lundi 13 janvier 2020

Transmettre une langue étrangère à son enfant... quand on a un niveau très moyen soi-même

En novembre je vous présentais 2 petits jeux de société très bien en eux-mêmes, mais aussi la manière dont je les utilise pour jouer "en allemand" avec les enfants, et ainsi contribuer à ce qu'ils s'approprient peu à peu cette langue.


Line a fait ce commentaire très intéressant…
En fait, ces techniques proposées fonctionnent très bien lorsque l'on maîtrise un minimum la langue (non, il ne faut sans doute pas un niveau interstellaire mais il faut quand même pouvoir accorder correctement les mots selon leur genre, leur fonction en allemand, posséder un minimum de connaissances quant à la structure des phrases, avoir un accent correct etc) 
L'apprentissage de langues à nos enfants est vraiment l'obstacle sur lequel je bute en IEF.

Les questions soulevées méritant à mon avis plus de quelques lignes de réponse, d'autant que je soupçonne que Line est looooin d'être le seul parent paralysé par ce problème, voici un billet sur le sujet.

Disclaimer (ouais, chechi est un article hautement innnternachionâââl)
Il est facile pour moi de parler, et de dire que c'est facile et tout, puisque j'ai la chance d'avoir un bon niveau dans les langues étrangères que je pratique, et notamment dans celle que je tiens à transmettre à mes enfants : l'allemand.
Ceci dit, l'apprentissage des langues constitue un thème qui me passionne en tant que tel, et je me suis beaucoup intéressée à la manière dont cet apprentissage fonctionne, à la mécanique derrière l'intégration d'une langue étrangère. 
A la fois pour progresser moi-même (bicoz il a quand même fallu que je les apprenne ces langues, et j'ai aussi à cœur de les entretenir), et pour les transmettre (à mes enfants, aux personnes à qui j'ai pu donner des cours particuliers, et aussi en aidant des personnes de mon entourage cherchant à progresser). Car je ne fréquente pas que des gens ayant un bon niveau en langues étrangères (si si, je vous assure. Ce n'est pas un critère de sélection pour mes amitiés. C'est fou hein !), donc ça m'a permis d'observer comment ça se passait chez d'autres personnes.
Et puis j'ai eu la chance d'effectuer une partie de mon apprentissage de langues étrangères dans d'autres pays, et fréquenté et discuté du sujet avec des nombreux étrangers issus de systèmes d'éducation différents, ce qui m'a permis de voir d'autres méthodes, d'autres approches que celles en vigueur en France, et ça aussi, ça nourrit la réflexion.


Et justement, mon premier point, c'est qu'il n'est pas du tout, mais alors pas-du-tout nécessaire de parler bien une langue étrangère pour l'enseigner à son enfant.
Pas du tout.
On peut parler l'anglais comme une vache espagnole, ça n'empêche rien. 

Parler parfaitement : une illusion française

Eh oui. 
  • Cette exigence, 
  • ce complexe d'infériorité, 
  • cette honte à ouvrir la bouche parce qu'on pense à toutes les erreurs qu'on fait et qu'on les estime impardonnables, 
  • ce blocage qui fait que vous restez muet ou balbutiez une phrase après 10 minutes de réflexion intense… 
C'est quelque chose dans lequel vous vous retrouvez ? 
Et alors, déjà que vous avez honte de ce péché CAPITAL, vous crevez de peur à l'idée de le transmettre à vos enfants ?


Merci, merci, merci en grande partie, à la manière dont sont enseignées les langues étrangères en France : on commence avec un max de grammaire, on inculque la peur de l'erreur, et personne n'ose parler.
Quand on prononce une phrase en cours, la première chose qui se passera c'est une correction du prof. Y a pas mieux pour couper l'envie de communiquer.

J'ai tellement vu la différence avec mes cours d'italien LV3 ! Ma prof avait une manière de faire bien à elle, elle nous reprenait très peu, mais nous encourageait à raconter un maximum de choses, y compris des conneries, voire même surtout des conneries, ladite prof étant dotée d'un humour au 2ème degré très développé
Je peux donc dire qu'en 2 ans, mon niveau d'italien a dépassé mon niveau d'anglais d'alors parce que j'ai appris à parler italien pour pouvoir raconter des conneries. Pour pouvoir communiquer. Parce que, même si la manière dont elle nous est enseignée tend à nous le faire oublier, c'est à ça que ça sert une langue étrangère. Pas à éblouir un académicien avec des phrases parfaites, mais à rentrer en communication avec des gens étrangers.

On apprend à parler une langue pour pouvoir parler, communiquer avec le voisin, et on l'apprend en communiquant, en parlant.

Pour apprendre à parler une langue, il faut oser la parler :  rien n'est plus nuisible à l'apprentissage d'une langue étrangère que le souci de la perfection.

