Suite à de récentes discussions, voici l’occasion d’un petit partage :
- Discussion dans le cadre de la préparation au mariage d’un couple que nous accompagnons (oui, soucieux d’alléger encore notre emploi du temps peu fourni (huhuhu), Monsieur Bout et moi nous sommes investis dans la préparation des couples au mariage, cette année)
- Discussion avec une nouvelle connaissance en plein divorce, au cours de laquelle il était étonné de ce que je lui disais, me confiant que c’était un sujet que lui et sa future ex-femme n’avaient pas évoqué avant de s’engager l’un envers l’autre
Venons-en au vif : quand on se marie / s’engage l’un envers l’autre en ayant en vue de durer, on a souvent l’impression que tout ira bien.
Franchement: on s’aime. OK on se disputera de temps en temps, mais … ça ira, non ?
Franchement: on s’aime. OK on se disputera de temps en temps, mais … ça ira, non ?
Ben… non.
Rien que les statistiques, hélas, suffisent à montrer le contraire. Statistiques qui ne sont que le reflet du fonctionnement humain : non, ça n’ira pas forcément. Oui, à quasi 100%, un couple traversera de grosses difficultés.
Le fait de traverser de grosses difficultés n’est pas un problème en soi (enfin, si, quand même, hein, quand on est le nez dedans, …), en tous cas, ce n’est pas NECESSAIREMENT la condamnation du couple.
C’est même PARFAITEMENT logique, et d’ailleurs, à ce sujet, je me permets d’inclure ici un lien vidéo vers un épisode du fameux « Et tout le monde s’en fout », épisode sur le couple absolument chouette (et valable quelles que soient vos croyances par ailleurs).
Donc, si on SAIT qu’on va rencontrer des difficultés, il peut être bon de réfléchir, AVANT ces difficultés, à ce qu’on pourra faire quand on sera le nez dedans. Car une chose est sure : quand on a le nez dedans, c’est là où il peut être difficile de prendre une bonne décision / identifier la bonne manière de s’en sortir.
Voici donc la double question que le couple que nous accompagnons a eue à se poser, et que nous-mêmes nous étions posée il y a quelques années.
Question 1 : sachant que continuer à s’aimer ne va pas être facile dans le quotidien, comment allons-nous faire pour continuer à ce que tout aille bien ?
On retrouve ici une problématique explorée dans mon billet sur les Sims, par exemple.
Le fait de traverser de grosses difficultés n’est pas un problème en soi (enfin, si, quand même, hein, quand on est le nez dedans, …), en tous cas, ce n’est pas NECESSAIREMENT la condamnation du couple.
C’est même PARFAITEMENT logique, et d’ailleurs, à ce sujet, je me permets d’inclure ici un lien vidéo vers un épisode du fameux « Et tout le monde s’en fout », épisode sur le couple absolument chouette (et valable quelles que soient vos croyances par ailleurs).
Donc, si on SAIT qu’on va rencontrer des difficultés, il peut être bon de réfléchir, AVANT ces difficultés, à ce qu’on pourra faire quand on sera le nez dedans. Car une chose est sure : quand on a le nez dedans, c’est là où il peut être difficile de prendre une bonne décision / identifier la bonne manière de s’en sortir.
Voici donc la double question que le couple que nous accompagnons a eue à se poser, et que nous-mêmes nous étions posée il y a quelques années.
Question 1 : sachant que continuer à s’aimer ne va pas être facile dans le quotidien, comment allons-nous faire pour continuer à ce que tout aille bien ?
On retrouve ici une problématique explorée dans mon billet sur les Sims, par exemple.
Il s’agit de définir dès le début du couple que le maintien du couple en bon état justifie des investissements : dégager du temps pour se voir, se retrouver, s’apprécier.
Evidemment, ces moyens évolueront dans le temps, mais avoir déterminé dès le départ que c’était un point à discuter et réévaluer régulièrement rend beaucoup plus facile la gestion de la question.
