vendredi 29 mai 2020

Pssst - au sujet du dessin de Claire

Hello !
Claire me dit que c'est pas clair (^^) dans la manière dont j'ai formulé mon billet alors je le précise :

la personne qui nous suggèrera la citation / situation 
dont nous nous inspirerons finalement pour le fameux 
marque-page à la gloire des 200 moments recevra… 
le carton original du dessin qui sera réalisé par Claire !

(eh ouais. Qui non content d'être très sublime, vaudra des millions quand Claire aura terminé d'accéder à une célébrité interplanétaire)


lundi 25 mai 2020

7 réflexions autour de la préparation des aînés à l'arrivée d'un nouveau bébé

2019 -2020 aura été une année particulière chez nous, à plus d'un titre.
Et notamment,avec la couvaison puis ponte d'un nouveau Petit Bout de printemps, arrivant avec un certain écart derrière ses 2 ainés.

L'arrivée d'un nouveau bébé est toujours source d'un certain nombre de questions, de préparatifs.
Parmi les points qui préoccupent tout parent, à partir du moment où ce n'est pas l'attente d'un premier, figure en bonne place le souci que ce Bébé soit bien accueilli par son ou ses frères et sœurs, et de faire en sorte que cette arrivée soit bien vécue par le(s) "grand(s)".

Vaste sujet, que je ne prétendrai pas traiter exhaustivement ici. Je me bornerai à lister quelques petites choses qui peuvent aider, quelques réflexions pouvant être utiles, issues de notre expérience.






1. Soigner l'annonce de la grossesse


Quand ?

La question de quand l'annoncer aux aînés n'est pas évidente à trancher.
  • Du temps de la grossesse d'E., nous l'avions dit à F. une fois le premier trimestre passé, histoire d'éviter autant que possible le risque d'avoir à faire machine arrière en cas de fausse-couche précoce. 
  • Dans d'autres cas on préfèrera annoncer cela plus tôt, notamment si le comportement de l'enfant montre qu'il "sent" quelque chose ce qui est assez fréquent. Dans ce cas, autant le rassurer en mettant aussi vite que possible des mots sur son ressenti.
  • Avec deux enfants plus âgés comme l'étaient F. et E., nous avons surtout tenu à ce qu'ils l'apprennent de notre bouche, et ne se sentent pas trahis / doublés. 
Mon ventre ayant pris très vite du volume, nous avons donc simplement attendu la première échographie (8 semaines) avant de lâcher le morceau : trop de gens commençaient à me féliciter, me pensant bien plus avancée, je voulais à tout prix éviter une "gaffe"' devant eux !
Nous avons estimé qu'ils seraient en mesure de comprendre une éventuelle fausse-couche précoce si celle-ci devait intervenir après l'annonce, et, sans en faire des caisses non plus (pas la peine de créer de l'anxiété), nous avons d'ailleurs précisé qu'à ce stade le petit bébé dans le ventre de Maman était encore très fragile.

Comment ?

Dans le cas d'un aîné "petit", en tous cas, soigner l'annonce n'implique en rien une réaction particulière de sa part, autant s'y préparer, afin de ne pas projeter trop d'attentes sur ce moment. En ce qui concerne F. à l'époque, du haut de ses 18 mois ça avait été très abstrait pour lui… 1 ou 2 phrases et hop, il était déjà passé à autre chose. Je crois que nous avions du d'ailleurs en reparler moult fois avant qu'il n'imprime.
Pour nos grands, nous étions au contraire conscients que cette annonce les marquerait davantage, nous avons donc tenu à rendre ce moment particulier. J'ai hésité : petite sortie au resto ? Puis j'ai choisi l'option "maison", à la fois pour la souplesse, mais aussi tout simplement par ce que ça rejoignait certaines de mes réflexions du moment sur la simplicité / frugalité.
Pour que ce souvenir soit une preuve de plus que le bonheur se vit sans nécessairement coûter grand chose, nous avons donc opté pour une soirée crêpes sur la table basse du salon, devant la cheminée, en ayant annoncé une surprise, que ce serait "la fête". Ce fut un très très beau moment, et je crois que ça peut aider à commencer l'aventure sur une note positive (et on a le droit de marquer ça d'une sortie au resto, hein).


2. Soigner le discours autour du bébé


Comment et à quelle fréquence parler du bébé qui arrive ?


En ce qui me concerne, la lecture des pages consacrées à la fratrie chez Haïm Ginott, ainsi que du célèbre Frères et Sœurs sans rivalité écrit par ses disciples Faber et Mazlish, m'a beaucoup aidée.
Haim Ginott souligne ainsi impitoyablement qu'un aîné va obligatoirement ressentir des sentiments négatifs envers le nouveau venu. Ca fait mal aux fesses, car on aimerait bien s'auto-persuader que ces sentiments peuvent juste ne pas exister, mais au moins, couic les illusions. Ca ne veut pas dire qu'il n'y aura que des sentiments négatifs, hein, mais des sentiments mélangés, et être conscient de ça aide à se positionner.
Et surtout, à être réceptif à toutes les manières dont ils vont pouvoir s'exprimer. Ainsi, dès la fameuse soirée crêpes, E. a-t-elle pu poser la question "Mais euh… vous allez encore vous occuper de nous ?".

Alors justement : quel avenir peindre aux enfants ?


A l'usage, je trouve qu'une peinture mesurée est utile

  • ne pas peindre tout en positif : 
" ce sera génial, vous jouerez avec lui, etc" ne laisserait pas de place aux sentiments négatifs ("pourquoi est ce que je ressens ça alors que visiblement je devrais trouver ça génial?") et/ou risquerait de créer de la déception (déjà que depuis l'arrivée d'H. à la maison, F., bien que nous l'ayons prévenu, répète tous les jours qu'il a trop hâte que celui-ci puisse jouer...). 
Prévenir que maman sera fatiguée, que le bébé pleurera, tout en disant qu'on fera de son mieux pour jouer avec eux aussi. Quelque chose que F. a d'ailleurs très bien fait quand, suite à la question d'E., à laquelle nous avions répondu par l'affirmative, celle-ci a poursuivi "Vous vous occuperez, de moi, de F., et du bébé", et que F. a répliqué "Non, parce que le bébé sera tout petit. Donc ils s'occuperont du bébé, d'E., et de F."

  • ne pas parler que du négatif non plus. 
Et notamment, faire gaffe à ne pas mettre tout sur le dos du bébé
Typiquement, pendant la grossesse, les enfants m'ont laaaaargement assez entendue dire que j'étais fatiguée. Mais j'ai essayé de lier ça à la grossesse, plutôt qu'au bébé. 
De la même manière, depuis qu'H. est né, Monsieur Bout a pu vouloir inciter les enfants à se montrer moins bruyants "pour ne pas déranger le bébé". C'est tentant, les aînés étant (notamment au début et/ou si on n'en abuse pas) assez sensibles aux besoins du bébé. J'ai préféré moduler le discours et prendre la responsabilité : au fond, H. est encore assez peu sensible aux bruits ambiants, il serait donc doublement mauvais (en terme de sincérité, et en terme de bébé-marketing) de se servir de lui pour faire respecter notre limite à nous.

En revanche, expliquer les besoins du bébé se révèle très utile.
F. a très bien compris la notion de "H. avait des habitudes dans le ventre de maman et là tout a changé pour lui, ça le perturbe, ça peut lui faire peur" et du coup lors d'un orage récent, de lui-même il m'a dit "ah oui les orages il ne s'en apercevait pas vraiment dans ton ventre". Ces informations aident à accepter et interpréter le temps que H. passe dans mes bras ou ceux de Monsieur Bout : "avant, il était tout le temps contre moi, du coup ça lui fait bizarre et donc pour se rassurer il a besoin d'être encore souvent dans mes bras".
Hasard, coïncidence ? F., il y a quelques jours, m'a justement redemandé pourquoi un déménagement perturbait un enfant… Le parallèle est vite fait, et tout, sauf fortuit.

Prévoir aussi des choses "quand le bébé sera là", mais qui ne tournent pas autour du bébé = détailler des projets en mentionnant le bébé, mais des projets qui sont faits pour eux et dans lequel le bébé a juste un rôle de participant, pas le rôle principal.
Par exemple, l'an dernier au 14 juillet pour la première fois nous étions allés regarder le feu d'artifices avec les enfants, sur une couverture dans le grand parc royal à 2 pas de chez nous. Enooorme succès. Du coup, à un moment cet hiver quand le sujet est revenu sur le tapis, nous avons parlé de comment nous allions refaire ça cette année avec le bébé et il était clair dans la tête des enfants que eux en profiteraient un max mais que le bébé, lui, dormirait plus ou moins tout du long - si si on y croit. Bon là avec le COVID ça risque de cramer mais bon...

Enfin, aussi, parler d'autres choses. 
C'est long, 9 mois, et même si nous beaucoup de nos pensées tournent autour du bébé, prêter attention aux mini évènements de la vie de nos aînés demeure important, même si effectivement, moins intuitif… J'ai moi même du régulièrement me recentrer là dessus.
Un point valable également, d'ailleurs, vis-à-vis de notre entourage. Celui-ci a vite fait de ne parler que du bébé, à nous devant nos enfants, ou à nos enfants directement "et alors tu es content d'avoir un petit frère ?". 
L'enfant peut être content mais à la 107ème personne qui le lui demande son sentiment de contentement risque de disparaître, et il peut avoir envie qu'on s'intéresse à LUI en tant que personne et non simplement en tant que futur grand frère / grande sœur. A l'usage j'ai donc pris l'habitude de "recentrer" le débat autant que possible "et F. a fait tel truc ou E. voudrait te parler de telle chose etc".