Un parallèle qu'on retrouve en parentalité positive, du reste : que de fois j'ai entendu 
"La parentalité positive c'est trop dur, j'y arrive pas, alors tant pis je fais sans". 
Tentation notamment chez les mamans de familles nombreuses, confrontées encore davantage au manque de temps pour répondre "correctement", c'est à dire autrement qu'en mode réflexe, aux mille sollicitations, multipliées par X enfants, et enrichies d'un coefficient de disputes entre enfants, de leur progéniture. (d'ailleurs j'aimerais bien approfondir ça dans un billet un jour)
Eh oui; en parentalité positive aussi, si on veut "faire toujours bien", c'est mort. 
Si on accepte que des fois on fera bien, des fois non, et qu'au début notamment on fera très souvent tout à fait autre chose que ce qu'il aurait théoriquement fallu, eh bien on se donne une chance de prendre de nouveaux automatismes peu à peu.


Une langue étrangère, qu'elle soit la langue du parent positif ou la langue des Grands-Bretons, c'est pareil : la parler mal c'est le début du parler bien
De la même manière que nos enfants ont appris à parler leur langue maternelle en balbutiant, commencer à parler mal n'est pas un obstacle pour apprendre à parler bien mais un tremplin. Une étape incontournable et ultra efficace. Offrons-la à nos enfants ! 
En leur offrant la chance de parler mal une langue, nous leur offrons la première marche vers le parler bien.


"oui mais je vais lui donner un mauvais accent"

Stop ! On  n'arrête pas de souligner la plasticité du cerveau de l'enfant en particulier et de l'être humain en général alors pourquoi avons-nous à ce point l'impression que les premiers mots d'allemand, d'anglais etc mal prononcés seront gravés à jamais dans le cerveau de notre enfant ?

  •  1. son accent il pourra l'améliorer par la suite. 
Des gens ayant grandi dans des quartiers à l'accent très "populaire" apprennent tout à fait à s'en défaire quand c'est un obstacle pour évoluer dans des milieux plus huppés, alors pourquoi pas notre enfant ? 
A titre personnel j'ai commencé à apprendre l'anglais en Allemagne, avec des professeurs allemands. Pendant longtemps, des personnes ne me connaissant pas et m'entendant parler anglais me pensaient donc allemande. Maintenant, ils sont bien pommés, car avec l'utilisation de l'anglais en milieu professionnel français, de l'accent français s'est faufilé. Alors leur meilleure supposition est de me penser suisse ;-) . Pour l'accent gravé à jamais, on repassera.


  • 2. Vous voulez que je vous dise ? On s'en fiche de l'accent, la plupart du temps. 
Dans la vie, il vaut mieux parler une langue étrangère avec un accent pas top et de manière pas parfaite, que ne pas la parler parce qu'on aurait voulu la parler avec un bon accent. L'excellent accent est bon pour l'égo; il ne sert que peu la communication. Voire… il peut la desservir. 
Moi qui en ce moment interviens pas mal, sur le plan pro, sur des sujets de communication multiculturelle, c'est quelque chose que je constate souvent. Les différences entre les cultures provoquent un certain nombre de malentendus, des bourdes culturelles sont faites. Elles sont beaucoup plus fréquemment perçues comme telles (= involontaires, dues à la différence de culture, plutôt que volontaires, dues à une intention mauvaise, blessante, etc) si elles sont faites par quelqu'un dont la maîtrise imparfaite de la langue souligne le caractère étranger, que si elles sont faites par quelqu'un dont l'excellente maîtrise de la langue provoque une attente (souvent inconsciente) d'excellente maîtrise des codes culturels… Des mésaventures qui touchent notamment des personnes bi-nationales par leurs parents, donc parlant parfaitement leur 2ème langue mais n'ayant en fait vécu que dans un des deux pays.

"Je vais lui inculquer une mauvaise syntaxe !"

Mêmes arguments. Il vaut mieux mal parler une langue que ne pas la parler du tout. 
J'ai travaillé dans des entreprises de toutes tailles et de toutes cultures, que ce soit la bonne vieille boîte franco-française avec juste une petite filiale outre-Rhin ou outre-Manche, à la grosse multinationale avec un chef à Amsterdam, un à Seattle, et des correspondants dans la Ruhr et puis des gens d'un peu toutes les cultures au milieu. 
Donc oui, dans mon milieu pro j'en ai vu des gens faire des tas de fautes de syntaxe en réunion. 
OUI, ils seraient encore plus efficaces avec un syntaxe parfaite. Mais à peine, en fait. 
Ils sont de toute manière 100 fois plus efficaces que ceux qui, dans l'assemblée, sont trop inhibés pour oser aligner deux phrases.


Et mal la parler est, je le répète, de toute manière l'étape incontournable pour bien la parler ensuite, donc si on peut déjà amener son enfant à cette étape là c'est GENIAL.

Génial et lourd de conséquences, puisque, je reviendrai dessus dans un autre billet, parmi les manières qu'on a d'améliorer une langue, justement beaucoup fonctionnent pour améliorer… donc faut de l'existant. Vous ne ferez pas de votre enfant quelqu'un de véritablement bilingue à 12 ans; mais ce n'est pas nécessaire. Il aura créé un sacré nombre de connexions neuronales, un capital qu'il pourra ensuite continuer à augmenter au fil de sa vie.

