lundi 3 avril 2017

Une Semaine en Parentalité Positive #8

8ème épisode : du mieux, mais des hauts et des bas.

Samedi:
Au petit-déjeuner, F. ôte un fil de sa banane, me regarde et le laisse tomber par terre en faisant "tombeeeer". En tant que tels, mes mots sont adaptés à la situation : rappel des règles et description de problème :
"F., le fil reste sur la table. F., il y a un fil par terre"
Pourtant, ils ne portent aucun fruit. Au contraire, F. s'agite, se ferme... 
La remarque faite par Monsieur Bout la veille me revient en tête, et je réalise que, si mes mots sont propices à susciter la coopération, mon ton de voix, dur et cassant dès le premier instant, ne l'est guère, et conduit au rapport de forces.
Hop, petit effort sur moi-même, je prends une voix plus douce et enjouée pour enchaîner sur une pseudo question de curiosité :
"Oooooh, mais il est où le fil de la banane ? Il est.... lààààààà ?!"
F. sourit, ramasse le fil, et le jette à la poubelle.


Dimanche:
I.
Au petit matin, j'interromps F. alors qu'il est en train de déplacer la chaise haute pour aller piller un placard... Quand il me voit sortir la chaise haute de la cuisine, la crise menace. 
C'est Monsieur Bout qui s'y colle : guilis dans un premier temps, qui permettent une première décharge, puis il enchaîne sur une phrase toute simple
"Qu'as-tu à me raconter ?"
Détente instantanée de F., qui demande à aller chercher son mouton, puis se montre disposé à préparer calmement le petit déjeuner en compagnie de son papa.

II.
Après sa sieste, un F. tout endormi se juche sur un fauteuil du salon et commence à déchirer des feuilles de sopalin laissées là par Monsieur Bout.
Je lève les yeux de mon ordinateur et interroge
"Que fais-tu ?
- je déchire du sopalin (question bête,...)
Oh, mais Papa en aura besoin et il n'en aura plus.
- Ah."
F. pose le sopalin et va chercher son mouton.
Les besoins du papa, c'est important ;-)


Lundi:
Au matin, F. arrive dans ma chambre en trainant un escargot en bois (de l'espèce qui fait du bruit quand on le traîne par sa ficelle, si vous voyez de quoi je parle) qu'il vient de redécouvrir en fouinant dans les placards de sa chambre. 
Hum, je pense à la voisine, au deal que nous avons avec elle, et j'interviens :
"Oh, tu es content d'avoir retrouvé l'escargot, le problème c'est que c'est un jouet bruyant donc lui aussi n'a le droit de bouger qu'à partir de 9h. Il doit rester avec la poussette jusqu'à 9h.
- ou alors, je peux en faire sur le tapis.
Oui, mais tu le portes jusque là.
- non, il aime bouger sa coquille !
Ah oui....!
Je change alors d'interlocuteur:
Hum, Escargot ?! Tu pourras bouger ta coquille à partir de 9h, OK ?
- Tu veux un câlin ?", propose alors F. à l'escargot en le soulevant...

Mardi:
Comme d'habitude les mardis, les enfants sont confiés quelques heures à la garde de ma nounou à domicile pendant que je traîne dans les bars vaque librement à diverses occupations plus ou moins ludiques (piscine, déj avec une copine, RDV CAF, en l’occurrence). Je reviens à 15h alors que leur sieste est déjà bien entamée, mais qu'il me reste encore une heure pour FAIRE LA MIENNE !
Hélas, pas cette fois : quelques minutes après mon retour, F. se lève pour aller aux WC et décrète que sa sieste est finie. Nooooon.....!
"la sieste n'est pas finie, tu as encore longtemps à dormir.
Tu as encore besoin de dormir, sinon tu seras encore fatigué ensuite.
Moi j'ai besoin de dormir, donc tu as le choix : soit tu dors tout seul, soit je dors avec toi."
Refus du choix, je me couche avec lui, en espérant obtenir le succès déjà apporté par cette méthode. Mouais, mais c'était des fois où F. n'avait pas déjà dormi une heure juste avant. Là, il se débat avec tant d'énergie que me voilà bien obligée de réévaluer mes chances de le calmer et de dormir ainsi.
Furieuse et désespérée (j'ai nagé une heure entière, moi !) je me relève et lui dis
"je vais dans ma chambre, tu restes dans la tienne, j'ai besoin de dormir pour pouvoir être une maman en forme et bien m'occuper de vous ensuite."
Je me couche sur mon lit, à demi persuadée que je vais très vite entendre des petits pas sur le parquet. Mais non, je l'entends grogner encore un peu... puis je sombre. Il ne me rejoindra qu'une bonne demi-heure plus tard, la marque du drap en travers du visage. Une demi-heure de sieste, c'est déjà infiniment précieux.


