de moi-même qui craint la contagion :
Si toi aussi tu abandonnes le navire, est-ce que ça veut dire qu'en fait c'est vraiment impossible ? 
Je vais me retrouver toute seule !   
NORMALEMENT l'humanité est en train d'avancer "dans le bon sens" mais là on ferait machine arrière ?
Vais-je même finir par faire pareil et lâcher…?

1er constat : quand je te vois qui lâches, j'ai peur que ça m'incite à lâcher, moi aussi.

Maintenant, 2ème étape avant d'être prête à l'option D ; "je te vois qui lâches"....?
Prenons un peu de recul par rapport à ton discours
  • la situation telle qu'elle apparaît au premier regard c'est : une maman qui veut tout envoyer balader et faire quelque chose de paaas bieeeen
et EN PLUS, tu viens narguer d'autres parents sur un groupe de parentalité positive, ou m'en parler, à moi, fervente partisane de ce mode d'interaction avec les enfants ! Tu te fiches de nous, hein. Si tu crois qu'on va t'applaudir et te soutenir dans ton projet, ou valider ta décision d'une quelconque manière : tu te mets les doigts dans l'œil.
Et si je pars de ce principe là, je risque de te le dire tout net :
Ah ben t'es pas à la bonne adresse, là
et de fermer la discussion (en ayant peut être rajouté toute une série de trucs issus du scénario A et/ou B). Mais l'important c'est que la discussion serait fermée.


Mais en fait, chère maman-découragée, je vais t'avouer un truc : quand je lis ta publication, ou quand tu me dis un truc du genre (ce qui n'est pas rare, notamment, mais pas seulement, au cours des ateliers Faber et Mazlish que j'anime), je suis
      Admirative.
             Hyper touchée.
                       Ravie.
Je trouve cela très très beau.

  • Parce que la situation telle qu'elle m'apparaît c'est : une maman tentée de tout envoyer balader mais qui vient pleurer dans les jupes de gens orientés parentalité positive.
Tu aurais pu faire ça toute seule dans son coin.
Tu aurais pu aller sur un groupe FB généraliste, ou en parler à Tatie Germaine, et tu y aurais récupéré tout plein de conseils sur "les punitions qui marchent" et autres remarques à la
"Oh ben oui tu sais la parentalité positive c'est des bêtises, le mieux c'est une bonne paire de claques, y a que ça d'vrai ma bonn'dame".
Mais non.
Non non non.
Tu es venue en parler à des gens orientés parentalité positive.

"C'est peut être un détail pour vous,
Mais pour moi ça veut dire beaucoup,
Ca veut dire [que tu es] libre, libre de…" 
aller chercher les conseils et le soutien dont tu as vraiment besoin.


C'est énorme ça !

En fait dans ce genre de cas j'ai mes souvenirs de cours de philo de Terminale qui remontent 
(NON non : ne partez pas tout de suite !!!).
Un truc qui m'avait marquée dans mon cours sur la liberté, était (je crois que ça venait de Sartre) que même et surtout quand on demandait un conseil, on exerçait déjà notre liberté.
Parce que

le choix de la personne à qui on va demander conseil, 
c'est déjà un pas de fait dans une certaine direction.


Bien sûr, on peut avoir des surprises 
D'ailleurs certaines de ces mamans vivent de belles surprises, et peut-être que ce sera ton cas : tu pourras enfin t'entendre dire que tu as raison de penser à toi et de ne pas piétiner tes propres limites - même si il y a manière et manière de le faire, hein -, là où tu avais l'impression que parentalité positive était synonyme de sacrifice total et souriant (SVP) sur l'autel des désirs de tes bambins.

Mais plus globalement, toi, une maman désespérée qui vient dire qu'elle abandonne sur un groupe de parentalité positive, c'est juste merveilleux !

Tu es une maman qui vient appeler à l'aide.

Peu importent les mots que tu utilises, peu importe la véhémence avec laquelle tu affirmes que "c'est pourri, je lâche", ce qui en dit plus long que tes mots, c'est ta présence au sein du groupe ce jour-là.
Tu dis peut-être que tu lâches, mais au moment où tu écris / dis cela, en fait, tu as encore une main sur la bouée. A moi de ne pas taper sur cette main, ta main, qui a déjà assez morflé merci.

Maintenant qu'on a fait un détour par le scénario C et par mes cours de philo de Terminale, regardons un peu ce que permet le scénario D.


Option D : je peux focaliser mon regard sur toi, la maman, faire preuve d'empathie envers toi.

