Malgré tout ce que je pouvais bosser de Faber et Mazlish, des problèmes persistaient.
Il m'a fallu un œil extérieur, et l'aide d'une kinésiologue, pour réaliser que les soucis qui me tracassaient avaient des causes bien plus profondes. Et admettre qu'un recours à un psy s'imposait.
Facile, c'est pas ça qui manque.
Hum.
Rectificatif: les psy y en a plein.
Mais en trouver un BIEN, et ADAPTE au problème à traiter, c'est autre chose : une quête en soi.
Psy Numéro 1
Nous la vîmes 3 fois
Points forts
- tout près (des problèmes de logistique en moins, nous y allions à pied)
- pas cher (comparé à d'autres)
- et après la séance avec F., elle prenait le temps d'un débriefing avec moi, ce qui, je m'en suis aperçue en causant avec d'autres mamans, n'est pas toujours le cas.
Points faibles
- Au bout de 3 séances, elle n'étais pas en mesure de m'en dire davantage que ce que moi, je lui avais déjà raconté lors de la première séance.
- Notamment parce qu'elle comptait visiblement beaucoup sur l'interprétation des dessins de F. pour lui livrer des points d'analyse intéressants... La pauvre !
- A l'époque, F. ne dessinait pas (son premier bonhomme datant de cet automne, pour mémoire). Et, lui qui quelques semaines plus tôt avait traversé une phase où il ne gribouillait / coloriait plus qu'en noir, même cela lui avait passé (vraiment pas coopératif ce gamin!)
- les séances de débriefing n'étaient donc pas forcément très instructives en tant que telles, puisque au fond elle n'avait rien de nouveau à me dire...
- mais surtout: au cours de ces débriefings, qui avaient lieu devant F.., j'ai été de plus en plus gênée par la manière dont la psy parlait de lui devant lui, sans prêter attention aux termes employés : parlez-moi d'enfermer un enfant dans des rôles négatifs, quand, à sa maman qui mentionne que parfois le lit est mouillé à la sieste, la psy conclut avec assurance "oui, donc il y a souvent des soucis, il n'est pas propre à la sieste, n'est-ce pas". (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres)
- pas mal de ses questions ou de ses conseils tournaient autour du temps que F. passait loin de moi / la maison, des contacts qu'il pouvait avoir avec d'autres enfants : la mise en cause de l'IEF était sous-entendue à chaque détour de phrase, mais jamais dite clairement
- au point que lors de la 3ème et dernière séance, quand je l'ai interrompue à un moment en lui demandant clairement "ah, donc vous pensez qu'il vaudrait mieux le mettre à l'école?" (de ma voix la plus neutre possible), elle a nié très très vite... pour reprendre ses questions par la suite.
- Non que je ne sois pas prête à entendre que l'IEF ne serait pas adaptée aux besoins de F. (c'est d'ailleurs une question très actuelle en ce moment, et il n'est pas exclu que F. soit scolarisé l'an prochain), mais pas de la part d'une personne n'ayant pas été capable de dégager le moindre élément de compréhension de la situation, et pour qui l'IEF représente donc un bouc émissaire facile.
- Autre conseil à la mords-moi-le nœud entendu durant cette séance: alors que je lui expliquais le déplacement récemment observé du pillage de placards de F. vers les autocollants (nous n'en étions pas encore au stade où il nous rejoignait dans notre lit), elle a suggéré que je travaille à fournir à F. de quoi opérer un nouveau transfert (je ne sais plus quelle était sa suggestion exacte, mais en gros, il s'agissait de continuer à promener sa compulsion, en l'amenant des autocollants vers un autre support). Euh...? Déplacer l'objet de sa compulsion plutôt que travailler sur la cause ? Changer le symptôme, hop, sans toucher aux racines? Elle n'a pas su m'en expliquer l'intérêt, et personnellement, je trouvais finalement le symptôme autocollants assez confortable. Alors, au-delà du fait que ce n'était pas moi qui étais à l'origine du transfert vers eux, et que donc je n'aurais trop su comment m'y prendre pour appliquer le conseil de le provoquer une seconde fois, je voyais de gros risques à jouer à l'apprenti sorcier: ça pouvait retomber sur quelque chose de nettement plus gênant!
