samedi 15 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #10

Allez, nous voici de retour!
Semaine cahin-caha, en mode prudente, où je prends garde d'apprécier chaque réussite, et m'efforce de prendre chaque revers de fortune avec philosophie...

Samedi:
Alors que je mets la dernière main à la préparation du dîner, F. s'agite dans la cuisine, touche à tout, et semble prêt à saisir la moindre opportunité de "bêtise"... Je le neutralise en lui confiant une mission:
"F., il me faudrait des couverts pour toi et E. s'il-te-plaît".
Hop, il file choisir leurs couverts, et vient ensuite s'asseoir sur sa chaise en attendant que je remplisse leurs assiettes.

Dimanche:
Nous allons au parc en passant par la montée du garage. Montée du garage fichtrement raide, et d'autant plus difficile à gravir pour F. que cette fois-ci, non seulement il est juché sur sa draisienne, mais l'une de ses mains tient précieusement la boîte de grosses craies que nous sommes sur le point d'étrenner.
"J'arrive pas !
- Oui, c'est difficile !
Moi j'arrive à monter!"

Écouter le sentiment de difficulté, et non résoudre la difficulté...

Lundi:
Pendant que je prépare à dîner dans la cuisine, F. et E. s'en donnent à cœur joie dans le salon (dessiner sur la table, agiter les lampes, taper sur les murs, ...). Monsieur Bout est attendu incessamment sous peu, mais d'ici l'arrivée de la cavalerie il n'est pas improbable que j'aie incorporé du hachis de Bébou au menu.
"Est-ce que vous arrivez à jouer calmement tout seuls ou pas ?
- Non ! répond F.
Dans ce cas je ne peux pas cuisiner.
- Je vais faire des autocollants alors."

Mardi:
Nous rentrons de sortie avant le dîner, j'aimerais profiter de ce temps pour préparer ledit dîner au calme mais aussi faire un peu de ménage, ranger une lessive, et mille autres choses passionnantes.
Mais F. est agité, et ne semble intéressé que par ce qui peut causer problème : trifouiller mes affaires, embêter sa sœur, éparpiller des bouts de papier...
Je décris des problèmes, je donne des choix, je formule des questions de curiosité.
Je suggère à deux reprises un petit film en allemand, espérant obtenir ainsi le calme convoité, mais F. ne l'entend pas de cette oreille.
Puis j'abandonne l'affaire : un SMS m'informe que Monsieur Bout est en route, alors je décide que dîner, ménage et compagnie attendront : j'attrape F., le cale sur mes genoux, et lui lis 3 livres d'affilée.
Quand nous nous lassons tous les deux, et que l'agitation reprend, je reconnais que décidément, c'est de contact et de calme qu'il a besoin, et me vient l'idée de jouer mon ultime va-tout : je lui propose de filer dans le Mei Tai.
Et c'est donc avec un F. lové contre mon dos et ainsi neutralisé, que je peux enfin découper mes aubergines.

Mercredi:
Au parc, après une matinée difficile. Il est temps de rentrer.
"F., je vois que tu t'amuses. Mais c'est l'heure de rentrer.
- Noooon.
Je vais chercher E., ta draisienne est près du portillon.
- Nooooon.
J'avance et tu me rejoins."
Je ne rajoute pas un mot, tourne les talons, et avant même que j'aie franchi le portillon, F. est à côté de moi, draisienne à la main. Ouf.

Jeudi:
Journée passée loin des enfants, F. commence les bêtises peu avant mon retour et les enchaîne soigneusement ensuite.
Le coucher se passe donc mal et je finis par me retrouver avec un F. hurlant sans discontinuer, je le prends dans mes bras. Il se débat, réclame de l'eau mais refuse d'en boire la moindre goutte.
Je le maintiens alors, après quelques minutes ses cris perdent de leur intensité. Il recommence alors à réclamer de l'eau, mais persiste à refuser le gobelet que je lui propose. Je demande donc:
"Et Mimi [son mouton], a-t-il soif ?
... Oui !"
Nous faisons boire Mimi, lequel se met à nous sauter dessus, à se cacher sous nos jambes, à frotter son museau, à la propreté douteuse, contre nos nez, bref, fait le fou.
Je propose ensuite à F. de le recoucher, je lui remets sa couverture, lui caresse le visage encore quelques instants, souhaite une bonne nuit à la paire (F. et Mimi), et la nuit peut enfin commencer.

Vendredi:
Pendant les repas, F. a une nette tendance à s'essuyer la bouche, non pas sur sa serviette, mais sur sa manche. C'est encore le cas au dîner. 
Nous rappelons les règles
« la bouche s'essuie sur la serviette »
J'exprime mes sentiments
« je n'aime pas devoir laver du linge en plus »
Mais sans succès.
J'ai bien envie de m'énerver mais allez, un zeste d'humour
Je fais parler la serviette
« hé, je veux essuyer ta bouche, eh, la saleté c'est pour moi, hé ! »
Pendant que Monsieur, lui, fait parler la manche
« beurk, je veux rester propre, eh, la nourriture c'est pas pour moi, sinon je vais devoir aller au sale alors que je suis bien sur ton bras, moi ! »
F. se détend et nourrit sa serviette (en essuyant sa bouche… mais aussi à la cuiller, quelques minutes plus tard. Passons.)



Et vous ? 
Hotline ouverte !

4 commentaires:

  1. Gwen, courage, tu progresses en fond, et tu le sais.
    Je pense qu'au début, tout te semblait nouveau, c'est pourquoi tu avais de quoi nourrir tes semaines facilement.
    Aujourd'hui, un bon nombre de tes réussites sont acquises, et ne sont plus à noter. C'est à mon sens ce qui justifie ton sentiment mi-figue, mi-raisin...

    J'adore ton exemple du mercredi. Exactement ce qu'il faut que j'apprenne plus encore. Ne pas entrer dans des discussions sans fin sous prétexte d'écouter le sentiment...

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    1. Merci de tes encouragements Coralie !
      Je sais que tu as en partie raison, je sais qu'il y a aussi un effet "fatigue", et je crois qu'il y a quand même une régression aussi, mais surtout : zut de zut, après quelques semaines un peu euphorisantes, difficile d'admettre que tout n'est pas rose.

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  2. Moi je dis bravo pour Mardi !! Exactement l'horaire relou où plus personne n'en peut plus. Et en plus cette attente du papa qui dit qu'il arrive mais "bizarrement" il n'est pas là en un claquement de doigt non plus n'est vraiment pas évidente.
    Je te rassure les enfants grandissant ça devient plus simple.
    On dirait que pour la miss par ailleurs ça allait. Pas de jalousie quand tu as mis son frère dans le dos ?

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    1. Ouiiiiii c'est exactement ça (surtout que Monsieur travaille à une demi-heure de route, et encore c'est sans compter les bouchons qui viennent aléatoirement pimenter ses trajets de retour)
      "ça devient plus simple" : àquelâgeàquelâgeàquelâge ? (18 ans ? hum hum)

      Miss / jalousie. Non, E. est à la fois très autonome et assez peu jalouse, elle faisait sa vie, d'ailleurs c'est plutôt F. qui est du genre à accourir pour avoir un câlin quand il voit qu'elle m'en a demandé un. Par ailleurs l'avantage du Mei Tai en position dos, c'est qu'au besoin j'ai encore mes bras pour câliner un deuxième enfant (mais alors dans ce cas adieu le découpage d'aubergines ;-) )

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