Je viens d'écrire "ce qui en dit plus long que tes mots, c'est ta présence et patati et patata". Il ne s'agit pas d'oublier tes mots, hein ! Tes mots ils en disent long.
Ils disent une maman fatiguée,
ils disent une maman découragée,
ils disent une maman perdue.

alors cette maman là,
  • elle n'a paaaas du tout besoin du A : elle le sait, que ce qu'elle va faire est pas top; elle ne voit juste plus comment faire autrement. Elle culpabilise déjà à mort, même sans le dire; assez souvent d'ailleurs elle le dit. Qu'elle le dise ou non, de toute manière, elle ploie sous le poids de la culpabilité, elle s'est déjà collé l'étiquette "pire mère du siècle" sur la tronche, et vous savez ce qu'on dit du pouvoir des étiquettes sur nos enfants ? Eh bien chez nous c'est pareil : encore plus difficile de sortir de la situation. Donc vraiment pas besoin qu'on lui recolle ladite étiquette à la superglu

  • elle n'a paaas besoin du B non plus : sa capacité d'empathie réelle avec son enfant est HS ! Même si théoriquement elle est capable de comprendre que l'effet sur son enfant serait pas top, émotionnellement elle est à sec, elle n'est pas capable de prendre en compte cet aspect, là, juste maintenant. Les besoins émotionnels de son gamin, qui d'ordinaire lui tiennent à cœur, là elle s'en fiche ! Elle est en mode survie sur ses besoins émotionnels à elle.

  • Bien entendu, il ne faut pas nous attendre non plus à ce qu'elle soit en mesure de faire valoir l'option C. 
Dis-moi si j'ai tort, maman découragée, mais au stade où tu en es, tu es totalement hermétique à nos besoins émotionnels à nous, qui auraient nécessité que tu dises ou écrives doucettement 
"j'ai quelques difficultés avec le coucher de mon fils et je me demandais si vous auriez de petites astuces bienveillantes pour que ça se passe mieux" (avec des fleurs et des smileys)  
plutôt que  
"mon gamin me gave à se relever 36000 fois le soir, il me pourrit mes soirées, j'ai décidé que demain ce serait la fessée dès le premier pied mis en dehors de sa chambre",   
Cf point précédent : tes besoins émotionnels à toi sont dans le rouge, alors ta capacité d'empathie est à zéro. 

Si nous mêmes nous réagissons en mode émotionnel, ça part au clash, et dans tous les cas… tu es encore plus seule et démunie qu'avant.


Alors que ce dont tu as besoin, toi, maman découragée-mais-qui-justement-vient-crier-son-desespoir-à-des-parents-sensés-être-orientés-parentalité-positive, est-ce que ce ne serait pas tout simplement qu'on t'applique ces principes de parentalité positive, à toi ?
  • on accueille tes sentiments, on te dit que c'est dur, on reconnaît ce que tu vis bordel
  • on te fait un câlin; un 2ème, un 3ème. Ou on te met des smileys cœur. Moins efficace mais… Si présente physiquement, je pourrais aussi te tendre une tisane ou un biscuit (voire un mojito). Sinon il y a un smiley tisane et biscuit, ou barre de chocolat. Bref on s'occupe en priorité du remplissage de ton réservoir d'amour à toi. Qui en a bien besoin, d'être rempli.
  • on te demande de parler de ton problème, on souligne qu'on voit que ça franchit tes limites, on reconnaît ton angoisse : parce que si tu en es là, c'est que tu as l'impression de faire fausse route, tu es paniquée à l'idée de ce que va devenir ton enfant, ta relation à lui, toi,-dans-tout-ça, tu veux bien faire mais tu doutes et le doute c'est l'angoisse.
  • et ensuite seulement, on réoriente le comportement, on voit avec toi le côté concret des solutions alternatives. 

Bien entendu, parfois ton problème est "juste" lié au développement de l'enfant : il faaaaait pas seeeees nuiiiiits parce qu'il a 4 mois.
  • Oui, beaucoup de bébés ne font pas leurs nuits à 4 mois. 
  • CA N'EMPECHE PAS de trouver ça dur en tant que parent. 
Donc on compatit longuement puis on voit ce qu'on aurait en stock comme idée pour gérer le besoin de l'enfant mais aussi ton besoin à toi de parent : conjoint qui prend la relève; tester le cododo; arrêter le cododo pendant 2 nuits, 2 semaines ou plus si affinités ; grand-mère, tante ou copine compatissante prête à gérer une nuit ; la même, prête à gérer une journée passée à dormir, et à faire le ménage dans le même temps pour qu'on puisse vraiment dormir….

