Je me suis sans doute déjà lamentée exprimée sur le sujet: en ce moment, j'ai la crève.
(teuff teuff rha, mouch)
(teuff teuff rha, mouch)
Et cela me permet de réaliser à quel point, bien qu'ayant allaité F. 13 mois, et E. 9 mois déjà (snif!), je suis une petite joueuse.
Je ne fais même pas allusion au fait que par comparaison avec des allaitantes au très long cours, je n'ai fait ni l'expérience de l'allaitement-pendant-la-grossesse, ni celle du co-allaitement par exemple.
Non; mais je réalise à quel point la poursuite de l'allaitement a été favorisée par le peu d'effets négatifs collatéraux que j'ai eu à gérer.
L'allaitement-sans-peine, quoi.
1. Jamais malade
Jusqu'à tout récemment...[soupir] je n'avais jamais eu de bonne grosse crève en allaitant.
Donc je n'avais jamais été confrontée au fait de voir ladite bonne crève se prolonger plus longtemps que nécessaire (et franchement, le nécessaire il est tout tout petit, hein) faute de pouvoir la traiter violemment énergiquement efficacement.
Maintenant que je suis en plein dedans, je m'éclate à lire les notices de tout ce dont je bourre le reste de la maisonnée et qui me demeure interdit, et prends conscience de la chance qui fût la mienne.
2. Jamais mordue
Au bout de quelques mois d'allaitement de F., quand les choses semblaient bien installées et que je continuais tranquillement en mode "encore un peu, puis on verra", une épée de Damoclès planait quand même sur l'avenir de notre relation lactée : l'arrivée des dents. Je n'étais pas bien sûre de souhaiter continuer à allaiter une fois que ma blanche poitrine risquerait de faire l'objet d'un remake des Dents de la Mer.
Et puis le Bébou a résolu le dilemme de la manière la plus simple qui soit: il a sorti sa première dent à 13 mois.
Si si.
Plus précisément : cette première dent est sortie exactement 48h après sa dernière tétée, et il lui en a rajouté deux supplémentaires dans les jours qui ont suivi.
Pour le moment, la Bébounette suit le même chemin: elle aussi semble considérer les dents comme des accessoires totalement superflus dans lesquels il n'est pas du tout rentable d'investir pour le moment.
Ça me va!
Ceci dit, comme j'ai l'intention, si les vents ne me sont point trop contraires, de l'allaiter un peu plus longtemps que son frère (puisqu'en tous cas je n'ai pas les mêmes raisons d'arrêter), je ne peux peut-être pas compter être épargnée jusqu'au bout. Mumpf. We'll cross the bridge when we come to it, disent les Anglais (excellent proverbe pour se rappeler de la concordance des temps dans le futur, au passage). Mais peut-être, comme cela a été le cas pour l'allaitement au boulot / la gestion d'un open space, vais-je devoir passer au niveau 2...
3. Même pas mal (ou presque)
Mes débuts avec F. peuvent être qualifiés d'absolument sans douleur. Peut-être est-ce lié au fait que, ayant du commencer par utiliser un tire-lait avant que le Bébou ne devienne capable de téter directement, ma poitrine a pu se faire progressivement à cette nouvelle sollicitation?
Simple hypothèse, mais il n'en demeure pas moins que mon premier allaitement = 0 crevasse.
Et un seul engorgement parce que devant passer une IRM avant d'avoir le droit de quitter la maternité, j'avais anticipé une éventuelle intoxication de mon lait par le produit réfléchitruc, là, en stimulant à mort avant pour avoir les stocks nécessaires pour tenir jusqu'à ce que mon lait redevienne bon.
Pour E., j'ai eu droit à une semaine un peu douloureuse et franchement, j'ai pas adoré; là encore, me serais-je découragée si j'avais été confrontée à cet inconvénient dès mes premiers pas d'allaitante? En tous cas, lesdites mini-crevasses sont restées quand même très raisonnables au regard de ce qu'endurent certaines mamans. Et, hormis, un engorgement monumental à J+5 parce que la miss avait décidé de faire sa première nuit dès son 4ème jour de vie, c'est-à-dire alors que ma montée de lait battait encore son plein, ce fut tout.