3. Revenir aux temps où ils étaient bébés


C'est un vrai besoin chez les aînés : pouvoir voyager un peu dans le temps, se rassurer sur le fait que lui aussi a été dans cette situation de quasi fusion avec le parent. Cela contribue encore à la compréhension que le surcroit de contact dont il est témoin (être dans le ventre de maman, puis si souvent dans ses bras), et la différence avec sa situation à lui, ne sont pas dues à une différence d'amour, mais à une différence de temps / de besoins.
Du coup on peut
  • ressortir les albums photos d'eux bébé (si on les a faits. Hum hum…)

  • raconter des anecdotes "de quand ils étaient bébé"; mais pas à tout bout de champ non plus, car il ne s'agirait pas qu'ils aient le sentiment qu'ils étaient plus intéressants bébé. Personnellement, c'est pour cela qu'autant que possible je prends également le soin de souligner aussi toutes les acquisitions qu'ils ont faites depuis, ou la joie qu'ils ont eue à devenir capables de faire tel ou tel truc, etc.

  • JOUER au bébé.
Ce point, je l'avais lu chez Aletha Solter, qui souligne que ça fait du bien à tout aîné de pouvoir jouer au bébé, lors de l'arrivée d'un nouveau bébé. Et j'ai été impressionnée de voir F. proposer de lui-même ce jeu avant même que je n'aie fait le moindre pas dans ce sens, dès tôt dans la grossesse.
Une Gwen avertie en valant 2, j'étais prête pour répondre / saisir la balle au bond, et donc tout au long de la grossesse nous avons beaucoup joué au bébé : 
    • F. a fait des km à 4 pattes dans le salon, 
    • il a fait "gaaa", 
    • j'ai mimé des changes de couches, des tétées, 
    • j'ai fait semblant d'enfiler et d'admirer ses bodys et ses babygros, et de chatouiller ses petits pieds (bouhou ! il  chausse du 33-34 maintenant…)
    • je l'ai "porté' (sur le canapé, hein), 
    • il a fait à dada sur mes genoux, 
    • nous avons fait des jeux de coucou-caché, 
    • il a fait semblant de "faire des bêtises" / toucher et renverser plein de trucs, mais en bébé coopératif, il a toujours stoppé les dégâts (pas comme un bébé, donc) dès qu'on lui expliquait, comme à un bébé, les choses de base (en donnant des renseignements très F&M, eh) "Bébé, ça c'est un vase, les vases ça peut casser" ou "Bébé, les boîtes à œufs retournent près de la cheminée".
Moralité… il a pu, dans le même temps, continuer à grandir tranquillement sans la moindre régression. Ayant son espace clairement délimité pour "faire le bébé", le faisage de bébé n'avait pas besoin d'infiltrer d'autres domaines.
Autant que possible, j'ai tâché d'intégrer E. à ces jeux. Visiblement, pour elle, selon les moments cela permettait de faire le bébé, et à d'autres d'explorer l'autre grand changement : F. étant le bébé, elle devenait grande sœur … celle de F.


4. Lire des bouquins avec eux.


2 grands sujets
  • les bouquins autour de la grossesse
Ca permet d'aider les enfants à visualiser ce qui se passe, le développement de bébé, l'attente (c'est LONG 9 mois). Et globalement, une grossesse est aussi un moment tout trouvé pour avancer dans l'éducation sexuelle des enfants, puisque de manière tout à fait naturelle leurs questionnements sur le sujet se multiplient.
Du coup nous avons fait le plein de bouquins informatifs à la médiathèque
combinés avec des livres plus poétiques : 

  • les bouquins autour de la relation frère-sœur, de l'amour du parent

(il existe une foule d'excellentes références sur le sujet, venez donc partager vos préférées en commentaires histoire d'inspirer les foules de mon lectorat. Suggestions à compléter d'un petit passage exploratoire sur l'excellent groupe Facebook  "Ma Bibliothèque Bienveillante")



5. Investir dans du temps de qualité exclusif


Alors là c'est ZE truc absolu.
Pendant comme après la grossesse comme tout le temps gnagnagna mais quand même paaaarticulièrement pendant la grossesse et après l'arrivée de bébé, investir dans du temps de qualité, seul à seul, avec chacun des membres de la fratrie est essentiel… et peut pourtant siiii facilement passer à la trappe !
Dur dur dur ! Quelques minutes quotidiennes sont pourtant ZE meilleur moyen pour sécuriser notre enfant sur la grande question que soulève chez lui l'arrivée de cet être minuscule : est-il aimé, est-il ou sera-t-il toujours autant aimé, est-il menacé / sera-t-il supplanté, dans le cœur de ses parents, par ce petit frère ou cette petite sœur dont tout le monde fait si grand cas ?

Ceci dit, hein, ce n'est pas facile à caser, alors on pourra s'aider des béquilles suivantes


  • le conjoint 
le conjoint peut

1. prendre en charge d'autres activités pour nous libérer du temps et de l'énergie à consacrer à nos enfants
Par exemple, pendant cette grossesse, j'avais 2 priorités : bosser autant que possible (réussir un mi temps) pour rapporter le plus de noisettes à la maison en prévision de temps de disette, et être dispo affectivement pour les enfants. J'ai fait la cuisine, aussi, mais je n'ai pas touché à la machine à laver ni étendu une lessive, Monsieur Bout a géré la majorité des trajets d'école (= le matin je DORMAIS), les courses, les promenades, bref, la logistique des enfants, pour que je puisse réserver mes forces à l'affectif.

2. prendre le temps, lui aussi, de passer ces moments avec nos enfants.
Car lui aussi est source de réassurance affective

3. prendre en charge le bébé, une fois né, pour nous permettre de récupérer des forces à utiliser pour les aînés, et de passer du temps avec lesdits aînés

En ce qui nous concerne, nous avons profité du fait que suite à la rupture de son contrat de travail Monsieur Bout est à la maison, mais même sans de telles circonstances, très favorables il est vrai, il est très important de s'asseoir en couple pour réfléchir à une stratégie compatible avec les besoins et contraintes spécifiques de chacun des membres de la famille / du couple.

  • des aides extérieures
yep, ce qui peut nous sembler un luxe en temps normal (une femme de ménage, par exemple) peut provisoirement remonter en tête dans la liste des priorités budgétaires.
Nombreuses sont les familles dans lesquelles on (s')offre des heures de ménage pendant et après la grossesse. C'est même un cadeau de naissance qu'on peut suggérer aux personnes assez proches, et qui, notamment quand c'est un numéro 3, 4, etc, pourra être bien plus précieux que de petits vêtements.
Idem, une jeune fille pour venir gérer le créneau 17-19h, les bains et le dîner par exemple. On sous-traite la logistique fatigante de la fin de journée, et on en profite pour prendre seule à seul chaque enfant.

  • Le portage
Cf mon billet récent sur le sujet, un moyen de portage bien employé peut devenir quelque chose de très proche d'une potion d'ubiquïté: être présente pour plusieurs enfants à la fois.

  • L'innovation dans l'organisation familiale. 
Mais ça, je vous en parle dans le point 6….

  • Le laisser-aller : 
Yep, on a des millions de choses à faire. En fin de grossesse ou après l'accouchement, y en a du rangement à faire, par exemple. Sortir les affaires de bébé, aménager son coin, etc. Moi je me suis lancée dans une opération en mode Flylady, et je partais de loin
Les souvenirs de notre dernier déménagement m'ont cependant servi. Si il y a bien une leçon que j'ai tirée de ce déménagement, c'est que tout le monde (moi y compris) aurait beaucoup bénéficié que j'investisse moins d'énergie à amener rapidement notre logement à un état globalement ordonné
Si au lieu d'essayer de pulvériser le plus vite possible les 170 et quelques cartons qui avaient colonisé le moindre recoin de notre nouvelle maison, j'avais permis à ceux ci-de squatter plus longuement, pendant que je passais du temps avec nos enfants... Si du coup la fatigue accumulée dans le déballage de cartons n'avait pas retenti autant sur la qualité de mes interactions avec les enfants...
C'est bien le problème de gros changements comme un déménagement ou une naissance : ils ont un impact "physique" en plus de leur impact psychologique, et l'impact physique est
    • 1. visible 
    • 2. plus concrètement maîtrisable ; une fois le carton défait on a la satisfaction tangible de l'avoir défait. Y a peu de chances qu'il se reremplisse tout seul dans la nuit ; alors que chez un enfant, on remplit, on remplit, et on n'a jamais fini. On peut dire "ah, j'ai fini de laver et ranger les affaires taille naissance" et cocher. Jamais "ah, j'ai fini de rassurer l'aîné sur notre amour".
    • 3. immédiatement payant : la place libérée par nos 10 minutes de rangement est visible, alors qu'on peut avoir passé du temps avec notre enfant sans que cela l'empêche de faire une crise dans les 3 minutes qui suivent (quand ce n'est pas PENDANT le temps qu'on lui consacre. Alors que rares sont les cartons qui vont se mettre à hurler pendant qu'on s'occupe d'eux - ou alors vous habitez dans le monde de Harry Potter)
Et pourtant, à moyen terme on paiera beeeaucoup plus cher le temps passé à ne pas donner à nos enfants le surcroit de sécurité affective dont ils ont un grand besoin dans ce moment de transition, que le bordel ambiant.
Donc, laisser couler les aspects physiques, autant que faire ce peut ( et faire ce peut toujours ! Mais ça demande parfois un gros effort de recul), et réallouer le temps ainsi libéré au traitement des aspects émotionnels.
J'ai notamment eu cette réflexion en fin de confinement : c'est le moment où, 1. les problèmes digestifs du Bébounet ont commencé à s'amplifier, réduisant de beaucoup ma disponibilité et 2. la perspective du déconfinement - retour à l'école m'a fait réaliser que très bientôt, je n'allais plus avoir F. et E. à dispo H24 pour grapiller mes minutes de disponibles au fil de la journée. J'ai donc laissé en plan mes travaux de nettoyage des écuries d'Augias (ce qui m'a coûté: j'avançais bien, et c'était un soulagement) pour investir le peu de temps que j'avais avec les enfants.


