lundi 28 septembre 2020

Quand notre enfant se mure dans l'opposition...

Le groupe Facebook des "Moments de parentalité positive" grandit, c'est très chouette, les échanges s'y intensifient, c'est encore plus chouette, même si ces temps-ci j'y suis beaucoup moins présente qu'au début (c'est moins chouette), pour cause de légère surcharge de l'emploi du temps - journées qui ne font que 24h - bébé en parasitant un certain nombre ... 
Mais je garde un œil dessus et me réjouis que le groupe ait suffisamment grossi pour que les questions reçoivent la plupart du temps moult pistes de réponses intéressantes sans que je n'aie besoin de venir mettre mon grain de sel.
Récemment, y a été posée une question pas si simple nécessitant de ce fait une réponse pas si simple... et justifiant un partage plus large : je parie plein de fric à qui veut (qui veut ? Quiiii veeeeut ? Autant faire du bénèf au passage) que c'est un sujet qui parlera à de nombreux parents, donc paf, 2 en 1, je réponds et j'en fais un billet de blog (Yé souis à fond dans l'optimisacheune, questionne di sourvi).


La publication initiale

mon fils de 4 ans est de plus en plus souvent dans l'opposition, en nous parlant franchement mal. Il discute tout, n'écoute aucune explication ni quand on le prévient de ce qu'il va se passer. Je ne le comprend plus.
Mon mari répond par le rapport de force et la contrainte, mais je ne veux pas rentrer la dedans, ce n'est pas une solution d'autres moi d'autant plus que je ne serait pas longtemps plus forte que lui. 
Sauf que je ne sais plus quoi faire. J'ai l'impression de ne pas être assez ferme et de me laisser marcher dessus. Je veux qu'il me respecte, respecte les règles et les limites, mais aussi qu'il puisse s'exprimer et qu'il sache qu'il a la droit de ne pas être d'accord.
Ce matin par exemple ça s'est terminé en larmes des deux côtés, moi partant au marché sans lui parce qu'il était trop long a se préparer. Dis comme ça ça a l'air d'une conséquence logique sauf que je m'en veux parce que j'ai traîné a appliquer la conséquence et je l'ai fait sous le coup de la colère en le laissant pleurer avec son papa. Et ça partait mal dès le départ parce qu'on n'avait pas joué avant de se préparer, ou plutôt j'étais là, disponible, mais il a préféré jouer seul.

Voilà, je suis au fond du trou et je ne sais plus si je dois être stricte, sévère, et dire en gros "c'est comme ça point" ou faire autrement mais comment ?



Aaaah l'enfant qui semble se murer dans l'opposition ! 
Que d'interrogations existentielles il suscite ! 
Pourquoi, pourquoi lui, pourquoi nous, 
ô rage ô désespoir, ne me suis-je blanchie, dans les travaux parentaux, 
que pour voir en un jour fleurir tant de râteaux ? 
Qu'est-ce qui cloche ? Faut-il changer quelque chose ? 
(nan, être parent n'est pas du tout prise de tête. JA-MAIS. D'ailleurs vous avez sûrement une bonne âme auprès de vous pour vous l'assurer : "tu te poses trop de questions, élever un enfant c'est SIMPLE".)

Ce qui me plaît, moi, dans la parentalité positive, c'est l'éventail des pistes et outils possibles
Ce n'est pas comme dans les bons vieux bouquins d'éducation qui, à chaque problème, vous assènent une solution unique. Partir d'une unique interprétation psychanalysante qui se résume en "L'enfant cherche à exercer sa toute-puissance" aboutit à un unique conseil, déclinaison pratique d'un principe d'action universel "Il faut lui montrer qui est le plus fort". 
Au contraire, se mettre à chercher à comprendre le point de vue de l'enfant, ses sentiments et besoins, permet d'aboutir à une série de pistes, dans laquelle on peut piocher en fonction de ce qui fait sens pour nous, pour notre enfant, pour la situation précise.

Regardons donc ce que nous avons en stock face à cette question de l'opposition.





1. Le besoin d'affection et de connexion


Eh oui, bien souvent, nos enfants se montrent relou et se murent dans l'opposition parce qu'ils veulent notre attention. "Vouloir notre attention" n'est pas un crime, c'est un besoin légitime (ce qui ne signifie pas qu'on n'a pas le droit de ne pas déborder à toute heure d'envie de la leur donner). 
C'est le phénomène dit "des frites froides" : imaginons qu'on adore les frites par dessus tout. Si on ne nous en donne pas de bonnes croustillantes, à défaut, on s'arrange quand même pour en avoir, mêmes froides et molles. Notre attention, c'est pareil : l'enfant adore tellement ça qu'à défaut d'avoir de l'attention agréable, il fait ce qu'il peut pour en avoir un dérivé moins agréable, et quoi de plus efficace, pour attirer l'attention de son parent, qu'un bon gros conflit ?
C'est la notion de réservoir d'amour / découvert émotionnel, cruciale pour la survie de tout le monde, et que je détaille dans ce sublime billet.

