lundi 21 juin 2021

Sommeil des bébés - 2 : accompagner le bébé qui n'a pas appris à dormir

Premier truc à retenir, de mon premier billet sur le sommeil, c'est qu'un bébé qui ne dort pas a de fortes chances d'avoir de bonnes raisons pour cela. Des douleurs, par exemple, et chez moi on a testé plutôt les aspects gastriques. Mais ça peut avoir aussi d'autres origines (une copine a réalisé après des mois que sa fille avait en fait une hanche bloquée.)

Et quand je dis un bébé, je précise que ce n'est pas juste le petit bébé qui est concerné, car ces douleurs gastriques sont plus ou moins facilement identifiables. Ainsi, j'ai mentionné dans mon premier billet le RGO et l'intolérance aux protéines de lait de vache de notre petit H. 

  • Eh bien, figurez-vous qu'au bout d'un an nous avons réalisé qu'il est en fait aussi intolérant au gluten (youpi !) Une intolérance qui était au départ moins flagrante que celle aux PLV, mais qui nous a quand même valu, par exemple, des pleurs quasi non stop de 2 à 5h la veille du diagnostic officiel (après une purée contenant du boulgour. Evidemment je n'ai fait le lien qu'après.)
  • Entre 2 et 5h du matin j'ai eu le temps de bieeen penser à un couple d'amis à nous dont le numéro 3 s'est réveillé quasi toutes les nuits jusqu'à l'âge de 3 ans ; ils ont tenté mille choses, sont même allés voir une psychologue spécialisée en angoisse de séparation, avant de... réaliser que c'était le gluten le problème. Disparition du gluten, disparition des réveils. 


Bon, maintenant qu'on a dit ça, nous voici donc avec un bébé du type de H., qui a eu d'excellentes raisons pour ne pas réussir à dormir durant les premiers mois de sa vie, et qui donc a raté le processus naturel qui permet à de nombreux bébés d'apprendre peu à peu à dormir sereinement.


Que fait-on de ce bébé, une fois que le "ça va venir tout seul" semble compromis ?

Encore une fois, je sais qu'il est à la mode, dans les milieux bienveillants, de rester sur un "ça va venir tout seul" mais étalé sur un laps de temps beaucoup plus laaaaarge. Idéalement assorti d'un témoignage 

"à 3 ans il s'est mis à s'endormir seul / elle a fait ses nuits à 4 ans et depuis c'est une excellente dormeuse / il a 5 ans et maintenant il ne nous réveille plus qu'une nuit sur 2, on constate une vraie évolution c'est top".

OK. 

Ou pas. 

Parce que ça veut dire des années pendant lesquels les parents n'ont pas leur content de sommeil. 

Pas juste quelques mois inévitables. Des années. Et accessoirement, des années pendant lesquels le bébé concerné

  • n'a probablement pas son content de sommeil non plus
  • est géré par des parents n'ayant pas leur content de sommeil, ce qui a inévitablement des conséquences sur leur niveau d'entrain, de patience, etc.


En ce qui nous concerne, en tous cas, le constat que j'ai fait peu avant les 6 mois était sans appel :

  • H. était fatigué. Il était capable de montrer beaucoup d'entrain mais se montrait aussi très souvent grognon. Pas seulement pour cause de souffrances gastriques, mais surtout parce qu'il était fatigué. Les fois où, par exemple, il s'endormait brièvement, pour se réveiller 30 minutes plus tard, le manque de sommeil était souvent palpable : il restait fébrile, grognait, n'avait au fond qu'une envie, dormir, mais c'était une envie que nous étions impuissants à satisfaire
  • Monsieur Bout et moi étions épuisés. Et encore ! Nous avions des circonstances aidantes
    • Un Monsieur Bout au foyer
    • le COVID 19 c'est-à-dire une Gwen travaillant pour l'essentiel de son temps en télétravail, permettant de décaler les débuts de journée pour récupérer du sommeil entre 6 et 9h du matin.
    • Malgré tout, nos pensées tournaient autour du sommeil de H., et les couchers éveillaient chez nous impuissance et angoisse.
  • Et cerise sur le gâteau, la fratrie faisait aussi les frais de ces soucis de sommeil
    • A la fois parce que le manque de patience et d'entrain des parents avaient évidemment un impact sur la Faber & Mazlishitude de nos interactions, ou même plus prosaïquement sur notre capacité à préférer une grande ballade à une sieste. 
    • Mais aussi parce que du coup le sommeil de H. et tout ce qui pouvait le favoriser / gêner était devenu un sujet bien trop central et pesant beaucoup trop lourdement sur leurs épaules "chuuuuuut les enfants bon sang !". Quand une dispute éclatait entre les 2 c'était bien moins la dispute qui m'embêtait qu'une envie de meurtre liée aux couinements perçants qu'E. pousse en cas de conflit fraternel.