Enfin, il y a un dernier point que nous transmettons en transmettant notre anglais pourri, notre allemand minable et notre vietnamien lacunaire à notre enfant. Non seulement nous transmettons notre accent m**ique (qu'il pourra perdre ou pas), notre syntaxe "créative" (qu'il pourra améliorer ou pas), mais nous transmettons encore un autre truc, et pas des moindres.
Que se passe-t-il quand on fait l'effort de parler à quelqu'un dans sa langue ? Même juste quelques mots mal prononcés (par exemple à Hong-Kong, même si j'ai communiqué en anglais avec des gens maîtrisant très bien cette langue, j'ai demandé comment dire "merci" en cantonais et je me suis attachée à l'utiliser - nan ne me demandez pas comme ça se dit, j'ai oublié depuis !) : on se trouve face à des gens ravis d'entrer en relation, touchés de cet effort. C'est un petit geste à effet-papillon, un petit geste de fraternité entre les peuples.
Bref : en parlant mal sans complexe, on transmet un message fort à son enfant : le désir d'entrer en contact, la relation, passe devant la honte et le souci de parfaite maîtrise. C'est un message beau, un message décomplexant. Je n'ai pas besoin d'un truc valorisant pour l'ego pour aller vers autrui. Je n'ai pas besoin d'être parfait pour entrer en relation, apporter quelque chose à mon prochain. 
Je dis ça, j'dis rien.


Après cette première partie à visée ouverture des shakras, en mode "pourquoi transmettre sans complexes son anglais pourri à son enfant", passons maintenant sur le côté pratique.

"Comment transmettre le maximum d'anglais /autre langue à son enfant".


Attention, de nouveau : pas de perfectionnisme. Il ne s'agit pas de cocher toutes les cases de cette liste, mais d'avoir sous les yeux une listes d'idées et de confronter cela à nos possibilités. La voisine fait surement mieux que nous, c'est é-vi-dent. OSEF. 
Contentons-nous de faire ce que nous pouvons, ce qui nous est facile, ce qui nous plaît, ce qui nous parle : chaque truc sert à notre enfant.
Et attention encore : ce qui précède, comme ce qui suit, ne vise pas à charger une dose de culpabilité supplémentaire sur les épaules de parents ne se sentant pas ultra motivés pour investir de l'énergie dans la transmission d'une langue étrangère à leur enfant. 
Dans notre vie déjà bien chargée, nous ne pouvons être partout. Elever nos enfants avec bienveillance, leur cuisiner des petits plats bio ZD pas chers, cultiver un potager, jouer et transmettre un instrument de musique, parler et transmettre des langues étrangères, pratiquer et transmettre sports et amour de la nature, remplir les caisses d'une manière ou d'une autre (mais qui soit avouable), avoir une vie de couple épanouie, une vie sociale de ouf et 36 engagements associatifs ? Mais oui bien sûr ! Là dedans, des choix sont à faire; si transmettre une langue étrangère ne vous tient pas véritablement à cœur et que vous préférez mettre votre énergie dans le fait d'emmener vos enfants à la piscine régulièrement, il n'y a pas de raison de vous lapider (en plus c'est pas très ZD la lapidation).
Ca vise juste à ouvrir des horizons à des parents ayant vraiment envie d'investir dans ce domaine, mais se sentant jusqu'à présents mal placés pour le faire.

Le secret étant : la diversification des moyens, autant que possible. On peut faire plein de trucs avec son accent pourri et ses connaissances quasi inexistantes. Si on n'a que ça comme ressource, c'est déjà quelque chose d'extra, cf. tout mon premier point. Mais en plus, on n'est pas seuls sur terre : nombreux sont les moyens à mettre en œuvre pour que notre enfant, en plus de ce que nous pouvons lui apporter directement, ait accès à d'autres sources d'allemand, d'anglais, etc.

Donc

A faire soi-même
  • lire des albums étrangers 
    • oui, avec notre accent de merde et notre prononciation approximative; 
    • même si on ne comprend rien à ce qu'on lit ? Oui oui ! 
    • Il vaut donc mieux commencer avec vraiment de très courts albums, ceux avec très peu de texte, par exemple cette série-là traduite dans de nombreuses langues : 
      • effet 1 : on se sent stupide moins longtemps 
      • effet 2: on finit peu à peu par faire comme notre enfant : comprendre un peu plus de ce qu'on lit…
    • mention spéciale à la lecture des imagiers : truc de ouf, là pour le coup ça permet de comprendre ce qu'on lit ! Et dans le cas de celui-ci par exemple, on a le genre des mots donc même là ça permet de dire les trucs correctement (et ça viendra compenser les fois où dans le feu de l'action, on n'utilise pas le bon genre. Je précise que, malgré plusieurs années vécues en Allemagne, des tonnes de bouquins lus en allemand, des boulots en lien quotidien avec l'Allemagne, je me trompe encore très souvent sur le genre de plein de mots ; et tout le monde s'en fout); effet bonus : c'est qui qui va faire de petits progrès en les lisant à son môme, hein, qui ? C'est Bibi.

  • dire quelques phrases dans le quotidien (toujours les mêmes; celles-là, on peut les faire vérifier grammaticalement par son pote qui parle la langue, son conjoint, etc;) : 
    • Veux-tu de l'eau, où sont tes chaussures / ton manteau / tes gants / … 
    • Phrases courtes, simples, introduisant des variantes uniques (juste le nom de ce qui est cherché ou proposé), selon la méthode Gouin que j'évoquais en fin de ce billet.

