lundi 6 janvier 2020

Astuces Parentalité Positive pour les grands parents / entourage / nounou

(NB : ce billet était sensé paraître avant ou au tout début des congés de Noël. Mais j'étais crevée / à la bourre et Monsieur Bout ayant honteusement oublié de charger ma malette ordinateur dans la voiture - je cafte !! - je n'ai pas pu le finaliser si bien qu'il il paraît après, et ce décalage est visible dans quelques formulations. 
J'ose espérer qu'il sera tout de même utile, ne serait-ce qu'en "relecture des vacances passées et tirage de leçons" pour les vacances suivantes. Pour notre part, la manière dont les vacances de Noël se sont déroulées, chez l'un comme l'autre set de grands-parents, est venue confirmer le contenu de ce billet).


Tout parent cherchant à cheminer en parentalité positive fait l'expérience que ce n'est pas facile. Apprendre de nouvelles manières de se positionner, de parler… Cela prend du temps et de l'énergie ! Les automatismes reviennent vite, en particulier en situation de stress ou de fatigue.
A l'usage pourtant, les choses deviennent plus faciles (NOTA : j'ai dit "plus faciles"; PAS "faciles" tout court. Nuance ! Tout ce qui vend de la "parentalité facile" cherche juste à vendre. Elever des, êtres humains, Haïm Ginott nous le rappelle, ne saurait être facile. Elever des êtres humains, bon sang, c'est un truc de fous !), et c'est d'ailleurs le constat que les participants de mon groupe Faber et Mazlish actuel faisaient lors de la séance dernière (après déjà 2 mois à se voir tous les 15 jours) :
 "Ah c'est marrant, là, on voit que… ça rentre. Là où y a quelques semaines j'étais en mode 'euh nan faut pas que je dise ça' mais rien ne me venait en plein milieu du truc, maintenant, je vois que je commence à avoir mes automatismes, je sais souvent comme gérer. Et c'est tellement plus calme à la maison."

Mais comme nous disions, hein, fatigue et stress compliquent quand même les choses.
Et ça tombe bien, Noël arrive.
Noël, ses joies, ses bons repas, ses retrouvailles.
Ses moments en famille.
Ses nombreux moments en famille !
Dans une famille pas toujours hyper calée en parentalité positive.
D'où double problème
  • plus difficile, pour nous, d'agir en parent positif quand on a le stress de se sentir observé d'un œil parfois très critique (pas toujours hein ! Parfois c'est juste un œil observateur / interloqué... mais parfois en face c'est un oeil persuadé que "c'est pas comme ça qu'il faudrait faire" et ça criiiispe)
  • difficile, pour nous, d'entendre et observer les adultes de notre famille interagir avec nos enfants d'une manière dont on mesure maintenant les effets négatifs. Encore plus dur, si en plus les vacances impliquent de confier nos enfants à ces membres de notre famille.

Sacré sujet, hein ? Ce n'est pas un hasard si, systématiquement, dans tous les groupes Faber et Mazlish que j'ai acccompagnés, cette question a pointé son nez. Généralement en 2ème moitié de parcours, quand justement les participants commencent à voir une telle différence avec "avant" que la contradiction avec la manière dont leurs parents / frères et sœurs / nounous agissent avec leur progéniture devient à la fois flagrante et insupportable.
Comment qu'on fait ?


Alors, hop, juste avant Noël, quelques éléments de survie en mode kit de survie spécial Fêtes (à ranger à côté du bingo de la crise).
  1. Une prise de recul globale
  2. Un cadre général
  3. Des éléments de discours concrets, en mode "7 recommandations à donner à son entourage pour soigner leur relation avec notre progéniture".

Je précise que ces éléments sont tirés notamment de l'expérience glanée avec nos propres parents, avec nos nounous / babysitters / mamies au pair, et les adultes auxquels nous avons pu être amenés à confier nos enfants, ainsi que de certains échanges avec d'autres parents sur ce même thème.
Ils ne sont ni exhaustifs ni infaillibles ni quoi que ce soit, mais constituent des pistes de réflexion, à explorer, et à retenir, adapter ou à écarter en fonction de ce qui est pertinent chez vous.

Par ailleurs, si votre vécu à vous vous a permis d'identifier des manières fructueuses de communiquer et d'interagir avec votre entourage, les commentaires à ce billet sont graaaaaand ouverts à votre partage d'expérience, et les yeux du lectorat de ce blog écarquillés et avides de vous lire (moi itou, au demeurant).


1. Prenons un peu de recul sur le sujet.


Oui, il peut être compliqué pour les grands-parents de nos enfants, mais également éventuellement leurs nounous, leurs oncles et tantes, d'admettre (= nous laisser faire sans critiquer / intervenir contre) voire d'adapter leur comportement à notre manière de faire. Ca, nous sommes nombreux à le constater.
Evidemment, parfois ça se passe très bien d'emblée, chacun trouve sa place et c'est fluide, et ce billet est inutile. Mais souvent aussi ce n'est pas le cas, et en ce qui nous concerne, effectivemnt, tout ne s'est pas passé comme au pays des Bisounours.
La contradiction est vite arrivée, le conflit vite installé, car les différences constatées viennent remettre en question les pratiques de notre interlocuteur, et ont vite fait de placer celui-ci sur la défensive. Il se sent accusé.
A tort… ou à raison ?

Car … dans les moments où nous tâchons d'expliquer à nos parents, en particulier, le pourquoi de nos "méthodes bizarres", que se passe-t-il ? Quelle est notre intention ?
Est-elle de revoir le passé avec nos parents, de pouvoir crever l'abcès, les entendre dire que sur certains points ils ont eu tort, reconnaître qu'ils nous ont blessés ?
Très souvent nous le souhaitons très fort. Nos réflexions éducatives ont bien mis en évidence les blessures qu'ont provoqué certaines méthodes éducatives chez nous. Nous avons soif de réparation, soif que nos blessures soient entendues, reconnues.
Cela se produira peut-être. Ou pas. Ou dans très très longtemps. (sur ce point je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de l'excellent "Je t'en veux, je t'aime" d'I. Filliozat. Ce livre m'a beaucoup aidée à cheminer et prendre du recul sur mon passé d'enfant, pour le regarder en vérité et mieux gérer ma relation à mes parents dans le présent).


