lundi 7 octobre 2019

Le mythe de l'école parfaite

Quels que soient les choix qu'on fait, en tant que parent, concernant nos enfants, on a toujours en tête une longue liste de choses très importantes, et le mythe de la perfection se dandine sous nos yeux.
Leur instruction n'y fait pas exception, bieeeen au contraire.
En plus, ça a souvent l'air parfait chez les autres...
  • Si on choisit l'école, on aimerait "une bonne école". 
Les critères de la bonne école vont varier, et dans la balance va peser la réalité : proximité géographique, possibilités financières, et puis, aussi, tout simplement, l'offre : y a t il une école correspondant à mes attentes dans le coin ? A-t-elle des places ou aurait-il fallu que j'inscrive mes enfants sur liste d'attente dès que j'ai rencontré leur père/mère ?

Chez nous, pour rappel, 

Nous avons fait nos choix avec beeeeaucoup de soin, et j'étais assez optimiste aux débuts scolaires de F. : une école 
  • Montessori, 
  • existant depuis plusieurs années, 
  • avec du personnel formé, 
  • testée sur les mercredis matins (et toute la semaine par ma nièce qui y va également), 
  • franco-allemande + anglais, 
  • proposant des ateliers Faber et Mazlish 
ça cochait pas mal de cases !

Ca n'a pas empêché la première année scolaire de F. de se révéler compliquée. Fort compliquée.
Parce que, eh oui, l'école parfaite, c'est un mythe. 
Et le mythe, ça se heurte à un certain nombre de réalités.

Regardons un peu ces réalités qui peuvent venir sérieusement écorner le mythe.


1. Les aspects pédagogiques : Montessori et/est la perfection ?


Un premier écueil, dans une école alternative, peut être le manque de formation sérieuse aux pédagogies employées. Faire attention aux exigences dans le recrutement du personnel enseignant est donc un premier point. 
Mais… ce n'est pas suffisant.

  • L'éducateur peut avoir été globalement bien formé, et faire un bon job avec la plupart de ses petits élèves… mais se retrouver un peu démuni face à certains élèves aux profils plus spécifiques. 
Est-ce un défaut de compétence de l'éducateur ? (accusation personnelle !) 
Est-ce la pédagogie Montessori qui peut être adaptée à certains enfants et moins à d'autres ? (hérésie !) 
Est-ce un peu des deux, avec un éducateur manquant de ressources pour adapter sa posture pédagogique à un profil plus particulier ? 
Difficile à dire, mais le constat reste : pour certains enfants, la mayonnaise ne prend pas.

  • L'éducateur peut avoir reçu une formation tout ce qu'il y a de plus sérieuse… mais ne pas respecter les principes de base de la pédagogie / oublier de s'en servir. 
L'an dernier, j'ai ainsi eu la surprise de voir F. débarquer avec des devoirs, autour du printemps, impliquant l'apprentissage de nombreux mots outils complexes et pas du tout indispensables dans l'immédiat (du style "pendant"), quand il ne déchiffrait encore que très laborieusement des phrases constituées de mots phonétiques. 
Et son premier devoir de lecture avait beau être issu d'une méthode présentée comme "syllabique", la première phrase était tout de même un truc du genre "voici le nounours". Pour un enfant n'ayant vu, ni le son "oi", ni le son "ou", ni le fait que "c" devant "i" fait "ssss".... 
De nombreux éléments du même acabit m'ont ainsi conduite à reprendre à mon compte l'apprentissage de la lecture avec F., quand j'ai constaté en avril qu'il en était à peu près resté au point où l'IEF et moi l'avions laissé en septembre… et que du coup, cerise sur le gâteau, E. l'avait rattrapé.

