lundi 24 septembre 2018

Etre ou ne pas être - présent pour ses enfants

J'ai tout récemment repartagé, sur la page FB du blog, un billet qui datait d'il y a plusieurs mois, à savoir ma réponse à une autre maman qui m'avait demandé, apprenant que j'instruisais moi-même les enfants "mais comment fais-tu pour passer tes journées avec tes enfants ?".
Les réactions à ce billet ont été assez diverses. Mais leur vigueur fréquente m'a rappelé à quel point les jugements que tout un chacun porte sur les choix des autres, notamment en matière éducative / équilibre vie pro / vie familiale, constituent un obstacle pour que chaque femme, chaque famille, puisse trouver l'équilibre qui lui conviendra, et qui lui sera propre.

Oui, fondamentalement, je pars du principe que quand on "fait" des enfants, c'est pour s'en occuper.
Et oui,
  • 1. une mentalité à la "moins je les vois, mieux j'me porte
  • 2. et / ou toutes ces vidéos, fleurissant sur ce célèbre réseau social dont le nom comme par F, où l'on voit des parents danser la lambada tout en feignant la tristesse le jour de la rentrée,
  • 3. ainsi que l'usage généralisé des écrans comme une manière d'anesthésier les enfants à longueur de journée
me mettent un chouilla mal à l'aise. Oui, un enfant, ça prend du temps, la vie ne sera jamais plus comme avant, et il est bon d'y réfléchir avant, histoire de ne pas placer notre enfant dans le rôle ô combien culpabilisant d’empêcheur permanent de tourner en rond.


Ceci dit
  • 1. je ne pars pas du principe que s'occuper de ses enfants doive impérativement être synonyme de "s'en occuper à 100%, 100% du temps"
  • 2. ayant scolarisé F. pour la première fois cette année, à l'âge de 5 ans, eh bien, oui, c'est un soulagement : je mesure combien lui et moi avions besoin d'air ("parce que c'était lui, parce que c'était moi", hein ! Loin de moi l'idée de tirer de mon cas personnel une généralité anti-Instruction En Famille. D'ailleurs, autant je suis ravie de scolariser mon F. cette année, autant je suis enchantée de continuer l'IEF avec sa sœur dans le même temps)
  • 3. et ouh làààà, j'ai moi-même écrit un billet où je parlais de la manière dont il m'arrivait d'utiliser la télé (ou son équivalent youtubesque), notamment pour m'octroyer quelques instants de calme. Un billet toujours d'actualité, même si la fréquence de l'usage des écrans chez nous, est assez variable: parfois 2 mois s'écoulent sans le moindre petit film, puis hop, plusieurs jours d'affilée, c'est 1/2h des Mumins (les Mumins ? Un charmant dessin animé d'origine finlandaise, ayant connu un grand succès en Allemagne dans les 80s. Donc double effet kisscool : 
    • dans les 80s = images bien plus douces, dialogues beaucoup plus recherchés, scénarios bien plus intelligents, que ce qui se produit généralement de nos jours ; 
    • en Allemagne : nous n'avons pas dévié d'un iota de notre politique pro-germanique : les enfants continuent à ne regarder de films qu'en allemand)

Bref, non, pour bien s'occuper de son enfant, il n'est pas indispensable de s'en occuper 100% du temps.
Voire, pour être en mesure de bien s'en occuper, il est souvent indispensable de ne pas s'en occuper 100% du temps.
(vous noterez le "souvent" : loin de moi l'idée d'"obliger" quelqu'un à ressentir le besoin de temps sans ses enfants. Encore une fois, zut, si il y a bien un droit que chacun a, c'est d'avoir ses besoins bien à lui, sans devoir reprendre à son compte ceux du voisin. Combler ses propres besoins est déjà une affaire suffisamment compliquée, sans qu'on se sente obligé de devoir combler des besoins qu'on n'a pas...)


Cette année, non seulement F. va à l'école, mais sa tendre mère a repris le chemin du travail.
Indépendant, à temps partiel, certes, mais impliquant tout de même une bonne dose de temps passé loin de sa progéniture.

Le constat est sans appel : oui, depuis, je suis plus présente à mes enfants.
Je mesure à quel point, autant ma vie de maman IEF à Strasbourg avait encore été vécue "en pleine conscience", d'une manière qui me permettait d'être disponible mentalement pour mes enfants, tout en / et parce que nourrissant aussi mes propres besoins, autant ce n'a pas été le cas de ma vie après le déménagement en Île de France.
Un symptôme bien clair : le temps passé sur le Smartphone en présence des enfants a explosé au cours de l'année passée. Beaucoup de présence physique, oh oui, mais alors, quelle présence réelle ? Et qu'était-ce, si ce n'est une tentative maladroite et un chouilla desespérée de m'évader d'une situation ne me convenant pas franchement ?
Fichu Smartphone. Je suis en cours de sevrage partiel, tout n'est pas gagné, mais honnêtement...

Mais honnêtement, aussi, depuis que je rebosse, depuis que F. va a l'école, eh bien il m'est nettement plus facile de profiter de mes enfants quand je les vois.
  • Le temps est plus structuré, et au lieu d'avoir toujours le temps d'être avec eux dans l'heure qui suivra, je sais que le temps avec eux m'est compté, et il s'avère que moi, cela m'aide à l'apprécier. 
  • Ma reprise pro m'alimente, me stimule, m'offre de fait des moments rien-qu'à-moi durant lesquels je m'éclate, et c'est une maman fatiguée, certes, mais d'une bonne fatigue, d'une fatigue de quelqu'un qui a accompli quelque chose qui lui plaît, qui retrouve ses rejetons. 
  • Du coup, magie magie, mon Smartphone a moins d'attraits. Il m'est plus facile (même si il existe encore une marge de progression) de lui/me dire "eh non, là, ce n'est pas le moment."

Un constat amenant l'autre, j'ai ainsi réalisé que je jouais assez peu avec mes enfants. Je m'y suis remise.
Et j'ai réalisé qu'il m'était plus facile de jouer à certains jeux qu'à d'autres avec eux.

C'est notamment la découverte des Bâtisseurs en Herbe, dont je vous parlais dernièrement, qui a contribué à me mettre sur la piste d'un type de jeux dans lequel je suis vraiment capable de m'investir à fond avec mon enfant : les jeux de construction. (parce que, j'avoue, hein, la dinette, etc, je me lasse vite...)

