mercredi 18 octobre 2017

Mode de garde en IEF: bilan 2016-2017

Lorsque je me suis retrouvée pour la première fois de ma vie au chômage, pour une durée indéterminée certes, mais avec peu de perspectives que celle-ci soit brève, j'ai gardé ma nounou à domicile, en réduisant ses heures. J'avais expliqué mes raisons ici.


Bilan des courses
  • Les raisons susmentionnées sont toujours valables : cette respiration s'est montrée indispensable. A certains moments un peu compliqués, pouvoir "déposer" mes responsabilités maternelles pendant quelques heures a permis le bol d'air nécessaire pour pouvoir ensuite les reprendre sans qu'un câble ne lâche quelque part (d'aucunes âmes médisantes prétendront que, si, des câbles ont manifestement lâché, ou que, comme disent si bien les Allemands, je n'ai "pas toutes mes tasses dans l'armoire", mais... chut).
  • Ces pauses m'ont permis de faire un tas de choses : un max de déjeuners avec des copines, quelques uns avec Monsieur Bout, beaucoup de piscine, du shopping, des formalités et démarches sanzenfandanlépatt..., j'ai rarement été en peine d'occupations ;-), autant de moments précieux qui ont fait de cette année une chouette année.
Ces heures de garde ont donc beaucoup contribué à mon équilibre et mon épanouissement cette année, et je ne me verrais pas y renoncer! Trop dangereux.
J'ai toujours en tête l'image de la reine des abeilles, utilisée par Faber et Mazlish dans leur sublime "Parents Épanouis, Enfants Épanouis", pour me rappeler qu'investir du temps et de l'argent dans ce qui me permet, à moi, de fonctionner, c'est un investissement utile à toute la famille.
Que refuser cet investissement, c'est mettre en péril ladite famille.
Donc :  pas touche!


4 points moins positifs dans ce bilan
  • 1. le passage par une agence : ils ont très bien géré, aucun souci. 
    • Mais ça veut tout de même dire que notre Madame O2 était payée au SMIC quand l'heure m'était facturée 23€ : salaire identique pour les petites étudiantes employées par l'agence, que pour elle, EJE diplômée avec 20 ans d'expérience!
    • Et surtout, au fur et à mesure, j'ai pu réaliser la précarité de sa situation : certes ce sont des CDI, blablabla, mais sans nombre d'heures assuré. 
      • Donc, autant pour quelqu'un qui n'a besoin que d'un revenu complémentaire (étudiant, activité de complément avec un conjoint assurant les arrières, complément de retraite), le sous-emploi constant (comment cumuler 35h / semaine quand l'essentiel de l'activité se concentre après 15h30?) ne constitue pas un gros problème, autant pour la mienne, maman solo dont c'était la seule source de revenu, le bouclage de fins de mois constituait une source d'angoisse constante... 
      • d'autant que ces revenus-là sont non seulement faibles mais fluctuants: en période de vacances scolaires, beaucoup d'heures "sautent". Donc septembre paie correctement, octobre accuse une baisse, novembre va mieux, décembre c'est la cata, janvier c'est OK, février c'est l'horreur, et ainsi de suite...
    • Moralité, peu de stabilité du personnel, en tous cas dans les grandes villes (le fait que Clotilde ait la même personne depuis 6 ans me fait rêver!): dès que celui-ci peut trouver autre chose, il le fait. Notre départ a ainsi poussé la nôtre à chercher autre chose, car j'étais son plus gros contrat, et le plus stable, qui lui maintenait la tête hors de l'eau. Elle a trouvé, ouf!
Bref, le passage par une agence présente de nombreux avantages, notamment en termes de gestion mais aussi sur le plan financier quand il s'agit d'un faible volume horaire, mais ce n'est pas la panacée et je suis ressortie de cette année assez décidée à explorer en priorité d'autres possibilités, pour ne me rabattre sur cette solution qu'en dernier recours.