  • Enfin, le respect de ladite pédagogie peut également être compromis par les parents eux-mêmes. 
Montessori, à ce niveau, est clairement victime de son succès. J'ai été impressionnée de constater à quel point nombre de parents scolarisent leurs enfants en milieu Montessori sans avoir connaissance des principes pédagogiques auxquels ils sont pourtant censés adhérer : libre choix des activités, par exemple. 
Non, Montessori est trop souvent associé à "du bon niveau", on pense Steve Jobs, et on se retrouve…. à réclamer des devoirs à l'éducateur, par exemple, quand ceci est normalement contraire à la pédagogie. 
C'est là l'écueil d'une école Montessori, donc Hors Contrat (et de toute autre école alternative financée de la même manière) : les parents paient, ils ont donc, de facto, facilement une plus grosse influence (ou en tous cas, estiment légitime d'en avoir… ce qui se comprend aussi !), mais du coup, garder la cohérence du projet éducatif face à des parents aux attentes à la fois très diverses entre eux, et éventuellement à des km de la philosophie initiale de l'école : c'est compliqué !
Je l'ai vu dans la première école de F., et je l'ai retrouvé dans sa nouvelle école, à une différence près : son nouvel éducateur était tout soulagé quand je lui ai dit que, moi, je ne souhaitais pas que F. ait des devoirs.
(bon, après, je suis revenue un peu dessus : quand Monsieur Bout a protesté car lui et F. avaient pris plaisir ensemble à faire les quelques lignes d'écriture proposées ^^ - et PAF pour tes convictions la Gwen-. Un petit moment de qualité tous les deux, en fait ! Nous avons donc convenu ensemble qu'il en donnait un peu, et que ceux ci seraient faits si le temps et l'envie étaient au RDV).



2. Le rapport à l'enfant, par essence imparfait, et parfois plus


Il y a la "méthode Montessori", mais au-delà d'un ensemble de procédés pédagogiques, celle-ci sous-tend une certaine posture de la part de l'enseignant, un rapport à l'enfant qui, oh, ça tombe bien pour moi, est parfaitement en ligne avec la parentalité positive en général, et l'approche Faber et Mazlish en particulier.
Malheureusement, si Maria Montessori elle-même, dans ses écrits, met en garde contre le danger à dissocier les deux (outils pédagogiques et rapport bienveillant à l'enfant), dans les faits, il n'est pas rare que cette dissociation se produise. Car cette posture est tout de même sacrément plus compliquée à appréhender que les outils pédagogiques ! C'est très tentant de privilégier ces derniers et d'oublier un peu le gloubi-boulga philosophique autour.
Chez nous, indiscutablement, c'est ce qui s'est produit avec l'éducatrice francophone qui a suivi F. pendant la majeure partie de sa première année d'école. J'ai mis longtemps à le réaliser car le discours extérieur semblait en ligne… mais peu à peu des éléments contraires se sont accumulés et l'accompagnement d'une sortie scolaire, en mai, et l'observation "en direct" pendant toute une journée ont achevé de m'ouvrir les yeux, et m'ont permis de mieux comprendre certaines choses. Gloups.

Au delà des convictions concernant le rapport à l'enfant, il y a aussi la réalité : un enseignant, c'est comme un parent. Ca peut être convaincu d'un tas de bonnes choses, avoir lu, s'etre formé… N'empêche que, hein, parfois, la mise en pratique c'est dur ! Et des dérives peuvent facilement s'installer…. d'autant plus facilement qu'on gère une collectivité de petits élèves : j'imagine volontiers que parfois, une fois qu'on a employé une méthode pas top avec l'un, la logique de cohérence nous pousse à persévérer dans cette voie avec les autres au mépris de la petite voix intérieure qui nous dit "euh, là, c'était ptet pas top non ?".
Être un enseignant bienveillant, dans la durée, ch'est vachement dur. Le parent positif parfait n'existe pas (vous vous rappelez ?), l'enseignant bienveillant parfait non plus, et ça c'est important de le garder en tête quand on scolarise son enfant ! 