Idem sur l'enfant qui met 3 plombes à se préparer (j'ai un billet en cours sur ce sujet) :
  • oui le jeune enfant est dans un autre rapport au temps, 
  • mais te dire juste ça, ça va pas t'aider pas a gérer ton stress de personne qui vit dans une société avec des horaires, des RDV, et accessoirement, ressent l'envie de ne pas passer la moitié de sa matinée à superviser de l'enfilage de chaussures (quelle envie étrange). 
Donc on reconnaît que c'est dur, et on voit ensemble comment, quand même, limiter les débordements temporels.

Bref, maman-désespérée, je voudrais te dire que j'ai le choix, et je veux faire le choix, de voir notre interaction comme l'occasion pour toi de déballer ton sac, de recharger tes batteries, voire d'avoir un espace pour faire le point sur la manière dont tu as positionné le curseur entre tes besoins à toi et ceux de tes enfants.
Car cette maman prête à punir / taper / vendre sa progéniture sur leboncoin, il y a 99% de chances pour qu'elle ait eu tendance à trop sacrifier de choses importantes à ses enfants, d'où épuisement chez elle, et rancœur envers lesdits enfants. Tu crois pas ?

Enfin, et surtout, surtout, je m'engage à une chose : quelles que soient les pistes qu'on abordera ensemble, je te promets que je ne prétendrai pas que "normalement avec ces conseils tout devrait parfaitement se passer"; ce n'est pas vrai.
Toute publication estampillée parentalité positive affirmant ce genre de trucs devrait être brûlée en place publique.
Appliquer ces 1000 conseils, ce n'est pas la garantie d'une vie sans heurts. C'est juste un moyen pour une vie avec beaucoup moins de heurts. Qui soit, le plus souvent, du côté du supportable, voire du sympa. Mais qui de temps en temps fait quand même quelques incursions du côté de l'insupportable.
Parce que l'éducation de petits êtres humains, de mensch, comme dit Haïm Ginott, parfois, c'est juste beaucoup. Voire trop.

Et à ce moment, tu as bien besoin (j'ai bien besoin / il/elle a bien besoin / nous avons bien besoin /…) qu'on ressorte le scénario D. Autant de fois que nécessaire.

(PS / quand on s'auto-diagnostique en maman débordée / découragée par la parentalité positive, et qu'on ne sait plus se gérer : on a le DROIT d'aller réclamer un coup de scénario D. C'est même vivement conseillé.)

(PS 2 / Et encore une fois le scénario D est aussi valable pour un papa découragé ;-) )


15 commentaires:

  1. Voilà un article très réaliste. Pour le moment je ne suis pas en mode "maman débordée qui veut envoyer valser tous les principes de bienveillance", mais je l'ai été, je le serais sans doute encore. Un petit mot d'encouragement à tous les parents qui ont l'impression de nager à contre courant avec leur principes "pas de punitions chez nous": ca porte ses fruits: Mon grand de 10 ans, ma puce de 7 ans ont vécu une bonne partie de leur vie avec des parents qui essayaient de pratiquer au mieux la parentalité bienveillante. Aujourd'hui ils sont capables d'entendre : "mon poussin j'ai vraiment besoin que tu fasses…" quand je suis en mode "help", car je leur ai montré, par mes actes, qu'on pouvait écouter les sentiments et les besoins des autres (c'est-à-dire dans ce cas les besoins de mes enfants) et que ça fait vachement du bien. En clair: vous avez respecté leurs besoins, ils sont capables maintenant de respecter les vôtres!

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    1. Merci Emy pour ce beau témoignage ! C'est important je trouve que des parents découragés puissent entendre que d'autres l'ont été et ont fini par s'en sortir... Car avoir l'impression d'être le seul à galèrer ça complique encore et c'est l'effet pervers des partages en mode "vitrine"

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  2. Bonjour,

    Cet article me touche beaucoup, maman d'un petit de 2 ans, je suis assidument vos articles, ils me redonnent du grain à moudre dans le tourbillon quotidien, en plus du travail.
    Je voudrais simplement ajouter une petit expérience, comme quoi la non violence est un processus, et n'est pas une limite à franchir comme un coureur; resultat concret: discussion avec mon enfant de 2 ans sur l'écoute et la colère, cela constitue une vraie victoire pour moi, pour nous trois!