- mais c'est surtout le déroulé global de la 3ème séance, ou plutôt de sa partie débriefing, qui m'a clairement montré à quel point je perdais mon temps: ledit débriefing a duré 20 minutes, mais en fait, il a été constitué de 4 fois la même conversation de 5 minutes. A quatre reprises, sont revenues peu ou prou les mêmes questions, 4 fois, elle a pris connaissance des mêmes réponses en semblant les découvrir, 4 fois elle a fait les mêmes remarques, demandé les mêmes précisions... La seule chose qui changeait légèrement, c'était l'ordre et la formulation exacte des questions. C'était ubuesque ! La seconde fois déjà j'avais trouvé ça bizarre de devoir me répéter, et je m'étais demandée si c'était une manière subtile (arf arf) de me pousser à tirer mes propres conclusions (càd adieu l'IEF). Mais alors, quand le sketch s'est répété une troisième, puis une quatrième fois... Je me suis demandé dans quel film nous jouions. Après avoir discrètement regardé à droite et à gauche (caméra cachée?) j'ai commencé à avoir des doutes sur la santé mentale et/ou la sobriété de mon interlocutrice (dans le passé j'ai géré des salariés alcooliques et ça m'a rappelé des souvenirs).
Bref, j'en avais assez vu: quand elle a ouvert son calendrier pour programmer la séance suivante, j'ai argué de notre voyage prochain en Normandie et du manque de visibilité sur notre agenda pour annoncer que "je la rappellerais pour fixer le prochain RDV", et, c'est curieux, mais je n'ai jamais pensé à la rappeler. Ah, ces mamans distraites...
Puis vint le voyage en Normandie, qui coïncida avec le moment où notre déménagement se décida.
Deux effets sur notre problématique
- les soucis de F. passèrent momentanément au second plan,
- à la fois parce que nous étions passablement préoccupés par de menus détails tels que l'achat d'une maison,
- mais aussi parce que de toute manière, j'étais bien embêtée: échaudée par cette première expérience malheureuse, j'avais certes envie d'aider mon fils, mais je n'étais pas très à l'aise avec la perspective de le trimballer de psy en psy jusqu'à peut-être enfin trouver la bonne.
- puisque nous allions bouger en région parisienne, nous allions nous retrouver dans un coin où il était possible de trouver des psy formés à une spécialité autour de l'angoisse de séparation, or j'en avais entendu parler et cela me semblait une piste intéressante au vu de l'histoire de F. (dont vous pouvez relire certains points marquants dans ce billet sur sa relation à son père).
Psy Numéro 1 bis
Pendant l'été, une fois certains petits détails réglés (maison, mode de garde, déménageur,...), je me suis donc enfin préoccupée de cette piste, et, joie, une des grandes pontes de cette spécialité consultait à 15 minutes de chez nous.
Petit contretemps: à mon mail écrit en plein mois d'août, je reçus une réponse automatique m'informant que vacances machin prière de recontacter début septembre.
Si ce n'est qu’immédiatement ensuite, j'eus par divers canaux des échos pas tip top de la personne en question: certes elle appliquait la méthode, mais sa personnalité semblait ne pas convenir à tout le monde:
- fréquemment perçue comme sèche et cassante,
- beaucoup de parents se sentaient pris de haut,
- et visiblement elle avait une dent contre l'allaitement un peu prolongé, au vu des remarques faites à une maman allaitant encore son fils de 20 mois. Alors, moi, avec mes allaitements de 13 et quasi 18 mois... ça risquait de clasher.
Ouin ouin ouin. Ma piste toute trouvée, ma valeur sûre, s'évanouissait à nouveau dans les airs!
Ne sachant plus trop à quel saint me vouer, j'ai alors changé mon fusil d'épaule: en revoyant mes critères: ces expériences me montraient bien que pour qu'un tel accompagnement soit efficace, il fallait déjà que psy et parents ait des convictions éducatives communes. En effet, seule une base en commun peut permettre à un parent un peu fragilisé de faire confiance et d’accepter des observations, conseils, susceptibles de l'aider à sortir du trou, mais pas forcément toujours faciles à appliquer.
Où trouver quelqu'un qui ne soit pas trop éloigné de Faber et Mazlish?
C'est en causant avec Coralie (ma toute dernière rencontre bloguesque) que celle-ci m'a soufflé l'idée d'aller regarder du côté des psy formés par Isabelle Filliozat. Certes, je ne suis pas toujours 100% en ligne avec ce que dit Filliozat, mais globalement, quand même, je pouvais être sûre de retrouver une grosse base commune.