Il est important d'avoir en tête que cet enjeu peut venir polluer énormément les échanges autour des petits-enfants : il peut donc être bon de se recentrer sur notre objectif, d'abord.

Voulons-nous 
  • donner des clés à nos parents pour communiquer avec nos enfants, 
ou 
  • leur dire comment ils auraient du communiquer avec nous, leurs enfants ?


Paaas la même chose. Et s'accrocher à un objectif peut totalement empêcher d'atteindre l'autre.

Ainsi en a t-il été chez nous avec un des 2 sets de grands-parents : les choses ont été crispées et sont allées en se crispant toujours plus tant que l'enjeu, perçu de part et d'autre, a été "le passé", 
C'est quand la grand-mère a pris du recul et a su dire "Ce qui compte pour moi c'est la relation à mon petit-fils. Je veux soigner la relation à mon petit-fils" que les choses ont pu changer.
Etant témoin maintenant de ce que ce changement a apporté, puisqu'il nous a permis peu à peu de nous mettre à coopérer ensemble pour une belle relation au petit-fils plutôt que de nous déchirer implicitement sur ce que fut la relation à leurs enfants, je pense qu'il est bon de prendre le temps d'y réfléchir.
Oui, il y a beaucoup à gagner à se focaliser, d'abord, si c'est possible, sur la relation envers les petits-enfants. A éviter de faire de celle-ci le bouc émissaire du passé.
Evidemment ce n'est pas toujours possible; 
  • il faut que les deux parties acceptent de se focaliser dessus, 
  • il faut aussi que la relation parent-enfant ne soit pas tellement pourrie qu'elle empêche cela de se faire. 
Parfois d'ailleurs il faut du temps avant que cela soit possible, il y a un chemin à faire pour les deux parties, qui pourra même passer par des périodes de plus grande distance.

Concrètement, cela se traduit cependant par une attention à porter dans la manière dont on va formuler les choses.
  • Certains interlocuteurs vont se montrer très sensibles aux informations d'ordre général qu'on va pouvoir leur apporter sur le cerveau de l'enfant, sa construction psychologique et émotionnelle, et être preneurs de ses infos, qui pourront constituer la base de discussions très constructives… Ils trouveront dans ces informations à la fois la nourriture dont ils ont besoin, et l'explication / la justification du passé dont ils ont tout autant besoin. Réaliser qu'ils n'avaient pas ses informations "de leur temps", et donc qu'ils ont agi de leur mieux, avec les informations très lacunaires qu'ils avaient à disposition, suffira à apaiser leur culpabilité et celle-ci / le désir de se justifier ne viendra donc pas polluer les échanges.

  • Mais dans de nombreux autres cas l'approche "scientifique" sera extrêmement contre-productive. L'impression sera alors qu'on prétend "leur apprendre à éduquer les enfants". Dans ce cas-là, bas les pattes ! Au lieu de formuler ses explications d'un ton général, scientifique "Un enfant fonctionne comme ci ou comme ça", c'est la personnalisation qui devra prévaloir : 
"NotreEnfant fonctionne comme ça". 
    • Dans de telles situations, dire "l'enfant" nous fait perdre de l'audimat car la généralisation sent la leçon / le reproche, décuple l'effet de culpabilisation, elle est entendue comme un "c'est comme ça que j'aurais du faire", et nuit ainsi à la réception du message. Il s'agira alors d'éviter la généralisation. 
    • Au contraire, on tâchera de se focaliser sur le fait de donner le mode d'emploi pour faire avec son enfant à soi / ses enfants ; on ne prétend pas apprendre à quiconque comment éduquer des enfants (terrain glissant !!), on explique ce qui est le plus efficace dans les interactions avec les nôtres, pour lesquels effectivement nos qualifications / légitimité à parler est indiscutable.
Même observation avec une nounou. Elle peut être très intéressée par le sujet et ouverte à une approche de type 1. Mais au premier signe que ce n'est pas le cas, on bascule sur l'approche 2 : on parle du fonctionnement de notre enfant, et on évoque NOS souhaits de parents : 
"Pour nous il est important que les choses se passent comme ci et comme ça".

2. Posons un cadre général


Là encore, un peu de recul à prendre : 
  • aucune personne ne va se comporter exactement comme nous avec notre enfant. Aucune personne ne va appliquer parfaitement nos préceptes éducatifs (d'ailleurs, pas même nous. Nous aussi, nous faisons parfois le contraire de ce que nous souhaitons). 
  • Et il y a une limite à ce que nous pouvons demander, comme efforts d'adaptation, à notre entourage.
Doooonc ça nous oblige quand même à nous détendre un peu : oui, tout ne sera pas optimal dans les interactions, mais ce n'est
  • 1. Ni indispensable 
  • 2. Ni possible : nous ne pouvons laisser une liste de 135 préceptes à suivre à la lettre.

On peut être ferme sur des choses qu'on considère comme essentielles à ce qu'on veut transmettre à notre enfant, et lâcher du lest par ailleurs. Respecter un subtil équilibre est souvent la clé !

Deux exemples pour commencer : la nourriture, la télé.

