Faire garder mes enfants régulièrement est un des piliers de mon équilibre personnel. J'étais bien décidée à retrouver bien vite ledit pilier dans notre nouvel environnement.
Forte des enseignements de 2016-2017, et au vu des
changements et nouvelles possibilités apportés par notre déménagement,
je n'ai donc pas tardé pour me mettre en quête d'un mode de garde. J'ai sondé un peu le terrain, puis me suis lancée dans les recherches dès que j'ai su ce que je cherchais
- le lieu de la garde, une fois la maison trouvée
- le volume d'heures de garde, une fois que la piste pro qui planait s'est misérablement écrasée
et surtout: avec de nouveaux objectifs en tête.
Mon organisation pour 2017-2018 se distingue donc par 4 nouveautés, et pas des moindres.
1. De
nouveaux horaires
- Un démarrage compatible avec le casage d'un créneau"salle de classe" avant l'arrivée de la personne (un créneau un peu raccourci au besoin, mais tout de même): je prévoyais midi, finalement, à la fois du fait des disponibilités des personnes que j'ai trouvées, et de ce que je constate à l'usage, ce sera plutôt 11h ou 11h30 selon les jours.
- Une durée suffisamment longue pour me permettre à moi de faire des choses sans regarder toujours la montre (notamment si je prends en compte les temps de transport franciliens...)
- Cela permet que la sortie post-créneau IEF soit prise en charge par la nounou, de manière éventuellement plus "fatigante" (comprendre : sortie au parc) que ce que le baobab qui pousse dans ma main permet (depuis que nous sommes ici, c'est beaucoup "allez donc jouer dans la rue/le jardin").
- et puis j'avais aussi envie, au moins une fois dans la semaine, de m'épargner un peu la fin de journée, donc l'un des créneaux court jusqu'à 18h, le but étant de ne plus avoir que la soirée à gérer derrière.
Je reste sur deux créneaux dans la semaine, comme l'an passé.
Quant aux
jours exacts j'ai décidé que cela n'avait pas d'importance mais que je profiterais de cette souplesse pour faire en fonction des disponibilités des personnes qui me plairaient. Nous nous orientons vers quelque chose comme mardi-vendredi,
mais parfois c'est jeudi-vendredi.
Ce qui nous donnera plus ou moins
une fois 11h-16h, et une fois 11h30-18h.
2. Une nouvelle organisation
du temps libéré
Ayant envisagé, quand l'opportunité pro susmentionnée
était encore d’actualité, de négocier qu'une partie de mon temps de travail soit du Home Office, tout en prévoyant de faire garder les enfants sur ces créneaux, j'ai transposé cela à mon
temps libre.
En effet, c'est l'avantage de notre maison. Celle-ci comporte 3 niveaux,
avec le dernier niveau (les combles) constitué de la salle de classe et
de notre chambre (et à terme, quand les travaux auront eu lieu et rajouté une
salle d'eau, suite!) parentale. Les enfants n'ont donc rien à y faire hors moment d'IEF. C'est sur cette disposition que je compte pour me permettre de m'isoler un peu et ainsi
rester chez moi tout en laissant le champ libre aux enfants et à leur
nounou. Une option beaucoup plus difficile à mettre en œuvre dans un
appartement!
Je prévois donc de ne pas nécessairement m'exiler, mais de
passer du temps là-haut, y compris en me montant ma "gamelle" les fois
où je n'irai pas manger à l'extérieur.
- Manger,
- faire un bout de ménage (en haut, si ils sont là; en bas, si ils sont allés se balader),
- repasser en skypant avec une copine,
- dormir,
- bloguer,
- préparer des machins IEF ou des interventions dans l'enseignement supérieur...
Je prendrai en revanche le soin d'être discrète, car d'expérience d'ex-babysitter, je sais bien que les enfants sont bien plus faciles à gérer quand il n'y a pas la tentation de courir solliciter les parents, leurs câlins, leur avis, leur permission, leur arbitrage.
3. Un mode d'emploi différent
En région parisienne la concurrence pour les modes de garde peut se révéler rude, payer quelqu'un au SMIC / passer par une agence n'assure pas forcément de récupérer le haut du panier... J'ai donc préféré chercher et employer moi-même. Ça fait un peu plus de papiers mais je peux gérer.