Mais tout ça, tu le sais, et tu l'as justement identifié : tu précises que sur le coup il n'y avait pas eu de jeu.
Et c'est doublement rageant, car en plus, tu aurais été dispo pour jouer avec lui, mais il n'en manifestait pas l'intérêt. Autrement dit, il n'a pas jugé bon de venir se fournir en frites chaudes, et il débarque ensuite pour provoquer une ration de frites froides ! Grrrr.

3 options
  • Préventive : en ce qui me concerne, dans les moments où mon F. a été le plus opposant, j'ai réalisé que le plus possible, il était nécessaire que j'aille le chercher presque manu militari pour lui remplir son réservoir d'amour. Parce qu'effectivement, il ne savait pas forcément venir réclamer de manière constructive, donc que c'était à moi d'anticiper. C'est ce qui m'a amenée, par exemple, à systématiser pendant un temps les jeux d'attachement du type "attraper". Cerise on ze gateau : à force de remplir ainsi le réservoir, F. a appris à plus solliciter de lui-même du remplissage. Donc 1ère piste : aller provoquer le jeu quand c'est un bon créneau pour nous. On se peut se jeter sur notre enfant en lui disant "j'en peux pluussss il faut que je joue avec toi / te câline / t'attrape /..." et surjouer le tout en mode soupirant éploré, un peu dans le goût de ce billet-là.
  • Just in Time : au moment où le conflit s'annonce, tu réussis à bifurquer de justesse en réalisant que tu vas probablement perdre plus de temps dans le conflit que tu n'aurais besoin d'en investir en donnant là où il y a un besoin. Un truc qui m'aide là-dessus, quand je peux ,est de trouver le moyen de refuser ce que l'enfant demande en lui donnant ce dont il a besoin : refuser par le jeu, notamment. Une idée par rapport à ta situation aurait pu être de se saisir d'un des vêtements que ton fils tardait tant à enfiler et de lui faire couiner à quel point il avait faim et de courser l'enfant/le repas partout dans l'appartement avec un slip surexcité piaillant des "Je veux manger des petites fesses ! miam ! miam !". Tu vois le tableau ?
  • Philosophique : tu n'es pas en capacité (pas le temps, pas les ressources car ton réservoir à toi est vide, etc) de bifurquer juste avant le mur, donc hop effectivement, paf, conflit relou à vivre pour tout le monde. Bon. Ben c'est la vie. Mais la conscience que tu as de l'origine conjoncturelle du conflit peut servir : ce conflit-là est du à un problème ponctuel (pas assez joué ce matin, c'est ballot), pas à un souci d'éducation chez toi; ça peut aider à prendre du recul, puisque tu n'as pas besoin de remettre en question tous tes choix éducatifs, ni te poser mille questions existentielles, ce que nous avons déjà tellement tendance à faire et qui, même si souvent ça nous apporte beaucoup, souvent aussi, nous épuise juste.


2. Le besoin de contrôle / pouvoir

Eh oui, ça, c'est un besoin chez chacun d'entre nous, dès l'enfance : se sentir en contrôle de sa propre vie. Et pour nos enfants, hinhin ouin ouin ouin, la capacité à contrôler leur propre vie est encore très limitée, alors ça coince, ça frotte, ça grince, ça fait du conflit.

Là dessus, encore plusieurs options
  • le jeu, là encore : 
    • de nombreux jeux d'attachement permettent de donner du pouvoir à l'enfant et de lui permettre de vivre ce pouvoir de manière dérivée ; 
    • dans mon bouquin et sur le blog j'évoque aussi cette manière détournée de vivre les règles autrement
  • mais aussi la mise en œuvre d'outils de parentalité positive : donner des choix là où c'est possible, faire des résolutions de problème, décrire la situation et laisser l'enfant trouver ce qu'il peut faire, etc : tout cela contribue à donner du pouvoir à l'enfant, à développer la maîtrise de sa propre vie.
Là dessus, il y a une phrase que j'adore, qui a fait tilt quand je l'ai lue chez Faber et Mazlish, et que j'utilise volontiers quand l'un de mes enfants a fait un truc vraiment pas top "parce qu'il en avait trop envie" : 
"Je m'attends à ce que saches te dire non à toi-même"
Quelle meilleure formulation de ce à quoi nous aspirons ?!
  • Notre objectif n'est pas de fabriquer des adultes soumis à d'autres personnes (nous, puis d'autres), 
  • notre objectif n'est pas non plus d'en faire des espèces de gros rebelles égocentriques gouvernés par leurs instincts et envies, 
notre objectif est de leur permettre de développer l'auto-discipline, la capacité à dire non à certaines parties d'eux (des envies, des désirs) pour dire oui à d'autres (besoin de contribuer, de se dépasser, ...) et donc à l'Autre.

