dimanche 20 août 2017

"les enfants actifs réagissent mieux..." - Petit Bout de Lawrence COHEN, Qui veut jouer avec moi? #4

Un nouveau petit bout de Lawrence Cohen... aux implications multiples!

En effet, différentes idées se retrouvent et j'ai eu du mal à choisir la citation en tant que telle. Mais choisir il faut, et puis je vous rajoute le paragraphe complet donc rien ne se perd.


La citation du jour est donc:
"les enfants actifs réagissent mieux aux contacts physiques animés qu'à une étreinte passive sur les genoux des parents."

Issue du paragraphe suivant :

Lawrence COHEN, "Qui veut jouer avec moi ? - Jouer pour mieux communiquer avec nos enfants", p180.

J'ai trouvé ce paragraphe très riche
  • Tout d'abord, utile rappel, ici appliqué aux câlins, mais proche de ce qu'on lit souvent en parentalité positive: c'est quand un enfant se comporte de la manière la moins aimable qu'il a le plus besoin d'être aimé. Puisque oui, les câlins constituent un puissant remède (préventif et curatif) aux comportements inappropriés. J'y étais attentive, je le suis encore davantage, et je saute le plus souvent possible sur F. pour lui faire un câlin, y compris et surtout quand une situation tourne au vinaigre...
  • Ensuite, cette histoire de préférence pour les bagarres : en tant que telle, je ne la constate pas forcément chez F.. Il adore les câlins. Ceci dit... 
    • je crois que si je regarde l'évolution sur les deux dernières années, il y a eu une époque durant laquelle c'était moins le cas, parce que probablement j'en donnais moins spontanément, et donc lui aussi venait moins en chercher... puis j'y ai été plus attentive et maintenant il en demande très facilement, très souvent. Je suppose donc que passer par la bagarre pourrait aussi être une manière de rétablir ce lien-là quand il a été un peu distendu.
    • il est vrai que quand l'ambiance est un peu survoltée, le passage au câlin n'est pas toujours facile, que ce soit pour moi (quand je suis trop énervée, difficile de me rappeler le point n°1, ou en tous cas pas grosse envie d'agir en fonction!) ou pour lui (besoin de bouger). 
    • Depuis ma lecture de cette page-là, j'ai eu plusieurs fois recours à un mix de câlin-bagarre, en mode "je suis une grosse pieuvre et je vais te manger" ou "hahaha, je suis une machine à câlins devenue folle!": je l'entoure de mes bras musclés et fais mine de le serrer très fort / le manger, etc, il se débat mais dans le même temps se fait câliner, nous rigolons, et nous finissons généralement sur un câlin plus calme. Cette bagarre constitue de fait une transition, et très efficace.
  • Quant à la pratique régulière de bagarres, je retrouve quelque chose de proche du pouvoir des guilis découvert en ateliers Faber & Mazlish (mais L. Cohen semble plus circonspect vis-à-vis des guilis... il faut que je creuse, ça tombe bien j'ai encore quasiment la moitié du bouquin devant moi), et c'est un conseil que je ne vais pas hésiter à appliquer! J'ai d'ailleurs retrouvé le conseil également donné en ateliers, d'avoir recours à des parties de karaté-chaussettes : à genoux, en chaussettes, chacun essaie de piquer les chaussettes de l'autre (pour les parents d'ados ou pré-ados qui me liraient: visiblement ceux des participants à l'atelier qui avaient des exemplaires de ces âges à la maison ont rencontré beaucoup de succès avec ce jeu-là).
D'autant que L. Cohen consacre ensuite toute une partie de son livre à la bagarre, en détaillant les points à prendre en compte pour qu'une bagarre porte vraiment du fruit. Mais ça, cela fera sans doute l'objet d'un autre billet ...

Allez, à l'attaaaaaque!