  • jouer en allemand en utilisant plus ou moins toujours les mêmes phrases, comme exposé ici : plus besoin de complexer. Si vos phrases sont incorrectes, vous savez maintenant que ce n'est pas grave du tout.

Utiliser des moyens technologiques divers 

Eh oui ! Grâce à eux l'effet "j'ai un accent pourri, une prononciation comique et une syntaxe approximative" est diminué : avec ces outils on fait entendre d'autres accents, d'autres mots, une syntaxe probablement plus correcte à notre enfant
Pensons bien que les aides technologiques seules ne suffisent pas à nos enfants pour apprendre. Une langue a besoin d'être incarnée, d'où l'intérêt de ne pas se laisser complexer par son niveau inexistant. C'est parce que on parlera comme une vache espagnole avec son enfant qu'il pourra bénéficier des aides technologiques parlant mieux que nous.
Donc, ces moyens (je les mets dans l'ordre chronologique car certaines ressources peuvent être utilisées avec des débutants complets, tandis que d'autres nécessitent déjà une première familiarisation avec la langue)
  • CD de comptines / chansons : en profiter pour les chanter avec lui ; 
    • dès tout bébé, et/ ou à n'importe quel âge, ça exerce l'oreille. Et un jour on a la surprise d'entendre fredonner quelques petits bouts de phrase. 
    • Mon hit absolu "tchu tchu tchu die Eisenbahn"; une comptine qui fait faire le train. Très utile à apprendre : je la chante dès que je veux emmener les enfants à la douche / se mettre en pyj / se coucher. Ils n'y résistent quasiment jamais. Parentalité positive ludique + allemand = 2 en 1 ! L'Oréal peut aller se rhabiller.

  • Des petits films dans la langue, simples et courts, comme ceux que je propose en allemand aux enfants depuis leurs 3 ans. 
    • Quelques années plus tard, la complexité et longueur des films a augmenté… en rapport avec leur capacité d'ingestion d'écran et… oh oh, leur niveau de compréhension ! Durant notre calendrier de l'Avent immatériel, ils ont ainsi eu droit à leur premier Disney (en allemand). 
    • Vous pouvez faire comme moi et décréter que "la télé chez nous, c'est uniquement en [langue de votre choix]", ce sera encore plus efficace. Mais ce n'est pas indispensable.

  • La Lunii : (pas tout de suite tout de suite, mais dans un 2ème temps). Sur la nôtre, j'ai fait exprès de ne charger QUE des histoires en allemand (on peut l'acheter direct en allemand sur le site original, ce qui permet que le pack de base fourni gratuitement soit en allemand). Pas besoin de se ruiner, un pack d'histoires suffit pendant longtemps : n'oublions pas qu'en matière d'imprégnation de langue étrangère, entendre 30 fois les quelques mêmes textes est plus efficace qu'entendre quelques fois 30 textes. Le niveau de langue et le débit est très bien. En ce qui nous concerne nous fonctionnons toujours avec ce seul pack (depuis… un an bientôt ?), je pense que j'investirai dans un 2ème… euh… c'est pas pressé. Peut-être avant les trajets d'été ?

  • CD d'histoires audio  (idem, ça probablement dans un 2ème temps, voire un chouilla plus tard que la Lunii, la Lunii ayant l'avantage de l'interactivité des questions de choix "Veux tu que ce soit dans une forêt ? Dans une maison ?" qui stimule la compréhension / l'intérêt). Nous en avons 1 dans la voiture, qui est mis de temps en temps pendant certains trajets. E. aime beaucoup, F. accroche parfois, parfois moins.

Faire appel à des personnes extérieures pour donner un coup de pouce
  • rentabiliser : faire garder son enfant mais par un étudiant étranger, en lui demandant de baratiner son / ses enfants dans la langue
  • demander à un étudiant / une personne âgée étrangère de venir jouer avec son enfant / se balader avec lui dans sa langue / lui lire des bouquins, 1h par semaine (ou moins, ou moins souvent ! pas de perfectionnisme, là encore. Evidemment que plus c'est fréquent, mieux c'est, mais encore une fois, le mieux est l'ennemi du bien)
Là encore, ça ne rendra pas l'enfant bilingue comme par enchantement, mais ça ancre la langue encore davantage, ça participe à cette imprégnation, ça familiarise l'oreille de l'enfant avec ces sons, ces mots, cette grammaire. 
Les enfants sont des éponges, profitons-en. De nos jours, nombreuses sont les personnes d'origines diverses expatriées, le bouche à oreille peut nous permettre d'organiser ces contacts.

Remarque générale : Point n'est besoin de forcer les choses en obligeant l'enfant à parler dans la langue. Ca viendra probablement tout seul, plus ou moins longtemps après… L'important est que la zone linguistique du cerveau se structure, elle.