Alors, je suis allée rechercher les boîtes de Chalet Suisse Jeujura, reléguées dans un placard depuis plusieurs mois, à la faveur d'une rotation des jouets un peu expéditive (en mode "ouh que c'est relou ces centaines de petites pièces à ranger").
Ah, ces chalets !! Je ne saurais trop vous les conseiller; ils ont fait l'objet du cadeau destiné à F. pour le Noël dernier, car je gardais un souvenir ému des longues heures de mon enfance passées en fratrie, à construire moult machins, et à y faire évoluer nos Playmobils. 
  • Un jeu en bois, aux finitions excellentes, agréable à manipuler
  • On peut construire ce qu'on veut ou reproduire les modèles fournis : encore une excellente manière de développer la capacité à se repérer dans l'espace / sur un plan. Et figurez-vous que cela m'a permis d'expliquer facilement la notion de patrimoine génétique à de mon fiston : il a toooout à fait compris le parallèle quand je lui ai exposé qu'il était fabriqué avec la moitié des plans de construction qui venait de Papa, et l'autre moitié de Maman
  • Une complexité évolutive puisque E., déjà, a compris le principe des emboitements et réalise, avec beaucoup de soin, des "maisons" cubiques sans ouvertures. Et ensuite, on s'amuse à inclure des ouvertures, des étages, à poser les toits, à prévoir plusieurs pièces, etc.
  • Un jeu qui se prête à mille détournements / associations très riches (Playmobils de mon temps, petites voitures, personnages duplo ; animaux Schleich en ce moment) 
Remake de la ferme africaine à la maison
ou palace réalisé chez les Bâtisseurs
















Les boîtes offertes à Noël avaient connu un succès immédiat.
Et depuis que j'ai daigné les ressortir, cela fait des semaines que, tous les soirs, juste avant l'extinction des feux chez F., nous passons tous les deux une bonne vingtaine de minutes à construire un bâtiment (au départ en suivant les plans fournis, maintenant en laissant libre cours à notre imagination).
F. se montre inlassable (vraiment, son intérêt inépuisable pour le monde de la construction, depuis ses 18 mois et sa passion jamais démentie depuis pour les volets, m'impressionne. Je me demande parfois ce que ça préfigure ;-)), moi itou.
(et pour tout vous dire, j'ai déniché deux boîtes supplémentaires de ce style sur Leboncoin, cela fait 3 semaines qu'elles sont dans la chambre conjugale, puisque destinées à Noël, mais alors, avec quelle impatience F. attend le moment de les déballer !! A peine supérieure à la mienne, en fait...)


L'éclate totale.
Et que j'apprécie ce moment de communion avec F. !
  • Peu importe que la journée ait été dure, peu importe son taux de conflictualité, ce "temps dédié" à la Jane Nelsen constitue une trêve très douce, un moment de reconnexion assuré. 
  • Les instants partagés à ce moment sont propices à quelques conversations, un câlin, l'expérience d'un pouvoir (car l'une de mes récentes lectures m'incite à bien prendre soin de laisser F. être le maître des travaux !)
  • Par ailleurs, bonus appréciable : un tel jeu de construction, juste avant le coucher, c'est très favorable au calme dudit coucher. Construire calme (tout le monde, hein, y compris la mère), vide la tête, bref, constitue une préparation idéale au lâcher-prise nécessaire au sommeil. J'dis ça, j'dis rien...

Moralité : être ou ne pas être présent à son enfant, je constate que, au moins chez moi, ça pourrait bien se jouer à 3 points
  • la lucidité sur ses propres besoins de parent
  • l'identification des obstacles vicieux (ex: le fameux smartphone)
  • l'identification de moyens / moments privilégiés de plaisir mutuel, pouvant servir de piliers / bases à d'autres moments

Et chez vous ?

lundi 17 septembre 2018

(10 idées de) Sorties avec les enfants en région parisienne : c'est pas si mal ;-)

Et voilà, d'ici quelques jours, notre déménagement Strasbourg => Ile de France aura un an.
Un an... vite passé !
C'était un déménagement assez redouté, je craignais la vie francilienne, son stress, ses bouchons, la perte de la qualité de vie, et un lot de difficultés supplémentaires pour gérer les enfants, notamment les sorties avec eux.
J'imaginais celles-ci chères, compliquées, bondées, difficiles d'accès (bouchons)

Bon, un an après, le bilan est un peu différent.
  • Oui, le déménagement a créé un tsunami.
  • Oui, il a entraîné beaucoup de difficultés. Mais sur un plan bien différent de ce que nous avions anticipé : la perte totale de repères de F. et les difficultés de comportement qui en ont résulté. Il nous a aussi donné certains moyens pour résoudre une partie desdites difficultés.
  • Un tsunami aussi, parce qu'il a aussi créé des opportunités qui sont venues remettre en cause de grandes orientations de notre vie. Ne parlons pas des orientations pro de Monsieur Bout, ça, cela demeure un feuilleton trépidant et un insondable mystère, mais remise en cause de l'IEF pour F., et reprise pro sous un angle bien différent pour la Gwen sont incontestablement des fruits directs de notre nouvelle localisation.

Niveau sorties, j'ai bien pleuré la perte de mon Vaisseau chéri, et je me suis lamentée ici sur toutes les possibilités que je laissais derrière moi.

Mais ça, c'était avant.

L'heure est venue de venir rendre un peu à César ce qui lui revient.

Voici un aperçu de plusieurs sorties bien chouettes que nous a permis notre localisation !
(ça pourra inspirer / rassurer des mamans franciliennes et/ou IEF et/ou sur le point de le devenir, et puis ça pourra donner des idées à celles prévoyant un petit voyage dans les environs).


Bon, déjà, numéro 1 incontestable : la ludothèque

Ce n'est pas réservé à l'IDF, hein, mais en tous cas, je suis passée d'une localisation sans ludothèque à proximité / facilement exploitable, à une ludothèque coolissime que je hante très, très, très fréquemment.


2. la piscine

J'adorais celle à deux pas de chez nous, à Strasbourg. J'y allais souvent... sans les enfants : étant à ciel ouvert, été comme hiver, y nager était absolument magique (nager sous la neige qui tombe ou caressée par les rayons du soleil... sans odeurs de chlore ni bruits résonnant...).
Absolument magique... mais modérément adapté à des jeunes enfants : autant j'ai pu les amener à la belle saison, autant il n'est pas indiqué d'y plonger des enfants pas encore capable de nager assez pour se maintenir à une bonne température, et plus intéressés par les ploufs que par le fait de rester dans cette eau qui est pourtant le seul endroit où il règne une température acceptable.