Il était temps de faire quelque chose, pour nous, pour H., pour notre famille.

J'ai donc sorti ma CB et acheté un camion citerne de sommeil en promo.

Ah non

Un bouquin dont j'avais déjà entendu parler, d'un auteur que j'avais déjà apprécié sur un autre sujet

Aletha Solter, Pleurs et Colères des bébés et des enfants.


Cette lecture m'a fait un bien immense sur plusieurs points, et notamment un absolument essentiel.

Il m'a permis de boucler la boucle sur mon positionnement de parent par rapport aux émotions difficiles de nos enfants, et à leur expression favorite : les pleurs.

Une boucle déjà évoquée en commentaire de ce billet-là sur les crises des enfants, ... mais j'avais urgemment besoin de clarifier cela, je ne vais pas dire "une bonne fois pour toutes", mais, bref, d'arriver à un nouvel âge réminiscent sur le sujet.

Je vous incite vivement à lire le bouquin, mais déjà : ce qui moi m'a frappée, c'est vraiment la nécessité de réhabiliter les pleurs comme quelque chose de normal, de sain

en restant loin 

  • du traditionnel : ça lui fera les poumons, il doit apprendre la frustration, voire "il veut te manipuler" et "si tu cèdes à ses pleurs, il saura qu'il peut t'avoir comme ça" : ou comment mettre du rapport de forces dans la relation à un être à peine éclos.
  • de l'actuel : les pleurs sont quelque chose de terrible, si un bébé pleure il grille ses neurones, et la compétence et le dévouement du parent se mesurent à sa capacité à prévenir ou stopper les pleurs de son enfant. D'où double peine en cas de pleurs persistants : 
    • non seulement on a un bébé qui nous hurle dans les oreilles, 
    • mais en plus ces pleurs sont la marque que nous sommes de mauvais parents. 
A noter l'expression très souvent utilisée "soulager les pleurs" : que de choses sont implicitement véhiculées par cette expression. Les pleurs seraient donc une douleur, à arrêter au plus vite ....

En lisant Aletha Solter, j'ai découvert une manière différente de voir les pleurs. Les pleurs comme quelque chose de positif : un vecteur de décharge émotionnelle essentiel. Essentiel au sens de bénéfique. 

Dans son bouquin elle fait la comparaison avec les autres fluides émis par le corps : ils ont tous une mission d'évacuation et les bloquer exposerait à un empoisonnement. Il semble que ce soit la même chose pour les pleurs; j'ai été frappée de lire que la composition chimique des larmes n'est ainsi pas la même si ce sont des larmes d'irritation physique (au secours, des oignons), ou des larmes de tristesse : on ne trouve des hormones de stress que dans les secondes, et donc sans ces larmes, les hormones de stress resteraient bien gentiment à l'intérieur. Ainsi, une hypothèse formulée pour expliquer la différence de longévité entre femmes et hommes et le fait que ces derniers, notamment, ont le cœur plus fragile, pourrait être que les femmes pleurent davantage, donc évacuent plus efficacement ce qui, sinon, peut continuer à empoisonner à l'intérieur.

Elle souligne à quel point on peut taper à côté de la plaque en voulant à tout prix apaiser les pleurs d'un bébé, et que ceux-ci ont besoin de sortir, mais qu'il y a une différence énorme entre laisser pleurer un bébé longuement, seul, et accompagner les pleurs d'un bébé.