Alors, justement, cet Autre, qui est-il ?
Ben, toi, d'abord.


3. Le besoin de limites 

Ouuuuh le mot interdiiiiit.
Mais oui, un enfant dans l'opposition, ça déstabilise, parce que souvent ça vient appuyer là où ça fait mal : nos limites. Nous sentons-nous légitimes à avoir nos propres besoins, les considérons-nous véritablement comme dignes d'être respectés ? Un point faible chez nombre d'entre nous, et le passage que j'ai préféré dans la préface écrite pour les "200 moments de parentalité positive (ou pas)" par Olivier Maurel est précisément celui dans lequel il pointe cela si finement :
"Un autre héritage malheureux de l'éducation traditionnelle est le manque de confiance en soi. C'est souvent il me semble pour cette raison que certains parents, faute d'oser, quand il le faut, dire clairement non à leur enfant, les laissent adopter un mode de relation difficilement supportable dans la vie familiale"
(c'est-y-pas joliment dit ?)
C'est un aspect qui m'a fait vraiment toucher du doigt pourquoi, pour un parent positif, c'est parfois si difficile de ne pas basculer dans du laxisme / laisser-faire / épuisement.
Encore imprégné d'une logique de relation dans laquelle il y avait un gagnant et un perdant (enfant, on était le perdant), on ne veut plus d'une logique parentale dans laquelle le parent domine l'enfant. Mais du coup à ne pas vouloir dominer on se retrouve dominé, parce que le schéma d'une relation équilibrée, dans laquelle il y a de la place pour les besoins des DEUX personnes, et qui est au fond ZE principe de base de la parentalité positive, eh bien, il est très beau, mais il ne nous est vraiment pas naturel. 
Donc on retombe très facilement dans une relation inéquitable (je souligne que j'utilise le mot inéquitable et non inégalitaire: il ne s'agit pas que chacun ait ou pas la même chose, mais que chacun ait ou pas selon ses besoins), en reprenant le rôle qu'on a si bien internalisé enfant : le rôle du perdant, de celui dont les sentiments et besoins sont sans grande importance. La seule différence étant que le "dominant", lui, a changé : ce n'est plus notre parent, c'est, bien malgré lui, notre enfant.

Bien malgré lui, car ce n'est pas ce dont notre enfant a besoin. 
Les mots de Haïm Ginott (dans "Entre parent et enfant"), qui souligne que l'enfant a besoin d'être en relation avec un vrai parent, une vraie personne, avec ses besoins, ses sentiments, ses limites, m'ont énoooormément touchée. 
Je m'en souviens quand l'un de mes enfants vient "me tester" = tester que je suis bien une vraie personne, et qu'une vraie personne a bien des besoins, des sentiments, des limites. 
Car de qui dépend-il, sinon de nous, pour savoir ce qu'est qu'une vraie personne ? Pouvons-nous oser lui donner une fausse notion de ce que c'est, être une vraie personne
Je m'en souviens aussi quand mes actions sont suboptimales. Car mon enfant a besoin d'avoir affaire à une vraie personne, pas à un robot-agissant-parfaitement-à-tout-moment / manuel-du-parfait-parent-positif. Ca tombe bien, puisque je suis effectivement souvent loin de la perfection, oui merci.

Ce qui tombe bien aussi, parce que si la source du problème d'opposition est là, sa résolution représente un sacré job
  • apprendre à dire non, 
  • apprendre à dire nos besoins, (j'en parle ici
  • apprendre aussi à les dire à d'autres parce que bien souvent nos enfants trinquent aussi pour des besoins qui ne les concernent pas 
    • je craque en traitant mon enfant d'ingrat parce que je manque de reconnaissance au boulot, voire parce que j'ai effectivement trop fait pour lui en espérant que sa reconnaissance me dédommagerait de toute celle que je n'ai pas par ailleurs, 
    • je suis trop occupée / crevée pour jouer avec mon enfant parce que je me tape toutes les tâches ménagères, etc.
    • Nan regardez pas ailleurs ça nous arrive à tous. 
Fichu principe des vases communicants, qui explique pourquoi si souvent "la parentalité positive ne marche pas". La bonne nouvelle c'est que, les vases communiquant dans les 2 sens, si on prend soin de nos besoins non liés à nos enfants, notre relation à nos enfants aussi en bénéficiera.