C'est précisément un point qui m'a éééénormement rassurée dans le projet pédagogique de la nouvelle école de F. : les enseignants ont été formés à la Discipline Positive (Jane Nelsen, dont je pense presque autant de bien que de Faber et Mazlish ^^) avant la rentrée mais en plus de cela, les classes vont bénéficier d'un accompagnement (proche de celui donné par Coralie à des classes proches de chez elle). Un accompagnement dans la durée pour mettre en place des outils de DP dans la classe… mais aussi, du coup, offrir du soutien sur cette voie aux enseignants. Cette démarche permet donc d'ancrer, d"approfondir les choses, et de bénéficier d'un œil extérieur pour rectifier quelques mauvaises habitudes de gestion de classe et identifier des mécanismes aux effets un peu pervers. Cela n'empêche donc pas quelques dérapages (comme pour un parent), mais évite à ceux-ci de perdurer dans le temps. 
J'y vois un intérêt ENORME (a priori, hein et d'après ce que m'en a raconté Coralie; les séances proprement dites vont commencer après la Toussaint), et quand j'ai appris cela je chantonnais toute seule après.


3. Une école, c'est une organisation / une petite entreprise … avec les imperfections du système


On l'a déjà vu, une école Hors Contrat a, même si elle s'efforce de ne pas trop en tenir compte, des clients.
Mais surtout, c'est une organisation humaine, avec des vraies personnes dedans, qu'il faut 1. recruter puis 2. manager (= dire ce qui va mais aussi ce qui ne va pas, et inviter à corriger). Ce qui ouvre la voie à des erreurs de recrutement et des problèmes de management. D'autant plus vite arrivés que, la plupart du temps, les personnes qui ont créé l'école ne sont outillées ni pour recruter, ni pour manager, puisque ce sont souvent eux-mêmes des enseignants.
Et ça, clairement, ça s'est vu pour F. l'an dernier : son éducatrice francophone venait d'être recrutée, et… c'était une grosse erreur de recrutement, de l'avis unanime de tous les parents avec qui j'ai pu en discuter plus tard. Et pour la directrice, difficile de manager une personne quand celle-ci se révèle parfois très loin de ses attentes. La fermeture pure et simple de la classe 6-9 aura finalement permis de régler le problème sans trop de vagues… mais au bout d'un an.


4. Une école, c'est rempli de petits élèves imparfaits aussi


Eh oui, c'est fou, hein, mais dans une école, il y a d'autres enfants que les nôtres. Et ils se côtoient ! (le scoop) Alors, dans une école Montessori, ou dite alternative en général, on peut espérer des styles d'éducation un minimum proches. 
On peut. 
Ou pas. 
Une très grande diversité demeure. 
Et puis style éducatif ou pas, certains enfants sont plus ou moins bien dans leurs baskets. F. ne l'était pas encore énormément. 
Et il s'est trouvé un petit copain qui ne l'était Pas.Du.Tout. 
J'en ai beaucoup entendu parler (par F.; par les éducatrices le soir) mais je n'ai réalisé l'ampleur du phénomène qu'en fin d'année, lors du goûter d'anniversaire de F.. J'ai alors été confrontée au pouvoir d'attraction phénoménal qu'exerçait ce petit copain sur F., et notamment sa capacité à l'entraîner dans une bêtise / transgression toutes les 5 minutes. Et c'est là où j'ai pris conscience de pourquoi je récupérais un petit garçon tendu comme une corde de violon le soir : il avait passé sa journée en mode sale gosse, incapable de faire grand chose de constructif. Jour après jour.
L'influence des petits camarades pèse lourd ! Et c'est totalement imprévisible.