Impressionnée par ce point de vue, j'ai donc changé mon approche 

Au lieu de calmer bébé en le berçant, en marchant avec lui dans les bras ou le porte-bébé, j'ai fait l'expérience de le prendre dans mes bras, de m'asseoir, et de le regarder dans les yeux en lui disant "pleure". Puis je l'ai tenu dans mes bras longuement, sans chercher à calmer ses pleurs, mais en lui caressant la tête de temps en temps, et en l'encourageant à sortir ce qu'il avait à sortir. Je me suis d'ailleurs vite retrouvée à formuler des phrases d'accueil des sentiments du plus pur style Faber et Mazlish... et j'ai été frappée de la cohérence entre les 2 approches : les émotions de chacun, tout-petit ou plus grand, ont avant tout besoin de pouvoir s'exprimer et rencontrer l'acceptation

Une fois qu'on a pu s'assurer qu'un besoin physique n'était pas à l'origine des pleurs d'un bébé, alors on peut admettre l'origine émotionnelle de ceux-ci et leur offrir la voie de sortie dont ils ont besoin. 

Comme annoncé par A. Solter, les pleurs ont duré longtemps.... longtemps.... puis H. s'est endormi dans mes bras, sans avoir été bercé, et tout détendu. Contrairement à ce qui était devenu quasiment systématique à ce moment, il n'a pas bronché quand je l'ai déposé, et a dormi bien plus longtemps que les fois précédentes.

Autre effet impressionnant : l'effet sur nous les parents. Je l'ai senti instantanément, et Monsieur Bout l'a formulé aussi. 

"C'est fou, maintenant que tu m'as dit qu'en fait il avait besoin de pleurer et que notre rôle n'était pas de le calmer, ses pleurs me stressent beaucoup moins". 

Ce qui, du coup, rend nettement plus disponible pour les accueillir.


2ème étape 

Les nuits étaient très hâchées, et souvent à partir de 2 ou 3h du matin H. réclamait toutes les heures ou heures et demies. Tétouillait et se rendormait. Il passait d'ailleurs souvent la 2ème partie de la nuit dans notre lit, du coup, et c'était de pire en pire, puisque ma proximité, l'odeur du lait, favorisaient les réveils. Sortir son berceau de notre chambre avait un peu réduit la casse en évitant que nos bruits ne le réveillent et réciproquement, mais...

Clairement, je sentais qu'il devenait de plus en plus dépendant de la tétée pour s'endormir et se rendormir, et en même temps, étant crevée, c'était bien pratique pout moi de pouvoir compter là-dessus... même si cela signifiait plusieurs réveils nocturnes et/ou un sommeil de piètre qualité.

C'est plus ou moins simultanément avec la lecture d'A. Solter que, soudain, en pleine nuit, j'ai réalisé que ça y était : le changement, c'était maintenant. Non, clairement, H. n'avait plus besoin de manger la nuit; il avait besoin de réassurance, mais pas de manger. Et moi je n'étais plus prête à l'allaiter la nuit.  Le bénéfice que je trouvais à le rassurer ainsi (rendormissement assez rapide) était soudain devenu moins grand que les inconvénients (interruptions fréquentes et dépendance) : j'étais donc prête à lui apporter cette réassurance autrement que par la tétée, même si au départ c'était moins confortable pour moi que de dégainer le sein. (déclic qui s'est vraiment fait d'un coup. La veille, je voyais les choses différemment. Et c'est OK comme ça.) 

Pour faciliter la transition pour lui comme pour moi, j'ai donc défini une fenêtre "sans tétée" : les réveils entre minuit et 6h du matin seraient accueillis autrement qu'avec le sein.

  • J'ai donc béééééniiiii le fait d'habiter dans une maison, sans voisins gênés par les pleurs, puisque du coup, cette nuit-là, à 2h du matin, j'ai accepté d'accueillir les pleurs de nuit de H. à la mode Aletha Solter : je me suis assise dans l'escalier de notre étage, et hop, session de pleurs pour lui (pour ceux qui se posent la question : ni F. ni E. n'ont rien capté; quant à Monsieur Bout, il a même fini par se rendormir, crevé). Longue session. Et 5h de sommeil d'affilée derrière.
  • Le lendemain, idem.
  • Le surlendemain... dodo non stop de minuit à 5h30 du matin.