Notre nouveau chez-nous met deux piscines à disposition, à moins de 5 minutes de voiture.
La première est la piscine de notre municipalité; 5 minutes à pied, mais 'âchement chère. Allez savoir pourquoi, mais l'autre piscine, appartenant pourtant à la municipalité voisine, nous offre des entrées à 1,40 (tarif enfant, et tarif chômeur), un bassin de 25m bien suffisant, et une eau à la température correcte (je suis frileuse. Un tout petit peu. Vraiment peu !)


3. La Cité des Sciences de la Villette - la Cité des Enfants

J'y ai mis les pieds pour la première fois avec beaucoup de réserves. Je portais encore le deuil de mon Vaisseau chéri et j'ai passé la visite à comparer les deux, toujours au détriment de la Cité des Enfants.
Mais j'y suis quand même retournée. Un certain nombre de fois, en profitant d'un pass annuel vraiment plus qu'abordable.
Parce qu'en fait, dès la 2ème visite, j'ai été capable d'admettre que,
  • certes, sur certains points, ça ne vaut pas mon Vaisseau. Par exemple, beaucoup moins adapté à y passer la journée en mode "faites ce que vous voulez je cause avec ma meilleure copine IEF": 
    • absence d'espace vert - hormis le faux jardin à l'intérieur - 
    • espace pique nique en sous sol donc sans lumière du jour
    • tranches horaires de 1h30 à l'issue desquelles il faut ressortir de la zone avant de pouvoir y retourner un quart d'heure plus tard pour la tranche horaire suivante
    • beaucoup plus de monde
  • mais franchement,  y a quand même des trucs méga chouettes. En voyant F. et E. délirer d'enthousiasme dans l'espace consacré à l'air, ou F. se concentrer longuement sur cette machine étrange, ou ou ou... 
  
Moui bon, j'ai fini par me dire que quand même, la Cité des Enfants elle a du bon. (petit bémol quand même, hein, je persiste à trouver que la partie 2-7 ans est bien mieux fichue que la partie 5-12 ans. Mais... peut-être changerai-je d'avis quand mes enfants seront tout simplement d'un âge plus en rapport avec du 5-12 ans....?)

Et c'est certes très animé, mais y a quand même moyen de bien en profiter. Et mes nouvelles copines IEF et moi-même avons notamment réalisé que les vendredis juste avant de petites vacances scolaires s'y prêtaient bien : pas de sortie scolaire ces jours-là hin hin hin.






4. Les Bâtisseurs en Herbe (Chambourcy)

je m'éclate en 3D...
Il s'agit de mon tout dernier craquage : un lieu clos où les enfants peuvent s'ébattre librement en jouant à des jeux intelligents tout en nous épargnant l'envie d'investir pour acheter ces mêmes jeux intelligents : le principe étant qu'ils sont mis à disposition en quantité énooooorme, permettant des constructions bien plus impressionnantes que ce que l'on pourrait reproduire à la maison

... et E. s'en donne à cœur joie en 2D !
















Rajoutez à cela
  • Un niveau sonore acceptable
  • les enfants n'en sortent généralement pas surexcités (pas comme une aire de jeux d'intérieur)
  • C'est vraiment adapté à jouer en famille, donc à de beaux moments partagés
  • on peut y amener son pique nique (enfin... je crois qu'officiellement non, mais c'est assez toléré)
  • point négatif qui a fait que j'ai tardé à investir dans le pass annuel : ouvert uniquement mercredis et weekends + vacances scolaires; un peu rageant pour une famille IEF habituée à squatter monopoliser profiter de ce genre d'infrastructures à des horaires où tous les autres enfants du coin usent leurs culottes sur les bancs des écoles.
Mais finalement, j'ai calculé qu'avec notre passage dans la catégorie des familles semi-scolarisantes, ce dernier point perdait de son importance, et que nous profiterions suffisamment de ce machin pour que ce soit rentable
Attention toutefois, il paraît que les semaines de petites vacances scolaires d'hiver sont à fuir.

 

Circuit de train gigantesque, masse de Lego, tonne de PlusPlus, Playmobils en folie... ce ne sont que quelques uns des machins proposés !


5. France Miniature
J'y suis allée par hasard, entraînée par une copine. Le principe : un parc (extérieur) très très jouli avec des reconstitutions miniatures de monuments, villes, villages célèbres / typiques: le tout, évidemment, placé stratégiquement, pour reconstituer une France miniature, comme son nom l'indique. Y compris petits et gros ruisseaux pour représenter les principaux cours d'eaux.
A cela se mêlent quelques attractions fonctionnant très souvent de manière mécanique, et mention spéciale au circuit de voitures miniatures dont F. m'a rebattu les oreilles les semaines qui ont suivi : pouvoir conduire une voiture (à pieds), dans un vrai village miniature, le pieeeeed !
J'étais assez tiède au départ mais à l'arrivée,
  • le mix entre joli/intelligent, et attractions mignonnes adaptées aux jeunes enfants est assez réussi ! 
  • Dans tous les cas, ça se prête très bien à une mini leçon de géographie, ludique, agréable, et parsemée de moments de jeux. 
  • Et l'affluence expérimentée un 12 juillet était tout à fait acceptable. 
F. me demande quand nous y retournerons, j'examinerai la question. (mais bon, j'ai déjà craqué la tirelire sur le pass annuel du point précédent, alors...)
 


6. Versailles : château et jardins

Ça, voyez vous, c'est vraiment pas mal. 
Le Château est gratuit pour les enfants, et pour les chômeurs, ce qui signifie que les 3/4 de la famille Bout peut y rentrer à l’œil. Je n'en ai encore profité que 2 ou 3 fois, mais je compte bien persévérer sur cette voie. 
D'autant qu'habiter la région parisienne permet de programmer la visite du château, non pas au printemps-été avec les milliers de gens qui encombreront la cour d'entrée en faisant 2h de queue, puis embouteilleront la Galerie des Glaces, mais bien peinard, en automne-hiver. Par ailleurs
  • Il est cependant toujours bien plus pratique d'acheter son billet en ligne, avant : il suffit de se pointer avec son smartphone et zou, l'entrée s'en trouve bien simplifiée.
  • L'audioguide pour les enfants est assez bien fichu, 
  • en revanche bien évidemment comme souvent les poussettes sont interdites dans le château donc prévoir une solution de portage pour les petits (voire les moyens. Dès ma 2ème visite j'ai collé la Bébounette dans mon Mei-Tai, qui prend la poussière depuis un bout de temps sinon, et j'en ai bien davantage profité. Quand à la Bébounette, la visite collée contre Maman lui a bien plu, et le positionnement en hauteur lui a permis de s'extasier bien plus facilement sur les statues de chevaux / lits à baldaquins / autres points d'intérêt pour une 2-3 ans)

Versailles, c'est son château, mais aussi et surtout ses immenses jardins. Gratuits la majorité du temps, ils valent leur pesant de cacahuètes, et se prêtent à mille balades et autant de piques-niques.


