Dans un des tout premiers billets de ce blog, je m'étais réjouie de la progression langagière de F., en évoquant sa découverte des pronoms personnels et notamment du "je", notion que j'avais qualifiée de fraîchement acquise.
Il n'en est rien : il y a quelques semaines, soit 6 bons mois plus tard, nous avons fait le constat que la place du "je" n'était toujours pas bien intégrée : "je" c'était surtout nous, F. étant plutôt "tu"...
Ce qui est source d'incompréhensions régulières et de dialogues de sourds :
"maman va donner la tétée dans ta chambre ?"
"ah, dans ma chambre ?"
"non, dans ta chambre !"
De ce dialogue,
vous remarquerez que la compréhension de la notion de « je / tu », semble acquise
(la plupart du temps, en tous cas, à ce que nous percevons), mais que c’est l’utilisation
qui reste en rade.
Quelques recherches
sur Internet m’ont permis
- de mettre un nom sur ce phénomène, l’inversion pronominale,
- de réaliser que c’est un « trouble » le plus souvent relié à l’autisme,
- de lire des listes de symptômes de l’autisme,
- et de constater qu’a priori je n’en repérais aucun chez mon fils hormis peut-être sa passion durable (depuis ses 18 mois) pour les fenêtres, les volets et les portes ? Passion ? Obsession ? Difficile pour moi de faire la distinction entre ce qui est caractéristique de cet âge, et ce qui va au-delà !
Depuis, nous
avons essayé de clarifier
« quand tu parles de toi, tu dis 'je' » (oui je confirme qu’on se sent très stupide quand on sort ce genre de phrases),
ou pour plus de clarté
« quand F. parle de F., il dit 'je', quand F. parle à maman, il dit 'tu', quand maman parle de maman, elle dit 'je' ».
En l'espace de quelques jours, nous avons alors repéré des sorties plus fréquentes du "je" ("j'ai réussi", "j'ai bien mangé" ). Même si le « tu » s’y
mêle parfois, et que F. contourne volontiers la difficulté en parlant de lui à
la 3ème personne : « F. a faim ». En revanche pour
tout ce qui est pronoms personnels & adjectifs possessifs, nous sommes loin, très loin, du compte. Les « mon »
/ « ton », « me » / « te » ne sont quasiment jamais (je n’inclus le quasi que par acquit
de conscience, au cas où certains m’échappent) utilisés à bon escient.
Bref, mes recherches sur Internet ne donnant que des résultats liés à l'autisme, donc avec des propositions pas forcément pertinentes pour nous, je ne sais trop
- si en fait il est parfaitement normal (ouh que je n'aime pas ce terme, mais je l'entends dans le sens de fréquent, une étape un peu longue dans un processus qui roule cependant tout seul) que cette confusion perdure, ou pas,
- ni si il existe de simples moyens pour aider F. à mieux appréhender ces notions,
- et dans ce cas lesquels.
Est-ce quelque
chose que vous avez connu ?
Ça a duré ? Vous avez fait quelque chose ?
Ne t'en fais pas on en a connu !!! Pas forcément cet exemple la mais pareil !! Je me suis aussi retrouvé sur des sites d'autisme ou j'essayais de voir si d'autres symptômes apparaissaient!
RépondreSupprimerFinalement tout passe, ils sont petits, laissons leur le temps ne t'en fais pas !!!!
Le mien continue de dire " notre chambre" quand il parle de notre chambre, celle de moi et mon chéri et pas la sienne :D!!!
Plus petit il utilisait aussi à mauvais escient les mon ton son etc alors qu'aujourd'hui il utilise des " c'est la mienne". Je te dirai de continuer à parler normalement :).
Mais ohhh comme je te comprends !
Ici aussi H. 4 ans en aout s'emmêle aussi (bon nous il y a aussi le problème des deux langues)avec des confusions avec l'allemand du genre je suis 3 ans.
RépondreSupprimerComme Titia c'est surtout avec le mien, le sien,.. du genre :"Maman,la feuille c'est ta tienne."
Il faudrait que j'y prête plus attention mais le je, tu, mon , ton ne doit toujours pas être totalement acquis (à 80% ?) Donc je dirais qu'à l'âge de ton fils c'est normal.
Non, je n'ai pas connu. Les deux ont très vite acquis les pronoms et surtout le je.
RépondreSupprimerMais j'ai des enfants dans mon entourage qui ont pris plus de temps et ça s'est placé tout seul. Don't worry Gwen !
