lundi 25 février 2019

Bébous : (no) future - en école à la maison ?

Ces dernières semaines, j’ai passé un nombre non négligeable d’instants à me dire : « Grrrr mais pourquoââââh » ( version moderne du « ô rage, ô désespoir » et autres « Fatalitaaaaas ! »)


Bon, dans la vie d’une mère, soyons honnêtes, il existe de nombreuses raisons de partir dans un monologue tragique et / ou rageur commençant par ces mots. 
  • Pourquoaâââââh faut-il que les enfants renversent un truc quand on est déjà à la bourre, 
  • pourquoaâââh faut-il qu’il fasse un temps pourri pile quand les enfants ont visiblement, vraiment visiblement, besoin d’aller se dépenser dehors (sous peine de meurtre ; ça c’est certain. De qui par qui, cela reste à décider.) 
  • Pourquoaâââh le coucher est-il si difficile ce soir où je ne rêve que d’une chose, moi, c’est d’aller me coucher ? Et d’ailleurs 
  • pourquoaâââh c’est à moi de les coucher alors que si c’était l’inverse (à eux de me coucher, moi), je serais adorable et ce serait expédié en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ?

Oui vraiment, pourquoaaâââh.


Mais bon, ce fameux pourquoi a été largement utilisé, depuis les vacances de Toussaint, dans la phrase « Pourquoi la classe 6-9 ans de l’école Montessori dans laquelle je viens tout juste de scolariser mon fils et dans laquelle il est si bien, pourquâââââââh qu’elle ferme à la fin de l’année ? » (oui, à ce stade de désespoir, les notions les plus élémentaires de grammaire se font la malle).

J’ai passé du temps à me désespérer et m’arracher les cheveux, mais j’en ai aussi passé, quand même, à regarder des alternatives et concocter des plans.
Parce que c’est ce que je fais de mieux, même si lesdits plans ont ensuite une fâcheuse tendance à être contrecarrés. 
D’ailleurs pourquoi / pourquooaaaah je vous écris ce billet en février... je suis dingue, vraiment : il est évident que d’ici la fin de l’année la chute d’une météorite ou toute autre intervention du destin viendra chambouler ce que je suis sur le point de vous exposer. Mais la réponse à ce pourquoi-là est très simple pour le coup : masochisme à un stade assez aigü ; eh oui…si vous pensiez être sur un blog « biencomilfo » tenue par une fille saine d’esprit : c’est raté.



Face aux angoisses abyssales dans lesquelles me plongeait le choix d’une école pour l’an prochain, je me suis bien évidemment reposé la question de rebasculer en IEF pour F.

Mais non. Même si la scolarisation de F. n’est pas parfaite, même si elle ne comporte pas que des avantages, elle comporte, en ce moment, pour chacun d’entre nous, plus d’avantages et moins d’inconvénients que l’IEF. Je vois vraiment, en ce moment, 
  • comment l’apprentissage en groupe est, vraiment, ce dont F. avait besoin. 
  • Et comment ne pas être responsable de son instruction me permet, à moi, de concentrer mes forces sur deux de ses besoins déjà bien exigeants : 
    • le remplissage de son réservoir affectif, notamment par deux moyens très efficaces dont je vous ai parlé ici et là, d’une part, 
    • et son besoin d’un cadre, d’autre part. Et là-dessus, vraiment, je bénis les Faber et Mazlish, et mon activité d’animatrice ; animer des ateliers constitue vraiment une manière trèèès bienvenue de toujours me réaligner.

Bref : retourner en IEF, en ce moment, ne correspond ni aux besoins de F. ni aux miens.

Donc, j’ai regardé des alternatives. J’en ai sélectionné 3 et demie.
J’ai fouiné un peu, pris quelques références là où je pouvais en trouver.
Puis j’ai appelé la solution la plus proche de chez nous, mais plutôt dans l'optique de l’éliminer : ce que j’avais lu sur le site internet de cette école nouvellement créée pouvait s’interpréter de diverses manières, et j’avais décidé de l’interpréter de manière négative.
Plusieurs contacts téléphoniques plus tard, mais surtout après une observation de 2 heures dans leur classe 3-6 (la 6-9 n’ouvrant qu’à la rentrée 2019) et un long entretien avec la directrice : c’est là qu’ira F.