Enfin : progresser soi-même dans la langue 
  • Vouloir la transmettre à son enfant constitue une sacrée motivation. Avoir conscience qu'en la parlant mal avec eux on œuvre efficacement à cette transmission, est le meilleur moyen de progresser, puisque, rappelons-le, les langues étrangères c'est comme chez les Shadocks : plus ça rate, plus ça a de chances de réussir. 
  • Donc rien qu'en faisant tout (ou une partie de) ce que je viens de lister, on va progresser; avec des erreurs (des "fautes", vous savez, cette manière bien française de mettre un côté moral, culpabilisant, à quelquechose qui ne revêt pourtant aucun caractère moral; nan, mal parler une langue ne fait pas de la personne une mauvaise personne). 
  • Et puis je reviendrai vous parler très bientôt d'une autre manière très simple, et pas trop prise de tête, compatible avec la vie de tous les jours d'un adulte lambda, pour entretenir et améliorer ses compétences linguistiques (et non, je ne vais même pas vous vendre quoi que ce soit. Rho zuuuut, et mon million alors...)


J'espère déjà vous avoir bien décomplexés : transmettez votre "allemand / anglais / espagnol / whatever" de m***, c'est déjà un super cadeau à faire à votre enfant !
Aof viderzen.

25 commentaires:

  1. MERCI!!!😊😊😊

    Tout d'abord, oui, mille fois oui, on a en France une façon déplorable d'apprendre les langues, ça je le dis souvent... On apprend beaucoup à étudier des textes littéraires avec des temps au passé et des tournures compliquées... qui ne sont d'AUCUNE utilité quand on va dans le pays et qu'on veut juste demander son chemin ou parler de la vie courante ("l'auteur naquit en 1865": on s'en fiche complètement, on n'aura jamais à l'employer!! Par contre "où se trouve la station essence?" et pouvoir ensuite comprendre la réponse en possédant quelques mots clé... oui!)
    Et parfois même, on apprend des structures désuètes qui font bien rire dans le pays, un peu, j'imagine, comme si un étranger nous parlait français en ces termes:"Hier, je fus à la plage mais je ne vis point de poissons"🤣
    Donc je reproche beaucoup au système français qui est un système reposant beaucoup sur l'écrit, la narration, la grammaire et très peu sur la communication qui est pourtant le but lorsqu'on apprend une langue (vivante)!! (Avec comme tu le dis, mais c'est dans toutes les matières, une focalisation sur l'erreur qui est une spécialité bien française.

    Le résultat est qu'avec dix ans d'allemand et en ayant ce qui est considéré comme un bon niveau en France, on parle moins bien l'allemand qu'un Allemand qui parle français avec juste trois ans de français à l'école!!

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    1. Contente que ça t'inspire !
      Et ouiiiiii sur l'utilité de ce qu'on apprend ou non, et notamment les structures désuètes ^^

      et je ne peux que souscrire à ta derniere phrase. Ayant fait ma 6è et ma 5e en Allemagne j'y ai commencé l'anglais. Le niveau que j'avais là bas au bout de 2 ans, donc, était supérieur à mon niveau en fin de 1ère (après donc 4 ans : 4è, 3è, 2nde, 1ère) dans le système français. Jusqu'à ce qu'en terminale je prenne le taureau par les cornes, notamment en m'aidant du moyen dont je vais venir vous parler d'ici pas longtemps. (teasing de fou, hein :D)

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    2. Alors alors quelles différences as-tu vu entre la façon d'apprendre l'anglais en Allemagne et la façon française?
      (Parce qu'effectivement n'importe quel Allemand possède la base de l'anglais, ce qui n'est pas le cas du tout des Français)

      C'est la question que je me pose toujours : comment font-ils dans les autres pays pour être si efficaces en langues? Quelle est leur méthode?

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  2. Merci pour les idées pour apprendre une langue. Je fais diverses choses que tu as citées, pas toutes, cela fait plusieurs années que je cherche une personne parlant anglais qui pourrait leur apprendre (je me disais ce serait trop bien, enfin délestée de ce fardeau!!) mais personne au fin fond de ma campagne (ou il faudrait d'autres moyens financiers)

    Concernant l'accent, je trouve que si c'est important par contre!! Mon accent dans les trois langues que j'ai apprises est mauvais mauvais mauvais, ça me décourage de parler parce que les gens ne me comprennent pas du tout! Quand on répète trois fois la phrase et qu'on voit toujours la même lueur de gêne et d'incompréhension dans les yeux du passant en face... (c'est différent quand on est avec des connaissances ou des amis qui éprouvent une certaine bienveillance envers nous...)

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    1. Chouette que tu fasses ces différentes choses ! et évidemment qu'une personne pouvant intervenir en anglais serait la cherry on the cake mais… rien que les autres choses aident beaucoup. Je me souviens de F., peu de temps après qu'il ait commencé à regarder de temps en temps des petits films allemand, qui m'avait vertement repris sur la prononciation d'un mot. Je ne me souviens pourtant pas l'avoir dit particulièrement mal, mais lui, en tous cas, me l'avait ressorti exactement comme prononcé dans la vidéo, et y tenait très fort ^^

      Ce qui est précieux pour cette histoire d'accent. En effet, si la prononciation des mots les rend incompréhensibles, là, on a bien un problème.