Apprendre, donc logique d'apprentissage, donc logique d'approximation aussi parfois. 
Là, tu regrettes d'avoir "traîné à appliquer la conséquence". Eh oui, ce n'est pas optimal car du coup, à ton intention de respect de toi-même (je fais ce que j'ai à faire, j'ai le respect de mon temps) se mêle un chouilla de rétorsion. 
MAIS c'est déjà un pas. Un très beau pas ! 
Cette réalisation te permettra peut-être, dans la situation similaire suivante (puisque, hein, n'oublions pas qu'il y en aura des taaas, des situations similaires suivantes. Soupir), de prendre plus vite soin de toi et d'agir plus vite pour te protéger.
You can do it ! Et apprendre à prendre soin de toi et de nos limites, en plus de tout le bien que ça nous fait, est un excellent exemple à mettre sous les yeux de nos enfants. J'dis ça, j'dis rien.


4. Le besoin d'aide

En plus de ces 3 aspects-là, une opposition systématique dans la durée peut témoigner d'un gros truc à digérer (chez nous, angoisse de séparation liée à une naissance et des premiers jours de vie traumatisants).
Dans ce cas, aller consulter une bonne psy (je souligne le "bonne"... et c'est tout l'enjeu. Un point de repère déjà : une bonne psy ne juge pas les parents de l'enfant qu'elle est sensée aider) peut être un élément nécessaire. En particulier quand on en arrive à un point d'épuisement tel que combler le réservoir d'amour de l'enfant tout en offrant un cadre respectueux à notre enfant (c'est-à-dire en fait les 3 premiers points) nous pompe toute notre énergie... voire plus. 
Alors, partager cette charge avec un tiers, demander à un tiers de venir boucher quelques fuites dans ledit réservoir, ce n'est pas du luxe, c'est s'offrir le soulagement nécessaire pour que tout le monde puisse repartir sur une meilleure dynamique.
Parfois, d'ailleurs, le regard de cette psy servira juste à nous rassurer sur le fait que nous sommes en fait dans la catégorie 1 ou 2, et nous permettra de vivre les oppositions avec plus de sérénité : un épisode conjoncturel ou une étape normale du développement, c'est quand même beaucoup moins générateur d'angoisses pour l'avenir qu'un mal-être profond et/ou un cul-de-sac éducatif. 
Parfois ce regard pourra nous amener aussi (avec douceur, on peut le souhaiter) à se poser la question de la catégorie 3. L'occasion d'apprendre un peu plus à s'aimer et à prendre soin de soi...

Allez, bon maniement de truelle !

(ben oui, si il est dans un mur...)
mais au moins tu n'es pas seule #AmicaledesMaçons


vendredi 25 septembre 2020

Blues de maman

Alors non ce billet ne traitera pas de baby blues ou de dépression post-partum puisque j'ai la grande chance que les naissances de mes enfants aient plutôt l'effet inverse sur moi (hormis quand même les inévitables déluges de larmes quand les hormones se scratchent au sol quelques jours après la naissance) : j'ai une bête tendance à planer un peu sur un petit nuage, folle amoureuse, et la répétition 3 fois de suite me permet d'estimer que ce n'est pas juste du à

- 1. Le fait d'avoir un bébé complétement inespéré alors qu'on avait fait une croix dessus (ce qui m'a collé un sourire sur le visage pendant toute la première année de F.,  à chaque fois que je réalisais ce truc de fou "Rho punaise j'ai un BÉBÉ !!!")
-2. Le fait qu'ils fassent leurs nuits très vite. La dernière édition de Bébou n'est pas du tout du même acabit, et certes ça rend la fête moins folle mais ça ne m'empêche globalement pas trop de me promener avec un sourire béat sur la tronche (ça va bien avec les cernes en plus).

Bref Gwen is happy.

Mais ce matin elle a le blues parce qu'elle a laissé ses 3 petits à la maison pour filer à ses deux jours de formation, avec un Papoum (oui il semblerait que peu à peu ce surnom là colle à H.) gazouillant dans notre lit.
Dans le transilien, armée d'un côté de mon tire lait, de l'autre de mon sac gonflé d'un gros cahier, je sais que je vais passer deux jours absolument enthousiasmants, et tout aussi crevants. Je suis vraiment ravie de suivre cette formation, elle tombe au bon moment et tout, mais..
SNIF quand même.


lundi 21 septembre 2020

Echangisme (TGTG)

 Eh oui, ce blog fait dans la diversité : 

  • aujourd'hui, je vous cause échangisme, 
  • très prochainement, je vous parlerai de mes enfants à la messe. 
Y en a pour tous les goûts, piochez ce qui vous parle et laissez le reste ;-)


Donc, parlons peu, parlons bien, parlons échangisme.