- En ce qui nous concerne, nous avions ainsi repéré que les ordis / internet / films etc pouvaient constituer autant d’écrans… à notre communication, et donc évoqué le fait que se réserver des soirées « sans écran » pourrait être intéressant
- Nous avions aussi anticipé en nous disant qu’une fois que nous aurions des enfants, nous ferions attention à partir quelques jours tous les deux 1 fois par an, une fois le plus jeune bébé assez grand pour nous permettre cela ; cela nous a permis, plus tard, d’adapter cette décision en mode « En ce moment il est difficile pour nous de partir quelques jours d’affilée tous les ans, alors en attendant mieux on remplace par 1 journée à deux tous les trimestres ».
Question 2 : sachant que malgré tous nos efforts, il est très probable que nous rencontrions de très grosses difficultés qui pourront, à un moment, nous donner envie de tout lâcher : que ferons-nous à ce moment ?
Il s’agit d’une question vraiment capitale. Oui, selon toutes probabilités, à un moment (ou à plusieurs, hein) dans notre vie de couple, nous aurons très, très, trèèèès envie de tout envoyer balader.
- Désaccords en pagailles,
- friction sur un point très douloureux,
- infidélité ou tentation d’infidélité, ou autres grosses blessures,
- crise existentielle / remise en cause personnelle (qui suis-je, au fond ? Et ce « je » peut-il encore être heureux avec toi ?),
- perte de contact notamment liée au fait qu’on aura pas vraiment réussi à tenir les résolutions prises en point 1,…
les raisons pourront en être multiples mais le résultat sera toujours le même : l’envie d’ « arrêter la casse », de laisser tout tomber, parce que vraiment, à ce moment, on ne voit pas d’autre issue, à nos problèmes de couple, que celle qui consiste à arrêter d’être un couple.
NB : j’ai rédigé cette phrase au futur mais c’est un futur rhétorique : le « nous » que Monsieur Bout et moi-même constituons est en fait déjà passé par là (ce qui n’exclue pas la possibilité de repasser par là. Les crises de couple, ce n’est pas comme la varicelle, c’est pas parce qu’on en a déjà eues qu’on en aura pas d’autres. Et m... alors.)
Une chose est sûre : quand on en arrive là, on souffre comme un dingue, et on n’a plus franchement les yeux en face des trous.
D’où l’importance de profiter, AVANT d’en arriver là, bieeen avant, qu’on s’aime encore bien fort pour
- Anticiper ces moments
- Se dire sa volonté mutuelle de les surmonter, le moment venu
- Définir ensemble les moyens qui pourront être utilisés pour les surmonter
Entendons-nous bien : quand on parle de « surmonter » une crise de couple, il ne s’agit pas de faire le nécessaire pour que « ça aille mieux », que ce soit « supportable » : il s’agira de faire le nécessaire pour que le couple aille super bien. On ne répare pas avec du gros scotch moche et ça tient de nouveau tant bien que mal : on reconstruit avec un alliage or / platine pour que ce soit méga beau et méga solide.
Le moment venu, quand on se débat dans l’obscurité, eh bien, c’est comme en cas de tremblement de terre : on suit bêtement la procédure de crise.
Le moment venu, quand on se débat dans l’obscurité, eh bien, c’est comme en cas de tremblement de terre : on suit bêtement la procédure de crise.
- Article 1 de la procédure :
nous avions dit que même dans ces cas-là, chacun de nous s’engageait à faire le choix de rester, et de jeter toutes ses forces dans la reconstruction du couple.
Ouais, nous n’en avons paaas forcément super envie, là.
Mais on se pose pas de questions : on n’est PAS en capacité de se les poser, ou plutôt d’y répondre d’une manière optimale. On l’a dit, on le fait.
- Article 2 de la procédure :
nous avions dit que pour cela, nous aurions recours à
- De l’aide extérieure par des professionnels : conseiller conjugal, psychologue, sexologue…
On ne se pose pas de question, hormis celle de savoir quelle sera la (ou les) personne précise qui va nous accompagner / qui conviendra le mieux aux besoins du couple / de chacun de ses membres, et pourra nous aider à tout remettre à plat, à (ré)apprendre à nous parler, à nous disputer, et surtout : à (re)construire une intimité de ouf.
On met sa petite fierté de côté et à la place on empoigne son téléphone.