      Ah, et, concernant cette histoire de personne pas dispo dans ta campagne : c'est relou en effet. Ceci dit, tu fais déjà beaucoup, et tu n'as pas ENCORE moyen de les confronter vraiment à des anglophones. Je trouve que ce ENCORE est très important car les choses vont évoluer, qui sait les possibilités qui s'ouvriront avec des enfants plus grands ? (échange avec une famille, etc. Moi meme je n'ai débloqué mon anglais oral qu'à 18 ans, en décidant que zut, j'allais aller jouer les jeunes filles au pair quelques semaines pendant l'été)

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    2. J'ai écumé toutes les ressources de la médiathèque: tous les cd de chansons (certains sont bien faits. La collection Cat and Mouse par exemple. Ou un cd dont j'ai oublié le titre qui propose d'abord une chanson en entier puis avec de plus en plus de trous), les imagiers sonores, les manuels...
      Plus des videos sur internet, les leçons de Sam and Mel, un peu de la méthode Gouin, le tiptoi sur l'anglais, nos amis canadiens etc... ce qui fait que les enfants ont un bon accent (j'ai parlé le moins possible) mais je commence l'écrit avec mon fils qui a 11 ans et ça y est, il se met à lire à la façon française... :(

      Quant aux vibrations dont vous parliez, il est certain que je n'en ai aucune avec l'anglais mais c'est la langue demandée et mes enfants étant en IEF, je n'ai pas le choix. Si je trouvais une personne anglophone,je délèguerais avec un énorme plaisir.

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  3. Ah il faut que je mette le nom d'une super méthode sur internet: Sam and Mel!! Ludique, claire, efficace et pzs chère! Vous pouvez trouver quelques leçons gratuites sur YouTube pour voir de quoi il s'agit. Les leçons, une fois qu'on a payé, sont plus complètes.

    Par contre, méfiance concernant les manuels de langue (de classe), belle arnaque, j'en ai acheté un en anglais, il y avait le lien internet pour les ressources audio et vidéo... mais nulle part il n'était précisé qu'il n'y avait qu'une partie de ces ressources... et que le manuel était inutilisable sans acheter en plus le DVD qui ne se trouve pas à l'unité mais uniquement vendu avec le coffret de l'enseignant qui coûte... 125 euros!!!! (Pour une matière pour une année, sachant qu'en ief, on a tout à acheter soi même et que quand on arrive en sixième, ça commence à faire une bien jolie somme...)

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    1. Ah chouette merci de ces suggestions et infos complémentaires ! Je suis sûre que ça servira à l'un ou l'autre visiteur.
      Sympaaaaa l'histoire du dvd. C'est du f... du g... quand meme !

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  4. Coucou,
    Merci pour ce long billet.
    je suis d'accord avec tout le billet, sauf peut être comme Line, sur l'accent.
    j'ai lu (je ne sais plus où) que le frein principale à la compréhension était l'accent bien avant les erreurs de grammaire, de conjugaison et de syntaxe. Si nous faisons des erreurs, la personne peut reformuler pour être sûre d'avoir bien compris. En revanche si elle ne comprend pas les mots à cause d'un accent trop pourri, elle ne pourra pas reformuler et là le désespoir nous guette. (pour l'accent, il n'y a qu'à entendre les remarques des petites mamies à la messe qui se plaignent de ne RIEN comprendre au gentil prêtre africain qui pourtant parle français comme nous ou presque)
    je dirais donc, si il y a un point à travailler en tant que parents c'est l'accent ou du moins le rythme des phrases, sa musicalité.
    des bises
    Servane

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    1. OUI +++ ! D'où l'intérêt de profiter des ressources "modernes" à dispo. F. écoute en boucle le dernier cd reçu en allemand (cadeau de noel laissé par notre mamie au pair lors de sa venue en automne - ah mais ça me fait penser que je vous dois un billet sur notre fonctionnement mamie au pairesque pour cette année !) et c'est typiquement qqch d'idéal pour transmettre autrement le rythme d'une langue. Je l'entendais fredonner tout à l'heure et j'ai pensé à ce billet ;-)

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  5. Plein de bons conseils!
    Pour l’accent, effectivement, il n’est pas nécessaire d’avoir un accent parfait dès le début. Les ressources que tu cites, pour écouter des natifs parler, sont importantes. Certains sons n’existent pas en français, comme le son oo de foot. Même avec un cerveau plastique, je n’arrive toujours pas à l’entendre et le prononcer après plus de 15 ans en immersion anglophone. Donc oui, ne pas négliger l’exposition à de bons accents.
    Je suis surprise qu’en tant que RH tu dises que l’accent n’est pas important professionnellement. Aux USA, il est considéré qu’à CV et niveau d’anglais équivalents, le candidat qui a le moins d’accent aura le poste. Il y a des tonnes de cours de réduction d’accent.
    Swanilda

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    1. Ah nuance très juste. Je me suis basée, en tant que RH, pour un fonctionnement en France : si on bosse en France avec des étrangers, l'accent n'est pas primordial. Effectivement il prend du poids en cas d'expatriation… et plus ou moins selon le degré de "chauvinisme" du pays d'accueil, si tu vois ce que je veux dire.