7. Les aires de jeux d'intérieur

Souvenez-vous, j'avais découvert le charme des aires de jeux d'intérieur juuuuste avant de quitter Strasbourg. J'en avais pleuré, m'imaginant leurs contreparties franciliennes sous le jour le plus sombre : bondées, minuscules, hors de prix, aux horaires d'ouverture très réduits.
Et puis en fait, ben, ça va. Elles sont très nombreuses autour de chez nous, et même si elles ne sont pas aussi chouettes que celle que nous avions testée outre-Rhin, les enfants s'y amusent bien.
J'en ai même découverte une ouverte le vendredi toute la journée, ce qui a permis des réunions avec quelques familles IEF en mode : l'aire de jeux est à nous, ou plutôt à nos enfants; qui se poursuivent et s'en donnent à cœur joie pendant que les parents papotent tranquillement. 
Oui, vraiment, ça va...





8. Le RER, transilien, et consorts

Eh ben oui, chers amis, c'est quand même la magie de la région parisienne : que serait-elle sans ses transports en commun ? Plaies des adultes, ceux-ci font la joie des petits enfants.
Nous ne nous rendons que rarement dans la capitale avec les enfants, mais chaque fois que c'est le cas, le but final de l'expédition ne constitue au mieux que 50% du plaisir de celle-ci. Le voyage en train, le métro, les ESCALATOOOOORS, transportent les enfants... de joie.
Vous voulez encore marquer des points ? Collez-vous un RDV en début d'aprèm à Paris (au hasard, l'ophtalmo que vous avez toujours gardé sur Paris), et prévoyez de pique-niquer dans le Transilien qui part de chez vous. Explosion de la côte de popularité assurée. 
Si en plus le retour se fait en compagnie d'un papa qu'on est allé cueillir à la sortie du boulot, alors là, c'est le délire.

Tir à l'arbalète

9. Une foule d'évènements gratuits

Eh oui, ils ne manquent pas en Ile de France. Et la concentration d'un grand nombre de personnes, de municipalités, d'associations sur une surface assez réduite fait qu'il y a souvent quelque chose à dénicher à deux pas.

En ce qui nous concerne, nous avons été ébahis par la fête organisée par notre municipalité, avec moult attractions et, et, et : spectacle de tournois de chevaliers !

F. a également pu mettre ses fesses sur un poney en profitant des portes ouvertes du club à côté. Je redoutais la foule... mais en fait, non : tant de choses sont proposées chaque weekend que c'était peinard. A la place de la relativement longue attente à laquelle je m'étais préparée, F. a pu faire deux longs tours d'affilée.





10. Plein d'autres chouettes trucs

Par exemple, Maman'dala a profité de sa visite chez nous pour emmener ses enfants au Cirque Romanès, et son compte-rendu extatique m'a fait placer cela sur la liste des choses à faire.
En revanche, oubliez l'aquarium, notre mamie-au-pair, notre adorée G1 y a emmené F. et si lui a apprécié, elle elle a trouvé que c'était insignifiant (surtout au regard du prix, très loin d'être insignifiant, lui).


Cette petite liste est évidemment loin d'être exhaustive, et l'année qui commence comportera son lot de découvertes.
Dans nos plans :
  • reprendre nos projets d'acclimatation des Bébous en univers musééesque : comprendre, profiter des 1ers dimanches du mois gratuits pour emmener les enfants dans des musées, pour de courtes visites permettant de les habituer peu à peu, mais à peu de frais, à ces univers, à leurs charmes et... à leurs règles.
  • et je viens de découvrir l'ouverture immédiate d'une salle d'escalade à 20 minutes de chez nous. F. adore grimper donc je compte bien aller tester cela avec lui cette année; si l'expérience s'avère concluante je serai bien contente, car j'avais en vain cherché des cours ouverts pour des enfants de moins de 7 ans. Là, c'est ouvert à partir de 4 ans. Bon, cette année je crois qu'en plus de l'école, je me contenterai de l'inscrire à la natation, mais l'an prochain...

Bref:  Strasbourg demeure toujours une ville chère à notre cœur, mais il est possible de survivre en Ile de France, en fait.
(Vous noterez que je n'ai pas inclus Disneyland dans la liste des supers possibilités offertes par la région parisienne : à mes yeux, Disneyland n'arrive pas à la cheville d'Europapark, et donc, si nous devons prévoir un parc d'attractions, c'est à la faveur d'un petit passage à Strasbourg que nous inclurons cela au programme)

mardi 11 septembre 2018

4 activités pour développer le repérage dans l’espace (3-6 ans voire +)

Le repérage dans l’espace constitue une compétence intéressante à développer chez son enfant : elle contribuera notamment à 
  • l’écriture, 
  • la géométrie,
  • la géographie, 
  • et puis, tout bonnement, hein, la capacité de l’enfant à se situer dans son monde, à percevoir et ordonner son environnement.

Voici 4 activités sympa tout pleins à partager avec son enfant (mais il peut aussi, peu à peu, les faire seul), permettant de développer cet aspect (et bien d’autres en parallèle).


1. La reproduction de petites mises en scène avec des cubes / équivalents

J’avais trouvé l’idée chez Clotilde et elle m’avait séduite : hop, on prend des cubes, des animaux Schleich, des personnages en bois (on peut aussi faire avec des Playmobils mais attention, il vaut mieux dans un premier temps préférer des figurines un peu stylisées, afin que les détails des figurines ne viennent pas perturber l’enfant ou l’activité)

On les place sur une surface neutre, dans différentes configurations, on prend en photo, et zou, à l’enfant de reproduire chacune des configurations. On en profite alors pour verbaliser avec lui le vocabulaire qui permet de localiser : en dessous, entre, dessus, derrière, etc.