    L'anecdote:
    Incapable de détachement avec moi malgré verbalisation et explication - meme pour aller aux wc, dès que je m'occupe de moi ou que je m'affaire à quelque chose pour le bien commun à la maison, il se retrouve seul dans une pièce avec son père, fais l'inverse des consignes et les cris fusent avec le papa(loulou essayant d'attirer l'attention). Je ne suis jamais sereine. Paf, je suis tombée malade au retour des vacances, 1er congé maladie. J'ai déjà exprimé cette non serenité à mon conjoint par le passé, mais là, je les mets au bords du problème, je craque et pleure, je leur dit d'arreter tous les deux, malade de tout ça.
    Résultat, hier je me retrouve seule avec mon fils, chose qui n'est pas arrivé pendant 1 mois - moment doux le matin. A midi il me dit spontanément "maman en colère" pendant qu'on était à table silencieux, alors que le repas se passe bien. Je lui dit non, maman n'est pas en colère, pourquoi tu dis cela mon chéri? Il me dit "Papa en colère". Je lui ai demandé si il pensait que nous nous mettions souvent en colère. Il me répond "oui, papa souvent en colère". Je lui dit, oui, j'ai remarqué. Je lui ai dit que moi aussi j'avais été en colère, que j'esssayais de faire attention. Je lui ai demandé s'il voulait que j'en parle à papa. Il me dit "oui". Je lui explique tout de meme que cela peut arriver de se mettre en colère, qu'il faut dire pourquoi on l'est.

    J'ai commencé il y a une semaine à lire le livre "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent", je parle des cas de figure à mon compagnon au fil de l'eau.

    Hier, je lui relate la discussion avec notre fils. Le lendemain matin, il fait très attention, et reçoit mieux les émotions de son fils, alors que lui meme n'est pas encore bien reveillé.
    Je passe l'après-midi avec mon fils, seule avec lui, je lui dit que j'ai parlé à papa de ses coups de colère, je lui demande s'il a trouvé que la matinée s'etait mieux passé, si papa ne s'etait pas trop mis en colère. Il me fait le plus grand des sourires, et me dit "non, ça va". Je lui ai dit que j'étais contente pour nous trois. Il a été très calin toute la journée avec moi, j'ai retrouvé mon fils et mon mari, sereine à nouveau.

    En parallèle, mon compagnon, seul avec mon fils, lui a dit: "je vais faire attention, mais je te demande également de faire attention à papa et mamamn, tu es d'accord?" Il a répondu oui.

    En bref, nous sommes arrivés à un point max de saturation à trois la semaine dernière, et parce que par ailleurs nous parlons beaucoup avec notre fils, meme si coup d'éclat et colère arrivent, il y a eu une vraie discussion qui s'est engagée ce week-end. Cet "état" de dialogue est une victoire énorme, c'est un signe d'espoir formidable que notre fils nous a offert, me montrant que tous nos efforts pour verbaliser et expliquer, il était capable de le faire lui aussi, et de nous dire. C'est aussi une preuve de confiance en lui et en nous remarquable.
    N'arrêtez donc jamais d'expliquer et de dire. Car le jour où l'on atteind la limite, et où parent imparfait l'on craque, cet état de dialogue prend sens.

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    1. Ooooh oui j'adore ! Surtout le "un processus pas une limite à franchir"❤️
      On peut tomber et se relever plein de fois et garder le fil quand même

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  3. Merci pour cet article très réaliste. C'est encore plus décourageant quand notre conjoint nous incite à abandonner.

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    1. Aaaah oui ça en effet... Je compatis ! Je suppose qu'il a lui même ses propres angoisses qui le paralysent... Monsieur Bout a très longtemps été en décalage d'une bonne longueur avec moi sur ce plan mais ces derniers temps il s'est apaisé et me dit régulièrement "je suis content de la manière dont nous les eduquons". Ces mots sont les plus précieux qui soient et je souhaite à chaque maman de finir par les entendre...

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  4. Merci pour cet article. Je suis actuellement en plein doute sur le sujet justement : est-ce que j'avais bien ou ou bien est-ce que j'en fais de futures délinquantes ? Je trouve que la limite bienveillance/laxisme est parfois dure à tenir et à trouver.
    Du coup aurais tu des groupes ressources à recommander ? Merci !