5. Les aspects matériels sont plus ou moins proches de la perfection aussi


Dans une école, il y a aussi les locaux, le matériel, qui comptent énormément. Et ce n'est pas toujours évident de faire au mieux avec les contraintes locales ! En IDF, trouver un local correct à des prix corrects (huhuhu… pour l'IDF) c'est … une gageure !
Ceux de la nouvelle école de F. sont hyyyyper chouettes, avec l'espace vert (vraiment VERT : pas de béton, mais de l'herbe au sol, et des clôtures constituées de haies et de barrières en bois) qui manquait cruellement à son école précédente. 
Si E., cette année, se satisfait très bien de la sortie au parc qui constitue la récréation de midi dans l'ancienne école de son frère, je veux bien croire que F. y souffrait bien davantage qu'elle du manque de mouvement. Ca a été d'ailleurs sa première remarque suite à sa rentrée dans sa nouvelle école : 
"on a eu deux récrés à midi ! avant le repas ET après le repas" (dixit un F. rayonnant). 
Et quand je viens le chercher à16h30, c'est en train de jouer dehors que je le trouve, et ça aussi, ça lui fait du bien. (et ils ont des tables pour manger dehors ! et il les utilisent vraiment ! et ils ont un petit coin qu'ils cultivent en permaculture, et, et, et….!)
Mais encore une fois : tout est une question de possibilités… et dépendra aussi de l'enfant aussi : pour E. dont le besoin de mouvement a toujours été très inférieur à son frère, ça n'a pas du tout le même impact.



Moralité : 

La première année scolaire de F. avait été très compliquée, malgré toutes les précautions prises au départ. Je venais le chercher en me demandant ce qu'on allait encore me remonter comme problème et surtout en sachant que j'allais récupérer un enfant complètement à cran. Le bonheur ! 
Pendant l'été (que je dois encore vous raconter), nous avions vu F. se détendre peu à peu, et le changement était si évident ue je dois avouer que nous redoutions la rentrée. Avoir identifié certains des points posant problème (la combinaison, malheureuse au possible, entre un petit camarade perturbé et une éducatrice vraiment pas aidante) nous permettait d'avoir l'espoir que ça se passerait mieux dans un contexte différent, mais, quand même, j'étais déterminée à être vigilante et la détente observée pendant les deux mois d'été m'incitait à garder dans un coin de ma tête la possibilité d'un éventuel retour en IEF, si de nouveau, l'école s'avérait être plus nuisible que profitable à l'équilibre émotionnel de F.
Pour E., nous l'avions inscrite sans inquiétude dans la première école d'E. Nous savions avec quelles éducatrices elle allait tomber, et nous savions aussi qu'elle ne fonctionne pas comme F., et que tout roulerait. Et tout roule.

Mais là où je chante la vie, je danse la vie, c'est qu'en fait, pour F., non seulement le retour à l'école n'a pas ruiné toutes les améliorations observées durant l'été, mais les a amplifiées. F. est merveilleusement bien à l'école. F. va… de mieux en mieux, et même, j'oserais presque le dire : F. va bien (de l'avis, également, de la psy qui le suit depuis l'automne dernier, et avec qui nous discutons, du coup, fin de thérapie). 
Moi qui m'étais lamentée l'automne dernier sur le "pourquoaaaa" de la fermeture de la classe 6-9 de son ancienne école, je vois à quel point tout était en fait pour le mieux.
F. est lui même très conscient de la différence. Dès sa 2ème semaine, j'ai eu le droit au dialogue suivant
"Maman, pourquoi dans cette école je suis plus jamais puni ?
- hum, pourquoi à ton avis ?
- ben, parce que dans cette école je suis sage"

  • F. est "sage", et le soir ce sont des compliments que j'entends à son sujet
  • F. aime aller là bas, et ça se voit au fait que les soirs où il a du y rester à la garderie, il s'est réjoui (voire il réclame la garderie, maintenant), là où tout soir passé à la garderie était une demi-catastrophe l'an dernier
  • F. s'implique, et le soir il se met peu à peu à nous raconter ce qu'il a fait, ce qui était inexistant l'an dernier
  • F. apprend, et ce déblocage de son intelligence, la manière dont, équilibré émotionnellement, il peut s'ouvrir aux apprentissages, transparaît à travers mille petites choses au quotidien, les questions qu'il pose, les conversations qu'il mène, et la manière aussi, dont il s'ouvre à des choses nouvelles (les cours de tennis qu'il a eu la possibilité de faire en périscolaire le mardi soir, par exemple)
  • F. va bien, et franchement, à la maison, ça change beaucoup de choses...