Pas de quoi fouetter un chat!
Pas de quoi fouetter un chat!
4. Jamais frustrée gastronomiquement
Il y a l'alcool :
je ne suis pas une grosse fan d'alcool (comprendre : je n'aime tout simplement pas la plupart des boissons alcoolisées); concernant les alcools qui me plaisent, je les consomme rarement et modérément en temps normal. Alors, du fait de l'espacement rapide des tétées des Bébous, je me suis permis d'en ingurgiter un verre par ci par là sans trop de scrupules quand l'occasion se présentait.
Il y a les aliments à goût bizarre qui font que certains bébés vont refuser de téter dans les heures suivant leur ingestion par la maman :
je ne connais cet inconvénient que par ouï-dire, pour tout vous dire c'est la lecture récente d'un article sur un chouette blog tout juste découvert qui a rappelé ce point à ma mémoire défaillante. J'ai mangé et je mange n'importe quoi, épicé, chou, machin, sans scrupules là aussi, et surtout : sans dommage!
Il y a les allergies du bébé, obligeant la maman à un régime strict, très strict, voire carrément paranoïaque d'éviction des [de toutes les.... (Clotilde, je pense à toi!)] substances allergènes (gluten, lait de vache, poisson, œufs, etc) dont le passage dans le lait provoquent des souffrances chez son petit bout .
Là encore, épargnée.
Et franchement, quand on connaît mon rapport à la bouffe, on mesure à quel point la poursuite de l'allaitement aurait pu être menacée si ma capacité à manger ce que j'aime avait été impactée par l'allaitement.
5. Pas monopolisée
Pour beaucoup, allaiter est synonyme d'avoir son enfant vissé au sein en quasi-permanence, ou en tous cas d'être immobilisée à intervalles très fréquents. Ce qui peut se révéler un peu handicapant / fatigant / difficile à gérer de front avec d'autres occupations, à la longue... Surtout quand on peut être sollicitée à n'importe quel moment, et que donc l'allaitement nous place et nous maintient en état d'alerte permanent sans trop nous permettre de prévoir grand chose.
Avec des bébés espaçant leurs repas très rapidement, pour arriver prestement à un rythme à 4 puis même 3 repas, et qui plus est avec des horaires globalement réguliers donc prévisibles, les effets perturbateurs de l'allaitement sur l'organisation de mes journées deviennent vite assez minimes.
6. Jamais à court
Certaines femmes ont besoin de tétées fréquentes pour que la production de lait soit suffisamment stimulée; si les repas s'espacent / diminuent en quantité, la production tarit complètement.
Ce n'est pas mon cas, mon corps s'est adapté à chaque changement de rythme, puis aux suppressions progressives de tétées au fur et à mesure que je substituais à mon lait d'autres aliments (yaourts, fromage, etc), et a maintenu la production des repas encore nécessités.
Cela m'a permis une diminution très progressive de la dépendance laitière de F. à mon égard, sans logique du "tout ou rien".
7. Facilement libérée - délivrée (la la laaa)
Rapport très cordial avec mon tire-lait
+
Acceptation assez facile, par les Bébous, du biberon :
- pas de confusion sein-tétine
- pour la Bébounette il a fallu expérimenter un peu avant de réaliser que les seules tétines qu'elle acceptait étaient tout bonnement celles fournies avec le tire-lait.
- pas de confusion sein-tétine
- pour la Bébounette il a fallu expérimenter un peu avant de réaliser que les seules tétines qu'elle acceptait étaient tout bonnement celles fournies avec le tire-lait.
=> une Gwen vite en mesure, pour peu qu'elle le souhaite, de confier l'enfant à son père ou une autre personne de confiance pour une après-midi ou une soirée, pour profiter de quelques heures de liberté, dans des lieux pas forcément faits pour y emmener un bébé, avant de revenir bien vite serrer ledit bébé chéri dans ses bras.
Et voilà,... en commençant ce billet je ne m'attendais même pas à aboutir à une liste aussi longue de facteurs bien triviaux mais qui contribuent à faciliter énormément la poursuite de l'allaitement, et qui ne sont pas donnés à tout le monde.
Je savoure doublement ma chance. Merci Marraine la Bonne Fée ;-)
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