Impec. 
Je crois que certains de mes craquages Action ont même été justifiés par le fait que les petits machins achetés allaient magnifiquement bien se prêter à l’exercice.

Mais… l'heure des aveux est venue : je n’ai jamais pris le temps de faire tous ces petits montages, de les photographier, de les imprimer, de les plastifier (à noter que Clotilde, encore elle, est plus intelligente : elle fait tirer cela directement sur papier photo et s’épargne ainsi la plastification / découpe).

Bref.


Du coup, les 3 activités suivantes ont été, comme la plupart de ce que je propose à mes enfants, achetées, puisque, encore une fois, du fait de mon enthousiasme pour les travaux manuels juxtaposé à mon manque d’imagination, faire appel à ma CB constitue à peu près le seul biais qui me permette de proposer des activités un peu élaborées à ma progéniture
Mais évidemment, ceci étant une constante, je suis attentive à ce que le coût demeure faible, bicoz sinon, bonjour le budget IEF.



Acheté il y a déjà longtemps, ce jeu est simplissime : des petits triangles et des losanges de 6 couleurs différentes. Au départ l’enfant (et l’adulte) les positionne un peu n’importe comment. 
A à peine 3 ans, le défi pour F. était déjà de réussir à remplir la base hexagonale, en positionnant des pièces de forme adaptée, et de dimensions petites : excellent exercice de motricité fine ! Puis l’envie de mettre de l’ordre dans tout ça, et de suivre les modèles proposés, a fait surface.

Petit jeu, vite emporté, en bambou agréable à manipuler. Il a aujourd'hui toujours autant de succès !
Bien évidemment, il se rapproche des célèbres attrimaths, que nous avons aussi (mais dans la salle de classe) : le principe de ce jeu est cependant légèrement différent : il s'agit là de remplir tout l'espace, et avec seulement deux types de formes différentes.



Ce petit jeu est arrivé chez moi par hasard. Il vient de chez Smart Games, un éditeur de jeux découverts au sein du milieu IEF, et qui, de ce que j’ai pu en voir, a une fâcheuse tendance à sortir des jeux extrêmement intelligents.

Bref, quand j’ai vu ce machin à 4€ dans l’Emmaus le plus proche de notre nouveau chez-nous, mon sang n’a fait qu’un tour, mon porte-monnaie aussi, et zou, à la maison.

Je n’ai pas regretté, F. adore (E. aussi, mais pour le moment chez elle c’est plutôt la manipulation un peu dans tous les sens des différentes pièces aux couleurs si attrayantes qui la fait marrer.

Ce jeu est fichtrement bien fait, car fichtrement progressif.
  • Le niveau 0 du jeu, c’est déjà de reproduire les figures proposées avec les pièces dont chacun a une forme différente : je dis niveau 0 car le principe est de réussir à compléter la figure, mais pour un enfant autour de 4 ans, ne serait ce que repositionner les pièces telles que sur le modèle sollicite très fortement la capacité à se repérer dans l’espace / lire un plan et le reproduire.
  • Ensuite, il s’agit de compléter, et donc, en plus de reproduire, il faut se représenter les choses dans l’espace ; et bien entendu, au passage, la logique est très fortement sollicitée
  • Les défis proposés sont de plus en plus complexes et très honnêtement, pour moi dont les compétences sur ce point sont assez limitées, j’ai bien apprécié cette progressivité car cela m’a permis, à moi aussi, d’avancer pas à pas et de franchir différents niveaux de difficulté
A noter : ce jeu combine repérage dans l’espace en 2D, et en 3D : les pièces permettent également de former une pyramide à base carrée. C’est sacrément coton, mais ça passionne les foules (la mère, et les gosses ; pour ces derniers, c’est encore trop complexe : on en demeure au niveau 0, et encore, la reproduction des plans demande parfois encore un peu d’aide ; mais quel enthousiasme chez tout le monde quand, magie magie, sous mes doigts hésitants et balourds une jolie pyramide se constitue)

Yep. J’avoue sans complexe : sous prétexte de permettre à mon fils de développer sa capacité à se repérer dans l’espace (une sainte entreprise, vu mon niveau pitoyable à ce niveau ; 3615 nana capable de se perdre dans à peu près n’importe quel endroit, et pas fichue de se garer correctement, ni forcément d’éviter de se cogner quand elle passe une porte – notez le « 3615 machin » ; ça fait sooooo vintage !), moi : je m’éclate.

(il m’arrive même d’y jouer toute seule, sans même le prétexte de la présence de F. Nan, c’est juste une séance de préparation pédagogique, chéri…)



(warning : comme je viens de perdre toute crédibilité avec ce que j’ai raconté en point 3, je tente de faire diversion en vous précipitant dans un abîme de consommation ; pour cela, un allié de choix. Je sors le gagnant du célèbre jeu « qui veut gagner des millions – sur le dos des familles IEF » : j’ai nommé le summum de la tentation : les éditions Usborne)

Donc :


4. Les cahiers de mosaïques Usborne

Comme d’hab, ce n’est pas tellement ma faute, c’est ENCORE une nana sur un groupe IEF qui a attiré mon attention sur le fait qu’il y a avait de nouveau une vente privée, et bon, voilà.

F. s’amuse depuis un bout de temps sur ce cahier, vraaaaiment très sympa. Avec un tas de petites gommettes de forme carrée, et d’inspirants modèles, on reconstitue, en s’aidant des quadrillages des petits (et gros) animaux vraiment craquants. (on pourrait aussi les inventer en « brodant » sur les modèles, mais pour le coup c’est encore hors de la portée de F.)

A la capacité à se repérer dans l’espace, se lie donc aussi la motricité fine. L’avantage étant que globalement, il n’est pas non plus nécessaire que les gommettes soient parfaitement bien positionnées pour que le résultat soit gratifiant, donc l’exercice reste motivant pour un enfant assez jeune, même si il a encore tendance à positionner certains carrés de travers.

A l’arrivée les animaux sont vraiment chouettes, et j’apprécie, en bonne vieille radine, la GROSSE quantité de gommettes, qui permet donc de jouer looooonguement avec avant de les avoir épuisées. 
Ces gommettes sont dites repositionnables, donc en théorie on peut même prolonger le plaisir en défaisant et refaisant / tentant de nouvelles variantes. Sur ce dernier point je serais plus prudente : j’observe que les gommettes, une fois collées et décollées, adhèrent quand même moins bien / se soulèvent sur les coins voire risquent de s’absenter. Mais bon, rien qu’avec une seule utilisation, on a de quoi faire.