6. Gérer ses limites physiques comme on peut


Ah là là ce que c'est compliqué. Biieeeeen avant que Bébé soit là physiquement, comme entité reconnaissable, il impacte déjà la vie quotidienne et nos interactions avec les aînés, en impactant nos capacités physiques.
Dur dur, car il s'agit de respecter un subtil équilibre entre
  • les besoins de nos enfants : si les aînés sont encore petits, notamment, c'est vraiment difficile de ne pas (trop) les porter; si ils sont plus grands, c'est quand meme bien embêtant une maman durablement incapable de s'asseoir sur un tapis pour jouer aux petites voitures, ou de courir pour attraper, ou de faire de grandes promenades...
  • les nôtres ; pour nous préserver, d'abord, évidemment, et préserver le petit être qui grandit à l'intérieur de nous. Mais aussi pour préserver lesdits aînés! Là encore, c'est une question de gestion de découvert : nous sommes fragile, vite "usable", si nous piétinons nos besoins particuliers, il est inévitable que cela ressorte par des mouvements et mots d'humeur !

Sur le plan des limites physiques, 4 choses peuvent aider
  • 1. la pédagogie
On soigne le discours en expliquant ce qui se passe dans le corps de Maman. Les livres évoqués en point 4 seront des alliés précieux.
Plus que jamais, nos enfants sont friands d'informations, qui les rassurent et viennent remplacer les hypothèses angoissantes qu'ils se construisent sinon. 
Les Bébous ont été très intéressés de savoir que mes organes se déplaçaient dans mon corps, que j'avais tant de kilos de plus à soulever (et de quoi ils étaient constitués : sang en plus, liquide amniotique, placenta, paroi utérine, rétention d'eau, bébé en lui même - QUI a dit "chocolat" ?) et qu'en fait mes muscles et mes articulations n'y étaient pas habitués, que mon estomac n'ayant pas la place habituelle les acides qui servent à la digestion venaient me brûler l'œsophage (ce qui pouvait expliquer mon humeur parfois changeante…), etc. 
Privilégier un discours scientifique et objectif m'a semblé beaucoup plus parlant et rassurant, pour les enfants, que le perpétuel et vague "Maman est fatiguée". Cela permet par ailleurs un recours beaucoup plus efficace aux points suivants

  • 2. Le choix
Les contraintes de Maman étant connues, il est plus facile de formuler ensuite des choix compatibles avec ces contraintes : "Préfères-tu lire avec moi sur le canapé ou que je reste assise sur le fauteuil et je fais les bruitages de ton circuit de train ?"

  • 3. Les alternatives
"Hum, m'asseoir sur cette petite chaise n'est pas possible pour moi, mais nous pouvons dessiner ensemble sur ton lit si nous trouvons un support rigide" ou même solliciter notre enfant pour trouver une solution "Je ne peux pas m'asseoir sur cette chaise car mes muscles n'arriveront pas à me remonter ensuite / je risque de la casser tellement je suis lourde, as tu une idée de ce que nous pourrions faire / utiliser à la place ?".
F. m'a souvent apporté des coussins pour m'aider à me caler, il a échangé sa chaise (en bois) avec celle qu'il me proposait (en plastique), etc. Raisonner à partir de ma contrainte pratique permet d'aménager le refus et de le transformer en réussite commune, car le message perçu est alors "j'ai envie de passer du temps avec toi, et nous cherchons ensemble un moyen d'y arriver".

  • 4. Les activités particulières,
ou comment transformer les contraintes en opportunités.
Maman passe son temps au lit ? C'est le moment de privilégier des instants coocooning lecture sous sa couette à elle, par exemple.
Maman a du mal à se baisser ? On peut en profiter pour cuisiner à 2, les missions des enfants s'élargissant : à eux d'aller récupérer le saladier au fond du placard du bas, les légumes tout en bas du frigo, etc.

En ce qui nous concerne, la plus belle transformation de contrainte de ce post partum s'est faite sans préméditation. Mais ce fut vraiment une belle réussite, alors je vous la partage des fois qu'elle puisse être pertinente chez vous.
Avant la naissance de H., Monsieur Bout et moi avons pris le temps d'affiner notre stratégie pour le post partum. En effet celle initialement envisagée s'est retrouvée laminée par le confinement, puisqu'il il était prévu que l'une de nos mamies-au-pair (G1) vienne passer les mois d'avril-mai avec nous et constituer une ressource bien précieuse en prenant sa part de la charge. Et pis bah non, frontières fermées, avions (G1 habite sur une île) cloués au sol, couic-couic le plan A.
Du coup, plan B avec 2 joueurs seulement : Monsieur et Madame. J'avais souligné auprès de Monsieur Bout l'importance que je pose le moins possible pied par terre les 8 premiers jours à la maison. En conséquence, nous avions prévu que je prenne mes repas au lit, d'autant plus que maison sur 3 niveaux, chambre conjugale tout en haut, cuisine tout en bas = prendre mes repas dans la cuisine aurait impliqué pas mal d'exercice.
Nous avons annoncé cela aux enfants à mon retour de l'hôpital : GROS moment de flottement. D'un coup j'ai réalisé que
- les enfants risquaient de mal vivre cela…
- Monsieur Bout risquait de le payer par des repas agités un peu galères.
Illumination ? J'ai subitement proposé que F. vienne dîner avec moi dans ma chambre, et que E. vienne déjeuner.
Délire d'enthousiasme.
Ca fait donc un repas en tête-à-tête de chaque enfant avec chaque parent (je petit-déj toute seule au lit, en décalé de tout le monde puisque ça dépend des horaires de tétée du Bébounet, et du rab de sommeil que j'arrive à grapiller en fin de nuit). Monsieur Bout monte donc un plateau avec 2 couverts, et l'enfant concerné s'installe sur un tabouret Ikea à côté de mon lit (oui, pas folle hein, j'ai des draps à préserver un minimum)
Quel succès ! Nous avons vite réalisé que nous avions ainsi transformé des temps "vides", voire "à valeur négative", en moments remplissage de réservoir d'amour. Quel que soit le déroulé de la journée, même si je suis accaparée par le Bébounet, E. est assurée d'avoir un moment avec Maman à midi, F. assuré de son moment le soir (bon, j'ai ptet un bébé au sein, mais ça a l'air d'aller), et inversement avec leur papa.  De chouettes instants où l'un comme l'autre se livre, raconte sa vie…
Devant ses effets positifs, nous avons décidé de prolonger cette organisation pendant encore un bout de temps (sauf exception : les températures estivales des derniers jours nous ont parfois fait privilégier l'option "repas tous ensemble dans le jardin") et j'avoue que j'aimerais bien ne pas totalement perdre cela à moyen terme : instituer un jour comme cela dans la semaine peut-être ?? Si vous avez des idées ou des expériences analogues pouvant nous inspirer, je suis preneuse !


Autre remarque concernant les limites physiques : que les mamans très handicapées pendant la grossesse se consolent, là aussi il peut y avoir un revers positif à cette médaille. J'ai réalisé qu'une des choses qui aplanit un peu l'atterrisage en ce moment est précisément le degré de loquitude extrême que j'avais atteint les dernières semaines de grossesse. Très vite après la naissance, je me suis retrouvée mille fois plus en forme que je ne l'avais été depuis longtemps. Capable de monter mes escaliers, de me baisser, de bouger, de courir même, bref, juste de me mouvoir normalement ! 
De ce fait, même si je suis trèèèès occupée avec Bébounet, à l'arrivée celui-ci en naissant n'a pas piqué leur maman à F. et E., il la leur a rendue, puisque dans les faits je fais plus de choses avec eux qu'avant la naissance, et je refais des choses dont ils étaient privés depuis longtemps (jouer à attraper, par exemple - vous auriez vu leurs yeux quand ma proposition leur a fait réaliser que c'était de nouveau possible !). 
Voilà, si ça peut consoler… Bien évidemment, à nous d'avoir cela en tête et de le rendre perceptible à nos aînés en utilisant effectivement, même à petites doses au départ, nos capacités physiques fraîchement retrouvées.


7. Une fois le bébé là, verbaliser les besoins et les peurs


On a préparé en amont, il s'agit aussi d'accompagner spécifiquement les sentiments qui vont fleurir dans les premiers temps.

Un 1er besoin sera d'aller explicitement souligner à quel point on aime chaque enfant, et qu'on n'a pas divisé l'amour en "plus de parts". Là-dessus 2 petites métaphores peuvent aider à passer le message
  • celle de la bougie : on allume une grosse bougie qui symbolise l'amour de papa et de maman. On y allume une première petite bougie qui symbolise l'amour de papa et maman pour l'aîné. Puis on y allume une seconde (ou une 3ème si déjà deux ainés, etc) petite bougie qui symbolise l'amour pour le petit frère et on fait remarquer que les autres flammes d'amour n'ont pas diminué avec l'allumage de la bougie supplémentaire.
  • celle de la feuille de papier : on montre une feuille de papier à l'enfant en disant "Ca c'est l'amour de papa et maman pour toi. Regarde ce qui s'est passé avec l'arrivée de XX" ; et hop on rajoute une feuille en disant "ça c'est l'amour de papa et maman pour XX. Tu vois ? On n'a pas eu à partager ta feuille."
F. et E. se montrent très sensible à cette notion de "cœur des parents qui grossit à chaque naissance".

