lundi 28 mars 2022

"Faire pleurer exprès son enfant" - Petit Bout d'Aletha SOLTER, Pleurs et Colères des enfants et des bébés

Il n'y a pas très longtemps du tout (à peine un an, eh !), je promettais en fin de billet de venir vous parler d'E. et d'une nouvelle manière que j'avais découverte, pour gérer ses "pleurnicheries".


Je profite donc de mon challenge "survie du blog par billets courts" pour venir enfin tenir cette promesse ! Vraiment, quelle idée lumineuse. 

Et, comme je suis fourbe, je pousse même le vice à couper ce que je voulais dire en deux, puisque mon propos du jour contient bel et bien 2 versants. (j'ai un blog à maintenir en vie à peu de frais rédactionnels, moi)


La citation du jour sera donc issue de Pleurs et colères des enfants et des bébés, d'Aletha Solter

"un enfant qui pleurniche cherche peut-être un prétexte pour pleurer - tel qu'un biscuit cassé. On est parfois obligé d'attendre qu'il le trouve. Vous pouvez peut-être l'aider à y parvenir en...."

*** SUSPENSE DE OUF ***

Bon en fait, la suite de la phrase, issue de cette extrait-là, fait référence à la notion de biscuit cassé, ... qui fera précisément l'objet du billet suivant. Hin hin.


Pleurs et Colères des enfants et des bébés, pp 166-167


En effet, lire Aletha Solter m'a déjà permis de vraiment vraiment réaliser que les pleurnicheries incessantes d'E., très fortes à cette époque, étaient précisément des pleurs qui ne sortaient pas. Et que j'avais donc une option mutuellement profitable pour conserver mon peu de santé mentale : aider ces %£$& de pleurs à sortir, bon sang, un peu comme on aide quelqu'un qui s'étouffe à cracher son morceau de pomme, plutôt que de s'attendre à ce qu'il daigne tousser moins fort, moins longtemps.

Et donc, hop, application pratique : voici ce qui s'est passé il y a un an, quand j'ai décidé de tester cette nouvelle approche à la sauce Gwen, sur une E. pleurnichant dans sa chambre pour.... un problème de couleur de feutre ? De mine de crayon cassée ? Je ne suis plus sûre.


Evidemment, quand on entend sa fille de 6 ans se lamenter d'un ton geignard sur ce genre de machin, et que c'est le 43ème épisode de lamentations de la journée, le 652e de la semaine, et le 3791è du mois, l'empathie et la compassion ne sont pas super dispo, là, spontanément.

Mais... je venais de lire A. Solter, je venais de tester sur H. la pertinence de ses propos concernant les pleurs des bébés, j'entrevoyais la fin de ses problèmes de sommeil, j'étais donc débordante de confiance et de gratitude... Bref : j'avais la FOI.

C'est probablement cela qui m'a donné les ressources pour m'arrêter dans ma réaction première de ras-le-bol, regarder ma fille, et formuler à voix haute une description de la situation complètement différente de ce que j'aurais pu faire spontanément :

- Oh, tu as besoin de pleurer. Viens, viens pleurer.

Et je l'ai prise dans mes bras.

  • Ses pleurs ont redoublé et elle a pleuré sur ledit crayon/feutre/whatever.
  • Puis ses pleurs se sont renforcés et .... "et puis, et puis, et puis...." elle m'a parlé d'un incident survenu à l'école dont je ne savais rien, mais qui l'avait marquée.
  • Puis ses pleurs ont continué et elle m'a dit à quel point sa cousine (du même âge, avec qui elle allait en classe dans leur petite école Montessori jusqu'à ce que ma sœur ait été mutée à l'autre bout du globe l'été précédant cet épisode) lui manquait, qu'elle était triste de ne plus jamais la voir, que c'était pas juste parce qu'avant elle la voyait tous les jours et que là elle ne savait même plus quand elles se reverraient et qu'elles auraient toutes les 2 beaucoup grandi d'ici là.