Bon, je vous rassure, ça n'a pas été définitif, mais clairement, des embryons de nuits complètes ont pu commencer à apparaître, puis devenir de plus en plus fréquents, à partir de ce moment-là.

Concernant cette étape-là, je dirais que le point clé, c'est notre sentiment de maman. Si on doute, si on n'est pas vraiment prête à arrêter d'allaiter la nuit, il vaut mieux s'écouter. Car comment envoyer un message clair à son enfant si les choses ne sont en fait pas déjà claires pour nous ? Dans ce cas, autant nous laisser le temps nécessaire pour les clarifier. D'où l'inutilité totale du "décide que tu ne l'allaites plus la nuit" plein de bonnes intentions de notre entourage. 

La conviction que c'est une bonne décision à un instant T ne peut venir que de nous, de notre for interne, pas nous être imposée de l'extérieur. Elle peut être facilitée par une discussion ouverte avec quelqu'un dans l'écoute et le soutien, mais en définitive, c'est nous qui pouvons savoir. Une telle discussion ne saurait avoir pour intérêt que de permettre à ce que nous savons déjà au fond de nous d'émerger, pas de nous l'inculquer parce-que-c'est-mieux-comme-ça. Pour l'une, ce sentiment viendra à 5 ou 6 mois (c'était l'âge de H. à cette étape). Pour une autre, à un tout autre moment. L'important, c'est d'écouter ce qui se passe en nous, ce qui se passe avec notre bébé, pas ce que les voisins prétendent qu'ils devraient se passer, que ce soit dans un sens ("allaiter la nuit à un an, c'est totalement superflu") ou dans l'autre ("sevrer son enfant la nuit, c'est lui imposer un truc terrible").

3ème étape. (H. avait 8-9 mois)

J'ai aussi admis que le fait de ne pas s'endormir dans son lit en journée nuisait à la capacité de H. à s'y rendormir en cas de micro-réveil. 

 Nous l'avions conditionné à s'endormir d'une certaine manière notamment en journée (dans le porte-bébé, et notamment en faisant du step dans les escaliers), et effectivement, passé les premiers mois où un nourrisson ne prend pas de mauvaises habitudes en soi, là, H. avait passé le cap et était devenu dépendant des manières de s'endormir auxquelles nous l'avions accoutumé. A moi de l'accompagner pour en intégrer d'autres, plus propices à son repos et aux nôtres.




Le truc drôle, c'est que pour cette étape c'est une lecture sur un blog suggéré (pour un autre thème) par une lectrice de blog qui m'a permis de prendre du recul sur ce point-là. C'est en anglais, ça diffère très clairement, sur certains points, de ce qui est considéré comme indiscutable par certaines écoles, et ... ça m'a beaucoup aidée à me former, moi, ma propre opinion en confrontant ces différents postulats avec ce que j'observais de notre situation.

J'ai donc commencé par l'emmener dans la chambre où nous avions déplacé son berceau (chambre habituellement dédiée à l'accueil de nos mamies-au-pair, mais le COVID nous privant de cette ressource autant profiter de cet espace, qui est donc, en ce moment, à la fois l'endroit où dort H., et mon espace de travail à la maison), et entrepris de le familiariser avec son lit.

J'ai

  • parlé avec lui et expliqué ce que j'allais faire
  • repéré les moments où il était fatigué (frottage d'yeux. Moments angoissants jusqu'à présent puisque c'était le moment où nous repérions qu'il était fatigué tout en étant conscients qu'il avait peu de chances de trouver le sommeil dont il avait besoin)
  • câliné H, en l'emportant vers son berceau, en le lui montrant, en prenant le temps de tirer les rideaux avec lui dans les bras, et en lui expliquant qu'il allait s'y reposer en sécurité
  • posé H. dans son berceau, assis la Gwen à côté, tenu la main de H. en le regardant dans les yeux

Je suis restée présente avec lui pendant qu'il déchargeait... et j'ai vu se répéter, en plus court, le schéma des pleurs "à la Aletha Solter".