Petits Bouts de Lawrence Cohen publiés: 
1- Mettre un terme à un jeu violent
2 - Difficiles retrouvailles avec un enfant
3 - Une bonne manière de jouer à la guerre (?) 
4 - Une alternative aux câlins
5 - Déclarations enflammées 
6 - Transformer une situation tendue en jeu 
7 - Les enfants qui tentent de s'humilier les uns les autres 
8 - De l'importance de l'éducation émotionnelle des  garçons 
9 - Entraînement à la maîtrise de ses impulsions
10 - Les aînés face aux plus faibles
11 - Ne pas s'opposer trop vite 

21 commentaires:

  1. Je fais comme toi pour concilier mon énervement et leur (surtout avec A) besoin de câlins/proximité physique : je deviens un "tigre qui mange le bazar", ça nous fait du bien à toutes les deux !

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    1. Haha ! Mais euh... tu fais quoi du bazar ?

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    2. non comme toi, je me jettes sur elle pour faire sembler de la manger ("de manger le bazar qui est en elle")

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    3. Ah ok! Je pensais que c'était une subtile adaptation du concept pour régler les soucis de rangement de chambre ;-)
      Donc en gros tu vas dévorer le sentiment de malaise en elle...

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  2. Merci pour ces articles... Un peu surmenée en été (avec 5 ou 6 enfants de 8 à 2 ans dans la maison selon les jours), trop en tout cas pour prendre spontanément le temps d'observer les enfants, et me resituer dans une démarche positive, vos articles me 'nourrissent' en me donnent envie d'aller plus loin... à la rentrée!

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    1. Ah oui en effet voilà un été sportif!
      En tous cas vos mots me touchent particulièrement : moi aussi, j'avance en m'aidant de réflexions piochées à droite à gauche, qui me donnent envie et dont je peux me dire qu'au premier soubresaut d'énergie que j'aurai je pourrai voir comment les intégrer dans mon cheminement. Alors je suis bien heureuse de savoir que, si je reçois beaucoup, je transmets aussi!

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  3. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle mais c'est pertinent. À garder dans un coin de sa tête.
    Servane

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    1. C'est exactement ce que je trouve vraiment chouette dans ce bouquin : il est truffé de trucs pertinents qui me permettent de voir des choses sous un nouvel angle... c'est fou!

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  4. Je suis avec intérêt les petits bouts de Lawrence Cohen et celui-ci m'a particulièrement intéressé. Ni une ni deux, pas plus tard qu'hier je mets en pratique : alors que suite à un refus de ma part, petit Jo se vexe, réagit violemment et cherche à me faire mal, je lui dis "Si tu veux me taper on va faire la bagarre". Gros succès ! J'ai été étonné de voir à quel point il était capable de maîtriser ses coups et combien il ponctuait la bagarre de moult bisous (aussitôt renvoyés au centuple) et de calins. Seulement j'ai rencontré deux problèmes :
    - la petite soeur qui observait la scène, a voulu se mêler aussi à la bagarre et là c'est beaucoup plus dangereux pour elle. (C'est d'ailleurs un problème que je trouve de manière trop récurrente à mon goût, même quant on fait juste un calin avec son frère, elle le pousse de mes genoux ou crie très fort de manière à bien écourter ce moment, moi qui voudrait recharger au maximum le réservoir affectif de petit jo pour éviter qu'il s'en prenne justement à cette dite petite soeur)...
    - une fois la soeur mise à l'écart et malgré mes nombreuses tentatives pour faire transiter la bagarre vers du pur calin et un retour au calme, ou pour arrêter la bagarre "ah, aaaahhh (imitation du râle de l'agonie), tu m'a touchée au coeur ! Mes forces s'en vont. Dis à mon fils que je l'aime...", rien n'y fait, il veut continuer encore et encore la bataille de chiffonnier. Donc stoppage imposé, crise, cris, soirée de la loose (encore une...).
    Des idées ?

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    1. Salut Capucine.
      J'aime bien ton retour, et je suis toujours heureuse des moments comme tu as réussi à le faire : voir une idée, la mettre en pratique, s'interroger sur son résultat. C'est vraiment la meilleure manière de faire pénétrer les idées je trouve !!

