L'impact financier de l'IEF constitue un enjeu assez important, qui ne préoccupe pas que moi à en juger par les commentaires de cet article.
Il y a les impacts indirects dont j'ai déjà parlé, à savoir ceux qui sont liés aux choix de vie nécessités par l'IEF : arrêt ou diminution du travail, mode de garde éventuel,...
Je suppose qu'on pourrait aussi y rajouter le choix du logement : tant qu'à y passer le plus clair de ses journées, avec toute la famille, l'incitation à le choisir point trop exigu est forte ! Se pose aussi la question d'une pièce en plus selon si on souhaite, ou non, une salle dédiée à l'IEF.
Je me penche en ce moment sur la question de l'impact direct : combien ça me coûte (ou plutôt, va me coûter) en matériel, fournitures diverses, sorties pédagogiques & activités, d'instruire mon gosse ?
Petite remarque préliminaire : il est bon dans ce calcul de prendre en compte que ce coût est relatif.
En effet, il représente le coût lié
- au mode d'instruction choisi pour son enfant : l'IEF,
- et aux choix pédagogiques faits dans ce cadre (CPC, Montessori, unschooling, ...etc).
Les sommes budgétées doivent donc être comparées aux dépenses qu'auraient entrainé un autre mode d'instruction, d'autres choix pédagogiques : aucun n'est gratuit !
Ainsi, pour un enfant scolarisé, on pensera aux
- éventuels frais de scolarité (si privé sous contrat ou hors contrat),
- frais de matériel,
- manuels de classe (marché de l'occasion ou capacité à transmettre de l'aîné au cadet fort intelligemment limités par les incessantes modifications de programmes...);
- frais de cantine voire de garde périscolaire bien souvent, au vu des horaires et des trajets;
- participations aux frais de sorties scolaires... sur ce dernier point, d'ailleurs, selon l'école fréquentée le budget pourra être assez conséquent, pour certains élèves "de bon milieu" rien n'est trop beau ! (j'ai encore en mémoire ma propre mère, et son effarement face à l'inflation de sorties toutes plus coûteuses les unes que les autres proposées aux plus jeunes de mes frères et sœurs, sorties dont il n'est pas facile de "priver" son enfant quand toute la classe y participe).
- Et frais annexes liés à la pression sociale de l'école : ainsi, comme me l'avait fait remarquer Poison Darling, la relative indépendance vis-à-vis du regard des autres permise par l'IEF peut permettre de limiter les dépenses d'habillement, que ce soit sur
- la moindre quantité de vêtements nécessaires (plus facile de porter les mêmes vêtements d'un jour sur l'autre),
- leur type (moins besoin d'être sur son 31)
- et surtout leurs marques (j'aurais eu spontanément tendance à "réserver" cet aspect à l'adolescence mais je crois qu'en fait je "date" un peu... il semblerait que la dictature des marques ait entretemps envahi les cours d'école, les marques sont juste différentes. On peut vouloir éduquer son enfant à cette indépendance, au sein même de l'école, mais d'expérience il s'avère souvent préférable, pour faciliter l'intégration, d'adopter une posture souple en investissant tout de même dans quelques items phares. "de mon temps", ça avait été le sac à dos Eastpak, par exemple).
Garder en mémoire la "non gratuité" de la scolarisation peut ainsi aider à ne pas surévaluer l'impact de l'IEF sur les finances familiales.
Ensuite, concernant l''IEF, je distinguerai deux grands types de dépenses.
- Celles que j'appellerais périphériques, qui visent à enrichir, ouvrir, proposer un environnement et un quotidien stimulant.
- De ce fait, là encore, celles-ci sont à relativiser : le montant dépensé dans cette catégorie ne saurait être imputé entièrement à l'IEF, car si vous vous intéressez à l'IEF, il est probable que même en scolarisant vos enfants vous n’auriez pas abdiqué toute responsabilité dans leur éveil intellectuel/ culturel, etc. Vous auriez / auriez eu à cœur de compléter l'instruction dispensée en classe en leur proposant un environnement riche.
- L’IEF ne vient donc que renforcer l’importance de cette démarche d'enrichissement et donc potentiellement augmenter les dépenses qui y sont associées.
- Et des dépenses d'instruction "pure", qui seront les fournitures de base (papier, stylos, etc), du matériel pédagogique (Montessori par exemple), des manuels, des cahiers d'exercice, etc
La répartition entre le premier et le deuxième type de réponse variera grandement en fonction du type d'IEF choisi. Spontanément j'aurais tendance à penser qu'un style plus "unschooling" augmenterait le poste de dépense n°1 et diminuerait le poste de dépense n°2. Ou pas ? Car ne pas planifier, structurer de programme peut aussi nécessiter d'avoir toujours énormément de ressources sous la main afin de pouvoir improviser... vos avis, expériences ?
Par ailleurs, la pureté étant un idéal (oui oui nous philosophons aujourd'hui), la frontière entre catégorie n°1 et catégorie n°2 est assez floue, mouvante, perméable... et donc si nous prenons l'exemple d'une émission documentaire : c'est du N°1 ou du N°2, hein ?! Fondamentalement on s'en fiche, mais moi ça me pose un vrai problème pour la structuration de ce billet.
Voilà le sujet introduit, suite au prochain numéro !
La suite , la suite!!! .... Je t'avoue qu'en cette fin d'année, je me suis fait la réflexion qu'entre les spectacles, la classe verte, les ventes de gâteau, la fête de l'école, les tombolas et le fichier de math qui n'a pas servie de l'année ... bonjour le budget école que tu ne prévois pas ;-) ça veut quelques belles sorties et beau manuels IEF!!!
RépondreSupprimerj'ai bien ri pour l'eastpack ;-)
RépondreSupprimerRemarque, c'était un achat intelligent : le mien me sert encore !!
Et même à 5ans et sans écoles, j'ai déjà eu une réclamation vestimentaire : "des chaussettes avec des dessins comme les petites filles de la danse"... Je m'en suis sortie avec une paire de socquettes à coeurs soldée ;-) (remarque de la fille : "ça n'était pas ça que je voulais, mais c'est pas grave, ça me va quand même". OUF !)
Nawel : oui c'est vicieux l'école (surtout pour des maniaques de la planification) parce que c'est des trucs que tu ne prévois / budgètes pas forcément...
RépondreSupprimerClotilde : hihihi. Et +++ sur le "il nous sert encore", c'est lui qu'on utilise quand on part en excursion (et ce n'est que récemment que j'ai ôté les scoubidous encore accrochés aux fermetures éclair...)
ah ouiiii les chaussettes de ta fille ! mais déjà je trouve cela différent : qu'elle observe les enfants qu'elle côtoie et en conçoive du désir pour ce qu'elle voit (naturel, et inévitable sauf à la couper de tout contact)/ qu'elle se sente obligée de devoir arborer tel ou tel vêtement pour se fondre dans le groupe, être acceptée.
Là dessus l'eastpack est un bon exemple : OK il me sert toujours etc, mais jamais je n'en ai eu ENVIE, jamais je ne l'ai trouvé BEAU, c'est juste qu'arriver en 4ème en portant un cartable, ben...