Dès le lendemain, nous repérions déjà une différence : endormissement (toujours en ma présence) plus rapide, et H. plus zen et plus vif le reste du temps.

48h après, j'ai eu la joie de voir H., au moment où j'allais le coucher pour sa sieste de l'après-midi, tendre les bras vers son berceau en mode "je sais ce que je vais y faire et j'en ai bien envie". Premier endormissement sans aucun pleur, en quelques minutes de ma présence.

(je précise que, passées les toutes premières fois, ma présence s'est faite plus "distraite" : j'avais mon téléphone ou un bouquin dans une main, l'autre restant dans la mimine de H.)

L'amélioration s'est poursuivie assez rapidement : la plupart du temps, H. couinait pendant à peine 1 minute, ma main dans la sienne, et paf, 5 minutes après, j'étais dehors. Et du coup, s'étant endormi dans son berceau, il réussissait à y enchaîner un 2ème cycle de sommeil, là où jusqu'à présent les siestes entamées et suivies d'une dépose ultra délicate dans le berceau ne duraient (siiii le transfert avait réussi) que les 45 minutes d'un cycle de sommeil.

Au bout de 15 jours environ, que dalle : pleurs qui duraient... et j'ai réalisé qu'en fait, ça y était, H. était arrivé à un stade où il avait suffisamment apprivoisé son berceau et l'endormissement pour que ma présence devienne subitement plus un perturbateur qu'une aide. 

J'ai donc de nouveau expliqué ce que j'allais faire, et la fois suivante, je l'ai déposé, caressé, et me suis esquivée. Et là aussi, pleurs courts, pleurs de transition et non de détresse, et dodo.

Il y a parfois eu des rechutes (notamment lié à un gros rhume), des retours en arrière, et surtout, la dernière étape, pour nous, ce qui a permis la stabilisation définitive, a été... cette découverte que non seulement H. était intolérant aux protéines de lait de vache, mais qu'il avait aussi des soucis avec le gluten. Depuis l'éviction totale du gluten de son alimentation et de la mienne, le sommeil est complètement stabilisé. 


Noel, noël !!

En conclusion, j'en retiens que vraiment, au niveau du sommeil comme sur de nombreux thèmes éducatifs, il est délicat de trouver sa voie entre les poncifs de l'éducation traditionnelle, et les recommandations actuelles. On peut avoir l'impression d'un choix fermé entre deux positions à l'opposé l'une de l'autre, comme c'est le cas en éducation où le choix nous est souvent présenté de manière binaire "laxisme ou éducation traditionnelle" / "éducation à la schlague ou priorité absolue aux besoins / demandes de l'enfant". Et pourtant, il existe une multitude de voies intermédiaires et différentes, qui dépendront de nous, de notre environnement et... de notre bébé, cet être unique, unique jusque dans ses besoins. 

Non, on n'a pas juste le choix entre "Je laisse pleurer mon nourrisson comme ça il apprend à dormir" et "il ne s'endort qu'avec, grâce et par moi jusque l'âge de 4 ans". 

Un nourrisson a avant tout besoin de notre proximité, un bébé plus âgé a toujours besoin de proximité mais celle-ci peut prendre des formes différentes d'autant que ledit bébé développe aussi un besoin de diversifier ses sources de sécurité, par exemple. 

Le but de ce témoignage n'est donc pas de dire "faites comme ci, pas comme ça". Mais, encore une fois, d'élargir la carte du monde, en augmentant le nombre de possibilités dans lesquelles vous pouvez envisager de taper, voire vous autoriser à construire la vôtre en prenant un morceau là, un morceau ici, sans vous sentir obligés de coller totalement à un schéma unique et présenté comme la seule voie possible. Parce que, oui, encore et toujours, flûte, il n'y pas de package obligatoire!


Petit teasing bonus : depuis la lecture d'Aletha Solter, je gère aussi différemment les pleurs / chouinements d'E. ! Mais, bon hein, comme d'hab, je vais vous promettre ça pour un autre billet qui paraîtra dans 107 ans. (ou un peu avant, parce que ça devrait quand même être plus court à écrire que ce pavé-ci)