Mercredi:
Je réalise un peu tard que j'ai eu le malheur de laisser la fenêtre ouverte dans notre chambre quand je vois sortir, de ladite chambre, un F. avec un air un peu coupable. 
Prise d'un affreux doute, je file à la fenêtre, d'où  j'aperçois effectivement quelques pinces à linge sur la pelouse en contrebas. Je bous. 
Je commence par exprimer mon mécontentement, rappeler la règle, etc. F. n'a pas l'air très embêté.
Puis une idée me vient: je vais chercher le truc-à-bulles-de-savon que F. a eu le droit d'inaugurer ce weekend pour fêter le printemps, et je dis
"bon, eh bien, si c'est si drôle de jeter, moi aussi j'ai le droit de jeter des choses, je vais jeter les bulles par la fenêtre.
- Non, non, non !
Ah mais il n'y a pas de raison, quand tu jettes, moi aussi j'ai envie de jeter.
- Non non non !
Ça t’embête si je te jette tes bulles ? Eh bien moi ça m’embête quand tu jettes des affaires. Est-ce que c'est une bonne idée de jeter ?
-...
A toi de me dire quelle est la règle : dans cette famille, on jette ou on jette pas ?
- ... on jette !
OK. Je me rapproche de la fenêtre.
-... euh, non, non, on jette pas !
C'est toi qui décides."
Par la suite, il a réévoqué le sujet une ou deux fois en mode test : "je vais jeter des trucs", à quoi j'ai chaque fois répondu par "tu me dis : dans notre famille, on jette ou on jette pas ?", dialogues qui se sont terminés par un F. annonçant qu'on ne jetait pas.
Très honnêtement, je me suis interrogée sur ma manière de gérer cet épisode : je sais qu'on peut estimer que j'ai eu recours à la menace. 
Mais pour le coup j'ai considéré qu'à un moment, il s'agissait de lui faire toucher du doigt la portée de ses actes (qu'est-ce que ça fait à l'autre quand je jette), et des conséquences qu'aurait une généralisation de son propre comportement. Par ailleurs cela m'a permis de dépersonnaliser la règle : ce n'est pas lui qui n'a pas le droit de jeter, c'est une règle familiale.


Jeudi:
Brossage des dents avec F.
Comme d'habitude, il commence par se brosser lui-même les dents, puis je prends le relais. Je frotte quelques instants, puis distraitement, je demande
« Encore ?
- Non ! » F ; ferme la bouche et se détourne.
Évidemment.
Je rectifie le tir et passe en mode phrase affirmative :
« Les dents du haut. »
 F. réouvre la bouche et nous continuons tranquillement.


Vendredi:
Une journée compliquée... mais même alors, y a toujours moyen de se raccrocher aux bases.
Au dîner, un F. agité (comme toute la journée du reste), s'amuse à renverser les deux bouteilles d'eau (fermées, hein, ouf) présentes sur la table de la cuisine.
Je laisse passer quelques secondes (pour laisser le temps au zeste de défi de s'évaporer dans les airs) et:
"Il y a des bouteilles renversées, F."
Les bouteilles sont remises debout.
Plus tard, ce sont deux torchons à cheval sur un dossier de chaise qui volent subitement par terre.
Idem, temps de respiration pour moi, puis
"Il y a des torchons par terre, F."
Les torchons sont ramassés.
Et c'est là que je mesure que, malgré ma journée que j'estime assez pourrie, de grands progrès ont tout de même été accomplis et restent acquis, quand bien même j'aurais tendance à y devenir aveugle : certes, aujourd'hui je n'ai pas fait avancer beaucoup le schmilbick éducatif, mais j'ai tout de même réussi à mobiliser les ressources nécessaires pour maintenir un certain cadre, et notamment celui qui touche au respect de ma propre personne / mon travail.