  • La philosophie / manière de pratiquer Montessori me semble convenir : c’est pratiqué avec sérieux, par des gens vraiment formés (AMI), ce qui me sécurise, mais sans rigidité non plus
  • Leur approche de l'enfant n'est pas Faber et Mazlish (horreur !) ; elle est basée sur Thomas Gordon ^^ donc bon ça devrait aller. Mais moi qui n’ai encore jamais vraiment lu Gordon (hormis à 15 ans quand mes parents étaient allés à une conférence sur le sujet. J’avais feuilleté le bouquin et c’était tellement loin de ce que je connaissais que j’avais trouvé ça étrange, à la limite de l’insensé. Marrant, hein ?), j’aimerais bien en profiter pour remédier à ce manque (ça tombe bien, j’ai encore du temps libre entre 2h et 4h du mat)
  • Les locaux sont vraiment super sympas (pour le coup, mieux que ceux de l’école actuelle de F.), et avec des espaces verts sympas aussi
  • L’approche autour des réflexes primitifs, dont je vous ai déjà raconté certains des bienfaits apportés chez nous, y est pratiquée à longueur d’année, par des petits exercices collectifs et individuels.
  • Cette école fonctionne elle aussi en 4 jours (contrairement à d’autres de ma liste), et je suis bieeeen contente de conserver le mercredi avec mon fiston !
  • Pas de devoirs écrits ; éventuellement des leçons à relire / mots à apprendre (ce qui agace la maman IEF en moi), mais jamais d’exercices écrits, ce qui n’est pas le cas dans l’école actuelle de F. par exemple. Lui n’en a pas car j’avais bien précisé que c’était important pour moi au moment où on a parlé passage anticipé de 3-6 en 6-9, mais je sais que son éducatrice ne se prive pas d’en donner aux autres enfants.
  • Toujours possibilité de fournir le repas : quelque chose que j’apprécie énormément, pour des raisons économiques mais aussi affectives. Cette lunchbox préparée chaque matin ne me prend que quelques minutes, mais c'est un lien, un coucou indirect que je peux faire à F. pendant sa journée.
  • et dans la série "ce n'était pas du tout un critère mais c'est trop cool" : les locaux étant voisins d'une piscine, F.aura piscine une fois par semaine !

Parmi les points négatifs, 
  • dans cette école-là, pas d’allemand, juste du français et de l’anglais. 
  • j’ai relevé avec agacement que leurs lettres rugueuses
    • 1. Obéissaient au code couleur inverse de celui que j’ai choisi : on a le choix entre consonnes en rouge, voyelles en bleu, ou l’inverse. Moi j’ai choisi la 2ème possibilité, eux la 1ère. Ben oui, ça m’agace. Gravissisme, hein ?
    • 2. Ont des attaques. (ça ça m’énerve plus ; mais bon, F. ayant dépassé le stade des lettres rugueuses, je ne vais pas en faire une maladie)
  • Autre « détail » : des frais de scolarité sensiblement plus élevés … mais encore inférieurs à ceux pratiqués dans beaucoup d’autres écoles Montessori franciliennes.
Et bien entendu, le point négatif principal c’est : fondamentalement, cette école étant toute neuve, y inscrire F. constitue un peu un pari. Mais j’ai réalisé qu’au fond, si je l’inscrivais dans une autre école, ce serait aussi un pari car je ne peux être certaine de comment cela fonctionnerait pour lui. Donc là, c’est un pari à 10 minutes en voiture de chez moi, bien moins lourd donc que les autres paris qui auraient tous impliqué des trajets considérablement plus longs.


Soyons clairs : cette scolarisation ne sera pas parfaite, mais aucune solution ne l’est. 
IEF, 
telle ou telle école, … 
aucune solution ne bascule qui que ce soit dans un petit monde rorose rempli de licornes et de paillettes 
(ou alors, euh…. Pssssst - vous vous fournissez où en poudre blanche ?).



Mais au stade où j’en suis, j’ai sécurisé le maximum de choses et nous verrons pour la suite !

Et puis hein, nous maintenons quand meme un zeste de coschooling ;-)


Une fois cette question réglée, j’ai pu me pencher sur une autre question (à laquelle j’avais refusé de toucher avant d’avoir déterminé le sort de F.) : Quid d’E. ?

IEF or not IEF ? Si not IEF, où ?
Ben, la réponse à cette question sera pour le billet suivant


(et pour ceux qui se demandent si le Teaser de malaaaaade de lundi dernier se rapportait à la scolarisation de F., et si donc par ce billet le mystère est levé, je vous rassure tout de suite : nan ! Parce que, maintenant que vous savez comment j’arrive à tout faire, je peux vous le dire, à vous : 
le dossier d’inscription de F. est toujours sur la table de la salle à manger, donc loin d'être posté. 

Eh oui, le suspense demeure. 
C’est terrible.)