Chez nous, par exemple,
  • absolument pas de chocolat / bonbon / équivalent avant 1 an, 
  • quasiment rien avant 2 ans, 
  • de manière exceptionnelle avant 3 ans, 
  • et vraiment sans excès ensuite. 
  • Et hors de question de forcer à finir une assiette / priver de dessert si tout n'est pas fini, etc. (pour un billet approfondi sur le sujet c'est ici). 
Chez les grands-parents, nous défendons bec et ongles l'interdit absolu de chocolat/bonbon avant 1 an, le minimum avant 2 ans, ainsi que l'absence de finitude d'assiette : c'est du non-négociable et gare à qui a prétendu vouloir fourguer une cuiller de chantilly à mon bébé de 9 mois (intolérant au lactose de surcroît…). 
En revanche, 
  • quand nous allons chez les grands-parents, ils ont droit à plus de sucreries qu'à la maison. Ca, je me détends, c'est du rôle des grands-parents. Ceux-ci ont d'ailleurs d'eux-mêmes modéré leur approche après une journée de Noël où les enfants se sont tellement gavés de sucre qu'ils étaient 1. surexcités 2. incapables d'avaler grand chose aux repas (donc d'autant plus surexcités au moment du repas… youpi) : nous avons laissé les grands-parents faire l'expérience du fait que "trop de sucre tue le sucre" et d'eux-mêmes ils ont adapté leur organisation par la suite. Non, laisser un énorme panier de papillottes et des fameux Lebkuchen = pains d'épices à l'allemande à disposition toute la journée n'est pas une bonne idée finalement.
  • Et inversement lesdits grands-parents se sont détendus avec E., ont mieux accepté de ne pouvoir la gaver précocement de sucre, parce qu'ils voyaient que ça n'avait qu'un temps et qu'ensuite ils pouvaient "un peu gâter" l'enfant une fois celui-ci devenu plus grand. (je compte que cet effet soit encore plus marqué pour numéro 3, et jouir d'une paix royale sur ce sujet; et je crois que y a de bonnes chances, car eux-mêmes ont remarqué que ça donnait des enfants mangeant de tout ou presque, et se régalant en particulier de fruits).
Les enfants les voient peu, je décide de me montrer coulante. 
J'étais en revanche plus stricte avec les nounous, puisque pour le coup la fréquence de la garde pouvait vraiment fragiliser l'équilibre alimentaire dans la durée, mais je laissais quand même un peu de souplesse
  • par exemple aucune bouteille de ketchup n'a jamais franchi le seuil de notre maison (sauf une récupérée en TooGoodToGo une fois, je crois… mais qui a mystérieusement disparu avant même que les enfants l'aient repérée, pour réapparaitre chez des voisins tout contents), mais la nounou en rajoutait parfois dans leurs assiettes chez elle. 
  • De la même manière, je me souviens que, dans mon enfance, les jours où nous étions gardés par une babysitter n'étaient pas les jours où ma mère mettait des légumes peu sexys au menu. Au point que, quand nous voyions des raviolis en boîte (oui c'était avant que ma mère se mette au tout bio tout maison) en train de gratiner au four, le signal était clair et nous demandions "on est gardés ce soir ?" ;-)
Idem pour la télé : le non-négociable pour nous = pas de télé allumée en fond, pas d'images inquiétantes pour les enfants (= exit le journal de 20h pendant le dîner), pas de télé tout petit.
  • Chez nous, pas de télé tout court avant 3 ans, et à dose homéopathique ensuite. 
  • Chez mes beaux-parents, quelques petits dessins animés ont pu être vus un peu avant 3 ans, et en un peu plus haute dose qu'à la maison ensuite. 
C'est l'affaire de quelques jours par an, ça ne met pas en l'air notre éducation. En revanche il est clair que la dose reste limitée, la télé ne sert pas de babysitter (= si ils prennent les enfants c'est pour s'en occuper) et donc nous incitons aussi à partir en promenade, jouer, etc ; et les programmes sont choisis avec soin.
Idem avec nos babysitters : la directive est claire: pas d'écran, nous considérons que pour les quelques heures où elles les ont à garder, elles peuvent faire l'effort d'occuper les enfants autrement. Toute petite exception pour quelques petits films en allemand avec nos mamies au pair, quand elles les gardent pour une longue durée : ils ont alors droit à ce à quoi ils auraient droit avec nous.

Concernant ces points, vous aurez remarqué (et vous avez probablement fait l'expérience) qu'il est plus facile de lâcher du lest si les écarts sont peu fréquents. C'est un point à prendre en compte dans la fréquence des visites / gardes etc. Si certaines choses primordiales ne sont pas respectées, prendre de la distance est justifiée. Si l'envie de garder l'enfant plus souvent est exprimée, ça peut être l'occasion  de revenir sur un ou deux points en disant "tel truc, quand c'est exceptionnel, est ok, mais si ce doit être plus fréquent il faudrait en rediscuter".


De la même manière, notre expérience est qu'en parentalité positive, il est bon de distinguer entre ce qui est absolument primordial, et le reste. 


En ce qui nous concerne, nous avons donc pris le temps de passer en revue les points principaux, en essayant de vraiment distinguer ceux primordiaux des autres.

Nous sommes donc clairs sur 4 choses en particulier :

  • 1. Pas de punition ni de récompense
Le discours étant :  car nous souhaitons qu'il apprenne à faire les choses pour elles-mêmes et non par peur ou par appât d'un bénéfice annexe. (et non "c'est très mauvais pour le cerveau de l'enfant etc etc", sauf si personne prête à l'approche n°1 cf plus haut). 
En phrases outils pour les aider à intégrer cette démarche, nous leur donnons par exemple le 
"dès que nous aurons…., nous pourrons…". 
Ou le 
"Ah zut, il s'est passé ça, cela nous empêche de… / gêne pour…" 
ou en prévention 
"Attention, faire telle chose risque de nous empêcher de…."