Une semaine encore un peu en demi-teinte... bien que déjà mieux gérée que la semaine précédente. Je réalise qu'une partie du souci est dans ma manière de voir les choses: après des semaines bien fluides, mon niveau d'exigence a augmenté et j'ai des efforts à faire pour rester sensible au positif "acquis" !


Allez, zou, hotline ouverte ;-).

13 commentaires:

  1. Bonjour Gwen. Je suis tes billets sur la parentalité positive depuis le début. Je prends jamais le temps de commenter. Honte. Honte. Pourtant je les trouve chouettes et tout...
    Ça me donne des billes et c'est un super complément à mes lectures ( presque les mêmes que toi ;-) ).
    J'essaie d'appliquer, de penser aux habiletés... je m'accroche, tous les jours. Mais vraiment, c'est difficile. La fatigue des nuits hachées n'aide pas.
    Mais surtout... je me demande si tout ça, tous "ces trucs" sont adaptés à un enfant qui a des problèmes envahissants du développement, un TSA (supposé pour le moment, vive le parcours du combattant qui vient de commencer pour nous !) genre Asperger (oh, le gros mot !).
    Parce que j'essaie, promis. Mais les réactions de mon fils ne sont presque jamais coopératives. Même avec une voix douce, même en expliquant, en reformulant.
    Les besoins des autres ? Cela n'existe pas pour mon fils qui a l'âge du tien. Les messages en je : si je parle de moi, ce n'est pas lui, donc ça ne le préoccupe pas. "Je suis fatiguée, j'ai besoin de me reposer." Lui rétorque qu'il ne l'est pas donc ce n'est pas son problème.

    J'ai l'impression que tout ce que je lis dans les livres, c'est pour les enfants "standards " et qu'il va me falloir composer ma propre gamme avec ses particularités.

    Ou suis je encore en train de faire fausse route ? N'essaie-je pas assez ?

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    1. Bonjour,
      je me permets de répondre car j'ai travaillé (avant mon congé parental pendant 10 ans) avec des enfants atteints entre autre d'autisme (mais souvent aussi de déficience intellectuelle ce qui n'est vraisemblablement pas le cas de votre fils). Rapidemment comme ça une réponse à la normande. Il y a des choses qui vont marcher plus difficilement "à cause du TSA" chez votre fils que pour F. mais peut être aussi à cause de personnalité différentes,différence non liées au TSA. PAr contre "normalement" donc à prendre avec réserve comme toutes les suggestions des personnes qui ne connaitront pas votre fils mais qui vous donnerons des conseils (ce que je suis donc), normalement les routines pourraient mieux fonctionner. On dit des personnes avec autisme qu'elles sont des penseurs visuels donc penser : pictogrammes, routines dessinées ou écrites, mise en scène/aménagement de l'espace pour que les tâches à accomplir soient évidentes. Emploi du temps dessiné, calendrier, time timer qui montre le temps qui reste etc... Il se peut que ça fonctionne mieux que pour un enfant sans autisme.
      Et aussi "normalement" toujours il semblerait que les personnes avec autisme soient plus douées pour les routines donc qu'elles les respectent mieux, cela allant malheureusement de pair avec une certaine rigidité et à l'inverse des crises lorsque les "pauvres" (toute proportion gardée) neurotypiques que nous sommes ne respectons pas leurs routines.
      Il s'agit comme dans tout accompagnement éducatif de s'appuyer sur les points forts de votre enfant et de les valoriser.
      Concernant l'empathie il faut savoir que les personnes avec autisme n'en manquent pas a priori c'est leur réponse qui est parfois peu/mal adaptée. Et cette réponse elle s'apprend même si ça prend du temps. Il ne faut pas se décourager. Connaissez vous les scénarios sociaux? pour l'âge de votre fils ils peuvent être dessinés et/ou mis en scène (peluches/figurines).
      Pour conclure sur votre question à mon avis vous êtes sur le bon chemin, il y a plusieurs routes. Et votre présence ici me fait penser que vous faites de votre mieux. Il ne faut pas se décourager. Continuer à s'informer et à être au côté de votre enfant.