- De l’aide par notre entourage :
- mettre les témoins de mariage dans le coup (ben oui, ils se sont engagés avec nous ce jour-là, hop, ils peuvent aider à tenir l’engagement),
- des amis proches dont on sait qu’ils agiront en soutien de notre couple,
- des membres de notre famille, y compris pour garder les enfants quand on va voir le professionnel, ou quand on sort pour réapprendre à s’amuser à deux.
On ne se pose pas de question, on prévoit de mettre dans le coup les gens qui pourront nous soutenir et le jour venu, on les sollicite sans vergogne.
- Tous les moyens financiers qui existent : oui, on débloquera les fonds pour
- l’aide professionnelle,
- l’achat de 3000 bouquins,
- les sorties en « pas-amoureux-mais-décidés-à-le-redevenir »,
- le babysitting nécessaire,
- les changements décidés en commun (en fait ça fait 5 ans que tu ronges ton frein parce qu’au fond tu détestes notre sublime longère au fond de la campagne normande, qui était mon rêve à moi ? Hum, vendons la longère et trouvons un rêve commun à financer),
- sans oublier le voyage aux Seychelles (ou à l’île d’Oléron) qui célèbrera la réconciliation.
- Et, évidemment, les fonds nécessaires, ensuite, à l’entretien du couple reconstruit.
Là aussi, pas de pitié, pas d'économies mal placées. D’autant que, rappelons-le, une séparation, c’est au moins aussi ruineux, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de l'énergie à investir. Alors en bons radins, on prévoit d’investir là où le bénéfice sera le plus grand !
Been there, done that, comme disent les Anglo-saxons : nous sommes passés par là.
D'où ce billet car, franchement, avoir pu, en période noire, « bêtement » respecter les engagements pris quand tout était rose, n’avoir eu « que » à suivre les directives que nous nous étions nous-mêmes données, … ce fut comme trouver, dans l'obscurité la plus totale, le début de la corde dont nous pouvions nous servir pour remonter jusqu’à la sortie du tunnel.
Une fois qu'on a dit tout ça, 3 situations possibles
- vous êtes en train de réfléchir à vous engager : avoir traité ces questions avant de nous engager, nous, nous a été vraiment très utile. N'hésitez pas à faire de même.
- vous êtes engagés et tout va bien : pourquoi ne pas renforcer cela en profitant d'un moment en amoureux pour aborder ces sujets ?
- vous êtes engagés et c'est la crise : ces quelques lignes peuvent vous rappeler, en plein dans le noir, qu'il est possible de sortir de la crise, qu'il existe des moyens pour que cette crise ne soit pas le début de la fin. Mais le début d'un nouveau début. Après une crise, ne nous leurrons pas : plus rien n'est jamais pareil. Parce que, si on en a profité pour mettre à plat beaucoup de choses… après la crise rien n'est pareil car c'est bien mieux ;-)
Voilà, c’était l’instant tuto-DIY :
« fabrication de corde en amoureux »
par votre reine des travaux manuels .
Je commente rarement mais là, bravo ! j'applaudis, je partage, et j'applique !!
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerMais la fin quoi... ^^ nous ne nous sommes posés ces questions que lors de la préparation au mariage, au bout de 10 ans de vie de couple, et encore, nous les avons survolées. Ça serait très intéressant de se poser et d'y réfléchir... merci !
RépondreSupprimerQuoaaaah la fin ? 😇
SupprimerC'est tellement IN le DIY que pour une fois que je peux surfer sur la vague...😁
De notre côté, nous anticipons les potentielles périodes de crise. En fait, nous raisonnons en termes de PCA (Plan de Continuité d'Activité) comme des professionnels. Nous échangeons sur les situations dans lesquelles nous pourrions avoir du mal à gérer et que donc l'autre deviendrait un exutoire à ce stress, à des tensions extérieures à notre couple. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître : nos tensions viennent de notre environnement (jusqu'à présent). Le fait d'anticiper fait qu'au plus fort de la crise, souvent, l'un de nous en vient à dire à l'autre, nous sommes en plein dans le scenario. Nous savons donc déjà qu'elles sont les mesures de secours : du temps seul (du temps personnel loin des enfants et du conjoint), du sommeil, du temps à deux, de la perspective, du bilan...et jusqu'ici, nous en ressortons plus fort car, à chaque fois, la crise d'avant nous a permis de renforcer la confiance que nous avions l'un dans l'autre et donc de nous rapprocher.