4ème et dernier point, et pas des moindres: la chermanitude!!
Vraiment j'ai beaucoup ruminé au début de l'été : j'avais du mal à faire
le deuil de la proximité avec l'Allemagne dont nous bénéficiions à
Strasbourg, et notamment du chouette jardin d'enfants franco-allemand
où F. se rendait de temps à autre depuis quelques mois pour son bonheur et le nôtre, et
où j'aurais volontiers mis E. d'ici quelques temps.
Du temps où j'avais cherché ma première nounou à domicile à Strasbourg, j'avais caressé l'idée de trouver quelqu'un de germanophone pour venir renforcer ce que je fais concernant la transmission de l'allemand auprès des Bébous. Mais je n'en avais pas fait une priorité: comme à l'époque je cherchais un mode de garde dans le cadre de mon boulot à 50%, il s'agissait de gérer les enfants (avec une E. encore bien jeune) pendant 10h d'affilée, je privilégiais donc l'expérience.
Cette année la situation est très différente, j'ai donc décidé de faire de l'allemand mon critère numéro 1.
Ou plutôt: j'ai mis à plat l'ensemble de mes besoins d'heures de garde (journées régulières, et soirées plus ou moins ponctuelles mais fréquentes) et décidé que j'allais chercher à ce que certaines de ces heures au moins soient gérées par des personnes parlant allemand à mes enfants, et qu'ensuite seulement, je comblerais les trous restant par des personnes non-germanophones.
Pour cela j'ai pris avantage du fait d'habiter en région parisienne (faut bien que y en ait, des avantages.... [grommelle grommelle]): Paris draine énormément d'Allemands!
J'ai fouiné un peu, trouvé un groupe Facebook qui les rassemble, et publié une petite annonce mettant en valeur mes atouts principaux
- horaires différents des autres annonces demandant des sorties d'école,
- souplesse totale sur les jours,
- et différents créneaux possibles : jours / soirs, selon les disponibilités des personnes intéressées
Bilan des courses: CLAP CLAP CLAP!
Avant même notre emménagement j'avais trouvé deux personnes me convenant tout à fait, chacune dispo un jour dans la semaine:
- N., une Autrichienne déjà maman, en reconversion pour devenir enseignante, et
- S., une étudiante franco-allemande qui a suivi le même cursus que Monsieur Bout et moi, et trouve ça trop cool de bosser chez des gens passés par là (et ça ne nuit pas à la confiance, nous aussi ça nous rappelle nos jeunes années [mode pépé on])
Le deal étant que c'est en allemand qu'elles parlent aux enfants (au besoin en ayant recours au mot français si incompréhension tenace non résolue par force gestes et mimiques).
Avantages collatéraux
- une perspective qui parfois m'agaçait était celle de faire du ménage sur les heures de garde de mes enfants. Même si Flylady m'a permis de beaucoup progresser, le ménage ne fait toujours pas partie de mes hobbys (arf, arf, aaaaarf! - quoique... si je vous dis qu'hier j'étais tellement énervée sur l'horaire de retour tardif de Monsieur que j'ai passé mes nerfs en passant l'aspi dans toute la maison, vous me croyez?!) donc bon je grognais un peu et me disais qu'à ce compte, autant mettre les sous directement dans une femme de ménage. Là, point du tout, cela me détend totalement: peu importe ce que MOI je fais pendant ce temps, l' "utilité" de la garde est toujours présente, ne serait-ce que sur le plan linguistique.
- sur le plan éducatif : l'éducation à l'allemande n'a rien à voir avec l'éducation à la française. Et est fondamentalement beaucoup, beaucoup moins éloignée de la parentalité positive que l'éducation française traditionnelle. Oh, l'éducation allemande lambda a ses travers, hein, mais au moins le culte de l'obéissance, de la politesse formelle, les gifles etc, sont des idées que la plupart des Allemands vont trouver saugrenues, et les jeunes Allemands sont souvent choqués de ce qu'ils peuvent observer en France sur ces points. Histoire oblige, l'aspect autoritaire sent un peu le soufre outre-Rhin. Du coup ce que j'ai pu expliquer de notre philosophie éducative est tombée dans des oreilles beaucoup plus prêtes à les entendre. Cette différence se voit aussi tout de suite dans les premières interactions avec les enfants. Quant à N., à qui je voulais prêter un de mes bouquins Faber & Mazlish, elle a préféré se l'acheter direct. Et réfléchit à suivre des ateliers.