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    2. Oh Mélanie, je suis ravie de te lire et de savoir que mes billets te servent aussi !
      Ca doit être assez frustrant d'avoir l'impression de pédaler dans la semoule, et ce d'autant plus si les spécificités de ton fils t'amènent à douter d'avancer dans la bonne direction.

      Alors déjà je suis bien contente qu'alounette soit passée avant moi (merci !!!) car effectivement, je pense que le soutien de personnes connaissant ces particularités est essentiel.
      De mon point de vue de non-initiée, je suppose que oui, il est logique que certaines habiletés fonctionnent mieux que d'autres : ça varie déjà selon les enfants, alors effectivement, celles qui reposent sur les codes sociaux, ou des points plus faibles chez un enfant à tendance TSA, peuvent logiquement être moins efficaces.
      Etant assez ignorante du sujet, je ne saurais dire si du coup certaines habiletés sont plus ou moins à oublier car inopérantes, ou si lesdites habiletés sont au contraire importantes car permettant de muscler ledit point faible... mais demandent du coup à la pauvre maman d'injecter 100 balles dans la machine avant d'en récupérer 1, là où d'autres mamans auront le soulagement et l'encouragement de voir un retour sur investissement plus rapidement.

      donc "te composer ta propre gamme" : dans une certaine mesure, oui ! en repérant ce qui fonctionne le mieux pour ton enfant, en les développant, ,etc...
      "n'essaie-je pas assez ?" : hum, ensuite, le fait de pédaler dans la semoule, eh bien, je peux quand même te rassurer : j'ai eu ce sentiment tout l'automne... et ces derniers jours j'ai vraiment l'impression de patiner... et quand on lit parents épanouis enfants épanouis, eh bien on voit que les périodes basses sont malheureusement inévitables. Alors je te souhaite de connaître bien vite une période haute pour te permettre d'y puiser de nouvelles forces et de l'encouragement !

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    3. Merci pour vos réponses !

      Alounette, je prends bien note de tout. J'avoue ne pas trop me lancer dans tout ça : pictogrammes, etc... d'une part, par peur de m'investir dans une usine à gaz qui risque de ne pas fonctionner (je sais pas..) et aussi parce que je n'ai pas de diagnostic bien posé, donc je n'ai aucune clé. J'espère qu'on me dise qu'il est juste penible. J'ai besoin de s voir vraiment pour agir. C'est sans doute idiot. Je ne veux pas me mettre Martel en tête.
      Je suis pas mal livrée à moi-même et le remue méninges plus la fatigue d'un nourrisson donnent un découragement constant et une motivation frisant le zéro. Et la patience, hum...Joker !

      Donc, oui, Gwen, je pédale dans la semoule. Ce n'est pas anormal, cela dit mais ton histoire d'investir 100 pour récolter 1 est très pertinente !
      Rien que le coup de la règle familiale, même tournée comme toi avec un "on", j'ai droit à "bah, moi, je ne respecte pas les règles !" Difficile de garder son calme...

      Bon, au moins le mien ne pille pas les placards... c'est un souci récurrent, j'ai l'impression... F. a une raison ? je sais plus si tu l'as dit. Fiston a eu une longue période où il réclamait à manger presque toute le journée. J'ai laissé faire (mère laxiste !) bon, en proposant des trucs sains à boulotter et bah, ça lui a passé. Ça a duré quelques semaines. Il a fini par se réguler tout seul, sans doute rassuré sur le fait que je ne le laisserais pas mourir de faim (?). Et pis, honnêtement, je grignote pas mal, surtout pour tenter de compenser ma fatigue, donc c'était hypocrite de ma part de lui interdire de manger n'importe quand.
      Mais après, c'est selon les règles de chacun et son seuil de tolérance.