RépondreSupprimerLe PCA appliqué à la vie de couple, excellent ! Nos outils de travail peuvent être nos alliés dans la vie.
SupprimerAh j'adoooore aussi ! Je vais creuser l'analogie, tiens… Merci !!!
SupprimerMerci beaucoup pour ce texte que je viens de découvrir. Que du bon sens 😊 Belle fin de journée.
RépondreSupprimerMerci ^^
SupprimerDe l'aide par l'entourage, il y a aussi... l'Église. Et oui, pour les couples cathos du moins (ou pas !), les prêtres sont de bon conseil. Notre bon abbé nous régale d'homélies très pratico-pratiques le dimanche, on en ressort plus fort, et plus uni. Merci pour cet article Gwen :-)
RépondreSupprimerTrès juste !
SupprimerDe très bons conseils!
RépondreSupprimerL’anticipation peut même aller jusqu’au divorce. Le contrat de mariage est un bon support pour les conversations et un bon moyen de border certaines questions.
30% des gens mariés restent ensemble car ils n’arrivent pas à passer le cap du divorce. Pour moi, c’est la pire des situations. Sauver son couple, faire renaître l’amour : ouiiii ! Rester ensembles pour éviter la diminution des ressources, la perte de statut social ou “pour les enfants” : courage divorcez !
Swanilda
Ah tiens j'ai plus de mal avec cette notion de contrat de mariage ! Sans doute parce qu'en me mariant j'étais plus en mode "mettre tous mes œufs dans le meme panier" = miser tout sur la construction de notre couple, y mettre tous nos efforts de communication.
SupprimerMais je te rejoins sur le fait que rester pour rester… je vois le fait de "rester" juste comme une solution d'attente : "je reste (= patiente sans amour) jusqu'à ce qu'on ait suffisamment repris pied (individuellement) pour pouvoir reprendre la décision de sauver notre couple et faire renaître l'amour…."
je connais malheureusement plusieurs personnes qui ne divorcent pas car, en l’absence d’un contrat de mariage, l’un des époux (souvent l’homme) perdrait toute la fortune qu’il a bâti et la femme perdrait son niveau de vie. Du coup, le mari vit avec sa maîtresse, l’épouse vit sa vie dans un autre logement. Les enfants sont perdus au milieu, sans système de garde établi. Ou pire, ils vivent sous le même toit en s’haïssant chaque jour.
SupprimerSwanilda
Glaçant !!!
SupprimerEt oui, une chose qui était ressortie de notre conversation "de l'époque" et que ce à quoi nous nous engaions, c'était à rester ensemble pour (= le temps de) redevenir heureux ensemble, en aucun cas juste pour rester ensemble (= en mode coloc / guerre des tranchées / frustration)
Waouh merci ce texte est super !!
RépondreSupprimerCa me fait plaisir de lire qu'il te parle !!
Supprimerça me donnerait presque envie de me marier... pour la préparation !
RépondreSupprimerHihihi ! Mais je comprends à fond ! Un ami à moi, dans la même veine : "ça me donnerait presque envie de me marier à l'église". Bon, après, je sais que malheureusement la préparation peut être assez inégale selon la paroisse et les ressources (humaines) de celles-ci.
SupprimerJuste un petit mot pour te dire que, suite à ton article sur les sims, je suis passé en mode bulldozer et ai dégagé, aux forceps, cinq jours à Naples en amoureux avec Papa-pas-BCBG fin février début mars... les petits seront chez mes parents, et rien que de se choisir un hôtel et de regarder le programme, je sens que ça nous fait du bien :D je crois que ça fait plus d'un an et demi qu'on avait rien fait à part une ou deux soirées par ci par la :) :) :) alors merci !!
RépondreSupprimerAaaaah mais quel bonheur de lire ces lignes !! Bravo pour les forceps ! Bravo ! Vive Naples-sans-mômes ! Longue vie au bulldozer ! Sea sex and sun !! (en février LOL)
Supprimer(je suis de mon côté en train de comploter pour avoir au moins droit à un weekend, là, au printemps. Sinon je vais finir par vendre Monsieur Bout sur leboncoin.)