      Bref, je n'ai pas d'idée lumineuse pour ton 2e point, mais je voulais partager une inspiration pour le 1er... Et si tu la faisais entrer dans le jeu, sans pour autant l'inclure. Par exemple, tu dis : "oups, une intruse, je vais la mettre dans la salle d'attente des bagarres !", et puis tu la saisis et la mets d'un cote, tu fais semblant de fermer la porte, tout en commentant : "je t'avertis, je vais revenir !", là tu reviens sur ton fils, moment bref, puis tu le saisis et le mets à son tour dans une salle d'attente, et tu prends la petite.. etc.. Tu vois l'idée ? Comme ça, tu l'inclus dans la bagarre, en meme temps elle ne se prend pas les coups, et puis ils pratiquent tous les 2 le fait d'attendre son tour, ce qui n'est jamais évident... (Et puis bien sur, trouver des moments ou la soeur n'est pas la pour remplir uniquement le réservoir de ton fils !)

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    2. Ah c'est chouette que t'aies pu appliquer ça !
      Bon, concernant tes pb

      - la petite soeur : argh! bon, comme idée, hormis celle super de Coralie, je verrais : sauter sur l'occasion quand elle est pas là pour déclencher des bagarres, et, quand elle se met dans la bagarre, tempérer exagérément tes gestes (genre bagarre au ralenti) pour donner au moins momentanément un autre tour au jeu mais conserver le jeu tout de même

      - concernant la 2ème : je me suis jetée sur le chapitre correspondant hier, persuadée d'avoir lu des trucs lumineux sur le sujet. Mais en vain. Ceci dit comme ce bouquin est assez mal structuré, je ne desespère pas d'y trouver des éléments de réponse plus tard. Je te dirai.
      D'ici là me voici réduite à devoir faire fonctionner mon propre cerveau
      (j'ai adoré ta manière théâtrale d'essayer d'arrêter, au passage)

      réflexion n°1 : c'était la première bagarre du genre dans ce contexte, du coup il a voulu en profiter à fond... peut-être que si y en a régulièrement, il sera plus facile pour lui d'accepter qu'elles terminent puisqu'il saura pouvoir compter sur une réédition prochaine

      idée n°2: minuteur ? En mode : "j'ai encore des munitions pour jusque là, ensuite faute de munitions il faudra passer aux pourparlers de paix"... que tu peux rendre sexys avec une cuiller en bois pour fumer le calumet de la paix par exemple:
      ce qui m'amène à une idée n°3 : basculer sur un nouveau jeu, genre (une fois le temps écoulé si tu as aussi utilisé l'idée n°2) tu te fous en tailleur par terre avec une casserole sur la tronche à fumer ta cuiller, ça pourrait donner envie à ton fils de te rejoindre, donc de passer sur un jeu plus calme (moi en tous cas ça me ficherait très envie de m'asseoir sur ton carrelage!). Ce qui implique que tu prévoies quelques minutes de jeu supplémentaire pour cette transition là, parce que si ça ne dure qu'une demi seconde il va se sentir floué d'avoir lâché la bagarre pour ça.

      bise !

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    3. Merci à toutes les deux pour ces chouettes idées. j'ai hâte de m'y mettre ! (je nous vois déjà casseroles sur la tête ; j'imagine assez bien, si les deux souhaitent s'impliquer dans le jeu, sortir la trousse de docteur pour soigner tout le monde après la bagarre)

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    4. rebonjour, rebonjour, je viens mettre de nouveau mon grain de sel dans cette discussion, parce que j'ai pu mettre en pratique samedi !! (en fait, un mélange entre cet article et le suivant puisque ce n'est pas une bataille mais un jeu de machine à câlins. Mais ça tombait en plein en ligne avec ce commentaire, c'est donc bien ici qu'il faut répondre !)