Car l'été m'a permis de m'y adonner avec passion (évidemment).


L'été, en effet, est une chouette période : la chaleur, le temps devant soi, les personnes qui partent...

c'est une période idéale pour choper... choper facilement...


DES PANIERS ToGoodToGo super garnis !

Tout le monde est en vacances, donc 

  • peu de concurrence pour attraper les paniers sur l'appli : là où ils disparaissent parfois en 1 minute le reste de l'année, ils restent parfois une heure à attendre qu'une bonne âme s'estime disponible pour venir les sauver
  • une gestion des stocks plus compliquée pour les commerçants = davantage de "restes" = des paniers pleins à craquer

Du coup, paniers énormes, de ce style, à attraper à foison.

3 paniers Monoprix (12€) : la famine menace...

Mais l'été n'est pas favorable à la gestion des trop-plein : moi qui habituellement peux me décharger de ce que je ne vais pas manger sur mes innocents voisins, ça ne marche plus quand ces innocents voisins se mêlent de partir en vacances au lieu de rester sagement à portée de ma main / mes invendus TGTG superflus.

Du coup, j'ai pratiqué l'échangisme, j'ai été INFIDELE, en profitant de sites de rencontre ou de leur équivalent : des groupes FB de TGTGeurs locaux.

En mode "j'ai 5 litres de lait frais que je n'utiliserai pas, qui n'en veut ?"

Le truc coool avec l'échangisme; c'est que ce qui commence comme une relation sans lendemain peut parfois évoluer en quelque chose de plus durable, tout en restant sans engagement.

Ainsi, une TGTGteuse et moi avons noué de fréquents échanges fructueux. J'ai échangé des trop-plein de lait, de viande, contre des biscuits, des viennoiseries et biscuits pour enfants (vous imaginez comme ça s'est plaint à la maison ^^), et même : des courgettes et tomates de son jardin, et des bocaux de sauce tomate et confitures fait-maison (ses étagères débordaient, cette détresse m'a émue !).

Et maintenant, on se congratule mutuellement en MP à chaque fois que l'une récupère des machins.

Ca fait un peu association des TGTGeurs anonymes, mais j'assume.

L'échangisme, c'est le pied !

mardi 15 septembre 2020

Rentrées en pagaille chez la famille Bout

Qui veut de la rentrée ? Elle est beelllle ma rentrée !! Y en a pour tous les goûts, n'hésitez plus !

  • 1. E. a fait sa rentrée 
dans la même école et la même classe Montessori que l'an dernier. 
Quelques petits changements quand même puisque notamment elle n'y a pas retrouvé sa cousine du même âge, déménagée à l'autre bout du globe (SNIF. Ayez des sœurs globe-trotters...), mais une E. toute heureuse tout de même, et dont le retour en classe se caractérise instantanément par la réapparition de petites comptines en anglais chantonnées dans son bain. Et des couchers plus tôt, la fatigue de journées bien remplies aidant. 
Une petite fille à sa place.

Le rythme "école à la maison" se prend, il apprécie le temps passé avec son père, rouspète aussi bien sûr (on n'est pas au pays des Bisounours), et profite du fait que je suis encore beaucoup à la maison pour savourer quelques instants avec son honorable mère durant les moments de pause. 
Il est bien évidemment encore tôt pour tirer un bilan, mais, franchement, le jeune homme aussi semble être à sa place.

  • 3. H. aussi a fait sa rentrée ! 
Il m'a accompagnée pour le déplacement à Strasbourg qui a constitué mon premier jour officiel de travail (animation de formation), en profitant de ce que son parrain y habite

Boubinours malheureux comme les pierres chez son parrain pendant que Maman bosse à la mine - ZOLA, le retour

Et ensuite, il a commencé l'adaptation chez la chouette ass mat qui l'accueillera 1 à 2 jours par semaine en fonction des besoins de Monsieur Bout, cette année. 
Le choix de l'ass mat en question a été uuuultra difficile : c'est tout simplement celle qui s'est occupée des enfants de Claire, illustratrice des 200 moments de parentalité positive, et dont le déménagement a laissé un grand vide dans mon cœur … mais également des places vacantes chez ladite nounou, niark niark (qui se trouve, pour ne rien gâter, à exactement 2 minutes à pied de chez moi. Dur dur). 
Cette nounou est top, elle est ravie d'avoir un bébé allaité et couche-lavablé à gérer, bref, je me retrouve dans la position enviable de la nana qui, quand elle fait garder son fiston, peut le faire en chantonnant. H. y est à sa place, très souvent dans mon Mei-Tai (dont elle s'est emparée avec enthousiasme) et/ou en train de faire des sourires.