9 commentaires:

  1. Pour une fois, je vais aller un peu à contresens de tes idées (attends ! Je sors mon parapluie, le ciel va nous tomber sur la tête lol). On s’était longuement interrogés ici, pesé le pour et le contre avant d’arriver à la conclusion que l’école publique était notre choix... pour le moment. Bien sûr, cela marche bien car nous accompagnons nos enfants (sans pour autant pratiquer l’IEF) à s’ouvrir sur le monde, à se forger un esprit critique ... il y a des choses qui me déplaisent dans le publique mais globalement, pour moi en tout cas, mettre ses enfants dans une école alternative (privée payante) c’est tuer un peu plus l’ecole publique :-/ Bien sûr, si j’ai le moindre doute sur le bien-être de mes enfants, je changerai de fusil d’épaule (et malheureusement un peu trop facilement d’ailleurs, mais quid des familles qui ne peuvent pas se permettre financièrement ? Tu me diras que ça dépend du lieu d’habitation, de l’investissement personnel qui permet parfois de réduire les frais de fonctionnement et donc de scolarité ... mais en IDF on est loin de tout ça !). C’est un vaste sujet plein de subtilités difficiles à développer ici. Dans tous les cas, félicitations pour ton choix qui doit être le meilleur pour ta famille et qui reste courageux et réfléchi :-)

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    1. COMMENT ?!?! Tu OSES ne pas dire amen à tout de que j'écris ?!?! Attends il faut que je regarde comment on bloque des gens sur Blogger...

      Je comprends tout à fait ta remarque : oui j'ai bien conscience de mettre F.en milieu protégé. Et c'est d'ailleurs la seule chose qui me permet de le scolariser : sans cette possibilité je serais restée sur l'IEF pour lui. Non par mépris / diabolisation de l'école mais du fait de ma conscience aiguë des fragilités émotionnelles de F. Il existe des tas d'institutrices du public hyper bienveillantes et tout mais ne pouvant assurer que F soit gérée par l'une d'elle le risque serait bien trop grand.
      Sans parler du personnel de cantine etc...
      Pour le moment il a besoin de cela. Notre objectif premier est sa maturation émotionnelle, j'imagine qu'un jour celle-ci sera assez solide pour permettre un environnement plus divers

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    2. Connaissant ta démarche (dont je te remercie de rendre concret certains aspects par ce blog), je n’avais aucun doute sur le bien fondé de tes choix ! Mon interrogation était plus globale, presque philosophique (sans doute liée au lundi, à la super lune, le réchauffement climatique et les températures exceptionnelles du moment, ou un mix de tout ça ^^). J’espère que ton fils sera bien dans son école :-)

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    3. Ah oui je vois c'était plus une interrogation existentielle à la "Qui suis je ? Où vais je ? Qu'est-ce qu'on mange à midi ?" 😂
      Bon face à tous ces compliments me voilà dispensée de chercher désespérément comment. Moquer des gens sur Blogger. Merci !!!
      Mais oui la question demeure. Et c'est là où je suis bien contente que les travaux de Céline Alvarez et surtout la médiatisation qui les a accompagnés permettent à de plus en plus d'enseignants de faire bouger les lignes : éviter que certains "privilèges" le restent, des privilèges, quand ils pourraient s'appliquer au plus grand nombre

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    4. Bloquer des gens et non moquer
      Moquer je sais faire y a rien de technique 😜

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    5. Huuum, moquer avec subtilité est tout un art ... mais tu te débrouilles bien en effet ;-)

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  2. Tu n'as pas peur qu'ils aient eux aussi du mal à la remplir cette classe de 6-9 ?
    Servane

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    1. En fait non !
      En creusant un peu j'ai pu voir qu'en tant que tel ce n'était pas le remplissage dans l'absolu qui posait problème, mais le fait que les locaux de l'école étaient en fait trop petits pour permettre aux 6-9 d'avoir une salle assez grande pour accueillir 24 élèves.
      Problème que n'a pas la future école de F. . Et a priori elle avait déjà une bonne dizaine d'inscriptions fermes (Dont 2 ou 3 venant de l'école actuelle de F. ce dont je suis bien contente car ça adoucira le changement - qui, je l'avoue, m'inquiète. Pour le moment, nous nous gardons bien de lui en parler!)

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  3. PS : on peut se dire aussi que les univers alternatif versus publique n’évoluent pas en vases clos ... dans la maternelle publique de mon fils on pratique Montessori en classe, plus globalement les maîtres/maîtresses de nos enfants sont parfois aussi des parents qui découvrent ou pratiquent la pédagogie positive ; de même, l’essor des écoles alternatives doit interpeller certaines pratiques dans le publique pour les amener vers le haut (signé : la fille qui se sentait obligée d’en rajouter lol).

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