2ème besoin, selon la maxime de Faber et Mazlish "pour laisser entrer les bons sentiments il faut d'abord laisser sortir les 'mauvais' " : Verbaliser les sentiments de frustration 
"Oh, ça t'embete que je sois très occupée avec le bébé, tu aimerais m'avoir plus pour toi ! Tu peux me le dire, c'est important pour moi de savoir comment tu te sens"
Verbaliser également l'ambivalence ! Il serait faux et gênant pour l'enfant d'entendre un "tu n'aimes pas ton petit frère" trop général; un "des fois tu aimes ton petit frère, et d'autres fois / en même temps parfois tu aimerais bien qu'il ne soit pas là" retranscrit bien mieux la complexité de ce qu'il ressent, et évite de figer sa perception de la situation.

En revanche, éviter autant que possible (et assommer direct les gens qui se les permettent) les remarques à la "Toi tu es grand tu n'as pas besoin de ça" ou "Mais ce sont les bébés qui font ça". 
  • Etre un bébé est quelque chose d'un peu chouette quand même, vu toute l'attention qu'on leur donne, et cela explique les régressions siiii souvent constatées chez les aînés autour des naissances des cadets. Souligner ces régressions serait donc contre-productif en plus d'être blessant pour l'enfant ;-)
  • Idem d'ailleurs sur les aspects positifs : on pense souvent faire bien en complimentant un enfant en disant qu'il "a fait tel truc comme un grand" mais comme toute étiquette, c'est glissant. 
    • Est-ce quand il rate, à la déception de cet échec ponctuel se rajoute alors une conséquence plus durable puisqu' il perd son statut/étiquette de grand ? 
    • Et si il n'a justement pas si envie que ça d'être grand puisque franchement être bébé ça a l'air cool, vaut-il mieux renoncer à cette conquête dont il pouvait être si fier par ailleurs ? 
La période délicate qu'est l'arrivée d'un nouveau bébé représente une fois encore un moment où les compliments descriptifs sont nos amis
  • "oh, tu as réussi à faire ce truc qui était super compliqué / qui t'a demandé beaucoup d'efforts / après avoir essayé plusieurs fois
  • "c'était compliqué et tu as insisté jusqu'à comprendre comment tu pouvais y arriver" 
  • "ouahou, ça t'a demandé beaucoup d'entrainement, tu peux être fier de ton réussissement"
Dans tous les cas, si comportements de régression il y a, il vaut mieux verbaliser en mode 
  • "oh, aujourd'hui tu as envie d'aide pour t'habiller même si tu sais faire toute seule en général", ou encore 
  • "ah, tu trouves ça intéressant de te rappeler comment c'était quand tu devais être porté partout ?" ou encore 
  • "hihihi, c'est drôle hein tous ces jouets de bébé" + moment de qualité dès que possible + jeux de régression.


Il est beau et long (très long) mon billet hein ? Y a de quoi s'occuper, hein ?
Ben ouais mais ça n'empêchera personne de galérer.
QUOI qu'on fasse : oui, il y aura des trucs compliqués avec les aînés
Si pas tout de suite, alors en différé (notamment quand le nouveau venu commence à prendre plus de place, savoir faire plus de choses… chez nous, par exemple, F. avait commencé à avoir vraiment du mal avec sa petite sœur quand celle-ci avait acquis la maitrise de la marche, à 12 mois)
L'acceptation d'un nouvel être, la digestion de cet énorme changement au sein du cocon familial EST et demeure quelque chose de difficile à digérer. Donc, même en faisant "tout bien comme il faut", on ne coupera pas à une période où le comportement des aînés manifestera la difficulté de cette transition.
C'est bien ballot, parce que bien évidemment ca tombe forcément à un moment où nos ressources à nous sont bien sollicitées, également, par le fait que pour nous aussi c'est une transition, les soins que ce bébé sollicite, les nuits qu'il hache menu, bref… Toi-même tu sais.

Moralité :
  • si la période est difficile, (ou plutôt : puisque la période est difficile) on peut repasser en revue cette check-list et vérifier qu'on n'oublie rien, intensifier un peu (si on peut) les moments de qualité, mais la difficulté ne veut pas nécessairement dire qu'on fait les choses mal. Juste qu'il faut que ça passe.
  • et si on trouve soi-même qu'on gère moyennement… alors qu'on sait bien que nos aînés auraient particulièrement besoin d'interactions douces (y compris dans la fermeté) avec nous leurs parents, mais on ne peut s'empêcher de démarrer au quart de tour quand, au hasard, une dispute entre les 2 grands déclenche des cris tellement stridents chez notre fille, que le bébé fraichement endormi se réveille en pleurs ...
C'est le moment de nous rappeler qu'encore une fois, faut pas chercher à être un parent parfait, les couacs font partie du jeu.

samedi 23 mai 2020

QUIIIIII veut un beau dessin ?!?! - Appel à suggestions !

Cela fait maintenant 7 bons mois que les "200 moments de parentalité positive (ou pas)" sont parus et nous sommes ravies de l'accueil enthousiaste qu'ils reçoivent. Ça vous touche, ça vous inspire, ça vous aide, ça vous faire rire, c'est chouette ! 
Et vous avez été nombreux à nous dire à quel point vous appréciez les illustrations de Claire, et nombreux aussi à sous-entendre que vous en auriez volontiers eu un supplément.
Eh bien hop ! 
Les Éditions de l'Instant Présent vont lancer l'impression de marque-pages "200 moments" destinés à venir alourdir leurs envois de livres et embellir leurs stands en salon ! 

Mais que va dessiner Claire ? 
Eh bien... C'est à vous de lui souffler des idées. 
Votre mission puisque vous l'acceptez, ô vénérable lectorat, est de venir nous partager une citation ou un passage des 200 moments que vous trouvez particulièrement inspirant et que vous souhaiteriez voir illustré par Claire ! Nous nous ferons une joie de piocher l'une de vos suggestions. Vous avez d'ailleurs parfaitement le droit d'en faire plusieurs.

Allez ! La parole est à vous ! Dites nous tout en commentaire de ce post ! 
Nous avons hâte de vous lire et on se laisse jusqu'au mardi 2 juin (le mardi après le week-end de la Pentecôte) avant de lancer Claire sur ses crayons !

mardi 19 mai 2020

Incursions dans un monde plus vegan

J'ai pas mal cheminé sur ce blog, des évolutions imprévues (si on m'avait dit à l'ouverture de ce blog que 4 ans plus tard une grosse partie de ses billets traiteraient de parentalité positive !!), voire impensables (genre, quand j'ai osé prendre mon indépendance ménagère), y compris sur le plan culinaire (par exemple avec un scoop fenouillesque !).
Mais non, pour le moment, le tournant végétarien / vegan est loin de se faire. Oui, on a réduit la viande. Mais c'est tout.

Il n'empêche que, paf, de manière imprévue, me voici en train de m'aventurer sur des blogs de cuisine vegane.
Bicoz ce que je vous racontais dans mon dernier billet ne s'arrange pas : eh oui, je n'ai toujours pas terminé le billet sur "les aînés et l'arrivée d'un nouveau membre au club" (même si franchement, on y est preeesque)  parce que les problèmes digestifs de Bébounet vont de mal en pis. 
  • D'où nuits pas top, 
  • d'où journées passées avec un bébé dans les bras / intensification du recours au Mei-Tai
  • d'où montée en puissance de la prise en charge médicamenteuse, 
  • et d'où, également, puisque la thèse de l'intolérance / allergie aux protéines de lait de vache semble se confirmer, une double action
    • prise de rdv avec un pédiatre allergologue en cours
    • mise en place d'un régime d'éviction stricte des laits animaux dans le régime de la Gwen.

Rha punaise. 
  • 0 lait, 0 yaourt, ça ne me pèse pas trop. 
  • J'apprends (soupir…) à lire avec beeeaucoup de soin (et un chouilla de parano) TOUTES les étiquettes de composition des produits (ayant eu des surprises je crois que je ne serais bientôt plus étonnée si je découvrais que les courgettes du marché contiennent du lait de vache). 
  • Supprimer le fromage… hum, bon, j'y arrive pas trop mal en fait après m'en être baffrée toute ma grossesse dans le cadre de mon régime hyper protéiné anti-éclampsie. Disons que j'ai fait des stocks. Et que comme la saison des raclettes est finie, ça va. 
  • Mais alors faire sauter le beurre … je pleure ! Bon, au vu de l'extrême faiblesse de la teneur en protéines d'une plaquette de beurre, j'ai un petit espoir (que vous êtes priés de ne pas détruire merci) de pouvoir le réintroduire, au moins à petites doses, dans quelques semaines, quand mon système et celui du Bébounet auront évacué l'essentiel de ce qu'ils ont ingéré. Il n'empêche que d'ici là… Me voici en train de découvrir le fabuleux monde de la cuisine sans beurre (alors que, pour moi, le beurre, c'est la vie).

Merci à Bébounet, du coup, qui en plus de faire fonction de coach sportif mention port de charges, 
va jouer les rôles de coach en diététique et faciliter la récupération, par sa mère, d'une ligne à faire pâlir d'envie une canne à pêche.
#onycroit


Régime ou pas (mais plutôt ou pas, quand même), j'ai décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de profiter de ce que tout récemment Internet m'avait mis sous les yeux une recette d'amandier en 2 versions.