  • 2. En particulier, pas de violence physique: aucune forme de tape n'est acceptable. 
Là dessus, idem, nous évitons de justifier ça en mode "traumatisme" mais nous restons sur l'explication la plus claire et nette pour nous 
"Nous souhaitons transmettre à nos enfants des modes constructifs de gérer leurs conflits, et notamment leur montrer que taper n'est pas une manière acceptable de résoudre les conflits. Nous ne voulons pas véhiculer le message que taper, c'est quelque chose qu'on peut faire une fois qu'on est le plus fort. Ni que 'je peux la taper, elle est de ma famille' "
(= phrase-titre d'un bouquin tout récemment publié chez les Editions de l'Instant Présent, citation d'une petite fille se justifiant des coups qu'elle donnait à sa sœur. Très parlant, hein ?)

  • 3. Et pour un tout petit en particulier : éviter autant que possible de crier. 
Sur le cas du tout-petit, c'est parfois la seule fois où je me permets un argument scientifique :
"Le cerveau de l'enfant se fige et n'absorbe pas l'information."

(vous aurez remarqué que j'axe alors sur l'efficacité de l'interaction, non sur un jugement de valeur)
Pour un plus grand, je personnalise

"Crier le braque. Pas besoin de parler avec des fleurs dans la voix quand quelque chose ne va pas, mais il entend mieux le message si il est dit d'une voix ferme mais pas trop sèche. Parfois l'humour est même la meilleure manière de l'atteindre : c'est la serviette qui veut manger, la manche n'aime pas ça !"

  • 4. Enfin, pas d'obligation aux bisous. 
Respect du corps de l'enfant, apprentissage du consentement, etc. On n'impose pas de bisous aux enfants, mais cela ne signifie pas qu'on renonce à transmettre la notion de politesse et de respect : ils peuvent dire bonjour, au revoir ou merci d'une autre manière.
Ce qui a été parfois difficile à admettre par notre famille ne pose aujourd'hui plus guère de problème. Les membres de nos familles voient bien que le niveau de confiance des enfants grandissant, les choses se font beaucoup plus spontanément. Ce qui a aidé, a aussi été de leur donner des clés pour améliorer la confiance des enfants / favoriser les rapprochements : une fois que l'enfant est là depuis plus de quelques heures, proposer des guilis, jouer à attraper, etc.


Ca, donc, ce sont nos priorités à nous, bien évidemment, elles sont à discuter et adapter en couple pour être en mesure de tenir un discours clair sur la question.

Une fois qu'on a fixé ce cadre, ce "attention, ça c'est négociable, ça ça ne l'est pas", il y a un troisième niveau, le fameux "je ne peux pas vous dicter mot à mot votre manière de faire avec mes enfants, mais voici quelques petites choses qui pourraient vous permettre que ça se passe mieux avec eux"



3. Leur fournir une mini boite à outils facile à appréhender pour gérer leurs relations.


Pourquoi tant de gens refusent-ils d'emblée la parentalité positive ? 
Les raisons en sont nombreuses, mais une des raisons principales est qu'ils ont l'impression que c'est une parentalité laxiste, dans lequel le parent "laisse tout faire".
Il est donc important de pouvoir rassurer l'entourage sur
1. La philosophie, nos attentes :  non, on n'attend pas d'eux de "tout laisser faire"
2. Les moyens à leur portée : pour ne pas se laisser déborder, ils emploient des moyens éducatifs de contrôle, les seuls qu'ils connaissent. Ils ne pourront s'en départir que si on leur fournit des alternatives concrètes. "ne pas" faire n'est possible pour personne. Pour "ne pas" menacer / humilier / crier / punir / taper, il faut avoir autre chose en stock.

 A nous donc d'équiper notre entourage. 

Mais de nouveau, si nous, convaincus du sujet, et en mode "je pratique 24h/24" (ou presque, ou j'essaye, ou je rêve d'y arriver), nous pouvons passer un maximum de temps à assimiler un maximum d'outils, avec notre entourage nous devons nous montrer moins ambitieux / exigeants. Il s'agit de sélectionner quelques conseils, formulés toujours en mode "avec Bidule ça fonctionne mieux quand". N'oublions pas que le but est de leur donner des outils leur permettant de bien vivre leur relation à nos enfants, aidant cette relation à fleurir.

Voici quelques suggestions utilisées chez nous, pour vous aider / inspirer, et encore une fois, à adapter en fonction de vos priorités, des besoins de vos enfants et de ceux de votre entourage. Dans cette liste, on privilégie les outils les plus simples et les plus efficaces possibles.

Pour vous donner une idée, cette liste est fortement inspirée d'une conversation téléphonique soigneusement préparée, en amont d'une grande première l'été dernier : un séjour de 48h de F., seul, chez celui des couples de grands-parents qui ne l'avaient jusqu'à présent jamais accueilli seul sans nous. (Remarque : ce genre de conversation se prépare idéalement en couple - si couple il y a. Elle a souvent de bien meilleures chances de bien se dérouler si ensuite elle a lieu entre le conjoint "qui est l'enfant" et ses parents) 
Elle reprend également certains des conseils donnés à nos mamies au pair, et notamment ceux listés lors de notre premier fiasco, que je vous avais raconté si drôlement à l'époque
Car bien entendu, si de nouveau cette suite de billet est positionnée par rapport aux grands-parents, elle peut également servir vis-à-vis d'autres adultes.

Je soulignerai enfin que, de mon expérience toujours, confier l'enfant au minimum quelques heures et ne pas être là est souvent beaucoup plus facile pour tout le monde (une fois qu'on a posé le cadre et donné des outils. Ca ne peut pas bien se passer si vous avez l'impression que dès le moment où vous aurez tourné le dos on s'ingéniera à faire le contraire de ce qui vous tient à cœur). 
  • On ne s'énerve pas sur tout ce qui n'est pas encore fait parfaitement, 
  • la relation enfant-grand-parent se construit sans notre interférence, 
  • et surtout il n'y a pas de "double référent" rendant facilement le comportement de l'enfant plus compliqué. 
Nous avons pu expérimenter comment prévoir, durant des vacances, des journées ou demi journées durant lesquelles les grands parents partent avec un ou plusieurs petits-enfants en excursion (une fois que l'enfant a atteint un âge suffisant, bien sûr. Faire sauter sa sieste à un enfant de 18 mois pour cela risquerait de se montrer complètement contreproductif), bénéficie à tout le monde . Y compris, d'ailleurs, aux parents qui peuvent en profiter pour se reposer un chouilla, voire, folie, soigner un peu leur jauge de couple de Sims.