  • 2. pas évident de trouver quelqu'un branché éducation positive. 
Notre madame O2 était vraiment adorable, aux petits soins avec les enfants, je lui ai fait lire "Parents Épanouis Enfants Épanouis", mais même sympa, même ouverte a priori.... la culture éducative, ça imprègne
Ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres, mais cela fait de longues semaines que je travaille à faire perdre à F. l'habitude de s'exclamer "j'ai pas fait exprès" quand il cause du tort à quelqu'un. A cette réaction centrée sur la culpabilité, je préfère de loin un "pardon", qui développe davantage l'empathie en focalisant sur le tort ressenti par la personne. 
Idem pour les "c'est pas grave" et autres "ne pleure pas" dont je sais que les Bébous en ont entendu un certain nombre... Idem également  pour les "si..., alors..." que j'ai entendu fleurir dans la bouche de F. .
On ne peut s'assurer quelqu'un qui fasse 100% comme nous, mais tout de même, je rêverais que la parentalité positive soit plus répandue et non encore un truc d'extra-terrestres, histoire que l'écart soit moins grand!

  • 3. L'inconvénient d'une nounou à domicile, c'est que vos enfants sont gardés à votre domicile. 
(Ouais, j'ai fait de très longues études pour arriver à ce constat). 
    • Plus précisément, cela a signifié que la majorité du temps, il me fallait sortir de chez moi, alors que j'aurais bien aimé profiter de ce temps pour faire des choses chez moi aussi:  
      • ranger / Flyladyser, préparer des machins pour l'IEF, bloguer... Les enfants l'adorant, ils ne me collaient pas si je prétendais rester, mais de là à ranger en leur présence (notamment leurs affaires!), j'avais moins de liberté d'action. Et même en restant chez moi le temps qu'elle sorte les enfants au parc,  c'était tout de même bref et à certains moments j'ai vraiment trouvé cela gênant. 
      • Faire des choses, oui, mais aussi ne rien faire: ça aussi c'était plus difficile à envisager, et pourtant y a des fois je serais bien restée juste à buller / dormir chez moi. Pas possible!
    • Autre dommage collatéral dont je n'avais pas envisagé l'impact: mon organisation m'obligeait à déjeuner hors de chez moi 2 fois par semaine. 
      • J'avais pensé à l'aspect "compagnie", et cela n'a pas été un souci: j'en ai rarement été en peine. En revanche, ce petit côté SDF, dans les faits, s'est traduit par un fameux surcoût: certes il m'est arrivé d'aller déjeuner chez une copine, cependant la grande majorité du temps je déjeunais à l'extérieur. 
      • Très sympa, hein, ces petits restaus entre filles... Néanmoins, et même en privilégiant des lieux "pas chers", le budget sorties s'en est mécaniquement retrouvé dépassé, et de beaucoup. Quand nous réfléchissions au passage à 80% de Monsieur, et que je triturais le budget correspondant, ce point-là constituait une vraie préoccupation, alourdissant le poids financier de la garde (car je tenais en même temps à continuer autant que possible à confier mes enfants sur l'horaire des déjeuners: les repas, chaque maman le sait, peuvent être le théâtre de conflits, et le fait d'en déléguer certains m'aide à gérer les autres de manière plus détendue).

  • 4. Rythme avec l'IEF pas évident à trouver :  
    • au départ je la faisais venir dès le matin, concentrant les créneaux IEF sur les autres jours, mais très vite j'ai vu que cela ne me convenait pas. J'avais besoin de plus de régularité dans les créneaux IEF, et donc j'ai décalé ses horaires, de manière à ce que sur l'un de ses deux jours il y ait "école". 
    • Cela allait pour une année de PS (pression "scolaire" pas bien grosse!) mais même avant que notre déménagement ne rebatte les cartes, je prévoyais de faire autrement en 2017-2018; en effet si une matinée d'IEF saute systématiquement pour cause de garde, cela signifie moins de souplesse pour en faire sauter d'autres pour des sorties ou autres activités. Or, un enseignement que je tire de cette première année d'IEF est que, en tous cas pour notre famille, la fréquence des créneaux IEF est importante pour favoriser une bonne mise au travail. Toujours pour des raisons de routine, favorisant la paix des foyers avec jeunes enfants...