A noter : j’ai proposé en premier un album permettant de constituer des animaux, mais 
  • j’ai également en stock un album selon le même principe, permettant de constituer des fleurs. Celui sur les animaux m’a semblé plus susceptible d’attirer F., je proposerai celui sur les fleurs ensuite, maintenant que F. s’est bien approprié le procédé, et que celui-ci lui plaît.
  • Et puis j'ai encore craqué sur une vente privée, depuis, et donc j'ai aussi celui sur les dinosaures qui va arriver sous peu... 
  • (et celui sur les châteaux-forts aussi. Je crois. Pas taper !)


Là encore, franchement, je trouve l’activité vraiment chouette et je lui piquerais bien le machin pour m’amuser avec dans mon coin (et notamment, justement « broder à partir des modèles »). Mais bon, voilà, sur ce coup j'aurais un peu mauvaise conscience de lui ôter cette activité agréable qui, au contraire du numéro 3 n'est pas inépuisable, alors, je résiste à la tentation. Héroïsme maternel quand tu nous tiens. Je suis dispo si vous souhaitez que je pose pour une statue.


Voilà : maintenant vous n’avez plus aucune raison valable pour que votre progéniture termine aussi incapable de se repérer dans l’espace que la nana qui gère ce blog. 
Aucune.

Je vous prie d’accepter, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

lundi 3 septembre 2018

Sauvez votre couple: faites comme si vous jouiez aux Sims !

La vie de couple, c’est bien sympa, mais bon, hein, avouons-le : c’est pas drôle tous les jours.

Je vous avais déjà confié quelques petites choses sur les crises que Monsieur Bout et moi avons pu traverser au cours de nos dix ans de mariage (Tout frais. Ciel ! j’avoue que cela me fait tout bizarre. J’ai l’impression que c’était hier et visiblement… ça ne l’est pas. Sauf du point de vue de l’Histoire de l’Évolution / Humanité / Univers, mais honnêtement, je m’en tamponne le coquillard).

Or en début d’été, deux éléments concomitants ont abouti à une réflexion que je viens vous infliger partager ici :
  • Des difficultés de couple importantes dans plusieurs couples d'amis très proches. Ça galère dur, tout n’est pas perdu, mais punaise, nous retenons notre souffle.
  • La présence de ma dernière petite sœur pendant 15 jours à la maison, venue me prêter rescousse suite à mon fameux naufrage mamie-au-pairesque, qui vous aura valu, à vous, des articles hilarants, à moi, l’opportunité de passer 15 jours à m’appuyer sur ma frangine et donc d’apprendre à l’apprécier sous un nouveau jour.
    • Ladite petite sœur sortant de prépa et de concours, le deal était qu’elle gérait ma progéniture sur mes créneaux boulot, qu’elle pouvait tout à fait m’aider en plus si elle le souhaitait, mais que sinon, elle avait toute latitude pour décompresser au maximum : aller voir du monde à Paris, lire, se balader, causer avec moi, bouffer, bref, open bar.
    • Et j’ai poussé le vice jusqu’à lui mettre sous le nez un machin qui pour moi s’apparente à la décompression absolue : le CD du jeu PC des Sims 2.

Les deux combinés, vous avez ce billet.

Bicoz, rappelons-le, le principe des Sims c’est de gérer son Sims en assurant ses besoins de base (sommeil pipi miam miam et compagnie) tout lui faisant mener une carrière, une vie sociale et sentimentale, élever des gosses, et satisfaire ses grandes aspirations, et en lui construisant, agrandissant, meublant, au fur et à mesure que ses moyens financiers le lui permettent, une baraque de plus en plus sympa.

La partie de mon public qui n’a jamais testé ce jeu ne voit peut-être pas l’intérêt : les Sims c’est la vraie vie en fait ? 
Oui. 
D’ailleurs je vous l’avoue : depuis que j’ai des enfants je n’ai plus le temps ni même guère de plaisir à jouer aux Sims : gérer les besoins d’autres personnes, 
  • me dépêcher pour réussir à les nourrir, les divertir, 
  • combler leurs besoins affectifs 
  • et développer leurs capacités intellectuelles 
  • dans un temps toujours trop court ? 
Je fais déjà au quotidien, merci. 
N’empêche qu’avant, je me marrais bien.

Bref, donc, ces chers Sims, en plus d’avoir une maison, une carrière, etc, ont une vie sentimentale. On peut les faire tomber amoureux, les faire se draguer, s’embrasser, se marier, faire des gosses. Hihihi.

Tout comme nous.

A ceci près que : certaines choses que nous admettons volontiers pour des Sims, nous avons au fond fâcheusement tendance à les oublier pour nous-mêmes.

Alors, faut-il gérer son couple comme un couple de Sims ?

Peut-être bien. En tous cas, voici 5 points dont nous ferions bien de nous inspirer.


1. Il y a différents niveaux d’intimité, différents degrés de connexion

Chez les Sims, l’état de la relation entre deux Sims est renseigné par un nombre :
  • 0 pour des inconnus, 
  • 4 ou 5 pour quelqu’un à qui on a dit bonjour, 
  • et hop, ça grimpe, on est amis à partir de 50, 
  • et on peut aller jusqu’à 100. 
  • (ça peut aussi virer dans le négatif pour les gens qu’on connaît mais qu’on a, vraiment, vraiment dans le nez).
Le joueur de Sims avisé veille sur ces jauges ; et quand il gère un couple, il veille particulièrement à la jauge de leurs sentiments l’un pour l’autre. Il sait que si il laisse la jauge baisser, le couple sera en danger, le moral de chaque Sims en berne, et les chances qu’un des membres du couple Sim ne se montre particulièrement sensible aux charmes d’un(e) charmant(e) voisin(e), de plus en plus hautes.
Prudence !

Dans la vraie vie, c’est pareil ; et pourtant, nous nous comportons souvent comme si nous oubliions ce point-là : accaparés par les défis du quotidien, pris dans un tourbillon, nous oublions à quel point cette jauge a besoin d’être soignée.