      Allez, je ne me décourage pas. Ma puce va grandir et finir par dormir et on va retrouver une sérénité ! Haut les cœurs !

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  2. Mélanie, le manque de sommeil, je comprends, c'est dur !
    Je suis admirative de ta persévérance surtout quand on entend une série de "bons conseils" prônant plus de fermeté (sous-entendu discipline). Je ne connais pas du tout les TSA, mais j'ai l'impression, qu'en effet, visualiser les routines peut vraiment aider certains enfants. Pour ma part, après avoir chercher midi à 14h j'ai imprimé une série de pictogrammes piochés sur internet (il y en a des tonnes), découpés et collés sur des feuilles cartonnées de couleurs différentes en fonction des moments de la journée. C'était assez rapide d'exécution et assez efficace (pendant un mois...). Pour l'empathie, je ne peux pas dire pourquoi ton fils semble si peu réceptif à tes besoins, je sais que pour le mien même en parlant doucement et en utilisant le "je" et "on", il se bouche les oreilles ou crie très fort qu'il ne veut pas entendre ; je pense qu'il ressent assez fortement un sentiment de culpabilité (il peut se faire mal exprès dans ces cas-là). J'essaie donc de différer le message, par exemple à l'occasion de la lecture d'un livre sans en faire des tonnes (enfin j'essaie...) je pointe du doigt les différences ou les similitudes avec notre famille "tiens c'est comme chez nous, on ne tape pas dans cette famille", "dans notre famille c'est différent si on veut jouer du tambour on attend la fin du petit déjeuner de tout le monde"...Il me semble que peu à peu le message passe, en tout cas faute de l'appliquer, il sait très bien l'expliquer à sa petite soeur !
    Haut les coeurs !

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  3. Mélanie, je n'y connais rien en TDA mais certaines de tes remarques font échos à des situations passées. Alors je te livre mes modestes réflexions et tu verras si celà te parle !
    Lorsque mon garçon est né, ma fille de 27 mois enchaînait bêtises sur bêtises et heureusement que je n'étais pas pour les claques sinon la pauvre s'en serait pris de manière quotidienne... (Bon j'avoue, il y en a eu qquelques unes malgré tout....). À ce moment là, elle m'était tout le temps les doigts dans les yeux de son frère, le griffait etc alors que pendant un mois la cohabitation s'était plutôt bien passée. Il m'a fallut un mois pour comprendre l'origine du problème et un autre mois pour le désamorcer. En fait j'avais réagi comme une louve la première fois qu'elle lui avait mis les doigts dans les yeux alors qu'elle était juste intriguée par ce regard de nouveau-né ! Tout ça pour ça quoi ! Ma technique lorsqu'elle faisait une bêtise a été de lui proposer un câlin ! Celà paraît assez paradoxal de proposer un câlin alors qu'on a juste envie d'hurler mais elle avait besoin de sentir qu'on l'aimait de manière totale et inconditionnelle.
    Donc vois tu un changement depuis la naissance ? Y vois tu un éventuel facteur déclenchant ? Penses tu qu'il cherche à savoir que vous l'aimez totalement ? ( j'y pense en lisant moi je ne respecte pas les règles)

    Avec le je ne respecte pas les règles, j'ai parfois déplacé mon autorité sur celle de la loi. Lors d'un conflit sur la ceinture dans le siège auto. C'est la loi, les enfants doivent être attachés comme tout le monde. Que se passe t il si la police nous arrête ? De même pour les coups. Dans notre famille il est interdit de taper mais somme toute dans notre pays aussi... J'avais un peu grossi le tableau mais elle avait bien compris que taper n'était pas acceptable et pas seulement à la maison. (La loi interdit à papa de taper maman et à maman de taper papa !) j'aime bien cette histoire de loi car l'enfant perçoit aussi que ses parents n'agissent pas pour l'embêter !

    Je l'ai parfois invité à réflèchir aussi : celà te rend t y vraiment heureuse de ne pas respecter les règles ? (Attention à mon avis à ne pas utiliser si l'enfant a besoin de vérifie l'amour inconditionnel de ses parents à son égard).