Une école parfaite ou presque ?

Hum, hormis le mail reçu ce matin.


6. L'école, un milieu instable


Tout change...

La qualité d'une école dépend de nombreux facteurs et notamment des éducateurs. Or, une école hors contrat est particulièrement vulnérable aux changements sur ce plan (mais vous aurez pu remarquer que cette instabilité est également observable sur pas mal d'autres points : le bail des locaux peut ne pas être renouvelé, des élèves arrivent d'autres partent, etc).

Nous n'avons qu'à nous féliciter des deux éducateurs recrutés pour la classe de F. Ils ont tous les deux su créer une connexion affective avec F. et nous apprécions leur approche. 
Hélas, il semble que le binôme ait connu des difficultés à fonctionner ensemble, si bien que l'éducatrice anglophone démissionne. Aaaaaargh. 
J'avoue qu'en lisant le mail l'annonçant je me suis dit que quand même, hein, charité bien ordonnée commençant par soi-même, une bonne petite résolution de problèmes entre eux…? Hein, dites, hein ?

Ouuuuiiiiiiin, ne venez pas bousculer ma petite bubulle rorose !!

Bon, dans l'immédiat, la personne remplaçant le départ présente la plupart des garanties qui vont bien, et notamment celle d'être également très appréciée de F., ce qui limitera l'impact affectif pour lui.

Mais il est vrai que ce nouveau rebondissement est venu me rappeler la précarité de ce genre d'équilibres…. et je sais qu'au moins une famille avait changé ses enfants d'école pour y suivre l'éducatrice qui s'en va, j'imagine que pour eux, par exemple, le choc doit être dur. (et je m'interroge : est-ce que ça va aussi se traduire par des départs d'élèves ?).

Bref, oui, vraiment, la perfection c'est pas gagné.

14 commentaires:

  1. Ha l'école ! Vaste sujet. Mon fils a fait sa première rentrée cette année en école publique. Je suis aussi assez sensibles au choix pédagogique donc un peu interrogative sur ce qui allait se passer. Bon, clairement, c'est une école CLASSIQUE ! les enfants séparés par age, même dans lors des récréations. Il n'y a que le soir, a centre de loisir qu'ils se mélangent. Ses enseignants (deux jours chacun) nous ont fait bonne impression. Mais comme dans ton article, je découvre aussi tous les à-côté. Un mois d'école et mon fils a déjà regardé un dessin animé lors du temps loisir en fin de journée :( Pas la peine de mettre un papier à l'entrée de l'école pour nous expliquer le danger des écrans !
    Un soir, je vais le chercher, et je le vois qui crache sur les jeux de la cour et se marre avec son copain... c'est pas grand chose, je sais, mais on a tous nos petites lubies... je déteste les gens qui crachent ! Bref mon petit garçon est un "autre" petit garçon à l'école et c'est dur de l'accepter.
    Je me pose toujours la question de le mettre dans une autre école, avec un autre type de pédagogie. Mais comme tu l'expliques si bien, ça ne veut pas dire que ce sera parfait ! Le lacher-prise est difficile mais il faut aussi l'accepter :)
    Merci pour tes articles que je lis toujours avec plaisir

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    1. Aaaah les mots et attitudes qu'ils apprennent ailleurs, et cette fichue télé ! Encore des sources d'agacement potentielles...
      Et oui a chaque fois ça pousse à reconsidérer la décision, repeser le pour et le contre, rerelativiser pour ne pas non plus être victime de l'herbe qui semble plus verte ailleurs...

      Hop : un petit coup de charge mentale en plus.

