samedi 29 octobre 2016

Quel avenir pro pour la Gwen ?

Me voici sur le point de rejoindre le club des femmes au foyer et vous avez vu que je ne manque pas d'idées pour cette nouvelle vie.
Mais la fin de mon CDD mettra-t-elle vraiment (pour longtemps) un terme à ma vie pro?

Épineuse question.

D'abord, techniquement, je serai au chômage. Donc en recherche d'emploi.

Et je chercherai vraiment un emploi.
Mais je n'ai pas forcément énormément d'illusions sur la capacité des employeurs d'aujourd'hui à faire confiance à une parfaite inconnue pour un boulot intéressant, avec des responsabilités, payé correctement... à 40% maximum.
Or je ne me vois pas baisser mes exigences sur l'un ou l'autre de ces plans, puisque je tire tout bêtement les enseignements de l'expérience qui se termine
  • j'ai bien vu que, si mon 50%, avec ses 40% de présentiel et ses 10% de télétravail, me convenait plutôt bien, dans l'absolu, sur le plan du temps à passer avec mes enfants, il était limite limite à gérer pour moi au niveau logistique.
    • A l'arrivée, j'ai le sentiment d'avoir les inconvénients de la vie de pro ET ceux de la vie de femme au foyer (et : oui, vous avez le droit de remarquer que je ne manque pas d'air puisque au fond, moi je ne voudrais que les avantages des deux situations...). En effet les contraintes de la vie pro m'êmpêchent de goûter à la liberté d'organisation de la femme au foyer, alors que, du fait de mon temps de travail réduit, j'en ai les aspirations.
    • Les 10% de télétravail notamment m'ont beaucoup posé problème, et cela ne va pas s'arranger puisque F. commence à raccourcir ses siestes.
    • Il me faut donc encore réduire mon taux d'activité, au moins d'un chouilla, si je veux continuer l'IEF, et c'est bien ma priorité en ce moment.

  • j'ai bien vu que même le fait d'être à 50% ne permet pas de compenser pour l'intérêt restreint du poste que j'occupe, ainsi que le peu de latitude que j'ai (je me faisais la réflexion que les RH, c'est comme un couteau suisse... on a un tas de leviers, d'outils, pour régler les problèmes qu'on rencontre; en Normandie il était hyper stimulant de pouvoir ainsi combiner une quinzaine de lames... mais dans ma boîte actuelle, la culture de la boite réduit le couteau suisse à 2-3 lames; un peu dommage). Alors qu'en parallèle, je m'éclate avec ce que je fais à la maison. Là j'en arrive, professionnellement, à un stade proche de l'écoeurement. D'où il s'ensuit que, pour que le temps passé hors de la maison (donc "volé" à des choses qui m'éclatent) vaille le coup, il doit / devra être consacré à des trucs franchement passionnants.

  • et j'ai bien vu, avec toutes les simulations financières que j'ai enchaînées sur Excel, qu'avec des enfants gardés à domicile et les coûts annexes engendrés par le fait de travailler, il n'était pas rentable de bosser pour moins que ce que je gagne actuellement, qui constitue pourtant déjà un salaire tout à fait honorable pour mon profil (et ma face, et mon dos - blagueublague, riez, applaudissez). Comprendre : je bosse actuellement dans un secteur juteux, qui paye bien, tout le monde n'a pas autant à m'offrir. Or c'est bien mignon, mais si bosser n'apporte rien à notre budget, les contraintes engendrées par ailleurs sembleront vite bien lourdes.

Bref, dans ces conditions, mon retour au sein d'une entreprise n'est probablement pas pour tout de suite, surtout au vu de la culture du temps partiel ô combien développée en France...


Mon plan B était de repositionner mon activité en utilisant mon expérience d'accompagnement de managers pour aller intervenir sur ce sujet dans l'enseignement supérieur.

J'avais eu une première expérience très prometteuse à ce niveau l'automne dernier.

Je comptais avant tout surfer là-dessus et approfondir mes relations avec l'école qui m'avait sollicitée, et aussi élargir un peu en allant proposer mes services à d'autres écoles; l'avantage d'une grande ville comme Strasbourg étant que les "clients" potentiels ne manquent pas.

Dans ce contexte, j'ai pris le temps, au printemps, de structurer plusieurs propositions de modules. J'en ai fait une jolie présentation que j'ai envoyée à l'école chez qui j'avais mes entrées, envoi qui a débouché sur un entretien au début de l'été.

