Introduction des yaourts (au lait de brebis, miam) cette
semaine chez la Bébounette.
Des yaourts qui vont bientôt venir se substituer totalement à mon
lait pour la tétée du dejeuner. Subsisteront la tétée du petit déj (laquelle
constitue d’ailleurs encore le ptit déj dans son ensemble) et la tétée du dîner,
ce qui signifie que je n’aurai plus besoin de tirer au travail.
Ma relation
avec mon tire-lait va donc devenir plus lâche, le recours à cette machine plus
occasionnel.
> Un peu de soulagement (c’est de la logistique en moins,
youpi)
> Mais aussi de la nostalgie !
Beaucoup de femmes ont du mal avec leur tire-lait, elles se
sentent mal à l’aise avec cet ustensile, évitent d’y avoir recours…. Ce n'est pas mon cas, et la lecture du billet de Poison Darling sur
ses premières tétées m’a replongée fort à propos dans mes souvenirs de débuts d’allaitement, en venant me rappeler les origines de mon amour inconditionnel du tire-lait.
Fondamentalement, si on part du principe que les premières
tétées post-accouchement scellent un lien très fort entre les deux parties
prenantes, il n’est pas étonnant que je sois à ce point copine avec mon tire-lait.
En effet, je ne garde de la toute première tétée de F. qu’un
souvenir très fugitif : une grosse heure après la césarienne,
- un bébé tout petit, choqué d’avoir été expulsé manu militari d’un ventre dont il n’avait pas demandé à sortir, et épuisé par les efforts faits pour téter son père pendant l’heure qu’il avait passée en peau à peau contre lui pendant qu’on s’occupait de moi,
- et une maman encore sous le coup du choc de la césarienne, à moitié assommée par la rachianesthésie, et à l’esprit déjà bien embrumé par les signes avant-coureurs de l’éclampsie qui n’allait pas tarder à l’expédier en réanimation.
- Quelques efforts bien maladroits et peu fructueux, bien que soutenus par l’équipe médicale, et vite abrégés au vue de l’état des participants.
Césarienne puis 3 jours passés en réanimation (sans bébé, bien au chaud en néonat avec son père)… qu’on se l’avoue, ce n’est pas
forcément la combinaison gagnante pour démarrer l’allaitement.
Et pourtant!
Cher TireLait,
Je garderai toujours en mémoire (et dans mon cœur) ton
arrivée dans ma chambre de réa, porté par une sage-femme. Gros machin bleu, tu
me fus présenté avec ces mots « il paraît que vous tenez à allaiter, alors
je vais vous montrer comment utiliser ce tire-lait, vous allez vous en servir
au minimum toutes les 3h, vous jetterez le lait ainsi obtenu car pour le moment
vous avez trop de cochonneries dans vos perfusions, mais on va faire le maximum
pour que d’ici quelques jours, ce soit vous qui nourrissiez votre bébé ».
Elle m’avait prévenue que tu ne réussirais rien à extraire au
départ, et elle avait raison. Mais je n’avais pas grand-chose à faire en réa à
part dormir puisque manger m’était encore interdit, et que je n’avais pas trop
la forme pour quoi que ce soit d’autre. Je me mis donc à passer le temps
normalement dévolu, par une jeune accouchée, au peau à peau avec son bébé tout neuf, à
faire du téterelle-à-sein avec toi.
Merci de m’avoir encouragée en réussissant, dès les
premières fois, à faire perler quelques petits millilitres blanchâtres au fond du petit biberon
Merci de m’avoir offert ma première montée de lait
Merci de m’avoir permis de nourrir mon fils avec mon lait
avant même qu’il ne sache téter correctement
Merci de m’avoir permis d’allaiter longtemps sans devoir
choisir entre le besoin de libertés ponctuelles (sortir, un après-midi, un
soir) et la continuité de l’allaitement
Merci de m’avoir permis de reprendre le boulot plus
sereinement
Merci de m’avoir bien fait rigoler à chaque fois qu’à l’entrée
de l’usine, un mec de la sécurité virait au rouge pivoine quand je répondais à
sa question « euh, et dans ce sac? »
Merci d’être toujours là aujourd’hui, après une deuxième
naissance n’ayant rien à voir avec la première, pour m’accompagner au
quotidien.
Merci à toi, Tire-Lait n°2, d’avoir des piles, me permettant
même de tirer mon lait en voiture quand nous allons dîner chez des potes (plutôt
que d’avoir à tirer, soit avant de partir alors que je suis à la bourre, soit
au retour alors que j’ai envie d’aller faire dodo)
Merci d’avoir une loupiote utile pour lire les cartes
routières quand la batterie du portable a lâché
Bref, merci d’avoir été un compagnon si fidèle, au fil de
ces …. 22 mois (13 pour F., et déjà 9 pour la miss) d’un allaitement que toi seul a rendu possible.
Merci pour tout le chemin que nous ferons encore ensemble....
Deux bébés allaités : ma fille pendant 6 mois et mon fils un peu plus de deux ans, une mauvaise relation avec le tire-lait, je n'ai jamais réussi à tirer plus de 100ml. Lorsque je suis arrivée dans la chambre après une nuit difficile et une césarienne en urgence, ma fille a tout de suite pris le sein et m'a fait déculpabiliser l'accouchement "raté".
RépondreSupprimerBises !
oh la gentille fifille ;-)
SupprimerJe ne risquais de culpabiliser de la césarienne, vu l'urgence il n'y avait meme pas eu de tentative d'accouchement. Mais je te comprends quand meme, car en vouloir à mon corps d'avoir tellement mal géré la grossesse qu'il avait failli nous tuer, et m'avait transformée en loque bonne-à-rien pendant les premières semaines du Bébou, ça oui. Du coup allaiter a été ma revanche, le seul truc que même clouée au lit je pouvais faire ;)
en revanche la miss, née tranquille, à terme, paf, elle aussi elle a direct su prendre le sein et c'était comme si elle avait eu un sein pour s'entraîner à l'intérieur tellement elle a fait cela naturellement aussi
bises à toi
Je crois qu'avec le portage, l'allaitement est la chose qui me manquera le plus ... je regrette de ne pas avoir réussi à allaiter plus longtemps mes filles, mais franchement à l'école c'était très compliqué de tirer son lait sans salle perso et sans qu'un enfant déboule et le stocker ds le frigo commun c'était très moyen pour mes collègues!!! Bon plus d'un an chacun c'était déjà pas mal, mais j'ai vraiment adoré (beaucoup moins le tire lait ;-))
RépondreSupprimeroui c'est déjà "vraiment pas mal" lol. (mais question peut-être bête : à un an elles avaient encore absolument besoin de ton lait en journée ?)
Supprimeren revanche le truc qui me tue dans ton commentaire, c'est la réaction de tes collègues.... j'ai stocké mon lait dans un frigo DE MECS pendant des mois sans que jamais ils ne s'en formalisent !
C'est peut être moi qui fait du mal avec le stockage de mon lait mais j'ai eu une ou deux réflexions et surtout la trouille de me faire prendre en plein tirage de lait par un troizans de al cantine à la recherche de son doudou ;-)
SupprimerPas beaucoup de lait, j'avais besoin de stimuler beaucoup et deux fois par jour ça ne suffisait pas ...
Sympa qu'on te fasse des réflexions, franchement!
Supprimeret zut pour le besoin de stimulation; c'est vrai que chez moi ça n'a jamais posé problème, mais que là dessus nous ne sommes pas toutes logées à la meme enseigne
Je rajouterais : merci tire-lait qui m'a permis de faire des dons de lait au lactarium et d'aider des prématurés qui en avaient besoin !
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