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  2. Je suis contente de lire que tout va pour le mieux pour F. et E.

    Je suis complètement en accord avec cette liste de points à considérer. Ils ont tous leur importance.

    Je rajouterais :
    - prendre en considération l’étape d’après (primaire, collège) et s’assurer qu’une partie importante de ses camarades de classe suivront le même parcours que notre enfant. Le but est d’éviter que l’enfant passe brutalement d’un environnement où il connaît tout le monde à un environnement où il connaît 1 ou 2 enfants. Mes enfants ont vécu les 2 situations et j’ai vu à quel point c’est important.

    - s’assurer qu’on va bien s’entendre avec les autres parents. Si tout se passe bien pour notre enfant, nous serons emmenés à les côtoyer très souvent (anniversaires, sorties les week-end et pendant les vacances). C’est important d’être à l’aise avec eux et d’être économiquement en phase. Personnellement, je n’a pas pu maintenir certaines amitiés pour mes enfants car les parents des copains étaient beaucoup plus riches que nous. Impossible de rendre les invitations.

    - demander aux autres parents si leurs enfants ont été dans d’autres écoles avant et pourquoi ils ont changé. Certaines écoles sont des premiers choix (liste d’attente longue), d’autres sont des voitures balais qui prennent les enfants qui n’ont pas capacité à s’intégrer dans une école conventionnelle et dont les parents ne veulent pas entendre parler d’education spécialisée. Ces écoles jouent sur l’ego des parents en leur assurant que leur enfant est un génie incompris. Attention arnaque !

    Swanilda




    Pp

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    1. Ah je suis à fond d'accord avec tous tes points ! Quand je vois certaines fêtes d'anniversaire déjà je me retrouve à expliquer à F. pourquoi le sien est à la maison point. C'est une belle occasion de parler d'argent et de priorités financières... Mais j'espère ne pas avoir besoin de ce genre de remises au point trop souvent en effet

      Discussions avec les parents : carrément. Et c'est le souci avec ces structures : récentes et/ou en butte à des changements permanents, avoir des avis pertinents n'est pas toujours évident ! Pour F l'an dernier les retours élogieux étaient non applicables puisque niuxdkke et recrue... Et cette année c'était un demi saut dans le vide puisque sa classe ouvrait tout juste 😬

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    2. Comprendre "nouvelle recrue"

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  3. Chez nous les critères de choix d'école sont beaucoup plus basiques: exit le hors contrat inaccessible financièrement, et pour le reste j'ai interrogé les enfants que l'on croise: sont-ils heureux d'aller à l'école? Et si oui qu'est-ce qu'ils aiment le plus à l'école? Celle où est actuellement mon plus jeune m'a conquise lorsqu'un petit garçon m'a répondu que ce qu'il aime le plus c'est les maths, et s'étaler de la boue sur la figure pendant la récréation! Je me suis dit qu'il y avait une place pour les apprentissages formels, et une place pour un grain de folie plus experimentale. Ca me va! Pour le collège en revanche on a décidé en famille et je surveille ma collégienne. Tant que les enfants sont heureux d'aller à l'école, c'est qu'on est sur le bon choix.