  • Une version lambda que j'avais testée aussitôt, et approuvée (approbation générale d'ailleurs. Figurez vous qu'aux courses suivantes Monsieur Bout a pensé tout seul, comme par hasard, à poser de la poudre d'amandes dans son caddie. Ca ne trompe pas). 
Composée de 6 œufs, 250g de sucre, 300g de poudre d'amande, 8 gouttes d'extrait d'amande et 150g de beurre
Avec 100 ml d'huile de tournesol, 200 ml de lait d'amande, 8 gouttes de machin, 150g de sucre en poudre et 40g de fécule de maïs.

Donc, j'ai tiré profit de mon Mei Tai (oui, c'est un ustensile de cuisine à part entière, à ce stade), pour tester la version végan sans poser le Bébounet.
Précision : j'ai un peu écorché l'aspect vegan de la chose puisque, moi, j'ai des œufs, et encore le droit de m'en servir, alors que je n'ai pas la fécule de maïs qui est sensée les remplacer.
Donc j'ai mis 3 œufs à la place.
Et donc j'ai utilisé sagement de l'huile de tournesol à la place du beurre.

Ben je suis désolée de dire que, OK, le résultat était correct… mais qu'on sentait quand même vachement l'huile de tournesol dedans, bref, le résultat n'était aucunement comparable à la version pas-végane-du-tout ! Bon, à la décharge de l'auteur de la recette, j'ai fait (les 2 fois) sans extrait d'amande amère, faute d'en avoir dans mes placards. Si cette omission ne gênait pas dans la version pas vegane, j'imagine qu'elle porte plus à conséquence dans l'autre version, puisque un goût plus fort en amande pourrait venir fort utilement camoufler un peu mieux le goût d'huile de tournesol.
J'vais ptet investir et retenter ma chance.

Mais d'ici là, hein, je sollicite votre expérience 
quelles recettes sucrées délicieuses avez-vous, en 0 lait de vache donc sans beurre
Je souligne que je compte sur vous et votre honnêteté : vraiment vraiment VRAIMENT délicieuses, hein, pas des recettes dont un ingrédient phare est 1 louche d'auto-persuasion qu'on ne sent pas l'arrière-goût bizarre de tel ou tel ingrédient plus ou moins folklorique.

Les gourmandes parlent aux gourmands !
A vous les studios.



mercredi 13 mai 2020

10 (types de) questions existentielles à 2h du mat

10. Classique
Ô rage ô désespoir ô vieillesse ennemie, n'ai je donc tant vécu que pour cette infamie ?

9. Hors Sujet mais portant les traces de 2 mois à enseigner les rudiments de la grammaire à F : 
D'où vient le genre des mots ? Pourquoi on dit un tabouret et une chaise ?

8. Mathématique
Un aller-retour devant notre pied de lit c'est 4 pas. Du coup combien pour faire les 100 pas ?

7. Douloureux mais rhétorique
QUI a laissé traîner cette caisse de vêtements dans le chemin ?

6. Sportif
Port long et fréquent d un bébé dans les bras : ça remplace le maniement de haltères en termes d'effets raffermissant sur les biscottos ? En plus comme le bébé prend du poids au fur et à mesure on est bon là, niveau progressivité des exercices, non ?

5. Niaiseux
Rhooo mais comment fait-il pour être si mignon même à cette heure ?

4. Observateur
Il a les yeux fermés depuis bien une minute là, non ?

3. Scientifique
Les phases de sommeil pendant lesquelles il risque le moins de se réveiller pendant que je m'allonge et le mets en position centrale sur ma poitrine, c'est combien de temps après la fermeture des yeux ?

2. Stratégique :
Alors, on y va ? Est-ce le moment de nous migrer vers le lit sans que ça ne le réveille? Ou vaut-il mieux prolonger un peu ? C'est quoi le rapport coût efficacité de potentiellement une minute de sommeil de plus … ou de moins ?

1. Fataliste
Pourquoi a t il fallu que monsieur Bout nous fasse des pâtes au bleu à midi ?


Et enfin, QUESTION BONUS
Ranger le Saint Agur au rayon des bleus alors que ce fromage qui a le goût du bleu et l'aspect du bleu est en fait à base de lait de vache : complot ?

APLV / IPLV, un vrai bonheur !


lundi 11 mai 2020

Portage : Mei-Tai je t'aime

En théorie je devais sortir le billet promis sur "aider les aînés à digérer l'arrivée d'un nouveau membre au club". C'était ma grande ambition de la semaine (en plus de 1. aider les aînés dans la vraie vie, pas juste dans le billet, 1 ex aequo. gérer le nouveau membre en question 3. avancer encore un peu le chantier Flylady dont je dois, d'ailleurs, aussi revenir vous parler). 
Hélas le constat est clair : ce billet est bien avancé, mais pas prêt à sortir.
Du coup, à la place, je redirige mes efforts sur un rapide billet et, ce n'est que justice, ce billet traite du truc avec lequel je passe ma vie, en lieu et place de la passer à l'ordinateur à vous écrire le billet sur la fratrie 
(je sais pas si vous suivez. Si non, c'est normal, relisez ça 3 fois en inspirant entre chaque).

Bon, déjà, le "truc" ne désigne pas mon fils.
Il désigne ce dans quoi je mets mon fils.
Bicoz si j'ai si peu de temps pour bloguer, en ce moment, c'est notamment que, Petit Bout III, suit les traces de Petit Bout I et II, avec une super production : RGO - le retour (tadaaaaaa).
Option forte intolérance aux PLV / lactose / whatever qui passe dans le lait de maman, en plus.
Depuis son retour de la maternité la maman en question a mangé
  • une chantilly maison, 
  • des lasagnes industrielles avec 3 tonnes de béchamel, 
  • et du boudin blanc (oui sachez-le, le boudin blanc c'est plus de 40% de lait; vous l'ignoriez ? Moi aussi, jusqu'à très récemment. Je ne risque plus de l'oublier maintenant, merci)
Chacun de ces crimes a valu au Bébounet 48h de souffrances, et le 3ème épisode semble même plus long (je suppose que l'œsophage n'en peut plus et met plus de temps à se remettre).

Le seul moyen de calmer les souffrances du Bébounet étant de l'avoir dans nos bras, c'est l'occasion de vivre une relation torride et fusionnelle avec notre solution de portage, solution de portage hélas seulement partiellement compatible avec le tapage sur ordinateur. (mais partiellement quand même, et je le prouve)

Donc, autant venir vous la présenter.

Contexte : pour F., nous avions fonctionné avec une écharpe de portage tissée de chez Amazonas. Nous en étions très contents et elle a beaucoup servi, à moi, mais également à Monsieur Bout.
3 inconvénients m'ont cependant amenée à chercher autre chose durant la grossesse d'E.
  • nous avions changé de région et donc de climat : autant en Basse Normandie, oui, il fait toujours beau et on ne prétend le contraire que pour faire fuir les touristes, mais quand même avoir 5m de tissu enroulés autour de soi et du bébé ne posait pas de souci, autant à Strasbourg, option canicule de 2015 activée, euh, ben, non merci.
  • je n'avais jamais réussi à maîtriser le portage dos : bien sûr j'aurais du solliciter une monitrice de portage, mais m'étant contentée de tuto YouTube, le résultat n'était pas brillant. Des fois ça marchait, mais c'était sur un malentendu, jamais je n'arrivais à reproduire cet exploit la fois suivante. Ce qui du coup a fait que le début de la grossesse d'E. s'est soldé par un abandon du portage par moi. Monsieur Bout a continué un peu (sur les petits sentiers côtiers normands, y a vraiment que ça de vrai), puis une fois sur les trottoirs de Strasbourg, la poussette a pris le relais. D'où souhait d'une solution plus simple pour E, pour faire mieux.
  • Et justement, souhait d'une solution plus facile à utiliser, parce que quand même, 5 m d'écharpe c'est un peu long à nouer, un peu encombrant, si bien que pour F. je l'avais surtout utilisée pour les vraies balades, mais pas pour "1/4h de câlins pendant que j'étends ma lessive" : trop compliqué. Idem à emporter "au cas où" c'était pas pratique, puisque même roulée elle était encombrante et lourde.

Je me suis donc mise en quête du Graal : un machin
  • léger, 
  • rapide à nouer, 
  • adaptable à toutes les morphologies (sans devoir changer des réglages - un aspect très apprécié avec notre écharpe, qui a notamment servi lors d'un voyage en Finlande chez ma sœur, où F., 14 mois à l'époque, avait pu être porté successivement par son père, sa mère, sa tante et son oncle), 
  • fait-pour-les-nuls-du-nouage-dos
  • et ne coûtant pas un bras (entretemps j'avais découvert les merveilles telles celles produites par Oscha mais, nan, j'aurais eu trop mauvaise conscience de mettre autant... ou plutôt, je me permettais déjà d'autres folies - du côté des couches lavables brodées, au hasard)

J'ai louché sur des slings, j'en ai même acheté un, que j'ai revendu plus tard parce que, croyez-le ou pas, mais je suis trop stupide pour en utiliser un correctement. Toujours mal positionné, avec un bébé prêt à sa casser la gueule et/ou un anneau en train de me cisailler l'une ou l'autre partie du corps.