  • 4. Du coup, celui qui a fait son grand retour  / sa rentrée également, c'est le tire-lait. 
J'ai repris le même modèle que du temps d'E., et la lactation va toujours aussi bien, donc le tiroir du congél dédié à ma production se remplit. Bon, hein, y a toujours plus glamour, mais ça fait le job. 
Sachant que je monte d'un cran encore en niveau de complexité : 
    • Bébou 1 = salariée ayant son bureau à elle, pratique pour tirer, 
    • Bébou 2 : salariée en open space, squattant des salles de réunion pour tirer, 
    • Bébou 3 : indépendante ne bossant jamais au même endroit, à l'affût d'un endroit et d'un moment pour tirer (rha que je bénis la fonction "batterie" de cette machine !!). Avec toutefois l'avantage d'avoir, en tous cas pour le moment, une part non négligeable de jours de travail from home, ce qui allège quand même la charge. 
Bref, un tire-lait à sa place, pas loin de ma sacoche d'ordinateur.

  • 5. Monsieur Bout a fait sa rentrée de papa au foyer IEFeur
Je vous promets (les promesses n'engagent que ceux qui y croient) un billet sur les supports et l'organisation qu'il a choisis pour cette année d'IEF avec F. (je prévois de l'interviewer, un peu sur le modèle de ce que j'avais fait en bilan de nos ateliers Faber et Mazlish). J'avoue que je ne suis pas au courant de tout, puisqu'un effort que j'ai du faire, MOAH, c'est que puisque ce n'est pas moi qui fais IEF, ce n'est pas moi qui détermine comment l'IEF est faite. Ha. Ouais c'est pas facile. 
En tous cas, ce que je peux vous dire, c'est que cet été au moment du choix desdits supports on aurait dit que Monsieur Bout faisait sa liste au Père Noël, il était tout fou content (sur le plan financier, même effet qu'une liste au père Noël aussi.). 
Il a un peu craint de ne pas trouver de rythme, entre la gestion de la maison, du Boubinours, de l'IEF, et du point suivant, si bien que nous avons du réviser aussi certains aspects d'organisation (ce qui s'est fait après pas mal de grincements de part et d'autre dans l'amour, le dialogue et l'harmonie la plus totale - qui a dit "ou pas ?")... mais chacun trouve sa place.

  • 6. Monsieur Bout a également fait une autre rentrée : sa rentrée étudiante ! 
Le principe de cette année étant qu'il démarre une licence à distance. 
Il a donc fièrement reçu sa carte étudiante, est ravi de savoir qu'il aurait théoriquement le droit de profiter de la gastronomie du CROUS, et profite des créneaux que nous lui avons ménagés dans la semaine pour avancer. Il est juste ravi de son statut d'étudiant.

  1. 7. J'ai fait ma rentrée professionnelle officielle 
(après plusieurs semaines à bosser dans l'ombre pour la préparer... merci le statut d'indépendante qui fait que le boulot ne m'attend pas tout prêt au retour d'un congé maternité, et merci le COVID qui fait que les missions alignées pour mon retour avant mon congé maternité ont toutes disparu), et ... franchement, ben, c'est cool, parce que 
1. J'aime ce que je fais
2. J'adore ce que je fais, en fait
3. Bosser avec un conjoint qui gère le quotidien c'est juuuuste le pied. Petit clin d'œil à celles de mes lectrices qui assurent à la maison pendant que Monsieur ramène le fric : je ne sais pas si il réalise la chance qu'il a, et la différence que ça fait en termes de sérénité, mais moi, hein, je vous le dis : je le réalise, et je l'apprécie doublement, c'est ENORME.
Bref, je suis bien à ma place hors de la maison parce que je sais que la place à la maison est bien occupée.

avec le lancement d'un cycle Parler pour que les enfants écoutent, un cycle Frères et Sœurs sans rivalité (qui s'adressera en priorité aux anciens de mes groupes "Parler pour que", donc je me réjouis doublement puisque ce sera l'occasion de reprendre une relation passionnée et passionnelle avec eux), et pour faire bon poids, je rajouterai une ou deux soirées piqûre de rappel, notamment à destination de ceux des anciens qui ne participeront pas au cycle Frères et Sœurs .
Restent à vérifier un peu les aspects sanitaires, j'avoue qu'à l'idée d'animer des machins avec masques je suis un peu chagrine, car les animations de conf / formations que j'ai pu faire avec masque ces dernières semaines,... ben, c'est horrible de parler à plein de gens sans voir leurs expressions.
Une rentrée pas évidente à organiser, surtout, car dur de leur trouver des places dans mon agenda ! Le plus raisonnable serait évidemment de ne pas en tenir, mais... qui a prétendu que j'étais raisonnable ??