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  6. Il y a 14 sons qui existent en anglais et pas en français.
    https://bilingueanglais.com/blog/855/sons-anglais/

    Je suis surprise de voir que tu associes bon accent avec ego. Je ferais plutôt le contraire ! Je trouve que ça demande un vrai travail d’humilité et d’assimilation, d’aller vers l’autre et de s’adapter. C’est un peu snob, je trouve, d’avoir un accent à couper au couteau. Bon c’est peut-être parce que j’ai vu des français garder volontairement un accent français niveau 6eme, bien que vivants et mariés avec des anglophones depuis 20 ans, pour être identifiés de suite comme étant français.
    Swanilda

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    1. Haha je comprends tout à fait ! Je crois qu'il y a les 2 excès en effet : l'ego qui fait que je marque ma particularité et que refuse mordicus de m' "assimiler". Et l'ego qui veut bien montrer sa supériorité linguistique (je l'avais expérimenté en prépa, ça…) et donc crée chez ses condisciples un beau complexe d'infériorité, leur coupant pour longtemps l'envie d'ouvrir la bouche, en associant ce genre d'acte téméraire à une humiliation instantanée.

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    2. Ça me rappelle une copine, qui au début détestait celui qui allait devenir son amoureux, car il parlait avec un super accent en cours d’anglais et elle trouvait ça arrogant. Elle a ensuite appris qu’il était binational et bilingue. Ce qu’elle prenait pour de de l’ego de sa part à lui, était en fait l’expression de son égo à elle. A méditer :-D

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  7. Coucou (oui oui je suis encore en vie lol). Merci pour les outils que tu proposes ainsi que ton point de vue intéressant sur le rapport entre égo et accent (même si je n'associerais pas forcément les deux moi non plus, mais ton avis est éclairant je trouve :)). Ici, j'avoue que je considère que l'apprentissage d'une langue étrangère étant plus efficace en passant par une tierce personne, mon niveau d'investissement personnel est proche de ... zéro. Bien que parlant parfaitement 4 langues, et convaincue des apports en termes d'ouverture aux autres, je pense - peut-être à tort - que l'approche la plus efficace sûrement est celle que tu proposes aussi d'ailleurs, celle de passer par un tiers. Si je me mettais à parler avec mes enfants en anglais par exemple (même par le jeu sur des temps limités), ils me regarderaient de travers, pourtant on voyage beaucoup à l'étranger ... et là par exemple mon aîné devient en revanche très demandeur (comment on dit merci ou au revoir au réceptionniste de l'hôtel, comment on commande un repas à table etc. etc. dans la langue locale ou en anglais et met souvent en pratique). Ce que je je veux dire c'est qu'un enfant apprend plus facilement lorsqu'il y a la motivation (un environnement étranger où il souhaite communiquer, une personne avec laquelle il souhaite développer des liens, par ex sa baby-sitter, une activité ludique par ex ici du théâtre en anglais ... tout comme nous en fait, par l'envie de communiquer). Avec son parent, je pense que les moments de tendresse et complicité (lecture du soir, jeu sur temps libre, ...) sont des moments à privilégier dans sa langue maternelle. Après, je dis ça aussi car je ne pratique par l'IEF donc ces moments sont précieux car plus rares et je n'ai pas la charge d'instruire mes enfants. Je vois aussi une tendance de parents qui parlent avec leur enfant une langue étrangère qui ne fait pas du tout partie de leur histoire personnelle, dans le seul but d'habituer l'enfant, d'ancrer comme tu dis ... mais on oublie que l'apprentissage de la langue se fait par le lien et avec la "vibration" qui va avec (ce qui est ton cas pour l'allemand ou l'exemple de la prof d'italien que tu cites), et "faire l'effort" de baragouiner des mots (désolée du terme, ce n'est pas du tout péjoratif) avec pour seul but de préparer son enfant tant bien que mal (même avec les bénéfices collatéraux pour soi-même que tu cites) ... y a quelque chose qui me déroute un peu. ça peut donner des résultats en effet, avec une intention ludique, mais cela pose questions : sur la durée d'un tel engagement pour que cela fasse sens, sur le relais qui sera pris (par l'école ? des cours particuliers ?), par les possibilités de pratiques ? ... l'accès aux langues étrangères doit être démocratisé, j'en suis convaincue ; mais je pense qu'il faut réfléchir aux motivations propres de l'enfant et à sa compétence/motivations de parent (de celles qui touchent à l'ego justement) à l'y amener avant de s'aventurer ... personnellement, je suis plus dans la logique inverse dans la mesure où je lutte contre l'envie de transmettre dans des conditions où mon enfant ne serait pas aussi réceptif et naturellement demandeur, bien que ça me démange .. et tout le monde ne se reconnaitra pas dans mes "pathologies dermatologiques aigües" bien sûr bien hein ! (chépa pas si je suis bien "claaare", autrement tu as le droit de me lapider sur la place virtuellement publique, même si ce n'est pas très ZD lol (pourquoi pas d'ailleurs ? Y a pas plus ZD qu'un caillou lol). Des bises et merci encore pour tes articles très "contrepieresques" et qui invitent à réfléchir ;)

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    1. Haha comme d'hab je me marre à lire tes commentaires

      1. c'est pas ZD la lapidation : ca fait du déchet, genre les vêtements sont i-nu-ti-li-sa-bles après. Les cailloux aussi, ça fait mauvais genre sur un muret et/ou ça demande un nettoyage agressif avec des produits pas green du tout (bon appétit bien sûr !).