J'ai donc investi dans un Mei Tai, qui m'a semblé le juste milieu : facile à nouer, peu de tissu, pas d'armatures, ni de boucles ni rien, donc plus souple et adaptable qu'une solution à la Manduca.
Mon premier achat fut un Mei Tai de la marque Amazonas, mais je ne l'ai pas utilisé longtemps, bicoz pas optimal (notamment, des bretelles rembourrées non déployables assez inconfortables une fois que le bébé prend du poids; et une assise pas réglable donc trop large pour un nourrisson, et un peu juste pour un bébé ayant bien grandi)
Finalement, j'ai trouvé mon grand amour. (oui, à ce stade, vous êtes en droit de penser que j'aurais mieux fait d'investir toute cette thune dans un cours de portage…)



Réglable, aux bretelles déployables, tissu léger mais ultra résistant, facile à rouler en boule et à emporter dans un sac "au cas où" puisque pas encombrant.
  • Il est officiellement sensé n'accueillir les bébés qu'à partir de 6 Kg mais je vous avouerai sans honte que je l'utilise allègrement pour H. et ses 3 kg et quelques (maintenant que je l'ai bien engraissé) ; OK, la position des cuisses n'est peut-être pas encore optimum, mais la sécurité est là, et si il y a bien un mantra que j'ai retenu, c'est "mieux vaut un portage pas parfait que pas de portage du tout". Ayant ainsi victorieusement défoncé le nain du perfectionnisme-en-portage, je suis libre de vaquer à mes occupations, mon fiston bien confortablement lové contre ma poitrine. Fiston dont le calme olympien au bout de 2 minutes dans cet ustensile-pas-parfait montre bien qu'il n'en a que faire, de la perfection.
  • J'ai porté E. avec pour de longues balades jusque 3 ans passés, en profitant justement de cette fameuse position dos que j'ai pu pratiquer avec succès, na !
  • Et même au delà, il m'avait également servi pour F. jusque l'âge de 4-5 ans (bon, mes gosses ne sont jamais bien gros hein) : en portage dos, pour 15 minutes de câlin-mise au calme-remplissage de réservoir affectif express à une heure où je suis sensée m'affairer en cuisine : 2 en 1, youpi ! (héhé, comme quoi vous avez quand même un truc "gestion de fratrie" dans ce billet. Car autant on pense souvent à mettre le petit dans l'écharpe pour s'occuper du grand, autant la combinaison inverse peut nous être moins naturelle... mais offre aussi de sacrées possibilités). Grand enfant ravi, maman opérationnelle et sans mal de dos. C'est vous dire la résistance du machin.
  • Monsieur Bout l'utilise aussi très volontiers. Même si je précise que pour le moment c'est moi qui le lui noue. Cependant, vu la simplicité de la bête je n'ai aucun doute sur sa capacité à apprendre à gérer en autonomie quand ce sera nécessaire. Il gagne ainsi, dans ses sorties avec les 3 enfants, un maximum de points de popularité avec les vieilles dames croisées en route, bien entendu. (et en même temps, eh, avantage de l'époque covid : même lesdites vieilles dames, habituellement championnes du postillonnage-sur-nourrisson et autres caressage-intempestif, conservent une distance respectueuse pour admirer notre petite merveille !)


Bref ; ce Mei Tai, je l'aime, il a abondamment servi, et en ce moment, nous aide ééééénormément.
Donc si vous êtes à la recherche d'une solution, à vous de voir si ça peut coller (de toute manière, je n'ai pas de pourcentages. Snif.)



(NB : mon cerveau me rappelle que mon projet de faire un billet à la gloire du Mei Tai remonte aux temps...
 de son utilisation intensive avec la Bébounette; 
comme quoi tout arrive, il ne faut jamais désespérer)


vendredi 8 mai 2020

Boosters d'ego post-partum

Flashback - 2015 - F. 23 mois, quelques semaines après la naissance d'E..
Me regarde m'habiller.
Se met derrière moi.
Pose ses petites mains sous mes fesses et essaye de les soulever en se hissant sur la pointe des pieds.
Commente :
"Gros, gros !"


Cinq Ans Après - E., 5 ans, me regarde m'habiller après que j'aie allaité H..
"Ton ventre est redevenu presque petit ! 
- Oui. 
Mais pourquoi tes fesses elles sont restées très grosses ?"
Soupir.


Regardons le bon côté des choses. Peu importe le fait qu'effectivement mon postérieur n'ait pour le moment guère perdu des dimensions respectables qu'il a acquises durant ces 9 mois… Mes chevilles, elles, ont parfaitement dégonflé.
AVANT (malgré les chaussettes de contention)
APRES (revoir même les veines du coup de pied !!!)



Je ne me lasse pas de les admirer, après avoir terminé la grossesse avec les trucs énormes à gauche. C'est moche hein ? Et aussi désagréable que ça en a l'air. Les dernières semaines, j'avais l'impression de marcher sur des Knacki. 

Bref. Faites des gosses, mais comptez surtout pas sur ceux que vous avez déjà pour venir vous aider à vous réapproprier votre corps-pas-de-rêve.


lundi 4 mai 2020

Le "découvert affectif" : gérer celui de son enfant, gérer celui du parent

Je suis fière de moi car après avoir été au bout de ma vie durant mes dernières semaines de grossesse (heureusement un peu abrégée par H., dans sa grande magnanimité), j'ai enfin réussi à me mettre à jour dans les comptes de la famille Bout.
Mais ce n'est pas de notre situation financière florissante (pfffrrrrrt) que je veux venir vous parler. A la place, j'avais déjà commencé à rassembler  mes ultimes forces, et j'ai utilisé une partie de mes forces retrouvées, pour vous pondre un billet qui va rester dans le thème puisque qu'il tournera quand même autour des finances, banque, règne du grand capital, toussa.
Enfin presque.
Nous allons donc parler d'une notion cruciale au quotidien : la gestion du découvert.
Mais non : pas le découvert lié à notre compte bancaire, susceptible de précipiter notre foyer dans des tourments financiers sans nom.
Nous allons parler du découvert affectif… qui, lui aussi, dès qu'on le néglige, nous pourrit alors la vie, et nécessite une vigilance de tous les instants, car des décisions pleines de bonne volonté mais hélas malavisées ont vite fait de nous amener à taper dedans.


Vigilance, oui, d'autant que le problème du découvert affectif, c'est qu'il peut toucher chacun des membres de la famille, simultanément.
  • un parent à découvert affectivement va se retrouver, très fréquemment, du côté obscur de la Force. Il va 
    • s'énerver sur son conjoint, 
    • hurler sur ses enfants, 
    • claquer des portes, 
    • laisser tomber des assiettes 
    • (ou même, selon la profondeur du découvert et la durée pendant laquelle celui-ci perdure, dans un ordre différent : s'énerver sur les portes, hurler sur ses assiettes, claquer ses enfants, laisser tomber son conjoint)
  • un enfant à découvert affectivement va agir de manière relou, fatigante, agaçante, énervante, s'opposer, se manifester, bref, montrer qu'un Sans-Dents (ou Avec Peu de Dents) à défaut de pouvoir rétablir son équilibre financier/affectif, peut au moins avoir un pouvoir de nuisance de ouf en enfilant un Gilet Jaune taille 3, 6 ou 10 ans.

1. Parlons d'abord du découvert du parent.

Le découvert du parent, donc, c'est le parent qui a donné, beaucoup donné, qui s'est fatigué, et qui finit par tourner à vide.
Et la maxime de gestion du "bon père de famille", tiens justement, nous pouvons l'emprunter à Haïm Ginott
"On peut se montrer un peu plus gentil qu'on se sent, mais pas beaucoup plus"
Qu'eeeest-ce qu'on peut l'oublier souvent, en tant que parent, cette maxime !
  • On va accepter de lire 2 histoires supplémentaires là où déjà, la première nous avait coûté un bel effort.
  • On va proposer d'aller au parc / de faire un pique nique / une sortie alors qu'au fond, vraiment, on ne rêve que d'une chose : rester à la maisooooon.
  • On va se lancer dans la confection d'un gâteau alors que le stock de Pom'potes nous chuchote "viens, viens, je suffirai pour le goûter et tu pourras passer une demi-heure dans le canapé et non dans la cuisine", on va rentrer du boulot et se lancer dans une fournée de crèmes brûlées maison parce que "c'est quand même meilleur pour la santé et le goût", même si c'est pas bon pour notre niveau de fatigue.
  • On va proposer une activité peinture (= 10 minutes de préparation, 5 minutes de peinture, 15 minutes de nettoyage + lessive + stress pour prévenir ou retirer les tâches sur le mur) alors que l'activité "jouez dans un coin avec vos poupées" aurait pu fonctionner aussi.
  • On va écouter longuement le monologue du petit / les fausses notes du grand alors que nos oreilles en bourdonnent et que nos boules Quiès ont atteint un niveau de sexytude tel que Marylin Monroe a l'air d'une morue à côté.