Voici pour ce bilan.
Autant de points d'analyse qui m'ont bien servi pour ajuster mon organisation 2017-2018, que je reviens vous présenter sous peu, et dont je suis, ma foi, assez fière...

6 commentaires:

  1. L'équilibre entre l'IEF et vie de femme est très dure à trouver... je cherche encore. Je t'envie de les faire garder un moment (ou deux!) dans la semaine. Je pense qu'autrefois, quand les familles n'étaient pas dispersées mais restaient dans le même village, les mères pouvaient partager un peu la charge avec les sœurs, les tantes, mes grands mères... Maintenant, c'est dur de ne pas craquer, quand on a des petits 24h/24...

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    1. Ah je te rejoins totalement! C'est là aussi où la proximité soudaine avec ma sœur est si précieuse; d'un seul coup je retrouve un peu de ce soutien que nos ancêtres ont eu. C'est un trésor inestimable, car en plus on a ce sentiment, en les laissant, de contribuer au renforcement des liens familiaux. Y a qu'à voir comment leur cousine et les Bébous sont contents de se retrouver!
      J'espère que tu vas pouvoir trouver un moyen pour toi! Qu'est-ce qui pêche? Pénurie de personnes dignes de confiance, finances, difficultés de séparation?

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    2. Je dirai avant tout... les priorités ! Si je le voulais VRAIMENT, peut-être que je pourrais m'offrir les services d'une baby-sitter ou d'une nounou, si ce n'est chaque semaine au moins deux fois par mois. Mais je trouve toujours un endroit où l'argent serait mieux employé : emmener les enfants au cinéma ou à la piscine, partir un week-end... En fait, je suis une grosse hypocrite !!! Je me plains, mais c'est avant tout moi qui refuse que l'argent ne parte dans mon bien être... Qui a dit que les femmes sont paradoxales ?
      Après, j'ai du mal à confier mes enfants à des institutions : il y a de chouettes centres aérés dans la région, qui permettraient à mes enfants de côtoyer pleins de copains en faisant des activités inédites... Mais il n'y a rien à faire, quand je ne connais pas, je n'ai pas confiance.
      Après, il n'y a qu'à moi que cela pose problème : mes enfants sont des aventuriers qui n'ont peur de rien et se réjouissent devant l'inconnu ! Jamais de pleurs à la séparation, et toujours un horrible "t'es déjà là maman ?" quand je reviens. Les traîtres !

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    3. Hihihi. Ta réponse m'a fait sourire et puis depuis je t'ai tellement fait baver que je peux me contenter de conserver mon fat sourire et me réjouir de tous ces moments à toi que tu vas t'offrir.

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  2. J'ai hâte de lire ton organisation pour cette année, car pour moi les faire garder un jour par semaine (ou 2h par jour?) est la condition pour qu'on retourne en ief et le problème d'une nounou à domicile c'est qu'on n'est pas seule chez soi comme tu dis.
    C'est vraiment dommage qu'on n'ai pas le droit de s’échanger les enfants avec une autre famille ief... Un jour je laisse mes gosses, un autre je prends ceux de la copine, ça serait top !
    Marion

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    1. Tu vas être exaucée, j'ai lancé la publication pour demain ;-)

      Je comprends tout à fait que tu en fasses une condition! Moi-même je ne saurais l'envisager sans. A voir si ce que j'écris t'inspire! (L'autre possibilité étant de prévoir que la nounou à domicile sorte tes enfants de manière prolongée. C'était ce que je pensais possible avec le fameux Vaisseau à Strasbourg, mais dans les faits le fait qu'elle devait y aller en transports en commun, avec un bout pas négligeable de marche à pied, rendait cela compliqué car bonjour le trajet retour avec deux enfants rétamés par de longues heures au Vaisseau. Et impensable par météo moche)

      Quant aux échanges de bons procédés avec une autre famille IEF: hum, de mon point de vue, je dirais (mais peut-être me trompe-je lourdement) que si c'est une journée dans la semaine ça peut passer, non? L'essentiel de l'instruction repose toujours sur la famille en elle-même, et on peut prétendre / organiser les choses de manière à ce que ces journées là soient plus centrées sur des aspects annexes. Qui ira regarder?

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