Psy Numéro 2
Et effectivement, merci la région parisienne, une psy figurant sur la liste des personnes formées à l'EIREM habitait pas trop loin de la maison que nous venions de trouver.
Prudente, je pris, au milieu du remplissage de cartons, le temps nécessaire pour une looongue conversation téléphonique histoire de vérifier que le courant passait bien / que nous allions bien dans le même sens. Je lui demandai 2-3 conseils, et sa manière de formuler ses réponses contribua également à me rassurer sur ce point. Hop, RDV pris pour une dizaine de jours après le déménagement.
Nous la vîmes 3 ou 4 fois
Points forts
- très douce, je me sentais en confiance
- elle nous voyait tous les deux ensemble, et s'attachait à construire un rapport de confiance avec F.
- elle apportait un regard différent sur F., et plus positif, à un moment où moi je ne voyais que ce qui n'allait pas
- c'est en examinant la situation avec elle que j'ai compris où était le problème / où il fallait creuser
Points faibles
- comme dit juste avant, c'est au cours des quelques séances faites avec elle que j'ai compris le vrai problème. Car effectivement, sa manière de prendre au sérieux l'histoire de F. et notamment la manière assez dramatique dont il est venu au monde, m'a permis de réaliser (l'apport d'un œil extérieur, de nouveau!) à quel point il était probable que cela ait eu un lourd impact. Or c'était quelque chose que j'avais eu tendance à sous-estimer, tout simplement parce qu'une fois ce drame passé, tout semblait bien se passer, F. était un bébé sympa tout plein, et au fond, hein, nous, nous étions surtout pressés de retrouver une vie paisible, et n'avions pas tellement envie de chercher des poux.
- Mais ses tentatives de "traiter" le problème ne produisirent aucun résultat : ce n'était tout simplement pas son domaine de spécialité. En effet, en parallèle, on m'avait prêté le bouquin spécialisé sur l'angoisse de séparation, et je voyais bien que sa manière de s'y prendre était bien plus superficielle que la démarche préconisée dans ledit bouquin.
Bref, j'étais de nouveau bien embêtée: une bonne psy, grâce à qui je voyais mieux le problème, mais pas équipée pour nous aider sur le traitement dudit problème.
J'étais bien embêtée, et en même temps, F. allait de pire en pire.
Et je commençais à réaliser que, si il réagissait aussi fortement au déménagement, ce n'était probablement pas le déménagement en lui-même le problème, mais toutes les angoisses bien plus profondes que celui-ci faisait ressurgir.
Bref, je laissai passer quelques semaines, pas à l'aise, mais indécise.
Et puis vint un mercredi
où F. se jeta sous une voiture en me regardant les yeux dans les yeux.
(la voiture eut le temps de piler, Dieu merci.)
Vous imaginez mon état le soir.
Or, ledit soir, alors que j'étais en train de raconter ma journée à Monsieur Bout, et que nous nous arrachions les cheveux de concert, beau hasard : sur un groupe FB de mamans locales que j'avais récemment rejoint, quelqu'un lança une discussion sur la psy n°1 bis.
Discussion au cours de laquelle les mêmes remarques furent formulées concernant ses points négatifs... et au cours de laquelle, également, fut mentionné un autre nom: une autre personne formée à cette méthode! J'avais déjà entendu ce nom en bien, mais je ne savais pas qu'elle était formée à cette spécialité.
Au stade de désespoir auquel l'épisode de l'après-midi m'avait propulsée, je ne fis ni une ni deux: après avoir demandé deux-trois précisions complémentaires à la personne mentionnant cette psy (et notamment : comment se positionnait elle par rapport à l'éducation positive? Réponse donnée : c'est pas du 100%, mais elle en est assez proche), hop, envoi d'un mail retraçant quelques aspects de la situation, zou, réponse dans la demi-heure et RDV pris pour la semaine suivante.
Psy Numéro 3
Points forts
- Dans cette méthodologie, enfant et parent(s) sont vus ensemble. Et à chaque fois, elle nous fait parler sur un thème puis reformule auprès de l'enfant. Ce qui est très important ! L'enfant entend les choses à la fois de la bouche de son parent, et de la bouche d'un tiers "neutre", ce qui permet une bien meilleure réception du message.
- Nous eûmes deux séances avant Noël, où tout de suite, je pus voir combien la démarche était bien plus approfondie.