2. Les sentiments, ça s’entretient, ça ne se maintient pas tout seul

Le quotidien érode les sentiments. Les Sims nous le montrent impitoyablement : la jauge baisse si on ne fait rien. Du coup, dans une journée, ou en tous cas, si certaines journées ne s’y prêtent pas, le plus tôt possible ensuite, le joueur de Sims est obligé d’investir du temps dans le maintien de la relation : même si il faut manger, lire, dormir, aller au boulot, il est obligé de les faire se parler, s’embrasser, etc.

Hop, un langoureux baiser....
...et on encaisse des points
Rester en couple, ça prend du temps, ce n’est pas négociable.

Rappelons-nous en : prendre du temps pour son couple n’est pas égoïste, et ce temps doit être pris, jamais il ne nous sera donné. Jamais, dans les Sims ou dans la vraie vie, on ne se retrouve en mode : Tiens j’ai rien à faire, là, bon, si j’en profitais pour m’occuper de mon couple ? Jamais.

D’où il s’ensuit que, si on veut éviter que la jauge évoquée en point 1 ne baisse, on n’a pas d’autre choix que de faire de la place au couple, au besoin au bulldozer. (OUI il est légitime d’oser demander à ses parents ou toute autre personne en qui on aurait un minimum confiance de garder sa progéniture 3h un soir pour sortir « en amoureux » ; NON ce n’est pas faire sa princesse / du luxe. C’est une question de survie)


3. Il y a des activités qui font remonter la jauge, d’autres pas, ou moins

Observons les Sims dans leur quotidien :
  • Échanger quelques mots en faisant la cuisine ? 
  • Se doucher pendant que l’autre se lave les mains au lavabo d’à côté ? 
  • Jouer avec le bébé pendant que l’autre arrose les fleurs ? 
  • Nettoyer les WC pendant que le conjoint prépare le dîner ? 
Tu m’crois, tu m’crois pas :  ça ne fait pas franchement remonter la jauge.

Eh non. Il faut des interactions directes.
Et les Sims nous en proposent plein :
  • discuter, 
  • complimenter, 
  • partager des centres d’intérêt, 
  • danser ensemble, 
  • masser, 
  • embrasser, 
  • embrasser langoureusement (tiens, c’est bizarre, ça fait plus remonter la jauge que « faire un petit bisou sur la bouche »), 
  • « faire crac-crac » (oui. Les Sims mènent une vie dissolue.)
Et passer du temps ensemble à partager des trucs chouettes, ça compte aussi. Donc non, il n’est pas égoïste d’aller faire une excursion sympa SANS les enfants, de s’offrir un concert à deux plutôt qu’une sortie en famille. Ce n’est pas égoïste, c’est de l’investissement.
Ce n’est pas un investissement « sympa », optionnel, c’est absolument indispensable.

D’ailleurs je me permets une disgression : j’ai lu je sais plus trop où ni quand que ce n’était pas par hasard si les gros sites de rencontre en ligne qui organisent des évènements permettant à leurs membres de se rencontrer, prévoient des activités à émotions fortes à ce moment (type saut à élastique, etc). Il paraît que ces activités faisant battre le cœur plus vite, le cerveau humain a tendance à associer ces battements de cœur avec la personne avec qui on a vécu cette expérience, facilitant ainsi l’apparition d’un sentiment amoureux. C’est fou hein ?

Dans un couple lambda, en particulier une fois les enfants arrivés, ce phénomène joue contre le couple : avec le conjoint, on vit la routine, les discussions logistiques, les comptes-rendus de visites chez le médecin. 

Soit il n'y a plus aucune place pour s'amuser un peu, et whouhou, peu à peu notre vie nous apparaît comme bien terne, ce qui facilite l'intérêt pour ... autre chose.

Soit, on est un couple qui se soutient, alors comme chacun a besoin de temps un peu pour lui, hop, on se met d’accord, l’un garde les gosses pendant que l’autre sort, et on se rend gentiment la pareille. 
Et voilà comment le conjoint se retrouve associé à des activités vraiment pas fun, et comme le fun devient quelque chose qui se vit sans le conjoint… voire avec une bande de potes /collègues dans le vent avec qui on a le temps de se dire plein de trucs, et notamment à une personne en particulier, et hop… le sentiment amoureux réapparaît, mais pas là où il aurait fallu.
Trop facile ! Entre une personne avec qui on discute de la liste des courses, et une avec qui ce sujet n’est pas abordé, mais avec qui on peut discuter de choses drôles, et de choses profondes, y a pas de mystère: le cœur choisit très vite.

Le mécanisme que j’appellerais « du saut à l’élastique » joue donc, classiquement, contre le couple. Il est donc de très, très bonne guerre de profiter de cette prise de conscience pour inverser la tendance.
Puisque nos sentiments sont si aisément influençables, influençons-les dans le bon sens, que diable !
Pas de pitié,  : tous les coups sont permis, pour que la présence de l’autre soit associée à des activités plus sympas que la lessive, la popote et les conduites à droite à gauche. Un parc d’attractions rien qu’à deux ? Ce n’est pas être des parents indignes ! Un resto rien qu’à deux ? Non plus ! Et ainsi de suite.
Pas le budget pour ces activités ? Nous y reviendrons en point 5, mais dans tous les cas, il est également légitime de siouxer (en faisant appel aux ressources mentionnées ici, par exemple, ou encore à celles-là) pour s’offrir du temps à deux low-cost mais sympa.

Pour ce qui nous concerne, les nouvelles des difficultés dans ces différents couples d'amis me sont parvenues (la même semaine), pile au moment où mon naufrage mamie-au-pairesque, non content d'avoir ruiné nos possibilités de sortir le soir, m'obligeait à avoir recours, en solution de dépannage pour quand même réussir à mener à bien mes projets, à des baby-sitters en journée. Solution fort chère en particulier en région parisienne (gloups). Et alors que je n'avais pas encore la confirmation que ça y était, j'avais ENFIN un premier client RH : donc perspectives financières assez sombres.
Il n'empêche. J'ai repris mon téléphone, rappelé une des babysitters, et lui ai demandé si, en plus de tous les créneaux que j'avais bookés auprès d'elle les jours suivants, on pouvait aussi rajouter le samedi soir. Et hop, réservé le restau grec du bout de la rue.
Oui, nos finances étaient dans le rouge, mais ... je venais de me prendre en pleine figure le rappel que ce n'était pas le pire qui pouvait nous arriver, au fond.