Inconvénients :
- je fais une croix sur la stabilité : N. n'est disponible que cette année, où elle bosse son concours; S. s'est engagée pour un semestre, à voir au second semestre si son emploi du temps continue à lui libérer un jour entier dans la semaine. Donc quoi qu'il arrive je sais qu'il me faudra me remettre en quête l'an prochain, et introduire de nouvelles personnes référentes auprès des enfants. Cela me chagrine, mais je semble être maudite sur ce plan-là...
- ce n'est pas gratuit... je les rémunère très sensiblement au dessus du SMIC!
Chacune de mes deux nounous est déjà venue deux fois à la maison, pour des créneaux "d'adaptation" et j'en suis vraiment contente.
Nous nous entendons super bien (en plus moi ça me fait plaisir de pouvoir parler ainsi allemand régulièrement), le courant est hyper vite passé avec les enfants, et sur le plan linguistique je vois déjà les choses bouger.
- Je ne me faisais aucun souci concernant E. . Elle est tellement au taquet sur l'allemand que je savais qu'elle accrocherait direct. Et puis, étant plus jeune, sa capacité à s'adapter au fait qu'on communique différemment avec elle est aussi plus grande.
- F. étant plus réfractaire à l'allemand, j'étais curieuse de voir.
- Dès le premier créneau avec N., premier progrès : de mutique / "Nan, je parle en FRANÇAIS!!", F. est passé, à la fin, au stade où il répondait "NEIN!" à tout ce qu'elle lui disait. :D
- La semaine suivante, il répondait "NEIN"... mais aussi et surtout "JA!"; et quelques "Danke" (merci) se sont aussi faufilés.
Et ce n'est même pas tout !
4. BIS, une nouveauté qu'elle est très nouvelle!
Nous allons également accueillir une étudiante allemande à la maison en mode "chambre contre services" pendant deux fois un mois (interrompus par les vacances de Noël).
Durant cette période, c'est elle qui assumera les heures de babysitting dont nous aurons besoin le soir. Et puis, sa présence au quotidien fera que les enfants entendront un maximum d'allemand (il est entendu avec elle qu'elle parlera la langue qu'elle voudra avec nous, mais allemand avec / devant les enfants).
Je suis vraiment contente!
Je vous explique:
Notre maison comporte une chambre d'amis avec salle de bain attenante, et au départ j'avais pensé que nous pourrions prendre une jeune fille au pair... mais sans grande motivation
- de ce que j'ai pu voir autour de moi, ce n'est pas toujours une réussite, notamment si la jeune fille en question n'a en fait pas vraiment terminé sa propre éducation et qu'on se retrouve en fait à gérer une grande ado en plus de ses propres gosses (or je ne suis pas pressée de gérer des ados, merci, ça ira!)
- faire venir quelqu'un qu'on n'a jamais vu, pour une longue période, ça augmente encore le risque
- et puis avoir quelqu'un H24 chez soi, ça peut être pesant,
- et du point de vue de l'intimité familiale je n'étais pas sûre que cela nous convienne
- par ailleurs du coup nous perdions l'usage de la chambre d'amis. Or nous prévoyons d'accueillir plein de monde.
Donc nous n'avions pas poursuivi l'idée.
Mais il se trouve que l'une des personnes contactées dans le cadre de ma quête de nounous/babysitters allemandes m'avait dit être hébergée par des amies, et pouvoir être intéressée pour échanger les heures de garde dont nous avions besoin contre la mise à disposition d'une chambre.
- Elle vivait depuis plusieurs années à Paris donc il n'y avait pas la dimension "je fais venir quelqu'un exprès",
- et nous allions pouvoir la rencontrer avant de faire affaire,
- elle avait terminé ses études, donc son âge point trop juvénile plaidait en sa faveur,
- il y avait la possibilité qu'elle aille squatter chez ses amis si nous recevions du monde l'un ou l'autre weekend...
Tout cela nous semblait fort rassurant et nous a permis de revoir notre position / nous ouvrir à de nouvelles perspectives.