      2. les enfants qui regardent d'un air bizarre si on s'y met d'un coup. Yep, je confirme ! Mais en fait… ils s'habituent lol. Surtout si on s'efforce de faire ça avec naturel, c'est-à-dire ne pas commencer "haha, là je te parle en trucmuche", mais se lancer direct.

      3. l'importance que ça ait du sens pour le parent : oui à fond ! C'est vraiment un excellent point, et notamment comme tu le dis parce que pour porter du fruit il faut un investissement dans la durée, donc une forte motivation du parent, et que donc ça ne doit pas être encore un "devoir" que le parent s'ajoute, en plus de celui de faire des yaourts maison et des lettres rugueuses soi-même (ici, les habituées du blog pouffent). Ca peut l'être pour un parent IEF, effectivement, puisque dans son choix d'instruire lui meme son enfant il récupère la mission d'assurer l'apprentissage d'une ou plusieurs langues étrangères, mais pour un parent lambda, niet ! Tout apprentissage comporte une part d'affectif effectivement, et il est difficile de transmettre qqch qui ne représente pas vraiment qqch pour nous, qui ne nous fait pas "vibrer".
      Ceci dit... quand je lis que ça te démange, alors là justement je trouve dommage de t'en priver. ;-) Sauf si tu crains éventuellement que ça ne te démange pas suffisamment pour rester cohérente dans la durée ?

      4. résistance de l'enfant / enfant pas demandeur : à relier au point 3. Plus ça a du sens pour le parent, plus sa motivation peut permettre de passer outre / persévérer suffisamment pour survivre aux traversées du désert. Mais inversement oui, ça peut ne pas être le cas et c'est parfaitement entendable et en aucune manière il ne devrait être question d'en faire une occasion de plusssss de caillasser le maaaaauvais parent (bouhouhou).
      En ce qui me concerne il y a eu des moments où les enfants, notamment F., n'étaient pas super réceptifs, mais clairement ça me tenait beaucoup trop à cœur pour me laisser distraire de mon objectif; je me suis bien gardée de forcer à parler, comme souligné dans le billet, mais j'ai maintenu les efforts "passifs" et j'en suis bien contente aujourd'hui.
      Mais c'est vraiment parce que POUR MOI c'est qqch d'important que je veux transmettre à MES enfants. Au détriment de plein d'autres choses que je ne leur transmets pas mais qui pourront enrichir d'autres familles, et sur lesquelles je pourrais allègrement culpabiliser si je le voulais. Mais j'ai décidé que je ne le voulais pas, et je m'empiffre avec le reste des Lebkuchen de Noel pour noyer les relents de culpabilité qui pourraient vouloir m'envahir quand meme.

      5 - heureuse que tu soies encore vivante. Quand les transports en commun seront rétablis, nous mettrons notre immonde plan de faisage de connaissance IRL en pratique. Pour le moment, je "kugel vor mir hin" en restant le plus possible éloignée de tout ce qui roule sur des rails.

      Bien cordialement (ou pas) !

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    2. Très juste tout ce que tu dis (sauf pour la lapidation, il y a des règles à respecter enfin, on ne lapide jamais habillé et on fait ça dans un trou ;)). Pour notre sujet langue, en fait je crois que j’ai une stratégie : je confie ça à quelqu’un d’autre de plus légitime (par ex, le cours de théâtre en anglais qui passe super bien pour le côté théâtre et qui était sa motivation initiale et, ni vu ni connu, vas-y que je te colle quelques mots par-ci et quelque prononciation par là ... sa prof étant « native English speaker » ;)).  Lorsque l’anglais fera un peu plus naturellement partie de son paysage, je pourrais embrayer. En fait ça me démange suffisamment je crois, mais je ne me sens juste pas légitime et ça ne me semble pas naturel de commencer à zéro, mais prendre le train en marche oui (euuuh, sauf dans les transports franciliens en ce moment je te l’accorde ... mais la séance d’IRL n’est que partie remise en effet ;)). 

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  8. (PS : ça m'a manqué le petit refrain "je ne suis paaaaaas z'un ro-booooot" ... sur l'air de "je ne suis pas un héro" ... si tu vois ce que je veux dire ;)).

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    1. Alors je vois très bien le petit refrain, mais dis dis dis : où aurais je du l'inclure ?!

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    2. Mais siiiii, rappelle-toiiiiiii, captcha toussa toussa ;)

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  9. Article super intéressant et qui tombe à pic!!

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  10. bonjour,

    merci pour cet article, c'est ce qu'il me fallait pour enfin lire des livres en allemand à mon petit garçon ! On vit en Allemagne et je pensais que le Tagespapa allait "suffire", mais avec l'interruption en ce moment et le futur retour en France, votre article m'a fait franchir le pas et mon fils apprend des vraiment facilement ! Même si ce n'est pas parfait car nous ne sommes pas des locuteurs natifs !

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    1. Ah merci d'avoir pris le temps de ce retour ! Vraiment ravie que cela vous ait décomplexée, c'est vraiment le but de ce billet. Et en ayant eu une base "locale" vos efforts tombent sur un terrain encore plus favorable et permettront de maintenir la langue (alors que sinon me cerveau est tellement plastique que tout partirait... C'est du vécu)
      Trop chouette le TAGESPAPA 👍. C'est encore super rare !

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