  • 9. Rentrée et retour dans les transports en commun, du coup, 
dans lesquels je n'avais pas mis les pieds depuis 6 mois. 
Vous m'croyez, vous m'croyez pas, ça, ça ne m'avait pas manqué. En revanche, pour le moment, les trajets et horaires dont j'ai eu besoin ne m'ont pas posé de problème de place, c'est toujours ça. (Mais LES PUBS ! Je réalise que je ne supporte plus les messages subliminaux qu'elles envoient. Bref. C'est pas le sujet. Mais quand même. Grumpf).

  • 10. Héhé, celui qui avec tout ça a fait sa grande rentrée, c'est... mon Bullet Journal !! 
Lui qui avait été délaissé pendant de longs mois a fait son grand retour, il est de retour, en fanfare ! 
Ce machin m'est juste indispensable pour gérer de front, et encore une fois, encore une fois, encoooore une fois, j'aaaaaime son effet "aide à la concentration / "aide à l'action" et "délestage de cerveau". D'ailleurs j'y ai inauguré une nouvelle catégorie intitulée "Vide cerveau - to do list de septembre": à chaque fois qu'un "il faut que" me traverse l'esprit, je le dépose là, charge de venir y piocher ultérieurement.
Le Bullet Journal a repris donc toute sa place, en permanence à moins d'1m de la Gwen. Je le remplis le soir pour le lendemain, le complète au fur et à mesure de la journée, et je l'aime.

10 rentrées achetées, une offerte !
De manière imprévue, je m'en suis rajouté une en last minute, ayant sans doute trop de temps et trop d'argent à disposition

  • 11. J'ai repris une formation !
Une formation au coaching professionnel en entreprise : de plus en plus, mes fonctions m'amènent à en faire, mais je me voilais un peu la face sur ce point. 
Et puis, pouf, un dîner, quelqu'un qui vient appuyer pile poil là ça fait mal, et en quelques heures, des pièces de puzzle qui s'assemblent et m'amènent à admettre que, si, je ressens le besoin d'approfondir cet aspect, pour avoir une approche plus systématique et plus solide, et développer ce domaine, et que le moment, c'est maintenant. 
J'ai commencé la semaine dernière (22 jours dans l'année, répartis sur 11 lots de vendredi-samedi... sans compter bien entendu 2 coachings complets à avoir terminé d'ici la fin de l'année, un mémoire à écrire plus pas mal de travail perso annexe dont une coquette bibliographie à digérer. Doigts dans le nez !), je dégouline d'enthousiasme. J'ai pris la décision en 8 jours, mais une chose est sûre : OUI, j'y suis à ma place !!


Moralité : globalement, tout est à sa place, tout trouve sa place, même... les trucs dans notre maison !! Si ! Je vous assure ! Car le truc de ouf, c'est que notre maison est rangée ! Les efforts que j'ai faits en fin de grossesse et en post partum ont été plus que complétés par l'énergie foudroyante qu'a déployée Monsieur Bout une fois qu'il a été acquis qu'il allait passer l'année à la maison. Il a profité de l'été pour pulvériser tout ce qui restait de bazar à la maison, c'est fou ce que ça fait du bien.

Donc des rentrées 2020 en pagaille , mais sans pagaille.

Cf mon amie Flylady : chaque chose à sa place, une place pour chaque chose...

lundi 7 septembre 2020

Parentalité - quand notre "NON !" vient d'ailleurs...

Devenir parent nous réserve 1000 surprises. Pas toutes excellentes.
Parmi ces pas-très-excellentes-surprises, il y a la difficulté à tenir les "non", ou en tous cas, si on a appris à limiter l'utilisation du non, à assurer, au sein de la famille, le respect des règles et valeurs qui nous tiennent à cœur. 

Et, OUI cette difficulté est une surprise pour la quasi totalité d'entre nous. 
Parce qu'avant d'avoir des enfants, la quasi-totalité d'entre nous s'est dit, en observant les parents de son entourage en train de se dépatouiller tant bien que mal "Oh mais avec moi ce sera différent, ils ne s'y prennent pas de la bonne façon"
Ha. 
Ha. 
Ha.

Les raisons de cette difficultés sont nombreuses, la formulation peut en être une, le besoin d'autonomie de nos enfants une autre...
Penchons-nous aujourd'hui sur un autre facteur qui rend certains "non" difficiles à tenir / le respect des règles associées difficile à assurer.