T'inquiète pas ... chacun son rythme ... j'ai tout vu aussi pendant mes 4 ans en PS! Et je dirai que le meilleur moyen de l'aider , c'est de lui parler et quand il n'utilise pas le bon pronom, tenter de le reprendre en lui disant "tu voulais dire "je" ..." par exemple sans le faire à chaque fois non plus!
RépondreSupprimerA. a eu exactement ça ! ça donnait des quiproquos très drôles !
RépondreSupprimerC'est passé tout seul... et à mon avis, c'est un truc d'aîné, P n'a jamais fait ça (elle entendait Alix lui parler en disant "tu" etc)
Je vous aime toutes très fort !! Et Monsieur Bout aussi, qui me disait « pose la question à ton blog » et qui hier soir était tout soulagé d’apprendre qu’on pouvait arrêter de coller la pression à F. sur ce plan. (non, ne me faites pas la remarque que de toute manière « coller la pression » est rarement une bonne idée, je me la fais toute seule)
RépondreSupprimerVos réponses me plaisent beaucoup, merci !
Nous allons donc faire comme pour le reste, de temps en temps reformuler correctement sans insister (j’aime bien ton « tu voulais dire » Nawel !), et sinon laisser couler
Clotilde, c’est intéressant ton truc d’aîné ; pourtant nous lui disons « tu »… (même si sa nounou parle toujours d’elle-même à la 3ème personne, grrrr – non elle ne me tape PAS DU TOUT sur le système en ce moment !)
Bonne journée à vous
Justement, vous lui dites "tu", donc il a enregistré "quand on parle de François, on dit tu" ;-)
SupprimerHihihi quand on reformulait, ça donnait le bazar !
(A) "je vais dans ta chambre" (en parlant de la sienne)
(moi) tu veux dire "je vais dans ma chambre" ?
(A) "oui, je vais dans ta chambre !"
Ah tu veux dire que c’est le fait de vous avoir entendus dire « tu » à A. qui a permis à P. de comprendre que ‘« tu » n’est pas égal à P.’ ?
SupprimerClotilde, je nous retrouve bien dans tes dialogues ;-)
mais c'est pourtant très clair à expliquer : F, Quand TU parles de TOI, TU dis "JE"!!! ;-))) En fait la langue française est juste très complexe!!
SupprimerNawel c'est exactement ce que mon mari avait déclaré à A d'un ton péremptoire. Elle n'avait rien compris ;-)
SupprimerGwen j'ajoute que mon mari aussi était très ennuyé de la voir se mélanger ainsi ;-)
et après il y a le problème du choix des auxiliaires
Supprimer"j'ai tombé !"
"ah, tu ES tombé ?"
;-)
me fais pas rêver Clotilde... :D
Supprimeret oui voilà, monsieur Bout était particulièrement stressé par ça, ptet un truc d'hommes ;-)
Ne t'inquiète pas, c'est fréquent :)
RépondreSupprimeroui, je suis bien contente d'avoir écrit ce billet, ça nous a permis de renouer avec la détente la plus totale... et hasard, c'est maintenant que se produisent de clairs progrès sur ce plan !
Supprimer;-)
Bonjour,
RépondreSupprimerpourrais-je avoir les sources de tes recherches ? je fais actuellement un travail à c sujet et je ne trouve pas grand chose.
merci de m'aider.
Joanie
Bonsoir Joanie
SupprimerTu souhaiterais des sources autour du lien entre inversion pronominale et autisme ? Hum, je crois qu'à l'époque j'avais tout simplement lu les premiers résultats obtenus par une recherche Google avec ces mots-clés...
Quant au fait de dissocier les deux, ce sont les commentaires en réponse à ce billet qui ont constitué mes sources ;-)
Sur le développement "standard" du langage chez l'enfant, j'avais lu Montessori (l'esprit absorbant, je crois, contient une frise superbement bien faite pour illustrer les principales étapes)
Je crains de ne pas t'aider beaucoup ...
Mon fils de 3 ans et demi fait la meme chose il inverse les pronoms mais à été diagnostiqué TSA léger.il avait lui aussi une passion pour les portes et pour tout ce qui était lumineux.
RépondreSupprimerIntéressant ! Je suppose qu'un critère de différenciation peut être : chez un enfant sans TSA, cette inversion ne sera que passagère, alors qu'elle durera pour un enfant avec TSA.
Supprimer(Même si une toute petite partie de moi s'interroge encore sur une forme très légère de TSA pour F. ...)