Finalement ça ne s'est pas fait avec cette personne là, car elle a trouvé un VIE hors de France, mais du coup je suis allée modifier mon annonce en précisant que nous pouvions éventuellement aussi proposer une chambre en échange d'heures de garde.
L'étudiante que nous accueillerons à partir de la mi-novembre vient pour un stage court à Paris, donc c'est tout bénef:
- elle n'est pas H24 à la maison donc nous ne nous marcherons pas sur les pieds,
- et elle n'est là que pour deux mois ce qui va nous permettre de tester un peu la formule sur une période relativement courte, sans nous retrouver coincés pour longtemps.
Elle gèrera les soirées babysitting à un tarif horaire fixe, et pourra également contribuer au ménage. Nous avons
fixé un tarif pour la chambre, un tarif pour les repas éventuellement
pris avec nous, et à la fin du mois, nous ferons le calcul de qui doit
combien à qui.
Il est entendu avec elle qu'il y aura probablement un ou deux weekends où elle ira dormir dans une autre pièce pour laisser la place à des amis de passage.
Il est entendu avec elle qu'il y aura probablement un ou deux weekends où elle ira dormir dans une autre pièce pour laisser la place à des amis de passage.
Elle a l'air toute gentille, nous nous sommes longuement parlé au téléphone puis nous avons fait une session Skype, et le courant est bien passé.
Je suis donc ravie de cette possibilité d'explorer également cette piste, sans trop d'engagement.
Voili voilou.
Je vous avoue que je suis très très fière de moi et de la manière dont j'ai optimisé l'intérêt de faire garder mes enfants: coupler ma santé mentale, leur bien-être, et leur développement linguistique.
Et la perspective de renforcer ainsi énormément la présence de l'allemand dans le quotidien des Bébous (parce qu'en plus, ça me facilite aussi son utilisation avec eux) nous fait chaud au cœur. Monsieur Bout en particulier en est vraiment très heureux, lui qui se sentait parfois coupable de ne pas en faire assez pour transmettre aux enfants ses racines.
Youpi Tagada
[licorne gambadant vers le soleil couchant, sur un arc en ciel noir-rouge-or (arc-en-ciel chelou, je sais!)]
et bien quelle organisation !!! bravo :) je pense effectivement que faire garder un peu les enfants contribue à la bonne santé mentale de la maman. Si en plus on a bonne conscience car ils apprennent des langues étrangères c'est le jackpot. Par contre perso j'ai mis d'abord la priorité sur le ménage, parce que flylady pour moi = faire quelque chose que je déteste TOUS LES JOURS et ça ne passait pas. Finalement je préfère savoir que la maison sera propre le MErcredi et s'encrassera jusqu'au mercredi d'après que de me dire qu'il faut en faire un peu tous les jours et de n'avoir jamais une maison propre... Donc la bb sitter vient moins souvent mais la maison est propre... le mercredi de 13h à 18h (heure à laquelle nous rentrons du parc :D).
RépondreSupprimerAh mais je comprends TOUT À FAIT !!
SupprimerJusqu'à peu j'aurais eu le même raisonnement (voire même exactement les mêmes mots :D)
C'est chouette que tu aies pu identifier ton besoin à toi !
Rah ! Je m'étouffe dans la jalousie, l'envie et la convoitise. Oui, les trois. C'est mal. Je vais discuter avec l'Homme pour voir s'il est possible que nous organisions une garde régulière de notre nombreuse mais fantastique progéniture. Je suis justement fatiguée en ce moment, et j'ai un peu l'impression de négliger l'Homme de ma vie. Faut que ça change !! Merci pour les idées abordées !
RépondreSupprimerAh mais ć'est de l'étouffement salutaire où je ne m'y connais pas !
SupprimerDiscute avec l'Homme, bats toi avec Excel, braque une banque et débarrasse toi un peu de cette fatigue en allant gambader dans les prés, seule ou en compagnie de la cause de ta nombreuse progéniture.
En ce qui me concerne j'accepte chèques virements et mandats postaux. J'ai pas PayPal désolée
(Etre payée pour rendre les gens jaloux. Le rêve non?! - ah non la réalité, c'est la base de la pub)