Là-dessus, 
  • une seule chose à avoir en tête : à moooort la culpabilité / la conception dangereusement perfectionniste du rôle du bon parent qui nous pousse à faire des trucs "parce que c'est ce que fait un bon parent", 
  • et un apprentissage à faire à la place : la détection et le respect de ses besoins / limites personnelles (personnelles = qui nous sont propres à nous, individus, et qui donc sont légitimement différentes du parent d'à côté; et encore plus différentes, au hasard, du parent-vu-sur-instagram.)
Parce que être attentif à ses limites, c'est essentiel, histoire de faire gaffe à ne pas se mettre soi-même dans le rouge
C'est un point sur lequel le chapitre sur la culpabilité du parent, chez le formidable "Parents Epanouis Enfants Epanouis" de Faber et Mazlish, peut constituer un excellent manuel financier de bonne gestion, dont je ne saurais trop recommander la lecture, relecture, rerelecture. 
Une lecture qui peut véritablement permettre de redresser durablement ses finances, comme me l'a encore montré cet hiver l'exemple de certaines participantes à mes derniers ateliers Faber et Mazlish.
"J'ai refusé d'aller au parc et leur ai proposé de jouer dans le jardin SANS MOI à la place. Du coup je ne leur ai pas crié dessus de la soirée ensuite."
Eh oui; car si on est soi-même à découvert, on n'a PLUS RIEN à filer à son enfant

Donc le bon parent n'est pas celui qui donne sans compter, le bon parent est celui qui compte de manière à pouvoir donner ! De la même manière qu'on va faire gaffe à ne pas acheter des trucs pour notre enfant sous peine de ne plus pouvoir lui offrir un toit, on ne va pas s'épuiser à trop faire pour lui sous peine de ne plus pouvoir lui donner l'essentiel : l'amour et l'équilibre.
Ainsi, personnellement : 
  • j'ai remarqué qu'il valait mieux pour moi partir sur un rituel du coucher assez court (exemple : un seul livre; et si choix d'un livre à rallonge, dire "quelles pages choisis-tu ?"), comme ça, si besoin est, je suis capable de consentir à une histoire supplémentaire, ou disponible pour une prolongation de 5 minutes-de-conversation-bicoz-soudaine-question-existentielle : je me suis en quelque sorte gardé quelque chose en réserve, j'ai économisé, et donc, si mon enfant manifeste un besoin, j'ai mon économie à dispo, au lieu d'avoir déjà donné le maximum (voire plus) de que j'étais vraiment prête à donner et donc de me retrouver soudain en situation de blocage-ras-le-bol-découvert-ça-va-pas-la-tête-je-meurs.
  • de la même manière, avec Monsieur Bout nous avons avancé l'horaire du diner depuis plusieurs mois déjà. Ainsi, même si l'enchainement diner pré-coucher coucher dure, celui-ci a lieu à un moment où nous sommes encore assez en forme, et il peut prendre du temps sans faire démarrer notre soirée d'adultes à une heure indue (= une heure où nous sommes HS et ne pouvons plus en profiter). Tout le monde est plus zen ainsi...
A noter aussi que la notion de découvert dépend aussi de la légitimité du besoin de l'enfant / de la compréhension qu'on en a : c'est pourquoi s'informer sur le développement de l'enfant est siiii utile ! 
Si on vit dans un monde où on est persuadé qu'un bébé "normal" doit forcément faire ses nuits à 3 mois, et qu'un enfant de 1 an devrait avoir la capacité à se rappeler qu'on ne touche pas au vase de grand-mère puisqu'on le lui a répété 32 fois, ET à respecter cet interdit plutôt que de suivre l'impulsion qui le pousse quand même vers cet objet fascinant… le découvert se creuse beaucoup plus vite puisque
  •  à l'impact objectif de son comportement 
    • nuits interrompues ; 
    • répétitions incessantes ; 
  • s'ajoute l'impact subjectif, autrement plus lourd 
    • "mais pourquoooaaaah il fait ça / il va JAMAIS dormir / je m'en occupe peut-être maaaaal!" ou 
    • " au secours je foire son éducation, c'est DEJA un rebelle / il me défie / il ne saura jamais se maîtriser qu'est ce que ça va être plus tard ?!?!"
Inversement, si on croit qu'un enfant a besoin d'être occupé / stimulé le plus possible on va avoir tendance à taper inutilement dans nos ressources alors qu'une meilleure information sur l'intérêt du jeu libre dans le développement de l'enfant nous permettrait de le laisser jouer dans son coin sans se sentir mauvais parent.

Donc faire gaffe pour donner
  • pas trop
  • et en sachant pourquoi on le fait

2. Car d'un autre côté, on doit gérer un 2ème compte en banque 
(voire un 3ème, 4eme, 5ème, etc, selon le nombre de petits Livrets Jeune que la Vie nous a donné d'ouvrir)

Or, si dans mes souvenirs il n'y a pas possibilité de se retrouver à découvert avec un Livret Jeune lambda, nos livrets Jeune à nous (ceux qui bavent, font des miettes, crient, courent partout) ont bel et bien cette fonctionnalité là. 
Et chez eux le découvert menace même en permanence. Et se traduit par des crises économiques monstrueuses.

Car un enfant à découvert devient, très, très compliqué à gérer. [inclure ici le souvenir des 3 dernières crises de votre enfant - ça parle tout seul]
Il en découle une règle quasiment absolue : faire l'effort de combler / prévenir le découvert de l'enfant sera quasi tout le temps la priorité la plus rentable à se donner
En effet un enfant à découvert fait des crises, s'oppose, refuse de faire, ou de faire seul, et ce qui pourrait prendre 1 minute avec lui peut subitement prendre 1h (option hurlements probable). Donc plutôt que de perdre 1h dans la crise, autant investir 10 minutes dans sa prévention en prenant l'initiative d'un remplissage de réservoir affectif. Aucun investissement ne sera plus rentable !

C'est particulièrement vrai aux moments charnières.
Par exemple, les retrouvailles du soir après une journée de crèche / école pour lui, de boulot (pro ou familial) pour nous. Que de fois on est en mode "utile", à vouloir enchaîner sur la routine du soir, déjà bien chargée ! Rangement, cuisine, bains, éventuels devoirs, repas, coucher… 
Inclure, AVANT cette routine, 10 minutes de reconnexion sous quelque forme que ce soit, en commençant, le plus tôt possible après le franchissement de la porte, par des jeux sur le tapis / bataille de coussins et autres jeux d'attachement / petit jeu de société / lecture de livre / whatever est pourtant, pourtant, bien souvent la meilleure assurance anti-soirée-de-la-mort qui soit. Et le court-circuitage de cette étape se paie souvent très cher.
Je me souviens ainsi avoir vécu des deux côtés (= en tant que parent recevant des amis, et en tant qu'amie reçue par des parents) le piège de "ce soir on a du monde donc j'ai un chronomètre en tête et en rentrant du boulot je me dépêche de tout faire pour coucher les enfants le plus vite possible histoire d'être dispo pour mes amis"... et m'être ainsi retrouvée en pleine "soirée sabotée par des interruptions incessantes d'enfants pas du tout dispo à rester sagement dans leur lit".
Du coup maintenant, j'ai très souvent le réflexe, face à une situation systématiquement compliquée, de réfléchir à sa résolution sous cet angle
  • les matins sont compliqués ? Hum, ne serait-ce pas un problème de réservoir affectif
Ce fut le cas à Strasbourg, au moment où je bossais. Les matins devinrent d'un coup plus fluides quand les enfants eurent l'assurance de 5 minutes de lecture sur mes genoux, sur le banc de l'entrée, juste avant le départ au boulot / chez la nounou.

  • E. met 3 plombes à s'habiller ou ne sait soudainement plus manger seule à quasiment 5 ans ? 
Ho ho… (sur ce dernier point je reviendrai en parler dans un prochain billet sur la gestion des aînés dans le cadre de l'arrivée d'un nouveau bébé).


Bon OK, c'est top tout ça, on a compris qu'il fallait avoir l'œil sur son découvert, sur celui de son enfant, et agir de manière à protéger / combler les réservoirs.
Très beau en théorie, hein…?

Mais dans la pratique...

3. COMMENT qu'on fait quand les 2 découverts sont en concurrence ??
Hein, comment bon sang ?!

C'est là où avoir conscience de la problématique aide.

  • prioriser le découvert de son enfant 
Autant que possible, il peut être bon de s'attacher à fournir les 10 minutes nécessaires à un comblement d'urgence du découvert le plus vite possible. Dans le cas contraire, le comportement de notre enfant risque de taper encore plus dans le nôtre, de découvert. 
Situation sans issue.
Si on peut, donc, on y va en apnée, en sachant bien / en prévoyant bien qu'on va s'occuper de notre découvert le plus tôt possible après.

  • Déléguer le remplissage de découvert. 
Selon les situations, le conjoint peut être quasiment aussi bien placé que nous pour, au moins sur le moment, pallier au découvert d'un enfant pendant que nous-mêmes nous gérons le nôtre. 
Si ce n'est pas le cas, une opération financière très très rentable sera d'investir dans le resserrement des liens entre ledit conjoint et l'enfant, en mettant le conjoint aussi souvent que possible en première ligne. 
C'est bon pour tout le monde, alors qu'être "la seule personne au monde capable d'apporter du réconfort à son enfant", c'est lourd, trop lourd. 
Je le vois en ce moment même avec notre minuscule H. Quand celui-ci a besoin de réconfort (et qu'il ne s'agit pas de réconfort lacté ;-) ) à chaque fois que c'est possible c'est d'abord Monsieur Bout qui s'y colle en première instance. 
    • H. apprend ainsi à puiser du réconfort dans les bras de son papa, 
    • ledit papa prend confiance dans sa capacité à réconforter son fils tout neuf, 
    • et moi, ça me repose et me rend mieux capable d'apporter le réconfort nécessaire en l'absence de Monsieur Bout et/ou quand le désarroi de H. est tel que les bras de papa n'y peuvent plus rien. 
    • Et en plus voir Monsieur Bout câliner H. me fait fondre / remplit mon réservoir émotionnel à moi.