4. Il est souvent recommandé d'y aller progressivement dans l’intimité

Alors, mettons que, dans la vraie vie comme dans les Sims, youpi, on ait décidé d'investir un peu de dans l'interaction.
Dans les Sims comme dans la vraie vie, quand on clique sur le Sim avec lequel on veut interagir (euh… ? vous ne cliquez pas sur votre conjoint ? Ah bon ?) on a à disposition un max d’interactions différentes : discuter, masser, embrasser, draguer avec option « toucher les fesses » (si si !).

Eh bien dans les Sims, le joueur avisé choisit avec soin l’ordre dans lequel il va inciter son Sim à employer certaines de ces interactions : si ils ne se sont pas vus depuis un moment, et que la jauge est un peu redescendue, il évitera d’aller direct à la case « toucher les fesses ». Sous peine que son Sim ne se prenne un râteau / de voir la jauge baisser quand il voulait la faire remonter.

Caramba !
Et je vous raconte pas la foule d’interactions nécessaires avant que n’apparaisse, dans le fameux menu des interactions possibles, la possibilité « proposer de faire crac-crac ». Ça demande un boulot monstre !

Dans la vraie vie, on a un peu tendance à oublier tout ça. Et pourtant, prendre le temps de remonter en intimité de manière un peu progressive, c’est assurer de bien meilleures chances à la jauge de remontrer en flèche.

Je dis ça, j’dis rien !


5. Il est toujours plus rentable d’investir dans la remontée de la jauge que d’aller construire une autre relation avec un autre Sim

Ça, chez les Sims, ça se voit clairement. Car il y a 2 jauges, en fait :
  • une « quotidienne » (aboutissant à un cœur rose)
  • et une « à long terme » (aboutissant à un cœur rouge)
= Plus la relation dure depuis longtemps, plus il y a une base solide derrière, qui permet à la jauge d’atteindre un excellent niveau d’intimité dès qu’on se mêle d’investir un peu de temps dans la relation.


Chez les vraies gens, on a un peu tendance à l’oublier, mais c’est pareil. 
On n’est pas tombé amoureux par hasard, et donc, même si tout cela est un peu enfoui, c’est au fond bien plus fort que le sentiment encore superficiel qu’un(e) charmant(e) voisin(e) peut être en train d’éveiller en nous. Même si ce sentiment nous semble, sur le moment, tout autre que superficiel, voire même d'une profondeur et d'une fougue inouïes, à nous qui sommes nourris de conversations couches-courses-impôts depuis un bail.



Et même, prenons le problème par l'autre bout. Pour justifier qu’on ne prenne pas du temps à deux avec son conjoint, on dit toujours : « pas de temps, pas d’argent ».
Mais fondamentalement, si on se sépare et qu’on reconstruit une relation avec quelqu’un, ça va nous prendre un max de temps et d’argent ça !
  • Le temps pour gérer cette nouvelle relation, 
  • et le temps pour gérer ce qui restera de l’ancienne, 
  • et les efforts de logistique pour gérer une garde partagée, 
  • et le temps de communication pour se mettre d’accord sur tout ça. 
Quant au fric, parlons-en. Ce n’est pas un hasard si un des principaux facteurs d’appauvrissement des ménages est le divorce / la séparation. Ça coute un bras, une séparation ! Je ne vais pas énumérer tooous les coûts engendrés, mais ne serait-ce que deux :
  • va falloir payer deux logements là où un seul suffisait, et pas trop petits, si il y a des enfants, puisque généralement il faudra que chacun des deux logements puisse accueillir les enfants. 
  • Et j’ai récemment appris que l’État prélevait une taxe correspondant à 2,5% des biens vendus par le couple à l’occasion d’un divorce.

Alors, moi qui disais déjà à Monsieur Bout, à une époque où nous prenions une babysitter pour réussir à nous parler une fois par semaine, que « ça nous coûterait toujours moins cher qu’un divorce », eh bien figurez-vous qu’avec cette dernière information notre budget « sorties à deux » vient virtuellement de gonfler énormément. Si on part du principe que divorcer nous coûterait 2,5% du prix de notre maison actuelle, ça va : se permettre certaines dépenses en prévention devient fichtrement rentable.

(c'est pour cela qu'un des tags de ce billet est "optimiser le budget"; farpaitement, la plupart du temps, conserver son "vieux" modèle de conjoint constitue une excellente manière de faire des économies. Hormis, bien évidemment, si ce conjoint est très, très, très dépensier.)

Idem quand on dit « je ne veux pas laisser mes enfants à un tiers, ils sont trop petits » ; seront-ils mieux armés pour une garde partagée, où il ne nous verront pas pendant plusieurs jours d’affilée ?


Oui, franchement, il est beaucoup, beaucoup plus rentable d’oser investir du temps dans l’entretien / le ravalement de la relation (pour peu que celle-ci soit saine, hein, soyons bien d’accord. Dans les Sims il n’y a pas la version conjoint violent physiquement ou verbalement, ni la version conjoint addict refusant de se soigner et/ou à demi fou), que dans la construction d’une toute nouvelle.


Une petite nuance toutefois : ça se saurait si il était aussi facile de gérer son couple que de gérer un couple de Sims... 
  • Petit détail qui a son importance : les Sims, ça se joue tout seul... Dans un couple, il faut être 2 à vouloir jouer. 
  • Autre détail : dans les Sims, il n’existe pas non plus l’interaction : « sortir un vieux dossier / balancer un souvenir bien douloureux dans la gueule », une activité pourtant très fréquente dans la vraie vie d'un couple. Cette capacité, bien humaine, des souvenirs douloureux à venir polluer notre capacité à rentrer en relation avec un être avec lequel nous avons pourtant tant partagé,  en plus de nous demander une sacrée dose de détermination pour ne pas nous en arrêter là, peut nous obliger à avoir recours à d’autres choix eux aussi absents du jeu
    • « prendre de la distance vis-à-vis du problème à l’aide de la lecture d’un bouquin », 
    • « aller voir un coach / psy pour gérer son problème à soi », 
    • « proposer d’aller voir un conseiller conjugal » 
    • ou encore, pour le Sim, euh, le bonhomme croyant  : « suivre une retraite de guérison » et/ou « aller se confesser ».

Des modifications à suggérer pour les Sims 5 ? 

(oui, parce que, quand même, ce billet est celui d’un dinosaure : le couple durable c’est out, il vaut mieux en changer régulièrement les Sims 2 c’est out, il serait temps de passer à une version plus récente : ils en sont aux Sims 4).