      Je vous raconte : Anatole, mon fils de 3 ans, se met à me viser type "lance d'incendie", en disant qu'il me lance du feu. Je réponds "Ah, moi, contre le feu, je peux lancer de l'amour !" et je me précipite sur lui, en le touchant partout, en disant "de l'amour là, de l'amour là, de l'amour là..." puis "mais... mais ça met en marche la machine à câlins !!" Là, la machine le saisit, le porte jusqu'au canapé, et se lance dans un gros câlin !
      A peine terminé, il veut recommencer. On recommence.
      Mais Léon, son frère de 5 ans, veut se joindre à nous, et le câlin se termine à trois...
      Puis, ils veulent chacun recommencer.
      Je pense à Capucine, et mets en pratique.
      Je prends Léon, et commente : "Ah, on va mettre celui-ci dans la salle d'attente, et je viendrai le chercher quand ce sera son tour" -posé dans un coin, il ne bouge pas. Il me regarde faire avec Anatole, puis je pose Anatole dans la salle d'attente, et j'en sors Léon.
      Ca marche ! Anatole attend son tour !
      Encore un passage chacun, puis j'annonce que je vais aller prendre ma douche.
      Anatole chouine : "Je veux encore faire la machine à câlins !"
      Mais je n'ai pas répondu à Capucine sur le point 2, alors il va falloir improviser !!
      J'ai tout simplement basculé dans le mode "concéder dans l'imaginaire"...
      "Ah, toi tu aimerais bien qu'on fasse encore une fois, 2 fois, 3 fois, 1000 fois en fait !!! Dommage que je doive aller me doucher...." et je suis partie, sans qu'il ne dise plus rien...

      Merci Gwen pour ces riches idées !!

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    5. Ah j'aime, mais j'aime ! C'est cool d'être un panel de mamans testeuses...
      Basculer dans l'imaginaire, of course ! Une option toujours intéressante et qui se combine effectivement merveilleusement bien à ce machin.
      Bon eh bie et il ne me reste plus qu'à expérimenter le pouvoir de la salle d'attente chez les miens. Je me demande si je ne pourrais pas tout simplement l'utiliser pour les fois où les deux me demandent des câlins lambdas en même temps...
      Si on y réfléchit, c'est juste une manière ludique de leur apprendre l'attente, une manière plus sexy mais tout aussi claire qu'un "chacun son tour " ou "dans la vie faut attendre ". Hum... y'a du potentiel !!

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  5. Roooh! Mais c'était donc ça ! J'ai un fils "savonnette" : dès que je veux lui faire un câlin, il glisse de mes bras. Et d'ailleurs, il se trémousse même quand c'est lui qui réclame le câlin... J'avais l'impression de ne jamais répondre correctement à ses demandes de démonstration d'affection... Maintenant, ça devrait coller mieux ! Merci beaucoup !

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    1. j'adore l'image de la savonnette !
      Amusez vous bien ;-)

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  6. J'aime bien cette idée de transition ! Je vais essayer ça, je reviendrai te dire !

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    1. ah oui j'attends ton retour !

      Ce qui est cool c'est que si tout le monde se met à tester, on se retrouve comme dans le cas de Capucine avec une bibliothèque de variantes pour adapter selon les cas et les problématiques...

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  7. Ca dépend peut-être de l'âge ou du tempérament de l'enfant mais avec ma cadette (9 ans et demi) ça ne fonctionne pas du tout : je lui propose un câlin quand elle est en crise ou je pose ma main sur elle avec douceur par ex et elle manifestement violemment qu'elle ne le veut pas à ce moment-là. En revanche, une fois le plus dur de la crise passée, c'est souvent avec des câlins que tout s'apaise enfin.

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    1. Eh oui ces fichus gamins osent avoir des variantes dans leurs modes d'emploi ...;-)
      C'est relou ! Car je vois bien déjà que E ne fonctionne pas toujours comme son frère et qu'avec elle je suis amenée à trouver encore d'autres solutions.
      Mais concernant ta fille : est-ce que justement susciter une bagarre dans ces moments là ne pourrait pas être testé comme manière de faire descendre la pression une première fois ?

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  8. "C'est quand un enfant se comporte de la manière la moins aimable qu'il a le plus besoin d'être aimé." Ah cette phrase...on peut l'écrire en gros, partout partout ?

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