J'ai accueilli tout ça, je l'ai tenue, j'ai caressé son dos, sa tête, mais de manière très peu appuyée, sans chercher à la calmer. Au contraire, je me suis contentée d'être là et de l'encourager à pleurer 

"Pleure, vas-y, ça fait du bien".


Ca a duré.

Pis... ça c'est arrêté. Une E. toute rassérénée m'a fait un dernier câlin et a choisi un nouveau jeu. Et n'a pas "chouiné" pendant plusieurs heures.


Depuis, quand elle chouine beaucoup, ça m'énerve. Mais moins. 

Parce que je sais 

1. qu'en fait, y a des trucs accumulés, coincés, et que, même si là tout de suite maintenant je n'ai pas la ressource (temps, patience) pour accueillir / faire sortir tout ça, 

2. ma fille n'est pas "juste une chouineuse" (même si, je vous rassure, ça demeure tout de même ma toooute première réaction quand je l'entends) et 

3. et quand ce sera le moment, on pourra aller purger tout ça ensemble.


Le 1. est très important : parce que oui, nous n'avons pas toujours la ressource; pouvoir écouter jusqu'au bout, ça demande une certaine disponibilité physique, mentale et émotionnelle; et, oui, c'est admissible de ne pas l'avoir en permanence. 

Cf. Haim Ginott "On peut se montrer un peu plus gentil qu'on se sent. Mais seulement un peu plus.

Si on n'a pas la bande passante à un instant T mais qu'on oublie d'écouter et respecter nos propres sentiments et tire trop sur la corde, on risque bel et bien d'exploser au milieu de la séance, ce qui n'est bon pour personne, ... (croivez-moi, z'ai testé).

Le corollaire intéressant est que : savoir ça, ne plus voir dans les pleurnicheries de simples pleurnicheries mais réussir à détecter le besoin derrière, eh bien, quand même, ça me donne carrément plus envie d'agir ainsi (= ça alimente mes ressources, ça augmente mon niveau de "me sentir gentille"). 

Et vous ?

vendredi 18 mars 2022

La Gwen en conférence ce lundi à Vincennes !

Après avoir amorcé, avec tambour et trompettes, le retour de la Gwen sur le blog, et joint l'action au discours par un court billet, j'ai préparé un 2ème billet. Je voulais le publier la semaine suivante, fidèle à mes projets et puis...

J'ai pas pu, j'ai eu aquaponey COVID. 

Saleté ! Ca m'a bien assommée, et évidemment rien arrangé à mon emploi du temps.

Mais après quelques semaines au ralenti, me revoici, plus belle que jamais !


Du coup, la publication d'un beau billet tout frais sera pour bientôt, mais avant cela, ho ho, avant cela, je vous informe que pour les veinards (ou les pauvres, au choix) qui habitent en région parisienne

et pas que y être : lundi (21), de 11h30 à 12h30, j'y donnerai une conférence !

le sujet ? La parentalité positive (ah la surprise !)


le contenu ? Nous parlerons 

  • de la sale réputation de la parentalité positive, 
  • de comment ce n'est pourtant paaas du laxisme, 
  • de la place du parent et de ses besoins, 
  • et du développement de la responsabilité chez l'enfant.
Y aura de la place pour des questions/réponses, des échanges, et puis vous me connaissez, surtout, surtout, y aura INTERDICTION DE RIGOLER, et 100% culpabilisation garantie.

Appétissant ? Je l'espère bien, et franchement, venez faire un tour, je serai ravie de faire la connaissance de vrais gens, et en plus, dans un nouveau monde sans maaaasques ! Rien qu'à l'idée de toute une journée à papoter avec des gens connus (mes éditrices) et moins connus (vous ?), je frétille.



(c'est assez drôle parce que c'est le salon qui devait avoir lieu fin mars 2020 et n'a jamais eu lieu, il était prévu que j'y sois avec mon ventre de baleine, et puis ben... en fait H. aura 2 ans très bientôt, comme l'a constaté mon éditrice chérie avec effroi. Faille spatio-temporelle toussa...)