Je suis ressortie de cet entretien assez démoralisée, à la fois peu confiante dans mes perspectives là-bas, et peu motivée pour en avoir.
  • En effet, cette école a récemment revu son cursus pour, notamment, mettre le paquet sur le management. Mais quand nous avons discuté de mon module principal (traitant de sujets aussi annexes que le feedback, l'évaluation, la fixation des objectifs, la motivation des collaborateurs,...) s'étalant sur 3 demi-journées, je me suis entendu dire que jamais on ne pourrait consacrer autant de temps à ces sujets, et qu'il faudrait retravailler les choses pour faire rentrer cela sur une demi-journée, 2 au mieux (mais sans que mon interlocuteur semble y croire). Le reste à l'avenant.... paquet mis sur le management, moui, dans le discours, mais pas jusque dans la maquette pédagogique, visiblement !
  • Par ailleurs, le niveau d'exigence des élèves (public différent de celui que j'ai eu pour mon intervention de l'an dernier, qui se faisait pour un cursus de formation différent du cursus "standard") a été souligné plusieurs fois, en même temps que leur manque de coopération. En gros, ils arrivent avec beaucoup d'attentes tout en pensant déjà tout savoir, se montrent volontiers critiques tout en restant passifs en cours et refusent facilement de jouer le jeu dans des exercices de type jeux de rôles (alors que j'ai prévu un truc très concret, très participatif, avec moult mises en situation).
  • De ce fait, en plus, chacun de mes modules devrait être repréparé, copréparé avec quelqu'un de l'équipe de formation pour que cela rentre bien dans le cadre, que ce soit politiquement correct, léché, lissé, le mieux à même de ne pas prendre le public cible à rebrousse-poil. Des heures de re-travail usant sur la forme en perspective, et liberté pédagogique bonjour.
En résumé : je crains de passer des moments assez peu agréables à essayer de transmettre des trucs à des gens qui n'en ont rien à cirer, sous une forme dont je serai d'autant moins convaincue que j'aurai du condenser mes dires jusqu'à l'absurdité, et copieusement les aseptiser.
Un potentiel-plaisir assez maigre ... ce qui ne m'intéresse absolument pas, même si la contrepartie financière est alléchante.

Bien entendu, je peux aller taper à d'autres portes, elles ne manquent pas, et j'y trouverai sans nul doute un public plus ouvert. (en ce qui me concerne, mes cours de management, bien concrets et dispensés par un professionnel, sont parmi ceux qui m'ont le plus marquée durant mon Master !). Mais
  • 1. j'ai eu la flemme, je comptais (un peu trop) sur la facilité de mon premier contact pour m'assurer un nombre d'heures déjà intéressant. Du coup j'ai mis tous mes œufs dans le même panier en négligeant d'investir de l'énergie dans le démarchage d'autres écoles. A présent le premier semestre est entamé...mais il me reste à me positionner sur le 2ème semestre.
  • 2. mais surtout, c'est plus compliqué maintenant que je suis bientôt au chômage dans la mesure où (je pestais contre dans cet article), la législation française restreint bien stupidement les possibilités, pour les chômeurs, d'aller utiliser et transmettre leur expérience dans ce cadre-là.

Ceci dit, je compte tout de même bien dégoter quelques heures d'intervention ici ou là d'ici l'été, d'autant que la première école risque quand même bien de me solliciter au moins sur un des modules proposés, pas grand chose, hein, 4h, mais dont le thème (directement inspiré de ce blog, en plus !!!) fait qu'il sera optionnel, ce qui maximise mes chances d'avoir un public intéressé en face.

Donc hein,
  • non seulement "population active" au sens qu'on compte dedans quand on est au chômage,
  • mais même vraiment active professionnellement, la Gwen, grave.

Pour la suite... eh ben nous verrons. Je n'exclus pas d'avoir tôt ou tard recours à l'une des possibilités que j'évoquais dans ce billet sur les aspects financiers du dilemme travail / foyer : des "petits tours" dans la sphère professionnelle à intervalles réguliers, sous la forme de courts CDD. Soit pour m'oxygéner, soit pour me rappeler qu'au fond je suis bien à la maison...

Je n'ai aucune idée de ce qu'une année passée majoritairement au foyer, sans perspective réelle de reprise à la clé, va donner chez moi.
J'ai certes déjà passé d'assez longues périodes (8 mois pour le Bébou, 10 pour la Bébounette) à la maison autour de mes congés maternité, mais dans les deux cas le retour était "décidé" : prévu et validé avec ma hiérarchie normande à l'époque du Bébou, et souhaité sans équivoque, à l'époque de la Bébounette.

Maintenant, l'équivoque est maîtresse du terrain.
Wait, and see !

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