    Et enfin, je me suis aperçue aussi que parfois on voulait trop bien faire et qu'on en demandait trop aux enfants même en patentalité bienveillante. On ne peut pas être sur tout (tous ?) les fronts car on finit par être tout le temps sur leur dos. Ne peux tu pas (ou as tu) sélectionner un ou 2 comportements qui posent problème et t'y atteler pendant 15 jours ? Et tant pis pour le reste celà viendra en son temps !

    Voilà j'ai fini ma prose, en espérant qu'elle te donnera des pistes ! (Sinon ce sera pour d'autres !)
    Haut les cœurs !
    Servane

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    1. Vanou, la naissance de ma fille a été une tempête pour mon fils. On a d'abord cru que c'était ça et la psy vue aussi. On a accompagné, on a laissé du temps. Ça va mieux avec sa sœur même s'il est hyper directif : il n'aime pas qu'elle fasse tomber des objets, elle est passée de "areuh " à "mamama" et il n'aime pas ça, il lui ordonne de redire "areuh ". Il hurle dès qu'elle chouine un peu... Des petites choses comme ça...

      Pour les règles. Parler des lois, mais ce jeune homme est au-dessus ! Il va taper les policiers ! Il va casser la prison !
      Il a tendance à filer vite quand on se balade et j'ai fini par lui parler des gens qui ne sont pas toujours gentils et qui enlèvent les enfants. Ah mais lui, il tapera le méchant !

      Exemple concret : on rentre de balade et il commence à hurler dans le hall. Mon voisin est en horaires décalés et une voisine vient d'avoir un bébé. Je lui dis qu'ils ont besoin de calme. On ne crie pas. Rebelote. J'insiste. Rien à faire, il crie de plus en plus fort. Il y a un bel écho. Je dis que ce n'est pas gentil de crier quand les gens dorment. Il me regarde en riant et augmente les décibels. Je sévis. Pas de "c'est pas sorcier."
      Comment faire pour mieux gérer ? Les enfants ont le droit de faire du bruit d'après le règlement mais j'estime que respecter autrui s'apprend dès le plus jeune âge.

      Je monopolise, hum...

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  4. Mettait les doigts dans les yeux... Pardon !

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  5. Gwen, toujours aussi captivants ces billets !
    J'adore le besoin du papa de dimanche, le coup de l'escargot du lundi (entre ça et le fil, tu sens que tu es doucement en train d'entrer dans la parentalité ludique ? Si, si, je te jure !).
    Et j'essayerai aussi de m'inspirer du temps de respiration du vendredi, c'est tout simple, mais génial !

    Pour la question de jeter par la fenêtre, en effet, je vois très bien ton dilemme... Tu as posé une règle familiale, mais tu es passée par un genre de menace... Dur de savoir ce qu'il aurait fallu faire. J'ai une maman d'un de mes ateliers dont le fils (2 ans et demi) jetait des jouets en bois depuis le balcon du 9e, et la résolution de problème a super bien fonctionné avec lui. Ca fait un moment que je me dis qu'il faut que j'écrive un article pour le raconter, ton exemple m'encourage à moins le faire trainer... Ca t'inspirera peut être.

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  6. Merci à toutes de vos commentaires ; certains remuent des trucs importants chez moi, et cela + de l'actualité un peu prenante autour des enfants + de la visite fait que... j'attendrai encore pour venir y répondre.
    Mais MERCI !

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  7. Me revoici.

    Pour dire à Mélanie que je la remercie doublement de son commentaire d'origine, parce que ça l'aura accompagnée dans mes réflexions.
    Et oui, le pillage de placard est un problème très récurrent chez F., et dont nous sommes enfin arrivés à la conclusion qu'il cachait probablement quelque chose de bien plus profond.

    Et Vanou, du coup, je me retrouve bien dans ta réponse à Mélanie, car je crois que chez nous, les problèmes de respect des règles (placard, jet par la fenêtre, etc) pourraient bien être liés à un souci au niveau de l'amour inconditionnel ressenti.

    Bref : on n'est pas sortis de l'auberge.

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