    Le critère d'harmonie économique me choque. Vivant dans un quartier aisé, avec un budget largement inférieur à la plupart de ses habitants au départ, et puis une volonté de non-consommation anti-gaspi, je ne trouve pas que cela soit un problème réel. Les parents des amis de mes enfants savent que nous n'avons pas les mêmes moyens, mais nous offrons des choses différentes aux enfants. Si les invitations au bowling, escape-game, anniversaire dans une galerie d'art etc sont nombreuses, cela n'empêche pas que les enfants sont heureux de s'entasser dans notre appartement pour une après midi de jeux, un goûter, une soirée pyj, ou carrément un goûter d'anniversaire en surpopulation totale avec à peine de quoi asseoir tous nos invités. Je fabrique avec ma grande des cadeaux personnalisés à offrir à ses copines pour pas grand chose, et chine des livres et jeux de société d'occasion sympas et en très bon état. Et si mes enfants adorent les salles de jeux pleine à craquer des copains et leurs jardins, ils savent aussi que notre manque de moyen nous a obligé à prendre l'habitude d'être plus créatifs et de faire plus de sorties (gratuites! on fait du vélo/ essaie tous les parcs etc...). Alors oui, tous leurs copains ont déjà pris l'avion et ont eu de super destinations de vacances cet été, mais nous on a fait 250km en vélo avec notre toile de tente.
    Parce que sinon quoi? On trie les enfants encore plus que ne le font déjà les prix de l'immobilier et d'un côté les riches, les très riches, les pauvres, les moyens??? Et quel message envoie-t-on à nos enfants? Ne fréquente que ceux dont tu te sens proche? ne va pas vers la différence? Je suis sûre que ce n'est pas ce que vous souhaitez transmettre!!!
    Alors bien sûr, il faut parfois solliciter les écoles (et même les grands-parents/ parrains-marraines) ou anticiper dès la rentrée en sachant ce qui nous attend en juin pour pouvoir offrir les voyages scolaires, mais n'est-ce pas aussi montrer l'exemple que de demander de l'aide quand c'est nécessaire? Et est-ce que ça n'en vaut pas la peine?

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  4. Je suis d'accord avec la remarque d'Alice.
    Ici pas d'école puisque IEF.
    Nous ne ne rendons pas la pareille avec nos amis. Et nous la différence du budget se vit dans la famille où nous faison réellement le grand écart (de la cité au resto où on te pousse la chaise sous les fesses lorsque tu t'asseois).
    En fait, il faut juste être sois même ! Et croire à ce qu'on fait.
    Servane

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  5. Une amie banquière m’avait dit qu’une des plus grandes raisons de faillite personnelle est de côtoyer des personnes de niveau de vie plus élevé. On rend la pareille et on se ruine à petit feu. Ou alors on ne rend pas la pareille, et on est un pic assiette.

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  6. Je ne crois pas qu'on soit pic assiette lorsqu'on fréquente les gens pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils ont, Anonyme.
    On peut côtoyer des personnes au niveau de vie plus élevé, sans attendre de cadeau/d'aide de leur part, sans autre espoir que celui de passer un moment ensemble car ce sont nos amis. Et ils ont la délicatesse de nous recevoir simplement car ils savent que nous les recevront de même.
    De la même façon les enfants ont des amis d'horizon divers. Mais jamais par intérêt pour leur niveau de vie. Et quand spontanément certains copains/copines offrent des choses de 'valeur' (c'est notamment arrivé avec de l'argent/ des petits legos /une énorme collection de cartes pokemon), nous les rendons simplement en expliquant que nous ne pourrons pas les gâter de la sorte en retour et que cela nous dérange, que nos enfants sont heureux de les voir et n'ont pas besoin de cadeaux pour être leurs amis.

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    1. Alors on est d’accord : vous rendez le cadeau ! Bien sûr, ils peuvent être amis à l’école mais pas hors de l’école. Exemple concret : la famille invite votre enfant 1 semaine en vacances au ski ou sur une île tropicale. Vous n’avez pas les moyens de payer les frais pour votre enfant (avion, hôtel de luxe, équipement etc) et vous n’avez pas les moyens de rendre l’invitation (la dernière fois que vous êtes partis en vacances, c’etait il y a 5 ans à 100kms pendant 3 jours, et vous aviez déjà dû vous serrer la ceinture). Vous faites quoi ? Moi, je refuse poliment et on se trouve des copains qui ne partent pas chaque vacances pour une destination de rêve, et qui vont au parc.
      Pour donner une idée des différences de mode de vie, nous sommes allés à des anniversaires d’enfants de 3 et 4 ans qui couraient entre 20 000 et 30 000$. Nos anniversaires coûtent 500$ dans le meilleur des cas.
      Je préfère suivre Jacques Brel : il ne faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou
      Swan

