lundi 12 septembre 2022

La motivation chez l'adulte : déclencheur interne ou externe ?

 Hop, un petit billet psy, aujourd'hui, pour vous parler d'un aspect pas du tout important dans la manière dont nos vies se déroulent : la motivation. (motivaïcheune pour les internationaux) Et plus exactement, la différence entre déclencheur de motivation interne et externe.

STOP STOP STOP. Si vous êtes comme moi avant de découvrir ce concept, vous aurez vite lu le machin et vous serez dit que vous connaissez le sujet : il s'agirait de cette fameuse différence entre 

  • motivation intrinsèque = je fais la chose pour elle-même, elle m'intéresse profondément : je bosse car mon job me plaît, et mon enfant rend service car cela a du sens pour lui, il cherche à se rendre util
  • et extrinsèque = je fais la chose pour une raison externe à cette chose, un avantage distinct de l'intérêt profond de cette chose : en fait non je bosse juste pour le fric, ou ce que j'aime dans ce job c'est que le titre en jette dans les conversations, et mon gosse apprend à l'école dans l'espoir d'une récompense/note, pas parce que le sujet l'intéresse ou qu'il est conscient de son utilité future. 
En éducation, un truc essentiel est de chercher à booster la motivation intrinsèque de nos enfants, qui est justement minée par la motivation extrinsèque (si je m'habitue à ne voir dans le fait de vider le lave vaisselle que l'occasion de gagner 15 min de jeux vidéos, j'aurai beaucoup de mal à développer ma fierté et mon envie de contribuer au fonctionnement de la maison).
En management, la motivation extrinsèque a sa place (l'argent c'est bien utile), mais on a tout intérêt à veiller à l'intérêt profond du job.

Mais... tout ça on s'en fout aujourd'hui, car, non, les termes utilisés sont différents, et nous allons parler aujourd'hui de la différence entre déclencheur de motivation externe et interne. Pourquoi ? Parce qu'environ 35% de la population (adulte) répond principalement au premier, 65% au second, ... qu'il n'y a pas de levier meilleur que l'autre, mais que réaliser à quel levier on est sensible, c'est assez utile, puisque ça nous permet de nous alimenter à un carburant qui fonctionne pour nous plutôt que de s'obstiner à vouloir se brancher sur une source d'énergie qui fonctionne pour le voisin, mais pas pour nous.

Pour illustrer mon propos, prenons une personne au hasard...

 tenez, une que je connais bien et qui ne m'en voudra pas de vous raconter sa vie sur le net : la Gwen.

La Gwen, quand elle a découvert ce concept (en lisant un bouquin de Process Com), ça a fait ting dans sa tête. Parce que la Gwen, tooooute sa vie est un gigantesque exemple de nana qui fonctionne à fond sur un déclencheur externe de motivation. C'est à dire que la Gwen, contrairement aux gens avec un déclencheur interne, ne construit pas un projet à l'intérieur d'elle-même qu'elle va ensuite chercher à concrétiser. Que dalle. La Gwen ne fait aucun projet. Elle se ballade et pouf, un truc qu'elle repère à l'extérieur attire son attention et fait soudain résonner un truc à l'intérieur dont elle n'avait aucune conscience avant. Et c'est ça qui la met en mouvement. Ce truc extérieur.

Exemples :