J'ai nommé : le non extra-terrestre, le non… qui vient d'ailleurs



Anecdote à l'origine de ce billet.
Il y a quelques semaines mois (au vu du temps que j'ai mis à finaliser l'écriture de ce billet), je suis en train de cuisiner, le dîner est donc imminent. F. déboule dans la cuisine et se plaint 
"J'ai faim !". 
Il réclame un truc à manger… Je suis sur le point de répondre "Non !"
Puis je change d'avis et je dis "Tu peux t'éplucher une carotte".
 F. objecte  "Je voulais pas une carotte !" puis ouvre le frigo, épluche sa carotte et croque dedans avec un grand sourire.
En terminant ma cuisine, je redétricote ce qui s'est passé dans ma tète.

Niveau 1 : J'ai failli dire non parce que je ne veux pas que mes enfants mangent en dehors des repas.
Ahah.
Mais pourquoi ?

2 réponses

Niveau 2 : La première, celle qui m'a poussée à dire "non", c'est la plus ancrée. 
C'est celle qui me dit qu'on ne mange pas entre les repas-un-point-c'est-tout
Que ce sont les enfants mal élevés qui mangent entre les repas. 
Qu'un enfant à qui on permet de manger entre les repas ne saura jamais se maîtriser. (gourmand - insortable - sans sens de l'effort - marginal sans colonne vertébrale... la chaîne des causalités tragiques est infinie).

Mais ... est-ce vraiment MA réponse à MOI ? Nan. 
Je n'ai pas à chercher bien loin pour savoir à qui cette réponse appartient. C'est celle de ma mère. 

Niveau 3 : La deuxième, c'est celle qui m'a poussée à privilégier une autre réponse. 
Parce que j'ai soudainement réalisé que si MOI je préfère éviter que mes enfants mangent en dehors des repas, c'est à la fois 

  • pour éviter le côté self/ non convivial d'une organisation à la "chacun mange ce qu'il veut quand il veut" : valeur = convivialité, temps en commun ;
  • et pour éviter que des grignotages, très souvent sucrés, viennent diminuer l'appétit pour les aliments sains proposés au cours du repas ; double valeur : assurer une alimentation saine et équilibrée / santé dans l'assiette ; et respect pour moi et le travail investi dans la cuisine (c'est frustrant de cuisiner des choses qui sont boudées parce que les convives arrivent à table avec l'estomac déjà plein).

Et qu'en fait, du coup, entendre la faim dévorante de mon presque 7 ans après une demi-journée bien remplie, et lui donner la possibilité de l'atténuer un tout petit peu en anticipant son repas d'un aliment sain ne me demandant peu ou aucun travail supplémentaire, ça coche les cases de mes valeurs à moi.

Se poser la question de ce qu'on veut derrière ce qu'on ne veut pas...
Quel oui derrière notre non ?
C'est tellement, toujours, utile : nos peurs peuvent ne pas être les nôtres ! 
Et pourtant, qu'il est fort le mécanisme qui nous pousse à reprendre à notre compte celles qu'on nous a transmises.
Oui, plus que des valeurs, les peurs se transmettent, de manière insidieuse. Et trop souvent on laisse des schémas à la "si je fais ça cela entraînera forcément [catastrophe intersidérale]" gérer nos vies et nos choix sans les réinterroger. 
Les réinterroger nous rend libres, libres d'aller se poser la question, non pas ce qu'on nous a appris à ne pas vouloir, mais de ce que nous, nous voulons. De nos besoins à nous, nos désirs pour notre famille à nous. 

Une prise de recul salutaire dont j'ai apprécié les effets détendants à de très nombreuses reprises depuis. Plus de nœuds au cerveau dans ce genre de cas, a priori, je sais où j'en suis, mes enfants aussi, j'ai réalisé que ni moi, ni eux, n'avions besoin de ce contrôle là. Parce que la peur associée à ce  besoin de contrôle, je ne l'ai pas. 
Alors je me suis économisé les "non" associés. Non absolument pas rentables puisque ne servant ni mes besoins, ni ceux de mes enfants. 

Car c'est cela, le vrai lâcher-prise, et ce qui le différencie du laxisme : 
  • lâcher prise, c'est réaliser que quelque chose n'est au fond pas (si) important pour nous, et arrêter de faire des efforts (et d'en demander aux autres) pour ce machin. 
  • Le laxisme, c'est lâcher sur quelque chose qui est vraiment important pour nous, par peur du conflit, du temps et de l'énergie qu'il nous faudra pour cela, par 
    • manque de confiance en notre capacité / légitimité à le faire respecter, 
    • manque de confiance en l'autre et sa capacité à comprendre / apprendre / adhérer.


(Truc de ouf, ceci était : un nouveau billet de blog ! Je vous en promets d'autres. Ma vie est trépidante mais le blog me manque et j'ai tellement de trucs à vous dire...)