Ces premiers jours de vacances auront été une nouvelle fois l'occasion d'observer avec émerveillement une période sensible à l'oeuvre chez notre enfant.
- Chez la Bébounette, c'est le développement moteur (apprentissage du ramping !) et gustatif (miam miam les purées, le pain, les compotes)
- Chez le Bébou, c'est très clairement le langage, depuis des semaines.
Mais quelques jours de vacances passés en compagnie de ma belle-mère, allemande, et nous voilà tout ébahis de la rapidité avec laquelle F. absorbe ses premiers mots dans une langue à laquelle il n'a été jusqu'à présent que fort peu exposé.
Monsieur Bout étant bilingue par sa maman, et moi aussi grâce à une enfance partiellement passée outre-Rhin, nous avions étudié la question du bilinguisme dès avant notre mariage, quand nous cherchions à esquisser ensemble une ébauche de projet commun.
Nos recherches et réflexions sur le sujet nous ont assez vite amenés à décider qu'une éducation bilingue ne serait pas notre priorité:
- nous parlons essentiellement français entre nous, et ni l'un ni l'autre n'était particulièrement motivé pour assumer le rôle du "parent référent" pour la langue allemande
- mais surtout : ni pour l'un, ni pour l'autre, l'allemand n'est une langue dans laquelle nous sommes à l'aise pour exprimer de l'affection; l'un comme l'autre, nous craignions donc que cette moindre aisance nuise à une communication affectueuse, pleine de mots doux, de mignons-trucs-qui-ne-veulent-rien-dire, de répétitions sur 36 tonalités des mêmes mots.
Si bien qu'à l'apprentissage précoce de l'allemand nous avons préféré la libre expression de notre amour.
Nous comptions cependant créer un environnement favorable, et peut-être profiter aussi d'une possible expatriation si l'opportunité se présentait.
Jusqu'à ces quelques jours, l'environnement favorable se limitait en tout et pour tout à quelques CD de chants, comptines, chants de Noël (écoutés en boucle ces dernières semaines, ils avaient la cote), et à la lecture occasionnelle de quelques livres pour enfant. Une exposition donc fort occasionnelle et qui n'avait jamais abouti à la prononciation de la moindre syllabe un tant-doit-peu teutonisante.
Mais ça, c'était avant.
Car voici un Bébou qui, en à peine une centaine d'heures en compagnie de ses grands-parents, s'est déjà familiarisé avec une bonne vingtaine de mots, la plupart en lien avec la nourriture (eh, pas bête, il apprend "utile" le jeune homme) : Honig, Apfel, Löffel, Birne, Erdbeere, Brot, Butter, Keks.... mais aussi le Ja, le Danke, et encore toute une série d'autres.
Nous voilà déjà repartis, mais cette fois-ci bien décidés à surfer sur cette vague, d'autant que dorénavant nous serons équipés de l'équipement ultime: le fameux "référent". L'allemand étant maintenant, dans la tête de notre F., clairement lié à sa grand-mère, nous disposons à présent d'une introduction toute simple pour tout nouveau mot : "Oma dit...." ou "comment dit Oma?".
Dans un premier temps, nous comptons donc utiliser les repas et les lectures pour instiller une dose d'allemand dans le quotidien du Bébou.
M'enfin ce n'est pas pour tout de suite puisque je n'ai pas avancé d'un poil sur les nomenclatures françaises.... encore un point sur lequel je deviens réaliste et me dispose à présent à attendre la fin de mon contrat pour m'y plonger. Mon nouveau mantra : "je ne suis pas en retard, je fais les choses à mon rythme"... un mantra qui a fort à faire pour combattre cette citation de M. Montessori, que j'ai toujours dans un coin de tête mais que je décide d'ignorer pour ne pas me désespérer.
Pour la suite.... eh bien tout reste à construire, mais si vous avez des réflexions ou liens intéressants à partager sur ce thème, faites, je suis preneuse !!!
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