  • 1. Avant de lister des recommandations autour de la communication avec l'enfant, il peut être très profitable de consacrer du temps à lister ce que l'enfant aime faire : les activités qui assurent aux grands-parents de pouvoir faire grandir la relation. 
Ca rassure les grands-parents de pouvoir se positionner "à coup sûr" sur quelque chose qui sera vécu positivement, et évite les frustrations ressenties de part et d'autre quand ils sont allés à tâtons proposer un truc qui fait un flop monumental. Nous avions ainsi souligné que F. adorait la piscine, le bricolage, qu'il se réjouissait à l'idée de s'occuper des chiens, que toute visite impliquant un côté technique (chantier, etc) aurait des chances de l'intéresser, etc.

Ensuite, passons aux petits trucs spécifiques.
Attention, de nouveau, à la formulation
comme vu au point 1: autant que possible on formule en 
"NotreEnfant écoute mieux quand on lui dit comme ça…"
et non en 

"Faut pas faire comme ça ça traumatise les enfants, c'est mauvais mauvais MAUVAIS" [voix de Golum en option]

Donner autant que possible un exemple concret directement lié à des situations familières chez les grands-parents. Si les grands-parents ont des chiens et ont besoin de faire respecter certaines règles par rapport à ces chiens, il est bon de leur donner un ou deux exemples qui s'y rapportent, histoire de leur filer des outils tout prêts à l'emploi. Si ils prévoient une sortie dans un endroit où il a foule, idem, etc. 
Sans leur donner une liste de 300 phrases à utiliser pour parer à toutes les éventualités, il peut donc être judicieux de profiter des exemples pour leur mâcher le travail autant que possible. Ils apprendront à broder / improviser dans un second temps….


  • 2. Importance du contact physique pour se canaliser, se rassurer 
Le faire en jouant au départ, par des batailles de coussin, des jeux d'attrape, proposer de prendre sur les genoux, passer une main dans les cheveux, etc.

  • 3. En cas de gros chagrin, grosse tristesse
Dire ce qu'il se passe l'aide à l'apprivoiser : 

"Tu es triste car Maman est partie, tu aimerais qu'elle soit là. Tu as hâte de lui faire un câlin. Même quand elle n'est pas là elle t'aime fort."


  • 3. Utiliser des formulations impersonnelles pour remplacer les ordres, et éviter les "ne pas"
"ne prends pas le mouton en promenade" devient "le mouton reste à la maison" ; 
"range tes chaussures" : "les chaussures vont près du porte manteau"
idem en cas de maladresse, oubli : 
"tu as renversé ! Eponge" braque NotreEnfant là où "oh, de l'eau sur la table. L'éponge est sur l'évier" donne à NotreEnfant l'envie de résoudre le problème.
"ramasse" => "il y a des papiers par terre".

  • 4. Nommer le besoin et proposer une alternative : permet de canaliser l'énergie / la curiosité vers des choses non gênantes
Ne tape pas sur la lampe : "tu as envie de taper, tu peux taper sur le coussin"
ne saute pas sur le canapé : "sauter, c'est sur le pouf" (vieux machin rempli de billes de polystyrene raplapla)

  • 5. offrir un choix fermé entre deux alternatives qui nous conviennent
donne moi la main : "Tu me donnes la main droite ou la main gauche ?"
va au bain : "le bain : avec la baleine bleue ou le dauphin orange ?"


  • 6. donner de la visibilité 
Il est difficile pour NotreEnfant de s'interrompre, quand il se concentre. Cela aide de le prévenir : "dans 5 minutes on y va". On peut rajouter des éléments de choix : "on y va maintenant ou dans 5 minutes ?"
Au grand-parent ne sachant comment proposer une activité à un enfant absorbé dans une autre, là aussi, cet outil est utile. Car il permet au grand parent de trouver un juste milieu entre ce qui est souvent son habitude (je détermine minute par minute ce qui est fait par qui et quand) et sa peur de ne plus rien maîtriser. La simple phrase 

"J'aimerais faire ça avec toi, tu me dis quand tu es prêt" 
pulvérise le dilemme car elle évite de placer NotreEnfant dans une situation où il doit choisir entre 2 choses qu'il aime. Elle lui laisse le temps de terminer l'une, ou en tous cas le temps de la transition, pour enchainer sur l'autre.

  • 7. Gérer le besoin de comprendre
expliquer les choses / contraintes mais d'une phrase. (beaucoup de personnes pensent à tort qu' "expliquer à l'enfant" est égal à le bassiner d'une longue tirade). 
"Les voitures roulent vite très près du trottoir; pour rester en sécurité, on tient la main"



Enfin, dernière astuce trèèèès importante. 
  • 8. La plupart d'entre nous n'ont jamais appris à exprimer leur désaccord et leurs limites d'une manière non blessante. Or il est crucial de rassurer les personnes qui interagissent avec nos enfants sur le fait que, oui, il leur est possible de marquer leurs limites.
On peut donc dire qu'il est important d'éviter t'es méchant / c'est pas gentil / c'est méchant : car NotreEnfant y réagit mal et prend les choses au pied de la lettre. 
Pour le responsabiliser, nous préférons avoir recours à l'expression de l'effet : 
Je n'aime pas qu'on me parle ainsi 
Ca me blesse quand….  
Quand tu… ça fait mal.  
Quand tu… ca me fait du travail.  
Quand quelqu'un… cela fait ça.