  • Mettre en place des trucs pour s'aider soi-même : en s'organisant pour pouvoir être dispo pour cela. 
Si on sait par exemple que les soirs sont difficiles quand on rentre, et qu'on est écartelée entre la gestion de la maison, la préparation du repas, la fatigue de la journée et les besoins affectifs des enfants ; on peut 
    • attribuer le ménage à quelqu'un d'autre : conjoint, enfants, femme de ménage
    • se faciliter la vie en cuisine : les pâtes, les dîners sandwichs-crudités, les diners yaourts-céréales, les plats préparés (paaas bien ! mais tellement aidants parfois ! donc bien !), les plats cuisinés en double quantité le weekend et qu'on décongèle en semaine…, 
    • décider que les bains ce n'est qu'un jour sur 2, 
    • rester 5 minutes de plus dans sa voiture pour se ressourcer en lisant quelques pages d'un roman / faisant une courte méditation-prière / quoi que ce soit de ressourçant avant de monter retrouver son petit monde 
      • NB: plusieurs papas de mes ateliers Faber et Mazlish se sont mis à faire cela afin de pouvoir, ensuite, assumer pleinement leur rôle quand des petits gremlins leur sautent dessus dès la porte franchie le soir ; 
      • et Soline du chouette blog "s'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée" a sorti tout récemment un court bouquin sur la notion de recharge rapide… que j'avoue n'avoir pas encore lu (Syndrome de la PAL qui déborde) mais dont j'ai, en revanche, lu beaucoup de bien et qui est susceptible d'aider à identifier des manières réalistes de se recharger au quotidien.  "Être mère sans s'oublier" : un titre qui en dit long... 
...bref :  diminuer ce qui creuse notre découvert toujours au même moment, et mettre en place une stratégie préventive.

Dans tous les cas, faire les choses en conscience : choisir consciemment d'investir 10 minutes dans le découvert de l'enfant, ou 10 minutes dans le sien, ou choisir consciemment de ne pas voir les moutons de poussière bêlant librement dans les recoins du salon, voire gambadant en plein milieu de la salle à manger, c'est s'envoyer à soi-même un message très important : "je suis maître de mon destin, et ma priorité du moment est celle-ci, et point une autre", plutôt que d'avoir le sentiment d'être balloté d'un truc à un autre sans avoir le choix ni pouvoir rien faire "bien".

Ca, c'est du curatif, dans l'instant.
Mais le découvert, ça se gère aussi en préventif :

  • Avoir respecté son découvert les fois d'avant 
Quand on en arrive à ces situations de coexistence simultanée entre les 2 découverts, il est beaucoup plus facile d'accepter une prolongation du dépassement du sien (le temps de faire les 10 minutes pour celui de notre enfant) si on ne passe pas déjà le plus clair de son temps dans le rouge. 
Si, dans les jours ou les heures qui ont précédé, on a veillé à se préserver, à s'économiser : pour que le découvert ne soit pas un mode de vie, un état chronique (et c'est si vite arrivé pour un parent de se retrouver avec un découvert chronique ! J'y reviendrai prochainement dans un billet intitulé 'sortir du trou d'air éducatif'). Là encore, c'est comme avec notre banquier : il sera beaucoup plus indulgent avec un dépassement de découvert si celui-ci est exceptionnel...

  • Inclure dans le quotidien, des moments qui rechargent les comptes en banque des deux parties. 
Prendre le temps de longs câlins (on dit qu'il faut 20 secondes) "sans raison", le matin, le soir, dans la journée. Ca fait du bien à notre enfant mais en fait ça nous en fait aussi ! 
C'est d'ailleurs une des raisons qui font que, moins on s'occupe de son enfant (surtout petit), plus on peut avoir l'impression qu'il nous est étranger (je l'avais constaté après ma reprise boulot post-naissance de F.) : si on passe en dessous d'une certaine dose de contact affectif, l'ocytocine produite par l'interaction l'est tout simplement en quantité insuffisante et du coup, hop, sentiment d'éloignement. 
Quelque chose qui joue également dans l'attachement papa / bébé, d'ailleurs. Monsieur Bout a constaté à plusieurs reprises le même phénomène de déconnexion. Autant trop voir ses enfants peut aussi créer un sentiment de ras le bol (on puise trop dans ses ressources), autant ne pas les voir assez (ou n'interagir avec eux que pour de l' "utile" et non de l'affectif) favorise l'établissement d'un sentiment de distance, de…. les anglo-saxons ont le mot "estrangement" : l'autre nous devient un peu étranger, et on n'a d'autant moins envie de s'en occuper. Cercle vicieux.
Prendre le temps de sniffer son bébé (cette bonne odeur de brioche). 
Prendre le temps d'une activité qui plait à son enfant mais nous plaît également vraiment à nous : on a ressorti les Jeujura la dernière semaine avant la naissance et ça a été pour moi l'occasion de vérifier une nouvelle fois à quel point ce que j'écrivais ici est vrai. J'arrive beaucoup mieux à m'investir dans ce genre de jeux donc hop, pas de scrupules, je les privilégie !

Prendre le temps… car c'est vraiment cela le nœud du problème ! 
Que de fois on est tellement pris par le quotidien qu'on enchaîne des trucs "utiles" sans réaliser qu'on oublie l'essentiel et qu'on va en fait se le prendre en pleine figure. Parce que notre découvert affectif ou celui de notre enfant sait très bien nous empêcher de faire nos trucs utiles, une fois qu'il est creusé, hein. Le temps qu'on a voulu gagner en allant vite, on le perd 2 fois en gestion de crise.

Sur ce point, d'ailleurs, inclure du ludique, du fun, dans le quotidien, constitue également une manière de le "détourner" pour remplir les réservoirs affectifs de tout le monde. Ne pas s'égosiller sur "metteeeeeez vos pyjamas bordeeeel" mais se transformer en monstre qui va vouloir manger des petites fesses non pyjamatées fait rigoler tout le monde, y compris le parent. (cf. ce bouquin-là)
Et le rire, ça recharge. CHECK.

  • Nourrir notre réservoir au quotidien 
Prendre l'habitude de prévoir, dans nos journées, de petits moments pour nous, en mode opération Pièces Jaunes à notre bénéfice. Même 5 minutes. Mais 5 minutes efficaces. Au besoin en notant une liste d'idées de ces choses efficaces (comme ce qui est d'ailleurs suggéré dans le Babystep n°29 chez Flylady. Hasard ? Coïncidence ?), car souvent en tant que parent on peut arriver au constat "Euh... je ne sais plus ce qui me ressource. Ca ou ci étaient des choses que j'appréciais avant d'avoir des enfants, mais… ce n'est plus tellement valable maintenant.". 
Se reconnecter à soi demande souvent un effort certain de réflexion, au départ… sur qui est ce soi, au delà d'être un parent ...

  • Nourrir notre réservoir par des placements long terme 
Par exemple, une chose qui impacte énormément notre découvert affectif est justement la manière dont nos enfants peuvent phagocyter notre temps en couple. Temps en couple pourtant indispensable au remplissage de notre réservoir d'amour à nous bon sang ! Donc, prendre les devants et soigner le couple de manière proactive, contre vents et marées, constitue une des meilleures assurances bancaires qui soient. Cf. mon inimitable billet sur les Sims.
Il est beaaaaucoup plus facile (= moins coûteux) de prendre le temps de l'histoire supplémentaire nécessaire au remplissage de réservoir d'un enfant quand le faire ne s'accompagne pas de l'arrière-pensée "et voilààààà ENCORE une soirée vampirisée par les enfants ! Le temps que j'aie terminé ni conjoint ni moi ne serons en état de vraiment nous tourner l'un vers l'autre". 
Investir, sur ce plan, va donc des grosses choses (des sorties en couple) à des choses au quotidien : un bambin hurle dans sa chambre, réclamant une histoire supplémentaire ? On peut retarder de 30s le moment de l'y rejoindre, et enlacer son conjoint pendant ces 30 secondes-là. (franchement, regardons les choses en face : une fois qu'on a de jeunes enfants, qu'on a vite tendance à passer nos journées à courir sans prendre le temps d'un seul contact tendre prolongé avec notre conjoint ! Et pourtant, est-ce qu'on s'amuserait à rouler des centaines de km sans passer à la station service ? Certes la situation ne nous permet pas un plein complet dans l'instant mais … on peut intercaler un en-cas)

Si pas de conjoint (ou en complément du conjoint), s'autoriser et s'organiser pour une soirée détente avec une excellente amie (une à qui parler fait du bien, une avec qui on peut rigoler, hein, on choisit bien !) sera également un placement long terme à privilégier. Sans culpabilité, mais avec la détermination de l'investisseur avisé qui a à cœur de prendre les mesures nécessaires à la bonne santé financière de toute la famille.

Un tel temps passé sans nos enfants leur offre des parents disponibles émotionnellement. Quel formidable cadeau à leur faire ! Et quelle illusion ce serait de prétendre pouvoir être disponible émotionnellement alors qu'on n'a rien qui remplisse nos stocks à nous.


Maintenant qu'on a dit ça… ce serait-y pas chouette de regarder l'état de son compte bancaire personnel ? Les entrées / sorties ?
  • Alors, quels sont les retraits pas raisonnables que vous faites sur votre compte ? Qu'est-ce qui vous coûte cher ?
  • Qu'allez-vous donc rayer de votre budget émotionnel, en les considérant non plus comme des obligations / offres souscrites avec engagement, mais comme du superflu venant alourdir les finances émotionnelles de la famille ?
  •  Dans quoi allez-vous pouvoir utilement investir, quelles ressources sont à mobiliser ?


Dernière remarque : les finances émotionnelles, c'est (encore une fois, des fois que le subtil parallèle fait dans ce billet vous ait échappé ^^) comme les finances soussoutesques : ça évolue sans cesse
On peut décider que notre situation actuelle nécessite tel ou tel choix financier (exemple : renoncer à des repas très élaborés pour gagner du temps, ou privilégier des repas moins équilibrés pour s'épargner une zone de conflit) sans renoncer pour toujours. C'est quelque chose dont on doit se passer pour le moment, pas ad vitam aeternam. Parce qu'un budget, ça s'actualise, et les décisions prises à un moment peuvent être pertinentes pour ce moment puis reconsidérées à un autre, quand les besoins et les ressources changent.