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    2. Je comprends ce que vous voulez dire Swanilda...Et justement il n'est pas question de 'jouer les riches'. Mais on peut fréquenter des gens aux revenus supérieurs aux nôtres, et nos enfants être amis, ainsi que des gens d'un milieu plus similaire. Parce que oui, la plupart des copains de mes enfants ont des vacances de rêve (même s'ils n'ont jamais été invités à des anniversaires si énormes que ce que vous mentionnez!), mais on a aussi des copains de parc, des cousins-cousines, etc... Et je suis sûre que vous aussi vous fréquentez des gens d'horizons divers.

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  7. PS: j'ai oublié le plus important: quelle est cette nouvelle pré annoncée vendredi, madame Bout???

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  8. Merci pour cet article qui me parle. On dirait Gwen que vous racontez notre expérience ... sauf que chez nous cela a duré 3 ans ! 3 ans pendant lesquels on a fait confiance à une école Montessori hors contrat avec du personnel très bien formé (AMI), une équipe a peu près stable, un bel environnement 6-12 matériellement parlant, et où il fallait montrer patte blanche (presqu'un an avant de pouvoir entrer en contact avec la directrice). Tout cela pour fuir une école publique de quartier avec une enseignante qui passait ses journées à mettre des 'lions' orange et rouge et noir aux enfants, qui leur demandait d'attendre que la vie passe par faute de pouvoir prendre en compte la diversité des profils etc ... Notre enfant qui s'ennuie en classe et qui passe ses soirées à raconter qui a eu des problèmes de comportement, puis qui est en panique quand il reçoit un lion orange parce qu'il a gigoté dans la journée. Bref, trois ans plus tard, malgré nos attentes et notre grande confiance dans cette nouvelle école, nous avons récupéré un enfant déprimé, qui avait perdu confiance en lui, qui ne gérait plus ses émotions. Tellement aveuglée j'avais été par l'étiquette Montessori (nous sommes une famille qui suit la philosophie de vie Montessori que vous semblez avoir si bien comprise) que je n'ai pas perçu la lente dégradation dans les rapports enseignant-enfants et enfants-enfants : pêle-mêle des enseignants avec des problèmes personnels qui débordaient sur l'environnement, une enseignant qui avait une posture à la limite de la malveillance, une autre qui n'arrivait pas à suivre une progression dans les apprentissages des enfants malgré une belle posture mais de trop nombreuses absences ... des enfants très atypiques (y compris le mien) dont un qui harcelait moralement le mien, une absence totale d'espaces verts qui aurait permis à mon enfant de se défouler, l'absence d'amis, en partie due à la distance géographique de l'école, un dialogue de sourds avec l'équipe etc ... Notre enfant est retourné à l'école du quartier, avec un bon enseignant, ses anciens copains et il est heureux. On avait entamé un suivi psy (sur les conseils de l'école Montessori !!!) que nous avons arrêté après 3 séances car notre enfant est transformé (dixit la psy). L'école pour moi, cela ne dépend presque QUE de l'enseignant, si cette personne sait gérer une classe, et prend une posture humble et bienveillante, connait le fonctionnement des enfants, et surtout surtout est bien dans ses baskets, c'est souvent gagné. Sinon, bonjour les dégâts ... Alors cela peut être beaucoup d'exigence pour une seule personne, et les parents ont bien sûr un rôle primordial à jouer, mais les enfants, c'est notre bien le plus précieux, alors soyons à la hauteur !

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    1. Ah la la en effet je comprends sur mon billet vous parle! Et oui tellement de choses reposent sur les épaules de l'enseignant... Ce matin voir F. Partir tout guilleret à l'école... C'était...juste merveilleux et j'espère pouvoir lui assurer beaucoup de rentrées comme ça

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