Voili voilou… J'espère que ces quelques billes pourront venir vous être utiles d'une manière ou d'une autre. Offrir d'autres référents que nous-mêmes à nos enfants leur bénéficie grandement (confiance dans le monde, enrichissement par d'autres expériences, adaptabilité, …), et nous bénéficie aussi énormément (un relaaaaai), et pouvoir le faire en étant en paix et en confiance est un trésor. 
Petit-enfant TRAUMATISE par la tyrolienne installée dans le jardin grand-parental
Parents BIEN EMBETES d'avoir même du temps pour une bonne partie de jeu de société avec les frangins en plein milieu de journée

Parfois cette paix et cette confiance sont là d'emblée, et quelle chance c'est alors ! Parfois elles sont à construire dans le temps, c'est laborieux, mais ça vaut le coup.

Bon, j'aurais aussi pu consacrer un peu de temps à passer en revue les craintes souvent exprimées vis à vis de la parentalité positive (type "ça leur apprend pas la frustration") , et comment on peut y réagir... mais en fait il y en aurait pour un article entier. Donc, un jour, il y aura un article entier.

22 commentaires:

  1. Bonjour,

    Merci pour cet article intéressant. Je suis très surprise que vous traitiez dans un même article des grands-parents et des baby-sitters... En tant qu'ancienne baby-sitter, je me sentais vraiment "prestataire" pour les parents, et j'appliquais leurs règles de vie... même quand je n'étais pas d'accord. C'était bien plus plaisant quand j'étais en phase avec leurs principes éducatifs, mais je voyais vraiment mon rôle comme le prolongement de l'éducation parentale. Rien à voir avec mes expériences en collectivité (colonies, centre aérés), ou j'imagine que les nounous qui gardent chez elles des enfants de différentes fratries et qui peuvent édicter leur propres règles.
    La relation enfants/grands-parents est tellement différente. Pour moi il s'agit d'une relation pleine et entière entre des individus, dans lesquels les parents n'ont presque pas à intervenir... C'est très enrichissant pour l'enfant d'avoir plusieurs modèles de fonctionnement... Si il n'y a pas de différents majeurs entre les familles, l'enfant sait très bien faire la différence entre les règles de la maison et celles des grands-parents, et sait très bien que l'absence/la souplesse de règles est exceptionnelle... Les grands-parents n'ont-ils pas pour but de détruire en 15 jours un travail d'éducation de toute une année (phrase de mon grand père) ? Blague à part, ce temps avec les grands-parents sont le support de tellement d'apprentissages différents, c'est aussi une preuve de confiance des parents "je sais que tu as plein de choses à vivre hors de mon regard et de mon contrôle". Je trouve ça vraiment dommage d'interférer, en tant que parent, dans cette relation, et plus généralement dans toutes les relations que l'enfant peut construire hors du domicile (avec ses amis, enseignants, autres adultes...)

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    1. Ah c'est intéressant !
      Concernant les baby-sitters : je vois tout à fait le truc mais en fait ça dépend : certaines baby-sitters ont pu se retrouver un peu démunies et donc c'étaient des suggestions pour les aider.
      Et pour d'autres... Hum... Avoir 18 ans ne les empêchait pas d'être persuadées de mieux savoir éduquer des enfants que moi. Ce dont je ne peux même pas leur en vouloir car du temps où j'étais moi même baby-sitter et gérais les enfants en comparant avec la manière dont j'avais été éduquée... Je faisais pareil😅

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  2. Merci pour cet article.
    Je suis convaincue par tous ces principes, essaie de les appliquer moi-même depuis 11 ans... donc ok avec le fond mais... n'est-ce pas un peu long tout de même de laisser autant de recommandations aux grands-parents s'ils ne les ont qu'episodiquement?
    J'avoue que si j'étais concernée, je serais découragée par la montagne de choses à faire/ne pas faire, la foule de recommandations... je crois, oui, que je me sentirais un peu agressée.

    Il y a quelques points non négociables (le sucre, les tapes...) mais est-ce si grave si le grand-parent dit "ne prends pas ça" au lieu de "machin reste à la maison"?
    Ou s'il lui fait une longue explication au lieu d'une phrase?

    Bon, je n'ai jamais laissé mes enfants seuls chez leurs grands-parents donc plein de problèmes ne se posent pas (pas de probleme de télé, on n'en a pas, etc) par contre je les ai laissés seuls avec, chez nous et ma foi, je trouve que les enfants sont capables de faire la part des choses. Ils sont éduqués avec nos principes et sont capables de voir et de dire (à nous) ce qu'ils trouvent qui ne va pas.

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    1. Coucou ! Je te réponds plus bas du coup mais tout à fait y a une grosse différence entre le non négociable et le reste : pas grave si le grand parent dit "ne prend pas ça"... Sauf si du coup il declenche un conflit qui le laisse totalement démuni. Il s'agit donc de lui donner des alternatives au cas où il ressente le besoin de les utiliser, pas des instructions à observer pointilleusement. C'est plus clair ?

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  3. Ils analysent, voient la différence, sont capables de mettre des mots (et cela depuis très jeunes, 3 ans), je trouve ça rassurant

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  4. J’ai l’impression que beaucoup des problèmes cités, sont des problèmes de limites non respectées. Par exemple, de quel droit les grands-parents expriment un désaccord sur les principes éducatifs de leurs enfants ? Ça ne les regarde pas et c’est d’autant plus déplacé si c’est remarques sont faites devant les enfants ou publiquement. La discussion privée enfant/parents s’impose. Les parents n’ont pas à justifier leurs principes aux grands-parents. S’ils en ressentent le besoin, peut-être qu’il serait utile de faire une thérapie pour dénouer le passé.
    Autres limites non respectées : les enfants n’ont pas à dire aux grands-parents comment se comporter. La façon dont les grands-parents s’occupent de leurs petits-enfants ne va pas faire s’écrouler tous les principes d’education non violente.
    Si vraiment le comportement des grands-parents est nocif aux enfants (violence, abus...), il ne faut pas les mettre en contact. Mais imposer autant de choses ?
    Swanilda

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    1. Ah mais carrément sur mes limites. Hélas c'est frequent dans beaucoup de familles, cette tentative de "contre éduquer les petits enfants" / essayer de compenser au max la mauvaise éducation donnée par les parents.
      Comme répondu à Line, je suis bien d'accord avec le fait qu'il ne s'agit pas d'imposer 3000 machins, d'où la distinction entre la partie 2 et la 3. Le 2 évoque le non négociable. Le 3 est une aide optionnelle à proposer à un grand parent un peu démuni face aux réactions déclenchées chez ses petits enfants par son mode classique d'interaction.