- Le diagnostic fut aussi beaucoup plus clair: et notamment, certains aspects du comportement de F. reçurent un nom: le refus de grandir. Tellement évident une fois que c'était dit! (ceci dit, ce qui est drôle, c'est que la kinésio en avait parlé... mais je n'avais pas vraiment imprimé cet aspect à ce moment. Trop d'informations difficiles à digérer d'un coup, je suppose)
- Comme la méthodologie suppose de retracer toute l'histoire de vie de l'enfant, y compris avant et pendant la grossesse, cela nous a permis d'aborder aussi l'épisode repéré par la kinésiologue
Pas de résultat immédiat sur le comportement de F.., en revanche, certains signes me permirent de voir que cela agitait pas mal de choses chez F. . Notamment, pour la première fois, je l'entendis me demander si il pouvait retourner dans mon ventre...
NB: il n’empêche que, lorsque, après cette deuxième séance, j'ai entendu le nom d'une autre personne pratiquant la même méthodo à proximité, je me suis demandée si en fait je ne m'étais pas encore trompée, et que peut-être la quête n'était pas terminée. Une quête sans fin? Argh...!
Pour la troisième séance, programmée début janvier, la psy demanda que Monsieur Bout soit également présent.
Ce qui eut lieu.
Et alors cette 3ème séance... !
Les 24-48 h qui suivirent furent époustouflantes.
Et même si ensuite, ce fut moins bien, un gros mieux perdura tout de même.
Depuis, nous continuons, le mieux persiste et se renforce!
- disparition quasi totale de la voix de bébé,
- de moins en moins de conflits et de temps passé pour qu'il fasse les choses seul - s'habiller, ranger...
- une meilleure coopération
- des séparations (babysitting, cours de sport) de moins en moins dramatiques
- quelques draps secs au matin
- ...
Quel soulagement que d'avoir enfin trouvé une clé pour venir en aide à notre enfant!
Inconvénients
- ça remue énormément chez tout le monde, y compris chez les parents; l'occasion pour Monsieur Bout comme pour moi de réaliser à quel point nous-mêmes nous n'avions pas digéré les péripéties autour de la naissance de F.. Cela nous a obligés à aller fouiller dans des souvenirs assez douloureux
- la remise en cause de schémas et d'habitudes: typiquement, certains des conseils donnés par notre psy s'éloignent de Faber et Mazlish....
Hum.
Ou pas ?
Difficile à dire.
Ils s'éloignent de Faber et Mazlish / la parentalité positive tels que nous les avions compris / appliqués...
Mais très honnêtement, je me pose la question de savoir si
- c'est parce que notre interprétation n'était que ça: une interprétation, avec ses faiblesses. Quand je fais des efforts de prise de recul, j'arrive souvent à trouver tout simplement une autre manière d'interpréter, compatible avec les conseils de la psy. Ou une manière d'appliquer son conseil, compatible avec la philosophie F&M... Car la valeur d'un conseil dépend aussi de la manière dont il est entendu par celui qui l'applique!
- ou si certains aspects de Faber et Mazlish sont valables pour un enfant "fonctionnant bien", mais quand y a un gros nœud, quand la mécanique est enrayée, peut-être faut-il d'abord réparer la machine avant que ces aspects puissent s'appliquer.
et peut-être bien un peu des deux...
Un exemple: les énormes crises de colères de F.
J'avais déjà parlé plusieurs fois de la manière dont le conseil de parentalité positive selon lequel la meilleure posture serait d'accompagner l'enfant dans sa colère ne menait pas toujours à grand chose chez nous.
Or, si l'on considère maintenant que nous avons affaire à un petit garçon persuadé de ne pas être aimé, paniqué à l'idée d'être laissé seul, et cherchant de ce fait avant tout à accaparer l'attention du parent, même négative, pour s'assurer de ne pas rester seul, alors rester présent pendant une colère peut aussi être vu comme un encouragement à déclencher des crises, moyens très efficaces de garder son parent près de soi!
Un engrenage que j'ai hélas clairement reconnu chez F. ces derniers temps.
Et au fond, ce n'est pas très loin des objectifs mirages de Jane Nelsen...
Du coup, il s'agit alors de refuser d'être le public de ces grosses crises, de lui signifier que ce n'est pas par ses grosses crises qu'il nous intéresse (mais par mille autres choses)
Pas facile à admettre !
Un point m'a bien aidée, c'est l'attitude de la psy: elle ne m'a pas donné ce conseil en mode traditionnel, en faisant une manière de rentrer dans un rapport de forces: il ne s'agit pas d'ignorer la colère de l'enfant "jusqu'à ce qu'il soit calmé, na!".