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    1. L'éternelle question ! Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne sais pas si tu me lis depuis longtemps ou si tu debarques tout juste ici mais au cas où : cet article est fait pour toi
      https://petitbout-petitbout.blogspot.com/2018/10/bienveillant-ou-laxiste-le-doute.html
      Groupes ressources : sacrée question ! J'ai pris mes distances de certains groupes anti VEO parce qu'à mon sens ils partaient vraiment dans le laxisme / la non bienveillance envers le parent... Sur d'autres groupes je suis assez active car même si les réponses sont assez variées la majorité restent pas mal orientées parentalité positive et les discussions débouchent souvent sur des trucs intéressants donc je me sens à la fois plus a mon aise et plus utile là
      Mais a la réflexion les deux que j'apprécie le plus (bixoz confiance dans le fait qu'il y a une recherche d'un équilibre)
      - un groupe fait pour les mamans chrétiennes parentalité positive. Je ne sais pas si tu te retrouves la dedans 😉. Si oui mail ou MP moi et je t'en dis plus
      - le groupe "partageons autour de nos ateliers faber et mazlish" : le fait d'avoir FetM en socle commun permet d'avoir déjà une base solide, de respect de l'enfant ET du parent
      Est ce que ça t'aide ?
      Courage. On rame parfois mais pas seules (et on a des mojitos !!)

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    2. Oui je te suis depuis longtemps et j'ai déjà lu et relu cet article :-). Je trouve que parfois on aurait besoin de conseils concrets. Et de soutien. Je suis déjà abonnée au groupe "partageons..." Je t'envoie un.mail pour le 2eme. Merci beaucoup !

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    3. Ma grand mère imaginaire m'a dit un jour que l'important était d'agir avec son coeur. C'est le plus important. Et qu'il fallait aussi se faire confiance. Ecouter son coeur demande parfois du courage quand on se sent dépassé par les aspects logistiques, ou tout simplement parce qu'on ne prend plus trop de temps pour soi, et/ou que l'intimité du couple n'est pas encore revenu (encore un autre sujet). J'en ai donc conclu qu'il fallait un savant mélange de tout cela, et que pour etre réellement bienveillant avec son enfant, il fallait aussi s'octroyer des pauses pour le laisser respirer, et ne pas etre en situation de saturation pour tout le monde.

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    4. Anonyme je plussoie ! Je crois que le danger c'est la définition qu'on peut donner à "agir avec son cœur". Ca a été parfois tres galvaudé et ça devient "agir gentiment" (= se sacrifier pour les autres); alors que notre cœur, c'est une question de survie, il doit d'abord battre pour nous. La première personne à aimer, la première dont il faut prendre soin, c'est nous.
      Bref je suis à fond d'acdord avec toi, avec les pauses, avec l'évitement de la saturation, avec l'intimité du couple aussi. Car notre couple est sensé être un endroit où on recharge nos batteries et on a tous fait l'expérience de comment, quand ce n'est pas le cas, on se sent très vite dépassé par des choses qu'on arrive à mettre à leur juste place dans les moments où "tout baigne" au sein du couple.

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    5. bonjour

      j ai lu attentivement les articles et les commentaires. Je souhaiterai recevoir lenom du groupe
      " un groupe fait pour les mamans chrétiennes parentalité positive. Je ne sais pas si tu te retrouves la dedans ��. Si oui mail ou MP moi et je t'en dis plus "
      Mercid avance
      Marine
      dz89@msn.com

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    6. Ouh là Marine, avec mes aventures livresco-informatiques j'ai oublié de te répondre. Je file t'envoyer un mail.

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  5. Je découvre ton blog et ton article résonne fort en moi aujourd'hui. Je suis maman d'une petite fille de 3 ans qui va faire sa première rentrée dans quelques jours et qui angoisse (du moins c'est comme cela que je l'interprète). Je suis également enceinte ce qui n'aide pas.
    En ce moment ma fille oscille entre des demandes de câlins très fortes et des colères très violentes. Et de mon côté j'oscille entre le découragement, la culpabilité et la motivation pour passer au mieux cette étape.
    C'est bête mais cette article qui me rappelle que je ne suis pas seule et que la parentalité est un chemin pas toujours bien balisé m'aide à relativiser et à reprendre courage. J'en ai les larmes aux yeux (ouais les hormones ^^). Merci beaucoup ! Et je pense que je vais passer régulièrement par ici.

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    1. Bonsoir Inconnue ;-)
      Je suis vraiment très heureuse que mes mots aient pu te servir de petite luciole aujourd'hui ! Se sentir seule c'est vraiment le pire truc qui soit... Et tellement répandu alors que nous sommes tous au fond en train de nous battre avec les mêmes dragons.
      A bientôt et vraiment plein de bonnes choses pour cette période de double chamboulement :grossesse ET Bigbang émotionnel des 3 ans!

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