  • la Gwen a choisi les mêmes études que sa sœur, pour faire au départ le même métier 
  • une fois arrivée dans lesdites études, elle a tout de suite réalisé que le métier en question n'allait en fait pas lui plaire. Qu'à cela ne tienne, elle a identifié une autre voie et le master associé ...parce que celui qui allait devenir Monsieur Bout, qui y réfléchissait lui-même, lui en a parlé.
  • quand il s'agissait de trouver un apprentissage pour ledit master dont la 2è année s'effectuait en alternance et donc d'identifier des types d'entreprise cibles, la Gwen n'avait aucune idée du type d'entreprises / secteur d'activité qui pourrait lui plaire. Elle voyait ses petits camarades affirmer avec certitude que eux visaient tel type de boîte et se demandait pourquoi, elle, elle était incapable de se positionner ainsi. Puis dans le cadre de son master 1 elle a mis, pour la première fois de sa vie, les pieds sur une usine. Coup de foudre instantané : début de son grand amour pour l'industrie, qui la poursuit encore aujourd'hui.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu d'écrire un bouquin; elle avait d'ailleurs discuté du sujet bouquin avec plusieurs personnes qui lui disaient "vu comment tu t'éclates sur ton blog, tu devrais écrire un livre" et répondu "noooooooon jamais". La Gwen a commencé à écrire un bête article de blog, un de plus, une après-midi. Et c'est ce bête article de blog qui a pris la tournure d'un truc impubliable sur un blog mais très publiable dans un bouquin. Ah ben tiens.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu de se mettre à son compte. Ah ça non ! Jamais (huhuhu). Pis elle a déménagé en IDF, rencontré une voisine indépendante, et verbalisé en l'espace de quelques heures tous les obstacles inconscients à une mutation vers l'indépendance... au fur et à mesure que les échanges de cette journée venaient dynamiter lesdits obstacles dont elle n'avait pas vraiment conscience avant.
  • la Gwen n'avait pas du tout prévu de faire évoluer son activité pro d'indépendante vers du coaching professionnel. (Jamais) Pour le coup, elle était consciente de l'image assez ambivalente qu'elle avait du coaching vu la manière très extensive dont le mot est utilisé / dévoyé. Pis bon, elle est allée à un dîner. A rencontré un coach. A causé avec lui. A réalisé que la manière dont lui pratiquait le coaching professionnel, oh ça oui ! 
  • du coup, la Gwen n'a évidemment pas, contrairement à quelqu'un en mode déclencheur interne, longuement étudié mille options de formation au coaching afin de construire son projet. C'est sa conversation avec le coach qui lui a mis sous le nez une formation présentant toutes les garanties de sérieux (dont elle ne savait pas 1h avant qu'elles lui manquaient), et paf, c'est cette formation qu'elle a choisie.
  • ...
  • ce qui explique d'ailleurs, par exemple, comment la session d'ateliers Faber et Mazlish en ligne proposée aux lecteurs du blog avait vu le jour l'an dernier : sous la pression très motivée d'une lectrice. Idem ce printemps : ce sont les relances opiniâtres d'une participante motivée qui m'ont poussée à finir par caler des dates pour une session en présentiel : on est venu lourdement chatouiller mon déclencheur à chaque fois ^^
Voili voilou. Alors, vous vous reconnaissez dans quoi ? Ce qui vous met en mouvement, c'est à l'intérieur de vous, ou c'est une réponse intérieure à quelque chose d'extérieur ? Et qu'est ce qui favorise ce déclencheur, cette mise en action ?
Très utile, ça. Parce que voyez-vous, moi, je suis mariée à quelqu'un qui fonctionne en mode déclencheur interne. Et lui, pour agir, il lui faut du temps pour réfléchir, des itérations, du temps pour lui. Ca fait germer lentement un truc qui finit par voir le jour. Le voir évoluer m'a longtemps laissée perplexe: j'avais le sentiment d'avoir zéro projet, zéro conviction, zéro stratégie. 
Puis j'ai découvert ce concept de déclencheur (concept issu de la Process Communication (c)) et d'un seul coup, j'ai tout compris. Et j'ai aussi, en analysant mon chemin, réalisé qu'il était très important, si je voulais alimenter ma dynamique personnelle, de m'exposer à de nombreux contacts, relations, puisque c'est d'eux que viendrait tôt ou tard ma prochaine impulsion. Post confinement, ça m'a bien poussée à reprendre une vie sociale en ayant réalisé l'importance que celle-ci avait, de manière totalement fortuite à chaque fois, sur mon évolution.

D'où l'intérêt de vous poser cette triple question. 
  1. A quoi réagissez-vous ? (oh punaise. Voyez comme ma question elle-même est biaisée par mon mode de fonctionnement, réactif à fond. Une meilleure question serait : qu'est-ce qui vous fait agir ?)
  2. Qu'est-ce qui influence positivement, chez vous, cette dynamique ? 
  3. Que pouvez-vous mettre en place dans votre vie pour favoriser ce processus ?

Repérer le bouton pour pouvoir appuyer dessus...



Hihihi.
Et bien évidemment, la toute dernière nouveauté dans ma vie est TYPIQUE de cette logique de déclencheur externe. 
Je vais venir vous en parler dans un prochain billet, j'en rigole déjà (et croyez que ceux qui me connaissent et en ont eu vent sont tombés de leur chaise). 
Mais avant de vous dévoiler cela, hein, devinette pour le fun : à votre avis, de quoi s'agit-il ?

Indice : c'est un thème que je n'ai jamais, jamais, oh jamais abordé sur le blog. 
Evidemment, puisqu'il ne m'intéressait pas et ne m'intéresserait... jamais.  

(spoiler : la Gwen n'ose plus dire "jamais")
Arf arf.

vendredi 2 septembre 2022

Rentrées !

 Avec ce titre, je décroche l'Oscar de l'originalité.

c'est la rentrée scolaire, et cette année, pas de non-rentrée

  • E. rentre en CE2 après, suite à saut de classe, une super première année de CE1 en classe internationale allemand dans une adorable école publique. 
  • Et... F aussi la rejoint dans cette école (sans l'option internationale car il n'en a malheureusement pas démontré le niveau) ! Fin de l'IEF pour lui : après 2 ans, il a manifesté le souhait de retourner à l'école, a démontré de multiples manières qu'il était prêt, et... cela tombait fort bien, car Monsieur Bout commençait à fatiguer. C'est donc dans un accord parfait que le process de rescolarisation en CM1 a été engagé (à la grande surprise de l'inspectrice auprès de laquelle le contrôle a eu lieu en mai, et qui avait terminé par un "bon, et du coup, vous continuez l'année prochaine, on se reverra ?" et ne s'attendait pas à entendre une réponse négative), et F. a attendu avec impatience la fin de l'été. Il était prêt plus d'un quart d'heure avant l'horaire du départ jeudi matin et m'a sauté dessus au retour du boulot : "c'était trop bieeeen !". (j'avoue sans peine avoir ressenti un sentiment d'intense soulagement face au grand sourire de mon fiston.)

Pâtisserie post 1ere sortie d'école