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    2. *les limites et non mes. Mon clavier déteste les l...

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    3. D’accord, tu vois plus cette liste comme un mode d’emploi de tes enfants ?
      Je vois 3 situations qui expliqueraient la nécessité d’un mode d’emploi :
      - les enfants ont des besoins spéciaux, et dans ce cas c’est totalement légitime, nécessaire et bénéfique pour tout le monde. Mais il ne me semble pas que ce soit le cas de tes enfants.
      - les grands-parents sont complètement inaptes à garder des enfants. Est-ce bien raisonnable de leur confier la garde d’enfants ?
      - c’est l’expression de ton anxiété et besoin de contrôle. Dans ce cas, c’est contre productif. Si les enfants savent que ces instructions ont été données, ça légitime le fait qu’ils agissent mal si leurs grands-parents ne font pas exactement comme maman. Et je pense que ça peut dégrader tes relations avec les grands-parents, ainsi que la relation grands-parents enfants (ah oui, eux ils sont un peu spéciaux, ils faut faire exactement comme leur mère sinon c’est la catastrophe).
      Swanilda

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    4. Alors déjà le 3: ouhla non. Et ce genre de conversation a eu looooin des oreilles des enfants, je suis bien d'accord avec toi que ça n'a pas à avoir lieu devant les enfants. Ceux ci savent que certaines choses ne sont jamais permises (tapes par exemple) mais que sinon "les règles de X sont les règles de X"
      2 et 1 : oui et non en fait : nous avons fourni ce mode d'emploi indicatif après qu'à de nombreuses reprises des situations de blocage se soient produites, du fait de manière d'agir prenant vraiment complètement à rebrousse poil les enfants. Notamment F dont la sensibilité accrue peut ou pas être considérée comme un "besoin spécial" selon la manière dont on voit les choses...

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    5. D’accord, je comprends.
      Avez-vous eu le temps de lui faire passer un test de précocité ? C’est vraiment utile, je trouve. Le test permet de voir tout le profil de l’enfant : vitesse de réflexion mémoire de travail etc. Si un critère est plus bas que les autres, ça crée de la souffrance chez l’enfant car il ne peut pas fonctionner « à plein régime ». Un peu comme une voiture qui aurait un moteur de Ferrari et des roues de mobilette, par exemple. Le fait de connaître les points forts et les points faibles de l’enfant est parfois une vraie révélation sur la cause des difficultés. C’est aussi la possibilité de travailler en douceur sur les points faibles, pour harmoniser son profil et supprimer la souffrance.
      Et par rapport aux grands-parents, ça permet de sortir la carte « enfant spécial” et peut-être aider les relations ?
      Swanilda

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    6. Il y a eu cette situation dans ma belle famille. Tant que l’enfant n’avait pas de diagnostic, les grands-parents étaient catastrophés pour lui, ils en parlaient (aux autres :-/ ) très, très mal. À partir du moment où le diagnostic de précocité a été testé et posé par un professionnel, ça a tout changé. Maintenant, ils sont plus patients avec leur petit fils et sont capables de parler de lui de façon positive. C’est triste et dommage, mais le fait de comprendre un enfant peut aider à le faire accepter par les grands-parents (pas très bienveillants).
      Swanilda

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    7. C'est une piste en effet, tu as raison... Il est vrai que la précocité d'E est tellement flagrante qu'à côté ça semble vraiment moins évident chez F.
      Mais disons qu'au moins vis à vis d'un set de grands parents, et un peu vis à vis du 2eme maintenant j'ai l'impression, l'effet "carte enfant special" (j'adore ton expression 😁) commence vraiment à jouer. Malgré toutes leurs réticences envers les "foutaises de psychologie" ils ont admis que les circonstances de sa naissance pouvaient bel et bien expliquer certaines difficultés et se montrent en effet, comme tu le décris, beaucoup plus capables de l'accepter tel qu'il est au lieu d'attendre qu'il soit tel qu'il devrait être. C'est un grand soulagement.
      Mais peut être devrions nous tout de même aller au delà et creuser...

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  5. Ici, les grands-parents n'ont fait aucune remarque sur notre façon d'élever nos enfants (pourtant très éloignée de la leur) et on ne leur a fait aucun discours, ils sont libres d'être eux-mêmes avec leurs petits-enfants qui s'en débrouillent très bien et savent bien faire la part des choses (évidemment s'ils les tapaient nous serions intervenus).
    Les enfants sont capables de supporter une autre façon de faire que la nôtre, sont capables de s'y faire et même de passer par dessus lorsqu'ils apprécient ces moments.
    Et puis... c'est la vie. Ils n'auront pas que à faire avec des gens qui ont une formation Gordon ou Faber et Mazlish.

    Je detesterais qu'on me fasse une liste pareille, je me sentirais une bien mauvaise personne pour qu'on soit obligé de me lister tout ce que je dois faire/ ne dois pas faire...