Au contraire, j'ai été bien réconfortée quand elle m'a encouragée dans la manière dont j'avais interprété son conseil: j'isole F. pour lui témoigner que sa colère ne m'intéresse pas (je ne peux hélas m'y prendre autrement qu'en l'isolant, puisque sinon, furieux de cette ignorance il fait tout pour attirer mon attention - coups, casse, etc), mais je le rejoins dès que je sens qu'un certain pic est passé, dès que je perçois qu'à présent il en est au stade où il a vraiment besoin de ma présence pour sortir de la colère, et non plus recherche ma présence en entretenant la crise.
"oui, Madame, c'est tout à fait ça, à cet âge, ils ont encore souvent besoin de notre aide pour sortir de la crise" : cette phrase de notre psy m'a biiieeeen aidée à me décrisper, toute soupçonneuse que j'étais!
Deuxième exemple: les compliments
La psy nous a incités à combler le besoin d'attention de F., mais en prenant garde de détruire le schéma "pour avoir de l'attention, je me comporte 'mal'".
Ce qui, chez F., était aussi souvent lié à son refus de grandir: pour avoir de l'attention,
- je me comporte comme un bébé,
- je ne sais rien faire moi-même (aaaah, les batailles d'1h pour le faire s'habiller seul!),
- je parle avec ma voix de bébé (jusqu'à 60% du temps sur les dernières semaines de 2017!),
- je mouille mon lit, etc.
Sa recommandation a donc été de manifester notre approbation à la truelle, au moindre effort de F. dans l'autre sens :
"super, tu t'es habillé seul!"
"ouahou, tu as agi comme un grand garçon de 4 ans, c'est génial", etc.
Ah!
C'était un peu en décalage avec notre manière de faire jusqu'à présent...
Soucieux d'entretenir la motivation intrinsèque de F., de développer son esprit critique, son estime de lui, sa capacité à évaluer lui-même son comportement, nous étions depuis longtemps attentifs à formuler des compliments descriptifs plutôt que des "c'est bien", à lui demander si il est fier de lui plutôt qu'à lui dire que nous sommes fiers de lui, etc.
Et si, finalement, en voulant qu'il fasse les choses pour elles-mêmes et non pour la carotte de nos compliments, nous avions été trop économes de paroles valorisantes?
Parfois nous faisions preuve de beaucoup de retenue, pour ne pas peser sur lui... peut-être trop?
Maintenant que j'y pense, je me souviens avoir lu (mais où, quand? si vous avez la source sous la main, dites!) que, quand on complimente un enfant de manière descriptive, il se souvient de ce qu'il a fait qui lui a valu le compliment, et cela ancre cette manière de faire en lui... Mais que quand on le complimente, lui, plus directement, il se souvient d'avoir été valorisé.
Et je me demande si il n'était pas mentionné dans ce texte que cela donnait donc la réassurance d'être aimé. Ce qui, au fond, certes, ne répond pas au même objectif, mais n'est pas inutile non plus!
Bref, peut-être avons nous été plus royalistes que le roi ?
Peut-être les DEUX manières de complimenter sont-elles importantes ?
Il s'agirait alors, certes, de penser à avoir fréquemment recours aux compliments descriptifs, pour favoriser la confiance de l'enfant en sa capacité à bien agir, mais aussi de complimenter autrement, pour remplir le réservoir d'amour de l'enfant / sa confiance dans l'amour qu'on lui porte.
Voili voilou.
Au fond, je me demande si, plutôt que de nous éloigner de Faber et Mazlish, cette aide extérieure ne nous amène pas, tout simplement, à reconsidérer notre manière de Faber et Mazlisher.
Dans tous les cas, nous avançons, nous avons le sentiment qu'en l'espace de quelques semaines F. a accompli des progrès phénoménaux, et nous sommes pleins d'espoir !
Ce qui implique que je vienne compléter cette trilogie, à présent terminée, d'un billet plus spécifiquement dédié à cette fameuse angoisse de séparation, à la source de tant de maux.
Car si il y a bien un point qui m'a impressionnée, c'est l'étendue des domaines qu'un tel souci peut impacter.
Or le bouquin qui en parle donne aussi des clés très simples pour agir déjà, soi-même, en tant que parent, pour prévenir l'apparition de ces soucis. Et si ces clés pouvaient servir à d'autres comme elles nous aident actuellement....!
Oui, un billet s'impose.
J'y travaille