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    1. Ah mais totalement d'accord avec le fait que nos enfants sont capables de supporter autre chose... Sauf quand la différence est telle qu'elle nuit réellement à la relation grand parent / enfant et que le grand parent lui même est désemparé.
      Du coup les suggestions listées en 3 n'ont ete, chez nous, que des suggestions justement, et non des instructions. Ils appliquent... Ou pas.
      Et plusieurs fois j'ai été moo même témoin de comment un grand parent commençait une interaction en mode classique, voyait que ça partait mal, et hop, pensait à tester une suggestion et était bien soulagé de pouvoir rétablir la situation.

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  6. Rhalala, c'est pas gentil de dénoncer Monsieur Bout, c'est quoi cette charge mentale que tu fais peser sur ses épaules là ? ;)
    Merci pour cette liste, je pense qu'elle sera très utile pour les prochaines vacances chez certains grands-parents ;) l'autre "set" de grands-parents n'ayant pas d'autres petits-enfants pour l'instant, c'est sans doute plus facile de défricher le chemin du coup... mais quand on arrive avec le petit dernier d'une grande brochette de cousins, les habitudes sont installées... enfin à travailler... et comme de toute façon Papa et Maman ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde déjà, on va ptet commencer par se concentrer sur ce travail là d'abord ;)
    Des bises à toi !

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  7. Coucou Gwendoline,
    En te lisant, je me dis que vous avez sacrément travailler le sujet !
    Je n'ai jamais fait de listes particulières. Pour les baby sitter, je leur disaient juste qu'on ne laissait pas pleurer nos bébés (et je ne les ai pas fait garder avant 9-10 mois).
    Pour les grands parents, il y a un set avec lequel on discute bien parce qu'on est plus en mode, tiens de nouvelle chose ont été découvertes, c'est passionnant, qu'en penses tu ? Malgré cela, il y a eu quelques conflits parce que l'âge étant là, la fatigue et malgré tout une certaine incompréhension du fonctionnement parfois un peu spécial de mon garçon. Mon garçon ne voulant plus aller voir son grand-père... il a fallu expliquer au grand père comment renouer le contact avec son petit fils. Pas très facile mais heureusement que nous avons une vraie bonne communication.
    Avec l'autre set, ça passe mes ils les voient moins souvent et heureusement car il y a des choses qui me font dresser les cheveux sur la tête. Genre les dessins animés juste avant d'aller dormir + un DVD durant la journée alors qu'ils restent 2 jours = ils prennent leur dose du mois ! ou alors que les enfants déguisés ne veulent pas faire des photos, on les appâte avec des sucreries alors qu'on va manger...
    Des bises
    Servane

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  8. Merci beaucoup pour cet article, pour plein de raisons !

    Je n'ai pas d'enfants (pire, je ne veux pas d'enfants. Horreur, damnation, sacrilège, tout ça tout ça....) et je suis lectrice du blog surtout pour toute la partie flylady. Forcément, à force de liens entre les articles flylady et les autres dans les posts, et notamment celui qui faisait la comparaison des points communs entre flylady et la parentalité positive, j'ai commencé à être curieuse sur le sujet.

    Cet article, comme il est destinés à des adultes qui n'y connaissent rien, c'est pas un mauvais point pour commencer à découvrir la parentalité positive.
    Pour des gens qui veulent avoir des enfants plus tard, c'est une bonne introduction pour comprendre qu'il existe plein de façons de faire, et pas seulement celle que leurs parents ont utilisé sur eux. Peut-être que la parentalité positive ça ne leur parlera pas, mais au moins, ils sauront que ça existe.
    Pour les gens qui ne veulent pas d'enfants comme moi, ça touche quand même du doigt un point sacrément important : des gens dans mon entourage, eux, auront des enfants, et me renseigner un peu, ça ne peut pas faire de mal dans mes interactions avec les-dits enfants... et leurs parents !

    Et enfin, tu explique très clairement un point super important et souvent oublié : chaque personne n'est pas sensible aux mêmes arguments, il n'y a pas un discours unique qui permet de communiquer avec tout le monde.

    Merci encore pour cet article que je vais partager et recommander autour de moi à foison,

    Myo

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    1. Ben, pourquoi vous excusez de ne pas vouloir d'enfants ?!? Tant que vous ne voulez pas du mal aux nôtres (et votre commentaire prouve que c'est plutôt tout le contraire), vous n'avez à vous excuser de rien... Au contraire ça fait plaisir d'échanger :) !!

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    2. Ah mais j'ai failli zapper ce commentaire (comme je zappe un peu tout en ce moment hum hum )
      MERCI à casquette d'avoir réagi et donc reattiré mon attention dessus. Et effectivement si du haut de mes 18 ans je jugeais les gens n'ayant pas d'enfants par choix, il se murmure que ke n'aurais plus tout à fait 18 ans. Et donc les gosses xest une sacrée contrainte, OUI, alors on a le droit de ne pas souhaiter se l'infliger (vous savez là y'a un type dont je parle souvent ici qui dit "tous les sentiments sont acceptables..."😁)
      Par ailleurs j'ai en mémoire l'auteur du premier bouquin d'éducation que nous avons lu il y a si longtemps qui disait que les problèmes éducatifs c'était surtout dans les familles ayant trop d'enfants. Ayant lui même une dizaine d'enfants il soulignait que "trop d'enfants " c'est souvent 1 enfant la où il aurait été plus respectueux des besoins de l'adulte de rester à 0, ou 2 quand 1 aurait suffit mais que pression sociale machin

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    3. Je poursuis : en tous cas je suis ravie de lire ton commentaire détaillant ton chemin sur le blog, c'est vraiment chouette d'en voir les tours et détours
      Et je suis ravie que ce billet puisse te servir ainsi. MERCI pour l'utilisation que tu en fais !
      Améliorer la communication / compréhension entre gens qui ont des enfants et leur entourage qui n'en a pas, c'est contribuer à la paix dans le monde 😍.
      Je vais donc réclamer mon Prix Nobel et je reviens 😎

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